Guyane, French Guiana
Statistiques
Localisation
Guyane : descriptif
- Guyane
La Guyane (/gɥijan/ ; en créole guyanais : Lagwiyann) est une collectivité territoriale unique française située en Amérique du Sud, limitrophe du Brésil au sud-est et au sud et du Suriname à l'ouest
Elle est la seule collectivité française d'outre-mer de nature continentale
Ses compétences, identiques aux autres régions et départements de France, sont regroupées depuis 2015 dans le cadre d'une collectivité territoriale unique dont l'organe délibérant est l'assemblée de Guyane
Son code Insee est le 973R
Hors de France, la région est habituellement appelée Guyane française. Avec une superficie de 83 856 km2,, et une population de 301 099 habitants (début 2023), la Guyane est la deuxième région de France pour la superficie (environ 0,2 % de moins que la Nouvelle-Aquitaine), la deuxième moins peuplée, et celle présentant la plus faible densité
C'est également le département le plus boisé, 97 % du territoire étant couvert d'une forêt équatoriale qui reste parmi les plus riches et les moins écologiquement fragmentées du monde, la forêt guyanaise. Les premières installations françaises commencent en 1503, mais la présence française ne devient réellement durable qu'à partir de 1643[réf
souhaitée] et la fondation de Cayenne
La Guyane, autrefois désignée comme « France équinoxiale », devient alors une colonie esclavagiste et voit sa population progresser jusqu'à l'abolition officielle de 1794 de l'esclavage au moment de la Révolution française
Elle accède temporairement au statut de département français à partir de 1797 mais est progressivement transformée en colonie pénale avec l'instauration du bagne
Il s'agit plus précisément d'un réseau de camps et de pénitenciers répartis sur l'ensemble de la côte guyanaise dans lesquels les détenus sont condamnés aux travaux forcés. Durant la Seconde Guerre mondiale, Félix Éboué est l'un des premiers à se ranger derrière Charles de Gaulle, dès le 18 juin 1940
La Guyane rallie officiellement la France combattante en 1943
Elle abandonne définitivement son statut de colonie et redevient un département français en 1946
De Gaulle, devenu président, décide d'y établir le centre spatial guyanais à partir de 1965
Il est aujourd'hui exploité par le Centre national d'études spatiales (CNES), Arianespace et l'Agence spatiale européenne (ESA). Le territoire guyanais fait partie des neuf régions ultrapériphériques (RUP) de l'Union européenne
C'est le seul territoire continental de France et de l'Union européenne en Amérique du Sud et le dernier territoire français en Amérique continentale
La limite de la partie du plateau continental sur laquelle la France dispose d'un droit exclusif d'exploitation y a été étendue à 350 milles marins des côtes en 2015, soit 72 000 km2 de plus au large de la Guyane, après l'avis favorable de l'Organisation des Nations unies, la zone économique exclusive (ZEE) s'étendant toujours jusqu'à 200 milles marins concernant les ressources halieutiques et biologiques.
Toponymie
Étymologie
Le nom Guyane est d'origine amérindienne : « Guiana » signifie « terre d'eaux abondantes » en arawak. Une variante désuète du nom en français s'écrivait avec deux n : « Guyanne ».
Nom officiel
Dans une partie de la France autrefois dite « France équinoxiale » c'est-à-dire équatoriale, le nom officiel de la région est « Guyane ». L'ajout de l'adjectif « française » dans les dénominations courantes est une commodité de langage, facultative dans la mesure où en France, Guyane tout court désigne généralement la seule Guyane française, bien que dans d'autres pays elle soit habituellement qualifiée par l'adjectif de française (French Guiana en anglais ou Guayana Francesa en espagnol).
Historiquement, il a existé plusieurs autres Guyanes :
- Guyane britannique (Guyana) ;
- Guyane espagnole (Guyane vénézuélienne et Guayana Esequiba) ;
- Guyane néerlandaise (Suriname) ;
- Guyane portugaise (Amapá).
Ces Guyanes s'intègrent au sein du plateau des Guyanes, ensemble géographique délimité au nord et à l'ouest par le fleuve Orénoque au Venezuela, au nord et à l'est par l'océan Atlantique, au sud et à l'est, au Brésil, par le río Negro et l'Amazone jusqu'à son embouchure.
- C.L., « », sur Le Parisien, (consulté le ).
- , 1865.
- M. de Préfontaine (1763), sur le site de Gallica
Étymologie
Le nom Guyane est d'origine amérindienne : « Guiana » signifie « terre d'eaux abondantes » en arawak. Une variante désuète du nom en français s'écrivait avec deux n : « Guyanne ».
- C.L., « », sur Le Parisien, (consulté le ).
- , 1865.
Géographie
Situation
La Guyane est frontalière du Brésil sur 730 Suriname sur 520 , faisant du Brésil le pays ayant la plus grande frontière terrestre avec la France (Suriname sixième). S'étendant sur 86 504 ,,, c'est la deuxième plus vaste région de France derrière la Nouvelle-Aquitaine.
Au sud-ouest, au triangle Itany-Marwini, un territoire de 6 000 kilomètres carrés inhabité et revendiqué par le Suriname dépend de la Guyane française. Il n'est pratiquement pas visité, hormis par quelques orpailleurs et des militaires français. La réestimation de la superficie de la Guyane n'est pas liée à ce différend frontalier, mais à une erreur commise par l'ancien Service géographique des Colonies, qui avait attribué 91 000 Oyapock. L'erreur a été corrigée dans les années 1960 par l'IGN.
Elle possède un climat équatorial et est essentiellement couverte d'une vaste forêt tropicale humide bordée de mangroves côté mer, la forêt guyanaise. Le sous-sol est constitué d'un bouclier rocheux ancien, riche en latérite, pauvre et acide, qui forme un relief dit en peau d'orange parsemé d'inselbergs et entaillé par les réseaux de fleuves et rivières. Ces derniers sont les principaux axes de circulation depuis des siècles ou millénaires. Ils constituent sept bassins fluviaux, 953 masses d'eau et sont alimentés par 2,5 à 4 .
Topographie
Le relief de la Guyane s'est modelé à partir d'un socle ancien bordé par une plaine littorale. L'essentiel de la région se trouve à une altitude comprise entre 100 et 200 mètres, signe d'une très ancienne évolution morphologique et géomorphologique dont résulte la faiblesse des contrastes topographiques. Néanmoins, les plus hauts sommets du territoire sont :
- la montagne Bellevue 851 m (point culminant) ;
- le mont Itoupé 830 m ;
- le mont Machoulou 780 m ;
- la montagne Kotika 730 m ;
- la montagne Galbao 730 m ;
- le massif du Mitaraka 690 m.
Deux grandes régions topographiques peuvent être distinguées :
- la plaine côtière ou « terres basses » qui s'étend sur quelques dizaines de kilomètres depuis la frontière maritime. Elle représente environ 450 000 marécages et de savanes. C'est une plaine alluviale, plus ou moins inondable d'une altitude le plus souvent inférieure à 30 mètres ;
- les terres hautes qui se développent sur le plateau des Guyanes et représentent près de 95 % du territoire. L'absence de mouvement tectonique depuis l'ère primaire et l'érosion importante qu'il a subie ont sculpté des formes de relief diverses dont la plus importante et caractéristique est une colline convexe qualifiée de demi-orange, grossièrement circulaire, haute de plusieurs dizaines de mètres pour un diamètre supérieur au kilomètre. Ces demi-oranges, présentes en grand nombre, donnent aux terres hautes l'aspect d'une mer de collines.
Géologie
La Guyane se situe sur le plateau des Guyanes qui s'est constitué dans des terrains encaissés qui ont disparu sous l'action de l'érosion, ne laissant que quelques lambeaux métamorphisés au contact des plutons granitiques. On trouve aujourd'hui deux ensembles géologiques : des formations sédimentaires récentes et des formations précambriennes.
L'absence de couverture sédimentaire, érodée au cours du temps, laisse affleurer les formations précambriennes qui ont chacune leur forme de relief caractéristique : « collines en amandes » pour les schistes de l'Orapu, semis de collines identiques de même hauteur et à pentes convexes pour le granite guyanais. Outre une influence sur l'exploitation forestière (peuplements, accessibilités…), la géologie explique la richesse en divers minerais (or, bauxite, tantalite…) à la base des activités minières de Guyane, comme l'orpaillage.
Hydrologie
Pluviométrie, qualité de l'eau de pluie
La pluviométrie est élevée en Guyane. La pluie résulte en grande partie de la condensation de l'évapotranspiration des arbres de la forêt tropicale humide.
Elle est naturellement acide (avec un changement de pH qui peut significativement évoluer entre saison sèche et saison humide).
Climat
La Guyane possède un climat équatorial humide ; la température moyenne est de 25,5 Cayenne sur la période 1981 - 2010, selon les relevés de Météo France.
Cayenne connaît une saison humide de décembre à juillet et une période plus sèche durant le reste de l'année. Les précipitations commencent à décroître en juillet (155 .
Transports
Le principal moyen de transport en Guyane est la voiture. Pour les habitants des fleuves (l'Oyapock, fleuve frontalier avec le Brésil et le Maroni (fleuve), frontalier avec le Suriname), il s'agit de la pirogue. Les scooters sont très prisés des jeunes mais durant le tour de Guyane, en août, les vélos sont à la mode. Par ailleurs les communes de Saül (Guyane), Maripasoula, Grand-Santi, Camopi et Saint-Laurent-du-Maroni sont accessibles par voie aérienne depuis Cayenne.
- Infrastructures en Guyane
- Réseau routier de Guyane
- Transports publics en Guyane
- Aéroport international Félix-Éboué à Matoury
- Aérodrome de Saint-Laurent-du-Maroni
- Aérodrome de Maripasoula
- Dégrads
Armature urbaine
La Région / Département doit relever d'importants défis, dont celui d'une démographie très élevée (doublement de la population tous les 20 ans, présence de nombreux orpailleurs illégaux, croissance sans précédent de l'habitat illégal, qui appellent des besoins en équipements et infrastructures) dans un contexte socioéconomique difficile et biogéographique (pluviométrie élevée, risques sanitaires, biodiversité exceptionnelle et localement menacée par les mines, l'orpaillage illégal, les coupes et la fragmentation écopaysagère…).
Depuis la parution du décret Guyane, territoire d'avenirs.
La Guyane dispose aussi d'un Établissement public foncier d'aménagement (EPFA) de la Guyane, opérateur de l'État et de la région, associant les compétences d'un EPF (établissement public foncier, en charge notamment du portage foncier et de la constitution de réserves foncières, empiétant sur la Forêt guyanaise pour le compte des collectivités) et d'un EPA (établissement public d'aménagement), pour notamment contribuer à l'Opération d'intérêt national (OIN) guyanaise mise en œuvre à partir de 2017 sur un ensemble d'environ 5.800 hectares, englobant plusieurs milliers de quartiers d'habitat informel, où créer 21.000 logements sur 100 hectares à urbaniser sur 15 ans (ce qui ne répondra qu'à 50% des besoins estimés sur la période, mais aussi des infrastructures de transports, hospitalières, etc.).
Action Logement Immobilier a créé une Société immobilière et foncière d'aménagement de la Guyane (Sifag), avec l'Établissement public foncier et d'aménagement (EPFA) de Guyane pour « accompagner les communes dans leurs projets de revitalisation des centres-bourgs. Présidée par Thara Govindin, la Sifag est détenue à égalité entre les deux opérateurs ».
Frontières
Dans le sud-ouest, au niveau du triangle dessiné par les rivières Itany et Marwini, un territoire de 6 000 Suriname depuis 1885.
- Marc-Emmanuel Privat, , 2003, consulté le 13 février 2018.
- Erreur de référence : Balise
<ref>
incorrecte : aucun texte n’a été fourni pour les références nomméesIGN2009
- Erreur de référence : Balise
<ref>
incorrecte : aucun texte n’a été fourni pour les références nomméesQ-47507
- Erreur de référence : Balise
<ref>
incorrecte : aucun texte n’a été fourni pour les références nomméesIGN-Magazine-n°88
- Bruno Delsol (ISBN , lire en ligne [PDF]), p. 90.
- Patrick Blancodini et Sylviane Tabarly, « », sur Géoconfluences, (consulté le ).
- « En Guyane le BRGM aide à planifier l'avenir de la ressource en eau », Géorama, Bureau de recherches géologiques et minières (BRGM), lire en ligne [PDF], consulté le ).
- « », sur meteofrance.com via Internet Archive (consulté le ).
- « », sur Batiactu, (consulté le ).
- « », sur Batiactu, (consulté le ).
Histoire
Autochtones et Européens
Les premières traces archéologiques (poteries, gravures rupestres, polissoirs…) de peuples amérindiens entre l'Oyapock et le Maroni remontent au Tupi-Guarani.
On estime qu'à la fin du arawaks et palikurs, originaires des rives de l'Amazone, s'installent sur le littoral guyanais. Ils sont suivis au Kalinago ou Karibes, les Kali'na (Galibis) et Wayana.
La côte de Guyane est reconnue par Christophe Colomb en 1498. Malgré le partage du Nouveau Monde organisé en 1494 par le traité de Tordesillas entre le Portugal et l'Espagne, les nations européennes sont à l'origine de nombreuses tentatives de colonisation en Guyane dès le XVIe siècle.
Dès 1503 commencent les premières implantations dans la zone de Cayenne, notamment celle des Français, par le voyage de Nicolas Guimestre en 1539, suivie de celle de l'Anglais Robert Baker (1562) et de celle de Gaspard de Sotelle (1568-1573), qui implante plus de 120 familles espagnoles dans l'île de Cayenne.
De 1596 à 1598, les Anglais John Ley et Lawrence Keymis, et le Néerlandais Abraham Cabeliau effectuent des reconnaissances géographiques précises des côtes de la Guyane. Les vraies implantations européennes apparaissent surtout au France, de l'Angleterre et des Pays-Bas.
En 1604, la colonie de Guyane prend le nom de France équinoxiale.
Esclavage et tentative de peuplement
Si les premières tentatives importantes de colonisations françaises datent des années 1620, elles sont souvent mises à mal par les dissensions internes des colons, les rapports humains médiocres avec les Amérindiens, voire la dureté des conditions de vie, notamment avec la fièvre jaune. De leur côté, les nations amérindiennes doivent faire face à un important taux de mortalité, dû aux guerres menées face aux colonisateurs, mais aussi à l'action d'épidémies nouvellement importées d'Europe.
Longtemps, la tutelle du roi de France sur la Guyane est régulièrement contestée ; ce n'est qu'avec la reprise de Cayenne en décembre 1676 par l'amiral Jean d'Estrées que les Français s'implantent définitivement. Et encore ne contrôlent-ils que l'île de Cayenne et, par intermittence, quelques postes militaires aux estuaires fluviaux. C'est cette présence humaine et militaire faible qui explique en grande partie l'extrême facilité avec laquelle les Portugais du Brésil se sont emparés de l'île de Cayenne pendant les guerres napoléoniennes, île qu'ils ont occupée de 1809 à 1817.
La colonisation de la Guyane est d'abord le fait de travailleurs européens, les « engagés », également appelés les « trente-six-mois » parce que liés par un contrat de trois années à leur maître. Cette tentative, faute de volontaires, est très vite remplacée par des esclaves d'origine africaine, utilisés dans les habitations (exploitations agricoles) à la culture des produits coloniaux : sucre, épices, chocolat et café.
Comme dans les autres colonies françaises, l'esclavage est en grande partie régi par les textes du Code noir (1685).
Cette société d'habitation reste le modèle économique dominant en Guyane jusqu'à la deuxième abolition de l'esclavage en 1848. Elle n'a toutefois pas apporté un vrai développement à la Guyane, qui reste la région pauvre et sous-peuplée, de l'ensemble colonial français en Amérique. En 1713, lors du Traités d'Utrecht, le roi de France Louis XIV, afin de limiter les conflits locaux avec la colonie portugaise du Brésil, pose les bases de la frontière entre le Brésil et la France.
L'expédition de Kourou qui débuta à partir de 1763 est très mal préparée. Elle fut menée à la demande de Choiseul et dirigée par le chevalier Étienne-François Turgot, gouverneur, Jean-Baptiste Thibault de Chanvalon, intendant et Antoine Brûletout de Prefontaine, commandant, pour établir une vraie colonie d'agriculteurs d'origine européenne dans les savanes de l'Ouest guyanais. Cependant, cela sera un échec retentissant : presque tous les colons « survivants » s'enfuient de Guyane pour rejoindre la métropole. Seuls restent en Guyane des colons allemands et canadiens, qui s'implantent durablement à Kourou, Sinnamary, Malmanoury, Corossony et Iracoubo, et y fondent une société originale (et métissée) d'agriculteurs exploitants en Guyane.
La Guyane française est occupée par les Britanniques de 1778 à 1783, puis de 1785 à 1788.
Pendant la Révolution elle devient pour la première fois (Collot d'Herbois et Billaud-Varenne), lieu de déportation politique; ceux-ci seront suivis en 1798, alors que La Guyane est érigée en un département, des « déportés de fructidor » et de prêtres réfractaires : Counamama et Sinnamary seront le cimetière de la plus grande partie d'entre eux.
L'esclavage est aboli en 1794 dans toutes les colonies par la Révolution, mais le rétablit en 1804, avant que l'abolition ait eu le temps de prendre effet.
Sous Napoléon Ier, le Portugal envahit et occupe la Guyane, de 1809 à 1817, en représailles de l'invasion par la France de la partie européenne du pays : cette période d'occupation va marquer le créole guyanais, qui va intégrer de nombreux mots portugais dans son vocabulaire. Bien que rendue aux Français, à la suite des applications du traité de Vienne de 1815, le retour effectif des Français est à situer en avril 1817, avec l'envoi d'un gouverneur.
L'esclavage n'est définitivement supprimé par le décret d'abolition de l'esclavage du 27 avril 1848 de la abolitionniste Victor Schœlcher.
La disparition de la main-d'œuvre servile met un point d'arrêt à l'économie coloniale traditionnelle.
Pour pallier le manque de main-d'œuvre mais surtout pour débarrasser la métropole d'opposants politiques républicains et de délinquants de droit commun, le Second Empire crée des bagnes en Guyane. Ils accueillent des transportés, des déportés puis également des relégués jusqu'en 1946. Dans les années 1930, les Établissements Pénitentiaires Spéciaux, dits aussi « bagnes des Annamites » (voir Camp Crique Anguille), sont implantés dans le Territoire de l'Inini. Peuplés d'opposants politiques et d'intellectuels indochinois, mais aussi de petits délinquants, voleurs et proxénètes, ces bagnes seront un échec cuisant.
Les essais de peuplement de la Guyane par des ouvriers « libres » issus de l'immigration (Afrique, Inde, États-Unis, Madère…) ne seront pas plus durables.
Le « Contesté »
En 1713, les traités d'Utrecht fixent une frontière entre les territoires français et portugais du plateau des Guyanes. C'est une rivière qui doit servir de frontière, mais le traité n'est pas certain quant à la rivière qu'il désigne. En 1822, le Brésil devient indépendant. Plusieurs centaines de kilomètres carrés sont contestés entre la France et le Brésil.
Le « Contesté » devient un territoire neutre, refuge d'aventuriers, de bagnards échappés ou d'esclaves en marronnage.
À la fin du Oyapock est retenu comme frontière entre la Guyane française et le Brésil. Les ressortissants français ne peuvent s'installer sur la rive désormais brésilienne.
Ruée vers l'or
En 1855, un site aurifère est découvert dans l'Est guyanais sur l'Arataye, un affluent de l'Approuague. Dans l'Ouest, de l'or est extrait de la rivière Inini (Haut-Maroni). Le début du siècle est marqué par une ruée vers l'or, avec 10 000 chercheurs en activité, entraînant une croissance du commerce local souvent artificielle, et l'arrêt des dernières activités agricoles par manque de main-d'œuvre.
L'existence éphémère de la République de la Guyane indépendante (Amapá, 1886-1891, puis État Libre de Counani (1904-1912)) est liée à cette ruée vers l'or.
Bagne
Saint-Laurent-du-Maroni, Cayenne et les îles du Salut furent des lieux de déportation pour les condamnés aux travaux forcés de 1852 à 1946, sur décision de Napoléon III. Le capitaine Alfred Dreyfus y fut envoyé en 1894.
La Guyane restera alors une colonie française jusqu'au , où elle obtient le statut de département d'outre-mer. La France attendait des détenus qu'ils fussent aussi des colons. Mais ce fut un échec. La fermeture du bagne a été obtenue, après la Seconde Guerre mondiale, à la suite de la publication de 27 articles d'Albert Londres et sous l'impulsion de Gaston Monnerville. C'est en 1938 que le dernier convoi de bagnards a fait route vers la Guyane, mais ce n'est qu'en 1945 que l'Assemblée constituante décida de rapatrier les survivants qui le souhaitaient (très peu sont restés). L'opération prit huit ans.
Seconde Guerre mondiale
La déclaration de guerre à l’Allemagne Nazie est accueillie avec enthousiasme en Guyane et dans les Antilles. Plus de 1 200 Guyanais furent initialement mobilisés pour combattre en Europe, mais la moitié d’entre eux sont renvoyés chez eux. Sur les six cents restants, seuls trois cents guyanais furent embarqués pour la métropole entre octobre 1939 et octobre 1940. L’amiral Robert est nommé Haut-Commissaire de la République pour les Antilles-Guyane afin de superviser les colonies et les forces françaises de l’Atlantique Ouest. Après l’Armistice, malgré le vote des conseils généraux antillais pour la poursuite de la guerre, l’Amiral Robert choisit le ralliement au régime de Vichy.
Sous l’autorité du gouverneur Robert Chot, nommé en janvier par Gaston Monnerville, les autorités vichystes mènent une politique répressive. La suspension des importations de métropole et d'Etats voisins provoquent des pénuries alimentaires et de ressources. La sympathie pour la France Libre grandit progressivement, à mesure que la vie locale se dégrade.
Les premiers actes de résistance se manifestent dès mars 1942, notamment à travers des opérations de sabotage. Une partie des Guyanais fuient clandestinement la colonie pour rejoindre les formateurs gaullistes stationnés dans les Antilles britanniques. La possible entrée en guerre du Brésil contribue également à gonfler les rangs de la Dissidence guyanaise, qui dirigent des manifestations dans les rues.Le , après une manifestation de masse à Cayenne, le gouverneur René Weber, ayant succédé à Chot, déclare la Guyane en dissidence et quitte la colonie avec ses collaborateurs. L’Amiral Robert transmet ses pouvoirs à Henri Hoppenot, mandaté par le CFLN, et part pour les États-Unis. Celui-ci ratifie le ralliement à la France Libre, incitant une centaine de Guyanais à prendre part aux débarquements de Corse et de Provence.
Le giraudiste Jean Rapenne, soutenu par les États-Unis, succède à Weber en tant que gouverneur de Guyane, au détriment du gaulliste Maurice Berthaud. Rapenne fait notamment fermer le bagne de Saint-Jean-du-Maroni en septembre 1943 et met l'aéroport de Cayenne-Rochambeau à disposition de l’armée américaine. Pointé du doigt pour sa résistance aux ordonnances du CFLN et ses concessions aux Américains, il est relevé de ses fonctions en Novembre 1943 au profit de Jules Eucher Surlemont.
La Guyane reste une colonie française jusqu'au , où elle obtient le statut de département d'outre-mer.
Base spatiale européenne
En 1964, le général de Gaulle prend la décision de construire une base spatiale en Guyane, destinée à remplacer la base saharienne située en Algérie à Hammaguir. La position du département est privilégiée, proche de l'équateur avec une large ouverture sur l'océan. Le Centre spatial guyanais, depuis les premières fusées « Véronique », s'est largement développé au fil des années. Port spatial de l'Europe avec des lanceurs comme Ariane 4 et Ariane 5, qui se révèlent un véritable succès commercial dans le monde,, le Centre spatial guyanais développe aussi le Programme Vega, et une base de lancement Soyouz construite à Sinnamary. D'ici le deuxième trimestre 2022, la Guyane va assister au lancement de la nouvelle fusée Ariane 6, projet développé en 2014.
En 1982, les lois de décentralisation entrent en vigueur et un transfert de compétences s'opère vers les collectivités territoriales qui vont devenir acteurs du développement de la Guyane.
Crise sociale du printemps 2017
Fin mars 2017, un large mouvement de manifestations et de grèves se développe en Guyane et amène le déplacement sur place des ministres de l'Intérieur et de l'Outre-Mer. L'accord proposé par le gouvernement est refusé par les représentants des manifestants et grévistes le 2 avril.
- Proclamation de l'abolition de l'esclavage à la Guyane française, Cayenne, (BNF 32732137, lire en ligne), , publié dans Guyane, Bulletin officiel de la Guyane française de l'année 1848 (journal officiel), Cayenne, , [lire en ligne].
- .
- Monique Blérald-Ndagano, Comprendre la Guyane d'aujourd'hui : Un département français dans la région des Guyanes, Ibis rouge éditions, , p. 189.
- .
- L’activité aurifère en Guyane : contexte et perspectives, in: Études caribéennes, 5, décembre 2007, pp. 1-3 — sur OpenEdition.org.
- Gilbert Pago, « », sur L'Anticapitaliste, (consulté le ).
- Hélène Ferrarini, « », sur Slate.fr, (consulté le ).
- [1].
- [Colette Barbier, Henri Hoppenot, diplomate, Archives du ministère des Affaires étrangères, collection Diplomatie et Histoire (chapitre IV, L'exil, pages 194 à 259)]
- , Ibis rouge éditions, 2019.
- .
- « »(Archive.org • Wikiwix • Archive.is • Google • Que faire ?).
- « »(Archive.org • Wikiwix • Archive.is • Google • Que faire ?).
- Patrick Roger, « », sur Le Monde, .
Ces informations proviennent du site Wikipedia. Elles sont affichées à titre indicatif en attendant un contenu plus approprié.
Guyane dans la littérature
Découvrez les informations sur Guyane dans la bande dessinée ou les livres, ou encore dans la ligne du temps.
22 localités dans Guyane
Vous pouvez consulter la liste des 22 localités dans Guyane sur cette page : https://www.gaudry.be/lieu/gf/gf-00-guya/villes.html.
English translation
You have asked to visit this site in English. For now, only the interface is translated, but not all the content yet.If you want to help me in translations, your contribution is welcome. All you need to do is register on the site, and send me a message asking me to add you to the group of translators, which will give you the opportunity to translate the pages you want. A link at the bottom of each translated page indicates that you are the translator, and has a link to your profile.
Thank you in advance.
Document created the 03/01/2018, last modified the 30/10/2024
Source of the printed document:https://www.gaudry.be/en/lieu/gf/gf-00-guya.html
The infobrol is a personal site whose content is my sole responsibility. The text is available under CreativeCommons license (BY-NC-SA). More info on the terms of use and the author.