Cordemais

Localisation

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Cordemais : descriptif

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Cordemais

Cordemais est une commune de l'Ouest de la France, située dans le département de la Loire-Atlantique, en région Pays de la Loire. Ses habitants s'appellent les Cordemaisiens.

Géographie

Localisation

Situation de la commune de Cordemais dans le département de la Loire-Atlantique

La commune de Cordemais est située sur la rive nord de l'estuaire de la Loire, à 34 Nantes et 36 Saint-Nazaire.

Communes limitrophes

Les communes limitrophes sont Bouée, Malville, Le Temple-de-Bretagne, Vigneux-de-Bretagne et Saint-Étienne-de-Montluc au nord de la Loire. Au sud, sur le fleuve, Cordemais a une limite commune avec Le Pellerin qui se situe pourtant très en amont. Cela s'explique par la présence dans cette dernière commune des domaines immenses de l'abbaye de Buzay, démembrés et partagés avant et après la Révolution. De cette période dite des afféagements, au .

Communes limitrophes de Cordemais
Malville Le Temple-de-Bretagne
Bouée Cordemais Vigneux-de-Bretagne
Le Pellerin Saint-Étienne-de-Montluc

Accès et transport

La commune est traversée dans le sens est-ouest par la route départementale 17. Le centre de Cordemais est traversé dans le sens est-ouest par la route départementale 93 et dans le sens nord-sud par la route départementale 49.

Les lignes d'autocar 320 et 350 du réseau régional Aléop desservent Cordemais.

La gare de Cordemais située à environ 2,5 lieu-dit La Croix-Morzel et se trouve sur la Ligne Tours - Saint-Nazaire.

Relief

L'origine de Cordemais se trouve dans trois îlots de roche dure dans le lit de la Loire. Ces trois îles sont : la Bazillais (la basse île des îles de Pullan ou des retraits de Pullan), Cordemais et la Peille. L'étymologie de la Peille serait pré-romaine (JC Chassagne) et voudrait dire, comme Venez en breton, éminence. Pullan est un nom de lieu fréquent sur tout le rivage de la pointe atlantique et signifie trous d'eau. Deux îlots plus petits complètent l'île de Cordemais : la Haie des Bouillons (Launay des Bouillons sur la carte Cassini) et l'Audiais. La hauteur significative quoique modeste de ces îlots par rapport au fil de l'eau leur a permis de ne pas être submergés lors des variations du niveau des eaux atlantiques. Lors des 3 transgressions dunkerquiennes, du IIIe au XIIe siècle environ, le niveau des eaux a monté en effet de manière importante, puis est revenu à son niveau actuel. Plus tard après le XIIe siècle, le colmatage, les alluvionnements du fleuve ainsi que les assèchements agricoles ont fini de modifier cet environnement initial. La Bazillais a été rattachée à Bouée. Les îles de Pullan ont été transformées par leur raccordement à Cordemais (le pont au-dessus de l'écluse de la Chaussée). Il ne reste que peu de choses sur Cordemais de cette île qui était au Moyen Âge la limite territoriale entre la puissante abbaye de Buzay et la petite abbaye de Blanche Couronne. C'est sur cette île renommée prairie de Pulaud, qu'on a organisé le premier hippodrome sans doute à cause de la présence d'une herbe rase idéale pour faire courir les chevaux que les Écossais appellent machair et les anglais turf.

Le paysage cordemaisien est varié :

  • un terrain en légère pente, petit plateau bocager « les hauts de Cordemais » en piémont du Sillon de Bretagne ;
  • le « coteau du Sillon », portion du Sillon de Bretagne comprend une falaise abrupte coupée de valleuses très encaissées d'où dévalent des « coulées » ; le point culminant en est le mont Tiéber en crête de falaise ;
  • des prairies humides sont bordées ou traversées par des cours d’eau qui sont de deux natures: les coulées dévalant du sillon et les étiers, en fait des canaux conduisant les eaux à la Loire. Ces étiers subissent les marées et drainent des marais par leurs douves. Les prairies humides correspondent à la plaine alluviale, le lit majeur du fleuve. Auprès de l'étier de Cordemais, on trouve un ancien manoir de Loire, le Goût ou Goust, ruiné, au piedroit de la falaise. Une autre de ces coulées ne débouche plus après la Haimeriais, trace d'un remblaiement ancien correspondant à la création de la Forgerie. Cette coulée débouchait au Moyen Âge, puisqu'il y avait un port (d'échouage) avec tonlieu à la Girarderie qui faisait sens avec l'étymologie scandinave avérée du village de la Herguenais.

Hydrographie

Cordemais se situe sur la rive nord de l’estuaire de La Loire. Des cours d’eau provenant du Sillon parcourent la commune. Le « plan d'eau de la Côte » a été créé en 2001 pour recréer les conditions d’une zone humide propice à l’essor de la faune et la flore.

Climat

En 2010, le climat de la commune est de type climat océanique franc, selon une étude du CNRS s'appuyant sur une série de données couvrant la période 1971-2000. En 2020, Météo-France publie une typologie des climats de la France métropolitaine dans laquelle la commune est exposée à un climat océanique et est dans la région climatique Bretagne orientale et méridionale, Pays nantais, Vendée, caractérisée par une faible pluviométrie en été et une bonne insolation.

Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 12,2 amplitude thermique annuelle de 13,3 . Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique de Météo-France la plus proche, « Saint-Nazaire-Montoir », sur la commune de Montoir-de-Bretagne à 21 vol d'oiseau, est de 12,6 ,. Pour l'avenir, les paramètres climatiques de la commune estimés pour 2050 selon différents scénarios d'émission de gaz à effet de serre sont consultables sur un site dédié publié par Météo-France en novembre 2022.

  1. Les limites administratives sont visibles sur Géoportail (IGN), leur évolution peut être observée sur les archives numériques départementales à la rubrique plans pour retrouver les cadastres départementaux de 1853, par exemple.
  2. chartes Eudon de Pontchateau, confirmées par la duchesse Ermengarde
  3. terre de Venez sur les cartulaires de Buzay
  4. il s'agit du plus ancien nom de lieu de Cordemais hormis le nom de cette très ancienne paroisse
  5. mention Manébert lue sur la carte Cassini
  6. du type dit « les pieds dans l'eau »
  7. ou la Haie Meuriais
  8. on lit Lorgeril sur la carte de Cassini, ce qui semblerait plus cohérent, les forges étaient sur l'île de la Peille au bord de l'eau
  9. a et b Daniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale », Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography, DOI 10.4000/cybergeo.23155, lire en ligne, consulté le )
  10. «  », sur pluiesextremes.meteo.fr (consulté le ).
  11. «  », sur fr.distance.to (consulté le ).
  12. «  », sur donneespubliques.meteofrance.fr (consulté le ).
  13. «  », sur donneespubliques.meteofrance.fr (consulté le ).
  14. «  », sur meteofrance.fr, (consulté le ).

Toponymie

Le nom de la localité est attesté sous les formes Cordemensis en 1051, Cordemes Plebs, de Cordimense en 1060, Cordemes au .

Il s'agit d'un type toponymique roman, dont le second élément pourrait représenter le latin mansus « ferme », dans ce cas le premier élément Corde- est sans doute un nom de personne, peut-être Cordius.

Cordemais possède un nom en gallo, la langue d'oïl locale : Cordemae (écriture ABCD), Cordemaï et Cordemè (écriture MOGA) ou Cordemaè (écriture ELG). Deux prononciations sont attestées : [] []

La forme bretonne proposée par l'Office public de la langue bretonne est Kordevez.

  1. a b c et d Albert Dauzat et Charles Rostaing : Dictionnaire étymologique des noms de lieux en France. Librairie Larousse, 1963; Librairie Guénégaud, 1978, p. 211a.
  2. dans le Cartulaire de Redon
  3. «  », Institut du Galo
  4. «  », Geobreizh (consulté le ).
  5. «  », Chubri
  6. Office Public de la Langue Bretonne, «  ».

Histoire

Antiquité

Cordemais, situé sur l'estuaire de la Loire, est un des sites envisagés pour l’ancien port gaulois de Corbilo, datant du IIe siècle.

Par ailleurs, une église dédiée à Saint-Jean, aurait été édifiée sur le territoire de Cordemais en 370, par l'évêque de Nantes Eumélius.

À une époque plus proche de nous, vers 905, Cordemais a connu une histoire singulière. Fernand Guérif a écrit que Cordemais a du être la capitale du fameux royaume normand de la basse Loire. Ce royaume apparait à la fin du règne du duc de Bretagne Alain-le-grand qui tenait encore en main la situation. Il ne faut pas refaire l'histoire, de nombreuses collaborations existaient entre Bretons et Vikings et les Scandinaves étaient installés le long de la Vilaine et sur les îles. Les Francs, dépassés préféraient partout traiter, payer ou abandonner des territoires. Ils laissent donc les vikings s'installer là où ils étaient déjà présents. Fernand Guérif faisait sans doute allusion au début du de la Normandie de Seine. Les lieutenants de Rollon Basset (Bathet) et Erik mirent en coupe réglée la Loire moyenne, territoires francs et aquitains, riches domaines et abbayes. Ohtor et Hroald, des scandinaves de la mer d'Irlande vont leur succéder, puis ils repartiront d'où ils étaient venus. Après leur départ Reginald, un viking qui avait fait des expéditions avec Rollon se verra confier la basse Loire en titre, avec la ville de Nantes. Les derniers chefs établis à Nantes et dans le Morbihan seront battus par Alain barbetorte, le premier duc de la nouvelle époque. Il est possible que l'établissement viking capitale de la Normandie de Loire était situé au Migron qui devait être à cette époque une des îles de Cordemais.

Moyen Âge

L'agglomération actuelle peut remonter au 1051 dans la donation de Matz à l'abbaye de Redon ; elle se trouvait à l'emplacement de l'église actuelle. L'importance de Cordemais à cette époque est liée à la route stratégique du « sel de la Baie » qui passe par le Tenu et l'Acheneau. Il s'agit bien sûr de petites cargaisons, mais de grandes valeurs, même taxées par les abbayes locales. Cordemais est, d'ailleurs, le seul bourg du Nantais qui ne s'abrite pas derrière une forteresse féodale. On trouve toutefois cette forteresse de l'autre côté de la Loire, au Migron sur la commune de Frossay.

Le seigneur du lieu est alors Tutual de Cordemais. Vers 1050, sont mentionnées des rivalités entre Tutual, Escomar de Lavau et les moines de Savenay pour la possession de terres. La famille bretonne des de Cordemais semble avoir partie liée avec les seigneurs du Migron, qu'on soupçonne d'une origine scandinave. On les retrouve en présence conjointe sur de nombreux actes de propriété établis par les moines.

Les moines de Redon obtiennent un fief au nord de l'église. Sur ce terrain, ils bâtissent le prieuré de Saint-Samson qui subsistera jusqu'à la Révolution française. À présent, seule une croix demeure sur le site ainsi que les murs appelés « murs aux moines » qui entouraient autrefois la chapelle et le cimetière. Les moines fondent le port Saint-Nicolas dès le XIe siècle, par où le commerce du sel va se développer.

Le château de Tutual devait se trouver sur la hauteur, à l'entrée de Cordemais, où l'on voit maintenant un calvaire. Le bâtiment existait encore au famille de Rohan, c'était celui de « Guémené-Guingamp » sur le Sillon de Bretagne. C'est de ce nom de lieu Guéméné que provient le patronyme Crémet très présent sur la basse-Loire. Les deux noms se trouvent en parallèle sur les mêmes familles dans les plus anciens registres paroissiaux de Cordemais et de Saint-Etienne de Montluc. Il restait encore quelques vestiges du château au XIXe siècle, au village de la Hurette.

Au point de vue féodal, Cordemais dépendait de la Vicomté de Donges et parmi les fiefs il y avait celui du vicomte, ceux d'Acigné pour le bourg, de la Bessardaie et de la Mériais.

Période moderne

Pendant la seconde moitié du saumons, aloses, civelles, etc.) et le transport des récoltes (blés, roseaux, bois, etc.)

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Le port subissant lui aussi l'envasement progressif de la Loire, un nouvel embarcadère baptisé « quai neuf » est aménagé en 1923 sur les rives du fleuve.

À la fin de la Seconde Guerre mondiale, à cause de l'existence de la poche de Saint-Nazaire, l'occupation allemande se prolongea à Cordemais comme sur l'ensemble des localités voisines de l'estuaire durant 9 mois de plus (d'août 1944 au ). Ces derniers signeront d'ailleurs leur reddition sur le territoire de la commune dans la maison de Francis Moisan, au 107 rue des Sables (lieu-dit « Les Sables »), le à 13 capitulation de l'Allemagne, celle-ci devenant effective trois jours plus tard.

En 1970, la centrale thermique d'EDF s'implante sur la commune. Elle participe, en urgence, à l'approvisionnement d’électricité de la centrale nucléaire de Saint-Laurent lors de l'hiver 1987, arrêtée par le gel de la Loire et en difficulté pour refroidir le combustible nucléaire.

  1. héritier des historiens archivistes par bien des côtés, il incarne le meilleur de l'histoire locale en recueil de la tradition populaire, musicale en particulier; il est le fondateur, en 1969, de l'APHRN (Association Préhistorique et Historique de la région Nazairienne) et du Bulletin de l'APHRN, devenu, depuis le début des années 2000, la revue HISTOIRE & PATRIMOINE, centrée sur l'histoire de la région nazairienne
  2. earl, en fait chef viking équivalent comte plus tard duc historique
  3. on dit que ces Basset sont les ancêtres des Basset d'Ouilly dans le Calvados qui auront d'immenses domaines dans la conquête de l'Angleterre
  4. ils ont peut-être réussi à survivre en nous laissant les noms de famille Rouaud, Eder, Basset, Redor, etc.

Culture

Cordemais dispose d’une médiathèque et de plusieurs salles municipales.

La commune accueille le festival Rock'Estuaire en juin 2015 à l'hippodrome.

En 2019, TERRE D'ESTUAIRE, lieu de visite immersif et interactif consacré à la découverte de l'estuaire de la Loire, ouvre ses portes sur le port de Cordemais.

Héraldique

Blasonnement :
De sinople à l'éclair d'or mouvant du chef et soutenu d'une mer d'azur ; au chef d'hermine.
Commentaires : L'éclair d'or évoque la centrale thermique de Cordemais ; le sinople fait référence aux prairies ; la mer d'azur rappelle la Loire ; le chef d'hermine évoque le blasonnement d'hermine plain de la Bretagne, rappelant l'appartenance passée de la ville au duché de Bretagne. Blason conçu par l'héraldiste Michel Pressensé.
  1. Blason de Cordemais

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Cordemais dans la littérature

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