Toulon

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Toulon : descriptif

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Toulon

Toulon ([tulɔ̃], en occitan provençal : Tolon ou Touloun, est une commune française située dans le département du Var dont elle est le chef-lieu

Ville côtière de Provence dans le Midi, elle est la troisième ville de la région Provence-Alpes-Côte d'Azur derrière Marseille et Nice, elle abrite en outre le siège de la préfecture maritime de la Méditerranée

Ses habitants sont appelés les Toulonnais. Située entre mer et montagnes, capitale économique du Var, Toulon bénéficie de nombreux atouts naturels

L’Arsenal de Toulon (plus grand port militaire français), le commerce, les administrations (publiques ou privées), le tourisme et la recherche (pôle Mer PACA, Institut français de recherche pour l'exploitation de la mer (IFREMER)…) sont l'essentiel de l'activité économique de la ville, partageant avec Hyères un aéroport par lequel transitent environ 500 000 passagers par an

Le port de commerce de Toulon est le premier port français pour la desserte de la Corse

En 2009, 1 152 054 passagers ont embarqué depuis le Var, ce qui représente près de 40 % du trafic continent-Corse

Ce développement est lié à la présence, depuis 2001, de la compagnie maritime Corsica Ferries

De plus, Toulon est la ville française en Méditerranée qui connaît une des plus fortes progressions en termes d'accueil des croisières

Toulon a ainsi accueilli 85 000 passagers en 2007, 250 000 en 2010, pour atteindre 320 000 croisiéristes en 2011 ou encore 160 escales en 2015. Avec 180 452 habitants en 2021, elle est la douzième commune de France par sa population

Toulon est la ville centre d'une unité urbaine de 595 715 habitants, la neuvième de France par sa population

Elle est aussi située au cœur de l'aire d'attraction de Toulon, qui regroupe 35 communes, la quatorzième plus grande aire d'attraction de France avec 581 948 habitants en 2021

La ville est enfin le siège d'une métropole, Toulon-Provence-Méditerranée (TPM), la neuvième de France, qui rassemble douze communes et 447 804 habitants en 2021 soit 41,2 % de la population du département du Var

Le SCOT Toulon-Provence-Méditerranée, créé en 2002, regroupe 32 communes

Cuers a rejoint le périmètre du SCOT le 8 septembre 2010

Sa population est évaluée à 572 603 habitants en 2015. La ville possède une université (faculté de sciences et techniques, faculté de lettres et sciences humaines, faculté de sciences économiques et de gestion, faculté de sciences de l'information et de la communication (Ingémédia), faculté de droit, Staps, IUT, IAE), de pôles d’enseignement supérieur : classes préparatoires aux grandes écoles des lycées Dumont-d'Urville et Rouvière, Institut supérieur de l'électronique et du numérique (ISEN Toulon), école d'ingénieurs SeaTech, école de commerce Kedge Business School, etc

Toulon est enfin dotée d'un opéra, d'un conservatoire national de région, de plusieurs musées, salles de concert (palais Neptune et Zénith-Omega) et d'un théâtre labellisé « scène nationale » : le théâtre Liberté.

Géographie

Localisation

Toulon est située dans le département du Var, en région Provence-Alpes-Côte d'Azur. La ville est distante de 65 Marseille dans les Bouches-du-Rhône, , 149 Nice, 839 Paris, et de 190 . Au quart de degré d'angle près, elle se situe à la même latitude que des villes comme Pérouse (Italie), Almaty (Kazakhstan), Vladivostok (Russie), Sapporo (Japon) ou Milwaukee (États-Unis).

Communes limitrophes

Toulon est limitrophe à l'ouest d'Ollioules, au nord-ouest d'Évenos, au nord du Revest-les-Eaux, au nord-est de La Valette-du-Var et à l'est de La Garde. Elle est baignée au sud par la Mer Méditerranée.

Communes limitrophes de Toulon
Évenos Le Revest-les-Eaux La Valette-du-Var
Ollioules Toulon La Garde
Mer Méditerranée Mer Méditerranée La Garde

Géologie et relief

Agglomération toulonnaise vue depuis le mont Faron.

Toulon est entourée par les Monts toulonnais ; le plus connu, le mont Faron qui culmine à 584 mètres d'altitude surplombe la ville, la métropole Toulon-Provence-Méditerranée, le cap Sicié et la rade de Toulon.

Hydrographie et les eaux souterraines

  • L'Eygoutier est un petit fleuve côtier de 15 kilomètres qui se jette en Méditerranée, dans la grande rade de Toulon. Dans sa traversée de Toulon, il est surnommé du joli nom de « rivière des Amoureux » ; en fait l'étymologie n'a rien à voir avec les amoureux, il s'agit d'une déformation de « riviero deis amourié (amourié = mûriers, la rivière étant jadis, sur une partie de son cours, bordée de mûriers). Elle sert d'égouttoir au niveau de sa source au lieu-dit l'Estagnol à la Moutonne (hameau de La Crau) ;
  • Le Las, petit fleuve côtier de 12 kilomètres qui prend sa source dans la retenue de Dardennes et qui se jette dans le port militaire de l’arsenal de Toulon.

Toulon dispose de deux stations d'épuration :

  • de Toulon Est – Pont de la Clue, d'une capacité de 107 000 équivalent-habitants ;
  • de Toulon Ouest – Cap-Sicié, nommée Amphitria d'une capacité de 500 000 équivalent-habitants.

Climat

Toulon est une des villes les plus chaudes et ensoleillées de France métropolitaine, avec une température annuelle moyenne de 15,9 °C.

La base navale en premier plan, Toulon en second et le mont Faron en dernier plan.

Le climat de Toulon au sens de Köppen est subtropical à été sec Csa. D'après la classification de Gaussen, le climat est de type méso-méditerranéen car constitué de trois mois secs (juin, juillet et août) où P < 2T. Le climat toulonnais est caractérisé par un très fort ensoleillement, une saison sèche nettement marquée en été, des précipitations rares mais parfois violentes, des températures chaudes en été et douces en hiver. De par sa proximité avec la mer, les températures restent relativement clémentes en toutes saisons.

Les précipitations sont de 665 octobre avec 93,9 mai à septembre. L'automne est caractérisé par des pluies violentes mais brèves, l'hiver par des précipitations importantes mais plus réparties.

De par sa proximité avec la mer, le gel est rare (2,9 jours par an en moyenne) et le gel permanent totalement inexistant. La neige est rare également, à peine 1,5 jour par an en moyenne et il est exceptionnel qu'elle tienne au sol, 0,3 jour par an en moyenne.

Cependant, la douceur du climat toulonnais ne doit pas faire oublier une caractéristique du climat : le vent. Il y a plus de 115 jours de vent fort (mistral, très sec ; vent d'est, en général accompagné de précipitations ou de temps nuageux). Le mois le plus venteux est janvier avec en moyenne 12,5 jours de vent fort. Le moins venteux est septembre avec sept jours de vent fort. En hiver, le mistral peut considérablement accentuer la sensation de froid même lorsque les températures restent clémentes.

L'atmosphère toulonnaise est souvent sèche. Ainsi l'humidité relative y est en moyenne de 56 % avec peu de variations saisonnières : les mois les plus secs sont juillet et août avec 50 %, les moins secs sont novembre et décembre avec 60 %.

Le record de chaleur fut de 40,1 °C, enregistré le pendant la grande vague de chaleur du Sud-Est de la France.

Ville Ensoleillement
 (h/an)
Pluie
 (mm/an)
Neige
 (j/an)
Orage
 (j/an)
Brouillard
 (j/an)
Médiane nationale 1 852 835 16 25 50
Toulon 2 899 665 2 24 5
Paris 1 717 634 13 20 26
Nice 2 760 791 1 28 2
Strasbourg 1 747 636 26 28 69
Brest 1 555 1 230 6 12 78
Bordeaux 2 070 987 3 32 78

La station météorologique de Météo-France installée sur la commune et mise en service en 1936 permet de connaître en continu l'évolution des indicateurs météorologiques. Le tableau détaillé pour la période 1981-2010 est présenté ci-après.

Statistiques 1981-2010 et records TOULON (83) - 43° 06′ 54″ N, 5° 54′ 00″ E
Records établis sur la période du 01-04-1936 au 20-02-2022
Mois jan. fév. mars avril mai juin jui. août sep. oct. nov. déc. année
Température minimale moyenne (°C) 6,2 6,3 8,2 10,1 13,6 17 19,7 19,8 16,9 14,1 9,8 7,2 12,4
Température moyenne (°C) 9,6 9,9 12,1 14,2 18 21,7 24,7 24,7 21,4 17,7 13,1 10,3 16,5
Température maximale moyenne (°C) 12,9 13,5 16 18,3 22,3 26,4 29,6 29,7 25,9 21,3 16,4 13,5 20,5
Record de froid (°C)
date du record
−7,2
12.01.87
−9
02.02.56
−4,3
06.03.71
0,3
03.04.22
4,6
01.05.60
9
04.06.84
12,8
17.07.00
12,3
31.08.86
8,4
27.09.72
3,2
30.10.50
−0,9
27.11.45
−4,5
29.12.44
−9
1956
Record de chaleur (°C)
date du record
20,9
19.01.07
23,2
17.02.22
26,4
02.03.08
28,1
23.04.09
34,7
27.05.22
36
27.06.19
40,1
07.07.82
37
03.08.75
34,9
05.09.16
29,3
11.10.85
24,2
03.11.77
21,9
13.12.61
40,1
1982
Ensoleillement (h) 146,7 173,8 233,5 245,8 288,3 331,6 369,2 332,7 259,3 182,4 146,5 129,1 2 838,8
Précipitations (mm) 70,6 47,6 36,6 61,5 38,7 25,1 5,6 21,7 63,6 103,2 74,4 67,5 616,1
Source : «  » [PDF], sur donneespubliques.meteofrance.fr, édité le : 06/01/2022 dans l'état de la base


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  1. Sandre, «  » (consulté le ).
  2. Sandre, «  » (consulté le ).
  3. «  », sur barrages-cfbr.eu (consulté le ).
  4. Description de la station Pont de la Clue.
  5. Description de la station Cap Sicié - Amphitria.
  6. Selon la climatologie des stations de Météo-France.
  7. Relevés de la Météorologie nationale sur la période 1961-1990.
  8. C'est-à-dire où la température maximale reste inférieure ou égale à zéro.
  9. «  » [PDF], sur donneespubliques.meteofrance.fr (consulté le ).

Toponymie

En occitan provençal, on écrit Tolon [ⁿ] selon la norme classique ou Touloun [ⁿ] selon la norme mistralienne.

La première mention du lieu, Telo Martius, figure dans l'Itinéraire d'Antonin (daté de la fin du rhotacisme), est très ancienne[évasif], probablement ligure.

Un autre origine a été évoquée. Le dieu gaulois Telo, qui donne son nom d'origine à Toulon, est celui des sources jaillissantes, possiblement en raison de la présence de nombreuses sources au pied des Monts toulonnais, seul endroit de toute une région largement dépourvue de ressources en eau potable,,.

  1. LÈBRE Élie, & MARTIN Guy, & MOULIN Bernard, 2004, Dictionnaire de base français-provençal / Diccionari de basa francés-provençau, Aix-en-Provence: Crèo Provença / Edisud, p. 241.
  2. MISTRAL Frederic, 1879-1886, Lou Tresor dóu Felibrige : Dictionnaire provençal-français, Aix-en-Provence : Remondet-Aubin [reed. 1979, Aix-en-Provence : Edisud, 2 vol.]
  3. Rhotacisme.
  4. Toulon.
  5. Jacques Lacroix, Les noms d'origine gauloise - Tome III : La Gaule des dieux, Éditions Errance, , 288 p., p. 76-77
  6. «  », sur speleh2o.com.
  7. Mathieu Dalaine, «  », sur actu.revestou.fr, .

Histoire

Préhistoire et Antiquité

Vue satellite illustrant l'importance de la rade.

Avant la colonisation romaine, Toulon était un abri des navires grecs croisant entre Massalia et Olbia, et une pêcherie de murex, gros escargot de mer servant à teindre les toges. Exportation de la carme produite à partir d'une cochenille du chêne Kermès. Les Ligures (les plus anciennement installés), puis les Celtes, les Grecs et les Phéniciens de Carthage y commercèrent puis s'y affrontèrent, jusqu'à ce que les Massaliotes fassent appel à Rome, d'abord contre l'emprise de Carthage, (victorieuse contre les Massaliotes à la bataille d'Aléria en -545) puis contre les Celto-Ligures de l'arrière-pays.

À partir de -181, Marseille commence à faire appel aux armées de Rome, devenue la grande puissance méditerranéenne, pour l'aider à mettre fin aux pillages des Celto-Ligures et à défendre ses colonies. Rome, après plusieurs campagnes contre les Celto-Ligures qui attaquaient les liaisons de la route côtière et maritime, annexe finalement la région en l'an -120 avant notre ère (sauf le territoire de Massilia qui restera un allié indépendant et fidèle jusqu'à la guerre civile entre César et Pompée).

Sous la domination Romaine, « Telo » devient alors Telo Martius (de Martius : dieu latin de la guerre). Cette dénomination est équivalente à celle de Narbo (actuelle Narbonne) devenue Narbo Martius en -118. Ces deux ports de fondation concomitante seront donc deux escales militaires de Rome sur la côte gauloise, complétés plus tard par Fossæ Marianæ vers -104, à l'embouchure du Rhône (actuelle Fos-sur-Mer). La colonie romaine d'Aix-en-Provence est fondée concomitamment en -118.

Pline l'Ancien, amiral de la flotte de Misène (23 av. J.-C., 79 ap. J.-C.) attribue à la « Regio Camatulorum » ancien royaume des Camatuliciens (l'une des tribus des Celtoligures Saliens , les 1ers habitants nettement nommés de la Région toulonnaise) le front de mer qui s'étend du golfe de La Ciotat au golfe de Bormes, sans préciser les limites terrestres,.

Cette région devient ainsi la province de Gaule transalpine, appelée ensuite Gaule romaine, pour la distinguer de la Gaule non conquise (Gaule chevelue, Gaule belgique, Aquitaine) puis la province romaine de Narbonnaise. La zone occupée s'étend jusqu'à Tolosa (Toulouse) et jusqu'au Léman, créant une liaison terrestre entre les territoires romains en Espagne et en Gaule cisalpine (Italie du Nord, plaine du Pô). La colonie grecque de Massalia (Marseille) et son arrière-pays forment une enclave libre au sein de la Narbonnaise.

Telo Martius devient alors l'une des deux teintureries impériales de Gaule pour la pourpre, colorant naturel de couleur rouge, et de grande valeur financière, grâce à l'exploitation des murex et des cochenilles du chênes kermès, alors dominants sur son territoire.

Moyen Âge

La flotte de Barberousse hiverne à Toulon en 1543.

Point de relâche des bateaux de commerce, Telo, puis Tholon, Tolon, Touloun s'attache à protéger ce site exceptionnel, fréquemment pillé par les pirates sarrasins (notamment en 1178 et 1197), mais aussi, en période de disette, base d'expéditions maritimes de rapine vers l'est ou le sud de la Méditerranée occidentale…

La mort de la reine ouvre une crise de succession à la tête du comté de Provence, les villes de l’Union d'Aix (1382-1387) soutenant Charles de Duras contre d'Anjou. Toulon fait partie de l’Union d’Aix, avant de faire promesse de reddition le 13 septembre 1387 à Marie de Blois, régente de Louis II d'Anjou, avant de conclure une trêve avec L’Isle-Saint-Geniès et le seigneur de Gémenos (décembre), puis de prêter hommage le 17 mars 1388.

Après l'association de la Provence à la France en 1486, Toulon devient un lieu de construction navale (sous Charles VIII) et sa rade est utilisée pour abriter des flottes militaires.

Ancien Régime et Révolution

L'escadre de Toulon à la manœuvre en 1777, peu de temps avant le déclenchement de la guerre d'indépendance américaine.

Vauban fortifie la ville de Toulon qui reçoit l'escadre méditerranéenne de Louis XIV. Toulon est avec Brest, le seul port capable d'accueillir des grands vaisseaux de guerre aux tirants d'eau de plus en plus importants, soit 7 Brest sous dominante de vents d'ouest, ce qui rend difficile la sortie des escadres. Toulon n'a pas ce problème, mais la Méditerranée est une mer presque fermée, et en cas de guerre, l'escadre de Toulon doit contourner l'Espagne pour rejoindre celle de Brest, ce qui demande beaucoup de temps. Après 1704, s'ajoute le risque d'être repéré et attaqué par les forces anglaises de Gibraltar au moment du passage dans l'Atlantique, comme ce fut le cas en 1758 et 1759 lors de la guerre de Sept Ans.

Un bagne s'y installa, les condamnés dormant sur de vieux bateaux démâtés, et travaillant à terre dans la journée (tous n'étaient pas enchaînés); d'autres (soumis aux peines les plus sévères) étaient affectés aux chiourmes des galères royales, à la mortalité très élevée. En fin de peine, beaucoup restèrent dans la région.

En 1707, Victor-Amédée II de Savoie attaque la ville, bloquée par les navires de C. Showell, au mois de juillet et la flotte se saborde. La nuit entre le 22 et le 23 août les Savoyards se replient vers Nice.

Toulon était le lieu de départ et d'arrivée de la plupart des grandes expéditions militaires et coloniales françaises vers l'Afrique au cours de l'Ancien Régime et au expédition d'Égypte, organisée par Najac et Vence, dirigée par Napoléon Bonaparte, partit de Toulon le . Bonaparte avait d'ailleurs gagné ses galons de général de brigade, le 22 décembre 1793, après le siège de Toulon et sa reconquête par les armées révolutionnaires. La ville avait été ouverte aux Anglais par la fraction royaliste de ses habitants. Elle allait être débaptisée par la Convention nationale qui, par décret du 4 nivôse an II (24 décembre 1793), stipulait : « Le nom infâme de Toulon est supprimé. Cette commune portera désormais le nom de Port-la-Montagne ».

La question s'est posée de savoir si Toulon avait été « punie de sa trahison » par le fait que le siège de la préfecture ne lui soit pas attribué en 1800, lors de la création du corps préfectoral. L'argument d'une rancune personnelle de Bonaparte envers les Toulonnais justifiant ce transfert n'est pas recevable : non seulement Toulon devait d'abord redevenir un grand port de guerre, mais encore il convient de noter que les deux autres grands ports militaires français n'avaient pas reçu non plus, à cette même époque, le statut de préfecture. Ainsi Cherbourg n'était que sous-préfecture (la préfecture de la Manche étant attribuée à Saint-Lô), de même que Brest (la préfecture du Finistère revenant à Quimper). Que Toulon ne soit qu'une sous-préfecture n'était donc pas, en tant que tel, une aberration historique et administrative. Ce qui primait aux yeux de Napoléon étaient des considérations d’ordre militaire et logistique. De ce point de vue, Toulon était sans doute le meilleur port militaire de l’Empire. Le port était relativement difficile à bloquer par les escadres anglaises qui virent s’échapper, des escadres françaises, comme deux fois celle du vice-amiral Villeneuve en 1805, destinée à débloquer la Manche, mais encore celle du vice-amiral Ganteaume en 1808, ravitaillant Corfou, tout en rentrant dans le port sans être inquiétée par les Anglais. L’arsenal et les chantiers de Toulon lancèrent les vaisseaux de ligne au rythme le plus régulier, ce qui était favorisé par l’approvisionnement en bois de chêne disponible dans les forêts du bassin-versant du Rhône acheminé facilement depuis l’embouchure du fleuve, alors que Brest était difficile à approvisionner en bois. Toulon avait des conditions d’entraînement des équipages les meilleures par rapport aux autres ports français.

Époque contemporaine ( | ]

Une rame du tramway de Toulon, au bas du cours Lafayette, devant l'église Saint-Jean, au début du XXe siècle.
La gare de Toulon en 1859, photographiée par Édouard Baldus.

Durant le italienne liée au développement industriel et naval, ainsi que de nombreux Corses.

Les permutations de la Marine nationale avec l'arsenal de Brest créent aussi une communauté bretonne.

Le port de Toulon vit des moments historiques lorsque l'escadre russe, commandée par l'amiral Avellan, rend visite à la flotte française pour sceller l'alliance franco-russe, alors que la France est auparavant isolée diplomatiquement. Cela donne lieu à de grandes festivités menées par le vice-amiral de Boissoudy, le vice-amiral Vignes et M. Ferrero, maire de Toulon.

En août 1935, un an avant le règne du Front populaire, de violents soulèvements des ouvriers des chantiers navals de Toulon s'opposaient à la politique d'austérité. Cela a entraîné un grand nombre de morts et de blessés ; l'état d'urgence a été imposé.

Seconde Guerre mondiale
Sabordage de la flotte française à Toulon en 1942.

La ville est bombardée le par la Regia Aeronautica italienne. En raison des conditions météorologiques défavorables, peu de dégâts seront toutefois infligés au port aux infrastructures.

Sévèrement éprouvée lors de la Seconde Guerre mondiale (sabordage de la flotte le veille de l'occupation allemande, bombardements américains du ), Toulon est libérée le par des unités de la DMI), de la DIC), de la DIA) et de la DB) de l'armée B. Les forces étaient composées d'Européens d'Afrique du Nord et de métropole, de Maghrébins (principalement RTA) et de tirailleurs sénégalais. L'ensemble des forces militaires françaises est commandé par le général de Lattre de Tassigny,.

La commune a été décorée, le 11 novembre 1948, de la Croix de guerre 1939-1945 avec palme de bronze.

De 1945 à 2000

Après la guerre, le port ravagé est à reconstruire, ainsi que beaucoup de logements détruits ; de plus, à la fin de la guerre d'Algérie, l'afflux des pieds-noirs revenus d'Algérie nécessite la construction rapide de nouveaux logements : autour de la vieille ville, qui se dégrade, s'élèvent alors de nouveaux quartiers de logements collectifs. Le « Petit Chicago » fut après la Seconde Guerre mondiale le surnom d'un quartier malfamé situé au bas de la vieille ville, juste à la sortie de la porte principale de l’arsenal. Ce surnom fut donné par les pêcheurs, ce qui contribua largement à asseoir la mauvaise réputation de la ville dans les années 1950.

Le quartier est tenu par le crime organisé dont les figures emblématiques sont Jean-Louis Fargette — un truand assassiné en 1993 — et Maurice Arreckx. Ce dernier est maire de Toulon de 1959 à 1985, puis président du conseil général du Var de 1985 à 1994 et sénateur de 1986 à 1995. « Au début de leur carrière dans le grand banditisme, Fargette et ses hommes de main se livraient aux activités traditionnelles du milieu, comme le racket des bistrots, qu’ils incendiaient lorsqu’on ne les payait pas, relate François Trucy, maire de la ville de 1985 à 1995. Ensuite, Fargette est passé à la construction et aux affaires immobilières, en s’associant avec mon prédécesseur, Maurice Arreckx. »

Les journalistes Simon Fontvieille et Jean-Baptiste Malet relèvent qu'« ensemble, l’élu et le truand règnent sur Toulon durant plus de deux décennies. Ils bouleversent la physionomie de la ville en faisant construire d’immenses verrues de béton et tissent des réseaux d’allégeance clientélistes. Lors des législatives de 1978, Arreckx place Fargette à la tête d’une officine électorale et lui demande d’assurer la sécurité des meetings de son parti, l’Union pour la démocratie française (UDF). Lorsque le premier ministre Raymond Barre se rend à Toulon afin de soutenir les candidats UDF, c’est Fargette, alors fiché au grand banditisme, qui monte à la tribune pour prononcer le discours de bienvenue…»

La ville retrouve son statut de préfecture en . À partir des années 1970 Toulon connait une forte déprise économique et sociale, et doit faire face à divers problèmes. Un taux de chômage élevé, un développement de la délinquance notamment dans le centre-ville en plein délabrement, une saturation du trafic routier lié à la mauvaise desserte autoroutière de l'agglomération, une gestion affairiste de la ville, notamment sous le mandat du maire Maurice Arreckx, contribuent à la victoire du Front national aux élections municipales de 1995, gouvernant la ville jusqu'en 2001.

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En ce début de  siècle, Toulon cherche à améliorer son image et à s'affirmer comme une véritable métropole régionale, à travers une revalorisation de son centre ancien, une amélioration des infrastructures de communication, et un développement économique.

En 2001, le maire sortant et ex-frontiste Jean-Marie Le Chevallier est battu à l'issue du premier tour des élections municipales par celui qui sera le premier magistrat de Toulon, Hubert Falco. Ce dernier commence par la réduction des charges de la ville, endettée à l'époque à hauteur de 214 millions d'euros, et la réhabilitation de Toulon, et en particulier du centre ancien. Il met également en place avec onze communes voisines la Communauté d'agglomération Toulon Provence Méditerranée le pour porter les grands projets de la métropole toulonnaise.

En décembre 2009, Toulon reçoit la Marianne d'or du développement durable pour son engagement dans des actions innovantes et modernes qui participent au développement local de la commune. Au printemps 2014, la ville voit l'ouvrage du tunnel de Toulon s'achever après environ 50 ans d'attente.

  1. M. Denizot, Revue d'études Ligures,
  2. Jean Layet, Annales de la Société des Sciences Naturelles de Toulon et du Var (no  10), Toulon, , page 2
  3. Edgard Weber, Maghreb arabe et occident français : jalons pour une (re)connaissance, Presses Univ. du Mirail, 1989 (ISBN ), p. 96.
  4. Geneviève Xhayet, « Partisans et adversaires de Louis d'Anjou pendant la guerre de l'Union d'Aix », Provence historique, Fédération historique de Provence, volume 40, no 162, « Autour de la guerre de l'Union d'Aix », 1990, p. 408.
  5. (en) Piers Mackesy, The war in the Mediterranean, 1803-1810, Londres, New York, Longmans, Green, , 400 p., p. 248-258.
  6. Jean Meyer, Martine Acerra, Histoire de la marine française des origines à nos jours, Rennes, Éditions Ouest-France, , 427 ISBN ), p. 170.
  7. Nicola Todorov, La Grande Armée à la conquête de l'Angleterre. Le plan secret de Napoléon, Paris, Éditions Vendémiaire, , 295 ISBN ), p. 92, p. 120, p. 237-238.
  8. L'Illustration, 14 octobre 1893.
  9. New York Times 9 août 1935, consulté le 24 novembre 2019.
  10. rattachée à la Alex Patch.
  11. Stéphane Simonnet, Claire Levasseur (cartogr.) et Guillaume Balavoine (cartogr.) (ISBN  et , OCLC 417826733, BNF 39169074), p. 32.
  12. Paul Gaujac, La Bataille et la libération de Toulon : 18 au 24 août 1944, Nouvelles Éditions latines, 1994.
  13. Communes décorées de la croix de guerre 1939-1945.
  14. a et b Simon Fontvieille & Jean-Baptiste Malet, «  », sur Le Monde diplomatique, .
  15. La Marianne d'or du développement durable pour Toulon.
  16. Inauguration du tunnel de Toulon : « Un grand ouf de soulagement » pour Hubert Falco, sénateur maire de Toulon.

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Toulon dans la littérature

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