Lapalud
Localisation
Lapalud : descriptif
- Lapalud
Lapalud est une commune française, située dans le département de Vaucluse en région Provence-Alpes-Côte d'Azur.
Géographie
La commune de Lapalud est située à l'extrême nord-ouest du département de Vaucluse, à une cinquantaine de kilomètres au nord d'Avignon.
Du fait de sa position, elle est limitrophe de communes d'autres départements. On trouve ainsi au nord de la commune, Pierrelatte dans le département de la Drôme, puis à l'ouest, Saint-Marcel-d'Ardèche et Saint-Just-d'Ardèche en Ardèche. Nous sommes aussi à proximité de Pont-Saint-Esprit dans le Gard, bien que cette commune ne soit pas limitrophe avec celle de Lapalud.
Pour le Vaucluse, on trouve au sud Lamotte-du-Rhône et à l'est, Bollène.
Accès
Du nord, depuis Pierrelatte, arrive au bourg la route nationale 7, qui repart au sud, tout comme la route départementale 63 (vers Lamotte-du-Rhône et Pont-Saint-Esprit dans le Gard). Les routes départementales 204 (vers Saint-Paul-Trois-Châteaux), 204a et 8 (vers Bollène) partent vers l'est.
La ligne de Combs-la-Ville à Saint-Louis (LGV) et la ligne de Paris-Lyon à Marseille-Saint-Charles (ligne classique) passent sur la commune.
Relief
Avec une altitude minimale de 42 mètres et une altitude maximale de 59 mètres, la commune présente une topographie relativement plate.
Sismicité
Les cantons de Bonnieux, Apt, Cadenet, Cavaillon, et Pertuis sont classés en zone Ib (risque faible). Tous les autres cantons du département de Vaucluse sont classés en zone Ia (risque très faible). Ce zonage correspond à une sismicité ne se traduisant qu'exceptionnellement par la destruction de bâtiments.
Hydrographie
Le Rhône passe en bordure ouest de la commune et celle-ci est traversée par le Lauzon.
Le Rhône a par le passé de nombreuses fois débordé, voire changé de cours. Ses crues furent dévastatrices, les plus désastreuses furent celles de 1840 et surtout de 1856 où 120 maisons furent détruites. Mais les anciens construisaient leur maison à des emplacements privilégiés, légèrement en hauteur, empêchant les eaux boueuses de faire de gros ravages. Ils mettaient leurs bêtes dans une écurie surélevée, « lou recati ». Les animaux pouvaient y accéder par une pente et s'y abriter en cas d'inondation. Les deux dernières furent en 2002 et 2003.
Un plan d'eau est présent à l'est du bourg et le lac de Deves au sud-est.
Climat
En 2010, le climat de la commune est de type climat méditerranéen franc, selon une étude du Centre national de la recherche scientifique s'appuyant sur une série de données couvrant la période 1971-2000. En 2020, Météo-France publie une typologie des climats de la France métropolitaine dans laquelle la commune est exposée à un climat méditerranéen et est dans la région climatique Provence, Languedoc-Roussillon, caractérisée par une pluviométrie faible en été, un très bon ensoleillement (2 600 .
Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 13,8 amplitude thermique annuelle de 17,8 . Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique de Météo-France la plus proche, « Pont-Saint-Esprit », sur la commune de Pont-Saint-Esprit à 6 vol d'oiseau, est de 14,2 °C et le cumul annuel moyen de précipitations est de 829,8 mm. La température maximale relevée sur cette station est de 42,2 ,,.
Les paramètres climatiques de la commune ont été estimés pour le milieu du siècle (2041-2070) selon différents scénarios d'émission de gaz à effet de serre à partir des nouvelles projections climatiques de référence DRIAS-2020. Ils sont consultables sur un site dédié publié par Météo-France en novembre 2022.
- Zonage sismique réglementaire de la France, classement des cantons (découpage fin 1989) de la région PACA, page 48
- Robert Bailly, op. cit., p. 233.
- Robert Bailly, op. cit., p. 234.
- Daniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale », Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography, DOI 10.4000/cybergeo.23155, lire en ligne, consulté le )
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Histoire
Le territoire de Lapalud, situé dans le couloir rhodanien, proche d'un des rares ponts, au Moyen Âge, franchissant le Rhône, traversé par la route reliant Paris à Marseille, a vu passer bien des hommes, certains ont apporté la joie, mais la plupart ont amené effroi, tristesse et désolation.
L'histoire du village ne commence pas avec le .
Dès 5400 avant J.-C., des hommes, certainement des pêcheurs habitant dans des huttes, ont vécu sur notre territoire. En effet, lors des fouilles réalisées pour le tracé du chemin de fer du TGV, sur le site des Petites Bâties à Lamotte-du-Rhône, on a découvert des traces d'habitat datant de cette époque. Si des hommes ont été enterrés au sud de Lapalud, il est bien évident que de leur vivant, certains d'entre eux ont vécu sur le territoire de pêche, chasse et cueillette.
Préhistoire et Antiquité
Des fouilles réalisées en 1996 lors de la construction de la ligne TGV ont permis de mettre au jour des vestiges de 6000 ans, sur le site des "Petites Bâties", entre Lapalud et Lamotte-du-Rhône. là, on a découvert quelques structures empierrées et des vastes structures de combustion installées dans les fosses. il a été mis en évidence un système de fossés, des foyers et des trous de poteaux qui devaient tenir une palissade. on a trouvé quelques vestiges de céramiques, des outils en pierre taillée, des charbons de bois... Mais, si la nappe phréatique a détruit les restes osseux, elle a permis de conserver la structure des habitations[réf. nécessaire].
Au nord-ouest de Lapalud sur le bord même d'un ancien bras du Rhône, il y a un mur semi-circulaire d'environ 50 [réf. nécessaire]
Peu après 77, dans la plaine alluviale du Rhône, les fouilles TGV[pas clair] ont mis en évidence sur la commune de Lapalud, au lieu-dit les Girardes, un important vignoble. Ses 35 cadastre B d’Orange. Le domaine incluait une villa rustica et trois nécropoles, les vignes se répartissant autour en monoculture à l’exception de quelques terres céréalières. Ce vignoble fut exploité jusqu’à la fin du Domitien imposa l’arrachage de la moitié des vignes de la Gaule narbonnaise et les archéologues ont noté une nette remontée des aquifères (Lapalud signifiant le marais) et une reconquête de la forêt.
Moyen Âge
Vers la fin du .
En 1265, Lapalud fait partie du Comtat Venaissin. Tout au long du Moyen Âge, un péage était établi à Lapalud sur le halage des navires remontant le Rhône, halage exclusivement humain jusqu’à la fin du .
Durant près de deux siècles, le village ne se développa pas. En effet, au Valence, ne passe pas par Lapalud mais par Saint-Paul, Bollène et Mondragon. Heureusement, au début de Vienne, Viviers, Beaucaire. Ils étaient vieux et menaçaient ruines. La confrérie des hospitaliers du Pont du Saint-Esprit entreprit la construction d'un pont près d'un petit hameau qui s'appelait Saint-Saturnin du Port. Après 45 ans de travaux, en 1306, ce pont fut utilisable et fut nommé pont du Saint-Esprit. Toute la population de Nîmes, Narbonne, et de toutes les villes du Languedoc qui voulait se rendre dans le Dauphiné, traversa le Rhône ici. À l'inverse, les pèlerins de l'Allemagne, du Sud de la Suisse, qui se rendaient à Saint-Jacques-de-Compostelle en Espagne, s'arrêtèrent à Lapalud avant de traverser le Rhône. De là découle la création de nombreuses auberges et hôtelleries pour loger les voyageurs.
Sous la papauté d'Avignon plusieurs évènements changèrent le cours des choses. Tout d'abord, en 1317, Jean XXII récupéra pour le Magistère tous les biens des hospitaliers. Puis, de 1360 à 1361, les grandes compagnies investirent la ville et le pont du Saint-Esprit. Et de là firent maintes incursions dans le Comtat Venaissin. À chaque raid, le village pâtit. Plus tard, lors du Grand Schisme d'Occident, la Révérende Chambre Apostolique - le ministère des Finances pontificales - qui était Dame foncière de Lapalud l'inféoda au cardinal Jean de La Grange auquel l'Église devait d'importantes sommes d'argent.
Les Hospitaliers
Ce fief des comtes de Toulouse, comtes de Provence, est décrit pour la première fois, avec ses confronts, en 1212, dans une charte du cartulaire de Saint-Paul-Trois-Châteaux, lors de la donation de terres qui est faite à l'ordre de Saint-Jean de Jérusalem. Installés sur place, les Hospitaliers durent d'abord rendre hommage, en 1274 à Guillaume de Villaret, premier recteur du Comtat Venaissin. Puis deux ans plus tard, ils transigèrent avec Hugues de La Tour du Pin, évêque de Viviers pour obtenir en fief le Domaine d'Auriol.
Période moderne
Au fil des ans, Lapalud a vu sa population augmenter.
- Au début du XVIIe siècle, il y avait « 800 âmes en âge de communion ».
- En 1757, le territoire compte 1 034 habitants.
C'est une ville qui est devenue très passagère après la fin des travaux de construction de la portion de route entre Lapalud et Mondragon en 1763. Située à la limite des états pontificaux et des états de roi de France, au contact de deux provinces françaises : le Languedoc et le Dauphiné, Lapalud est devenue un relais de poste vers Pierrelatte, Mondragon, Bagnols-sur-Cèze.
Les troupes de soldats passaient fréquemment à Lapalud, ainsi que les diligences, les chaises de poste, les véhicules chargés de toutes sortes de denrées.
En dehors des anciens remparts, des maisons ont été construites le long de la grande route formant ainsi le bourg neuf avec des bourreliers, maréchal à forge, et de nombreuses auberges, des cafés (11 en 1650). Ce sont pour toutes ces raisons que dans les registres d'état civil, on trouve de nombreux décès, mariages ou même naissances de personnes qui n'étaient que de passage, venant de tous les coins de France, et même de l'étranger. Les soldats se mariaient avant de partir au combat, certaines femmes accouchaient avant de reprendre la route, des voyageurs décédaient.
- Le tabac :
La vente de tabac étant autorisée dans le Comtat, sa culture se développe au siècle. En revanche, en France, elle faisait déjà l'objet d'un monopole d'État et des taxes très élevées étaient perçues. Un important trafic de contrebande avait lieu. Lapalud tira profit de sa situation géographique et développa au maximum sa culture de tabac. Mais la France finit par obtenir gain de cause et la culture fut interdite dans tout le Comtat à partir de 1734. - L'élevage des vers à soie :
L'élevage des vers à soie ou sériciculture, introduit dans le Comtat par les Italiens qui servirent les papes à Avignon, intéressait presque tous les habitants de Lapalud. Elle avait atteint un tel niveau en 1601 que le maire de l'époque affirmait que les revenus dus aux cocons et au vin représentaient le principal[réf. incomplète] revenu de la commune. Une véritable forêt de mûriers constituait en 1654 le paysage de la commune. Il y en avait le long des chemins, des champs, au bord des fossés, le long des remparts (à la place de nos platanes actuels). - La garance :
La garance des teinturiers introduite dans la région d'Avignon par un agronome d'origine arménienne, Jean Althen, se développa considérablement à la fin de XVIIIe siècle.
Tous ces revenus font de Lapalud un village très prospère. Comme en pareil cas, la population augmenta jusqu'en 1666, date à laquelle elle atteignit son maximum avec 2 701 habitants.
Révolution française et Premier Empire
En 1791, Lapalud, avec tout le Comtat Venaissin, est rattachée à la France. En 1792, Lapalud avec tout le Nord Vaucluse est rattachée à la Drôme. En 1793, la population s'élève à 1 517 habitants.
En 1793, le Vaucluse, 97e département, est créé. Lors du retour de l'île d'Elbe de Napoléon, en 1813, le duc d'Angoulême décida de lui barrer la route. Mais l'empereur fut plus rapide et il arriva à Paris alors que le duc et ses 5 000 hommes étaient encore dans la vallée du Rhône. Il reflua vers Lapalud où, en butte à l'hostilité des populations et traqué par les troupes impériales, il préféra s'y cantonner. Il y fut assiégé puis contraint de capituler le .
Période contemporaine
À partir du XVIIIe siècle, le bourg déclina, ses activités diminuèrent, sa population passa de 2 701 habitants à 1 675 en 1696, puis à 1 215 en 1936. Plusieurs raisons en sont la cause :
- la récolte de la garance fut peu à peu remplacée par un produit obtenu en distillant de la houille l'alizarine chimique. En 1861, plus personne ne cultive de la garance.
- l'importation de la soie de Chine, l'arrivée sur le marché d'une fibre textile artificielle qui remplaça la soie. L'élevage des vers à soie disparu totalement à partir de 1910.
- la création de la ligne de chemin de fer Paris - Lyon - Marseille enleva une grande partie de la clientèle des diligences et diminua le transport des marchandises par la route.
- la Première Guerre mondiale accentua ce déclin : le 11 novembre 1918, lors du cessez-le-feu, sur 230 Lapalutiens ayant participé directement au combat, 76 ont trouvé la mort et plus de 100 furent blessés.
- beaucoup de jeunes à la recherche de travail partirent travailler dans les villes où l'industrie prenait de l'ampleur et s'y installèrent : Bollène, Orange, Avignon...
Lapalud connut un nouvel essor depuis 1936 grâce à plusieurs facteurs :
- la fabrication des balais. En effet, depuis 1870, la culture de sorgo a progressivement remplacé celle de la garance. On fabriquait de nombreux balais avec ce sorgho. Une trentaine de fabriques existaient en 1945. Tous les jeunes Lapalutiens, après avoir fait leurs études, y travaillaient à la confection des balais. Lapalud avait une certaine célébrité pour ses balais qui étaient exposés et vendus dans toutes les maisons bordant la nationale 7. Mais la création de la déviation entraîna la disparition de ces commerçants. Il n'existe plus aujourd'hui qu'une seule entreprise.
- la construction du canal Donzère - Mondragon. Mis en circulation en 1952, il amena durant plusieurs années beaucoup de monde travaillant sur le chantier. Certains s'établirent définitivement à Lapalud. En 1962, la population était de nouveau en hausse avec 1 477 habitants.
- la construction de l'usine du CEA. En 1965, la construction de l'usine du CEA, entraîne la construction de 120 nouveaux logements CEA, 10 villas particulières et 60 logements en copropriété vont être mis en chantier. La population passe de 1 457 à 2 451 habitants.
- la construction du site nucléaire du Tricastin. Dans les années 1970 avec Eurodif, la centrale EDF, Cogema...qui amena le dernier contingent d'une population très jeune. En 1975, le nombre de Lapalutiens passa à 2 260 et en 1969 à 3 133. Au dernier recensement, elle est de 3 354 habitants.
- "Ils sont passés par Lapalud", F.G. 2013[source insuffisante].
- Philippe Boissinot, Les vignobles antiques du Tricastin, in Archéologie sur toute la ligne. Les fouilles du TGV Méditerranée dans la moyenne vallée du Rhône, Éd. Le Musée de Valence - Éditions d'Art Somogy, 2001, ISBN ).
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- M. Rossiaud, « Les haleurs du Rhône au XVe siècle », Actes des congrès de la Société des historiens médiévistes de l'enseignement supérieur public. 7e congrès, Rennes, 1976 : « Les transports au Moyen Âge ». p. 286.
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Toponymie
La forme la plus ancienne est de Palude, attestée en 1138 qui évolua ensuite vers Paludis, en 1267, puis in villa de Palaude, en 1268. Ce toponyme est formé du mot latin palus (marais) auquel a été accolé le suffixe -udis.
Lapalud doit son nom aux marais qui s'étendaient à l'ouest et au nord-ouest, et qui, partant des remparts allaient rejoindre le Rhône. Le nom latin d'un marais est palus, de plusieurs marais : paludis. L'usage et le temps en ont fait La Palud, d'abord en deux mots puis en un seul. Sur certaines plaques à la sortie du village il y a 20 ans, le nom était écrit en deux mots. Ces marais couvraient entièrement le quartier des Planières, une partie des Frémigières et du quartier des Oriols. Ils rendaient le pays insalubre et permettaient au Rhône de venir battre les remparts à la moindre inondation. Certaines parties de ces marais étaient assez profondes, elles atteignaient la nappe d'eau naturelle et on pouvait y circuler en barque toute l'année.
Le béal des Barrinques fut alors creusé, certainement en même temps que la construction du pont de Pont-Saint-Esprit sous la direction des frères pontifes. Il était à l'origine très profond et ce fut une réussite, car il assécha une grande partie du pays. Il rendit cette surface cultivable.
L'autre béal, dit le béal de La Palud, n'avait d'autre but que d'évacuer les eaux qui faisaient tourner la roue d'un important moulin qui se trouvait à la jonction de la déviation et de la rue du Vieux-Moulin. Puis la construction du canal Donzère - Mondragon a pratiquement asséché les terres de la commune.
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- Albert Dauzat et Charles Rostaing, Dictionnaire étymologique des noms de lieux en France, Éd. Larousse, 1968, p. 1876.
Héraldique
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Les armes peuvent se blasonner ainsi : De gueules à l'ancre d'argent, à la clef d'or et à la clef d'argent passées en sautoir brochant sur le tout |
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Lapalud dans la littérature
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