Avignon
Avignon est une ville du sud de la France, située au confluent du Rhône et de la Durance. Elle est le chef-lieu de l'arrondissement d'Avignon et du département du Vaucluse, au nord-ouest de la région Provence-Alpes-Côte d'Azur, ainsi que le siège du conseil du Grand Avignon.
La renommée d'Avignon vient principalement de son pont et de ses remparts historiques.
Statistiques, géographie, démographie
Fuseau horaire principal : +02:00
Avignon couvre une superficie de 64.78i km2, avec une population de 90,597i habitants (2020), soit une densité de 1,398.53i habitants par Km2.
Gentilé : L'habitant(e) d'Avignon s'appelle un(e) Avignonnais(e).
Localisation
Avignon : descriptif
Par sa population, Avignon constitue la 45e commune de France sur les 34 970 que compte le pays. Elle compte 91 921 habitants selon l'INSEE en 2020. L'aire urbaine d'Avignon est la seizième plus peuplée de France avec 530 267 habitants. Elle est l'aire urbaine qui a le plus augmenté au niveau national entre 1999 et 2010, avec une progression de 76 % de sa population et une augmentation de sa superficie de 136 %. La population de l'intercommunalité du Grand Avignon s'élève à 197 102 habitants.
Elle est surnommée la « cité des papes » en raison de la présence des papes de 1309 à 1423 et du fait qu'elle reste possession du Vatican au sein des États pontificaux jusqu'en 1790. Elle est actuellement la plus grande ville et la préfecture du département de Vaucluse.
Elle est l'une des rares villes françaises à avoir conservé ses remparts et son centre historique, composé du palais des papes, de l'ensemble épiscopal, du rocher des Doms et du pont d'Avignon. Elle est classée patrimoine mondial de l'UNESCO sous les critères I, II et IV.
La renommée de son festival des arts du spectacle, véritable vitrine artistique et culturelle de la ville, dépasse largement les frontières françaises. La ville est capitale européenne de la culture en 2000.
Avignon comporte un cœur étudiant important, notamment grâce à son quartier étudiant (Agroparc) ainsi qu'à son université.
Géographie
Localisation
Avignon se situe au confluent du Rhône et de la Durance, et de ce fait, est limitrophe à l'ouest du département du Gard et les communes de Villeneuve-lès-Avignon et Les Angles, et au sud avec les Bouches-du-Rhône et les communes de Barbentane, Rognonas, Châteaurenard et Noves.
La ville se situe à proximité d’Orange (au nord), de Nîmes (au sud-ouest), d’Arles (au sud) et de Salon-de-Provence (au sud-est). Elle est également située non loin de Montpellier grâce à l'A9 et de Marseille grâce à l'A7.
Directement accolées à l'est et au nord, on trouve les communes de Caumont-sur-Durance, Morières-lès-Avignon, Le Pontet et Sorgues.
Histoire
Préhistoire
Ce site fut occupé dès le Néolithique comme l'ont prouvé les chantiers de fouille du rocher des Doms et du quartier de la Balance.
En 1960 et 1961, des fouilles dans la partie nord du rocher des Doms dirigées par Sylvain Gagnière ont mis au jour une petite stèle anthropomorphe (hauteur : 20 cm) qui fut trouvée dans une zone de terre remaniée. Sculptée dans de la molasse burdigalienne, elle a la forme d'une « stèle funéraire » avec sa face gravée d'une figure humaine très stylisée et sans bouche dont les yeux sont marqués par des cupules. Sur la partie inférieure, décalée légèrement sur la droite, a été creusée une cupule profonde d'où partent huit traits formant une représentation solaire, découverte unique sur ce type de stèle.
Par comparaison avec des figurations solaires identiques, cette stèle représentant le « premier Avignonnais » a été classée dans une période s'étalant entre l'âge du cuivre et le bronze ancien qui correspond au Chalcolithique méridional.
Cela a été confirmé par les trouvailles faites dans ce déblai, situé près du grand réservoir d'eau sommant le rocher, où ont été mis au jour deux haches polies en roche verte, une industrie lithique caractéristique des « pasteurs des plateaux », quelques objets de parures chalcolithiques et une grande abondance de tessons de poterie hallstattienne indigène ou importée (ionienne et phocéenne).
Antiquité
Le nom de la ville remonte aux environs du vie siècle av. J.-C. La première citation d'Avignon (Aouen(n)ion) a été faite par Artémidore d'Éphèse. Si son ouvrage, La Périple, est perdu, il est connu par l'abrégé qu'en fit Marcien d'Héraclée et les Ethniques, dictionnaire des noms des villes que fit Étienne de Byzance en se basant sur cet écrit. Il y indique :
Ville de Massalia (Marseille), près du Rhône, le nom ethnique (le nom des habitants) est Avenionsios (Avenionensis) selon la dénomination locale (en latin) et Auenionitès selon l'expression grecque
. Ce toponyme a deux interprétations : ville du vent violent ou encore plus vraisemblablement seigneur du fleuve. D’autres sources font remonter son origine au gaulois mignon (marais) et de l’article celtique défini.
Simple emporion grec fondé par les Phocéens de Marseille vers 539 av. J.-C., c'est au cours du ive siècle av. J.-C. que les Massaliotes commencèrent à signer des traités d'alliance avec quelques villes de la vallée du Rhône dont Avignon et Cavaillon. Un siècle plus tard, Avignon fait partie de la « région des Massaliotes ». ou du « pays de Massalia ».
Fortifiée sur son rocher, la cité devient par la suite et resta longtemps la capitale des Cavares. À l'arrivée des légions romaines vers 120 av. J.-C., les Cavares, alliés des Massaliotes, deviennent ceux de Rome. Passée sous domination de l'Empire romain, Aouenion devient Avennio et fait maintenant partie de la Gaule narbonnaise (118 av. J.-C.), puis de la 2e viennoise. Avignon reste « ville fédérée » de Marseille jusqu'à la conquête de la cité phocéenne par Caius Trebonius et Décimus Junius Brutus, lieutenants de César, elle devient alors une cité de droit latin en 49 av. J.-C. Elle acquiert le statut de colonie latine en 43 av. J.-C. Pomponius Mela la place parmi les villes les plus florissantes de la province.
Au cours des années 121 et 122, l’empereur Hadrien séjourne dans la Provincia où il visite Vaison, Orange, Apt et Avignon. Il accorde à cette dernière cité le statut de colonie romaine : « Colonia Julia Hadriana Avenniensis » et ses citoyens sont inscrits dans la tribu.
À la suite du passage de Maximien Hercule, qui allait combattre les Bagaudes, paysans gaulois révoltés, un premier pont en bois est construit sur le Rhône et unit Avignon à la rive droite. Il a été daté par dendrochronologie de l'an 290. Au iiie siècle, il existe une petite communauté chrétienne hors les murs autour de ce qui deviendra l’abbaye Saint-Ruf.
Haut Moyen Âge
Si la date de la christianisation de la cité n'est pas connue avec certitude et que ses premiers évangélisateurs et prélats relèvent de la tradition hagiographique, ce qui est assuré est la participation de Nectarius, premier évêque historique d'Avignon, le , au concile régional dans la cathédrale de Riez auquel assistent les treize évêques des trois provinces d’Arles.
En novembre 441, Nectarius d’Avignon, accompagné de son diacre Fontidius, participe au concile d’Orange convoqué et présidé par Hilaire d'Arles, où les pères conciliaires définissent le droit d’asile. L'année suivante, avec ses lecteurs Fonteius et Saturninus, il se retrouve au premier concile de Vaison avec dix-sept évêques, représentant des Sept Provinces. il décède en 455.
Les grandes invasions ont commencé et les cités de la vallée du Rhône n'y échappent point. En 472, Avignon est pillée par les Burgondes et ravitaillée par Patiens, le métropolitain de Lyon, qui lui fait parvenir du blé.
En 500, Clovis Ier, roi des Francs, attaque Gondebaud, roi des Burgondes, accusé du meurtre du père de son épouse Clotilde. Battu, celui-ci quitte Lyon et se réfugie à Avignon que Clovis assiège. Grégoire de Tours signale que le roi des Francs fit dévaster les champs, couper les vignes, raser les oliviers et saccager les vergers. Le Burgonde est sauvé par l’intervention du général romain Aredius. Il l’avait appelé à son secours contre les « barbares francs » qui ruinaient le pays.
En 536, Avignon suit le sort de la Provence qui est cédée aux Mérovingiens par Vitigès, le nouveau roi des Ostrogoths. Clotaire Ier annexe Avignon, Orange, Carpentras et Gap ; Childebert Ier, Arles et Marseille ; Thibert Ier, Aix, Apt, Digne et Glandevès. L’empereur Justinien, à Constantinople, approuve cette cession.
En dépit de toutes les invasions, la vie intellectuelle continue à fleurir sur les berges du Rhône. Grégoire de Tours note qu’après la mort de l’évêque Antoninus, en 561, l’abbé parisien Dommole refusa l’évêché d’Avignon auprès de Clotaire Ier, persuadé qu’il serait ridicule au milieu de sénateurs sophistes et de juges philosophes qui l’auraient fatigué
.
En 583, Avignon subit un siège militaire, dans le cadre de la rivalité entre Austrasie et Burgondie pour le contrôle de la Provence, affaire complexifiée par la conjuration de Gondovald.
Les viie et viiie siècles sont les plus noirs de l’histoire avignonnaise. La cité devient la proie des Francs sous Thierry II (Théodoric), roi d’Austrasie, en 612. Le concile de Chalon est le dernier qui, en 650, indique une participation épiscopale des diocèses provençaux. À Avignon, il ne va plus y avoir d’évêque pendant 205 ans, le dernier titulaire connu étant Agricol.
En 737, Charles Martel reprend la ville aux Arabes lors de la bataille d'Avignon.
Un gouvernement centralisé est remis en place et en 879, l’évêque d’Avignon, Ratfred, avec d'autres collègues provençaux, se rend au plaid de Mantaille, en Viennois, où Boson Ier est élu roi de Provence.
Le Rhône peut à nouveau être franchi puisqu’en 890, une partie de l’antique pont d’Avignon est restauré dont la pile no 14 près de Villeneuve. Cette même année, Louis, fils de Boson, succède à son père. Son élection a lieu au plaid de Varennes, près de Mâcon, et Thibert, qui a été son plus efficace soutien, devient comte d’Apt. En 896, il agit comme plénipotentiaire du roi à Avignon, Arles et Marseille avec le titre de « gouverneur général de tout le comté d’Arles et de Provence ». Deux ans plus tard, à sa demande, le roi Louis fait don de Bédarrides au prêtre Rigmond d’Avignon.
Le , le roi Louis, devenu empereur et aveugle, restitue à Remigius, évêque d’Avignon, une île sur le Rhône. Cette charte porte la première mention d’une église cathédrale dédiée à Marie.
Après la capture puis le supplice de son cousin, Louis III, exilé d'Italie en 905, Hugues d'Arles devient son conseiller personnel et régent. Il exerce alors la plupart des prérogatives du royaume de Provence et en 911, quand Louis III lui cède les titres de duc de Provence et de marquis de la Viennoise,, il quitte Vienne et s'installe à Arles, siège d'origine de sa famille dont il fait la nouvelle capitale de Provence.
Le , Louis l’Aveugle restitue au diocèse d’Avignon les églises de Saint-Ruf et de Saint-Géniès. Le même jour, l’évêque Fulcherius teste en faveur de ses chanoines et des deux églises Notre-Dame et Saint-Étienne formant sa cathédrale.
Un événement politique d’importance a lieu en 932 avec la réunion du royaume de Provence et de celui de Haute-Bourgogne. Cette union forme le royaume d’Arles dont Avignon est l’une des plus fortes cités.
À la fin du ixe siècle, les musulmans d'Espagne installèrent une base militaire à Fraxinet depuis laquelle ils menèrent des expéditions de pillage dans les Alpes durant tout le xe siècle.
En 972, dans la nuit du 21 au 22 juillet, ils firent prisonnier dom Mayeul, l’abbé de Cluny, qui revenait de Rome. Ils demandent pour chacun une livre de rançon, soit 1 000 livres, une somme énorme, qui leur est rapidement payée. Maïeul est libéré à la mi-août et retourne à Cluny en septembre.
En septembre 973, Guillaume et son frère aîné Roubaud, fils du comte d'Avignon Boson II, mobilisent, au nom de dom Maïeul, tous les nobles provençaux. Avec l’aide d’Ardouin, marquis de Turin, au bout de deux semaines de siège, les troupes provençales chassent les Sarrasins de leurs repaires du Fraxinet et de Ramatuelle, puis de celui de Peirimpi, près de Noyers, dans la vallée du Jabron. Guillaume et Roubaud y gagnent leur titre de comtes de Provence. Le premier siège à Avignon, le second à Arles.
En 976, alors que Bermond, beau-frère d’Eyric, est nommé vicomte d’Avignon par le roi Conrad le Pacifique, le 1er avril, le cartulaire de Notre-Dame des Doms d’Avignon indique que l’évêque Landry restitue aux chanoines de Saint-Étienne des droits qu’il s’était injustement approprié. Il leur cède un moulin et deux maisons, qu’il avait fait construire à leur intention sur l’emplacement de l’actuelle tour de Trouillas du palais des papes. En 980, ces chanoines sont constitués en chapitre canonial par l’évêque Garnier.
En 994, dom Maïeul arrive à Avignon où se meurt son ami Guillaume le Libérateur. Il l’assiste dans ses derniers moments dans l’île faisant face à la cité sur le Rhône. Le comte a comme successeur le fils qu’il avait eu de sa seconde épouse Alix. Celui-ci va régner en indivision avec son oncle Roubaud sous le nom de Guillaume II. Mais en face du pouvoir comtal et épiscopal, la commune d’Avignon s’organise. Vers l’an mil, il existe déjà un proconsul Béranger qui nous est connu, avec son épouse Gilberte, pour avoir fondé une abbaye au « Castrum Caneto ».
Le royaume d’Arles, en 1032, est rattaché au Saint-Empire romain germanique. Le Rhône désormais est une frontière qui ne peut être franchie que sur le vieux pont d’Avignon. Certains Avignonnais utilisent encore les expressions « terre d'Empire » pour désigner le côté avignonnais, et « terre du Royaume » pour désigner le côté villeneuvois à l'ouest, qui était possession du roi de France.
Bas Moyen Âge
Après le partage de l’empire de Charlemagne, Avignon, comprise dans le royaume d’Arles ou royaume des Deux-Bourgogne, fut possédée en commun par les comtes de Provence et de Forcalquier, puis par ceux de Toulouse et de Provence.
Sous la suzeraineté de ces comtes, elle fut dotée d’une administration autonome (création d’un consulat en 1129, deux ans avant sa voisine Arles). Si on a trouvé un cachet juif du ive siècle à Avignon, la présence juive y est attestée depuis le xiie siècle. Les Juifs résident alors dans le quartier de la rue vieille juiverie à moins que ce soit rue Abraham.
Des enseignements au moins intermittents de droit sont attestés à Avignon dès les années 1130.
En 1209 a lieu le concile d'Avignon avec une deuxième excommunication pour Raymond VI de Toulouse.
Lors de la guerre des albigeois, la ville ayant pris parti pour Raymond VII de Toulouse, comte de Toulouse, elle fut assiégée et prise par le roi de France Louis VIII le .
Fin septembre, soit peu de jours après la reddition de la ville aux troupes du roi Louis VIII, Avignon connut des inondations.
En 1249, elle s’érigea en une république à la mort de Raymond VII, ses héritiers étant partis en croisade.
Mais en 1251, elle fut forcée de se soumettre aux deux frères de Saint Louis, Alphonse de Poitiers et Charles d’Anjou, héritiers par les femmes des marquisat et comté de Provence, qui en furent coseigneurs. Après la mort d’Alphonse (1271), Philippe III de France hérita de sa part d’Avignon, et il la transmit en 1285 à son fils Philippe le Bel. Celui-ci la céda en 1290 à Charles II d’Anjou, qui dès lors resta seul propriétaire de toute la ville.
La papauté d’Avignon
En 1309, sous le pape Clément V, le temps du concile de Vienne, Avignon devint résidence pontificale. Son successeur, Jean XXII, ancien évêque de ce diocèse, en fit la capitale de la chrétienté et transforma son ancien palais épiscopal en premier palais des papes. Ce fut Benoît XII qui fit construire le palais Vieux et son successeur Clément VI, palais Neuf. Il acheta la ville, le à Jeanne Ire de Naples, reine de Naples et comtesse de Provence. Innocent VI la dota de remparts. Ses deux successeurs Urbain V et Grégoire XI eurent la volonté de revenir à Rome. La seconde tentative fut la bonne. Mais la mort précoce du septième pape d'Avignon, provoqua le grand Schisme d'Occident. Clément VII et Benoît XIII régnèrent à nouveau à Avignon. Au total ce furent donc neuf papes qui se succédèrent dans le palais des papes et enrichirent celui-ci au fil de leur pontificat.
Sous leur règne, la Cour bouillonna et attira nombre de marchands, peintres, sculpteurs et musiciens. Leur palais, le plus remarquable édifice de style du gothique international, a été le fruit, pour sa construction et son ornementation, du travail conjoint des meilleurs architectes français, Pierre Peysson et Jean du Louvres, dit de Loubières, et des plus grands fresquistes de l'École de Sienne, Simone Martini et Matteo Giovanetti.
La bibliothèque pontificale d'Avignon fut au xive siècle la plus grande d'Europe avec 2 000 volumes. Elle cristallisa autour d'elle un groupe de clercs passionnés de belles-lettres dont allait être issu Pétrarque, le fondateur de l'humanisme. Tandis que la chapelle clémentine, dite Grande Chapelle, attira à elle compositeur, chantres et musiciens, dont Philippe de Vitry inventeur de l'Ars Nova et Johannes Ciconia.
Urbain V prendra le premier la décision de retourner à Rome au grand bonheur de Pétrarque, mais la situation chaotique qu’il y trouve et les différents conflits l’empêchent de s’y maintenir. Il meurt très peu de temps après son retour à Avignon.
Son successeur Grégoire XI décide à son tour de rentrer à Rome, ce qui met fin à la première période de la papauté d’Avignon. Lorsque Grégoire XI ramena le siège de la papauté à Rome, en 1377, la ville d’Avignon fut administrée par un légat. Les papes revinrent l’habiter pendant le Grand Schisme (1379-1411). Puis, de nouveau, la cité fut administrée par un légat, assisté, de manière permanente à partir de 1542, par un vice-légat.
Temps modernes
À la mort de l’archevêque d’Arles Philippe de Lévis (1475), le pape Sixte IV de Rome réduisit le diocèse d’Arles : il détacha le diocèse d’Avignon de la province d’Arles, l’érigea en archevêché et lui attribua comme suffragants les évêchés comtadins de Carpentras, Cavaillon et Vaison-la-Romaine.
Au xve siècle, la ville d'Avignon subit une grosse inondation du Rhône. Aussi le roi Louis XI soutint-il la réparation d'un pont en octobre 1479, par ses lettres patentes.
En 1562, la ville est assiégée par le baron des Adrets, qui voulait venger le massacre d’Orange.
Charles IX passe dans la ville lors de son tour de France royal (1564-1566), accompagné de la cour et des grands du Royaume : son frère le duc d’Anjou, Henri de Navarre, les cardinaux de Bourbon et de Lorraine. La cour y séjourne trois semaines.
1618, exil de Richelieu à Avignon.
La ville reçut la visite de Vincent de Paul en 1607 et celle de François de Sales en 1622.
En 1691, la fonction de légat est supprimée et le vice-légat gouverne désormais seul la cité. Ultérieurement, Avignon est donc restée possession pontificale jusqu’à la Révolution française. C'est la raison pour laquelle le prétendant Jacques-Édouard Stuart, fils de Jacques II chassé de son trône d'Angleterre par la « glorieuse révolution », s'installe avec ses compagnons jacobites dans la ville papale en 1716. Il y est accueilli avec les honneurs par le Vice-légat.
Au début du xviiie siècle, les rues d'Avignon sont toujours étroites et tortueuses, mais le bâti se transforme et des maisons remplacent petit à petit les anciens hôtels. Autour de la ville, plantations de mûriers, vergers et prairies.
Le , François Morénas fonde un journal, le Courrier d'Avignon, dont le nom évoluera au fil du temps et des interdictions. Publié dans l'enclave pontificale, hors du royaume de France, puis à Monaco, le journal échappait au système de contrôle de la presse en France (privilège avec autorisation préalable) tout en subissant le contrôle des autorités pontificales. Le Courrier d'Avignon parut de 1733 à 1793 avec deux interruptions, l'une entre juillet 1768 et août 1769 à cause de l'annexion d'Avignon à la France et l'autre entre le et le .
De la Révolution française à la fin du xixe siècle
Le , l’Assemblée nationale constituante vota l’annexion d’Avignon et la réunion du Comtat Venaissin au royaume de France, à la suite d'un référendum soumis aux habitants dudit Comtat.
Dans la nuit du 16 au , après le lynchage par la foule du secrétaire-greffier de la commune soupçonné à tort de vouloir saisir les biens des églises, ont lieu les massacres dits de la Glacière, épisode noir de l'histoire de la ville où une soixantaine de personnes furent sommairement exécutées et jetées dans la partie basse d'une tour du palais des papes.
Le , les insurgés fédéralistes du général Rousselet entrent à Avignon. Lors du passage de la Durance pour la prise de la ville par les troupes marseillaises, une seule personne est tuée, Joseph Agricol Viala. Le 25 juillet, le général Carteaux se présente devant la ville qui est abandonnée le lendemain par les troupes du général Rousselet à la suite d'une erreur d'interprétation des ordres venus de Marseille.
À la création du département de Vaucluse le , la ville en devient le chef-lieu. Cette réunion fut confirmée en 1797 par le traité de Tolentino. Le 7 vendémiaire an IV, le chevalier de Lestang s’empare de la ville pour les royalistes, avec une troupe de 10 000 hommes. Le représentant en mission Boursault reprend la ville et fait fusiller Lestang.
Pendant la Révolution et en 1815, Avignon fut le théâtre de déplorables excès de la Terreur blanche. Le , le maréchal Brune y est assassiné.
Dans les années 1820-1830, Villeneuve est contrainte de céder à Avignon une partie de son territoire ; il s'agit de l'île de la Barthelasse.
Le , la ligne ferroviaire Avignon – Marseille est ouverte par la Compagnie du chemin de fer d'Avignon à Marseille. En 1860, l'actuelle gare d'Avignon-Centre est construite. En novembre 1898, le réseau de tramway de la Compagnie des tramways électriques d'Avignon est ouvert en remplacement de l'ancienne compagnie de transport hippomobile.
Lors du coup d'État du 2 décembre 1851, des Avignonnais, dont Alphonse Gent, tentent de s'y opposer.
En 1856, une crue exceptionnelle de la Durance inonde Avignon.
Du xxe siècle à nos jours
Nouvellement élu président de la République au début de l'année 1913, Raymond Poincaré visita la Provence à la mi-octobre. Il donna dans son livre Au service de la France : l'Europe sous les armes : 1913, un descriptif de ses visites successives. Son but primordial était de vérifier in situ, l'état d'esprit des Félibres dans l'hypothèse probable d'un conflit avec l'Allemagne. Il rencontra à Maillane et à Sérignan-du-Comtat, les deux plus illustres Frédéric Mistral et Jean-Henri Fabre. Entre ces deux rendez-vous, il fit une pause à Avignon où il fut reçu triomphalement à l'Hôtel de Ville. Déjà la réception qu'il avait reçu au Mas du Juge par le poète et le repas commun qu'ils avaient pris dans le train présidentiel en gare de Graveson, l'avaient rassuré sur le patriotisme des Provençaux. Ce fut donc, en ces termes, qu'il s'adressa au prix Nobel de littérature : Cher et illustre maître, à vous qui avez relevé, en l'honneur d'une terre française, des monuments impérissables ; à vous qui avez relevé le prestige d'une langue et d'une littérature dont notre histoire nationale a lieu de s'enorgueillir ; à vous qui, en glorifiant la Provence, avez tressé à la France une verdoyante couronne d'olivier ; à vous auguste maître j'apporte le témoignage de la reconnaissance de la République et de la grande patrie
,.
Le xxe siècle connaît un important développement de l'urbanisation principalement dans l'extra-muros et plusieurs projets importants voient le jour. Entre 1920 et 1975, la population a pratiquement doublé malgré la cession du Pontet en 1925 et la Seconde Guerre mondiale.
Côté transports, 1937 voit la création de l'aérodrome d'Avignon-Caumont qui deviendra aéroport et connaîtra du début des années 1980 à nos jours un essor important avec l'ouverture de lignes internationales, une nouvelle tour, des travaux d’allongement de piste, etc. Septembre 1947 : première édition du futur Festival d'Avignon.
Après la Seconde Guerre mondiale, le , Avignon reçoit une citation à l’ordre de la division. Cette distinction comporte l’attribution de la croix de guerre avec étoile d’argent. La ville se relève, développe son festival, dépoussière ses monuments, développe son tourisme et son commerce.
En 1977, elle est lauréate du prix de l'Europe, remis par le Conseil de l'Europe.
1996, le projet concernant la ligne LGV Méditerranée est démarré. Son trajet la fait passer sur la commune et par-dessus le Rhône. De 1998 à 2001, construction de la gare d'Avignon TGV.
Source: Wikipedia ()
Avignon dans la littérature
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