Mons
Localisation
Mons : descriptif
- Mons
Mons (prononcé /mɔ̃s/ ; en picard : Mont ; en néerlandais et en allemand : Bergen) est une ville francophone de Belgique située en Wallonie
Ancienne capitale des comtes de Hainaut, chef-lieu de la province de Hainaut, ville principale de l’arrondissement de Mons, elle est le siège d’une des cinq cours d’appel du pays
La population montoise est de 96 358 habitants en 2024 et son agglomération contient 260 855 habitants. Mons se situe à 56 km au sud-ouest de la capitale Bruxelles, à environ 225 km au nord-est de Paris, à 75 km à l’est de Lille et à environ 180 km à l’ouest d’Aix-la-Chapelle
La ville de Mons est localisée au croisement des importants axes autoroutiers E19 (Amsterdam-Anvers-Bruxelles-Paris) et E42 (Lille-Charleroi-Liège-Francfort-sur-le-Main). Marquée par l’histoire et riche d’un patrimoine architectural et culturel important, Mons est depuis 2002 la capitale culturelle de la Wallonie
Mons a également été désignée le 9 février 2010 pour être capitale européenne de la culture en 2015.
Toponymie
Le nom de la localité est attesté sous diverses formes en latin médiéval Montensis en 1036, Montibus en 1066 - 1070 -1073, Montes en 1140 qui laissent des vocables précoces en ancien français Monz en 1051, de Monte en 1070, Mons en 1178.
Mons s'expliquerait par le terme roman montes, c'est-à -dire le mot gallo-roman MONTES, forme pluriel de MONTE (autrement notée montem), MONTE étant effectivement issu de l'accusatif montem du latin classique mons, montis « colline » (qui a donné le mot dérivé « montagne »). C'est exactement la même étymologie que le nom commun mont « hauteur, élévation, colline, montagne ». La graphie Mons sans -t correspond soit à une latinisation, soit à une évolution de la prononciation et une simplification de la graphie (Monz avec -z = -ts > Mons) que l'on retrouve aussi parfois pour le nom propre au pluriel dans les textes du Moyen Âge. Le nom néerlandais de Mons est Bergen, qui a exactement la même signification.
Le nom au pluriel, retrouvé en langue néerlandaise Bergen, s'explique par la présence des cinq collines en bord de la vallée de la Haine : Mons, Bois-là -Haut et les monts Héribus, Panisel et Saint-Lazare.
- Maurits Gysseling, Toponymisch Woordenboek van België, Nederland, Luxemburg, Noord-Frankrijk en West-Duitsland (vóór 1226) [lire en ligne].
- ibidem.
- .
- Petit & Mathieu 1989, p. 12.
Géographie
Sections et hameaux
En 1971, Mons est fusionnée avec les communes de Cuesmes, Ghlin, Hyon, Nimy et Obourg (AR du 18/02/1971 - Loi du 09/04/1971).
À cette entité sont ajoutés en 1977 Ciply, Harmignies, Harveng, Havré, Jemappes, Flénu, Maisières, Mesvin, Nouvelles, Saint-Denis, Saint-Symphorien, Spiennes et Villers-Saint-Ghislain.
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Carte OpenStreetMap
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Carte topographique
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Avec les communes environnantes
# | Nom | Superf. (km²). |
Habitants (2020). |
Habitants par km² |
Code INS |
---|---|---|---|---|---|
1 | Mons | 16,69 | 28.787 | 1.725 | 53053A |
2 | Hyon | 3,68 | 4.099 | 1.115 | 53053B |
3 | Cuesmes | 9,43 | 9.964 | 1.056 | 53053C |
4 | Ghlin | 22,16 | 8.458 | 382 | 53053D |
5 | Nimy | 4,15 | 4.751 | 1.144 | 53053E |
6 | Obourg (y compris Saint-Denis) |
14,13 | 4.488 | 318 | 53053F |
7 | Maisières | 7,94 | 4.157 | 524 | 53053G |
8 | Havré | 18,47 | 6.211 | 336 | 53053H |
9 | Saint-Symphorien | 7,28 | 3.349 | 460 | 53053J |
10 | Villers-Saint-Ghislain | 2,63 | 655 | 249 | 53053K |
11 | Harmignies | 11,12 | 835 | 75 | 53053L |
12 | Harveng | 6,25 | 473 | 76 | 53053M |
13 | Nouvelles | 2,70 | 314 | 116 | 53053N |
14 | Spiennes | 5,37 | 942 | 175 | 53053P |
15 | Mesvin | 2,32 | 952 | 410 | 53053R |
16 | Ciply | 2,40 | 740 | 308 | 53053S |
17 | Jemappes | 6,82 | 10.950 | 1.605 | 53053T |
18 | Flénu | 3,86 | 5.669 | 1.469 | 53053U |
Communes limitrophes
Les communes limitrophes de Mons sont, dans le sens horaire au départ du nord, Jurbise, Soignies, Le Rœulx, La Louvière, Binche, Estinnes, Quévy, Frameries, Quaregnon et Saint-Ghislain. À l’ouest et au sud-ouest de la ville s'étend une région au riche passé charbonnier : le Borinage (depuis la fusion des communes de 1972, Mons fait partie de l'entité Mons-Borinage).
Topographie et hydrographie
Le relief de la commune de Mons est influencé par la vallée de la Haine, rivière qui s’écoule d’est en ouest au nord de la ville avant de rejoindre l'Escaut en France. La Trouille, affluent de la Haine (Direction Sud-Nord) se jette dans la Haine au niveau de Jemappes. Le nord et le sud de la vallée de la Haine sont constitués de collines et de plateaux dont l’altitude augmente progressivement pour atteindre des hauteurs variant de 50 à 115 mètres (point culminant situé au nord-est du village de Saint-Denis). Au niveau de la vallée, l’altitude descend jusque 20 mètres à proximité de la rivière et du canal Nimy-Blaton-Péronnes.
La ville s’est ainsi développée au fil des siècles sur une colline située au confluent des deux rivières, ce qui lui confère une forme presque circulaire actuellement. Le petit ring délimite très bien le centre-ville des faubourgs. On remarque aisément que l’altitude augmente en se rapprochant du centre de ce cercle pour atteindre son maximum à proximité du beffroi.
Géologie
Sur le territoire communal, le sous-sol de la vallée de la Haine est composé d’alluvions. À l’extrême nord de la vallée, on peut apercevoir des couches de craie du Crétacé à proximité des villages de Ghlin et de Obourg. Cette craie d’Obourg, qui date du Campanien, renferme des fossiles de bélemnites mais est généralement dépourvue de silex. La craie est utilisée dans la région depuis de nombreuses années pour la fabrication de ciment. La craie de Spiennes dont l'âge a été récemment revu est également datée du Campanien. Toutes ces craies et ces fossiles prouvent que la région de Mons était une mer tropicale au Crétacé, il y a plus de 75 millions d’années.
À d’autres endroits on trouve du silex, comme à Saint-Denis où l’affleurement date du Turonien. Cette matière siliceuse a été utilisée dans la production de matériaux réfractaires. Au néolithique, ces silex étaient récoltés dans les minières de silex de Spiennes.
Au nord des versants crayeux, l’altitude augmente sensiblement pour atteindre 80 à 120 mètres. À ce niveau, le sol est composé de couches plus jeunes d’argiles datant de l’yprésien. Au sommet des buttes boisées (bois de Ghlin et limite avec la commune de Soignies), on retrouve un sol composé de couches sableuses datant également de l’yprésien.
Il existe également à Mons plusieurs projets d’utilisation de sources de chaleur géothermiques qui sont déjà disponibles à Saint-Ghislain, Douvrain et Ghlin pour chauffer certains bâtiments publics et privés. Le nouveau quartier de la gare de Mons est prévu pour profiter de la chaleur géothermique dès 2013 et plusieurs autres projets sont à l'étude d'ici 2020 et pourraient au total offrir à la région une puissance de 40 . Le sous-sol montois abrite en effet des nappes d’eau chaude en profondeur dont la température avoisine les 70 °C à Ghlin. Seuls deux puits, à Saint-Ghislain et à Douvrain, font l’objet d’une exploitation depuis 1985. Le site de Saint-Ghislain permet, par exemple, une économie annuelle avoisinant les 1 000 Tonnes Équivalent Pétrole (Tep). Celui de Ghlin pourrait, s’il était exploité, fournir un débit naturel de plus de 100 énergétique exceptionnelle car la géothermie apparaît comme une alternative économiquement viable parmi les différentes sources d’énergie renouvelable, que ce soit pour la production d’électricité ou des applications thermiques directes.
Climat
Le climat de la région de Mons est un climat tempéré océanique comme pour l’ensemble de la partie occidentale de la Belgique, cela grâce à la proximité de l’océan Atlantique qui régule le temps grâce à l’inertie calorifique de ses eaux. Le climat peut être influencé par des zones humides et douces en provenance de l’océan, mais aussi par des zones sèches (chaudes en été et froides en hiver) en provenance de l’intérieur du continent européen. En moyenne (moyenne faite sur une période couvrant les 100 dernières années), on observe 208 jours de pluie par an dans la région de Mons.
Mois | jan. | fév. | mars | avril | mai | juin | jui. | août | sep. | oct. | nov. | déc. | année |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|
Température moyenne (°C) | 3,2 | 3,5 | 6,5 | 9,2 | 13,2 | 16 | 18,2 | 17,8 | 14,7 | 11 | 6,7 | 3,8 | 10,3 |
Précipitations (mm) | 71 | 59 | 69 | 49 | 67 | 75 | 70 | 74 | 61 | 73 | 73 | 77 | 818 |
- https://statbel.fgov.be/fr/open-data/population-par-secteur-statistique-10
- Mons-Borinage, portail de l'arrondissement de Mons.
- Atlas topographique de Belgique - Échelle 1 : 50.000 - ISBN ) - (Source IGN).
- Carte topographique de Belgique (Jurbise-Obourg) - 45 3/4 - Échelle 1 : 20.000 - (Source IGN).
- René Marlière - Texte explicatif de la carte géologique de Belgique Imprimerie Hayez - 1964 - p. 4.
- René Marlière - Texte explicatif de la carte géologique de Belgique no 140 (Jurbise/Obourg) - Imprimerie Hayez – 1964 - p. 9/10.
- F. Robaszynski, A. V. Dhondt et J. W. M. Jagt, « Cretaceous lithostratigraphic units (Belgium) », dans P. Bultynck & L. Dejonghe, Guide to a revised lithostratigraphic scale of Belgium, lire en ligne), p. 121-134.
- René Marlière - Texte explicatif de la carte géologique de Belgique no 140 (Jurbise/Obourg) - Imprimerie Hayez - 1964 - p. 12.
- René Marlière - Texte explicatif de la carte géologique de Belgique Imprimerie Hayez - 1964 - p. 6.
- Première étape clé pour la géothermie à Mons.
- Site de l’Institut Royal de Météorologie (IRM).
- 40..
- « ».
Histoire
Les origines
Les lieux alentour sont occupés dès le Néolithique, principalement au sud de la Haine : à Spiennes, Givry (dans la commune actuelle de Quévy), mais aussi plus au nord, comme à Obourg.
Le lieu se trouve ensuite sur le territoire de la tribu belge des Nerviens. À l'époque romaine, une garnison se serait établie sur la colline montoise. D'après certains auteurs, se fondant sur deux textes médiévaux (une vita de sainte Aldegonde du siècle et le testament d'Anségise, abbé de Fontenelle), le quadrillage caractéristique des camps romains se retrouverait dans la topographie actuelle de la ville. Le géologue Serge Ghiste a notamment tenté de le démontrer en superposant le plan de la ville au plan d'un camp romain. Cependant, aucun vestige ne vient confirmer cette hypothèse plausible.
Moyen Âge
La ville est fondée au siècle durant l'époque mérovingienne, autour d'un oratoire érigé par Waldetrude, fille d'un intendant de Clotaire II canonisée à sa mort en 688 sous le nom de Waudru. Waudru, suivant les conseils de son confesseur saint Ghislain, fonde cet oratoire, devenu par la suite un monastère, sur un site inhabité du domaine d'Obourg-Nimy-Maisières, propriété de sa cousine Aye et de son époux, Hydulphe, un notable mérovingien.
Le site devient un enjeu militaire à la suite de l'implantation des Vikings à Condé-sur-l'Escaut en 876. Le premier comte de Hainaut (Lotharingie), Régnier au Long Col, construit une première forteresse, Castri Locus, destinée à lutter contre les envahisseurs. Cette forteresse est prise et réduite en cendres en 956, sous Régnier III. Dès 959, le comté fait partie de la Basse-Lotharingie.
À partir du siècle, les comtes de Hainaut font de Mons leur résidence principale et la ville devient leur capitale, un titre qu'elle aurait déjà reçu de Charlemagne en 804. Devenant le centre administratif du comté, Mons se développe durant les 800 ans qui suivent autour du nouveau château et du chapitre de Sainte-Waudru. Le bras de fer incessant entre l'autorité religieuse (le chapitre, propriétaire initial de la ville) et l'autorité administrative (le comte de Hainaut, qui tente de s'étendre) modèle le paysage montois.
Les grands travaux de rénovation et d'entretien des fortifications sont le fait de Baudouin IV et Baudouin V au milieu du siècle. C'est à cette époque que Bernard de Clairvaux vient à Mons prêcher la croisade (1148). En l'an 1290, selon la ville de Boussu cité par le Baron de Reiffenberg, « presque toutes les maisons de Mons sont de bois, et les forets qui environnent cette ville procurent aux habitans des matériaux en abondance ». Cette même année 1290, Jean II d'Avesnes construit la deuxième fortification qui, à la différence de la première, défend aussi la ville et non plus seulement le château : cette enceinte urbaine (frumeteit ou fermetei(t) en picard montois) est percée de six portes. Seule la Tour valenciennoise (1358) subsiste actuellement. Guillaume le Bon, fils et successeur de Jean II, permet au commerce de s'épanouir dans la ville.
Mons souffre également de plusieurs désastres au cours de cette période. En 1112, un incendie a déjà détruit une grande partie de la cité. En 1348, la peste noire sévit dans la ville et la population diminue fortement. La petite histoire veut que l'épidémie cesse après la procession, organisée par les autorités, des reliques de sainte Waudru. C'est l'origine de la ducasse de Mons.
En 1356, Marguerite II (d’Avesnes), comtesse de Hainaut, décède à Le Quesnoy : son fils, duc de Bavière-Straubing lui succède et devient le nouveau comte de Hainaut (Guillaume III). Celui-ci sera « inauguré » (entrée solennelle) à Mons le 26 février 1357. Un des premiers actes du comte sera l’imposition aux Bourgeois de Mons, aux Lombards et aux Juifs de demeurer constamment armés : cette obligation est à l’origine des « milices bourgeoises » qui maintiendront l’ordre, la sécurité et la défense perpétuelle des villes, des comtes et du pays de Hainaut.
Période bourguignonne
En 1433, Philippe le Bon acquiert le titre de comte de Hainaut, faisant ainsi passer le comté de la maison de Bavière à celle des ducs de Bourgogne. Par suite du mariage de Marie de Bourgogne avec Maximilien d’Autriche, la ville passe sous tutelle de la Maison de Habsbourg en 1477.
En 1497, la tour de l'horloge est érigée sur le site de l'actuel beffroi : celui-ci la remplacera après son incendie et l'écroulement d'une tour de remplacement, survenu en 1661.
Époque moderne
En 1515, Charles Quint est sacré comte de Hainaut. À cette époque, Mons compte environ 9 500 habitants et elle attire un grand nombre d'artisans (tanneurs, cordonniers, tisserands). Ainsi, des tanneries s'installent le long de la Trouille, qui à cette époque passe encore dans la ville.
Période espagnole (1555-1713)
Peu avant son abdication en 1555, Charles Quint transmet à son fils, Philippe II d'Espagne, ses possessions non autrichiennes, notamment les Pays-Bas dont Mons fait partie.
La guerre de Quatre-Vingts Ans porte un coup au commerce et à l'industrie de la ville au cours du siècle. La ville tombe aux mains des Gueux : Louis de Nassau prend la ville par surprise le . Le but est de donner Mons au roi de France. Ferdinand Alvare de Tolède, le duc d'Albe, n'acceptant pas cette situation, reprend la ville le 21 septembre de la même année.
Entre 1580 et 1584, Alexandre Farnèse installe à Mons le siège du gouvernement des Pays-Bas espagnols.
En 1615, la ville est à nouveau touchée par une épidémie de peste. La ville est alors mise en quarantaine et des soldats interdisent le passage des remparts. Néanmoins, les échevins montois s'adressent au chapitre de Gand pour obtenir les reliques de saint Macaire en espérant ainsi faire disparaître l'épidémie. Les Gantois acceptent et les reliques sont placées dans la collégiale Sainte-Waudru. En 1616, l’épidémie décroît, avant de cesser totalement. En remerciement, la ville fait réaliser par un orfèvre montois une châsse en argent pour y transférer les reliques : elle fait toujours partie des trésors de la cathédrale Saint-Bavon de Gand.
En 1655, la ville est assiégée par l’armée française. Les opérations de siège sont dirigées par le chevalier de Clerville ; elles commencent le 15 août et la ville tombe le 18.
En 1678, au cours de la Guerre de Hollande, le maréchal de Luxembourg assiège Mons. À la suite de la bataille de Saint-Denis, le siège finit par être levé.
Du 15 mars au , lors de la guerre de la Ligue d'Augsbourg, la ville est à nouveau assiégée par les troupes du maréchal de Luxembourg, en présence de Louis XIV, Vauban dirigeant les travaux de siège. La ville tombe et Louis XIV nomme gouverneur Nicolas de La Brousse, comte de Verteillac. Vauban est chargé d'améliorer le système défensif de la ville. En 1697, à la suite du traité de Ryswick, Mons est restituée à la couronne d'Espagne.
Période autrichienne (1713-1795)
De 1701 à 1713, la France occupe à nouveau la ville (guerre de Succession d'Espagne). Les Traités d'Utrecht et de Rastatt font entrer la ville dans le giron des Habsbourg d'Autriche. La place forte est toutefois contrôlée par des troupes des Provinces-Unies.
En 1718, le pouvoir, représenté par la cour souveraine du Hainaut, quitte le château qui, par faute d'entretien, se dégrade. Le site est rasé au siècle, seuls la chapelle Saint-Calixte ( siècle), la conciergerie et le beffroi étant préservés : un parc public y est inauguré le 10 juin 1873.
En 1746, Louis XV conquiert la ville et la garde jusqu'en 1748, où elle est restituée à l'impératrice Marie-Thérèse par le Traité d'Aix-la-Chapelle (1748) qui met fin à la guerre de Succession d'Autriche. Le prince Charles Alexandre de Lorraine, beau-frère de l'impératrice, est nommé gouverneur des Pays-Bas tandis que sa sœur, la princesse Anne-Charlotte, est nommée abbesse du chapitre de la collégiale Sainte-Waudru. Dans la seconde moitié du Jésuites en 1774 et les ordres contemplatifs en 1783.
En 1787, la révolution brabançonne se produit, en rejet à des réformes prises à partir de 1780, par l'empereur Joseph II qui frappent l'administration, la justice, la fiscalité, les coutumes. Les États généraux sont réunis le 7 janvier 1790 à Bruxelles.
L'acte d'union qui unit et confédère les provinces insurgées, dont le Hainaut, est ratifié le 20 janvier 1790 par tous les États des provinces insurgées, excepté par ceux du Limbourg, sous la dénomination d’États belgiques unis. Le traité d'union est édité dans Le Moniteur Universel du 31 janvier 1790,
En l'absence de soutien international et à la suite de problèmes financiers, les États belgiques unis ne peuvent pas résister au retour des troupes autrichiennes, et à la fin de l'année 1790, l'armée impériale autrichienne reprend le pouvoir au nom de l'empereur Léopold II.
Description de la ville, fin du  siècle
La ville fortifiée de Mons comprend six portes, dites de Nimy, d'Havré, de Bertaimont, du Rivage, du Parc et de la Guerrite.
Les six paroisses de la ville sont les églises de Saint-Germain, détruite en 1691, Sainte-Elizabeth, brulée en 1714, de Saint-Nicolas, de Bertamont et du Béguinage et la collégiale Sainte-Waudru.
Les monastères religieux sont l'abbaye du Val-des-Ecoliers, les Récollets, les Jésuites.
Époque contemporaine
Période française (1795-1815)
Après la bataille de Jemappes, le 6 novembre 1792, Mons devient « ville libre ». La Convention veut réunir les Pays-Bas autrichiens et la principauté de Liège (alors État distinct) à la France, mais elle est combattue. Le vainqueur de Jemappes, Dumouriez, est sensible au désir d'autonomie des populations, mais son vœu de voir procéder à des élections se heurte aux vieilles structures, sauf à Mons, Liège et Charleroi et aux dirigeants français avides des richesses belges.
Bien que des pillages et exactions soient signalés dès cette première conquête française, les choses s'aggravent avec la seconde (les Autrichiens ont reconquis brièvement leurs Pays-Bas en 1793), consécutive à la victoire de Fleurus, le . Des massacres ont lieu à Mons, Nalinnes et Tiercelet, faisant 200 victimes, les religieux étant les premiers visés. Par ordre officiel de la Convention nationale, le pays est soumis à une exploitation forcenée des armées françaises qui doivent « évacuer en France toutes les richesses des pays conquis »,. Les occupants imposent alors par des arrêts des contributions toujours plus grandes « sous peine d'exécution militaire. Il sera pris des otages jusqu'à l'acquittement ». Ce régime s'adoucit relativement rapidement en raison des protestations parvenues au Comité de salut public[source insuffisante] et parce que la Belgique était exsangue. Mais les représentants en mission ont quand même frappé Mons.
En 1794, comme en 1792, les révolutionnaires français peuvent compter sur de nombreux sympathisants à Mons comme à Liège. La ville devient la préfecture du département de Jemappes (alors orthographié Jemmapes) en 1794. En 1800 débutent les travaux du Canal Mons-Condé : il permet d'acheminer le charbon des mines du Borinage vers le reste de la France (les mines boraines produisent plus de charbon que la France entière).
C'est à cette époque qu'Antoine-Joseph Moneuse et sa bande de chauffeurs sévissent notamment dans la région de Mons ; le , Moneuse est jugé en première instance à Mons et l'un de ses complices, François François dit « La Mouche », y est guillotiné en 1807.
Période néerlandaise (1815-1830)
En 1815, à la suite de la défaite de Waterloo, la ville passe sous l'autorité néerlandaise, conformément aux décisions du Congrès de Vienne. Cette période voit la construction du canal Pommerœul-Antoing, permettant de rejoindre l'Escaut sans passer par la France.
La révolution belge, en préparation à Bruxelles dès la fin août 1830, ne laisse pas la population locale indifférente. Dès le 3 septembre, la nervosité est sensible dans les classes populaires, d'autant plus furieuses qu'elles sont en situation difficile du fait de la cessation des activités des charbonnages. Il y a des heurts avec la garde urbaine le 17 septembre. Le 19 septembre, avec l'arrivée du général Otto von der Howen, la tension grandit encore : les mineurs marchent vers la porte de Nimy, mais deux compagnies les prennent à revers : on relève 11 morts. Le 29, à la nouvelle de la défaite néerlandaise à Bruxelles, les troupes belges des garnisons néerlandaises se mutinent et le général de Howen, son état-major ainsi que les soldats néerlandais sont arrêtés.
Période industrielle (1830-1970)
La ville perd sa fonction de ville forte dès l'indépendance de la Belgique en 1830. Dès 1841, une liaison de chemin de fer est réalisée entre Mons et Bruxelles. Le démantèlement des fortifications a lieu entre 1861 et 1864, sous le maïorat de Désiré Dethuin, tandis que son successeur, François Dolez, donne à Mons son aspect actuel en faisant construire deux ceintures : le boulevard intérieur sur le site de la fortification dite « urbaine » et le grand boulevard sur les fondations du mur néerlandais. Même sans ces protections devenues inutiles face aux canons, Mons reste une ville de garnison jusqu'en 1914.
Transféré depuis la prison des Petits-Carmes de Bruxelles, Paul Verlaine est incarcéré à la prison de Mons d'octobre 1873 à janvier 1875 à la suite de sa condamnation pour coups et blessures contre Rimbaud : il y écrit des poèmes insérés ensuite dans Romances sans paroles et Sagesse.
À la fin du siècle, Mons est le théâtre de revendications sociales et politiques. Ainsi, le , des groupes d'ouvriers borains parcourent la ville en chantant La Marseillaise, criant « Vive la République ! » et acclamant le député socialiste Léon Defuisseaux. Le , 3 000 mineurs en grève marchent sur la ville : la colonne de grévistes se heurte à trois compagnies de gardes civiques qui, à la suite d'une charge des ouvriers qui ont arraché les baïonnettes à certains gardes, font feu. Il y a sept morts et de nombreux blessés. Le 18 avril, le Parlement épouvanté, notamment par cet incident très grave,, vote le suffrage universel tempéré par le vote plural. Le congrès du Parti ouvrier belge (POB), qui aurait dû se tenir à Mons, se réunit en 1894 dans la commune boraine de Quaregnon où il adopte la Charte de Quaregnon.
Les 23 et 24 août 1914, les environs de Mons sont le siège d'une bataille féroce entre Britanniques et Allemands où ces derniers subissent de lourdes pertes (5 000 hommes perdus côté allemand contre 1 500, dont 763 tués, côté britannique). Bien que les forces allemandes soient supérieures en nombre, les troupes britanniques retardent leur percée permettant à l'armée française d'échapper à l'encerclement par la bataille de Mons donne naissance à la légende des anges de Mons ayant inspiré l'héroïsme des Britanniques lors de cette bataille.
En , se déroule dans la salle des redoutes du Théâtre Royal, le Grand procès de Mons. Le Feldgericht allemand y siège pour juger trente-neuf prévenus dans le cadre de leur participation à un réseau d'espionnage ferroviaire initié par Victor Ernest fin 1914. Neuf personnes sont condamnées à mort, sept d'entre elles sont exécutées sur la plaine de Casteau à Masnuy-Saint-Jean. Parmi les condamnés à mort, une jeune fille, Herminie Vaneukem, est graciée,,.
Le , Arthur Currie, commandant du corps expéditionnaire canadien, ordonne au corps d'armée canadien d'attaquer Mons, malgré les rumeurs d'armistice. Mons est libérée dans la matinée du 11 novembre ; il y a 280 victimes au corps canadien.
Lors de la Seconde Guerre mondiale, une grande partie des Archives de l'État à Mons sont détruites par des bombardements le 14 mai et l'armée allemande fait son entrée dans la ville le . Ce n'est que le que la division blindée libère la ville sans résistance : Mons est l'une des premières villes de Belgique à être libérée.
Lors du dénouement de la Question royale en 1950, Léo Collard, député et échevin de Mons, déclare le 18 juillet que la Wallonie est menacée « d'un mouvement incontrôlable et irrationnel de nature morale et psychologique ». C'est à Mons qu'ont lieu les premiers attentats à l'explosif: le 21 à hauteur du Waux-Hall ainsi que sur la ligne vicinale Mons-Charleroi. Le 29, 10 000 manifestants défilent.
En 1967, le SHAPE (Quartier général de l’OTAN), quittant Rocquencourt (France), s'installe à Casteau.
À partir des années 1970, Mons est en mutation. Il y a tout d'abord l'étape importante des fusions de communes de 1972 (fusion avec Cuesmes, Ghlin, Hyon, Nimy, Obourg avec des parties de Baudour et de Jemappes) et de 1977 (fusion avec Ciply, Harmignies, Harveng, Havré, Jemappes, Maisières, Mesvin, Nouvelles, Saint-Symphorien, Spiennes, Villers-Saint-Ghislain ainsi que des parties de Ville-sur-Haine, de Masnuy-Saint-Jean et de Casteau à l'emplacement du SHAPE). Les fusions permettent à la ville d'atteindre une taille critique en multipliant par trois sa population.
Reconversion urbaine (depuis les années 1970)
La crise houillère et sidérurgique laisse pour des décennies d'immenses friches industrielles. Un mouvement de rénovation urbaine se met en place dès les années 1970, en se poursuivant dans les années 1980 : le but est de mettre en avant les richesses culturelles et patrimoniales de la ville. Conçue à l'origine comme une place forte et donc fermée, la ville est maintenant ouverte au tourisme et au commerce.
Le , la ville de Mons a été désignée à l'unanimité par les membres du jury (composée de six Belges et sept européens non-Belges) pour être Capitale Européenne de la Culture en 2015. La ville a profité de cette occasion pour poursuivre la rénovation urbaine, et améliorer l'offre muséale, culturelle et hôtelière.
- Petit & Mathieu 1989, p. 10.
- François Collette, Ils ont construit Mons (tome premier), IP Éditions, Jumet, 2005, p. 27 & 28.
- « »(Archive.org • Wikiwix • Archive.is • Google • Que faire ?).
- Petit & Mathieu 1989, p. 11.
- Seyn 1879, p. 110.
- Seyn 1879, Collette 2005, traité de Verdun (843), ni dans celui de Meerssen (870).
- Baron de Reiffenberg, "Essai sur la statistique ancienne de la Belgique" voir p. 95.
- Petit & Mathieu 1989, p. 16-83.
- Seyn 1879, p. 111.
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- 1.) Geoffroy G. Sury, « Bayern Straubing – Hennegau : la Maison de Bavière en Hainaut, ISBN )., p. 97.
- Petit & Mathieu 1989.
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- Bibliothèque européenne.
- Petit & Mathieu 1989, p. 31.
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- Anne Blanchard, « Louis Nicolas de Clerville », dans Actes du colloque « Vauban et ses successeurs dans les ports du Ponant et du Levant » (Brest, 16-19 mai 1993), publié dans Vauban et ses successeurs dans les ports du Ponant et du Levant, Association Vauban, Paris, 2000, p. 123 (également publié dans Les cahiers de Montpellier, no 38, t. II, 1998, « Histoire et Défense », Université Paul-Valéry).
- The Siege and Surrender of Mons. A Tragi-comedy exposing the Villany of the Priests, and the Intrigues of the French [« Louis XIV et le siège de Mons de 1691. Analyse critique d'une tragi-comédie méconnue »] (présentation en ligne).
Roger Rapaille, Le siège de Mons par Louis XIV en 1691. Étude du siège d'une ville des Pays-Bas pendant la guerre de la Ligue d'Augsbourg, Mons, éditions du Renard Découvert, 1992.
Martin Barros, Nicole Salat et Thierry Sarmant, préface de Jean Nouvel, Vauban - L’intelligence du territoire, éditions Nicolas Chaudun et Service historique de l'armée, Paris, 2006. 175 p, (ISBN ), p. 167. - Petit & Mathieu 1989, p. 42-43.
- Paul Faider et Henry Delanney, Mons, Mons & Frameries, Union des imprimeries, , p. 30
- Jan Baptiste Christyn, Les délices des Pays-Bas : ou Description géographique et..., Volume 3 - 1786.
- Petit & Mathieu 1989, p. 49.
- André Tihon, « Des provinces dans un État centralisé » dans La Wallonie, le Pays et les Hommes, Tome I (Histoire et sociétés), Bruxelles, 1975, p. 245-267, p. 245 [D.-1979-0115-4].
- En réaction aux pillages organisés en Belgique, Charles Dumouriez déclara le à plusieurs commissaires français : « On fait éprouver aux Belges tous les genres de vexations. On a violé à leur égard les droits sacrés de la liberté. On a insulté avec impudence leurs convictions religieuses. Les crimes atroces, qu'on a commis, tournent contre la France et je la sers en cherchant à les effacer » — paru le , dans le no 84 du Moniteur de Paris.
- Georges-Henri Dumont, Histoire de la Belgique, Hachette, Paris, 1977, ISBN ).
- Ordonnance du du Comité de Salut Public.
- Arrêté du à Mons. Cité dans Albert Milet, « Les contributions imposées en Hainaut au début de la seconde occupation républicaine française », Mémoires et publications de la Société des Arts et des Lettres du Hainaut, Mons, Maison Léon Losseau, vol. 98, , p. 41.
- Pirenne 1948, t. VII, représentants. Dès le 22 août, ils dénonçaient au Comité de Salut Public les scandales (...) Dès le 8 novembre, le Comité de Salut Public décide d'adoucir le régime. Il ordonne aux représentants de dissoudre les Comités révolutionnaires, d'interdire les arrestations arbitraires et de s'attacher à faire aimer la République... ».
- « Lorsque la Belgique fut exsangue, les beaux sentiments de fraternité refirent surface, et la réunion à la France fut, cette fois, envisagée et présentée officiellement aux Belges qui, dans leur lassitude et dans l'espoir d'échapper à de nouvelles impositions, se résignèrent à leur nouvelle destinée. » Dans Milet 1996, p. 39.
- Marie Arnould, « Idées politiques et classes sociales au sein du pouvoir communal à Mons de 1785 à 1835 », Revue belge d'Histoire contemporaine, lire en ligne, consulté le ).
- Léopold Genicot, Histoire de la Wallonie, Provat, Toulouse, 1973.
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- Jacques Logie, De la régionalisation à l'indépendance, Duculot, Gembloux, 1980, lire en ligne].
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- Alain Jouret, La vie politique, dans Mons à l’époque de la création du Cercle archéologique (1850-1860), Mons, 2006, p. 35-52.
- Léon Fourmanoit, Quatre-vingt-treize, avenue de Jemappes, Cuesmes, Édition du Borinage 2000, , p. 85-90.
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- Gérard Waelput, « La fusillade de l'avenue de Jemappes vue à travers la presse montoise » dans La Pensée wallonne, lire en ligne].
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- Alain Jouret, 1914-1918 dans la région de Mons-Borinage. En patois et en images, Saint-Ghislain, 2018, 512 p. (Publication extraordinaire du Cercle d'histoire et d'archéologie de Saint-Ghislain et de la région, 17)..
- Charles Tytgat, Nos fusillés : (recruteurs et espions), Bruxelles, Charles Bulens & Cie, (lire en ligne [PDF]).
- Amandine Dumont, Amandine Thiry, Xavier Rousseaux et Jonas Campion, Mons dans la tourmente : Justice et Société à l'épreuve des guerres mondiales (1914-1961), Presses universitaires de Louvain, , 232 ISBN , lire en ligne), p. 34-36.
- Emmanuel Debruyne, Patriotes désintéressés ou espions vénaux ? : Agents et argent en Belgique et en France occupées, 1914-1918, lire en ligne), p. 24-45.
- Petit & Mathieu 1989, p. 62.
- Annales parlementaires, session chambres réunies, , citées par Paul Theunissen 1950, le dénouement de la question royale, Éditions Complexe, Bruxelles, 1986, p. 88.
- Rapports de la Sûreté sur les événements de juillet du
- Sœur Micheline Libon « Question royale et mouvement wallon » dans l'Encyclopédie du Mouvement wallon, IJD, Namur, 2001, Tome III, p. 1321.
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- Arrêté royal du portant fusion des communes de Mons, Cuesmes, Ghlin, Hyon, Nimy et Obourg.
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Culture
Arts du spectacle
Mons dispose de deux salles de spectacle principales : le Théâtre royal, de style néo-classique et datant de 1843, et le Théâtre du Manège, inauguré en 2006. Le petit théâtre du Moulin est situé dans le village de Saint-Denis.
La culture musicale montoise se perpétue grâce à l'existence de l'Orchestre royal de chambre de Wallonie qui s'est par exemple produit à Pékin et le Conservatoire royal de Mons. Notons également la facilité d'accessibilité au monde musical grâce à la Médiathèque de la Communauté française de Belgique.
Le septième art est mis en valeur par la présence d’un cinéma du réseau Europa Cinemas nommé Plaza Art et par le grand complexe cinématographique du nom d’Imagix. Chaque année au moment de la Saint-Valentin a lieu à Mons le Festival international du film d'amour. Ce festival créé en 1984 a accueilli quelques célébrités dont Philippe Noiret.
Tous les ans se déroule à Mons un des festivals d'art sonore, City Sonic, organisé par l'association Transcultures, Centre des cultures numériques & sonores.
Mons, haut-lieu du théâtre au Moyen Âge tardif
Aux Namur, Huy, Dinant ou même Liège.
Les chanoinesses jouent La Vie et l'Ystoire de madame Sainte-Waudru (1433) ; en juillet 1455, on représente un Mystère de la Passion sur la grand-place, repris en 1457. La Vengeance de Jhesucrist occupe quatre jours en 1458. Le , à nouveau sur la grand-place, le Jeu de Madame sainte Barbe. On signale encore un concours de rhétoriciens en 1469, le Mystère de la Passion de Notre-Seigneur en 1484, la Vye Sainte Catherine en 1487, le Jeu et exemple de Godefroy de Bouillon et le Jeu et exemple du chevalier Yde en 1489, La Vie de saint Georges et la Vie de dame sainte Barbe en 1491. Au cours de la première moitié du siècle suivant, l'activité ne se ralentit pas avec les représentations diverses en 1502, 1506, 1510, 1520-21, 1534, etc.
Gustave Cohen, professeur à la Sorbonne, a publié le livre des Conduites du régisseur et le Compte des dépenses pour le Mystère de la Passion joué à Mons en 1501. C'est le seul texte que l'on ait conservé de cette vie théâtrale intense et c'est même la seule didascalie que nous possédions, selon Cohen, des mystères du Moyen Âge.
Ce théâtre demandait une mobilisation extraordinaire de la population puisque ce mystère-ci exigea la prestation de non moins de 460 acteurs, la plupart de Mons. Lors de la représentation de cette Passion, l'historiographe de Bourgogne, le chroniqueur Jean Molinet, avait été invité avec, comme à l'accoutumée, les villes du Hainaut et du Nord de la France. La représentation s'est étalée sur une semaine. Des copistes ont établi le texte à partir d'une version empruntée à la ville d'Amiens, qui l'avait jouée l'année précédente. Il a été engagé des machinistes pour les effets spéciaux, et des « conducteurs de secrets » ont été appelés de Chauny, en Picardie. Un théâtre provisoire est installé sur la place du Grand Marché, qui est creusée pour ancrer la structure qui accueille les décors et le public. Les Chambres de rhétorique des villes voisines sont invitées, à 100 Amiens. Il a fallu également payer une surveillance spéciale, la ville étant désertée pendant le spectacle, donc exposée à des dangers extérieurs.
Artisanat
Mons dispose d'un riche passé dans l'art de l'orfèvrerie. Plusieurs de ces œuvres se retrouvent dans les différents musées et lieux publics de la ville. On y apercevra également des œuvres en porcelaine, mais également de splendides collections de faïencerie locale (XIXe siècle) et de pendules (1795-1815).
Anne-Charlotte de Lorraine, abbesse séculière du chapitre de Sainte-Waudru à partir de 1754, favorisa le développement de la dentelle locale. En 1773, on trouvait plus de 1 000 dentellières dans la ville. Bien que cette industrie ait maintenant totalement disparu, il est possible de découvrir quelques réalisations anciennes dans la collégiale Sainte-Waudru.
Musées
Mons possède plusieurs musées d'importance. Le BAM (Beaux-Arts Mons), rénové de 2005 à 2007, accueille des collections permanentes d'œuvres (peintures, gravures, sculptures et dessins) des Anto Carte et le Groupe Nervia ; Georges-Émile Lebacq ; Armand Simon, membre du groupe Rupture), mais aussi d'autres artistes belges et internationaux : André Lanskoy, Enrico Baj, Gianni Bertini, Gaston Chaissac, Valerio Adami et Peter Klasen entre autres. Les enfants sont par ailleurs sensibilisés sur différents thèmes culturels au Musée de l'Amusette.
Le Musée des arts décoratifs François Duesberg possède plusieurs collections prestigieuses dont une collection de pendules de la période Louis XVI, Directoire, Consulat et Empire et tout un ensemble d’objets décoratifs de qualité (orfèvrerie, faïence, porcelaine, …). D'autres musées présentent plutôt des objets en rapport avec la ville comme le Musée du Folklore et de la Vie montoise – Maison Jean Lescarts qui expose des objets relatifs à la vie quotidienne montoise et en particulier des objets concernant la Ducasse de Mons et le Musée Chanoine Puissant qui expose quant à lui des objets des collections offertes à la ville par le chanoine Edmond Puissant.
L'histoire militaire est mise en valeur dans le Musée d’Histoire militaire de Mons qui présente trois collections couvrant la période 1830 à 1945, tandis que le Musée de la Route de Mons présente tout une série d’engins utilisés dans la construction et l’entretien des routes.
Le Musée d'histoire naturelle de Mons propose des collections relatives à la flore et à la faune du monde entier. Le Musée Espace Terre et Matériaux, tout comme le Jardin géologique d’Obourg, présentent des collections de fossiles et de minéraux tout en expliquant également leurs influences dans l’économie locale.
L'histoire religieuse est exposée dans différents lieux de cultes comme dans la collégiale Sainte-Waudru, la Chapelle du Bélian, la chapelle Saint-Calixte et le Musée Saint-Rémy.
Finalement, il existe différents lieux prévus pour l’organisation d’évènements temporaires comme les Abattoirs de Mons, la Maison Folie, la salle Saint-Georges ou bien encore le Mundaneum.
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Maison Jean Lescart.
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Le musée Chanoine Puissant.
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L'ancien mont-de-piété.
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Les anciens abattoirs.
Folklore
L’année folklorique montoise débute au printemps avec la ducasse de Messines qui a lieu tous les ans le dimanche le plus proche du 25 mars. Cet évènement festif propose un grand marché aux fleurs pour célébrer le retour du printemps.
L’apogée folklorique montoise est la ducasse de Mons (populairement appelée le « Doudou »). Les festivités ont lieu le dimanche de la Trinité et sont déjà précédées d’activités le vendredi et le samedi soir avec notamment un concert gratuit sur la Grand-Place et se prolongent jusqu'au mercredi suivant, avec le feu d'artifice le mardi soir et le dimanche; jour où se déroule à nouveau le combat mais cette fois ce sont les enfants qui sont acteurs et qui constituent le public.
À la fin du mois de juin et pour fêter le début de l'été, grâce à un comité formé pour la circonstance la ville s’embrase avec Les Feux de la Saint-Jean. Mons voit également en août un rassemblement d'engins militaires de la Seconde Guerre mondiale, appelé « Tanks in Town ».
Durant l'automne, Mons accueille une grande fête foraine, la Foire d'automne. Elle se déroule de novembre à décembre, généralement sur trois ou quatre semaines.
L'année se terminant, la ville se garnit d'illuminations de Noël et organise Mons, Cœur en Neige qui est un marché de Noël qui accueille patinoire, une cinquantaine de chalets en bois, grand sapin de Noël ainsi qu'attractions, spectacles en rues, parades dans la rue piétonne et autres activités festives sur la Place du Marché aux Herbes. L'évènement Mons, Cœur en Neige est si populaire qu'il est devenu l'un des évènements de fin d'année les plus connus en Wallonie.
Atouts et perspectives
Pour atteindre ses ambitions dans les domaines de la culture et du tourisme, la ville met en valeur son patrimoine culturel.
Indépendamment du sien propre, la ville, l'une des quatre plus importantes du Sillon Sambre-et-Meuse, est au centre d'un espace marqué par des sites exceptionnels comme les minières néolithiques de silex de Spiennes (sur le territoire de Mons). Liés à cette activité industrielle, on notera les ascenseurs à bateaux du Canal du Centre reconnus comme patrimoine mondial par l'UNESCO, le PASS (parc de découverte scientifique) à Frameries, l'ancien complexe industriel du Grand-Hornu, transformé en musée d'art contemporain, dont il n'existe qu'un seul équivalent à l'étranger (en France). Le Fonds Structurel Européen aide à la mise sur pied de ces initiatives.
En tant que ville de la Grande Région, Mons participe au programme de l'Année européenne de la Capitale de la Culture 2007. Elle sera capitale européenne de la culture en 2015 (Mons 2015) après avoir été désignée capitale culturelle wallonne en 2002.
Il faut dire aussi un mot du Musée international du Carnaval et du Masque à Binche, dont le carnaval est reconnu comme Chef-d'Œuvre du Patrimoine oral et immatériel de l'Humanité. Mons est située également à proximité du parc animalier Pairi Daiza, des remarquables châteaux du Hainaut comme ceux de Belœil, Seneffe et d'Attre, de l'abbaye de Bonne-Espérance, elle-même considérée comme patrimoine exceptionnel par la Région wallonne.
Mons est la ville natale de Fernand Dumont : elle a consacré plusieurs expositions aux surréalistes belges et wallons, notamment du Hainaut, groupe auquel peuvent se joindre à certains égards des gens comme le Borain Constant Malva et l'écrivain Achille Chavée, originaire de La Louvière, ville par excellence du surréalisme hennuyer, où sera fondé avec les écrivains montois ou borains cités le groupe Rupture. À propos de Mons qu'il qualifiait de « banquise intellectuelle », Fernand Dumont écrivit : « Il faut avoir vécu en province et particulièrement dans une ville où la bourgeoisie a des prétentions intellectuelles pour mesurer le néant de celles-ci ».
Mons est l'une des rares villes du pays à avoir son propre journal satirique avec El Batia moûrt soû (traduction/adaptation wallonne et picarde du Bateau ivre de Rimbaud), qu'anime notamment le peintre Serge Poliart.
Cinéma
- La Ducasse de Mons d'Antoine Castille et A. d'Armentières (1926)
- Processions et carnavals / Processies en karnavals de Charles Dekeukeleire (1936)
- Actualités : Regards sur le monde - 1957 / 25 ; anonyme (mai 1957)
- En 1964, Lucien Deroisy réalise Une voix d'or, adaptation tournée à Mons d'une nouvelle de Charles Plisnier.
- Fêtes de Belgique : Les Blancs Moussîs de Stavelot et la Ducasse de Mons de Henri Storck (1971).
- Site du festival international du film d’amour de Mons (FIFA).
- Gustave Cohen, Le livre de conduite du régisseur et le compte des dépenses pour le Mystère de la Passion, joué à Mons en 1501, Les Belles Lettres, Paris, 1925 (OCLC 5199931).
Voir aussi : Gustave Cohen, Le Mystère de la Passion joué à Mons en juillet 1501, Duculot, Gembloux, 1957 (OCLC 68668964). - Gustave Cohen, « Le Théâtre » dans Gustave Charlier & Joseph Hanse, Histoire illustrée des lettres françaises de Belgique, La Renaissance du livre, Bruxelles, 1958, p. 119-129.
- Omer Jodogne, « Le théâtre médiéval » dans La Wallonie, le Pays et les Hommes (t. I), Arts, lettres et culture, Bruxelles, 1977, p. 171-172.
- Katell Lavéant, « L’événement et le théâtre dans le nord de la France à la fin du Moyen Âge », dans Que m'arrive-t-il ? : Littérature et événement, Presses universitaires de Rennes, ISBN , lire en ligne), p. 121–131.
- Petit & Mathieu 1989, p. 89.
- Les Feux de la Saint-Jean - Site officiel.
- Expositions temporaires du BAM (Beaux-Arts de Mons).
- .
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