Abriès

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Abriès : descriptif

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Abriès

Abriès (en Occitan Abrièrs) est une ancienne commune française située dans le département des Hautes-Alpes en région Provence-Alpes-Côte d'Azur

Devenue en 2019 commune déléguée de la nouvelle entité d'Abriès-Ristolas, elle fait partie du parc naturel régional du Queyras et se trouve aux portes de la réserve naturelle de la haute vallée du Guil. Ses habitants sont appelés les Abriessois(es) ou les « trippés longés », ainsi surnommés par les villages voisins.

Géographie

Situation

Abriès est située dans le département des Hautes-Alpes, dans la région Provence-Alpes-Côte d'Azur. Située dans le Queyras au confluent des torrents du Guil et du Bouchet, à 30 Guillestre, Abriès est une station de ski alpin et de ski de fond. La commune fait par ailleurs partie du Parc régional du Queyras.

Lieux-dits et écarts

Vue du hameau du Roux.

Abriès compte de nombreux hameaux, pour certains abandonnés aujourd'hui (le Cros, le Villard, la Montette, le Varenc, etc.) et d'autres en parti réhabilités en maisons d'été (le Tirail, Malrif, Pra Roubaud, etc.). Aujourd’hui, seul le hameau du Roux est habité en permanence, avec 52 habitants au , Vapréveyre est un village d'été et abrite un camping communal.

Communes limitrophes

En remontant la vallée du Guil, se trouvent avant d'arriver à Abriès les communes d'Aiguilles, puis celle de Ristolas d'où partent les sentiers menant au mont Viso qui culmine à 3 841 Cervières dans le Briançonnais, au nord, et en Italie de Cesana Torinese (valle del Thuras) et Sauze di Cesana (val della Ripa), à l'est, de Prali (val Germanasca) et Bobbio Pellice (valle Pellice).

Toponymie

Le nom de la localité est attesté sous les formes Abrii vers 1110, Villa Abrarium en 1311. Issu du latin aper, signifiant "sanglier", il s'agit probablement d'un surnom d'homme, avec le suffixe *-arium qui indique la propriété.

  1. André Faure, Noms de Lieux & Noms de Famille des Hautes-Alpes, Gap, Espaci occitan, , 412 ISBN ).

Histoire

L'histoire d'Abriès, du  siècle à la fin du  siècle, est établie par une historienne et anthropologue nord-américaine, University of Toronto Press en 1988 et qui porte comme sous-titre « Three Centuries of Change in a French Alpine Community » (soit « trois siècles de changement dans une communauté des Alpes françaises »).

Abriès, comme le Queyras, fut probablement un lieu de passage dans l'Antiquité, comme l'attesterait la présence de fibule sur la commune de Ristolas à La Monta. Il semble qu'une population se soit établie de façon permanente à Abriès à compter du XIe siècle ou du XIIe siècle. Les cartulaires des XIIe siècle et XIIIe siècle mentionnent les noms Abrii et Villa (la ferme ou le domaine) Abriarum (cf. le Dictionnaire topographique des Hautes-Alpes, Joseph Roman, fin XIXe siècle). Dans un autre de ses ouvrages, intitulé Tableau historique des Hautes-Alpes (2 volumes, 1887) et qui est, dans le tome II, un inventaire détaillé des archives du département, du VIe siècle à la fin du XVe siècle, Joseph Roman établit que la plus ancienne mention du nom Abriès, en dehors des cartulaires, date de 1259 : c'est une « charte de privilèges » accordée par le Dauphin Guigues aux citoyens d'Abriès. Les privilèges dont ces citoyens jouissent désormais sont de deux ordres : ils sont placés sous la sauvegarde du Dauphin quand ils se rendent à Briançon et en reviennent ; et tous les mercredis, est créé un marché à Abriès, avec exemption de toute redevance pour les habitants et obligation faite à tous les gens du Queyras de s'y rendre, « au moins un par maison et de ne rien vendre sans l'avoir offert à ce marché ». De fait, Abriès entre dans l'histoire du Queyras et du Dauphiné comme un lieu d'échanges et de transactions, qui a été longtemps assez dynamique et a assuré la prospérité de cette communauté pendant plusieurs siècles - ce qui explique qu'il y ait encore dans cette petite commune, d'environ 350 habitants, de très nombreux commerces et que les habitants d'Abriès, quand ils ont quitté leur village, à partir de 1830, se soient spécialisés en Provence dans le commerce.

Abriès a été, comme tout le Queyras, le théâtre de conflits armés pendant plusieurs années, après 1562, au moment des guerres de religion. Ces conflits ont vu la victoire des armées protestantes, de sorte que le Queyras, et Abriès, ont été pendant près d'un siècle majoritairement protestants. Les érudits locaux estiment que les protestants représentaient entre 60 et 80 % de la population de la commune, le protestantisme commençant à refluer en 1660. C'est pourquoi la Révocation de l'Edit de Nantes, en 1685, a été un drame pour beaucoup d'habitants : certains revenant sincèrement au catholicisme, d'autres s'y convertissant de façade, d'autres enfin préférant quitter leur maison, franchir la frontière par le col des Thures, tout proche, et se réfugier en Suisse et en Allemagne. Ce drame est raconté par un historien allemand, Eugen Bellon, descendant d'un protestant d'Abriès, dans Dispersés à tous vents (Société d'études des Hautes-Alpes, Gap). En 1689, la Savoie et différents pays, qui s'allient dans la Ligue d'Augsbourg, déclarent la guerre à la France. Une armée française, commandée par Catinat, cantonne alors dans le Queyras, pour défendre les frontières, tandis que la Savoie arme les vaudois, alliés aux protestants, établis dans la vallée italienne du Pellice, de l'autre côté de la frontière. Des milices organisées font à plusieurs reprises, en 1690, 1691, 1692, des incursions meurtrières dans le Queyras et surtout dans le territoire de la commune d'Abriès : des hameaux isolés sont partiellement incendiés, des fermes sont pillées, du bétail est volé, des habitants sont tués. Ces drames expliquent peut-être que, si des protestants se sont courageusement maintenus à Arvieux, Molines et Saint-Véran, villages éloignés des frontières avec les vallées vaudoises, dans les villages de la vallée du Guil, Ristolas, Abriès, Aiguilles, Château-Queyras, ils se soient presque tous ralliés à la religion du Roi de France. Pendant plus d'un siècle et demi, Abriès a été une paroisse catholique dynamique, influencée par le catholicisme de la Contre-Réforme et du Concile de Trente (1545-1563) et qui a fourni à l'Église de France, surtout pendant le  siècle, un très grand nombre de prêtres et de religieuses, comme l'établit le curé Jacques Gondret dans ses Mémoires historiques du Queyras (3 volumes, 1858, manuscrit).

La commune d'Abriès a beaucoup souffert des guerres, indirectement ou directement. Entre 1914 et 1918, de nombreux habitants, versés dans les régiments de Chasseurs alpins et donc partant souvent à l'assaut des lignes allemandes, sont morts sur le Front. Le Queyras a perdu alors près de 5 % de sa population. La liste des noms de soldats d'Abriès, morts pour la France alors, est très longue : elle peut être consultée sur le monument aux morts qui se trouve devant le cimetière et près de l'église. En , au moment où l'Italie a déclaré la guerre à la France, les habitants ont été déplacés vers l'Ardèche. De très violents combats ont éclaté ; les troupes françaises ont pu repousser les envahisseurs italiens qui n'ont pas pu s’emparer du village, mais qui ont occupé les hameaux du Roux et de Valpreveyre, ainsi que la commune voisine de Ristolas. En août et , les Allemands, chargés de défendre les frontières de l’Italie du Nord et qui, pour cela, avaient installé une batterie de tir au col de la Mayt ont bombardé et détruit les trois quarts du hameau de Pra-Roubaud, la moitié du village du Roux. L'adroit d'Abriès, dont le fameux Grand Hôtel, a été incendié alors. Au cours de l'hiver 1944-45, ceux qui avaient tout perdu dans ces bombardements ont été contraints à un nouvel exode. D'abord nommé maire par les autorités préfectorales, puis élu et réélu aux élections municipales de 1947 et 1953, Pierre Bellon organise la reconstruction et la modernisation des habitations, ainsi que le remembrement des terres autour du village d'Abriès, qui retrouve ainsi une large part de sa population d'avant guerre.

La commune a été décorée, le , de la Croix de guerre 1939-1945.

Comme les autres Queyrassins, les habitants d'Abriès ont quasiment tous reçu, et cela dès le milieu du  siècle, une instruction élémentaire. Des régents de village rémunérés par les communautés et les familles leur ont appris à lire, à écrire et à compter, savoir très utile dans les transactions commerciales. L'instruction se faisait à la mauvaise saison (de novembre à avril) dans une étable.  siècle, plus de 90 % des habitants de la commune, hommes et femmes, étaient en mesure de signer de leur nom les actes notariés.

Abriès, comme beaucoup de villages du Queyras construits sur le cône de déjection d'un torrent (ainsi Ristolas, Aiguilles, Ville-Vieille), a été détruit en partie ou menacé par les crues du Bouchet. La plus grave s'est produite en 1728, le , jour de la Saint-Bernardin. Les archives en font état et les érudits locaux, dont Jean Tivollier (Le Queyras, 2 volumes, Gap, 1939), qui ont lu ces archives, en décrivent les effets catastrophiques. C'est à la suite de cette crue et pour éviter que le torrent en crue ne détruise à nouveau des maisons dans le village qu'a été construite la haute digue de la rive gauche, laquelle est décrite dans l'Inventaire général du patrimoine de la France. Abriès est aussi protégé des crues du Guil par une très longue digue. D'autres crues, presque aussi graves que celle de 1728, se sont produites en 1948, 1957, 2000 et 2008.

Enfin, ce qui caractérise l'histoire d'Abriès, plus que celle des autres villages du Queyras, est la dramatique décroissance de la population en un siècle et demi. De 1806 à 1962, cette population est passée de plus de deux mille habitants à deux cents. Autrement dit, Abriès a perdu 90 % de sa population, alors que la dépopulation a été moindre dans les autres villages du Queyras : baisse de 50 à 60 % pendant la même période. Ce sont surtout les hameaux d'altitude qui se sont vidés en un demi-siècle, de 1850 à 1900, de toute population permanente et ont été transformés un temps en hameaux d'estive, puis laissés à l'abandon : autour d'Abriès, Malrif, le Tirail, Villard, le Cros, Patarel, le Petit Varenc, le Grand Varenc ; et autour du Roux d'Abriès, qui a été le siège d'une paroisse indépendante à partir du milieu du  siècle, la Gasque, la Montette, Pra Roubaud, la Levée, les Granges, Valpreveyre, les Traverses et même le Roux, qui ne comptait plus que 8 habitants au début des années 1970. Abriès est aussi le village du Queyras dont la population a le plus changé depuis 1970. Les anciens habitants, qui vivaient de l'élevage et un peu du tourisme, ont été remplacés par une nouvelle population, plutôt jeune, venant de grandes régions industrielles en crise, et qui tire ses revenus presque uniquement du tourisme d'hiver ou d'été.

Par un arrêté préfectoral du , Abriès fusionne avec Ristolas pour former la commune nouvelle d'Abriès-Ristolas qui prend effet le .

Héraldique

Blason
D'or à un chamois de sable accompagné d'une fleur de lys d'azur en pointe.
Détails
Le statut officiel du blason reste à déterminer.
  1. Communes décorées de la Croix de guerre 1939 - 1945
  2. « Arrêté préfectoral portant création de la commune nouvelle d’Abriès-Ristolas », Recueil des actes administratifs spécial n°05-2018-161,‎ , lire en ligne [PDF])
  3. «  », sur abries-ristolas.fr (consulté le ).

Héraldique

Blason
D'or à un chamois de sable accompagné d'une fleur de lys d'azur en pointe.
Détails
Le statut officiel du blason reste à déterminer.
  1. «  », sur abries-ristolas.fr (consulté le ).

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