Meyronnes

Localisation

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Meyronnes : descriptif

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Meyronnes

Meyronnes est une ancienne commune française montagnarde, frontalière du Piémont, située dans le département des Alpes-de-Haute-Provence en région Provence-Alpes-Côte d'Azur, devenue, le 1er janvier 2016, une commune déléguée de la commune nouvelle de Val d'Oronaye. Le nom de ses habitants est Meyronnois ou Meyronnais, en valéian lous Meirounencs,. Le village est situé dans la vallée de l'Ubaye, au débouché amont de la gorge de l'Ubayette, passage qui fut toujours d'une grande importance stratégique

Le cheminement vers l'aval fut très délicat dans le fond de la gorge jusqu'au début du XXe siècle

Pour illustrer indiquons la mention un peu inattendue qui fut portée sur cette première carte d'état-major : « Route de Nîmes au Piémont »

Malgré le tracé de la route actuelle de la Rochailles, fréquentée aussi par des routiers transalpins locaux, ce franchissement routier reste difficile, en effet tous les ans des réflexions complexes sont liées aux instabilités géologiques.

Géographie

Meyronnes et les communes voisines (Cliquez sur la carte pour accéder à une grande carte avec la légende).

Meyronnes est un petit village situé dans le vallon de l'Ubayette, près de la vallée de l'Ubaye. Surplombant le village, à 1 800 mètres d'altitude se situe le hameau de Saint-Ours. D'autres hameaux ont existé : Fontvive et Certamussat, mais détruits par les Allemands pendant la Seconde Guerre mondiale, ils n'ont pas été reconstruits. À 1 749 mètres d'altitude, le bourg de Meyronnes est le 7e plus haut de France.

En face du village de Meyronnes se trouve la forteresse de Roche-la-Croix, grand complexe bétonné de la ligne Maginot, construite dans les années 1930. Un autre fort datant de Napoléon III se trouve au-dessus de ce dernier. Il existe encore, sur la crête de la Duyère, comme aussi une série de blockhaus situés à plus de 2 500 m d'altitude.

La commune est traversée par le sentier de grande randonnée GR 5.

Relief

  • Tête de Siguret (3032 m)
  • Tête de Roffre
  • Tête du Coin de l'Ours
  • Cime de la Courbe (Rochers de St-Ours)
  • Tête des Adreichouns (Rochers de St-Ours)

Hydrographie

Lac de l’Oronaye.

Environnement

La commune compte 1 017 .

Risques naturels et technologiques

Aucune des 200 communes du département n'est en zone de risque sismique nul. Le canton de Barcelonnette auquel appartient Meyronnes est en zone 1b (sismicité faible) selon la classification déterministe de 1991, basée sur les séismes historiques, et en zone 4 (risque moyen) selon la classification probabiliste EC8 de 2011. La commune de Meyronnes est également exposée à trois autres risques naturels :

  • feu de forêt,
  • inondation (dans la vallée de l’Ubayette),
  • mouvement de terrain.

La commune de Meyronnes est de plus exposée à un risque d’origine technologique, celui de transport de matières dangereuses par route. La départementale 900 (ancienne route nationale 100) peut être empruntée par les transports routiers de marchandises dangereuses.

Aucun plan de prévention des risques naturels prévisibles (PPR) n’existe pour la commune et le Dicrim n’existe pas non plus.

La commune a été l’objet de deux arrêtés de catastrophe naturelle : pour des inondations et des coulées de boue en 2008 et pour des mouvements de terrain en 2006. Par ailleurs, en 1987, une chute de pierres sur un autocar cause la mort d’une adolescente. Dans la liste qui suit, figurent les tremblements de terre fortement ressentis dans la commune. Ils dépassent une intensité macro-sismique ressentie de V sur l’échelle MSK (dormeurs réveillés, chutes d’objets). Les intensités indiquées sont celles ressenties dans la commune, l’intensité peut être plus forte à l’épicentre :

  • le séisme du , d’une intensité ressentie à Meyronnes de VI et dont l’épicentre était situé à Saint-Clément-sur-Durance,
  • le séisme du , avec une intensité ressentie de V et un épicentre situé dans le Piémont italien,
  • le séisme du , avec une intensité ressentie de V et Larche pour épicentre,
  • le séisme du , avec une intensité ressentie de V et Barcelonnette pour épicentre,
  • le séisme du , avec une intensité ressentie de V et un épicentre situé à Valdieri dans le Piémont italien,
  • le séisme du , avec une intensité ressentie de VII et Saint-Paul-sur-Ubaye pour épicentre. C’est le dernier et le plus puissamment ressenti de tous les tremblements de terre de Meyronnes.
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  2. «  », sur www.laltitude.fr (consulté le )
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Histoire

Carte nouvellement découverte, établie entre 1749 et 1755 sous la direction de Pierre Joseph de Bourcet, ingénieur militaire. Chef d’œuvre aquarellées, dessinées au 1/14 400.

Antiquité

Guy Barruol suggère que le peuple gaulois habitant dans la vallée de l’Ubaye s'appelât les Savincates.

Dans l’Antiquité tardive, Meyronnes fait partie de la vallis Moccensis, d’après le nom de la famille romaine des Moccii : elle dépend, sur le plan religieux, de l’archevêché de Turin. Le nom évolue ensuite en vallis Muscio (.

Moyen Âge

En 571, c’est vraisemblablement sur le plateau de Gleysolles, que le patrice Mummole, accompagné de Salonius, évêque d'Embrun, et de Sagittaire, évêque de Gap, attaque et vainc les Saxons lors de la , au lieu-dit les Eychalps (ou Les Chalps, ou bien le Plan de Fazi). L’année suivante, les Saxons envahissent de nouveau le sud-est de la Gaule, et passent encore par le col de Larche. Ils sont cette fois aussi battus par le même Mummole, lors de la bataille d'Estoublon.

Le nom de Meyronnes apparaît pour la première fois dans les chartes en 1200 (de Meyronnas). Un péage y était perçu sur les voyageurs et commerçants qui passaient le col de Larche vers ou en provenance de l’Italie. Elle appartient aux comtes de Provence jusqu’en 1388 puis passe aux comtes de Savoie jusqu’au traité d'Utrecht (1713).

Rostaing Andrée de Mayronis (mort après 1343), habitant de Sisteron, fut coseigneur de Meyronnes, Tournoux, Gleisoles et probablement de Larche en 1328.

Périodes moderne et contemporaine

Le village est incendié à deux reprises en 1690 et 1693. À la même époque, on relève des miracles (paralytiques guéris…) au hameau de Saint-Ours, et un pèlerinage se crée. Il attire des foules des vallées avoisinantes tous les , suscitant la construction d’une nouvelle chapelle Saint-Ours au Plan en 1773, élevée au rang d’église paroissiale en 1833.

Durant la Révolution, la commune compte une société patriotique, créée après la fin de 1792.

Comme de nombreuses communes du département, Meyronnes se dote d’écoles bien avant les lois Jules Ferry : en 1863, elle compte déjà trois écoles dispensant une instruction primaire aux garçons (à Meyronnes, Saint-Ours et Certamussat). Les filles ne sont pas concernées par ces mesures avant les lois Ferry : la loi Falloux (1851) n’impose une école de filles que pour les communes de plus de 800 habitants, et la première loi Duruy (1867) qui abaisse ce seuil à 500 habitants n’est pas suivie d’effets à Meyronnes.

La commune de Meyronnes est durement touchée par la Première Guerre mondiale. Une souscription publique est lancée afin de financer la construction du monument aux morts. Une autre souscription, de fin 1919 à 1921, a lieu dans toute la vallée de l'Ubaye et permet de financer un monument aux 509 morts de la vallée, érigé à Barcelonnette par Paul Landowski.

Le village est détruit par les combats de la fin de la Seconde Guerre mondiale, puis reconstruit. Certains hameaux cependant sont restés en ruines comme Fontvive (en montant à Saint-Ours) ou Certamussas (en amont vers Larche). Un compte-rendu des opérations éclaires de reconquête de l'Ubayette menées de 20 au 23 avril 1945, rédigé par le général Doyen, publié par la Sabença, est disponible gratuitement sur le site de la médiathèque « Colporteur en Ubaye ». Un document remarquablement illustré, accessible sur internet a été publié par les archives départementales en 2010 et retrace la période initiale jusqu'à 1940 en Ubaye.

  1. Guy Barruol, « Rigomagus et la vallée de Barcelonnette », Provence historique, 1964, tome 14, Actes du 1er congrès historique Provence-Ligurie, Vintimille- Bordighera, 2-5 octobre 1964, p. 58.
  2. Guy Barruol, op. cit., p. 47.
  3. a et b Guy Barruol, op. cit., p. 49.
  4. Guy Barruol, p. 48.
  5. Guy Barruol, op. cit., p. 50.
  6. Xavier BALP, Vallée de Barcelonnette, Ubaye Ubayette, Meyronnes - Larche, Haute-Provence, 33610 Canéjan, Auto - éditeur : Xavier BALP, , 358 ISBN ), p. 20
  7. Guy Barruol, op. cit., p. 51.
  8. a et b Michel de La Torre, Alpes-de-Haute-Provence : le guide complet des 200 communes, Paris, Deslogis-Lacoste, ISBN ).
  9. a et b Sous la direction d'Édouard Baratier, Georges Duby et Ernest Hildesheimer, Atlas historique. Provence, Comtat Venaissin, principauté d’Orange, comté de Nice, principauté de Monaco, Paris, Librairie Armand Colin, (BNF 35450017), p. 183.
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  11. Marie-Zéphirin Isnard, État documentaire et féodal de la Haute-Provence : nomenclature de toutes les seigneuries de cette région et de leurs possesseurs depuis le XIIe siècle jusqu'à l'abolition de la féodalité ; état sommaire des documents d'archive communales antérieures à 1790 ; bibliographie et armoiries, Digne, Vial, , p. 199.
  12. Erreur de référence : Balise <ref> incorrecte : aucun texte n’a été fourni pour les références nommées archeo-provence
  13. Patrice Alphand, « Les Sociétés populaires », La Révolution dans les Basses-Alpes, Annales de Haute-Provence, bulletin de la société scientifique et littéraire des Alpes-de-Haute-Provence (108e année), no 307,‎ 1er trimestre 1989, p. 296-298.
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  16. Erreur de référence : Balise <ref> incorrecte : aucun texte n’a été fourni pour les références nommées labadie18
  17. Sylvie Arnaud, « Dix-neuf monuments aux morts pour les Poilus Ubayens », La Provence,‎ , p. 11.
  18. Erreur de référence : Balise <ref> incorrecte : aucun texte n’a été fourni pour les références nommées AHP-c195
  19. Document remarquablement illustré sur la bataille des Alpes [PDF], sur le site des archives départementales des Alpes-de-Haute-Provence.

Toponymie

Meyronnes

Le nom apparaît pour la première fois dans les textes vers 1200 : Castri de Meyronnas. L’abbé Albert rapporte que le premier habitat se trouvait au hameau des Gleisolles ; les habitants s’installèrent progressivement à Meyrolles (orthographié avec cette terminaison différente). La carte de Cassini d'environ 1750, l'a orthographié Meironnes.

En valéian Meirouna,.

Le toponyme est interprété de différentes manières :

  1. Plusieurs toponymistes de niveau national disent qu'il est issu du nom de la déesse mère des sources, Matrona, un culte lui étant rendu à proximité de l’importante source, affluent de l’Ubaye,,.
  2. Une interprétation populaire revient très récurrente. Les anciens n'ont aucun doute, et d'ailleurs les usages de mots très homophoniques ont des sens très liés. Les anciens le lient surtout au nom local des « cabanes d'estive » : « les meyres ». Par exemple, des deux côtés de la crête (Tête de l'Homme, col de Mirandol), on retrouve à la fois l'hydronyme « Bouchiers », prononcé (boucher), comme aussi la racine « Meyr- » dans les « Meyres de Bouchiers » (1 950 m) placées sur le « plateau de Bouchier ».
  • Dans Vocabulaires et toponymie de montagne, Robert Luft nous dit Meira, maïris, Meire, Meyres signifient « logement d'été », du provençal meira signifiant « changer de lieu, déménager », lui-même dérivé du latin migrare (a donné, migrer, émigrer, etc.).
  • François Arnaud et G. Morin, dans Le langage de la vallée de Barcelonnette, disent :
    • page 160, « Meirar » déménager pour aller aux Meyres ;
    • page 93, « Meire » adjectif mûr ; Mèire verbe moissonner ; « Meiras » nom des cabanes qu'on habite et occupe pendant le temps des récoltes (remarquer la terminaison, suffixe « as » est un augmentatif) ;
  • Les gens de Vars et du Queyras désignent les très jeunes adultes « meyre » ;

Toutes ces assertions semblent liées à ces notions de départ long pour une estive. Les familles « Meyran » de liens de parentés éloignés sur la vallée sont assez nombreuses. Comme à Meyronnes certains sont même issus de père et de mère s'appelant chacun Meyran. Ce patronyme pourrait-être un patronyme lié à quelqu'un qui fait métier de s'installer en estive pour la récolte et l'élevage.

Bouchiers

Les anciens insistent toujours pour que soit respectée la prononciation « Boucher ». Preuve de l'importance du toponyme, il a irradié dans une série de toponymes composés sur les deux versants. Très surprenant, les deux hydronymes des versants opposés portent le même nom, "Torrent-de-Bouchiers". Ces deux torrents dessinent un axe aligné au franchissement Vars-Larche. Versant nord, le choix du terme « Plateau » associé dans le toponyme "Plateau-de-Bouchiers" est surprenant mais s'explique, la pente du lieu est très raide (environ 25 %), mais voilà, il est sur ce même axe stratégique.

  • Certains habitants de génération en génération parlent de lieu de combat ancien très violent (boucherie). Cette hypothèse est plausible, car le lieu est stratégique pour le verrouillage de l'enchainement aligné des cols Vars et Larche. L'exemple du combat, échec mortel, de , est bien connu.
  • Mais ce toponyme pourrait aussi être lié à la notion de « Bouche » au sens de passage qui est très courant. Dans Noms de lieux en Provence-Alpes, Jean Ferdinand Petrucci dit Bouc, Buccum, Bouche, Boucious se traduit Col, Passage, (Bouc Bel Air), embouchure Port de Bouc, la confluence de la Maine avec la Loire (aval d'Angers) s'appelle Bouchemaine, mauvais passages dans « Marabouches », le petit passage dans les toponymes courant « Bouchet » ou « Le-Bouchet ». Mais aussi, bien plus proche, à la même altitude 2 626 toponyme de type pléonastique). Il est le passage direct aligné entre Durance-Turin par la vallée du Guil (petite alternative au col Lacroix 2 298 Abriès).

Dans notre cas, le toponyme Bouchiers au pluriel indiquerait des passages alternatifs, contournant les difficultés des gorges (Reysolles, Gleizolles, Rochailles) comme aussi des changements de rives délicats de l'Ubaye et Ubayette torrentielles exposées aux crues. Comment alors expliquer la terminaison par un son « é » ? Elle est probablement une altération du son « è » orthographié « et » minorant le sens (comme dans maisonnette). Voilà une altération assez courante quand la population perd, pour une bonne raison, le sens, la signification originelle, l'étymologie. En effet ce passage perd complètement son importance dès les gros travaux de fortifications du XVIIIe siècle qui ont nécessité des voies carrossables quand bien même passaient-elles dans des terrains difficiles.

Mirandole

Le toponyme du col a un sens très simple, avec une racine qui vient du verbe « mirer » (le verbe « admirer » a cette même racine) dans le sens d'observer avec précision. Le suffixe dol vient assez surement du chiffre « deux », dont l'interprétation est fort simple car l'observation dans les deux directions opposées laisse percevoir l'enchainement stratégique, sur le même axe, des cols éloignés de Vars et Larche.

Certamussa

Plusieurs étymologies ont été retenues au cours du temps. Par exemple :

  • celle qui est noté sur la chapelle (elle est récente, érigée mémorial de cette paroisse et du village ancien). Le panneau indique : « L'essart de Mussat » ; du nom de la famille, au Moyen Âge qui aurait défriché ce quartier à fortes pentes ?
  • dans la biographie d'Anselme Charpenel (1892-1980) : « Aux dires des anciens « Certamussat » est un mot latin » signifiant « On a assez combattu ».
  1. Abbé Albert, Histoire géographique, naturelle, ecclésiastique et civile du diocèse d'Embrun, t. I, , p. 230-231.
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  4. Charles Rostaing, Essai sur la toponymie de la Provence (depuis les origines jusqu’aux invasions barbares), Marseille, Laffite Reprints,  (1re éd. 1950), p. 332.
  5. , Toponymie générale de la France : étymologie de 35 000 noms de lieux, Librairie Droz, ISBN , lire en ligne), n° 2182..
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  7. Docteur en Histoire des Techniques de l’EHESS, 2004
  8. «  », sur Journal de la Guerre 14-18 d'un ubayen : Anselme CHARPENEL (consulté le ).

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