Colmars

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Colmars : descriptif

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Colmars

Colmars (prononcé [kɔlmaʁ] ), également nommée localement Colmars-les-Alpes, est une commune française située dans le département des Alpes-de-Haute-Provence, en région Provence-Alpes-Côte d'Azur. Le nom de ses habitants est Colmarsiens.

Géographie

Colmars vu de la route du col des Champs avec le fort Desaix au premier plan.

Localisation

Colmars et les communes voisines (Cliquez sur la carte pour accéder à une grande carte avec la légende).

Le bourg de Colmars est situé au confluent du Verdon et de la Lance, à 1 230 .

Les communes limitrophes de Colmars sont Allos, Entraunes, Saint-Martin-d'Entraunes, Castellet-lès-Sausses, Thorame-Haute, Beauvezer, Villars-Colmars.

Le périmètre de protection de la Réserve naturelle géologique de Haute-Provence couvre également la commune de Colmars.

Géologie et relief

Sommets et colsSommets et cols

Le relief de la commune de Colmars est alpin : son territoire occupe la vallée en V du Verdon, les altitudes variant de 1 175 sommet de la Frema.

La plupart des sommets de la commune sont situés sur la rive gauche du Verdon. Du nord au sud, les principaux points du relief sont :

  • sur une crête ouest-est séparant Colmars d’Allos, se trouvent Roche Cline (2 415 tête de Valplane (2 624 Grande Tour (2 745 m) ;
  • la tête de l'Encombrette (2 681 tête des Muletiers (2 250 col des Champs (2 045 Var ;
  • le sommet de Noncière (2 579 Dent de Lièvre (2 667 sommet de la Frema (2 747 pas de l’Âne (2 388 puy du Pas Roubinous (2 516 m) sont situés sur la même crête allongée nord-sud, qui sépare la vallée du Verdon de celle du Var ;
  • cette crête est séparée de la suivante par le col de Lignin : on trouve ensuite, sur une crête orientée sud-est vers le nord-ouest, le Rocher du Carton (2 598 Grand Coyer (2 693 sommet du Carton (2 614 Laupon qui domine la vallée du Verdon de ses 2 432 Beauvezer. Le sommet de la Mole (2 514 m) et la tête de Mouriès (2 540 m) sont avancés dans le vallon de la Lance, au nord de cette crête.

Sur la rive droite du Verdon, le seul sommet est l’Autapie (2 424 Villars-Colmars et d’Allos.

L’Encombrette est un cirque glaciaire, bordé par le tête de l’Encombrette, le groupe des Tours, la tête du Moulin de Bertrand. Au centre du cirque, se trouve le lac de l’Encombrette. Enfin, le col de l’Encombrette donne accès au lac d'Allos.

Environnement

La commune compte 2 807 .

Hameaux

  • Clignon-Haut, Clignon-Bas
  • Chaumie-Haut, Chaumie-Bas

Quartiers

  • les Espiniers
  • Jardinville
  • la Buissière
  • Miègessoles
  • le Talier

Hydrographie et les eaux souterraines

Cours d'eau sur la commune ou à son aval :

  • rivière le Verdon,
  • ravins de Clignon, de Vaplane, des Muletiers, de l'Ubac, de Saint-Pierre, du Mounard,
  • torrents la Lance, la Chasse.
  • les lacs de l’Encombrette et de Lignin.

La rivière principale de la commune est le Verdon, encore proche de sa source, qui la traverse du nord au sud en passant au pied du bourg. Ses affluents rive gauche sont le ravin de Tronchon, descendant de Roche Cline et limitrophe d’Allos, le ravin de Clignon, le ravin de la Lance (dont une des cascades est un site classé).

Les affluents rive droite coulent tous sur les flancs de l’Autapie : le ravin de la Cascade (qui produit la cascade de Chaumie), le ravin de Clot Charbonnier, le ravin de l’Adroit.

Climat

En 2010, le climat de la commune est de type climat de montagne, selon une étude du Centre national de la recherche scientifique s'appuyant sur une série de données couvrant la période 1971-2000. En 2020, Météo-France publie une typologie des climats de la France métropolitaine dans laquelle la commune est exposée à un climat de montagne ou de marges de montagne et est dans la région climatique Alpes du sud, caractérisée par une pluviométrie annuelle de 850 à 1 000 .

Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 8,6 amplitude thermique annuelle de 16,6 . Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique de Météo-France la plus proche, « Allos_sapc », sur la commune d'Allos à 7 vol d'oiseau, est de 8,4 °C et le cumul annuel moyen de précipitations est de 1 043,5 mm. La température maximale relevée sur cette station est de 34,5 ,,.

Les paramètres climatiques de la commune ont été estimés pour le milieu du siècle (2041-2070) selon différents scénarios d'émission de gaz à effet de serre à partir des nouvelles projections climatiques de référence DRIAS-2020. Ils sont consultables sur un site dédié publié par Météo-France en novembre 2022.

Voies de communications et transports

Voies routières

La commune de Colmars est desservie par la route départementale RD 908 (ancienne route nationale 208 reliant Uvernet à Annot).

La départementale RD 2, qui débute peu après le bourg, dessert la station de Ratery et franchit le col des Champs. Deux départementales desservent les hameaux importants : la RD 326 pour Clignon, et la RD 426 pour Chaumie.

Transports en commun

Transports en Provence-Alpes-Côte d'Azur
  • Transport en Provence-Alpes-Côte d'Azur
  • Lignes régulières : Société Haut Verdon Voyage (HVV).
  • Navettes Inter-Vallée : Val d’Allos-La Foux / Val d’Allos-Le village / Colmars-les-Alpes / Villars-Colmars / Beauvezer / Thorame-Haute / Thorame-Basse.
  • Lignes SNCF :
    • La gare la plus proche est celle de train des pignes à Thorame-Haute sur la ligne de Nice à Digne.
    • Gare des Arcs - Draguignan,
    • Gare de Marseille-Saint-Charles,
    • Gare d’Aix TGV,
    • Gare de Nice-Ville,
    • Gare de Toulon.
  • Aéroport en Provence-Alpes-Côte d'Azur et aéroports, en particulier :
    • Aéroport de Nice-Côte d'Azur,
    • Aéroport de Marseille Provence,
    • Aéroport de Toulon-Hyères,
    • Aérodrome de Gap - Tallard,
    • Aérodrome de Sisteron-Vaumeilh.
  • Ports :
    • Ports en Provence-Alpes-Côte d'Azur :
      • Rade de Toulon,
      • Port Lympia (port de Nice),
      • Port de Marseille,
      • Port Hercule (Port de Monaco).

Risques naturels et technologiques

Aucune des 200 communes du département n'est en zone de risque sismique nul. Le canton d'Allos-Colmars auquel appartient Colmars est en zone 1b (risque faible) selon la classification déterministe de 1991, basée sur les séismes historiques et en zone 4 (risque moyen) selon la classification probabiliste EC8 de 2011. La commune de Colmars est également exposée à quatre autres risques naturels :

  • avalanche,
  • feu de forêt,
  • inondation (dans la vallée du Verdon),
  • mouvement de terrain : certains versants sont concernés par un aléa moyen à fort.

La commune de Colmars n’est exposée à aucun des risques d’origine technologique recensés par la préfecture. Le plan de prévention des risques naturels prévisibles (PPR) de la commune a été approuvé en 2006 pour les risques d’inondation et de mouvement de terrainet le Dicrim n’existe pas.

La commune a été l’objet de cinq arrêtés de catastrophe naturelle pour des inondations, glissements de terrain et coulées de boue en 1994 et 2003 ; elle a aussi été incluse dans le périmètre de l’arrêté pour le tremblement de terre de 1984, même s’il n’y a été que très faiblement ressenti. Les tremblements de terre ressentis de la manière la plus sensible dans la commune sont ceux:

  • du 18 juillet 1938, avec une intensité macro-sismique ressentie à Colmars de III et demi sur l’échelle MSK et Guillestre pour épicentre ;
  • du 17 février 1949, avec une intensité ressentie de IV et un épicentre à Barcelonnette ;
  • du 4 mai 1958, avec une intensité de IV et Valdieri en Italie pour épicentre ;
  • du 5 avril 1959, avec une intensité ressentie de IV et demi et un épicentre à Saint-Paul-sur-Ubaye ;
  • du 19 juillet 1963, avec une intensité de IV et demi et un épicentre en mer, au large d’Imperia (Italie) ;
  • du 8 février 1974, avec une intensité de V et un épicentre très proche, à Thorame ;
  • du 31 octobre 1997, avec une intensité ressentie de V et un épicentre à Prads-Haute-Bléone.

Toponymie

La première mention de l'origine dans les chartes date de 1040, sous la forme Collo Martio, soit la « colline de Mars » selon les toponymistes Ernest Nègre et le couple Fénié. L’historien local Adrien Roux lit Collis Martis, et en fait une corruption de Collis Martini, la colline de saint Martin (d’Entraunes). L'usage s'est transmis d'appeler une colline proche de la ville la colline Saint-Martin.

La mairie agit activement pour établir le nouvel endonyme Colmars-les-Alpes, qui permet de ne pas confondre la commune avec Colmar (sans la lettre s finale). Cet endonyme est utilisé par la mairie sur les panneaux routiers, ainsi que pour l'office de tourisme de « Colmars-les-Alpes Haut-Verdon », pour ses adresses postales, et pour son référencement payant dans les annuaires privés (pages jaunes). Le changement de nom de commune est voté par délibération du conseil municipal du 25 octobre 2001. Néanmoins il est constaté, après avoir entendu le Conseil d'État, que le changement de nom de commune n'est pas justifié par décret du 1er août 2003. Un tel rapport du Conseil d'État est un cas d'école, qui laisse supposer un manque de cohérence de la délibération du conseil municipal, c'est-à-dire que la raison invoquée ne serait pas cohérente avec le nom délibéré. Par exemple l'adjonction d'un terme géographique les Alpes ne serait pas cohérente avec l'utilisation du nom Haut-Verdon. Autre exemple le risque de confusion ne serait pas établi, Colmars étant elle-même une référence pour la commune de Villars-Colmars. Toutefois les communes restent totalement libres de changer leur nom, notamment si elles ont envisagé toutes les suggestions (Colmars-sur-Verdon, Colmars-Haut-Verdon, Colmars-de-Haute-Provence, Colmars-en-Provence, Cormarç, Colmarç, Colmarce, Colmars-en-Mercantour...) suivi d'un référendum local consultatif. Mais au contraire il est vrai qu'en 1928 il a été constaté qu'était justifié le changement de nom de commune de Saint-André en Saint-André-les-Alpes.

En occitan vivaro-alpin la commune se nomme Cormarç.

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  2. Erreur de référence : Balise <ref> incorrecte : aucun texte n’a été fourni pour les références nommées tresor
  3. L'eau dans la commune
  4. Le cirque de l'Encombrette
  5. Les lacs de Lignin
  6. a et b Daniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale », Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography, DOI 10.4000/cybergeo.23155, lire en ligne, consulté le )
  7. «  », sur pluiesextremes.meteo.fr (consulté le ).
  8. «  », sur fr.distance.to (consulté le ).
  9. «  », sur donneespubliques.meteofrance.fr (consulté le )
  10. «  », sur donneespubliques.meteofrance.fr (consulté le )
  11. «  », sur drias-climat.fr (consulté le )
  12. «  », sur meteofrance.com, (consulté le )
  13. Société HVV
  14. Navettes gratuites Inter-Vallée
  15. Chemins de fer de Provence
  16. Dossier départemental sur les risques majeurs dans les Alpes-de-Haute-Provence (DDRM), Préfecture des Alpes-de-Haute-Provence, , p.39.
  17. a b et c Erreur de référence : Balise <ref> incorrecte : aucun texte n’a été fourni pour les références nommées prim
  18. Dossier départemental sur les risques majeurs 2008, p. 37.
  19. a et b Dossier départemental sur les risques majeurs 2008, p. 95.
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  29. Michel de La Torre, Alpes-de-Haute-Provence : le guide complet des 200 communes, Paris, Deslogis-Lacoste, ISBN ).
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  33. Office de tourisme de Colmars-les-Alpes Haut-Verdon
  34. Décret Décret n°2003-736 du 1 août 2003 portant changement de nom de communes


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Toponymie

La première mention de l'origine dans les chartes date de 1040, sous la forme Collo Martio, soit la « colline de Mars » selon les toponymistes Ernest Nègre et le couple Fénié. L’historien local Adrien Roux lit Collis Martis, et en fait une corruption de Collis Martini, la colline de saint Martin (d’Entraunes). L'usage s'est transmis d'appeler une colline proche de la ville la colline Saint-Martin.

La mairie agit activement pour établir le nouvel endonyme Colmars-les-Alpes, qui permet de ne pas confondre la commune avec Colmar (sans la lettre s finale). Cet endonyme est utilisé par la mairie sur les panneaux routiers, ainsi que pour l'office de tourisme de « Colmars-les-Alpes Haut-Verdon », pour ses adresses postales, et pour son référencement payant dans les annuaires privés (pages jaunes). Le changement de nom de commune est voté par délibération du conseil municipal du 25 octobre 2001. Néanmoins il est constaté, après avoir entendu le Conseil d'État, que le changement de nom de commune n'est pas justifié par décret du 1er août 2003. Un tel rapport du Conseil d'État est un cas d'école, qui laisse supposer un manque de cohérence de la délibération du conseil municipal, c'est-à-dire que la raison invoquée ne serait pas cohérente avec le nom délibéré. Par exemple l'adjonction d'un terme géographique les Alpes ne serait pas cohérente avec l'utilisation du nom Haut-Verdon. Autre exemple le risque de confusion ne serait pas établi, Colmars étant elle-même une référence pour la commune de Villars-Colmars. Toutefois les communes restent totalement libres de changer leur nom, notamment si elles ont envisagé toutes les suggestions (Colmars-sur-Verdon, Colmars-Haut-Verdon, Colmars-de-Haute-Provence, Colmars-en-Provence, Cormarç, Colmarç, Colmarce, Colmars-en-Mercantour...) suivi d'un référendum local consultatif. Mais au contraire il est vrai qu'en 1928 il a été constaté qu'était justifié le changement de nom de commune de Saint-André en Saint-André-les-Alpes.

En occitan vivaro-alpin la commune se nomme Cormarç.

  1. Michel de La Torre, Alpes-de-Haute-Provence : le guide complet des 200 communes, Paris, Deslogis-Lacoste, ISBN ).
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  5. Office de tourisme de Colmars-les-Alpes Haut-Verdon
  6. Décret Décret n°2003-736 du 1 août 2003 portant changement de nom de communes

Histoire

Sur la route du col des Champs, la découverte d’une hache de l’âge du bronze atteste l’occupation humaine de la vallée à cette époque. Quelques tombes sous tuiles de l’époque romaine ont également été découvertes. Le nom du peuple installé dans la haute vallée du Verdon n’est pas certain, mais il peut s’agir des Eguiturii. À la fin de l’Empire romain, la haute vallée du Verdon dépend de la civitas et de l’évêché de Thorame.

Moyen Âge

La communauté de Colmars dépendait des comtes de Provence; le comte Raimond Bérenger V accorde le 27 novembre 1233 un consulat au bourg de Colmars, en même temps et selon les mêmes termes qu’Allos et Beauvezer, ; le consulat est une institution collégiale comprenant un chevalier, désigné parmi les nobles de la localité, trois notables, et le bailli ou bayle, représentant le comte. La charte de 1233 précise quels sont les cas où la justice sera rendue par les consuls (la justice civile) et limite le montant des cens et du droit de cavalcade prélevés par le comte.

L’abbaye Saint-Victor de Marseille prélevait la dîme sur les fromages produits, dit de Thorame.

Après avoir été rattaché en 1342 à la viguerie de Castellane par le comte de Provence, Colmars devient chef-lieu d’une baillie,.

Charles de Duras.
Marie de Blois.
Louis II d’Anjou.

Lors de la crise ouverte par la mort de la reine , Charles de Duras et Marie de Blois, agissant pour le comte de son fils Louis II d'Anjou, s’affrontent pour recueillir l’héritage de la reine Jeanne. La communauté de Colmars adhère à l’Union d'Aix (1382-1387), soutenant Charles de Duras contre d'Anjou. Ce ralliement est l’occasion pour les communautés d’Allos, Colmars et Beauvezer de négocier en août 1385 une extension de leurs privilèges : la position de faiblesse du comte leur permet de lui extorquer d’importantes concessions : outre une réduction substantielle des impôts déjà limités en 1233, et des remises sur les droits déjà dus, le domaine de la justice rendue par les consuls est étendu, et ceux-ci percevront les revenus générés par cette activité à la place du comte. Les communautés obtiennent le droit d’établir moulins et jardins sans autorisation et sans payer de cens, les pouvoirs de police du comte sont limités, une partie des lods et treizains sont abolis, les habitants des trois communautés sont exemptés de droits de passage pour leurs troupeaux transhumants et les marchandises qu’ils transportent dans tout le comté. De plus, ils peuvent transporter du sel sans contrainte. Enfin, les habitants peuvent construire des maisons en s’appuyant sur les murailles, percer celles-ci pour y établir des fenêtres ou des portes, aucune garnison ne sera installée sans l’accord des habitants et cela se fera aux frais des comtes, les habitants ont le droit de construire des fossés d’irrigation qui traversent les chemins, et enfin Charles III renonce au droit de vendre la seigneurie sur les trois communautés. Dans le cas contraire, et si les communautés se défendent, même les « armes à la main », aucune sanction ne sera prise contre elles et leurs habitants.

En 1390, Raimond de Turenne incendie la ville, qui se consume entièrement.

La communauté de Colmars fait partie des irréductibles à maintenir son soutien à Charles de Duras même après la reddition d’Aix. Mais c’est le parti angevin de Marie de Blois qui l’emporte, et en février 1391, les trois communautés négocient la confirmation des privilèges accordés par Charles III. Mais Marie de Blois a gagné la guerre depuis quatre ans, et son fils Louis II est presque majeur : son pouvoir est désormais bien assuré, et elle revient sur certaines concessions abusives. Les droits de construction qui affaiblissaient les défenses des trois villages, et le droit excessif de dériver de l’eau à travers les chemins, ne figurent pas dans la charte de 1391. De même, le pouvoir comtal revient sur l’autorisation préalable donnée par la communauté pour l’installation d’une garnison : il peut désormais défendre les bourgs du Verdon comme il le souhaite>. Marie de Blois accorde cependant une nouvelle foire franche à Colmars, et de nouvelles réductions d’impôts. L’ensemble des privilèges et exemptions accordés sont à nouveau confirmés en 1399 et 1439.

En 1478, le roi René, en tant que comte de Provence, donne sa seigneurie sur Beauvezer à Thomas Jarente, un de ses conseillers, malgré la charte de 1385. Quand le conseiller vient prendre possession de son nouveau bien, les habitants de Beauvezer refusent de lui ouvrir les portes, et résistent les armes à la main. Les habitants de Colmars leur prêtent main-forte. À la suite de cette rébellion, le comte reconnaît sa méprise, confirme à nouveau les privilèges des communautés et annule les condamnations qui avaient frappés les rebelles.

Époque moderne

La fontaine Neuve.
Rue de Goin.

En 1540, la baillie de Colmars est élevée au rang de viguerie avec toutes les autres baillies du comté.

Les privilèges de la communauté sont confirmés en 1551, 1560 et 1574, les habitants craignant que, par ces temps troublés (on est en pleines guerres de religion), les archives se perdent et qu’ils ne puissent plus prouver leurs droits.

Lors de ces guerres, la place est la cible de plusieurs attaques :

  • Paulon de Mauvans, capitaine protestant, pille la ville en 1560 ;
  • un capitaine opérant pour son compte, Cartier, prend et rançonne la ville en 1583 ;
  • les Ligueurs la saccagent quelques années plus tard.

Le 8 août 1672, un incendie détruit entièrement le bourg,,. En 1690, un détachement piémontais assiège la place et incendie Villars, ce qui pousse au renforcement des défenses de la ville.

Colmars est un centre de production d’une toile grossière, du genre du cadis et appelée cordeillat ; la production s’exportait vers le Dauphiné et le Piémont. Son rôle de place forte frontalière entraîne l’installation de quelques administrations : la ville est le siège d’une viguerie jusqu’à la Révolution, et elle bénéficie d’un bureau de la poste royale.

Progressivement, si la communauté conserve ses privilèges, ceux-ci perdent de leur importance : les péages se réduisent, le consulat est une institution dont toutes les communautés bénéficient, le droit s’uniformise et efface les particularités locales, la fiscalité évolue, ce qui explique que ces privilèges n’aient pas été défendus au moment de la Révolution.

Révolution française

En octobre 1790, alors que la crise frumentaire à l’origine de la Révolution persiste, le maire de la commune de Colmars vient à Villars y prendre du grain qu’il y stocke, pour le déplacer à Colmars. Les habitants de Villars s’y opposent, et seule l’intervention de la garnison de Colmars permet le transport. Cet accrochage, qui se double d’un second le 8 novembre débouche sur la scission en deux communes de Colmars et Villars-Colmars en mai 1792.

La société patriotique de la commune y est créée à l’été 1792, après une première tentative qui avait rencontrée l’hostilité de la municipalité au printemps.

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La production textile reprend au Saint-André-de-Méouilles,. Ces deux fabriques emploient jusqu’à 25 ouvriers (1868), et l’une d’elles se maintient jusqu’en 1926.

La Révolution et l’Empire apportent nombre d’améliorations, dont une imposition foncière égale pour tous, et proportionnelle à la valeur des biens de chacun. Afin de la mettre en place sur des bases précises, la levée d’un cadastre est décidée. La loi de finances du 15 septembre 1807 précise ses modalités, mais sa réalisation est longue à mettre en œuvre, les fonctionnaires du cadastre traitant les communes par groupes géographiques successifs. En 1827, le cadastre dit napoléonien de Colmars est achevé.

Comme de nombreuses communes du département, Colmars se dote d’écoles bien avant les lois Jules Ferry : en 1863, elle en compte déjà trois, dispensant une instruction primaire aux garçons au village chef-lieu, à Clignon et Chaumie. Les filles sont aussi concernées, grâce à la loi Falloux (1851) qui rend obligatoire d’ouvrir l’école aux filles dans les communes de plus de 800 habitants.

En 1921, la place forte de Colmars est déclassée.

Le 14 juillet 1944, Jacques Lippman, chef du maquis lorrain de l’Organisation de résistance de l'armée (ORA), dirige un défilé du maquis à Colmars, qui se termine par une prise de parole devant le monument aux morts.

  1. Collier 1986, p. 9.
  2. Collier 1986, p. 38.
  3. Baratier, Duby et Hildesheimer 1969, carte 12 et commentaire.
  4. Erreur de référence : Balise <ref> incorrecte : aucun texte n’a été fourni pour les références nommées beaujard-22
  5. a b c d et e Baratier, Duby et Hildesheimer 1969, p. 171-172.
  6. Raymond Collier, « Un exemple de privilèges municipaux sous l’Ancien Régime, en Provence : Colmars-les-Alpes, Allos, Beauvezer », Provence historique, lire en ligne).
  7. édition/JUSTICE, sur Wikisource
  8. Collier 1975, p. 194.
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  10. Erreur de référence : Balise <ref> incorrecte : aucun texte n’a été fourni pour les références nommées histo_sous-pref
  11. a et b Geneviève Xhayet, « Partisans et adversaires de Louis d'Anjou pendant la guerre de l'Union d'Aix », Provence historique, Fédération historique de Provence, lire en ligne).
  12. a et b Collier 1975, p. 199.
  13. Collier 1975, p. 196.
  14. Collier 1975, p. 197.
  15. Collier 1975, p. 198.
  16. Erreur de référence : Balise <ref> incorrecte : aucun texte n’a été fourni pour les références nommées Ribière95
  17. a et b Collier 1975, p. 200.
  18. a et b Collier 1975, p. 201.
  19. Erreur de référence : Balise <ref> incorrecte : aucun texte n’a été fourni pour les références nommées baratier
  20. Collier 1975, p. 203.
  21. Erreur de référence : Balise <ref> incorrecte : aucun texte n’a été fourni pour les références nommées Miquel211
  22. a et b Erreur de référence : Balise <ref> incorrecte : aucun texte n’a été fourni pour les références nommées La Torre
  23. Erreur de référence : Balise <ref> incorrecte : aucun texte n’a été fourni pour les références nommées Joseph50
  24. Henri Ribière, « Colmars-les-Alpes », in Vauban et ses successeurs 1992, p. 94.
  25. Collier 1986, p. 414.
  26. Erreur de référence : Balise <ref> incorrecte : aucun texte n’a été fourni pour les références nommées viguerie
  27. Erreur de référence : Balise <ref> incorrecte : aucun texte n’a été fourni pour les références nommées poste
  28. Collier 1975, p. 205.
  29. Erreur de référence : Balise <ref> incorrecte : aucun texte n’a été fourni pour les références nommées scission
  30. Patrice Alphand, « Les Sociétés populaires, La Révolution dans les Basses-Alpes », Annales de Haute-Provence, bulletin de la société scientifique et littéraire des Alpes-de-Haute-Provence, vol. 108, no 307,‎ 1er trimestre 1989, p.296-301
  31. Mireille Mistral, L’Industrie drapière dans la Vallée du Verdon (thèse de doctorat d’État en Sciences économiques, Académie d’Aix-en-Provence), Nice, , 231 p., p.119.
  32. Mistral 1951, p. 145.
  33. Mistral 1951, p. 192.
  34. Alexeï Laurent, « Paysages ruraux de la première moitié du ISBN ), p. 10.
  35. Jean-Christophe Labadie (ISBN ), p.9.
  36. Labadie 2013, p. 16.
  37. Baratier, Duby et Hildesheimer 1969, p. 17-172.
  38. Musée de virtuel de la Résistance en Provence-Alpes-Côte d’Azur, 1940-1945, p. 17.

Héraldique

Blasonnement :

D'azur à un monde d'argent, croisé du même, chargé de la lettre O de gueules, adextré de la lettre C d'or et senestré de la lettre L du même.


Le monde d'argent surmonté de la croix est un symbole papal. Les lettres C, O et L sont les trois premières lettres du nom de la commune (armes parlantes).

  1. Louis de Bresc, Armorial des communes de Provence, Raphèle-lès-Arles, Marcel Petit CPM,  (1re éd. 1866).
  2. Dominique Cureau, «  », sur vexil.prov.free.fr (consulté le ).

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