Saint-Vincent-les-Forts
Localisation
Saint-Vincent-les-Forts : descriptif
- Saint-Vincent-les-Forts
Saint-Vincent-les-Forts est une ancienne commune française, située dans le département des Alpes-de-Haute-Provence en région Provence-Alpes-Côte d'Azur
Elle est une commune déléguée de Ubaye-Serre-Ponçon à la suite de sa fusion le 1er janvier 2017 avec la commune de La Bréole pour former la commune nouvelle de Ubaye-Serre-Ponçon. Ses habitants sont appelés les Pangauniers et Pangaunières.
Géographie
Le village est placé à 1 300 m d’altitude, au carrefour des routes de Barcelonnette et d’Embrun, sur un promontoire dominant le lac de Serre-Ponçon.
Son site était vanté dans les années 1930
Géologie
Lors des deux dernières grandes glaciations, la glaciation de Riss et la glaciation de Würm, la commune est entièrement recouverte par le glacier de la Durance.
Relief
- col Saint-Jean ;
- sommet de Dormillouse (2 505 m).
Environnement
La commune compte 1 035 .
Risques naturels et technologiques
Aucune des 200 communes du département n'est en zone de risque sismique nul. Le canton du Lauzet-Ubaye auquel appartient Saint-Vincent-les-Forts est en zone 1b (sismicité faible) selon la classification déterministe de 1991, basée sur les séismes historiques, et en zone 4 (risque moyen) selon la classification probabiliste EC8 de 2011. La commune de Saint-Vincent-les-Forts est également exposée à quatre autres risques naturels :
- avalanche ;
- feu de forêt ;
- inondation ;
- mouvement de terrain.
La commune de Saint-Vincent-les-Forts est de plus exposée à un risque d'origine technologique, celui de transport de matières dangereuses par route. Les routes départementales RD 900 (ancienne route nationale 100), RD 900b (ancienne route nationale 100b) et la RD 954 (ancienne route nationale 854) peuvent être empruntées par les transports routiers de marchandises dangereuses.
Aucun plan de prévention des risques naturels prévisibles (PPR) n'existe pour la commune et le Dicrim n'existe pas.
Dans la liste qui suit, figurent les tremblements de terre fortement ressentis dans la commune. Ils dépassent une intensité macro-sismique ressentie de échelle MSK (dormeurs réveillés, chutes d'objets). Les intensités indiquées sont celles ressenties dans la commune, l'intensité peut être plus forte à l'épicentre :
- le séisme du , avec une intensité ressentie de Lauzet,
- le séisme du , avec une intensité ressentie de .
Toponymie
Le nom du village apparaît pour la première fois vers 1200 (Castrum Vincentii), d’après le nom de saint Vincent de Saragosse sous sa forme occitane, qui a été francisé par la suite. Le nom est devenu ensuite Saint-Vincent-du-Lauzet jusqu’en 1923,.
Le nom du sommet de Dormillouse fait référence à la taupe ou à la marmotte, selon le couple Fénié.
- Michel de La Torre, Alpes-de-Haute-Provence : le guide complet des 200 communes, Paris, Deslogis-Lacoste, ISBN ).
- Élie Reynier le dit « incomparable », voir « Un canton qui décline : Le Lauzet (Basses-Alpes) », Revue de géographie alpine, lire en ligne).
- Maurice Jorda, Cécile Miramont, « Les Hautes Terres : une lecture géomorphologique du paysage et de ses évolutions », in Nicole Michel d’Annoville, Marc de Leeuw (directeurs) (photogr. Gérald Lucas, dessin. Michel Crespin), Les Hautes Terres de Provence : itinérances médiévales, Le Caire : Association Les hautes terres de Provence ; Saint-Michel-l'Observatoire : C'est-à-dire, 2008, 223 p. (ISBN ). p. 33.
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- Dossier départemental sur les risques majeurs dans les Alpes-de-Haute-Provence (DDRM), Préfecture des Alpes-de-Haute-Provence, , p.39.
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- Dossier départemental sur les risques majeurs 2008, p. 98.
- Dossier départemental sur les risques majeurs 2008, p. 80.
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- Baratier, Duby et Hildesheimer 1969, p. 198.
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- Fénié et Fénié 2002, p. 83.
Toponymie
Le nom du village apparaît pour la première fois vers 1200 (Castrum Vincentii), d’après le nom de saint Vincent de Saragosse sous sa forme occitane, qui a été francisé par la suite. Le nom est devenu ensuite Saint-Vincent-du-Lauzet jusqu’en 1923,.
Le nom du sommet de Dormillouse fait référence à la taupe ou à la marmotte, selon le couple Fénié.
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- Baratier, Duby et Hildesheimer 1969, p. 198.
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- Fénié et Fénié 2002, p. 83.
Histoire
Saint-Vincent-les-Forts et la basse vallée de l’Ubaye ont toujours été un passage important. De nombreuses découvertes de pièces romaines attestent de ce transit régulier. Gilles Perdreau cite 750 pièces découvertes dans cette seule zone.
À la fin du Donnus.
C’est à Cottius, (le fils de Donnus) que l’on doit la première route structurée : ce sera la mystérieuse voie Lictia donnant accès aux Alpes en passant par Saint-Vincent-Les-Forts, après s’être raccordée à la voie Domitia au niveau de Gap.
Au Moyen Âge et jusqu’à la fin de l’Ancien Régime, la communauté de Saint-Vincent relevait de la baillie de Seyne.
Dès 1192, l’histoire écrite garde la trace de la présence d’un château et en 1237 Raymond-Béranger entretien un châtelain armé auquel il donne les droits féodaux sur Saint-Vincent. Ce qui devait être une tour fortifiée sera commandé pendant des siècles par un « capitaine châtelain de la Tour de Saint-Vincent » officiellement nommé par les comtes de Provence puis à partir de 1481 par les rois de France.
En 1206, une partie du territoire actuel de la commune est englobé dans la commanderie Hospitalière de Pinaudier dont la mission première était de contrôler le col Saint-Jean, passage important vers la Provence.
La mort de la reine ouvre une crise de succession à la tête du comté de Provence, les villes de l’Union d'Aix (1382-1387) soutenant Charles de Duras contre d'Anjou.
La communauté de Saint-Vincent soutient les Duras jusqu’en 1386, puis change de camp pour rejoindre les Angevins grâce aux négociations patientes de Marie de Blois, veuve de Louis Louis II. Ce changement de camps eu des conséquences directes sur la communauté car malgré la demande expresse de la Régente Marie de Blois de remettre en état de la Tour fortifiée, le village est attaqué et pris par les troupes napolitaines du clan Duras. On peut penser que l’union d’Aix a également pu jouer un rôle dans le retournement de la communauté.
La conséquence ce cette crise fait qu’en 1388, la Vallée de Barcelonnette et le Comté de Nice se donnent volontairement au comte de Savoie, Amédée VII. C’est la dédition. Saint-Vincent devient une zone frontière entre la Provence et Savoie. Cette frontière est matérialisée par le défilé du Pas de la Tour, alors réputé infranchissable par les troupes car il fallait franchir les fameux « Tourniquets » sentier escarpé taillé dans la falaise du Lauzet. La Tour de Saint-Vincent devient ainsi la première défense militaire de la frontière Provençale.
Sa situation sur un carrefour stratégique entre Comté de Savoie, Provence et Dauphiné lui valut l’occupation piémontaise en 1690, lors du siège de Seyne. Pendant cet épisode, les Piémontais s’installent dans l’église de Saint-Vincent et de là terrorisent le pays. C’est finalement l’hiver qui les incite à rentrer chez eux en décembre, mais avant de partir, incendient Saint-Vincent.
Rebelote et 10 de der' en septembre 1692. Les Piémontais se saisissent d’Embrun et brûlent Gap mais, confrontés aux premières neiges, doivent rapidement faire demi tour pour repasser les Alpes afin de ne pas être bloqués par l’hiver. Sur le chemin du retour (par l’actuel col de Larche via le col de Vars), des mercenaires allemands dévalent de Pontis vers le village d’Ubaye pour faire une incursion en Provence. Le gouverneur de Seyne fait alors brûler le pont d’’Ubaye et couper les cordes des bateaux qui traversaient la Durance, bloquant ainsi l’ennemi. Saint Vincent est sauvée.
Ces invasions Piémontaises seront une alerte pour Louis XIV qui demandera à Vauban de fortifier la frontière avec la Savoie, créant ainsi le premier plan de défense de l’Ubaye : Montdauphin pour protéger le col de Vars, Saint-Vincent tourné vers la Durance (car la falaise du Lauzet était réputée infranchissable par les troupes). Sur les ruines de l’antique Tour de Saint-Vincent, Vauban fait ainsi construire un fort qu’il armera avec une compagnie de l’hôtel royal des Invalides de Paris.
Louis XIV profite aussi, sur la demande pressante de Berwick (qui y voit un intérêt stratégique majeur) d’englober la vallée de Barcelonnette à la France. Ce sera chose faite en 1713 lors du traité d’Utrecht. De poste frontière le fort de Saint-Vincent devient simple garnison. Le roi en profite pour faire évoluer la fonction de « capitaine chatelain de la Tour de Saint-Vincent ». Voulant nommer (comme sur le reste de son royaume) un commandant militaire sur ce territoire nouvellement intégré, il crée la fonction de « commandant pour sa majesté au fort de Saint-Vincent et dans la vallée de Barcelonnette ».
Durant la Révolution française, pour suivre le décret de la Convention du 25 vendémiaire an II invitant les communes ayant des noms pouvant rappeler les souvenirs de la royauté, de la féodalité ou des superstitions, à les remplacer par d'autres dénominations, la commune change de nom pour Vincent-la-Lauze ou Mont-Clocher, pour être encore rebaptisée Montrocher ci-devant Saint-Vincent. En 1801 la commune devient Saint-Vincent-du-Lauzet.
Le coup d'État du 2 décembre 1851 commis par Louis-Napoléon Bonaparte contre la Deuxième République provoque un soulèvement armé dans les Basses-Alpes, en défense de la Constitution. Après l’échec de l’insurrection, une sévère répression s’abat sur ceux qui se sont levés pour défendre la République, dont un habitant de Saint-Vincent-du-Lauzet.
En 1901, un bâtiment loué à l'État comme bureau de poste est construit au chef-lieu de Saint-Vincent par Joseph FRANGI, entrepreneur de travaux publics à Selonnet.
La commune de Saint-Vincent-les-Forts est durement touchée par la Première Guerre mondiale. Le régiment d’infanterie est alors basé dans le fort de Saint-Vincent. En août 1914, le régiment embarque à la gare de Prunières, destination Belfort où il est engagé à Menil-sur-Belvitte. Lors des premiers échanges, 49 Ubayens tombent . La guerre fera perdre au village 21 de ses fils.
Une souscription publique est lancée afin de financer la construction de deux monuments aux morts, un au Lautaret, et l’autre à l’entrée du village de Saint-Vincent. Le monument du Lautaret sera inauguré le 18 décembre 1921 par son maire, le docteur Louis Émile Lautaret.
Une autre souscription, de fin 1919 à 1921, a lieu dans toute la vallée de l'Ubaye et permet de financer un monument dédié aux 509 morts de la vallée, érigé à Barcelonnette par Paul Landowski et inauguré en août 1923. Ce monument sera surnommé « le calendrier des postes » par les Ubayens.
Le 22 septembre 1923, la commune est renommée Saint-Vincent-les-Forts par décret du Président de la République.
Au début de la Seconde Guerre mondiale, une compagnie spéciale de passage pour militaires français (prison pour militaires suspects à un titre ou à un autre, mais généralement pour ceux dont l’idéologie est suspecte du point de vue du gouvernement, et généralement des communistes) est implantée à Saint-Vincent-les-Forts,. Jean Giono, arrêté le 27 septembre 1944 à Manosque y sera interné jusqu’au 31 janvier 1945. C’est lui qui, emprisonné à Digne demande à être transféré à Saint-Vincent-les-Forts. Il y écrira ses carnets de captivité qui seront illustrés par un codétenu.
Jusqu’au milieu du siècle, la vigne était cultivée à Saint-Vincent-les-Forts, uniquement pour l’autoconsommation. Cette culture a depuis été pratiquement abandonnée, et en 2005, les surfaces plantées en vigne étaient relictuelles.
Depuis janvier 2017, Saint-Vincent-les-Forts est devenue une commune déléguée de la commune nouvelle Ubaye-Serre-Ponçon, associant son destin avec sa voisine La Bréole.
- Daniel Thiery, « », (consulté le ).
- Michel Turco, « Un Chatelain à Saint-Vincent-les-Forts », Sabença Valeia - Toute la vallée - La vie en Ubaye, no 99, , p. 10
- Geneviève Xhayet, « Partisans et adversaires de Louis d'Anjou pendant la guerre de l'Union d'Aix », Provence historique, Fédération historique de Provence, volume 40, no 162, « Autour de la guerre de l'Union d'Aix », 1990, cartes p. 417-418 et p. 419.
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- Michel TURCO in La vie en Ubaye n°92, Des chemins aux camions en Ubaye-Serre-Ponçon, Chamonix, Sabenca de la Valeia, , 42 p., Page 10 à 27
- Michel Turco, « Commandant pour sa majesté au fort de Saint-Vincent », Revue municipale - Ubaye-Serre-Ponçon, no 6, , p. 22
- Jean-Bernard Lacroix, « Naissance du département », in La Révolution dans les Basses-Alpes, Annales de Haute-Provence, bulletin de la société scientifique et littéraire des Alpes-de-Haute-Provence, no 307, 1er trimestre 1989, 108e année, p. 113
- Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui, « », sur ehess.fr, École des hautes études en sciences sociales (consulté le ).
- Henri Joannet, Jean-Pierre Pinatel, « Arrestations-condamnations », 1851-Pour mémoire, Les Mées : Les Amis des Mées, 2001, p. 72.
- Sylvie Arnaud, « Dix-neuf monuments aux morts pour les Poilus Ubayens », La Provence, 11 novembre 2013, p. 11.
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- André de Réparaz, « Terroirs perdus, terroirs constants, terroirs conquis : vigne et olivier en Haute-Provence lire en ligne).
Héraldique
Blason | De sinople à une montagne d'argent, accostée de la lettre S d'or à dextre et de la lettre V du même à senestre. |
|
---|---|---|
Détails | Le statut officiel du blason reste à déterminer. |
- Louis de Bresc, Armorial des communes de Provence, Raphèle-lès-Arles, Marcel Petit CPM, (1re éd. 1866).
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Saint-Vincent-les-Forts dans la littérature
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