Bayons
Localisation
Bayons : descriptif
- Bayons
Bayons est une commune française, située dans le département des Alpes-de-Haute-Provence en région Provence-Alpes-Côte d'Azur. Commune de moyenne montagne située dans le massif des Monges, Bayons est formée de la réunion des quatre communes d’Astoin, Bayons, Esparron-la-Bâtie et Reynier en 1973
Elle est située dans une région au relief tourmenté, dont le climat possède des caractéristiques difficiles tenant du climat méditerranéen (sécheresse, pluies irrégulières et violentes) et du climat montagnard (froid et neige l’hiver), et parcourue de torrents violents
L’agriculture y a de tous temps été difficile
La population des quatre communes atteint son maximum en 1836, avec 1 625 habitants ; un siècle et demi plus tard, la perte de 90 % de cette population, due à l’exode rural qui commence plus tôt et a plus d’ampleur dans ces quatre communes que dans le reste du département, pousse le gouvernement à proposer la fusion, qui a lieu le 1er avril 1973
Depuis, la population a presque doublé : aux exploitations agricoles qui ont pu se maintenir, utilisant parfois des labels de qualité régionaux, l’économie communale a associé le tourisme, mais la majorité des habitants de la commune travaillent à l’extérieur. Ses habitants sont appelés les Bayonnais,.
Géographie
Les communes limitrophes de Bayons sont Turriers, Bellaffaire, Clamensane, Saint-Martin-lès-Seyne, Selonnet, Barles, Authon, Valavoire, Le Caire et Faucon-du-Caire.
Le site de Bayons est formé par un vaste cirque, cerné de hautes montagnes, et où coule le Sasse, qui en sort par une clue étroite. Les anciennes communes rattachées à Bayons en 1974 sont implantées dans des vallons parallèles entre eux, perpendiculaires au cours du Sasse et en aval de Bayons, sauf Astoin.
Géologie
Le territoire se situe entre trois formations géologiques majeures des Alpes :
- la nappe de Digne à l'est, au niveau du lobe de Valavoire : il s'agit d'une nappe de charriage, c'est-à-dire d'une dalle épaisse de près de 5 000 Oligocène et la fin de la formation des Alpes. Les lobes (ou écailles) correspondent à la bordure découpée à l'ouest de la nappe ;
- la faille de la Durance au sud-ouest, dans la vallée ;
- le plateau de Valensole au sud-est : bassin molassique du Miocène et du Pliocène composé de roches sédimentaires détritiques (dépôts liés à l'érosion des montagnes apparues à l'Oligocène).
Lors des deux dernières grandes glaciations, la glaciation de Riss et la glaciation de Würm, plusieurs petits glaciers sont présents dans la commune. Un glacier occupe le versant nord de la Tête des Monges. Lors de la glaciation de Riss, une diffluence du glacier de la Durance franchit le col des Sagnes et descend jusqu’à la vallée du Sasse. Lors de la glaciation de Würm, il est moins étendu et atteint seulement les Tourniquets. C’est à cette période glaciaire que sont attribuées les formations de gypse triasique et de moraines qui rendent le terrain instable dans cette partie de la vallée. Une autre diffluence rissienne parvient dans la partie supérieure du torrent de Trente Pas, qui ne se reproduit pas lors de la glaciation de Würm.
Relief
Le relief de la commune de Bayons est un relief de moyenne montagne, peu élevé mais très compartimenté, ce qui rend les communications difficiles. Il a en partie été façonné par les glaciers. L’élément structurant est la vallée du Sasse, qui draine plusieurs bassins séparés par des cluses.
Le plus méridional de ces bassins correspond à l’ancienne commune de Reynier, de forme semi-circulaire et dont le diamètre serait tourné vers le nord-est. Ce diamètre est une crête de montagnes culminant entre 1 200 :
- le Pategue (1 282 m) ;
- la crête de Charène ;
- la crête de la Colle ;
- la Citadelle, sommet à 1 438 m ;
- la crête de la Pinée, qui dépasse les 1 600 m ;
- la crête de Maladrech, qui dépasse les 1 700 m au sud-est.
Puis plusieurs montagnes délimitent un vaste demi-cercle. Du côté nord, c’est-à-dire du côté tourné vers Reynier, elles descendent en pente douce et forment des alpages verdoyants. Du côté sud et ouest, elles forment des barres ou des versants plus abrupts. D’est en ouest et du sud au nord, on a :
- la crête du Raus (1 832 m) ;
- la Serrière des Cabanes ;
- la Crête du Clot des Martres ;
- la Crête de Dormeilleuse, qui culmine à la Croix Saint-Jean (1 826 m) quand elle se connecte à la montagne de Jouère ;
- la montagne de Jouère, dont la crête se prolonge vers la montagne de Reynier. Cette montagne ferme le bassin au nord, du côté de la Sasse.
Au milieu de ce bassin, se trouve Le Puy, autre montagne présentant une barre au sud et un versant incliné au nord, et culminant à 1 367 .
Au nord du bassin de Reynier, la cluse de Bayons donne accès à la vallée supérieure du Sasse et au bassin de Bayons,.
Le bassin de Bayons est limité au nord par un petit massif dominé par la Pointe d'Eyrolle (1 754 Grande Gautière (1 825 :
- au nord, le vallon où se situe Astoin, qui communique avec le bassin de Turriers par une cluse, le col des Sagnes (1 182 m) et les Tourniquets ;
- les vallées de Trente Pas et du Sasse au nord-est, limitées par (sommet de Terre Grosse, 1 598 m ; Tête de Charbonnier, 1 681 m et barre de Bayons ; Tête Grosse, 2 032 m ; Sommet de la Chanau, 1 885 m).
Face à Bayons, se trouve le sommet de l’Oratoire (2 072 .
Enfin, coincée entre le bassin de Bayons et celui de Reynier, la longue vallée d’Esparron-la-Bâtie est fermée du côté du Sasse par les Rochers de la Lause. Les barres au nord de cette vallée se rattachent au sommet de l’Oratoire, et sont marquées par le Rocher de l’Aigle (1 499 des Monges (2 115 .
Hydrographie
La commune est traversée par le Sasse (parfois appelée la Sasse), formé de plusieurs torrents et qui reçoit plusieurs affluents drainant les vallées adjacentes. En rive droite, le Sasse reçoit :
- le torrent du ravin de Trente Pas ;
- le torrent de l’Eau Amère, qui devient la Clastre en franchissant les Tourniquets ;
- le Mardaric, qui passe au pied de Bayons ;
- le torrent de Rouinon, dont le confluent avec le Sasse se situe entre le Forest-Lacour et le Bédoin.
En rive gauche, les affluents du Sasse sont :
- le torrent de Chabert, cours d'eau de 5,5 km coulant dans le bassin de Bayons ;
- le riou du Pont, qui draine la vallée d’Esparron-la-Bâtie, et qui, en franchissant les Rochers de la Lause, forme une cascade et devient le ruisseau des Tines, rivière de 10,0 km ;
- le torrent de Reynier cours d'eau de 9,1 km.
Dans la partie supérieure de la vallée d’Esparron-la-Bâtie, se trouve un petit lac, le lac d’Esparron, à 1 544 .
Climat
En 2010, le climat de la commune est de type climat méditerranéen altéré, selon une étude du Centre national de la recherche scientifique s'appuyant sur une série de données couvrant la période 1971-2000. En 2020, Météo-France publie une typologie des climats de la France métropolitaine dans laquelle la commune est exposée à un climat de montagne ou de marges de montagne et est dans la région climatique Alpes du sud, caractérisée par une pluviométrie annuelle de 850 à 1 000 .
Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 9,3 amplitude thermique annuelle de 17,6 . Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique de Météo-France la plus proche, « Turriers », sur la commune de Turriers à 7 vol d'oiseau, est de 10,6 °C et le cumul annuel moyen de précipitations est de 795,7 mm. La température maximale relevée sur cette station est de 40 ,,.
Les paramètres climatiques de la commune ont été estimés pour le milieu du siècle (2041-2070) selon différents scénarios d'émission de gaz à effet de serre à partir des nouvelles projections climatiques de référence DRIAS-2020. Ils sont consultables sur un site dédié publié par Météo-France en novembre 2022.
Environnement
Flore
La commune compte 5 500 .
Faune
Le chamois, endémique dans les Monges, a failli disparaître du secteur dans les années 1970, victime de la chasse intensive dont il était l’objet. L’Office national des forêts (ONF) a créé une réserve de chasse dans la Haute Combe, à laquelle se sont ajoutées les réserves des Monges, des Hautes-Graves-Ruinon, et celle du Montsérieux. Depuis les années 1980, l’espèce est de nouveau chassée mais avec des quotas.
Le mouflon avait lui par contre été exterminé et sa présence est due à sa réintroduction au début des années 1990. Deux noyaux de populations se trouvent dans la commune, dans la réserve de chasse des Hautes-Graves-Ruinon et dans le massif des Monges. Le chevreuil avait lui aussi disparu depuis le début du siècle avec son milieu naturel, la forêt. Il est revenu dans la commune à partir du noyau réintroduit dans la vallée du Vançon dans les années 1970. La présence de la marmotte est aussi principalement due à des réintroductions. La loutre, qui était naturellement présente, a disparu et n’a pas été réintroduite.
Transports
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Pont de Reynier.
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Lacets de la RD 1 franchissant une clue (lieu-dit les Tourniquets).
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Piège à cailloux protégeant la route de Reynier des éboulements et engravements.
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Clue de Bayons.
La commune de Bayons est desservie par la RD 1. Cette route remonte la vallée du Sasse à partir de Clamensane (où elle se connecte à la RD 951, ancienne route nationale 551) et franchit le col des Sagnes pour rejoindre Turriers.
Une seule vallée secondaire est desservie par une route départementale, il s’agit de la vallée de Reynier remontée par la RD 751. Le court tronçon de route reliant Astoin à la RD 1 est classé départementale sous le numéro de RD 551.
Risques naturels et technologiques
Aucune des 200 communes du département n'est en zone de risque sismique nul. Le canton de Turriers auquel appartient Bayons est en zone 1b (risque faible) selon la classification déterministe de 1991, basée sur les séismes historiques, et en zone 4 (risque moyen) selon la classification probabiliste EC8 de 2011. La commune de Bayons est également exposée à trois autres risques naturels :
- avalanche
- feu de forêt,
- inondation et coulées de boue,
- mouvement de terrain.
La commune de Bayons n’est exposée à aucun des risques d’origine technologique recensés par la préfecture.
Aucun plan de prévention des risques naturels prévisibles (PPR) n’existe pour la commune et le Dicrim n’existe pas non plus.
La commune a été l’objet d’arrêtés de catastrophe naturelle, en 1994 pour des inondations, des glissements de terrain et des coulées de boue. La plus grave inondation s’est produite en 1492 : des pluies provoquent la formation de laves torrentielles qui détruisent plusieurs hameaux et une partie du village de Bayons. Cette inondation monstrueuse est restée dans les annales, voir en section Histoire pour plus de détails.
Lieux-dits et hameaux
En plus du village, la commune comporte plusieurs hameaux :
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- Daniel Thiery, « », sur archeoprovence.com, (consulté le ).
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- Carte géologique de la France au 1:1 000 000
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- Maurice Jorda, Cécile Miramont, « Les Hautes Terres : une lecture géomorphologique du paysage et de ses évolutions », in Annoville et Leeuw 2008, p. 33-34.
- Maurice Jorda, Cécile Miramont, « Les Hautes Terres : une lecture géomorphologique du paysage et de ses évolutions », in Annoville et Leeuw 2008, p. 22.
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- Daniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale », Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography, DOI 10.4000/cybergeo.23155, lire en ligne, consulté le )
- « », sur pluiesextremes.meteo.fr (consulté le ).
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- « », sur meteofrance.com, (consulté le ).
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- Dossier départemental sur les risques majeurs dans les Alpes-de-Haute-Provence, Préfecture des Alpes-de-Haute-Provence, (lire en ligne), p.39.
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- Dossier départemental sur les risques majeurs 2008, p. 37.
- Dossier départemental sur les risques majeurs 2008, p. 95.
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- Jean-Pierre Leguay, Les catastrophes au Moyen Âge, Paris : Éditions Jean-Paul Gisserot, 2005, collection « Les classiques Gisserot de l'histoire ». (ISBN ), (réédité en 2014). p. 201.
- Insee
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Histoire
Préhistoire et Antiquité
Homo heidelbergensis a probablement fréquenté le massif des Monges il y a plusieurs centaines de milliers d’années. Mais on ne peut documenter les débuts de la préhistoire pour les quatre anciennes communes formant Bayons qu’après la fonte du glacier de la Durance, qui commence il y a treize mille ans. Le site de Vitrolles, situé à moins de 30 chasseurs-cueilleurs qui venaient à la belle saison, puis repartaient plus au sud.
La moyenne vallée de la Durance et le massif des Monges connaissent une néolithisation rapide : les sociétés mésolithiques disparaissent, remplacées par les cultures du cardial (6 000 ans chasséen (4700 à 3500 nucleus découvert à Thèze est un exemple des progrès techniques de l’époque : les outils de pierre ne sont plus débités par percussion, mais par une pression appliquée à l’endroit choisi.
Un trésor d’oboles massaliotes, datant de l’époque gauloise ( et siècles romanisation des siècles suivants se manifeste par des constructions en altitude.
Moyen Âge
Astoin
Les comtes de Provence sont seigneurs d’Astoin, suivis aux et siècles par les Ayrole et Ancelle (coseigneurs de Dromon en 1385). Lors de la crise ouverte par la mort de la reine , Raoux Ancelle, seigneur d’Astoin, soutient Charles de Duras contre d'Anjou. Le ralliement de Sisteron à la cause angevine, en novembre 1385, entraîne son changement d’engagement, et il prête hommage dès le 30 novembre.
Le castrum d’Astoin se trouvait à proximité du chemin muletier reliant Bayons à Turriers.
Astoin comptait 28 feux en 1315, et seulement 6 en 1471. C’est à cette époque que l’ancien site, situé sur la colline à 500 . En 1765, il y avait 264 habitants.
Bayons
Bayons est citée vers 1200, sous la forme Baions. La communauté est dotée d’un consulat en 1233,. Elle était la plus importante communauté de la viguerie de Sisteron,. Les deux églises et leurs revenus appartenaient à l’abbaye de l'Ile-Barbe de Lyon, dont la plus ancienne, l’église de Notre-Dame-de-Nazareth, était située dans le vallon de la Clastre, probablement site d’implantation haut-médiéval du village. La communauté était propriétaire des terres dites gastes, qui ailleurs appartenaient au seigneur. Ces terres faisaient l’objet d’une exploitation communautaire, souvent comme pâturage. À Bayons, elles sont concédées en culture contre une tasque équivalant à un huitième des récoltes. Les revenus de la communauté lui permettent de racheter progressivement tous les droits seigneuriaux avant 1789, dont le privilège concédé par les comtes de Provence interdisant le pacage des troupeaux étrangers (étrangers à la communauté) sur le territoire de Bayons. Les comtes de Provence prélevaient aussi un péage sur les troupeaux transhumants qui passaient par Bayons.
En 1300, une petite communauté juive était établie à Bayons, ce qui est une indication sur son rang de petit bourg rural à rayonnement limité. En 1348, la reine Jeanne, chassée de son royaume de Naples, dut se réfugier en Provence. Pour reconquérir ses États napolitains, elle vendit Avignon au pape pour 80 000 florins, et obtint au passage l'absolution pontificale qui la lavait de tout soupçon dans le meurtre de son premier époux André de Hongrie. Reconnaissante, elle offrit à Guillaume II Roger, frère du pape, le fief de Valernes, qui fut érigé en vicomté par lettres patentes en 1350. La nouvelle vicomté comprenait les communautés de Bayons, Vaumeilh, la Motte, Bellaffaire, Gigors, Lauzet, les Mées, Mézel, Entrevennes et le Castellet, avec leurs juridictions et dépendances.
En 1359, les habitants de Bayons font un procès à ceux de Seyne, revendiquant le privilège de ne pas payer le péage pour venir à la foire de la Saint-Michel de Seyne. Satisfaction leur est donnée, mais les habitants de Seyne gagnent en appel. Des fortifications sont construites au siècle, qui sont inspectées en 1403 par le viguier du vicomte de Valernes qui les fait réparer. Une autre fortification se trouvait au-dessus de Bédoin, sur la montagne appelée le Château : elle permettait de surveiller la route allant de Sisteron à Seyne.
Le 26 juillet 1492, des pluies diluviennes entraînent une crue dévastatrice du Sasse. Le Mardaric, le torrent qui passe à côté de Bayons, connait une lave torrentielle qui détruit le village de Bayons. Les hameaux de la Montahne (identifiés à ceux des Combes) et de Rouinon sont eux aussi touchés,. Le torrent de Fontainier cause également des dégâts aux terres cultivées. Quatre habitants sont tués. Le cheptel est aussi touché, avec une centaine de bêtes emportées par les eaux. Enfin, les sols ameublis par les pluies sont emportés, avec le blé mûr et les vignes dans les jours suivants. Selon les habitants, des rochers de 5 tonnes ont été déplacés par les torrents.
Esparron-la-Bâtie
Le village d’Esparron est cité dès 1200 (sous le nom de castrum Sparronis et Bastita). Il y avait deux communautés villageoises, et un seul fief tenu par un seigneur. Esparron-la-Bâtie est plus durement touchée par la crise du siècle (Peste noire et guerre de Cent Ans) que ses voisines, puisqu’elle passe de 74 feux en 1315 à 12 en 1471. En 1765, elle est peuplée de 205 habitants.
Les comtes de Provence prélevaient un péage sur les troupeaux transhumants qui passaient par Esparron-la-Bâtie, et les seigneurs sont les Morier ou Mourier du au siècle.
L’église paroissiale est fortement endommagée à la fin des guerres de religion. En 1641, les travaux n’ayant toujours pas été fait, le seigneur d’Esparron est condamné à payer les deux tiers des travaux, le tiers restant revenant au prieur.
Reynier
Reynier est signalé pour la première fois dans les chartes en 1232 (castrum de Rainieri),. La communauté compte 25 feux en 1471, et 218 habitants en 1765. Cette ancien fief des évêques de Gap passe aux d’Abon du .
Temps modernes
À partir du siècle, la seigneurie d’Astoin appartient successivement aux Turriers, aux Castellane, aux Boniface puis aux Hugues. À Esparron, les Pélissier succèdent aux Mourier au siècle.
Au La Roque et Corbières.
Révolution française
Au début de la Révolution française, la nouvelle de la prise de la Bastille est accueillie favorablement, mais provoque dans la population un phénomène de peur collective d’une éventuelle réaction aristocratique. Localement, la Grande Peur, venant de Tallard et appartenant au courant de la « peur du Mâconnais », atteint la région de La Motte le soir du 31 juillet 1789. Les consuls de la communauté villageoise sont prévenus qu’une troupe de 5 à 6 000 brigands se dirige vers la Haute-Provence après avoir pillé le Dauphiné. Les communautés de La Motte, Clamensane, Saint-Geniez, Authon, Curbans, Bayons et Claret constituent ensemble une troupe de 700 hommes armés. Elles mettent le marquis d’Hugues de Beaujeu à sa tête, qui décide de se porter au-devant du danger en allant surveiller les bacs sur la Durance.
Dès le 2 août, l’affolement retombe, les faits-divers à l’origine des rumeurs étant éclaircis. Mais un changement important a eu lieu : les communautés se sont armées, organisées pour se défendre et défendre leurs voisins. Un sentiment de solidarité est né à l’intérieur des communautés et entre communautés voisines, et les consuls décident de maintenir les gardes nationales. Aussitôt la peur retombée, les autorités recommandent toutefois de désarmer les ouvriers et les paysans sans terre, pour ne conserver que les propriétaires dans les gardes nationales.
Époque contemporaine
Le coup d'État du 2 décembre 1851 commis par Louis-Napoléon Bonaparte contre la Deuxième République provoque un soulèvement armé dans les Basses-Alpes, en défense de la Constitution. Après l’échec de l’insurrection, une sévère répression s’abat sur ceux qui se sont levés pour défendre la République, dont un habitant de Bayons.
Comme de nombreuses communes du département, Bayons se dote d’écoles bien avant les lois Jules Ferry : en 1863, elle compte déjà deux écoles dispensant une instruction primaire aux garçons, situées au village chef-lieu et à la Combe. Bien que la loi Falloux (1851) n’impose l’ouverture d’une école de filles qu’aux communes de plus de 800 habitants, Bayons, avec moins de 700 habitants en 1861, possède également une école pour les filles, que la commune ouvre une école de filles. La deuxième loi Duruy (1877) lui permet, grâce aux subventions de l’État, de construire à neuf l’école du village.
Les communes d’Astoin, Esparron-la-Bâtie et Reynier possédaient chacune une école de garçons en 1863, et aucune école de filles. Dans ces communes, ce n’est que les lois Ferry qui permettent de scolariser les filles.
Le hameau très isolé de Rouinon compte 41 habitants en 1886, et on y ouvre une école (jusqu’en 1911) et une boîte aux lettres (jusqu’en 1929). Cette petite communauté possédait aussi sa chapelle, sous la titulature de Saint-Joseph. À proximité du Rouinon, la chapelle du hameau du Forest-Lacour est détruite à la fin du siècle pour permettre le passage de la route : l’Église avait noté la baisse de sa fréquentation depuis plusieurs années.
La commune a abrité un maquis durant la Seconde Guerre mondiale, maquis installé dans le quartier de Tramalou, et constitué de Francs-tireurs partisans (FTP). Le 21 juillet 1944, profitant d’un déplacement de la garnison allemande de Sisteron, les FTP de Bayons ont effectué un raid sur la citadelle de Sisteron pour délivrer une cinquantaine de résistants détenus. Mais le 26 juillet 1944, les mêmes FTP sont surpris par la réaction allemande, qui utilise des mortiers, et leur fait 21 morts. Trois adolescents d’une ferme sont également tués. Un monument érigé en souvenir, situé sur un délaissé de la route de Turriers, rappelle cet épisode.
Depuis la Seconde Guerre mondiale
Jusqu’au milieu du siècle, la vigne était cultivée dans les communes d'Astoin, Bayons, Esparron-la-Bâtie et Reynier. Les vins produits, de qualité médiocre, était destiné uniquement à l’autoconsommation. Cette culture a depuis été abandonnée.
La commune de Bayons fusionne avec les communes d’Esparron-la-Bâtie, Astoin et Reynier en 1973.
- Jean Gagnepain, « La Préhistoire des Hautes Terres de Provence », in Annoville et Leeuw 2008, p. 43.
- Jean Gagnepain, « La Préhistoire des Hautes Terres de Provence », in Annoville et Leeuw 2008, p. 44.
- Jean Gagnepain, « La Préhistoire des Hautes Terres de Provence », in Annoville et Leeuw 2008, p. 45.
- Marc de Leeuw, « Bayons », in Annoville et Leeuw 2008, p. 107.
- Marc de Leeuw, « Bayons », in Annoville et Leeuw 2008, p. 114.
- Geneviève Xhayet, « Partisans et adversaires de Louis d'Anjou pendant la guerre de l'Union d'Aix », Provence historique, Fédération historique de Provence, lire en ligne).
- Marc de Leeuw, « Bayons », in Annoville et Leeuw 2008, p. 112.
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- Baratier, Duby et Hildesheimer 1969, p. 164.
- Marc de Leeuw, « Bayons », in Annoville et Leeuw 2008, p. 110.
- Marc de Leeuw, « Bayons », in Annoville et Leeuw 2008, p. 111.
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- Marc de Leeuw, « Bayons », in Annoville et Leeuw 2008, p. 106.
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incorrecte : aucun texte n’a été fourni pour les références nomméesTGF
- Baratier, Duby et Hildesheimer 1969, p. 174.
- Marc de Leeuw, « Bayons », in Annoville et Leeuw 2008, p. 119.
- Baratier, Duby et Hildesheimer 1992, p. 164.
- Marc de Leeuw, « Les voies de communication », in Annoville et Leeuw 2008, p. 58.
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incorrecte : aucun texte n’a été fourni pour les références nomméesgauvin
- Henri Joannet, Jean-Pierre Pinatel, « Arrestations-condamnations », 1851-Pour mémoire, Les Mées : Les Amis des Mées, 2001, p. 72.
- Jean-Christophe Labadie (ISBN ), p.9.
- Labadie 2013, p. 16.
- Labadie 2013, p. 18.
- Labadie 2013, p. 11.
- Marc de Leeuw, « Bayons », in Annoville et Leeuw 2008, p. 117.
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incorrecte : aucun texte n’a été fourni pour les références nomméesliberté
- André de Réparaz, « Terroirs perdus, terroirs constants, terroirs conquis : vigne et olivier en Haute-Provence lire en ligne).
- Réparaz 2007, p. 57.
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Héraldique
Blason | D'azur à une fasce d'argent chargée du mot BAYONS en caractères de sable surmontée d'une autre fasce d'argent et accompagnée en pointe de deux étoiles d'or. |
|
---|---|---|
Détails | Le statut officiel du blason reste à déterminer. |
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