Saint-Geniez
Localisation
Saint-Geniez : descriptif
- Saint-Geniez
Saint-Geniez, ou parfois Saint-Geniez-de-Dromon, est une commune française, située dans le département des Alpes-de-Haute-Provence en région Provence-Alpes-Côte d'Azur. Commune de contrastes, elle est à la fois grande en superficie (ayant fusionné avec une autre commune) et très petite en population
À la suite d'un fort exode rural, elle a vu sa population divisée par 10 du XIXe siècle aux années 1970, et peine à retrouver une dynamique (école fermée) ; les activités sont agricoles et touristiques
Elle présente un relief accidenté avec une altitude variant de plus de 1 000 m au sein du territoire (Robert Bailly parle de « reliefs wagnériens »)
Elle fait partie de la réserve naturelle géologique de Haute-Provence : on peut y observer de nombreux fossiles
Sa chapelle Notre-Dame de Dromon est signalée pour sa crypte et comme site possible de l’antique Théopolis de Dardanus. Le nom des habitants de Saint-Geniez est Saint-Genais,.
Géographie
Les communes limitrophes de Saint-Geniez sont Valavoire, Châteaufort, Authon, Le Castellard-Mélan, Entrepierres et Valernes.
La commune est située dans la partie nord des Préalpes de Digne, au nord-est de Sisteron et au nord-ouest de Digne-les-Bains.
Géologie
Le territoire fait partie de la réserve naturelle géologique de Haute-Provence. Il se situe en limite de la nappe de Digne, immédiatement à l'ouest du lobe de Valavoire. Il s'agit d'une nappe de charriage, c'est-à-dire d'une dalle épaisse de près de 5 000 Oligocène et la fin de la formation des Alpes. Les lobes (ou écaille) correspondent à la bordure découpée à l'ouest de la nappe. À l'ouest, on retrouve des formations calcaires provençales du Jurassique supérieur et du Crétacé inférieur (roches sédimentaires issues d'un ancien océan alpin). On trouve différents fossiles dans ces roches : échinodermes, mollusques bivalves, mollusques céphalopodes, brachiopodes, mollusques ammonoïdes.
Une mine de plomb qui était exploitée est aujourd'hui abandonnée. On note également la présence d'une ancienne carrière.
Topographie
Le village est à une altitude de 1 100 . Le territoire varie de 637 ravins (ravin de Saint-Symphorien, ravin du Prayas, ravin de Terre-Basse...), vallées étroites (défilé de Pierre-Écrite) et rochers (rocher de Dromont).
L'ensemble est boisé par la forêt domaniale du Vanson à l'ouest et à l'est ; le nord présente également quelques boisements : bois d'Eygrières, Bois de Clamoussier. Au total, la commune compte 1 241 .
Hydrographie
La commune est traversée par le Riou de Jabron et le Vançon (ou Vanson), affluents de la Durance.
Transports
L’autoroute A 51 passe à l'ouest à moins de 10 kilomètres de la commune, dans la vallée de la Durance ; elle va vers Gap au nord et Aix-en-Provence au sud. La départementale RD 3 traverse la commune d'est en ouest (d'Authon à Entrepierres, puis vers Sisteron). Le GR 6 (GR de Pays de la grande traversée des Préalpes, qui traverse la France jusqu'en Aquitaine) passe au sud de la commune, ainsi qu'un chemin de petite randonnée.
Une gare ferroviaire desservie par les TER (Marseille-Briançon) se situe à Sisteron, ainsi qu'une gare routière.
L’aérodrome de Sisteron-Vaumeilh se situe à quelques kilomètres au nord-ouest, sur la commune de Vaumeilh.
Climat
En 2010, le climat de la commune est de type climat des marges montargnardes, selon une étude du Centre national de la recherche scientifique s'appuyant sur une série de données couvrant la période 1971-2000. En 2020, Météo-France publie une typologie des climats de la France métropolitaine dans laquelle la commune est exposée à un climat de montagne ou de marges de montagne et est dans la région climatique Alpes du sud, caractérisée par une pluviométrie annuelle de 850 à 1 000 .
Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 8,9 amplitude thermique annuelle de 16,3 . Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique de Météo-France la plus proche, « Sisteron », sur la commune de Sisteron à 10 vol d'oiseau, est de 12,1 °C et le cumul annuel moyen de précipitations est de 835,0 mm. La température maximale relevée sur cette station est de 41 ,,.
Les paramètres climatiques de la commune ont été estimés pour le milieu du siècle (2041-2070) selon différents scénarios d'émission de gaz à effet de serre à partir des nouvelles projections climatiques de référence DRIAS-2020. Ils sont consultables sur un site dédié publié par Météo-France en novembre 2022.
Risques majeurs
Aucune des 200 communes du département n'est en zone de risque sismique nul. Le canton de Sisteron auquel appartient Saint-Geniez est en zone 1b (sismicité faible) selon la classification déterministe de 1991, basée sur les séismes historiques, et en zone 4 (risque moyen) selon la classification probabiliste EC8 de 2011. La commune de Saint-Geniez est également exposée à trois autres risques naturels :
- feu de forêt,
- inondation (dans la vallée de la Bléone),
- mouvement de terrain : le sud de la commune est concerné par un aléa moyen à fort.
La commune de Saint-Geniez n’est exposée à aucun des risques d’origine technologique recensés par la préfecture et aucun plan de prévention des risques naturels prévisibles (PPR) n’existe pour la commune ; le Dicrim n’existe pas non plus.
Le tremblement de terre du , dont l’épicentre était situé à Laragne, a été fortement ressenti dans la commune. Il a dépassé une intensité macro-sismique ressentie de VII sur l’échelle MSK (dégâts sur les maisons),.
Hameaux
Le territoire communal compte de nombreux hameaux :
- Abros (ancienne paroisse, au sud) ;
- Chabert, à l'est ;
- Chardavon (ancienne commune), à l'ouest. Il est situé dans un bassin isolé, entre les massifs d’Aigue-Champs au sud et de Gache au nord ;
- Dromon ;
- les Bellets ;
- la Pène ;
- le Roucas Blanc (ancienne paroisse) ;
- Saurines ou Sorine depuis le début du siècle ;
- Terre Basse.
- Territoire de la Réserve Naturelle Géologique de Haute-Provence sur le site de celle-ci.
- Carte géologique de la France au 1:1 000 000
- Maurice Gidon, La Nappe de Digne et les structures connexes.
- Dominique Bidon, Les fossiles sur le territoire de Saint-Geniez de Dromon, publié le 24 juillet 2009
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- Dossier départemental sur les risques majeurs 2008, p. 37.
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Toponymie
Le nom du village apparaît pour la première fois en 1030 (ecclesia Beati Genesii), il est nommé d’après saint Genès d'Arles ou Genès de la Colonne (Genesius en latin), Sant Genesio sous sa forme occitane, qui a été francisée par la suite,. Il est également appelé Saint-Geniez-de-Dromon (Sanctus Genesius Dromone, XIe siècle).
Saint-Geniez se nomme Sant Giniés en occitan vivaro-alpin.
Le nom du hameau d’Abros, dans la vallée du Vançon, vient du mot gaulois broga, champ, ou limite.
- , Toponymie générale de la France : étymologie de 35 000 noms de lieux, lire en ligne)., § 28401, p 1617-1618
- , Toponymie provençale, Éditions Sud-Ouest, ISBN ), p. 60..
- Fénié et Fénié 2002, p. 21.
Histoire
Antiquité
Dans l’Antiquité, les territoires des communes de Chardavon et de Saint-Geniez font partie de celui des Sogiontiques (Sogiontii), dont le territoire s’étend du sud des Baronnies à la Durance, et recouvre une partie du massif des Monges. Les Sogiontiques sont fédérés aux Voconces, et après la conquête romaine, ils sont rattachés avec eux à la province romaine de Narbonnaise. Au siècle, ils sont détachés des Voconces et forment une civitas distincte, avec pour capitale Segustero (Sisteron).
Chardavon, isolé dans un vallon accessible uniquement par le défilé de Pierre-Écrite, recèle plusieurs traces d’occupation ancienne, depuis le Néolithique et l’âge du bronze. Le territoire était habité sous le Haut-Empire romain, comme l’attestent les découvertes de surface (aucune fouille entreprise). Chardavon est un des emplacements avancés pour la cité de Théopolis fondée par Dardanus, un préfet du prétoire du Bas-Empire romain, le site étant isolé et protégé par les montagnes.
Certains croient, sans la moindre preuve, qu'une agglomération gallo-romaine se situe à Dromon.
Moyen Âge
Le rocher de Dromon (1 285 château fort à partir du siècle : auparavant, il avait été occupé au Néolithique. Quand le château est détruit, le village se déplace sur son site actuel. L’évêque de Gap donne l’église de Saint-Geniez, avec les revenus afférents, à l’abbaye Saint-Victor de Marseille au siècle. L’abbaye est de plus seigneur du lieu jusqu’au siècle ; les Gombert lui succèdent jusqu’à la Révolution.
Lors de la crise ouverte par la mort de la reine , Jame Gombert, seigneur de Beaudument et Dromon, soutient Charles de Duras contre d'Anjou. Le ralliement de Sisteron à la cause angevine, en 1386, entraîne son changement d’engagement, et il prête hommage au jeune duc d’Anjou, Louis II, le .
Le village est déserté au siècle, après la peste noire et les destructions liées à la guerre de Cent Ans. Les communautés de Dromon, qui comptait 78 feux au dénombrement de 1315, et de Saint-Geniez (12 feux) fusionnent à la fin du siècle.
L’abbaye Saint-Victor cède l’église paroissiale au chapitre de Notre-Dame-des-Doms d’Avignon au siècle.
Le village de Chardavon est signalé dans les chartes au début du siècle, une trentaine d’années avant qu’une prévôté de chanoines réguliers s’y installe pour y fonder l’abbaye Notre-Dame-et-Saint-Jean-Baptiste. Celle-ci prospère, et compte à son apogée 18 églises sous sa dépendance dans le diocèse de Gap (21 selon Daniel Thiery). Le couvent est détruit par une bande de routiers en 1385, et les chanoines s’installent à Saint-Marcel de la Baume-lès-Sisteron,. Les habitants du village restent sur place après le départ des chanoines (54 habitants en 1765).
Une autre communauté, celle de la Penne, signalée en 1030, comptait 20 feux en 1315. Elle aussi est ravagée aux et siècles et complètement désertée.
Époque moderne
L’église Saint-Geniez est saccagée pendant les guerres de religion.
Une société par actions tente d’exploiter des mines de plomb en 1602, mais elles sont peu rentables ; une autre tentative a lieu en 1614, sans plus de succès.
Révolution française et Empire
Au début de la Révolution française, la nouvelle de la prise de la Bastille est accueillie favorablement, mais provoque un phénomène de peur collective d’une réaction aristocratique. Localement, la Grande Peur, venant de Tallard et appartenant au courant de la « peur du Mâconnais », atteint Seyne dans la nuit du . Les consuls de Seyne préviennent ensuite les communautés de la viguerie, dont Saint-Geniez et Chardavon, qu’une troupe de 5 à 6 000 brigands se dirige vers la Haute-Provence après avoir pillé le Dauphiné. Le août, les habitants de Chardavon se réfugient derrière les murs de la place forte de Seyne avec leurs meubles et leur bétail, et les hommes y reçoivent des armes tirées de l’arsenal de la citadelle. Les communautés de La Motte, Clamensane, Saint-Geniez, Authon, Curbans, Bayons et Claret constituent ensemble une troupe de 700 hommes armés. Elles mettent le marquis d’Hugues de Beaujeu à sa tête, qui décide de se porter au-devant du danger en allant surveiller les bacs sur la Durance.
Dès le , l’affolement retombe, les faits-divers à l’origine des rumeurs étant éclaircis. Mais un changement important a eu lieu : les communautés se sont armées, organisées pour se défendre et défendre leurs voisins. Un sentiment de solidarité est né à l’intérieur des communautés et entre communautés voisines, et les consuls décident de maintenir les gardes nationales. Aussitôt la peur retombée, les autorités recommandent toutefois de désarmer les ouvriers et les paysans sans terre, pour ne conserver que les propriétaires dans les gardes nationales.
À l’été 1790, une émeute envahit le château et le met à sac : les deux tours du château sont abattues et l’incendie est évité de peu.
La société patriotique de Saint-Geniez est créée après la fin de 1792. Pour suivre le décret de la Convention du 25 vendémiaire an II invitant les communes ayant des noms pouvant rappeler les souvenirs de la royauté, de la féodalité ou des superstitions, à les remplacer par d'autres dénominations, la commune change de nom pour Dromont, d’après le nom d’une montagne (d’où le t en référence au rocher). En 1793, le château est mis aux enchères pour démolition.
En 1810, le vallon de l’Aigue est creusé au pied de la montagne de Trenon et de la Barre Rousse, pour détourner les eaux qui coulaient de ces montagnes, emportaient les terres cultivables et inondaient le village.
Des mines de plomb ont existé à Chardavon. Jugées anciennes, ces galeries sont appelées mines sarrasines. Même si on ne peut les dater aussi loin, on peut attester leur exploitation au siècle. La mine de plomb de Saurine (actuel lieu-dit de Sorine) du seigneur est comblée dès qu’il émigre à la Révolution. Son exploitation est relancée par son épouse, Madame de Commandaire, à partir de 1811. Les gisements exploités débutent aux hameaux de Naux et Seaurin, et occupent une superficie de 13 hectares. Les treize veines de baryte sulfaté ont une épaisseur de 20 kg. La production de minerai, l’alquifoux, atteint 25 quintaux par mois. Il est transporté brut à dos de mulets vers Sisteron, Avignon et Toulon. En 1814, les filles de guerres napoléoniennes se terminent avec Waterloo (1815), avec elles prend fin le Blocus continental et la rentabilité de l’alquifoux de Saint-Geniez chute. Le sire de Commandaire revient d’émigration et les mines lui sont dévolues en 1821, la production ayant chuté à 100 quintaux annuels. Ayant combattu dans les armées anglaises contre la France, il perçoit une pension versé par le Royaume-Uni, et abandonne les mines. Elles ne furent pas remise en service, malgré de très nombreux projets formulés entre les années 1820 et les années 1940,.
Époque contemporaine
Entre 1820 et 1874, trois moulins sont construits subitement à Saint-Geniez, en partie par rivalité avec Authon, pour faire de la farine et de l’huile de noix.
Le coup d'État du 2 décembre 1851 commis par Louis-Napoléon Bonaparte contre la Deuxième République provoque un soulèvement armé dans les Basses-Alpes, en défense de la Constitution. Après l’échec de l’insurrection, une sévère répression poursuit ceux qui se sont levés pour défendre la République : 5 habitants de Saint-Geniez sont traduits devant la commission mixte.
La commune absorbe celle de Chardavon en 1859.
Comme de nombreuses communes du département, Saint-Geniez se dote d’écoles bien avant les lois Jules Ferry : en 1863, elle compte déjà deux écoles dispensant une instruction primaire aux garçons (au village chef-lieu et à Abros). Bien que la loi Falloux (1851) n’impose l’ouverture d’une école de filles qu’aux communes de plus de 800 habitants, les filles de Saint-Geniez sont déjà scolarisées dans les années 1860.
La commune subit un important exode rural des années 1870 à 1975. Elle est également touchée par les épisodes mortels régionaux ou nationaux : en 1884, la population communale subit une épidémie de choléra. Elle cause 3 morts. Une partie des hommes appelés au front meurent durant la Première Guerre mondiale. Au cours de la Seconde Guerre mondiale, le département est occupé par l'Italie de à , puis par l'Allemagne nazie jusqu'en . À cette date, la ville voisine de Sisteron est bombardée par les alliés dans le cadre du débarquement de Provence. La libération se fait très rapidement après le débarquement.
Légende
Une ancienne légende raconte que le partage des fiefs de la vallée du Haut-Vançon s’est fait sur le pointu de Serette. Quatre seigneurs ont écarté les bras en se tournant le dos, ce qui était contenu entre leurs bras devenait leur fief. Les fiefs d’Entrepierres, Vilhosc, Saint-Geniez et Authon naquirent ainsi.
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- Géraldine Bérard, Carte archéologique des Alpes-de-Haute-Provence, Paris, Académie des Inscriptions et Belles-Lettres, , p.405..
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- Sous la direction d'Édouard Baratier, Georges Duby et Ernest Hildesheimer, Atlas historique. Provence, Comtat Venaissin, principauté d’Orange, comté de Nice, principauté de Monaco, Paris, Librairie Armand Colin, (BNF 35450017), p. 195.
- Geneviève Xhayet, « Partisans et adversaires de Louis d'Anjou pendant la guerre de l'Union d'Aix », Provence historique, Fédération historique de Provence, volume 40, no 162, « Autour de la guerre de l'Union d'Aix », 1990, p. 422.
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- Baratier, Duby et Hildesheimer 1969, p. 170.
- Baratier, Duby et Hildesheimer 1969, carte 72.
- Joseph Billioud, « Les mines de plomb des Basses-Alpes du XVIe au XIXe siècle », Provence historique, lire en ligne).
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incorrecte : aucun texte n’a été fourni pour les références nomméeslombard
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- Jean-Christophe Labadie (ISBN ), p.9.
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- Magnaudeix 2004, p. 26.
Héraldique
Blason | De gueules à une fasce d'argent, chargée du mot ST-GENIEZ de sable et accompagnée de trois croisettes pattées d'or. |
|
---|---|---|
Détails | Le statut officiel du blason reste à déterminer. |
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