Montauban
Localisation
Montauban : descriptif
- Montauban
Montauban est une commune française située dans le département de Tarn-et-Garonne, dont elle est le chef-lieu, en région Occitanie
En 2021, sa population était de 61 919 habitants, faisant de Montauban, dont les habitants sont appelés Montalbanais ou Montalbanaises, la commune la plus peuplée du Tarn-et-Garonne, celle de son unité urbaine de 80 960 habitants et celle de la communauté d'agglomération du Grand Montauban, dont elle est le siège, de 79 304 habitants. Exposée à un climat océanique altéré, elle est arrosée par l'Aveyron et le Tarn, ainsi que par de nombreux petits ruisseaux
La commune a un patrimoine naturel remarquable : un site Natura 2000 (les « vallées du Tarn, de l'Aveyron, du Viaur, de l'Agout et du Gijou »), un espace protégé (le « cours de la Garonne, de l'Aveyron, du Viaur et du Tarn ») et quatre zones naturelles d'intérêt écologique, faunistique et floristique. Sur le plan historique et culturel, Montauban se trouve dans le Pays Montalbanais, c'est-à -dire la partie méridionale du Quercy, province traditionnelle issue de la cité gallo-romaine des Cadurques, dont la ville principale était Cahors
Elle fait aussi partie des pays anciennement occitanophones, à la limite entre le Languedoc et la Gascogne. Le site de Montauban n'est occupé de façon continue qu'à partir du IXe siècle, avec l'implantation de l'abbaye bénédictine de Montauriol
La ville de Montauban est fondée en 1144 par le comte de Toulouse Alphonse Jourdain
Cette bastide connait un grand succès et devient rapidement une ville importante entre Toulouse et Cahors, promue siège épiscopal en 1317, alors que les diocèses de Cahors et de Toulouse existent depuis la fin de l'Antiquité
Au XVIe siècle, la Réforme protestante touche fortement la population et Montauban devient un bastion du calvinisme français, avec La Rochelle, Nîmes et Saumur
En 1629, elle est la dernière place de sûreté protestante à faire sa soumission au pouvoir royal, après avoir résisté au siège des troupes royales en 1621 (épisode historique connu sous le nom des « Quatre Cents Coups »). En 1635, elle devient le siège d'une généralité et connait une certaine prospérité au XVIIIe siècle
En 1790, au début de la Révolution française, elle devient simplement chef-lieu d'un district du département du Lot (d'arrondissement à partir de 1800) et ce n'est qu'en 1808, sous le Premier Empire, qu'elle devient chef-lieu d'un département nouvellement créé
La commune est le lieu de naissance de plusieurs personnalités : le peintre Jean-Auguste-Dominique Ingres, l'un des plus grands du XIXe siècle (la ville est d'ailleurs surnommée « la Cité d'Ingres ») ; le sculpteur Antoine Bourdelle ; la femme de lettres et femme politique féministe Olympe de Gouges (1748-1793) , le conventionnel et membre du Comité de salut public André Jeanbon Saint-André (1749-1813) qui a notamment contribué à l'adoption du drapeau français sous sa forme actuelle ; le général d'Empire Jean-Pierre Doumerc (1765-1847). Hébergeant depuis plusieurs décennies le 17e régiment du génie parachutiste (quartier Doumerc), Montauban est frappée en 2012 par les attentats perpétrés par le criminel djihadiste Merah contre trois soldats de ce régiment, prélude à son attaque contre une école juive de Toulouse quelques jours plus tard.
Géographie
Situation
La commune de Montauban est située au centre du Tarn-et-Garonne, sur l'axe de communication reliant la mer Méditerranée et l'océan Atlantique par le seuil de Naurouze.
Par rapport à des points géographiques notables, elle se situe à 177 kilomètres du pic d'Aneto (3 404 mètres), point culminant des Pyrénées, 215 kilomètres de la mer Méditerranée (Gruissan dans l'Aude), 287 kilomètres de l'océan Atlantique (Capbreton dans les Landes).
Elle se trouve à 55 km au nord de Toulouse, 215 km au sud-est de Bordeaux, 626 km au sud de Paris et 236 kilomètres d'Andorre.
Communes limitrophes
Montauban est limitrophe de quatorze communes.
Relief et hydrographie
Le territoire de la commune se présente comme une vaste plaine découpée en terrasses par les plaines alluviales du Tarn, de l’Aveyron, et du Tescou. Un réseau hydrographique secondaire vient à son tour former de nombreux vallons. Le paysage a été façonné par les mouvements de ce réseau hydrographique. La présence d’alluvions (dépôts de sédiments charriés par un cours d’eau) sur une large partie du territoire de la commune atteste de ce phénomène. L’altitude varie entre 75 et 80 mètres pour les points les plus bas de la commune (aux abords des lits mineurs du Tarn et de l’Aveyron), et entre 180 à 210 mètres pour les points les plus hauts, situés sur les plateaux. Vers le sud par temps clair, la chaîne de montagnes pyrénéenne est visible.
La commune est dans le bassin versant de la Garonne, au sein du bassin hydrographique Adour-Garonne. Elle est drainée par l'Aveyron, le Tarn, le Tescou, le canal de Montech, le Grand Mortarieu, le ruisseau de Frézal, le ruisseau de l'Angle, le ruisseau de la Tauge, le Petit Mortarieu, le ruisseau de Dagran, le ruisseau de Gesse, le ruisseau de Laffitte, le ruisseau de la Garrigue, le ruisseau de Miroulet, constituant un réseau hydrographique de 181 ,.
L'Aveyron, d'une longueur totale de 291 Sévérac d'Aveyron et s'écoule d'est en ouest. Il traverse la commune et se jette dans le Tarn à Barry-d'Islemade, après avoir traversé 60 communes.
Le Tarn, d'une longueur totale de 380 Pont de Montvert - Sud Mont Lozère et s'écoule d'est en ouest. Il traverse la commune et se jette dans la Garonne à Saint-Nicolas-de-la-Grave, après avoir traversé 98 communes.
Le Tescou, d'une longueur totale de 48,8 Castelnau-de-Montmiral et s'écoule d'est en ouest. Il traverse la commune et se jette dans le Tarn sur le territoire communal de Montauban, après avoir traversé 13 communes.
Le canal de Montech, d'une longueur totale de 10,9 Montech et s'écoule du sud-ouest vers le nord-ouest. Il se jette dans le Tarn sur le territoire communal, après avoir traversé 3 communes.
Le Grand Mortarieu, d'une longueur totale de 19,3 Aveyron à Villemade.
Le ruisseau de Frézal, d'une longueur totale de 11,3 Aveyron sur le territoire communal.
Le ruisseau de l'Angle, d'une longueur totale de 12,4 Génébrières et s'écoule du sud vers le nord. Il traverse la commune et se jette dans le ruisseau de la Tauge à Saint-Étienne-de-Tulmont, après avoir traversé 5 communes.
Le ruisseau de la Tauge, d'une longueur totale de 19,5 Monclar-de-Quercy et s'écoule du sud-est vers le nord-ouest. Il traverse la commune et se jette dans l'Aveyron à Lamothe-Capdeville, après avoir traversé 7 communes.
L'inondation séculaire de mars 1930
Du au , Montauban a connu une importante inondation. Le Tarn est monté jusqu'à 11,49 inondation du siècle ». Aujourd'hui, la ville a pris d'importantes mesures face aux inondations en s'équipant[Quand ?] de murs de 6 à 8 mètres de haut, avec des portes anti-crues pour éviter d'inonder le centre-ville exposé aux inondations. Elles ont servi pour la première fois le lors d'une crue du Tarn où l'eau est montée jusqu'à 7,09 .
Climat
Vue d'ensemble
En 2010, le climat de la commune est de type climat du Bassin du Sud-Ouest, selon une étude du Centre national de la recherche scientifique s'appuyant sur une série de données couvrant la période 1971-2000. En 2020, Météo-France publie une typologie des climats de la France métropolitaine dans laquelle la commune est exposée à un climat océanique altéré et est dans la région climatique Aquitaine, Gascogne, caractérisée par une pluviométrie abondante au printemps, modérée en automne, un faible ensoleillement au printemps, un été chaud (19,5 .
Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 13,3 amplitude thermique annuelle de 15,5 . Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique installée sur la commune est de 13,9 °C et le cumul annuel moyen de précipitations est de 710,2 mm. La température maximale relevée sur cette station est de 42,6 ,,.
Mois | jan. | fév. | mars | avril | mai | juin | jui. | août | sep. | oct. | nov. | déc. | année |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|
Température minimale moyenne (°C) | 2,2 | 2 | 4,7 | 7,3 | 10,9 | 14,5 | 16,5 | 16,3 | 12,7 | 9,7 | 5,4 | 2,7 | 8,7 |
Température moyenne (°C) | 5,9 | 6,8 | 10,2 | 12,8 | 16,5 | 20,2 | 22,4 | 22,5 | 18,8 | 14,9 | 9,5 | 6,4 | 13,9 |
Température maximale moyenne (°C) | 9,7 | 11,6 | 15,6 | 18,3 | 22,1 | 25,9 | 28,3 | 28,6 | 24,9 | 20 | 13,6 | 10,2 | 19,1 |
Record de froid (°C) date du record |
−20 16.01.1985 |
−18 04.02.1963 |
−9,3 01.03.05 |
−2,8 03.04.22 |
−1 01.05.1960 |
5,8 08.06.1972 |
6 08.07.1978 |
5,8 30.08.1986 |
1 22.09.1977 |
−3,2 25.10.03 |
−8,4 18.11.07 |
−10,6 25.12.01 |
−20 1985 |
Record de chaleur (°C) date du record |
18,5 25.01.1995 |
25 27.02.19 |
27,8 25.03.1981 |
30,3 30.04.05 |
33,5 30.05.01 |
40 27.06.19 |
40,1 23.07.19 |
42,6 24.08.23 |
36,1 03.09.05 |
34,2 01.10.23 |
24,8 02.11.11 |
19,4 05.12.06 |
42,6 2023 |
Ensoleillement (h) | 83,5 | 119,9 | 176 | 189,8 | 220,5 | 242,5 | 270,1 | 259,5 | 213,8 | 154,3 | 93,1 | 80,7 | 2 103,8 |
Précipitations (mm) | 58,2 | 44,4 | 51 | 74,6 | 71,9 | 68,1 | 47,4 | 55,8 | 56,1 | 58,7 | 63,2 | 60,8 | 710,2 |
Diagramme climatique | |||||||||||
J | F | M | A | M | J | J | A | S | O | N | D |
9,7 2,2 58,2 | 11,6 2 44,4 | 15,6 4,7 51 | 18,3 7,3 74,6 | 22,1 10,9 71,9 | 25,9 14,5 68,1 | 28,3 16,5 47,4 | 28,6 16,3 55,8 | 24,9 12,7 56,1 | 20 9,7 58,7 | 13,6 5,4 63,2 | 10,2 2,7 60,8 |
Moyennes : • Temp. maxi et mini °C • Précipitation mm |
Les paramètres climatiques de la commune ont été estimés pour le milieu du siècle (2041-2070) selon différents scénarios d'émission de gaz à effet de serre à partir des nouvelles projections climatiques de référence DRIAS-2020. Ils sont consultables sur un site dédié publié par Météo-France en novembre 2022.
- Carte IGN sous Géoportail
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- « » [PDF], sur draaf.occitanie.agriculture.gouv.fr (consulté le ).
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- Daniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale », Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography, ISSN 1278-3366, DOI 10.4000/cybergeo.23155, lire en ligne, consulté le )
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Histoire
Le site de fondation de la ville est délimité sur trois côtés par des cours d'eau : le Tarn à l'ouest, le Tescou au sud-ouest (jusqu'au confluent avec le Tarn) et le ruisseau de la Garrigue (ou Mandoune) au nord-est (jusqu'au confluent avec cette même rivière).
Le site de Montauban durant la Préhistoire et l'Antiquité
Préhistoire et protohistoire gauloise
L'occupation du site aux époques de la Préhistoire et de l'Antiquité préromaine n'a pas laissé beaucoup de traces archéologiques.
Période de la Gaule romaine
Après la conquête par Rome de la Gaule narbonnaise, achevée en -120, le site de Montauban fait sans doute partie de la cité indépendante des Cadurques (chef-lieu : Cahors), mais il est proche de la limite avec la cité des Volques Tectosages (chef-lieu : Toulouse), qui fait partie de la Narbonnaise (chef-lieu : Narbonne). Comme tout le reste de la Gaule, les Cadurques sont conquis par Jules César entre -58 et -51.
La période romaine ne laisse pas non plus de traces importantes à Montauban. C'est à une dizaine de kilomètres au nord que se trouvent les vestiges du vicus cadurque de Cossa, mentionnée sur la carte de Peutinger, à 77 km de Toulouse et 44 kilomètres de Cahors. Mais elle cesse d'exister comme centre urbain à une époque inconnue de la fin de l'Antiquité ou du haut Moyen Âge (il existe aujourd'hui un village appelé Cos, dans la commune de Lamothe-Capdeville, ainsi qu'une commune L'Honor-de-Cos) et son existence est totalement ignorée au Moyen Âge et même plus tard.
La grande voie romaine allant de Narbonne et Toulouse à Bordeaux, la via Aquitania, reprise ensuite par la RN 113 (aujourd'hui RD 813 en Tarn-et-Garonne), passait sur la rive droite de la Garonne par les sites de Montech et de Castelsarrasin, franchissant le Tarn à Moissac, passant donc à quelques kilomètres au sud-ouest du site de Montauban.
Haut Moyen Âge : l'abbaye de Montauriol (première moitié du | ]
La première implantation importante date de l'époque carolingienne, lorsqu'une une abbaye bénédictine est établie sur une hauteur surplombant le Tescou, à environ un kilomètre au sud-est de l'actuelle place Nationale. Fondée vers 820-830, sous le règne de Louis le Pieux, elle est d'abord nommée Saint-Martin, puis à partir de la fin du Saint-Théodard (Sanctus Audardus), mais elle est aussi couramment appelée abbaye de Montauriol.
Dès cette époque, un premier noyau de peuplement se forme autour de l'abbaye : le village de Montauriol (Mons Aureolus), qui a été absorbé par la ville de Montauban, mais dont le nom reste présent dans la toponymie (boulevard de Montauriol et château de Montauriol).
Fondation de Montauban (1144)
En octobre 1144, le comte de Toulouse Alphonse Jourdain, de la dynastie des Raimondins, fonde près de l'abbaye de Montauriol une ville nouvelle souvent considérée[réf. nécessaire] comme une des premières bastides du Sud-Ouest de la France.
Le comte lui donne un nom qui est en latin Mons Albanus (« mont Blanc » ou « mont des Saules »), nom qui fait écho au nom de l'abbaye (Mons Aureolus, « mont Doré »).
Le plan de la ville est de type hippodamien (ou orthogonal) avec les rues qui se croisent à angle droit et rejoignent le centre constitué par une place centrale rectangulaire, aujourd'hui représentée par l'actuelle place Nationale et la place annexe où se trouve l'église. Ce plan caractérise toutes les bastides construites par la suite.
La ville est dotée d'une charte de fondation qui définit les devoirs et les droits du comte et des habitants de la ville, dont, dans le système féodal en vigueur à cette époque, le comte de Toulouse est le seigneur héréditaire.
Moyen Âge
Prospérité du | ]
La ville nouvelle est une réussite : sa population croît de façon spectaculaire[réf. nécessaire], connaissant un essor commercial dès le siècle[réf. nécessaire].
Située dans l'aire du catharisme, Montauban reste fidèle au comte de Toulouse à l'époque de la croisade des albigeois (1209-1229), remportée par le roi de France Louis IX sur le comte de Toulouse Raymond VII : le traité de Meaux-Paris met fin à la puissance de la maison de Toulouse et prépare l'intégration du comté dans le domaine royal, réalisée à la suite du mariage (1241) resté sans descendance de la dernière héritière, Jeanne de Toulouse, avec le frère de Louis IX, Alphonse de Poitiers.
La seconde moitié du siècle et le début du église Saint-Jacques est achevée en 1280 et le pont Vieux est bâti de 1304 à 1335, équipé de deux tours de défense à ses extrémités et d'une chapelle en son centre.
En 1317, le pape Jean XXII (Jacques Duèze, ancien évêque de Cahors dont il est originaire), crée le diocèse de Montauban, émancipant définitivement la ville de l'espace d'influence de l'abbaye de Moissac[réf. nécessaire].
Période de la guerre de Cent Ans (1337-1453)
Mais la suite du guerre de Cent Ans (1337-1453), qui oppose les rois de France de la maison de Valois aux rois d'Angleterre qui sont aussi ducs d'Aquitaine et tiennent donc plusieurs villes du Sud-Ouest, notamment Bordeaux et Bayonne. À quoi s'ajoutent la catastrophique épidémie de peste noire de 1348 et, moins durement ressenti, le début du petit Âge glaciaire.
La ville est occupée quelques années par les troupes anglaises du « Prince Noir », Édouard de Woodstock, prince de Galles et lieutenant d'Édouard III dans le duché d'Aquitaine, qui remporte en 1356 la bataille de Poitiers, faisant prisonnier le roi Jean le Bon. Il fait construire un château[réf. nécessaire] sur les rives du Tarn.
L'occupation anglaise prend fin en 1368.[réf. nécessaire] De cette période, Montauban conserve le souvenir à travers la salle du Prince Noir aux immenses voûtes à croisée d'ogives dans l'actuel musée Ingres-Bourdelle.
En 1453, les troupes de Charles VII prennent définitivement Bordeaux, chassant les derniers représentants du roi d'Angleterre en Aquitaine. Le duché d'Aquitaine, couramment appelé duché de Guyenne, est dévolu par Louis XI à son frère Charles de France (1446-1472). À la mort de Charles, le duché revient au roi, qui en confirme les privilèges de la ville par lettres patentes.
Montauban et la Réforme
Débuts du protestantisme à Montauban
Dans les années 1530 et suivantes, la population de Montauban se convertit au protestantisme, et devient une des capitales du protestantisme français avec La Rochelle puis devient entièrement huguenote au début des guerres de religion. En 1559, la messe pour la mort d’Henri II n’est dite qu’au bout de huit mois. D'après Théodore de Bèze, c'est en 1560 que les réunions de protestants pour y faire des prières et chanter des psaumes ont commencé dans une maison. En janvier 1561, le culte protestant est public ; au mois d’août, les moines catholiques sont dans l’impossibilité de prêcher. L’évêque est chassé, et tous les consuls de la ville sont protestants.
Période des guerres de religion (1562-1598)
En 1562, lors de la première guerre de religion, Montauban résiste à trois tentatives de siège de Blaise de Monluc. Les églises ne sont rendues aux catholiques, en 1563, que sous la menace. Aussi, quand Charles IX fait son tour de France royal (1564-1566), accompagné de la Cour et des Grands du royaume – son frère le duc d’Anjou, futur Henri III, qui y fait de fréquents séjours et les cardinaux de Bourbon et de Lorraine –, il est exigé que les Montalbanais rasent leurs fortifications pour accueillir le roi. Après négociations, ce démantèlement est accepté et le roi fait son entrée le . Il est accueilli dans la liesse. Si l’évêque Jacques II des Prés-Montpezat peut revenir, il ne reste pas.
En 1570, la paix de Saint-Germain, signée entre le roi Charles IX et l’amiral Gaspard de Coligny, octroie aux protestants quatre places fortes : La Rochelle, Cognac, Montauban et La Charité-sur-Loire. Une nouvelle enceinte est construite.
En 1595, il y a deux temples et trois pasteurs à Montauban. Un premier temple est construit en 1565 qui a été démoli en 1615 pour construire le Grand temple de Montauban ou Temple neuf à l'emplacement de la chapelle de Lautier de l'hôpital Saint-Jacques suivant les plans de Pierre Belleville, architecte de Toulouse. Sa construction a été terminée avant le . L'ameublement du temple n'a été fait qu'en . Un second temple existait à Montauban, appelé Temple de l'École jusqu'en 1598, construit en 1609. C'est dans le Grand temple que le duc de Rohan prend la parole, le , pour faire promettre aux calvinistes montalbanais de se défendre. Le Temple neuf est démoli en 1665 par l'intendant Claude Pellot commis pour cela par un arrêt du Conseil.
En 1598, Henri IV, ayant accordé par l'édit de Nantes des droits religieux aux protestants de France, garantit à ces derniers des « places de sûreté » au nombre de 51, plus des lieux de refuge.
De l'édit de Nantes (1598) à la première rébellion huguenote (1620)
Montauban devient l'une des principales places de sûreté protestantes du royaume, aux côtés de Nîmes et La Rochelle. Elle acquiert ainsi le droit de se protéger en bâtissant et en entretenant des fortifications.
En 1598, une université protestante, l'Académie de Montauban, y est installée. Daniel Chamier, pasteur drômois et rédacteur des articles secrets de l'édit de Nantes, y enseigne. Elle est transférée à Puylaurens en 1660 et fermée en 1685, lors de la révocation de l'édit de Nantes.
La ville reconstruit à partir de 1614 les « couverts » qui portent le nom de place Nationale.
Mais la situation politico-religieuse se détériore après la mort de Henri IV (1610) : les avantages politiques concédés par l'édit de Nantes ne sont pas appréciés par ceux qui gouvernent alors le royaume, durant la minorité de Louis XIII, puis au début de son règne. C'est un édit concernant le culte catholique au Béarn (terre d'origine de Henri IV et bastion calviniste depuis le règne de sa mère, Jeanne d'Albret) qui déclenche une nouvelle période d'hostilités.
Période des rébellions (1620-1629)
En 1620, une partie des chefs protestants, notamment le duc Henri II de Rohan, s'engagent dans un processus de rébellion, auquel Montauban donne son adhésion.
En 1621, les armées royales prennent le contrôle de plusieurs villes de Saintonge (mais pas de La Rochelle, capitale protestante du royaume), puis remontent le cours de la Garonne et viennent mettre le siège devant Montauban. Les troupes royales sont commandées par le duc Charles de Luynes, connétable de France, qui dispose d'une forte supériorité en matière d'artillerie. La ville résiste pendant 96 jours sous la conduite du consul Jacques Dupuy. Selon la tradition, elle aurait subi le feu de 400 pièces d'artillerie dont le clocher de l'église Saint-Jacques garde encore quelques traces. Mais certains historiens considèrent cet épisode, connu comme « les Quatre Cents Coups de Montauban », comme étant en partie légendaire. Charles de Luynes finit par lever le siège. Mais dans l'ensemble, les pertes des protestants sont considérables : au terme de cette première rébellion, ils ne conservent plus que deux des places de sûreté accordées par l'édit de Nantes : La Rochelle et Montauban.
En 1629, au terme de la troisième rébellion huguenote, marquée par le terrible siège dirigé en 1627-1628 par le cardinal de Richelieu lui-même, La Rochelle est prise. Dernière place de sûreté calviniste, Montauban engage des pourparlers avec Richelieu et fait sa soumission (). Richelieu et Louis XIII entrent dans la ville, accueillis par les habitants aux cris de « Vive le roi, vive le cardinal ». Le culte catholique est rétabli à l'église Saint-Jacques et les remparts sont détruits sur l'ordre du roi. Un peu plus tard, la paix d'Alès remplace l'édit de Nantes : le culte protestant reste toléré, avec des conditions précises d'exercice, mais les protestants perdent toute autonomie militaire.
Montauban du | ]
La généralité de Montauban (1635-1790)
La ville devient alors une capitale régionale, chef-lieu d'intendance en 1633, chef-lieu de la généralité du Bas-Quercy en 1636, dote d'un tribunal des Finances, la cour des Aides en 1661. En 1635, Richelieu attribue à la généralité de Montauban onze élections et six pays d'états situés entre le nord du Rouergue et la frontière du royaume d'Espagne (Quatre-Vallées). Les onze élections sont : Figeac, Cahors, Villefranche, Montauban, Rodez, Millau, Rivière-Verdun, Lomagne, Armagnac, Astarac, Comminges. Les pays d'états se trouvent dans la chaîne des Pyrénées : ressorts de Foix, Donnezan, Nébouzan et Quatre-Vallées.
En 1716, la généralité de Montauban est réduite au Quercy et au Rouergue, du fait de la création de la généralité d'Auch qui reçoit les cinq élections situées au sud de la Garonne : Rivière-Verdun, Lomagne, Armagnac, Astarac, Comminges et les pays d'états pyrénéens.
Les protestants de Montauban et la révocation de l'édit de Nantes (1685)
Sous le règne de Louis XIV, la situation des protestants devient de plus en plus difficile. Ils subissent des persécutions diverses, visant à les convaincre de se convertir. En 1685, l'édit de Nantes est révoqué par l'édit de Fontainebleau. Le culte public est strictement interdit, les pasteurs sont condamnés à l'exil. La pression sur les protestants devient très forte, notamment avec les dragonnades (logement de régiments de dragons chez l'habitant). Nombre de protestants décident de quitter le royaume.
C'est aussi le cas de protestants de Montauban, tel un grand-père du Britannique Paul Pechell , parti en Irlande, à l'époque dans la dépendance du royaume d'Angleterre, pays protestant.
Paul Pechell nait à Owenstown[réf. nécessaire], dans le comté de Kildare, entre en 1744 comme officier dans l'armée britannique, dans le premier régiment de Dragons, servant aux Pays-Bas espagnols au cours de la guerre de Succession d'Autriche (1740-1748). En 1752, il épouse Mary Brooke de Paglesham (Essex). Vers 1780, Thomas Gainsborough fait son portrait, aujourd'hui conservé au Metropolitan Museum de New York.
Prospérité de la ville
Malgré les persécutions antiprotestantes, Montauban atteint son apogée économique au minoteries, ses tissages de la soie et de la laine, son dynamisme industriel est remarquable.
En 1700, elle compte environ 30 000 habitants (Toulouse en compte environ 48 000), 15 000 ouvriers textiles et 2 000 ouvriers de minoteries en 1750. Afin de réimplanter durablement le catholicisme, sont édifiés un nouveau palais épiscopal sur les ruines du château du Prince noir, une cathédrale de style classique en pierres de taille, un collège jésuite (l'Ancien Collège), et l'église Saint-Étienne de Sapiac. Montauban connaît un âge d'or et prend le visage qu'on lui connaît encore aujourd'hui : les nombreux hôtels particuliers de style classique en brique toulousaine, la place Nationale (rebâtie dans le style actuel après un incendie en 1614), le creusement du canal du Midi (puis le canal de Montech), le cours Foucault. Les consuls autorisent l'implantation d'un théâtre sur l'emplacement actuel du théâtre Olympe-de-Gouges. Les tours fortifiées du Pont Vieux sont détruites et un arc de triomphe à la gloire du roi est édifié à l'extrémité du pont. De nouveaux quartiers prennent forme autour du centre ancien : Villebourbon (à dominante industrielle et artisanale), Villenouvelle.
La Cour de la Bourse des marchands est créée en août 1712 pour juger des différends commerciaux. Cette cour a continué jusqu'en 1790. La loi du a transformé les « juges consulaires » en « juges de commerce ». L'édit de mars 1710 donné à Versailles prévoit la création de 20 nouvelles juridictions consulaires. Le , un arrêt de Conseil du roi a nommé Jean-Jacques Clément, bourgeois de Paris, pour mettre en place ces juridictions. L'intendant de la généralité de Montauban, Gaspard-François Legendre de Lormoy, convoque 29 personnes le pour choisir les juges de cette cour. Pour une raison inconnue, il faut attendre août 1712 pour que cette cour soit mise en place. Cette Cour est séparée de la Cour de la Bourse des Marchands de Toulouse ce qui a entraîné une protestation des membres de cette cour dans une lettre du .
Période de la Révolution française (1789-1799)
Montauban chef-lieu de district du département du Lot
Au début de la Révolution française, lorsque l'Assemblée nationale constituante crée les départements (1789-1790), malgré les efforts des notables locaux pour que la ville soit chef-lieu d'un département, Montauban devient seulement chef-lieu d'un district que l'Assemblée attribue (15 janvier 1790) au département du Lot (chef-lieu : Cahors), après avoir envisagé une attribution à celui de la Haute-Garonne (chef-lieu : Toulouse).
Le district de Montauban est divisé entre les cantons de Montauban, Mirabel, Lafrançaise, Montpezat, Puylaroque, Caylus, Bruniquel, Nègrepelisse et Caussade. En 1795 (constitution de l'an III), les districts sont supprimés. Lorsque, en 1800, le Premier Consul Bonaparte institue les préfets (départements) et les sous-préfets (arrondissement), Montauban devient chef-lieu d'arrondissement.
Débuts de la municipalité de Montauban (1790)
Comme toutes les villes ou paroisses du royaume, Montauban devient en 1790 une commune, dotée d'un conseil municipal et d'un maire.
Le palais épiscopal est nationalisé comme bien de l'Église à la fin de 1789 et vendu ensuite aux enchères. La municipalité l'acquiert pour en faire son hôtel de ville.
Deux Montalbanais célèbres à l'époque de la Terreur : Olympe de Gouges et Jeanbon Saint-André
En septembre 1792 le régime de la monarchie constitutionnelle établi en 1789 est remplacé par la Première République, dirigée par une nouvelle assemblée, la Convention nationale. Les luttes politiques entre Girondins et Montagnards ainsi que les guerres étrangère (première coalition) et civile (guerre de Vendée) aboutissent durant l'été 1793 à l'arrivée au pouvoir des Montagnards et à l'instauration du régime de la Terreur, qui prend fin le 27 juillet 1794 (9 thermidor an II) avec la chute de Robespierre.
Deux Montalbanais sont impliqués dans ces événements politiques, mais pas dans le même camp :
- Olympe de Gouges (1748-1793), femme de lettres dès l'Ancien Régime, revendique (en vain) des droits égaux pour les citoyennes ; durant la Terreur, ses attaques contre Robespierre la mènent à l'échafaud (3 novembre 1793) ;
- Jeanbon Saint André (1749-1813), ancien pasteur calviniste, député à la Convention, membre du Comité de Salut Public ; il fait notamment adopter le drapeau tricolore sous sa forme actuelle. Au moment de la chute de Robespierre, il se trouve en province où il a été missionné par le Comité, ce qui lui permet de survivre à cet événement crucial[réf. nécessaire]. À l'époque napoléonienne, il mène une carrière préfectorale jusqu'à sa mort à Mayence, chef-lieu du département rhénan de Mont-Tonnerre.
Période napoléonienne (1800-1815)
En 1805, le maire, le baron Joseph Vialètes de Montarieu, est portraituré par le peintre montalbanais Jean-Auguste-Dominique Ingres.
En 1808 (sénatus-consulte du 21 novembre) est décidée la création d'un nouveau département, le Tarn-et-Garonne, dont Montauban devient le chef-lieu. Cette circonscription a une superficie de seulement 3 545 km² avec environ 239 000 habitants. Le premier préfet est Félix Le Peletier d'Aunay.
La même année, la faculté de théologie protestante de Montauban, rattachée à l'université de Toulouse, ouvre ses portes pour former les pasteurs de la religion réformée, légalisée en 1789 et bénéficiaire du concordat de 1801. Les professeurs les plus connus sont Jules Pédezert, Charles Bois, Émile Doumergue et Jean Monod.
En 1809, Montauban fait partie des « bonnes villes du Premier Empire », qui remplacent, sur leur blason les fleurs de lys par trois abeilles, symbole adopté par Napoléon.
De la chute de Napoléon à la Première guerre mondiale (1815-1914)
Évolution économique
La ville stagne économiquement et connaît ensuite un déclin industriel dû à la concurrence du Royaume-Uni, de la Belgique et des départements du Nord et du Pas-de-Calais dans la production textile.
Montauban profite cependant de la croissance économique du Second Empire (1851-1870), puis de la Belle Époque (1900-1914).
Villebourbon confirme son statut de quartier industriel, avec l'édification de deux moulins (Sapiacou et glacière de Palisse) et des biscuiteries Poult, bâtiment de style néo-mauresque.
En 1856, le premier train de la ligne Bordeaux-Sète s'arrête à Montauban. En 1864, la gare de Montauban-Villenouvelle est ouverte aux voyageurs et en 1884 la gare de Montauban-Villebourbon entre en service.
Modernisation urbaine
Ses vieux quartiers sont restaurés, et la ville se modernise, sur les rives du Tarn (Villebourbon, Sapiac) les crues de 1766[pas clair], 1870 et 1930 sont particulièrement destructrices alors que la vieille ville, située en hauteur, n'est pas touchée. Cependant des avenues, le long desquelles des immeubles viennent s’agglomérer, sont tracées : les faubourg Lacapelle et faubourg du Moustier notamment.
De nouvelles églises de style néogothique sont édifiées dans les quartiers récents : Saint-Orens à Villebourbon et Saint-Jean-Baptiste à Villenouvelle. Le quartier de Villenouvelle est relié au centre ancien par un nouveau pont, celui des consuls de style néo-médiéval, qui enjambe le ruisseau Lagarrigue en 1898. Au sud de ce nouveau pont, la place Lefranc devant le théâtre est agrandie et aérée. Une bibliothèque de style Beaux-Arts est bâtie au cœur de la vieille ville, en face du musée Ingres.
Un riche particulier fait construire le château de Montauriol et son parc (aujourd'hui siège depuis 1974 du conseil départemental de Tarn-et-Garonne). L'hôtel de préfecture est bâti.[Où ?]
Le jardin des plantes est aménagé en 1861.
À la fin de la période, quelques années avant la Première Guerre mondiale, un second pont est édifié sur le Tarn, le pont Neuf.
Vie culturelle
Le musée Ingres est ouvert en 1851 et s'agrandit progressivement dans l'ancien palais épiscopal.
En 1906, la faculté de théologie protestante devient autonome, du fait de la loi de séparation des Églises et de l'État (1905), c'est-à -dire de la fin du régime concordataire (cette faculté sera transférée à Montpellier en 1919, devenant la faculté de théologie protestante de Montpellier). Sa bibliothèque sera divisée : la partie théologique revient à l'université de Montpellier, tandis que la partie littéraire et humaniste, riche en ouvrages des université de Toulouse.
Premier | ]
Première Guerre mondiale (1914-1918)
Montauban perd de nombreux soldats dès les premiers jours du conflit : dans la forêt de Bertrix (Belgique), la 22 août 1914 et en tout plus de 2 800 hommes avant la fin du mois. Un monument aux morts spectaculaire sera édifié par le sculpteur Bourdelle sur le cours Foucault.
Entre-deux-guerres
Quelques bâtiments de style Art déco comme le bâtiment des postes (allée de l'Empereur) sont à remarquer, ainsi que les anciennes halles (place Lalaque) ou les galeries Lafayette (hyper-centre). De façon plus classique et rappelant la place Nationale, le théâtre se voit doté d'une nouvelle façade. La ville est desservie par les Tramways de Tarn-et-Garonne, en service de 1913 à 1933.
À la fin de l'hiver 1929-1930, un épisode cévenol succède à plusieurs jours de pluie. Fin le Tarn gonfle très sérieusement, et une crue dévastatrice de 11,5 mètres ravage Montauban et Moissac début mars. Les secteurs de Villebourbon et de Sapiac sont complètement immergés. On dénombre plus de 200 décès et 3 000 logements détruits (dont la majeure partie sur Moissac et Montauban). Cette crue centennale, voire millénaire, fut nommée « l'inondation du siècle » et sert de référence au plan de prévention des risques liés aux inondations. Montauban est touchée en 1996 par une autre crue de moindre importance. À la suite de cet événement, des digues et barrages sont bâtis en bordure du Tarn pour éviter et atténuer les effets dévastateurs d'une nouvelle crue.
« Si dès la fin 1936, quelques centaines de familles espagnoles de réfugiés débarquent à Montauban pour fuir la guerre civile, ce sont des milliers de républicains qui transitent par la gare de Villebourbon avant de gagner le camp de Septfonds. » Dans ce cortège, Manuel Azaña, président de la République espagnole, « après avoir échappé à la Gestapo près du Pyla, parvient dans une ambulance à Montauban. » Finalement mis en résidence surveillée dans une chambre de l'hôtel du Midi à la demande du gouvernement de Vichy, « Azaña à qui l'on refuse un exil au Mexique », meurt d'épuisement, le . « Le préfet Durocher lui refuse des obsèques ostentatoires, la visite du maréchal Pétain deux jours à peine après ses obsèques n'y était, sans doute, pas étrangère ».
Seconde Guerre mondiale (1939-1945)
Le désastre de 1940 et l'afflux des réfugiés
En 1940, plusieurs dizaines de milliers de réfugiés de toute l'Europe du Nord, et en particulier des sujets belges affluent. « Carrefour, Montauban devenait un terminus pour ces milliers d'exilés qui avaient tout quitté pour ne pas revivre les horreurs et exactions allemandes de la Seconde Guerre mondiale ». Parmi ces réfugiés, « il y avait aussi Mona Lisa, La Joconde de Léonard de Vinci qui échappait au pillage et trouvait refuge avec toute une partie des collections du Louvre et du musée de Versailles dans les épais murs du musée Ingres ». Sous la garde du futur académicien André Chamson, une plaque commémorative le rappelle au 30, rue de la Comédie.
Périodes de la « zone libre » (à partir de juin 1940), puis de l'occupation allemande (à partir de novembre 1942)
À la suite de l'armistice du 22 juin 1940, Montauban fait partie de la zone non occupée par l'armée allemande, dite « zone libre », où se trouve (à Vichy) le gouvernement de l'État français, institué le 10 juillet 1940 sous la direction du maréchal Pétain.
Au printemps 1941, une enquête de police vise à localiser et à arrêter les membres de la direction et des militants du Parti communiste d'Autriche (KPÖ).
En 1942, l'Union nationale espagnole est créée près de Montauban dans le cadre de la résistance. Elle regroupe les organisations de luttes contre les franquistes et contre les nazis dans la France occupée.
Au printemps 1944, une partie du » de la y est cantonnée, avant d’être appelée en Normandie et de commettre de nombreuses exactions et massacres en route, dont celui d’Oradour-sur-Glane. Le père Léonide Chrol, prêtre orthodoxe dans la ville, convainc les , Tchétchènes ou Ingouches pour la plupart, qu'ils quittent Montauban sans effusion de sang — car il parlait leur langue.
Les raflés de Figeac (mai 1944)
À partir du , les 800 personnes raflées lors de l'opération de police de Figeac par la sont emprisonnées dans le manège de l'ancien quartier de cavalerie. Les directeurs de l'office de placement de Cahors et de la ville se plaignent de la mauvaise qualité de la marchandise qui leur est livrée. Les Juifs ont rapidement le choix entre un camp de concentration en France ou le travail en Allemagne… Au interrogatoires. Quarante personnes qualifiées de terroristes sont torturées devant les autres détenus. Le 16 mai, les cadavres de quatre jeunes gens qui venaient d'être assassinés sont exposés. Les bourreaux s'acharnent particulièrement sur un jeune prêtre anglais capturé à Sousceyrac. Dans la nuit du 18 au , des asthmatiques, estimés en trop grand nombre, sont abattus. Le 21 mai, un convoi de femmes est dirigé vers la prison Saint-Michel de Toulouse, puis par wagon à bestiaux au camp de concentration de Ravensbrück. Deux cents hommes, étiquetés « terroristes », passeront par le camp de Compiègne vers les camps de Dachau, Oranienburg et Buchenwald. Les autres, qualifiés de travailleurs libres, sont dirigés vers l'Allemagne par la gare de l'Est à Paris.
Les pendus de Montauban (juillet 1944)
Le , les nazis assistés par des miliciens, avaient arrêté sur dénonciations à Nègrepelisse deux maquisards, Henri Borderie et André Castel et avaient cerné Montricoux à la recherche de maquisards. Onze hommes furent interpellés et transférés en camion vers Montauban. Parmi eux, figuraient Pierre Bonhomme, Pierre Feuillée, André Huguet, Henry et André Jouany, Hugues et Lucien Lespinet, Camille Mazard, René Cournut, Eugène Fournier et Michel Mélamed. Le groupe « Fantôme » du corps franc Dumas attaqua le convoi au lieu-dit Les Brunis. Il y aura quatre tentatives d’évasions : Eugène Fournier et René Cournut réussissent, Pierre Bonhomme et Pierre Feuillée sont abattus. Inférieurs en nombre, les maquisards décrochent. Marcel Loupiac et André Bauer sont tués, Gorges Wrobel, Pierre Guisti, Angelo Foffano et Maurice Daugé réussissent à fuir avec Georges Jacquot. L’ennemi compte plusieurs morts parmi les soldats allemands et les miliciens. Louis Délèris, de passage sur la route, est embarqué comme otage avec les autres prisonniers. Dans la nuit du 23 juillet, les prisonniers sont conduits place Pétain où les nazis envisagent leur exécution. Profitant de l'obscurité, les Résistants parviennent à s'enfuir. André Castel, Henri Jouany, André Huguet et Michel Mélamed sont repris. Ces quatre-là seront immédiatement pendus dos à dos aux deux acacias de la place. Un autre otage, Lespinet, qui s'était lui aussi évadé au cours de la nuit, sera retrouvé au petit matin. Il décédera à l'hôpital des suites de ses blessures. A Montech le 26 juillet, André Jouany et Lucien Lespinet sont retrouvés dans une tombe au lieu-dit « Châteauroux ». L’autopsie révélera qu’ils y avaient été enterrés vivants. Pour Les Pendus de Montauban (1944) Le peintre montalbanais Lucien Pierre Cadène réalisé un dessin préparatoire en cachette au matin du 24 juillet 1944. L'inscription sur le tableau final - Hommage aux Martyrs de la Gestapo et de la Milice de Darnand -condamne ouvertement les responsables de ces répressions sanglantes: les nazis et leurs collaborateurs français, et témoigne ses sentiments en faveur de la Résistance.
La bataille du Rond et la Libération (août 1944)
Alors que plusieurs attaques se déroulent autour de Montauban, les nazis reçoivent l’ordre de quitter la ville pour retourner dans le Nord de la France et fuient aussi vite de Montauban, le . En même temps une colonne allemande de 400 hommes arrive de Cahors où elle s'est fait attaquer par des maquisards ; elle se dirige vers Toulouse.
Le 19 août en milieu d’après-midi, ces troupes au service du Troisième Reich arrivent à Montauban, alors qu'une foule fête déjà le départ des troupes allemandes jusqu'alors stationnées dans la ville ; les habitants se barricadent à nouveau dans l’urgence. Vers 15 RN 20 est arrêtée par des coups de feu partis de l’avenue de la gare de Villenouvelle et du Rond. Depuis leurs fenêtres les habitants leur tirent dessus. Des maquisards arrivent ensuite en renfort, prenant position dans les fossés de l’avenue de Paris et au Rond. En fin d’après-midi, les troupes d’Occupation passent à l’attaque par de violents tirs de mortier avant d’essuyer la mitraille d’un avion allié toulousain. Les nazis sont contraints de battre en retraite à la tombée de la nuit. Le bilan est de 15 morts. La ville est considérée comme libérée.
Période des Trente Glorieuses (1945-1975)
Pendant les trente glorieuses sont édifiés de nouveaux quartiers périphériques de lotissements et de résidences à l'est, notamment les Chaumes. Pendant la même période sont construits la piscine Chambord, le parc sportif de la Fobio, une nouvelle bibliothèque à l'est de la ville puis les archives du musée Ingres. Deux zones industrielles et commerciales émergent à l’extrême nord (Aussonne, Albanord) et à l’extrême sud de la Ville (Albasud). Un troisième pont enjambant le Tarn est inauguré en 1970, le pont de Sapiac. La RN 20 devient l'autoroute A20. Après les années 1970, la ville s'étend, avec la constitution de hameaux (Fonneuve, Carreyrat, Saint-Martial, Falguières…) et la construction de nombreux lotissements en bordure de la ville.
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De nouvelles infrastructures voient le jour à Montauban : salle de concert Eurythmie sur l'ancien site de la gare Villenouvelle (2000), coulée verte sur l'ancienne ligne de chemin de fer (2002), médiathèque (2012), golf (2012), complexe aquatique (2013). Fermé à la navigation depuis 1990, le canal de Montech est rouvert en 2003.
En 2006, un incendie détruit le moulin de Sapiacou.
Le boulevard urbain Ouest est progressivement édifié à partir de 2010, avec notamment l'inauguration du pont de l'Avenir en 2011.
Montauban est desservie par les TGV, mais le réseau LGV n'arrivera pas à Montauban avant 2024. Le tracé de la ligne est déjà défini et une gare LGV devrait être bâtie au sud de la ville.
Attentats de mars 2012
Le , à Montauban, le terroriste islamiste Mohammed Merah tue deux militaires et en blesse gravement un troisième. Il assassine, à deux endroits différents de Toulouse, cinq autres personnes, dont un militaire et des enfants juifs. La méthode employée lors de chaque meurtre est identique : casqué, à scooter, équipé d'une caméra GoPro2, Merah exécute ses victimes « à bout touchant » avec un pistolet de type Colt 455 de calibre .45 ACP et un pistolet mitrailleur de type Mini-Uzi de calibre 9 RAID.
Tuerie du
Le , à 14 musulman, d'origine algérienne âgé de 24 ans, sont tués et un troisième, Loïc Liber, âgé de 28 ans, est grièvement blessé à la tête, alors qu'ils retiraient de l'argent à un distributeur d'argent situé à proximité de la caserne du RGP où ils étaient cantonnés à Montauban. Leur assassin est arrivé en scooter, a fermement écarté une personne âgée et a tiré dans la tête et dans le dos des victimes, prenant le temps d'achever l'une d'elles à terre. Les enquêteurs retrouvent sur place 13 étuis de calibre .45 ACP similaires aux munitions utilisées lors du premier meurtre. Le tireur a pris la fuite à scooter aux cris de ». Un chargeur roule sous une camionnette garée à proximité. Un des trois militaires est sous-officier au 17e régiment du génie parachutiste, les deux autres sont des engagés au sein du même régiment.
Loïc Liber, la victime survivante, sort de l'hôpital début , tétraplégique.
Le pour la première fois en France, le niveau d'alerte « écarlate » du plan vigipirate a été activé à la suite des attentats des 11, 15 et 19 mars 2012 à Montauban et Toulouse, dans toute la région Midi-Pyrénées et deux départements limitrophes (le Lot-et-Garonne et l'Aude).
Cérémonie d'hommage national du à Montauban
Le , alors que le tueur présumé est toujours retranché dans son appartement, cerné par les hommes du RAID, le Président de la République Nicolas Sarkozy se rend à Montauban accompagné du Premier ministre François Fillon, du ministre de la Défense Gérard Longuet, et de plusieurs membres du gouvernement. Les familles des victimes sont présentes ainsi que les candidats à l'élection présidentielle : François Hollande avec Manuel Valls, Eva Joly, Marine Le Pen, François Bayrou et Nicolas Dupont-Aignan et plusieurs milliers d'anonymes. Un hommage national est rendu aux trois parachutistes assassinés les 11 et , sur la Place d'Armes de la Caserne militaires du régiment du génie parachutiste.
Vie militaire
Le parachutiste (RGP) est une unité militaire d'élite française unique en Europe basée au quartier Doumerc à Montauban. Il reprend les traditions du régiment colonial du génie qui s'était illustré lors de la Seconde Guerre mondiale. Le brigade parachutiste au profit de laquelle il assure toutes les missions spécifiques du Génie d'assaut parachutiste dans un cadre d'emploi aéroporté, héliporté et mécanisé, telles que le franchissement d'assaut, la reconnaissance dans la profondeur, l'aide au déploiement, ainsi que les opérations de déminage et de dépollution (munitions, obus, engins explosifs…). Il est présent sans discontinuer depuis 1975 sur tous les théâtres opérationnels (Liban, Tchad, Nouvelle-Calédonie, Guyane, Pakistan, Kurdistan, Koweït, Cambodge, Somalie, Rwanda, Gabon, Mozambique, ex-Yougoslavie, Albanie, Kosovo, Afghanistan, Mali…). Pour ces différents engagements le RGP a été cité trois fois à l'ordre de l'armée et deux fois à l'ordre du corps d'armée, et trois de ses compagnies à l'ordre de l'armée (la 2) et à l'ordre du corps d'armée (la 1 et la 3). De plus, Montauban possède une Base de Défense (BDD) regroupant quelques unités militaires de Montauban, Agen et Castelsarrasin.
- Collectif, Images et visages de Tarn-et-Garonne, tome V-1, Le Pays montalbanais aux temps modernes, 2008, lire en ligne].
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- Centre d'Interprétation de l'Architecture et du Patrimoine de Montauban : La fondation de Montauban
- Mais le développement des bastides ne pourra se faire qu'à partir de 1229, date du traité de Meaux-Paris qui mit fin entre autres aux villages fortifiés (Castéras, Castelnau, Moyen Âge.
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- inondation de mars 1930 dans le Tarn, sur le blog Mazamet-Montagne-Noire
- 1930 : l'inondation du siècle, sur ladepeche.fr
- Le Sud-Ouest ravagé par les inondations, sur meteofrance.fr
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- Max Lagarrigue, 1940, la Belgique du repli. L’histoire d’une petite Belgique dans le Sud-Ouest de la France, éd. Hainaut, Charleroi, 2005
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- Max Lagarrigue, Manuel Azaña et la France, éd. Arkheia, Montauban, 2007.
- Cécile Denis, Continuités et divergences dans la presse clandestine de résistants allemands et autrichiens en France pendant la Seconde Guerre mondiale : KPD, KPÖ, Revolutionäre Kommunisten et trotskystes, (thèse de doctorat réalisée sous la direction d’Hélène Camarade, soutenue publiquement le 10 décembre 2018 à l’université Bordeaux-Montaigne) (lire en ligne).
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- Stéphane Simonnet, Claire Levasseur (cartogr.) et Guillaume Balavoine (cartogr.) (ISBN et , OCLC 417826733, BNF 39169074), p. 43.
- Né en 1902 à Saint-Pétersbourg (Russie), mort à Montauban en 1982.
- Il s'agit de 2 000 soldats (qualifiés de"Mongols" par l'état nazi) transfuges de l'Armée rouge ; références : http://anocr82.free.fr/garnison/pomponne/pomponne_1.htm
- Gilbert Lacan, Figeac en Quercy : sous la terreur allemande, Paris, Union Amicale des Enfants de l'Arrondissement de Figeac, , 99 p., p. 58-68.
- https://museedupatrimoine.fr/musee-de-la-resistance-et-du-combattant-de-montauban-tarn-et-garonne/34447.html
- « », sur ladepeche.fr le site du quotidien régional La Dépêche du Midi, (consulté le ).
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Héraldique
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De gueules au saule d'or étêté, ayant six branches sans feuilles, trois à dextre, trois à senestre ; au chef cousu d'azur chargé de trois fleurs de lis d'or. |
En 1809, Montauban fit partie des bonnes villes qui remplacèrent, sur leur blason, les fleurs de lys par trois abeilles, symbole de Napoléon.
Histoire
- Émerand Forestié, Un chapitre de l'histoire de l'imprimerie à Montauban : Louis Rabier, imprimeur du roi de Navarre à Montauban, Montauban, Imprimerie Forestié neveu, , 24 lire en ligne)
- Émerand Forestié, « Histoire de l'imprimerie Montalbanaise Biographie de Denis Haultin et de Pierre Coderc », Recueil de l'Académie des sciences, belles-lettres et arts de Tarn-et-Garonne, lire en ligne)
- Émerand Forestié, Histoire de l'imprimerie et de la librairie à Montauban, 1898 ; rééd. en 2008
- Daniel Ligou, Montauban à la fin de l'Ancien Régime et aux débuts de la Révolution (1787-1794), Paris, M. Rivière, 1958.
- Henri Nicol, Le Jugement de Montauban ou le procès d'un honnête homme, Paris, La pensée universelle, 1979
- (coll.) Académie des Sciences, Belles-Lettres et Art :
- Dictionnaire des rues de Montauban, 1994
- La traversée du XXe siècle à Montauban - 34 journées mémorables, 1999
- Jean-Paul Damaggio, Élections municipales à Montauban - une commune laboratoire (1904-2008) Documents, portraits, études, Éditions La Brochure, Angeville, 2013.
- Luc Corlouër - Philippe Bon, Napoléon à Montauban (Essai). Le Cormoran, 2021
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