Lourdes

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Lourdes : descriptif

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Lourdes

Lourdes est une commune française située dans l'ouest du département des Hautes-Pyrénées, en région Occitanie

Sur le plan historique et culturel, la commune est dans l’ancien comté de Bigorre, comté historique des Pyrénées françaises et de Gascogne. Exposée à un climat océanique altéré, elle est drainée par le gave de Pau, le Mouscle, le Nès, le ruisseau des Graves et par divers autres petits cours d'eau

La commune possède un patrimoine naturel remarquable : trois sites Natura 2000 (les « gaves de Pau et de Cauterets (et gorge de Cauterets) », la « tourbière et lac de Lourdes » et « granquet-Pibeste et Soum d'Ech », un espace protégé) et neuf zones naturelles d'intérêt écologique, faunistique et floristique. Lourdes est une commune urbaine qui compte 13 509 habitants en 2021

Elle est dans l'agglomération de Lourdes et fait partie de l'aire d'attraction de Lourdes

Ses habitants sont appelés les Lourdais ou Lourdaises. Centre de pèlerinage catholique depuis les apparitions de la Vierge Marie en 1858, elle accueille chaque année plusieurs millions de pèlerins ou visiteurs venus du monde entier, 6 millions en 2003, selon le secrétariat général du sanctuaire marial de Lourdes, dont environ 60 000 malades et invalides

C'est le quatrième lieu de pèlerinage marial catholique en fréquentation après le sanctuaire de Notre-Dame de Guadalupe de Mexico, la cathédrale-basilique Notre-Dame-d'Aparecida au Brésil et le sanctuaire de Notre-Dame de Fatima au Portugal. Avec un parc hôtelier de plus de 12 000 chambres et près de 22 200 lits pour 144 hôtels (pour un total de 14 361 habitants en 2021), Lourdes est la deuxième ville hôtelière de France, après Paris, et la troisième en nombre d'hôtels après Nice et Paris.

Géographie

Description

Lourdes se situe au pied des Pyrénées, dans la région historique de Bigorre, sur le gave de Pau, au sud-ouest de Tarbes. Le sanctuaire se situe vers l'ouest, à la sortie de la ville en suivant le gave de Pau.

La ville s'est bâtie autour d'un piton rocheux sur lequel a été construit le château et dans une cuvette glaciaire issue du creusement opéré par le glacier dit d'Argelès ou du gave de Pau, lors de la dernière phase de la glaciation de Wurm (50 000 à 12 000 BP), puis par le gave lui-même après la fonte du glacier. Le sud de la cuvette est dominé par les massifs calcaires karstiques, à dolines et cavités, du pic du Jer et du Béout, séparés par la vallée du gave.

Le centre-ville, dominé par l'éperon calcaire du château fort, offre en plusieurs endroits les marques des anciennes carrières de pierre de Lourdes. Les grottes des Sarrazins (800 grottes du Loup dans le massif qui domine le sanctuaire témoignent de cet état karstique soumis aux influences glaciaires.

Vue panoramique de la ville et des alentours depuis le Béout.

Au nord, on trouve des traces de l'expansion maximale de ce glacier qui divergea en plusieurs langues autour du site de Lourdes après s'être heurté à des reliefs préglaciaires : le lac de Lourdes en particulier avec sa zone humide classée Natura 2000 mais aussi la tourbière dite de Biscaye ou de Poueyferré et celle du Monge, qui ont été le support de travaux fondateurs de palynologie glaciaire, ainsi que des arcs morainiques périphériques qui offrent des dépôts rocheux visibles, vers Peyrouse à l'ouest, Bartrès au nord-ouest, et au-dessus de la lande de Sarsan qui domine la ville au nord-est, vers Bourréac, face à la chaîne de montagne.

Cet ancien bassin glaciaire est aujourd'hui très largement occupé par la ville tout en constituant un carrefour de communication entre les différentes vallées qui y débouchent. Par son creusement, le gave a contribué au partage de cet espace en deux étages, celui de la ville basse qui est celui du sanctuaire, des hôtels et des commerces qui les entourent, et celui de la ville haute dont la vie est celle d'une ville moyenne, la deuxième en nombre d'habitants au niveau départemental, marquée par un flux touristique et de passage important.

Communes limitrophes

La commune de Lourdes est composée de deux territoires distincts séparés d'environ 300 mètres par la commune de Poueyferré, au niveau du lieu-dit Artigau : au nord, l'enclave de la forêt de Mourle et au sud, la ville de Lourdes proprement dite. La commune est limitrophe du département des Pyrénées-Atlantiques, du fait de cette enclave.

Communes limitrophes de Lourdes
partie principale
Peyrouse Poueyferré, Bartrès Adé,
Julos
Saint-Pé-de-Bigorre,
Omex
Lourdes Lézignan
Ségus,
Ossen
Aspin-en-Lavedan Jarret,
Saint-Créac,
Lugagnan
Communes limitrophes de Lourdes
l'enclave de la forêt de Mourle
Saint-Vincent
(Pyrénées-Atlantiques)
Lamarque-Pontacq Barlest
Montaut
(Pyrénées-Atlantiques)
Lourdes Loubajac
Saint-Pé-de-Bigorre Peyrouse Poueyferré

Hydrographie

La commune est dans le bassin de l'Adour, au sein du bassin hydrographique Adour-Garonne. Elle est drainée par le gave de Pau, le Mouscle, le Nès, le ruisseau des Graves, un bras du Gave de Pau, L'Arboucau, le Bédat, le Rieutord, le ruisseau Blanc, le ruisseau carrérasse, le ruisseau d'Aberède, le ruisseau de Baratchelé, le ruisseau de Daillas, le ruisseau de Limon et par divers petits cours d'eau, constituant un réseau hydrographique de 43 ,.

Le gave de Pau, d'une longueur totale de 192,8 Gavarnie-Gèdre et s'écoule vers le nord-ouest. Il traverse la commune et se jette dans l'Adour à Saint-Loubouer, après avoir traversé 88 communes.

Le Mouscle, d'une longueur totale de 14,6 gave de Pau à Montaut.

Le Nès, d'une longueur totale de 15,7 Beaucens et s'écoule vers le nord. Il traverse la commune et se jette dans le gave de Pau à Lugagnan, après avoir traversé 7 communes.

Climat

La station météorologique de Météo-France installée sur la commune et en service de 1881 à 2011 est maintenant fermée.

Le tableau détaillé pour la période 1991-2020, pour l'aéroport Tarbes-Lourdes est présenté ci-après.

Statistiques 1991-2020 et records établis sur la période du 01−01−1946 au 02−08−2023
Station TARBES-LOURDES-PYRENEES (65) Alt: 360m 43° 11′ 16″ N, 0° 00′ 00″ O
Mois jan. fév. mars avril mai juin jui. août sep. oct. nov. déc. année
Température minimale moyenne (°C) 1,1 1,5 3,8 6 9,8 13,2 15,1 15,1 12 8,8 4,4 1,9 7,7
Température moyenne (°C) 5,8 6,5 9,2 11,3 14,9 18,2 20,1 20,4 17,5 14,1 9,1 6,7 12,8
Température maximale moyenne (°C) 10,5 11,5 14,6 16,5 19,9 23,3 25,2 25,7 23 19,3 13,9 11,4 17,9
Record de froid (°C)
date du record
−17,9
08.1985
−14,4
11.1956
−9,8
06.1971
−3,4
13.1958
−1,8
01.1960
2,3
03.1962
5,9
08.1954
5,3
30.1956
0,7
25.2002
−3,3
25.2003
−9,6
23.1988
−13,4
28.1962
−17,9
1985
Record de chaleur (°C)
date du record
22,6
28.1966
29,2
29.1960
29,1
17.1947
30,1
30.2005
34,1
22.2022
39,2
18.2022
38,8
18.2022
39
13.2003
37,3
12.2022
33,8
02.1985
27,6
23.1992
26,1
24.1983
39,2
2022
Ensoleillement (h) 114,2 129,3 168,6 170,4 188,8 196,3 206,9 207,6 194,9 156,1 118,3 112,1 1 963,5
Précipitations (mm) 99,1 82,9 84,4 111,6 110,6 80,9 70,9 67,4 73,6 82,5 120,8 96,3 1 081
dont nombre de jours avec précipitations ≥ 1 mm 10,6 9,7 10,3 12,5 12,5 9,7 7,9 8,3 8,7 9,9 11,4 10,1 121,6
dont nombre de jours avec précipitations ≥ 5 mm 5,9 4,8 5,2 7,1 6,9 4,8 3,8 3,7 4,3 5,3 7,2 5,6 64,7
dont nombre de jours avec précipitations ≥ 10 mm 3,5 2,7 2,7 4,3 3,9 2,5 2,2 2,2 2,4 2,7 4,4 3,3 36,8
Source : [MétéoFrance] «  », sur donneespubliques.meteofrance.fr, edité le : 06/08/2023 dans l'état de la base
  1. Teddy Auly, « Quelques morphologies de rapport karst/glaciaire dans les Pyrénées (France) ».
  2. J. Hazera, « Les moraines frontales glaciaires » [PDF].
  3. « La tourbière du lac de Lourdes ».
  4. Mardones M. et Jalut G., « La tourbière de Biscaye (Alt. 409M, Hautes Pyrénées) : approche paléoécologique des 45 000 dernières années », Pollen et spores, 1983, vol. 25, no 2, p. 163-211, p.
  5. a et b « Lourdes, carte interactive » sur Géoportail. Couches « Cartes IGN classiques », « Limites administratives » et « Hydrographie » activées. Vous pouvez bouger la carte (cliquer et maintenir, bouger), zoomer (molette de souris ou échelle de l'écran), moduler la transparence, désactiver ou supprimer les couches (= cartes) avec leurs échelles d'intensité dans l'onglet de "sélection de couches" en haut à droite, et en ajouter depuis l'onglet "Cartes" en haut à gauche. Les distances et surfaces se mesurent avec les outils dans l'onglet "Accéder aux outils cartographiques" (petite clé à molette) sous l'onglet "sélection de couches".
  6. «  » [PDF], sur draaf.occitanie.agriculture.gouv.fr (consulté le ).
  7. «  », sur le système d'information pour la gestion des eaux souterraines en Occitanie (consulté le ).
  8. Sandre, «  »
  9. Sandre, «  »
  10. Sandre, «  »


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Toponymie

Une des premières mentions connues de Lourdes date de 983, lors de la fondation de l'abbaye de Saint-Pé, où Garcie-Arnaud donne la troisième partie du marché lourdais (tertiam partem mercati Lurdensis). Par la suite nous avons entre 1114 et 1130 : lo senhor de Lorda ; puis 1163-1185 : Petro comiti Bigorrensi in castro de Lorda ; 1216 : castel de Lourda ; c.1250 : al castet de Lorda ; 1682 la ville de Lorde ; 1757 Lourde ; 1800 - Le s final de Lourdes n'apparait que vers la fin du .

Il a été noté dès 1698 Lorde, oppid. Aquitaniae, Lapurdum ; or le nom de Lapurdum a été appliqué à Bayonne (le Labourd) jusqu'au Notice d'Antonin, écrite au Bayonne.

Origine légendaire du nom

L'origine de la ville de Lourdes s'illustre certes d'une légende. Cependant, il faut remarquer que celle-ci ne remonte qu'en 1118. Il s'agit d'une chronique du moine irlandais, Marfin, et redécouverte au . L'histoire demeure donc légende et non critique. Voilà cette légende y compris plusieurs variantes :

Lourdes tirerait son nom ainsi que son blason du temps de Charlemagne : un Sarrasin du nom de Mirat aurait pris la ville puis y aurait subi un siège de la part de l’empereur en 778. Un jour, un aigle volant au-dessus du château et tenant dans ses serres une énorme truite argentée, la fit soudain tomber au milieu des Maures assiégés. Mirat jeta la truite par-dessus les remparts. Charlemagne crut alors que les Sarrasins avaient assez de vivres pour soutenir encore longtemps le siège et décida de lever le camp. Toutefois Turpin, l'évêque du Puy-en-Velay, proposa alors un marché à Mirat : il pourrait garder la ville à condition de rendre les armes à la Vierge. Mirat accepta et, en posant les armes devant la vierge noire du Puy-en-Velay, il décida de prendre le nom de Louerda (la rose en arabe), en l'honneur de la Vierge aux roses. L'Histoire est inspirée de la légende Dame Carcas à Carcassonne.

Pour consulter le texte intégral en français de Marfin, voir aussi La voie Charlemagne à la fin (annexe II).

Le Dictionnaire toponymique des communes des Hautes Pyrénées de Michel Grosclaude et Jean-François Le Nail livre des informations de référence et des dénominations historiques de la ville reproduites ci-après :

tertiam partem mercati Lurdensis,, latin (entre 1022-1036, cartulaire de Saint Pé) ;
Lorda, Lorde (cartulaire de Bigorre) ;
Lorde, la biela de Lorda (vers 1200-1230, ibid.) ;
Lurdum, latin, (1259, procès Bigorre) ;
apud Lordam, latin, (1284, procès Bigorre) ;
Lorde (1338, Livre vert Bénac) ;
De Lurda, (1342, Pouillé Tarbes ; 1379, procuration Tarbes) ;
Lorda, (1429, censier de Bigorre) ;
Lourde, (de 1770 à 1815, carte de Cassini).
Extrait de la carte de Cassini (entre 1756 et 1789) situant Lourdes.

Les auteurs Dauzat et Rostaing envisagent une origine latine possible dans Lurida (villa) rattachée au cognomen latin Luridus, toutefois pour Grosclaude et Le Nail le toponyme est d'origine inconnue, vraisemblablement prélatin.

On notera que la lettre s est absente dans les dénominations historiques citées. La forme Lourde, sans s, est la forme courante jusqu'au début du carte de Cassini établie sous le premier Empire, le nom de la ville y figure sous cette forme (de même que Tarbes sous la forme Tarbe). Voir l'image ci-contre. L'adjonction du s final est donc récente.

La prononciation locale figurée est ['lourdo].

En gascon graphie classique, la ville se nomme Lorda.

Saints patrons

  • Saint Pierre, le à Lourdes ville,
  • Saint Martin, le pour le hameau de Saux,
  • Tous les saints, le

Sobriquet

Le surnom des Lourdais était Ets peirers (les tailleurs de pierre), à cause des nombreuses carrières qui s'y trouvaient et qui donnaient une forme particulière de marbre gris appelée pierre de Lourdes.

  1. VIC (Dom Cl. de) VAISSETE (Dom Joseph).. Histoire générale de Languedoc avec des notes et les pièces... (1841), t. 3, additions et notes p. 55.
  2. Arch. Dép. Pyrénées-Atlantiques, E 368, Ms. Cartulaire de Bigorre, RC.LVII.
  3. A.D. Pyrénées-Atlantiques, E 368, Ms. Cartulaire de Bigorre, RC.XXXVI.
  4. Dom BRIAL Recueil des historiens des Gaules et de la France (1833), t. 19, p. 176A.
  5. Arch. Dép. Pyrénées-Atlantiques, E 368, Ms. Cartulaire de Bigorre, RC.LX.
  6. Archives Capucines Le couvent de Tarascon (1894), p. 310.
  7. a et b « Carte de Cassini centrée sur Lourdes » sur Géoportail..
  8. Jean Barbet, Guide de Lourdes et de la grotte, 1892, p. 3.
  9. Joh. Jacobi Hofmanni, Lexicon vniversale historiam sacram et..., 1698, t. 4, Nomenclator p. 43.
  10. Aristide Guilbert, Histoire des villes de France, 1853, t. 2, p. 434.
  11. a et b «  », sur patrimoines-lourdes-gavarnie.fr.
  12. Gauthier Langlois, « La circulation d'une légende épique de fondation sur les chemins de Saint-Jacques : la légende de Dame Carcas et ses adaptations pyrénéennes, ibériques et occitanes », dans La montagne explorée, étudiée et représentée : évolution des pratiques culturelles depuis le ISBN , DOI 10.4000/books.cths.11337, lire en ligne).
  13. Dictionnaire toponymique des communes des Hautes Pyrénées Michel Grosclaude et Jean-François Le Nail, intégrant les travaux de Jacques Boisgontier, Conseil Général des Hautes Pyrénées, 2000, (ISBN ).
  14. Dauzat Albert et Rostaing Charles, Dictionnaire étymologique des noms de lieux en France, Paris, Guenegaud ed., 1863.
  15. a et b Note : ces deux hameaux ont été rattachés à Lourdes entre 1791 et 1801.
  16. Rosapelly Norbert, Traditions et coutumes des Hautes-Pyrénées, Société académique des H. P. 1910

Histoire

En France et internationalement, Lourdes est la cité mariale par excellence. C'est un centre mondial de pèlerinages dont l'histoire a commencé en . « Pourtant, avant 1858, il y a un autre Lourdes ». Le site de Lourdes, au carrefour de plusieurs vallées, surnommé le « verrou du Lavedan », a en effet une histoire largement documentée, couvrant toutes les époques du Paléolithique à nos jours, et dont la connaissance est essentielle à celle de ce secteur pyrénéen.

Le nouveau Lourdes est né avec les pèlerinages. Tant sur les plans religieux que sociétal et économique, le sujet est majeur. L'histoire de Lourdes fait donc l'objet d'un article détaillé auquel le lecteur est invité à se reporter, dans lequel ont été reproduits les éléments d'histoire contenus dans le présent article et dans lequel ils sont maintenus, provisoirement et dans leur version initiale.

Préhistoire

Le cheval de Lourdes.

Favorablement situé entre plusieurs vallées, le site de Lourdes est habité depuis la Préhistoire : des traces d'occupation (dont des outils, des bijoux, des tessons de céramique et des sépultures) ont été découvertes, entre autres, dans la grotte des Espélugues. Le musée d'archéologie nationale date le « cheval de Lourdes », une figurine de 7,3 ivoire de mammouth, de 13 000 ans avant notre ère, soit la période du Magdalénien au Paléolithique supérieur.

Dans les grottes Arrouza, les traces d'occupation sont datées du Néolithique et de l'âge du bronze.

Des fouilles plus importantes permettraient probablement de mettre au jour des traces conséquentes de l'habitat protohistorique sur le territoire de Lourdes.

A la sortie nord-ouest de la ville, on peut remarquer, sur le bord de la route RD 940 (quartier Biscaye), un imposant bloc dressé en calcaire, la "Peyre-Crabère" ("pierre de chèvre"). Incliné, il mesure plus de trois mètres de hauteur. Le site est classé depuis le 6 avril 1943. Pour J. K. Huysmans qui rapporte la légende, ce bloc serait une femme pétrifiée pour s'être retournée alors que le lac de Lourdes était soulevé par la colère divine (analogie avec la femme de Loth changée en statue de sel pour s'être retournée vers Sodome). Cette pierre dressée est-elle un menhir authentique datant du néolithique ? En l'absence de fouilles à sa base, il subsiste encore des doutes sur sa nature de monument mégalithique. Il pourrait en effet s'agir d'un simple "bloc erratique". Il resterait néanmoins à expliquer son érection, sans compter le fait que la région ne manque pas de monuments mégalithiques véritables (Bartrès, Poueyferré, etc.). Ce bloc a très longtemps servi de borne limitrophe pour la commune de Lourdes.[source insuffisante]

Antiquité et haut Moyen Âge

Dépôt lapidaire au château comportant des sarcophages provenant de la nécropole qui s'étendait du château à l'ancienne église Saint-Pierre.

L'histoire ancienne de Lourdes reste peu connue en raison du faible nombre de fouilles entreprises sur le site de la ville jusqu'à récemment. En effet, les travaux d'urbanisme déclenchés par le pèlerinage n'ont pas toujours été précédés de fouilles préventives, ce qui a probablement causé la destruction de nombreux vestiges.

L'oppidum du château est vraisemblablement occupé dès le . Des pans de murailles romaines ont d'ailleurs été découverts lors des travaux effectués par le génie militaire au château au  siècle. À cette occasion, plusieurs fragments lapidaires (morceaux de statue, fragments d'autel) ont été mis au jour. De même, à l'est de l'oppidum, la place Peyramale a livré des vestiges antiques à deux occasions.

Entre 1904 et 1907, lors de la démolition de l'ancienne église paroissiale Saint-Pierre, des substructions appartenant à un temple dédié aux Tutelles (divinités des eaux) ont été découvertes, accompagnées de fragments de céramiques et de trois autels votifs remployés dans les fondations de l'ancienne abside. Cet édifice avait été ensuite remplacé par une église paléochrétienne (au  siècle) détruite par un incendie, comme l'atteste la calcination des pièces découvertes. Une nécropole, dont l'étendue n'a pas pu être mesurée, entourait le lieu de culte. Des traces de celle-ci ont été dégagées au pied du château, ce qui fait penser qu'elle s'étendait jusqu'au pied de l'oppidum. Les sarcophages, dont la datation et la chronologie sont délicates à établir, ont pour partie été entreposés à l'entrée du château.

En 1990, l'aménagement du parking de la place a, de nouveau, nécessité des fouilles préventives. Une voie urbaine datée du  siècle (as de Nîmes découvert sur place) et orientée nord-sud a été dégagée. Des traces d'ornières croisant cette trajectoire ont été mises au jour, laissant penser à la présence d'une autre voie, perpendiculaire (est-ouest), ce qui a amené les spécialistes à se demander si Lourdes ne s'était pas développée au croisement de deux itinéraires antiques. Certains attribuent d'ailleurs Lourdes à l'Oppidum Novum mentionné dans l'Itinéraire d'Antonin, mais les preuves archéologiques manquent. De plus, les données toponymiques accusant la présence de deux axes respectivement est-ouest et nord-sud, de même que la découverte de ce temple des Tutelles, montrent bien que Lourdes s'est développée autour d'un carrefour routier.`

Lourdes manque considérablement de documents écrits au regard du Haut Moyen Âge. L'occupation par les Arabes au . L'histoire célèbre liée à Charlemagne apparut en fait en 1118, dans une chronique du moine irlandais, Marfin, alors que ni Vita Karoli Magni ni Gesta Karoli Magni, les deux principaux documents sûrs au . La légende de laquelle il existe plusieurs variantes explique cependant l'origine de nom de commune ainsi que celle du blason,.

Moyen Âge

Le château vu de l'ouest.

Au Moyen Âge, Lourdes et son château sont le siège du comte de Bigorre. Avec la croisade des Albigeois, le château, considéré comme un des verrous de la province, est disputé entre différentes factions. Il passe sous la domination des comtes de Champagne, également rois de Navarre, puis entre les mains des rois de France sous Philippe le Bel, pour être ensuite livré aux Anglais en 1360 pendant la guerre de Cent Ans, et ce jusqu'au début du .

En effet, située au carrefour de deux axes de communication majeurs (vers l'Espagne au sud, vers Toulouse à l'est et l'Atlantique à l'ouest), la ville abrite un marché d'assez grande importance protégé par le comte. Ce marché fait encore référence au  siècle, et reste donc une source de revenus importante pour celui qui se rend maître du château.

Pendant la guerre de Cent Ans, Pierre Arnaud de Béarn tient pour le roi d'Angleterre le château de Lourdes, ainsi que toute la Bigorre et le Lavedan. Après 1374 son frère en devient le capitaine, mais son territoire est réduit à la zone montagneuse. Jean tient le château de Lourdes jusqu'en , où, après un dur siège du parti du roi de France et en l'absence de secours anglais, il vend cher sa reddition et disparaît. Jean de Béarn fut un chef routier de grande réputation ; à partir de Lourdes il écumait le Sud-Ouest.

La ville médiévale se dresse à l'est du château et est ceinte de murailles (dont il ne reste que la Tour de Garnavie). Elle compte environ 150 feux vers le .

Retable baroque à la chapelle du château, qui ornait l'église Saint-Pierre, reconstruite après les guerres de religion et détruite en 1904.

De la Renaissance à la Révolution

La ville va traverser les crises des  siècle et  siècle. L'église paroissiale est détruite lors des guerres de religion, comme l'abbaye de Saint-Pé-de-Bigorre toute proche. Cependant, Lourdes sait tirer profit de sa situation. Elle est, entre autres, une étape sur la « route des bains » de Barèges, dont les sources servent à soigner les soldats blessés et malades. Le château reste un important lieu stratégique, « verrou du Lavedan ». La population est en augmentation au . 2 315 habitants en 1696, 1 189 habitants en plus entre 1730 et 1772. Mais les crises ramènent la population à 2 300 environ à l'aube de la Révolution.

Vers 1755, la population est composée d'environ 40 % d'agriculteurs, de 40 % d'artisans (secteur dominé par le textile) et 8,5 % de carriers (ardoise et tailleurs de pierres) et d'ouvriers du bâtiment, plus environ 13 % de services (marchands, santé, . Dans les années qui suivent, l'agriculture va perdre de l'importance face aux « fonctions urbaines », qui bénéficient surtout à l'artisanat dont l'effectif augmente. La paix signée avec l'Espagne entraîne la perte de l'intérêt stratégique du château, qui devient une prison. En 1788, il est d'ailleurs question de supprimer la garnison du château, formée par des invalides, et qui est défendue par une supplique envoyée à .

Durant la Révolution, la ville est tenue de fournir du matériel et des vivres à l'armée révolutionnaire du fait de sa position stratégique. Elle compte alors 2 741 habitants. Avec la création du département des Hautes-Pyrénées en 1790, Lourdes demande à être le siège du chef-lieu du nouveau district du Gave, l'un des cinq que compte le département. Cependant, Argelès-Gazost lui est préférée du fait de sa position stratégique à l'intérieur du Lavedan. Le reste des fonctions (dont le tribunal) sont installées à Lourdes. La ville fournit ensuite de nombreux volontaires aux armées lors des guerres révolutionnaires. Le danger est important en 1793 lors de la guerre avec l'Espagne et la menace d'invasion par le Lavedan, non avérée. La paix est signée en 1795 et entraîne la démilitarisation du château, qui abrite de nouveau une garnison d'invalides à partir de 1797.

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Photo de Bernadette Soubirous à la grotte de Lourdes en 1863, cinq ans après les premières apparitions.

Durant la première moitié du  siècle, la ville est un bourg agricole où se pratique l'élevage des porcs. Des carrières de pierre y sont exploitées. La population est évaluée à 4 000 habitants en 1843.

En 1858, Bernadette Soubirous dit qu'une Dame Blanche (qui bientôt se définira à elle par les mots « Que soy era Immaculada Councepciou » - « Je suis l'Immaculée Conception », ce que l'on considère comme une désignation de la Vierge Marie identifiée à sa propre conception) lui est apparue à plusieurs reprises dans la petite grotte de Massabielle, en bordure du gave de Pau à l'ouest de la ville. Une ferveur de plus en plus grande s'empare des habitants des environs qui viennent se recueillir devant la grotte qui, peu à peu, prend l'allure d'une chapelle, mais seule Bernadette dit « voir » la Vierge. Devant l'afflux massif de fidèles et de curieux, le maire, Anselme Lacadé, interdit temporairement l'accès à la grotte en la fermant par une barrière en bois, retirée début sous la pression populaire et l'intervention de l'impératrice Eugénie, épouse de Napoléon 1862, les apparitions sont reconnues officiellement par Bertrand-Sévère Laurence, évêque de Tarbes. Si le Bureau des constatations dans le sanctuaire est chargé d'accueillir les dossiers et que, depuis 1858, plus de 7 000 guérisons y aient été accumulées, 69 furent formellement déclarées miraculeuses par l'Église. Le . Le  : la guérison de Sœur Bernadette Moriau, en 2008, est « inexpliquée, dans l’état actuel des connaissances scientifiques », selon le Comité médical international de Lourdes. Atteinte d’une grave invalidité et alors âgée de 69 ans, Sœur Bernadette Moriau avait recouvré, en 2008, toutes ses facultés physiques après un pèlerinage à Lourdes (Hautes-Pyrénées).

Marché et tramway, place Marcadal, dans les années 1900.
Le funiculaire du pic du Jer au début du XXe siècle.

Les travaux du sanctuaire débutent la même année. Une première chapelle est remplacée par la Basilique de l'Immaculée-Conception en contrebas de laquelle sera ensuite construite la Basilique Notre-Dame-du-Rosaire afin d'accueillir les pèlerins de plus en plus nombreux. Elles sont toutes deux situées au-dessus de la grotte. Une partie de la ville est déclarée « cité mariale » par l'Église, entre le gave, le sanctuaire et le château. La municipalité de Lourdes, sous la pression des autorités religieuses et malgré l'opposition locale, élargit les rues de la ville médiévale et trace le boulevard de la Grotte (1879-1881) menant au sanctuaire en contournant le château par le nord. Les terrains sont alors lotis, avec construction de boutiques et d'hôtels pour accueillir les pèlerins. Le tramway de Lourdes est mis en service en 1899 et facilite l'accès de la gare de Lourdes à la Grotte ou au funiculaire du pic du Jer. À la fin du  siècle, Lourdes se dote d'une nouvelle église paroissiale, l'église du Sacré-Cœur. L'ancienne, dédiée à saint Pierre, est rasée en 1904. Son mobilier est transféré au château. Enfin dans les années 1950 est construite l'immense basilique souterraine dédiée au pape saint . Actuellement, Lourdes est l'un des plus grands pèlerinages catholiques du monde au même titre que Fátima, Rome, Częstochowa et Guadalupe. Le pape est venu deux fois en pèlerinage à Lourdes (en 1983 et 2004). Du au , plus de 9 millions de pèlerins se sont rendus à Lourdes pour célébrer le jubilé du «  s'est rendu dans le sanctuaire en .

Après la révolution française de 1789, le comté de Bigorre est incorporé dans le nouveau département des Hautes-Pyrénées, Lourdes devient donc chef-lieu de canton en 1790 mais pas sous-préfecture, fonction qui échoira à la commune d'Argelès-Gazost située plus en profondeur dans la vallée. Ce canton est ensuite divisé en 1973 pour former les deux cantons de Lourdes-Est et de Lourdes-Ouest.

La ville est le siège de la communauté de communes du Pays de Lourdes. Elle est le pôle de l'aire urbaine et du pays de même nom. En , la fermeture du tribunal de Lourdes est annoncée par la garde des sceaux.

Le site est victime de graves inondations en , puis à nouveau en .

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Culture

  • La médiathèque de la communauté de communes du Pays de Lourdes : aménagée place du Champ-Commun dans une moitié du bâtiment des Halles dont l'architecture métallique et les verrières du XIXe siècle ont été mises en valeur.

L'espace artistique de la médiathèque propose tout au long de l'année une programmation axée sur une ligne artistique : le mot et l'image. Cet espace consacré à de nouvelles formes d'expressions artistiques ouvre à la création contemporaine par le biais d'expositions, rencontres, conférences et ateliers en direction des publics. Pour affirmer cette ouverture sur les arts actuels, la médiathèque, dans le cadre de la loi du 1 % artistique, a acquis une sculpture de l'artiste néerlandaise Madeleine Berkhemer présente au cœur même de la médiathèque. La Cyberbase, dépendant elle aussi de la communauté de communes du Pays de Lourdes, est attenante à la précédente. Elle dispense une formation aux activités sur ordinateur et Internet.

  1. Site de la médiathèque de Lourdes
  2. Un site de la médiathèque et de la cyberbase

Héraldique

Blasonnement :
De gueules à trois tours d'or, maçonnées et ajourées de sable, celle du milieu plus élevée et sommée d'une aigle essorante contournée d'argent, tenant dans son bec une truite du même; à la champagne cousue d'azur chargée d'une chaîne de six montagnes d'or, posées sur une rivière d'azur, ondée d'argent mouvant de la pointe.

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Lourdes dans la littérature

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4391 autres localités pour Occitanie

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