Le Malzieu-Ville

Localisation

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Le Malzieu-Ville : descriptif

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Le Malzieu-Ville

Le Malzieu-Ville est une commune française, située dans le nord-ouest du département de la Lozère en région Occitanie. Exposée à un climat de montagne, elle est drainée par la Truyère, le ruisseau de Galastre et par divers autres petits cours d'eau

La commune possède un patrimoine naturel remarquable composé de deux zones naturelles d'intérêt écologique, faunistique et floristique. Le Malzieu-Ville est une commune rurale qui compte 741 habitants en 2021

Elle fait partie de l'aire d'attraction de Saint-Chély-d'Apcher

Ses habitants sont appelés les Malzéviens ou Malzéviennes. Depuis 2021, elle a rejoint Les Plus Beaux Villages de France. Ses vestiges médiévaux sont classés.

Géographie

Localisation

Le Malzieu-Ville se situe dans le nord du département de la Lozère, dans l'ancien pays du Gévaudan.

Communes limitrophes

Les communes limitrophes sont Saint-Léger-du-Malzieu, Le Malzieu-Forain, Prunières, Saint-Pierre-le-Vieux et Blavignac.

Communes limitrophes du Malzieu-Ville
Blavignac Saint-Léger-du-Malzieu
Saint-Pierre-le-Vieux du Malzieu-Ville Le Malzieu-Forain
Prunières

Géologie et relief

C'est dans la région naturelle de la Margeride que se trouve la vallée où est située la cité. L'altitude moyenne de la commune est de 835 m.

Hydrographie

La commune se situe entre le Galastre et la Truyère.

Climat

En 2010, le climat de la commune est de type climat océanique altéré, selon une étude s'appuyant sur une série de données couvrant la période 1971-2000. En 2020, Météo-France publie une typologie des climats de la France métropolitaine dans laquelle la commune est exposée à un climat de montagne ou de marges de montagne et est dans la région climatique Sud-est du Massif Central, caractérisée par une pluviométrie annuelle de 1 000 à 1 500 .

Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 8,4 amplitude thermique annuelle de 15,9 . Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique la plus proche, située sur la commune de Paulhac-en-Margeride à 11 vol d'oiseau, est de 7,9 ,. Pour l'avenir, les paramètres climatiques de la commune estimés pour 2050 selon différents scénarios d'émission de gaz à effet de serre sont consultables sur un site dédié publié par Météo-France en novembre 2022.

Milieux naturels et biodiversité

L’inventaire des zones naturelles d'intérêt écologique, faunistique et floristique (ZNIEFF) a pour objectif de réaliser une couverture des zones les plus intéressantes sur le plan écologique, essentiellement dans la perspective d’améliorer la connaissance du patrimoine naturel national et de fournir aux différents décideurs un outil d’aide à la prise en compte de l’environnement dans l’aménagement du territoire. Une ZNIEFF de type 1 est recensée sur la commune : la « rivière de la Truyère autour de Malzieu » (65  et une ZNIEFF de type 2, : le « cours de la Truyère et de la Rimeize aval » (503 .

  1. Géoportail.
  2. a et b Daniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale », Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography, DOI 10.4000/cybergeo.23155, lire en ligne, consulté le )
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Toponymie

Plusieurs hypothèses sur l'étymologie du Malzieu ont été émises au fil du temps :

  • la plus simple, populaire mais certainemet fausse, est que le Malzieu serait la contraction de « mal aux yeux ». Ce mal aurait été guéri par une source qui aurait existé entre le Malzieu et Saint-Léger ;
  • une autre origine pourrait résulter de la substitution d'un Z à un R, Malzieu deviendrait alors Malrieu, par allusion le Galastre, mauvais ruisseau en occitan que ses foucades sortent assez souvent de son lit ;
  • la géographie aussi ne manque pas à l'appel à l'appui d'une autre hypothèse. En occitan ancien, le Malzieu se dit « Malgasiu » et gasiu peut se traduire par marécage ou par gué (endroits où l'on marche dans l'eau). Il est certain que la Truyère a souvent divagué dans la plaine située au sud du bourg la transformant en marécage et aussi qu'il y avait bien un gué sur le site du Malzieu, juste en amont du pont de Saint-Chély ;
  • la dernière hypothèse s'appuie sur la dénomination de deux villages voisins, Prunières et Le Nozier, évoquant pruniers et noyers. Le Malzieu à travers le latin malus, évoquerait les poiriers qui aiment les sols humides et sont encore nombreux dans plusieurs vallées du Massif central. Un changement du r en z étant possible (donc on serait passé de « rieu » à « zieu »), cela signifierait vallée des pommiers.

Reste le « Ville », qui est un ajout pour éviter les homonymies notamment avec sa commune voisine du Malzieu-Forain.

  1. Mal signifie "mauvais" en occitan et est employé dans de nombreux toponymes n'ayant rien à voir avec les fruitiers !

Histoire

Époque gallo-romaine

À l'époque gauloise, le Gévaudan est habité par les Gabales. Ce peuple, client des Arvernes, s'est battu à leur côté durant la guerre des Gaules. Après la conquête, les Romains ont conservé la même capitale pour les Gabales, Anderitum, devenue Javols. Le village de Javols est situé à environ une vingtaine de kilomètres à vol d'oiseau du Malzieu.

Au  siècle, le fonctionnaire de l'empire Sidoine Apollinaire, qui n'est pas encore devenu évêque de Clairmont, réalise un voyage entre l’Auvergne et Narbonne. Il raconte dans un recueil de poème ce voyage qui traverse, notamment, le pays gabale. Il évoque comme première description, la présence d'une « ville altière dans un puits (un trou) ». Les historiens peinent cependant à interpréter ces vers pour savoir de quelle vallée il veut parler, la majorité penchant pour la ville de Mende. Il existait cependant un oppidum romain sur le site du Malzieu.

Moyen Âge

Du haut Moyen Âge, il reste des traces, au moins dans les coutumes locales, d'une bataille qui aurait eu lieu contre les Sarrazins au VIIIe siècle. En effet, le « pré des Sarrazins », situé sous le village de Verdezun, attesterait ce combat. Il y a aussi le chemin des « Espagnols ». Les seigneurs du Malzieu se battent avec leurs voisins de Chanaleilles.

Vers le moines de Saint-Gilles s'installent dans la région du Malzieu. Ainsi, ils bâtissent une église consacrée à saint Hippolyte au Malzieu, et une dédiée à saint Laurent à Verdezun. On trouve des sarcophages dans la crypte de l'église.

Durant cette période, en 1055, le Malzieu devient la propriété des barons de Mercœur, l'une des huit baronnies du Gévaudan. Les barons, qui ont un château à Saugues, construisent leur château principal à Verdezun. À la fin du . En 1307, l'évêque de Mende, Guillaume VI Durand, conclut avec le roi de France l'acte de paréage. Cet acte partage en trois le territoire du Gévaudan : la terre du roi, la terre de l'évêque et la terre commune (administrée également par les barons). Les Mercœur ayant principalement leur possessions en Auvergne, leur baronnie est alors rattachée à la cour de Riom et au parlement de Paris, alors que le reste du Gévaudan est dépendant de la cour et du parlement de Toulouse. Le chirurgien papal Guy de Chaulhac y fait ses débuts.

Lors de la guerre de Cent Ans, la ville est assiégée et pillée plusieurs fois par les grandes compagnies.

Renaissance

Le Malzieu est une étape de la route de Saint-Jacques-de-Compostelle comme l'attestent certaines cartes du XVIIe siècle et des inscriptions de coquille sur l'église.

Au  siècle, le Malzieu, catholique, doit faire face à la Réforme protestante et aux guerres de Religion qui s'ensuivent. Lors du massacre de la Saint-Barthélémy, le baron Astorg de Peyre, d'un village voisin, est assassiné dans la chambre du roi à Paris : sa veuve engage alors un jeune homme, Matthieu Merle, afin de venger la mort de son époux. Le , Merle et ses troupes se dirigent vers le Malzieu et pénètrent dans la cité par la ruse. Ils entrent par le lit d'un ruisseau qui passe sous les murailles, le « trou de Merle ». Là, ils massacrent les treize prêtres de la ville, ainsi que le curé de Rimeize. Ils rançonnent les habitants fortunés, puis détruisent l'église. Merle devient ensuite maître de Grèzes, puis d'une grande partie du Gévaudan. La riposte contre les troupes de Merle est menée par Anne de Batanay, duc de Joyeuse, soutenu par le roi Henri III depuis Lyon. En , ses généraux assiégent le Malzieu avec 500 arquebusiers et dix canons pour reprendre la ville aux protestants. Les occupants se contentent de répondre aux troupes par la provocation, comparant les armées du duc à du « beurre fondu ». Selon Agrippa d'Aubigné, ils injurient la cour d'Henri III. Le , l'armée du duc de Joyeuse, fort de ses moyens modernes, reprend facilement la cité, détruisant les fortifications médiévales tournées vers le pont de la Truyère, mais n'exécute pas l'ordre d'Henri III de raser la cité. Les opposants sont pendus.

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Le Malzieu est touché par les grandes épidémies de peste du XVIIe siècle. Le 4 juin 1632, le médecin Jean Conchet, venu du Puy pour désinfecter la ville, préconise d'incendier une maison, mais le feu se communique aux maisons voisines : neuf rues du centre sont anéanties. La reconstruction permet d'adosser les nouvelles maisons aux remparts. On fait alors appel à des architectes et maçons italiens dont l'influence se voit sur les frontons autour de la place centrale du marché ou sur des fenêtres Renaissance à meneau et traverse.

Le Malzieu offre un terrain de prédilection sur la route de la bête du Gévaudan (1764/1767). Une seule victime serait du Malzieu, mais environ 25 personnes du canton furent attaquées ou tuées. L'hôtel de la Croix Blanche devient le centre logistique de la traque dès novembre 1764. Les habitants se montrent défiants face au capitaine des dragons, Jean-Baptiste Duhamel. L'un des principaux bourgeois du Malzieu, M. Brun, réaffirme l'indépendance des habitants. Lors de la battue hivernale du 7 février 1765, les Malzéviens, chargés de surveiller les rives de la Truyère, restent chez eux. Le 9 février, l'attaque sauvage de Marie-Jeanne Rousset à Mialanette conduit cependant le clergé à célébrer une messe pour le succès des opérations. En mai, le comte de Morangiès dénonce cette centralisation au Malzieu et l'attitude des successeurs de Duhamel, les Denneval, qui passent leur temps dans les tavernes "avec tous les crapuleux de cette folle cité". En 1767, Jean Chastel, envoyé par le roi, séjourne au Malzieu avant de tuer la bête.

La Révolution française met à mal la fidélité au roi des habitants du Malzieu. Les Ursulines doivent quitter leur monastère. Le , l'église voit ses biens nationalisés, la plupart des prêtres refusent de prêter serment, s'enfuient ou se cachent. Toutefois, tous les habitants ne sont pas d'accord. Les habitants du Malzieu Forain ne veulent pas partager les biens sectionaux avec les commerçants et bourgeois de la ville du Malzieu. Par le décret du , les villages et hameaux qui faisaient partie du Malzieu-Ville sont séparés de celui-ci et donnent naissance à deux nouvelles communes : Le Malzieu-Campagne qui donnera plus tard Le Malzieu-Forain et Verdezun. La Restauration de 1815 est bien acceptée. Des troupes royalistes y viennent chercher le maréchal Soult, qui a trouvé refuge dans le château du général Louis Bertrand Pierre Brun de Villeret, qui y fonde une manufacture de laine en 1827.

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Au XIXe siècle, le village est marqué par une certaine rechristianisation. Il continue d'abriter des congrégrations, des processions y ont lieu le . En 1905, la porte de l'église est enfoncée parce que le clergé s'oppose aux inventaires de la loi de Séparation de l’Église et de l’État.

Le Malzieu reste encore un territoire rural à vocation agricole avec de nombreux prés à brebis et à vaches. Les activités agricoles comme les grandes foires de la Sainte-Barbe sur la place du foirail et le travail de la laine de mouton déclinent au profit d'une timide industrialisation et d'un fort développement des services. Le Malzieu est l'un des premiers villages électrifiés de Lozère. Aujourd'hui, l'industrie agro-alimentaire (Tellus), l'industrie textile de la peau de mouton (ifoolki), l'industrie du bois et l'industrie du métal (France Résille) se maintiennent sporadiquement.

Le Malzieu n'échappe pas cependant aux grands conflits contemporains. Il envoie son lot de poilus et paie son tribut à la Première Guerre mondiale. Le dernier poilu mort au front, alors même que l'armistice du a sonné, vient de Montchabrier. Pendant la Seconde Guerre mondiale, le Malzieu se distingue par sa Résistance à l'Occupation. Au pied du Mont-Mouchet et des Gorges de la Truyère, il sert de point d'appui aux résistants. Un médecin du nom de Marc Monod soigne de nombreux résistants. Des juifs trouvent refuge au Malzieu, protégés par plusieurs Justes. Simone Serrière, Henri et Hélène Cordesse hébergent un temps la famille Reiss, composée d'une mère et de ses quatre enfants, au pensionnat des frères des écoles chrétiennes. Le sergent Marcellin Cazals résiste aux ordres d'arrestation des autorités en prévenant des opérations, sauvant ainsi des juifs cachés dans la gendarmerie.

Au Village vacances familles) s'installe à Ganigal. En 1971, le village est classé station verte. Les remparts médiévaux sont entièrement restaurés et classés monument historique. Une grande base de loisirs avec terrain de tennis, terrain de football, de basket, de skate, de tennis de table, aire de pique-nique, aire de jeu, piscines en plein-air, piste de chevaux, parcours VTT et quad s'étend le long de la Truyère. La proximité de l'autoroute A75 en a facilité l'accès. Plusieurs manifestations sont organisées dont Les Médiévales et les Musicales.

En 2021, Le Malzieu-Ville adhère à l'association Les Plus Beaux Villages de France.

  1. Jules César, De bello Galico, Livre VII, chap.LXXV
  2. Félix Buffière, Ce tant rude Gévaudan [détail des éditions], tome I, p. 190.
  3. a et b Site de la commune, patrimoine
  4. Félix Buffière, Ce tant rude Gévaudan [détail des éditions], tome I, p. 610.
  5. Félix Buffière, Ce tant rude Gévaudan [détail des éditions], tome I, p. 615.
  6. Félix Buffière, Ce tant rude Gévaudan [détail des éditions], tome I, p. 611.
  7. Arbre généalogique des Peyre
  8. Félix Buffière, Ce tant rude Gévaudan [détail des éditions], tome I, p. 826.
  9. Félix Buffière, Ce tant rude Gévaudan [détail des éditions], tome I, p. 828.
  10. J.A. de Thou, Histoire universelle, .
  11. Agrippa d'Aubigné, Histoire universelle, .
  12. «  », sur France 3 Occitanie (consulté le ).
  13. Le labo des archives, «  », sur Archives nationales, carnet de recherche (consulté le ).
  14. The American Historical Review, Harvard University Press, DOI 10.1093/ahr/118.2.597)
  15. P Cabanel, Histoire des Justes de France.
  16. «  », sur lesmedievalesdumalzieu.org (consulté le ).
  17. Le Malzieu-Ville Cité médiévale en Gévaudan, Les Plus Beaux Villages de France, consulté le .


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Héraldique

Son blasonnement est : de sinople à la tour d'argent, ouverte, ajourée et maçonnée de sable, au chef cousu d'azur chargé d'une lettre M onciale d'or, au franc-canton d'argent chargé d'une croix patriarcale de gueules.

Néanmoins la mairie semble arborer des armoiries légèrement différentes : le M onciale étant de sable (noir) de même pour la croix patriarcale (ou croix de Lorraine).

Sur l'une des portes des remparts de la ville, on trouve sous le blason, un phylactère avec la devise de la cité « Vireti Gemma » (Perle de la vallée).

  1. Logo sur le site officiel de la commune

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Le Malzieu-Ville dans la littérature

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