Aimargues

Localisation

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Aimargues : descriptif

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Aimargues

Aimargues (/ɛ.maʁg/) est une commune française située dans le département du Gard en région Occitanie, elle fait partie de la Petite Camargue. Exposée à un climat méditerranéen, elle est drainée par le Vidourle, la Cubelle, le Rhony et par un autre cours d'eau

Incluse dans la Camargue (delta du Rhône), la commune possède un patrimoine naturel remarquable : deux sites Natura 2000 (« le Vidourle » et la « Petite Camargue »), un espace protégé (les « Costières de Nimes ») et trois zones naturelles d'intérêt écologique, faunistique et floristique. Aimargues est une commune urbaine qui compte 5 749 habitants en 2021, après avoir connu une forte hausse de la population depuis 1962

Elle est dans l'unité urbaine d'Aimargues et fait partie de l'aire d'attraction de Montpellier

Ses habitants sont appelés les Aimarguois. Le patrimoine architectural de la commune comprend deux immeubles protégés au titre des monuments historiques : les stèles funéraires antiques, classées en 1978, et le château de Teillan, inscrit en 1995.

Géographie

Localisation

Aimargues se situe entre Nîmes (24 Montpellier (40 km), à 20 km des plages du Languedoc.

Communes limitrophes
Rose des vents Gallargues-le-Montueux Gallargues-le-Montueux Vauvert Rose des vents
Lunel N Vauvert
O    Aimargues    E
S
Marsillargues Saint-Laurent-d'Aigouze Le Cailar

Hydrographie et relief

Située en basse vallée du Vidourle, Aimargues a une altitude très faible. Le point culminant de la commune d'Aimargues est situé à 13 mètres et l'altitude moyenne est de 8 mètres. Quelques rivières et ruisseaux sont situés sur le territoire du village, tels le Razil, le Rhôny, le Poul, la Cubelle ou encore l'Estanion. La commune est composée pour une grande partie de terrains d'alluvions modernes, mais aussi subapennins et du diluvium alpin à l'extrémité nord du territoire et possède un plan d'eau nommé la Ginouze.

Inondations

Un épisode cévenol a conduit à la désastreuse crue du Vidourle le qui a inondé 85 % de la surface de la commune, 90 % des foyers, et fait des dégâts matériels et humains extrêmement importants. Le 3 décembre, une nouvelle crue a lieu, donnant à Aimargues l'« aspect d'une ville en guerre ».

En 2005, Nancy Meschinet de Richemond et Freddy Vinet notent dans le Bulletin de l'Association de géographes français, que la municipalité d'Aimargues avait « favorisé l'occupation de zones inondables par des lotissements ou des entreprises [...] sans [...] vision à long terme ».

Dix ans après, aucun aménagement majeur n'est encore réalisé. Une association, Aimargues prévention et protection des inondations (APPI), dirigée par Bernard Jullien, réclame des travaux aux pouvoirs publics, notamment la restauration des 5,5 kilomètres de digue existants, construits par Henri Pitot, et la construction d'une digue de second rang. Des aménagements voient pourtant le jour à Gallargues-le-Montueux, Lunel, Marsillargues et Saint-Laurent-d'Aigouze, faisant, pour Jullien, des Aimarguois les « grands oubliés ». L'APPI interpelle régulièrement les « décideurs » politiques. Jullien, le maire Jean-Paul Franc et le député Étienne Mourrut sont reçus par Nathalie Kosciusko-Morizet en ,. La municipalité s'oppose encore au PPRI, « risqu[ant] d'être mis en place sans qu'aucune protection du village n'ait été réalisé » selon le maire, lequel pointe du doigt le Syndicat d'aménagement du Vidourle (SIAV) et estime « anormal d'avoir repoussé [...] la réalisation de [la] digue ».

Les travaux débutent finalement en 2014.

Climat

En 2010, le climat de la commune est de type climat méditerranéen franc, selon une étude s'appuyant sur une série de données couvrant la période 1971-2000. En 2020, Météo-France publie une typologie des climats de la France métropolitaine dans laquelle la commune est exposée à un climat méditerranéen et est dans la région climatique Provence, Languedoc-Roussillon, caractérisée par une pluviométrie faible en été, un très bon ensoleillement (2 600 .

Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 14,5 amplitude thermique annuelle de 16,7 . Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique la plus proche, située sur la commune de Gallargues-le-Montueux à 5 vol d'oiseau, est de 15,5 ,. Pour l'avenir, les paramètres climatiques de la commune estimés pour 2050 selon différents scénarios d’émission de gaz à effet de serre sont consultables sur un site dédié publié par Météo-France en novembre 2022.

Voies de communication et transports

Axes ferroviaires

La gare d'Aimargues n'est plus aujourd'hui qu'un simple arrêt du train en partance du Grau-du-Roi et abrite quelques logements.

Axes routiers

Aimargues est traversée par la Route des plages, aussi appelée quatre-voies. La commune comporte aussi de nombreuses routes et chemins vicinaux. Une entrée d'autoroute de l'A9 est située également.

Transports en commun

La commune est desservie par les bus de la ligne C32 (Nîmes-Le Grau-du-Roi / La Grande-Motte) du service de transport départemental, Edgard.

Milieux naturels et biodiversité

Espaces protégés

La protection réglementaire est le mode d’intervention le plus fort pour préserver des espaces naturels remarquables et leur biodiversité associée,.

La commune fait partie de la Camargue (delta du Rhône), réserve de biosphère, zone de transition, d'une superficie de 140 324,2 ha

Un autre espace protégé est présent sur la commune : les « Costières de Nimes », un terrain acquis (ou assimilé) par un conservatoire d'espaces naturels, d'une superficie de 2 027 .

Réseau Natura 2000
Sites Natura 2000 sur le territoire communal.

Le réseau Natura 2000 est un réseau écologique européen de sites naturels d'intérêt écologique élaboré à partir des directives habitats et oiseaux, constitué de zones spéciales de conservation (ZSC) et de zones de protection spéciale (ZPS). Deux sites Natura 2000 ont été définis sur la commune au titre de la directive habitats :

  • la « petite Camargue », d'une superficie de 34 412  ;
  • « le Vidourle », d'une superficie de 209 Gomphe de Graslin, libellule d'intérêt communautaire, justifie notamment l'inscription du Vidourle au réseau Natura 2000.
Zones naturelles d'intérêt écologique, faunistique et floristique

L’inventaire des zones naturelles d'intérêt écologique, faunistique et floristique (ZNIEFF) a pour objectif de réaliser une couverture des zones les plus intéressantes sur le plan écologique, essentiellement dans la perspective d’améliorer la connaissance du patrimoine naturel national et de fournir aux différents décideurs un outil d’aide à la prise en compte de l’environnement dans l’aménagement du territoire. Une ZNIEFF de type 1 est recensée sur la commune : la « plaine et marais du Vieux Vistre » (866  et deux ZNIEFF de type 2, :

  • le « Camargue gardoise » (42 422 Gard et 1 dans l'Hérault ;
  • la « vallée du Vidourle de Sauve aux étangs » (691 Gard et 5 dans l'Hérault.
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Toponymie

Attestation du nom

Année Nom Document
813 Armasanica, in Littoraria Dom J. Mabillon et dom L. d'Achery, Acta Sanctorum ordinis S. Benedicti, 1668
931 Armacianicus Cartulaire du chapitre cathédral de Notre-Dame de Nîmes
944 Villa Armacianicus Cartulaire du chapitre cathédral de Notre-Dame de Nîmes
961 Armacianicus Cartulaire du chapitre cathédral de Notre-Dame de Nîmes
965 Villa Armatianicus Cartulaire du chapitre cathédral de Notre-Dame de Nîmes
1007 Armacianicus Cartulaire du chapitre cathédral de Notre-Dame de Nîmes
1015 Villa Armacianicus Cartulaire du chapitre cathédral de Notre-Dame de Nîmes
1031 Villa Armacianicus Cartulaire du chapitre cathédral de Notre-Dame de Nîmes
1080 Mansus de Armadanicis Cartulaire du chapitre cathédral de Notre-Dame de Nîmes
1102 Armadanicæ, Armasanicæ Cartulaire de l'abbaye de Psalmodie
1145 Armadanicæ Histoire de Languedoc
1256 Armasanicæ Léon Ménard, notes manuscrites I
1384 Armasanicæ Dénombrement de la sénéchaussée
1435 Armargues Léon Ménard, notes manuscrites III
1447 Emargues Léon Ménard, notes manuscrites III
1462 Locus Armazanicarum Registre-copie de lettres royaux de la sénéchaussée de Beaucaire et de Nîmes, pour les années 1461 et 1462
1572 Eymargues Ursy, notaires de Nîmes, XVIe et XVIIe siècles
Source : Dictionnaire topographique du département du Gard

Étymologie

Provençal Eimargue, languedocien Aimargue, du roman Aimargues, Aymargues, Emargues, Armargues, Margues, Armasanegues, du bas latin Armadanicae, Armatianicae, Armatianicus, Armacianicus, Armasanica.

Les habitants sont appelés les Aimarguois, Aimarguoises.

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Étymologie

Provençal Eimargue, languedocien Aimargue, du roman Aimargues, Aymargues, Emargues, Armargues, Margues, Armasanegues, du bas latin Armadanicae, Armatianicae, Armatianicus, Armacianicus, Armasanica.

Les habitants sont appelés les Aimarguois, Aimarguoises.

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Histoire

Moyen Âge

Le nom d’Aimargues dérive d'Armacianicum, une villa du 813 dans le cartulaire de l’abbaye bénédictine de Psalmody. La population se répartit dans les nombreuses autres villæ du territoire : Saint-Sylvestre-de-Teillan, au sud, Saint-Michel-de-Varanègues, à l’ouest, Saint-Gilles-de-Missignac, Saint-Roman-de-Malaspelles, au nord, Saint-Cirice de Margues et surtout Saint-Saturnin de Nodel, à l’est. Le

Missignac connaît un développement important à partir du et  siècles. Missignac disparaît à la fin du .

Le château d'Aimargues, édifié avant 1185, sous le nom de castrum Armasanicarum, est placé sous la dépendance de la famille d'Uzès. En 1119, le pape Gélase II se rend à Aimargues. Il séjourne au monastère de Teillan dont il consacre l'église. Au cours des années 1160-1190, un grand nombre de castra et de villæ deviennent possessions des Templiers dans la basse Vallée du Rhône. C'est le cas d'Aimargues, en 1161, qui joue un rôle important comme centre de recrutement pour le Temple de Saint-Gilles. Les frères Armand de Bordel, Raimon Alazandi et Pons Arimandi étaient originaires d'Aimargues,.

Louis IX, partant pour la croisade en Palestine, fait étape dans la cité avant de s'embarquer au port d'Aigues-Mortes. Son frère Alphonse de Poitiers et sa femme Jeanne y séjournent en . Leurs testaments respectifs, en français et en latin, sont datés d'Aimargues. Dès le archiprêtre. Un recensement de 1328 quantifie 520 feux, soit 2 080 habitants environ. À la suite de la peste noire de 1347-1352, il ne reste 56 ans plus tard que 50 feux lorsque le dénombrement de la sénéchaussée de 1384 est établie, soit 200 habitants environ.

Le français apparaît à Aimargues dans un livre d'imposition en 1474.

Époque moderne

Aimargues devient chef-lieu d'une viguerie en 1540. En 1565, avec l'érection en duché-pairie de la vicomté d'Uzès par Charles IX, la seigneurie d'Aimargues passe sous la domination de la maison de Crussol et devient le principal fief de la Basse-Vistrenque. Elle est instituée en baronnie en 1632.

En 1595, au cours de son voyage dans le sud de la France, Thomas Platter le Jeune fait un arrêt à Aimargues.

Les guerres de religion marque particulièrement le village aux 1579, par la paix de Nérac, Aimargues devient une place de sûreté pour les protestants, et cela jusqu'à l'Édit de Nantes, en 1598. En 1616, le château est démantelé. En 1629, après plusieurs sièges, sur ordre du cardinal de Richelieu, les remparts sont à leur tour démolis. Ses pierres servent à la construction de la muraillasse de Saint-Rémy. La Tour de Fayard, demeure Renaissance ruinée, reste debout jusqu'à la première moitié du .

Révolution française et Empire

Aimargues quitte la tutelle d'Uzès dès la Révolution. Lors de la mise en place du département du Gard, en 1790, elle est érigée en chef-lieu de canton au sein du district de Nîmes et intègre les communes du Cailar et de Saint-Laurent-d'Aigouze. Cependant elle est intégrée au canton de Vauvert dès 1800.

Jean Bastide dit Jarret, soldat d'origine aimarguoise dans les Gardes-Françaises, qui se trouve à Paris avec son régiment, prend part à la Prise de la Bastille le . En 1792, les Sans-Culottes dévastent les châteaux de Malherbes et de Saint-Michel.

En 1815, les catholiques royalistes massacrent les bonapartistes : c'est la Terreur blanche.

Époque contemporaine

Du 27 août au , Aimargues est occupé par un contingent d'Autrichiens.

Au cours du 1824 à l'architecture originale en façade, puis la première église paroissiale qui est transformée en halle en 1870. Devenue salle Georges-Brassens, après ravalement, elle est maintenant consacrée aux spectacles et expositions divers. Sur cette même place, une nouvelle église est édifiée entre 1864 et 1869, à l'instigation du curé Roland Lempereur, dans un style néo-romano-gothique possédant un haut clocher en façade repérable à de longues distances et dont le concepteur est l'architecte Henri Révoil. On lit sur sa façade l'inscription « Liberté, égalité, fraternité » qui fut placée en 1905, après la victoire électorale de la gauche républicaine et anticléricale emmenée par Léon Fontanieu contre les royalistes. Pour autant, la section locale de l'Action française, présidée par Joseph Calazel, ainsi que celle des Jeunes royalistes, continue de compter 600 adhérents.

Augustin Pourreau, maire durant la Seconde Guerre mondiale.

Au début du phylloxéra signent peu à peu son déclin. Aimargues est durement touchée en 1910 par deux grèves agricoles : la seconde conduit à l'occupation militaire de la commune et à la révocation du maire Jean Joujou. Le climat se détend cependant après les nouvelles élections municipales de 1911. Cependant, l'hôtel de ville est, en 1924 encore occupée, huit jours durant, par les anarchistes ; de violents heurts opposent catholiques et anarchistes à l'occasion de la visite de l'évêque de Nîmes, Jean Justin Girbeau, le . Un groupe anarchiste se constitue. En 1929, celui-ci invite Nestor Makhno à Aimargues ; sa femme et sa fille y résident un an.

Sous le régime de Vichy, Augustin Pourreau, maire de la commune, « rencontr[e] de nombreuses difficultés dans l'administration de [la] commune, en raison de l'important mouvement anarchiste avant-guerre ». Après enquête, le préfet du régime de Vichy décide de le maintenir en poste, ce qui ne fut que temporaire puisqu’il fut ensuite remplacé par un maire conservateur nommé par le préfet.

Dans les années 1950, l'anarcho-communiste Georges Fontenis, fait salle comble lors d'un meeting à Aimargues.

Durant la Seconde Guerre mondiale, Aimargues compte 9 morts : André Thérond, Henri Pagès, Joseph Lloret (résistant), Raoul Teulon, Antoine Martinez, Étienne Prouvèze, Émile Pourreau, Yvon Guiraud et Jean Mailho (membre de la DB,), 3 morts en déportation, Paul Perrier (militant anarchiste), Henri Langlade (opérateur radio) et Gaston Bêchard (syndicaliste, adjoint au maire de Montceau-les-Mines) et un disparu, Pascal Rouget.

En 1957, Lucien Guiraud, adjoint au maire d'Aimargues, abat Armand Rogati, ce qui suscite un émoi durable dans la commune.

La commune redevient chef-lieu de canton en 1992 avec la création du canton de Rhôny-Vidourle. Cependant, à la suite du redécoupage cantonal de 2014, le canton de Rhôny-Vidourle est supprimé et Aimargues rejoint le canton d'Aigues-Mortes.

Le , en souvenir de la venue de Buffalo Bill en Camargue en 1905, le chef indien Tasunka Kokipapi est reçu à Aimargues et, au cours d'une cérémonie en présence de Patrick Bonton et d'Anne-Marie Quatrevaux, le manadier Pierre Aubanel est admis dans la tribu Lakota sous le nom de « Zintkala Ohitika », signifiant « Oiseau qui vole avec force et détermination ».

L'affaire du Coral

L’affaire du Coral ou affaire du lieu de vie, ou encore affaire des « ballets bleus du Coral » est une affaire d'abus sexuels sur mineurs qui éclata en France en 1982 dans un « lieu de vie » éducatif installé dans une ancienne exploitation agricole à Aimargues. Très médiatisée à l'époque, l'affaire se distingua par la mise en cause de plusieurs personnalités publiques, ce qui donna lieu à des soupçons de manipulation d'origine politique ou policière.

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Héraldique

Blason
Coupé d'azur et d'argent à la croix latine haussée d'or posée en bande brochant sur la partition.
Détails
Le statut officiel du blason reste à déterminer.

Aimargues possède la même devise que Paris, Fluctuat nec mergitur, que l'on peut traduire en français par « Elle est battue par les flots, mais ne sombre pas », au féminin en référence aux armoiries de la ville : d'azur, à la rivière d'argent, ombrée d'azur, sur laquelle est une croix flottant à dextre de sable.

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Aimargues dans la littérature

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