Moissac-Vallée-Française

Localisation

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Moissac-Vallée-Française : descriptif

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Moissac-Vallée-Française

Moissac-Vallée-Française est une commune française, située dans le sud-est du département de la Lozère en région Occitanie. Exposée à un climat méditerranéen, elle est drainée par le Gardon de Sainte-Croix et par divers autres petits cours d'eau

Incluse dans les Cévennes, la commune possède un patrimoine naturel remarquable : deux sites Natura 2000 (la « vallée du Gardon de Mialet » et la « vallée du Gardon de Saint-Jean ») et quatre zones naturelles d'intérêt écologique, faunistique et floristique. Moissac-Vallée-Française est une commune rurale qui compte 218 habitants en 2021, après avoir connu un pic de population de 800 habitants en 1851

Ses habitants sont appelés les Moissacois ou Moissacoises. Son territoire, qui fait partie de la zone périphérique du parc national des Cévennes, se trouve au cœur des Cévennes historiques car on y retrouve tous les éléments cévenols les plus caractéristiques : zone de culture protestante où s'est déroulée la révolte des Camisards, sur une terre schisteuse traversée par l'un des Gardons, où se cultivaient châtaigniers et s'éduquaient les vers à soie, où l'on produit toujours des pélardons et dont les maisons possèdent des toits de lauzes et des murs de schistes. Les communes les plus proches sont Alès (Gard) à l'est et Florac (Lozère) au nord.

Géographie

Localisation

Situation de Moissac-Vallée-Française dans la communauté de communes.

Moissac-Vallée-Française est située à la limite sud du département de la Lozère avec celui du Gard, dans l'ancienne province du Gévaudan.

Les villes les plus proches sont Alès (Gard) à 45 Florac (Lozère) à 32 .

D'une superficie de 2 705 hectares, le territoire communal se trouve au cœur de la chaîne montagneuse des Cévennes qui forme la limite sud du Massif central. La Vallée Française est une zone de moyenne montagne traversée par la vallée d'une des branches du Gardon.

L'orientation générale de la vallée est nord-ouest - sud-est. L'altitude moyenne de la commune est de 300 Saint-Jean-du-Gard à Florac. Une autre crête la sépare de Saint-Étienne-Vallée-Française.

Communes limitrophes

Les communes limitrophes sont Sainte-Croix-Vallée-Française, Saint-André-de-Valborgne, Saint-Étienne-Vallée-Française, Saumane, Peyrolles, Saint-Jean-du-Gard, L'Estréchure et Saint-Germain-de-Calberte.

Communes limitrophes de Moissac-Vallée-Française
Sainte-Croix-Vallée-Française Saint-Germain-de-Calberte
Saint-André-de-Valborgne
(Gard)
Moissac-Vallée-Française Saint-Étienne-Vallée-Française
Saumane
(Gard)
l'Estréchure
(Gard)
Saint-Jean-du-Gard (Gard),
Peyrolles (Gard)

Accès

Le principal axe de communication de la commune est la RD 983 qui mène de Saint-Jean-du-Gard à Sainte-Croix-Vallée-Française. La RD 140 permet de rejoindre le hameau de Saint-Roman-de-Tousque. Celui-ci est traversé par la RD 109 appelée route touristique de la corniche des Cévennes qui relie Saint-Jean-du-Gard à Florac. Si la RD 983 suit le cours du Gardon, la corniche des Cévennes passe sur les crêtes et est calibrée pour un plus grand trafic.

Une ligne de bus assure seulement en été une liaison hebdomadaire depuis et vers Florac puis Mende. La gare la plus proche est celle d'Alès, l'aéroport le plus proche celui de Nîmes-Garons.

Climat

En 2010, le climat de la commune est de type climat méditerranéen franc, selon une étude s'appuyant sur une série de données couvrant la période 1971-2000. En 2020, Météo-France publie une typologie des climats de la France métropolitaine dans laquelle la commune est exposée à un climat de montagne ou de marges de montagne et est dans la région climatique Provence, Languedoc-Roussillon, caractérisée par une pluviométrie faible en été, un très bon ensoleillement (2 600 .

Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 12,9 amplitude thermique annuelle de 16,9 . Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique la plus proche, située sur la commune de Bassurels à 13 vol d'oiseau, est de 9,1 ,. Pour l'avenir, les paramètres climatiques de la commune estimés pour 2050 selon différents scénarios d'émission de gaz à effet de serre sont consultables sur un site dédié publié par Météo-France en novembre 2022.

Végétation

Autrefois essentiellement couverte de châtaigneraies, la commune est toujours fortement boisée. Avec l'abandon progressif de la culture des châtaigniers, les pins ont petit à petit gagné l'ensemble de son territoire. De plus, l'ONF a longtemps poussé à la plantation de résineux, seule sylviculture locale économiquement viable.

Les données du réseau Natura 2000 indiquent que la végétation de la vallée est essentiellement composée de pins et de résineux (40 % des surfaces), de châtaigniers et autres arbres à feuilles caduques (37 %), de chênes verts (10 %), mais aussi de broussailles (1 %) et de rares prairies (1 %). Il y pousse quelques pins de Salzmann associés à des cistes rares (ciste à feuilles de peuplier et ciste de Pouzolz). Les rochers et les éboulis rocheux occupent 1 % de sa surface.

La déprise agricole favorisant l'embroussaillement et la généralisation de la présence de résineux facilement inflammables ont augmenté les risques d'incendie.

Hydrographie

La commune est traversée d'est en ouest par le Gardon de Sainte-Croix qui y possède de nombreux ruisseaux affluents. Il rejoint le Gardon de Saint-Étienne, au lieu-dit le Martinet à Saint-Étienne, pour former le Gardon de Mialet.

Le débit habituel du Gardon n'est pas suffisant pour des activités nautiques. Cependant, il existe de nombreux gourgs (trous d'eau) où l'on peut se baigner. La faible présence humaine et l'importance de la couche de galets et de graviers qui filtrent l'eau donnent une belle couleur turquoise à l'eau du Gardon dès qu'il y a un peu plus de profondeur. En 2008, la qualité de l'eau du Gardon sur la commune était qualifiée de bonne. Ces eaux abritent, entre autres, des populations de loutres et de castors, voire des écrevisses.

Géologie

Le sous-sol y est surtout composé de schiste, de micaschiste mêlé d'un peu de quartz. Ces roches métamorphiques de l'ère primaire proviennent du socle ancien qu'est le Massif central. Ces sols non-calcaires sont légèrement acides.

Ces éléments se retrouvent dans tous les bâtiments anciens même si la tuile romane et la lauze se partagent la couverture des toits.

  1. Distances données à titre indicatif, d'après le site Viamichelin
  2. Carte IGN sous Géoportail
  3. Site du Conseil général
  4. a et b Daniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale », Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography, DOI 10.4000/cybergeo.23155, lire en ligne, consulté le )
  5. «  », sur pluiesextremes.meteo.fr (consulté le ).
  6. «  », sur fr.distance.to (consulté le ).
  7. «  », sur donneespubliques.meteofrance.fr (consulté le ).
  8. «  », sur donneespubliques.meteofrance.fr (consulté le ).
  9. «  », sur meteofrance.fr, (consulté le ).
  10. a et b Site du réseau Natura 2000
  11. Autrefois tout le territoire était pâturé. Lors d'un incendie les pommes de pin vertes « explosent » et peuvent être projetées à plusieurs dizaines de mètres
  12. station hydrologique
  13. Site du Syndicat Mixte d'Aménagement et de Gestion Équilibrée des Gardons consulté le 02 avril 2009

Histoire

Préhistoire Antiquité

Les premières traces des hommes découvertes dans la vallée remontent au mégalithes, passaient sur les crêtes, la vallée étant alors couverte d'une végétation inextricable.

Pendant la période gauloise, la localité se trouvait à la limite des territoires des Gabales au nord et des Volques Arécomiques au sud.

Comme souvent dans la région, la terminaison du nom du village par ac est attribuée à une occupation gallo-romaine. De même le suffixe « orgue » de la ferme de Pébenorgue est dérivé du latin anicum qui a donné ailleurs les suffixes « argue » et « ergue ».

Moyen-Âge

En 737 ou en 778 aurait eu lieu la bataille de la Boissonnade opposant Francs et Sarrasins. La légende locale en fait l'un des nombreux avatars de la bataille de Roncevaux. La légende lie la bataille à la construction de l'église de Notre-Dame-de-Valfrancesque, bâtiment des et  siècles, ce qui en fait le plus ancien des Cévennes.

Le château de Moissac-Vallée-Française.

Au Moyen Âge, la localité comportait un prieuré bénédictin à Saint-Roman de Tousque, uni par la suite aux abbayes de Sauve et de Saint-Gilles. C'était une étape pour la transhumance des troupeaux de moutons de ces riches monastères. Au début du  siècle, les seigneurs d'Anduze y construisirent au centre de la vallée un véritable château fort veillant sur leur petite baronnie de Moissac, fief de celle de Florac, une des huit grandes baronnies de la province du Gévaudan. En 1229, à la fin de la croisade des Albigeois, leurs biens et donc le fief de Moissac furent confisqués par le roi de France. En 1307, au terme d'un long procès opposant le roi à l'évêque de Mende, l'acte de paréage attribua à ce dernier la baronnie de Moissac. La localité faisait partie du Gévaudan et non pas du Languedoc. Sous l'influence des moines bénédictins, la culture du châtaignier puis celle du mûrier pour les vers à soie se développèrent au point de devenir les éléments principaux de l'économie et de la civilisation cévenoles.

Époque moderne

À l'instar de toutes les Cévennes, Moissac accueillit très favorablement la Réforme et la majeure partie de la population se convertit au protestantisme. Sous le règne de Louis XIV, en 1685, comme toutes les localités protestantes, Moissac fut victime de dragonnades. Les membres de la religion réformée furent alors contraints d'héberger des soldats (des dragons) qui avaient presque tous les droits pour les « convertir ». Sous la pression de ces exactions, ils se convertirent en masse et devinrent des NC (Nouveaux Convertis). Les plus récalcitrants s'enfuirent, rejoignant l'émigration huguenote vers la Suisse, l'Allemagne, les Pays-Bas, l'Afrique du Sud… Avec la révocation de l'édit de Nantes, le 18 octobre 1685, la répression sur les protestants s'accentua. Les NC qui pratiquaient toujours le culte protestant étaient susceptibles d'être torturés, envoyés au galères ou exécutés en tant que relaps. Pendant la révolte des Camisards (1702-1704), le village était situé au cœur de la zone rebelle et subit bien des troubles : passage de troupes, assemblées secrètes au « désert », « levées d'impôt » des camisards, représailles, meurtres, incendies, etc. Le château fut alors brûlé par les camisards (mais fut reconstruit par la suite) et ils échouèrent à incendier l'église de Notre-Dame-de-Valfrancesque. Lors du « bruslêment des Cévennes » tactique de la terre brulée employée par l'armée royale et destinée à empêcher tout soutien matériel à la guerrilla), les maisons des « anciens protestants » furent rasées. Leurs habitants durent se réfugier à Saint-Étienne-Vallée-Française ou à Saint-Jean-du-Gard.

Époque contemporaine

À la Révolution, des groupes de « patriotes » révolutionnaires obligèrent les nobles à détruire les signes distinctifs de leurs maisons (tourelles, pigeonniers, armoiries, girouettes…) L'un d'entre eux mit le feu au château qui fut définitivement abandonné.

Le milieu du  siècle est appelé « l'âge d'or des Cévennes », la commune y connut son maximum démographique (800 habitants en 1851). Le développement de l'industrie de la soie apporta une certaine prospérité : des filatures y fonctionnaient. Mais les maladies atteignant les vers à soie (la flacherie et la pébrine), puis la vigne (phylloxéra) ainsi que la dureté des conditions de vie contribuèrent à un fort exode rural dès les années 1870.

Comme pour la plupart de communes rurales des Cévennes, la Première Guerre mondiale marqua un tournant définitif dans la vie du village, accentuant l'exode rural et bouleversant l'équilibre économique local. Un habitant de Moissac, Alfred Roux, déserta et se cacha dans la montagne vivant de braconnage et de larcins jusqu'à sa capture des mois après. André Chamson s'en inspirera dans son roman Roux le bandit.

Pendant la Seconde Guerre mondiale, de nombreux persécutés de toute nature se réfugièrent dans les Cévennes. Au lieu-dit la Picharlerie fut créé un maquis-école. Il fut attaqué et dispersé entre les 7 et 13 avril 1944. Des maquisards antifascistes allemands affrontèrent sur la crête séparant Moissac de Saint-Étienne-Vallée-Française, les 7 et 8 avril 1944, une patrouille de la Feldgendarmerie qui fut anéantie (voir Otto Kühne).

À la fin des années 1980, un projet de barrage sur le Gardon, au lieu-dit la Borie, à la limite de Saint-Étienne et de Saint-Jean-du-Gard (le barrage dans le Gard, le lac en Lozère), faillit bouleverser la Vallée Française. La forte opposition locale et les contradictions inhérentes au projet (irriguer la plaine du Gard, lutter contre les crues et favoriser le tourisme) mirent ce projet en échec. En 2002 il était définitivement abandonné. À sa place a vu le jour un écosite. Le lieu connaissant diverses évolutions, il se transforme autour des années 2020 : les terres agricoles sont délaissées, les nouveaux habitants et habitantes sont davantage mobilisés par les thématiques de luttes sociales, de droit au logement, de luttes féministes, queer et transgenre. Finalement, après de nombreux recours devant la justice, le lieu de vie est expulsé par les gendarmes du Gard au matin du 2 juin 2021.

En juillet 2007, la destruction par leur propriétaire, pour cause de squat, des ruines du mas de la Picharlerie causa un certain émoi dans la région.

  1. Lucien Goillon, Si m'était conté Saint-Etienne en Cévenne : Notes d'histoire sur Saint-Étienne-Vallée-Française, Nîmes, Lacour, ISBN ).
  2. Voir Musée du désert et Mialet
  3. Site du sénat
  4. Contre-infos cévennes
  5. Historique de l'Écosite
  6. Françoise Clavairolle, « La destruction d’un lieu de mémoire, entre émotion et résistance », Livraisons d'histoire de l'architecture, lire en ligne).

Toponymie

Moissac

Le suffixe « ac » — akon en gaulois, -acum en latin — marquait l’appartenance d’un domaine à une personne déterminée. Moissac devrait son nom au domaine de Mustius ou Muscius, un colon romain installé sur les rives du Gardon.

La Vallée Française

Les deux principales hypothèses sur l'origine du nom de la vallée sont soit que le village et la vallée se seraient trouvés dans une enclave franque entourée par des terres wisigothes, soit qu'elle aurait été appelée ainsi à l'issue de la légendaire bataille de la Boissonnade. Vallis Franscisca et Val franciscus signifient vraisemblablement vallée franque ou francesque.

L'hypothèse qu'il s'agissait d'une vallée « franche », c'est-à-dire exemptée d'impôts, est peu probable.

Pendant la durée de la Révolution française, la commune, alors nommée Notre-Dame-de-Valfrancesque, porte le nom de Moissac.
Avec l'Empire, l'on revint au nom précédent, mais « Valfrancesque » fut transformé en « Vallée Française », la commune devenant ainsi Notre-Dame-de-Vallée-Française.

La commune s'appelle officiellement Moissac-Vallée-Française depuis le 30 juillet 1961 afin d'éviter la confusion avec la ville de Moissac située dans la même région Occitanie, en Tarn-et-Garonne.

Lieux-dits

La légende attribue le nom de Fès Roland au lieu supposé de la bataille de la Boissonnade puisque Roland (celui de la chanson du Moyen Âge) y aurait participé. De même Bégon aurait été son lieutenant d'où le nom de Fès Bégon à un autre endroit du combat.

  1. a et b Erreur de référence : Balise <ref> incorrecte : aucun texte n’a été fourni pour les références nommées goillon
  2. a et b Erreur de référence : Balise <ref> incorrecte : aucun texte n’a été fourni pour les références nommées Cassini
  3. Pierre Laurence du Paysage et des Temps recueil de la mémoire orale en Cévennes PNC 2004

Héraldique

Blasonnement :
Parti en 1 d’azur à deux chevrons d’argent accompagnés en cœur d’une église du même, en 2 de gueules à une chèvre rampante d’or.

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Moissac-Vallée-Française dans la littérature

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