Graissessac

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Graissessac : descriptif

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Graissessac

Graissessac [gʁɛ.sə.sak] (en occitan Graisseçac [graj.se.'sak]) est une commune française située dans l'ouest du département de l'Hérault en région Occitanie. Exposée à un climat méditerranéen, elle est drainée par le Clédou, le ruisseau d'Espaze et par deux autres cours d'eau

Incluse dans le parc naturel régional du Haut-Languedoc, la commune possède un patrimoine naturel remarquable : un site Natura 2000 (les « crêtes du Mont Marcou et des Monts de Mare ») et deux zones naturelles d'intérêt écologique, faunistique et floristique. Graissessac est une commune rurale qui compte 574 habitants en 2021, après avoir connu un pic de population de 3 089 habitants en 1881

Elle fait partie de l'aire d'attraction de Bédarieux

Ses habitants sont appelés les Graissessacois ou Graissessacoises.

Géographie

Carte

Située au cœur des monts d'Orb à 49 Béziers. Les monts de Marcou (1 093 m.), Cabanes (954 m.) et Agut (1 022 m.) forment le massif qui domine le village.

Communes limitrophes

Communes limitrophes de Graissessac
Mélagues (Aveyron) Avène
Saint-Gervais-sur-Mare Graissessac Camplong
Saint-Étienne-Estréchoux

Climat

En 2010, le climat de la commune est de type climat méditerranéen altéré, selon une étude s'appuyant sur une série de données couvrant la période 1971-2000. En 2020, Météo-France publie une typologie des climats de la France métropolitaine dans laquelle la commune est exposée à un climat méditerranéen et est dans la région climatique Provence, Languedoc-Roussillon, caractérisée par une pluviométrie faible en été, un très bon ensoleillement (2 600 .

Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 12,5 amplitude thermique annuelle de 15,7 . Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique la plus proche, située sur la commune de Bédarieux à 9 vol d'oiseau, est de 13,7 ,. Pour l'avenir, les paramètres climatiques de la commune estimés pour 2050 selon différents scénarios d'émission de gaz à effet de serre sont consultables sur un site dédié publié par Météo-France en novembre 2022.

Milieux naturels et biodiversité

Espaces protégés

La protection réglementaire est le mode d’intervention le plus fort pour préserver des espaces naturels remarquables et leur biodiversité associée,.

Un espace protégé est présent sur la commune : le parc naturel régional du Haut-Languedoc, créé en 1973 et d'une superficie de 307 184 . Implanté de part et d’autre de la ligne de partage des eaux entre Océan Atlantique et mer Méditerranée, ce territoire est un véritable balcon dominant les plaines viticoles du Languedoc et les étendues céréalières du Lauragais,.

Réseau Natura 2000

Le réseau Natura 2000 est un réseau écologique européen de sites naturels d'intérêt écologique élaboré à partir des directives habitats et oiseaux, constitué de zones spéciales de conservation (ZSC) et de zones de protection spéciale (ZPS). Un site Natura 2000 a été défini sur la commune au titre de la directive habitats : les « crêtes du Mont Marcou et des Monts de Mare », d'une superficie de 1 481 chauves-souris d'intérêt communautaire (Rhinolophus ferrumequinum, R. hipposideros, Miniopterus schreibersi), et plus particulièrement le Minioptère de Schreibers.

Site Natura 2000 sur le territoire communal.
Zones naturelles d'intérêt écologique, faunistique et floristique

L’inventaire des zones naturelles d'intérêt écologique, faunistique et floristique (ZNIEFF) a pour objectif de réaliser une couverture des zones les plus intéressantes sur le plan écologique, essentiellement dans la perspective d’améliorer la connaissance du patrimoine naturel national et de fournir aux différents décideurs un outil d’aide à la prise en compte de l’environnement dans l’aménagement du territoire. Une ZNIEFF de type 1 est recensée sur la commune : les « crêtes du Mont Cabane au Mont Marcou » (484 Aveyron et trois dans l'Hérault et une ZNIEFF de type 2, : les « crêtes du Mont Marcou et des Monts de mare » (3 441 Aveyron et six dans l'Hérault.

  1. a et b Daniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale », Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography, DOI 10.4000/cybergeo.23155, lire en ligne, consulté le )
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Toponymie

La commune a été connue sous les variantes : ad Graissessacum (1225), vallis de Grayssiciaco (1396), a Greyssessac (1500), etc.

Le nom dérive du nom d'un domaine gallo-romain, avec le gentilice Grassicius + suffixe -acum.

  1. Frank R. Hamlin et abbé André Cabrol, Les noms de lieux du département de l'Hérault : Dictionnaire Topographique et Étymologique, , 415 ISBN , lire en ligne), p. 327

Histoire

  • Depuis l'an de grâce 804 la donation faite par le comte Guillaume à l'abbaye de Gellone (Saint-Guilhem-le-Désert) : « Allum villarem quem vocant Graixamarias » atteste que le lieu était habité.
  • 1141 (1re citation) : « Raimundus de Graissensac » (cartulaire de Sylvanès p. 136).
  • 1142 "Raimundus de Graissenciaco" (ibid p. 57).
  • 1154 : "Raimundus de Graisenzac (ibid., p. 61) is.
  • 1200 : Raimundus de Graissenciaco, cartulaire de Valmagne n� 740).
  • En 1204, Raymondus de Graissenciaco.
  • En 1516, Rutor de Gressiaco.

Graissessac, dont l'Église réformée est fille de celle de Bédarieux, est plongée dans la tourmente des Guerres de Religion dans la deuxième moitié du industrie drapière y est alors prospère, ainsi que des activités comme la fabrication des clous ; elles représentent l'essentiel de l'activité de la petite bourgade. Les relations économiques avec l'extérieur, en liaison avec ces activités, sont importantes. Les marchands et les industriels, en grande majorité protestants (du simple fait des interdictions de l'Église catholique visant notamment le prêt à gages) circulent dans les vallées en participant ainsi à la propagation des idées de la Réforme. Richelieu dut faire face à un soulèvement des protestants et il leur livra une véritable guerre d'État. Les troubles avaient repris dès 1622 dans les Cévennes. Le fort de Graissessac est pris d'assaut par M. Rignac. La place tombée, la vie sauve est accordée aux villageois en récompense de leur grand courage. Richelieu, après avoir pris La Rochelle, principale place forte des insurgés, accorda aux réformés l'édit de grâce d'Alès () par lequel le roi de France Louis XIII garantissait l'application de l'édit de Nantes. Le régime de tolérance religieuse instauré par Henri IV en 1598 était ainsi consolidé de même que l'obéissance des protestants.

Temple.

Un demi-siècle plus tard, en 1685, la promulgation de l'édit de Fontainebleau par Louis XIV, qui officialise la révocation de l'édit de Nantes, inaugure pour les réformés le temps du « Désert ». Deux sites où se tenaient ces assemblées clandestines ont été repérés à Graissessac : tout d'abord le Prat long au fond de la vallée de Riols et une zone située le long du ruisseau de Provères « Croyant », la toponymie est là pour nous le rappeler. Ils n'accueillaient pas seulement des Graissessacois mais aussi des gens venus des environs voire de plus loin. On dénombre, en effet, 100 à 200 fidèles extérieurs à la commune (de Camarès notamment). Toutefois, la population étant à très forte majorité protestante, les adeptes de la Réforme ne se cachaient pas. En 1751, des amendes très lourdes (500 livres) obligent les Réformés à faire baptiser leurs enfants. En 1792, on trouve encore trace de l'activité de la religion réformée. L'église dans sa forme actuelle fut construite en 1837 (auparavant était en ce lieu un temple protestant érigé à la place du fort détruit par M. de Rignac ou par le duc Henri II de Montmorency, le temple actuel est de 1840 et rénové dans les années 1920.

Il ne faut pas oublier que sous l'ancien régime, Graissessac faisait partie de la communauté de Boussagues (la Tour-sur-Orb) et n'était que la réunion de plusieurs hameaux et quartiers (Le Castan, Provères, Riols, la Roque, la Place (Vieille ?! souvenir du fort ?), L'ayrolle et La Fournaque).

An l'an II, Graissessac est rattachée à la commune de Camplong, nouvellement créée. C'est le que Graissessac fut constituée en commune sur des emprises des territoires des communes de Camplong et de Boussagues.

Exploitations minières

Exploitation à ciel ouvert
Minerais métalliques.

Pas de traces de mines antiques ; on croit savoir que les Romains ou Gallo-Romains présents dans la région exploitaient uniquement des minerais de fer, argent, cuivre, plomb du côté du Pradal, de Clairac (Grogues) et de Ceilhes (Lascours) où des traces sont toujours visibles de nos jours.

En 1776, on atteste la présence d'exploitations de cuivre sur la montagne de Saint-Sauveur du Puy.

Charbon

Les premières tentatives pour exploiter « le carbo de peyra » remonteraient au XIIe siècle. Aux guerre de Cent Ans (1336 à 1453), les Anglais envahissent la France, arrivent dans le Languedoc vers 1346 et s'emparent de Roqueredonde, Cabrières et le Bousquet de la Balme (près du mas Blanc) où encore leur repaire fortifié est visible dans la falaise dominant le village, c'est le « Castel de l'Inglès ». Tout près de Graissessac, au col de Liache (Lieuse), se trouvait « la mine des Anglais » souvenir de cette époque (la Baoumo de Sarlou). Les premières concessions minières furent données en 1769 mais depuis longtemps ces affleurements de houille étaient connus des habitants qui s'en servaient pour l'industrie locale précédant la mine : les clouteries (En 1827, il y avait 100 ateliers et 150 ouvriers qui fabriquaient 8 millions de clous par an, cette industrie s'éteignit au tout début du XXe siècle).

En 1785, ces mines qui étaient propriété de la baronnie de Boussagues furent concédées à M. Giral, propriétaire de la verrerie du château d'Hérépian (église actuelle, une autre était présente dans l'ancien manoir des Mourcairols au Pouget datant de 1414) qui dut faire établir ou rénover un chemin vers Villemagne et donc de faire construire le fameux « Pont du Diable » qui date de 1779 et servant aux convois de charbon de pierre (houille) et de charbon de terre (terme désignant les différents charbons : houille, lignite, tourbe, etc.) pour le distinguer au charbon de bois.

En 1789, la concession de Graissessac était délimitée ainsi :

« Cette concession est limitée, ainsi qu'il suit, savoir : Au nord, à partir des montagnes qui divisent le territoire de Graissessac d'avec celui de Rials par une ligne droite tirée du pic de Montahut (mont-agut), figuré sur la carte de Cassini, à la source du ruisseau du Claidou (Clédou) ; puis descendant jusqu'à son embouchure dans la rivière de Mare près de Saint-Étienne-de-Mursan (Estréchoux) ; de ce point par une ligne sinueuse passant par le sommet de la chaîne de montagne qui forment les limites du territoire de Graissessac, d'avec celui de Saint-Gervais-Terre, et qui partagent les eaux en deux pentes, l'une vers le Devois de Graissessac qui fait partie de cette concession, l'autre vers Saint-Laurent-des-Nières et les mines qui font partie de la concession accordée au sieur Delzeuze par arrêt du ci-devant Conseil d'État, du  ; ladite chaîne de montagne venant se joindre au pic de Montahut, point de départ. »

La plus marquante des catastrophes minières fut le coup de grisou du puits Sainte-Barbe en février 1877 où beaucoup de mineurs furent tués (45) et qui fit la une du célèbre journal de l'époque. En 1946, fut nationalisée la compagnie des mines, ce qui donna les Charbonnages de France et son entité les HBCM (houillères du Bassin du Centre et du Midi). En 1962, c'est la fin des mines et le début de la « Découverte » jusqu'en 1994. Le fin de Charbonnages de France.

  1. a et b Claude Motte, Paroisses et communes de France : Dictionnaire d'histoire administrative et démographique - Hérault, Paris, CNRS, , 490 ISBN , BNF 36636193), p. 225
  2. Bulletin des lois, 1859, XIII-1041

Héraldique

Les armoiries de Graissessac se blasonnent ainsi :

De gueules à la machine à fabriquer les clous d'argent, en pointe, surmontée d'une grappe de raisin à dextre et d'une lampe de mineur à senestre, le tout d'or ; au chef cousu d'azur.

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Graissessac dans la littérature

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