Le Martinet

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Le Martinet : descriptif

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Le Martinet

Le Martinet est une commune française située dans le nord du département du Gard en région Occitanie. Exposée à un climat méditerranéen, elle est drainée par l'Auzonnet et par un autre cours d'eau

Incluse dans les Cévennes, la commune possède un patrimoine naturel remarquable composé d'une zone naturelle d'intérêt écologique, faunistique et floristique. Le Martinet est une commune rurale qui compte 759 habitants en 2021, après avoir connu un pic de population de 2 516 habitants en 1926

Elle fait partie de l'aire d'attraction d'Alès

Ses habitants sont appelés les Martinetiens ou Martinetiennes.

Géographie

Localisation

La commune est située à une dizaine de kilomètres de la ville d'Alès, au début des Cévennes.

Communes limitrophes

Portes, Robiac-Rochessadoule, Saint-Florent-sur-Auzonnet, Laval-Pradel.

Hydrographie et relief

Le territoire du village est situé dans la zone de contact entre la partie des Cévennes paléozoïques, cristallines et schisteuses, et la bordure secondaire sous-cévenole, constitutive de la Basse Cévenne. La partie ouest est intégrée aux Cévennes schisteuses, composées de roches métamorphiques formant de longues crêtes (les « serres ») et des vallées étroites et profondes. Cet ensemble constitue la montagne, ou massif, du Rouvergue, horst d'orientation générale nord-sud, dont le point culminant s'élève à 695 mètres d'altitude. Les terrains métamorphiques le composant sont des gneiss, gneiss amygdalaires et des micro-gneiss, qui se trouvent au Carteau, au Felgas et à Cessous. Le nom de cette montagne provient du mot rouvre, nom de lieu ou de famille, de l'occitan rove, signifiant chêne rouvre. Ces formations géologiques siliceuses, situées entre sept cents et trois cents mètres d'altitude sont le domaine de taillis de chênes-verts, sur les pentes raides, avec sous-bois de houx, buis, bruyère, ciste à feuilles de sauge, fougère. Le châtaignier apparaît sur les pentes douces recouvertes de sols profonds et frais, notamment aux alentours du mas de Ribes.

Le terrain houiller s'étale entre le Rouvergue et la bordure sous-cévenole, à l'est, dominée par la montagne de Lachamp. Il fait partie du bassin Stéphanien de la bordure orientale des Cévennes schisteuses. Les terrains primaires carbonifères se situent à Trélys, l'Arbousset, Le Martinet, Crouzoul, la Bayte, Gournier et Mercoirol. Sur les grès et schistes du Houiller, le pin maritime constitue de vastes pinèdes d'origine humaine (utilisation pour le boissage dans les mines). Au pied de la montagne de Lachamp, les dépôts anthropiques, déblais produits par l'exploitation minière, entre l'Arbousset et les Esteyrains, constituent des terrils (ou « crassiers »), formés de schistes charbonneux, colonisés par les pins.

Dans la vallée, la rivière l'Auzonnet fait partie du réseau hydrographique de la Cèze, dont elle est un affluent de la rive droite. Son nom est un hydronyme préceltique, signifiant « rivière », à l'origine de nombreux toponymes de la Gaule. L'Auzonnet est réputée rivière aurifère. Elle traverse en effet dans sa partie amont des terrains conglomératiques, susceptibles de donner des paillettes, comme ceux traversés par la Ganière, rivière aurifère célèbre.

La partie Est du territoire communal s'intègre à la « bordure sous-cévenole », composée de terrains secondaires, trias, jurassique et crétacé inférieur. Elle est limitée au sud par la « faille des Cévennes » ; c'est la « montagne de Lachamp » ou « Lacham », dont l'altitude est d'environ 625 mètres. Son nom d'origine gauloise, calmis, provient de l'occitan calm qui désigne un plateau rocheux ou une lande couverte de bruyère. Ce sont des terrains sédimentaires secondaires du Trias, marnes bariolées, dolomies, grès, marnes noires et calcaires dolomitiques, du Lias et du Jurassique moyen, calcaire argileux gris clair, dolomie et calcaire gris-bleu à chaille. Cet adret est couvert d'une végétation méditerranéenne typique. La zone de contact entre Carbonifère et Secondaire, notamment à Trélys, à l'Arbousset et aux Esteyrains, est de géologie et de structure complexes. Cette bordure cévenole calcaire est couverte par une série végètale mixte de chênes-verts sur les affleurements rocheux, et de chênes pubescents méditerranéens sur les sols plus légers, accompagnés par le buis, le thérébinthe, l'érable de Montpellier, le genèvrier, le thym, etc. L'arbousier et la bruyère poussent sur les sols calcéro-siliceux (Trélys, le Tauty, l'Arbousset...).

  • La rivière l'Auzonnet qui contient quelques paillettes d'or.

Climat

En 2010, le climat de la commune est de type climat méditerranéen franc, selon une étude s'appuyant sur une série de données couvrant la période 1971-2000. En 2020, Météo-France publie une typologie des climats de la France métropolitaine dans laquelle la commune est exposée à un climat de montagne ou de marges de montagne et est dans la région climatique Provence, Languedoc-Roussillon, caractérisée par une pluviométrie faible en été, un très bon ensoleillement (2 600 .

Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 13,1 amplitude thermique annuelle de 17 . Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique la plus proche, située sur la commune de La Grand-Combe à 7 vol d'oiseau, est de 13,7 ,. Pour l'avenir, les paramètres climatiques de la commune estimés pour 2050 selon différents scénarios d’émission de gaz à effet de serre sont consultables sur un site dédié publié par Météo-France en novembre 2022.

Voies de communication et transports

L'aménagement de la grande route traversant la localité est d'abord réalisé, tandis que la ligne de chemin de fer, Saint-Julien - Le Martinet, autorisée le , est construite en cinq ans; la gare du Martinet est inaugurée officiellement le

Le village est proche des grands axes routiers menant vers Alès, Uzès et Nimes ou les Vans.

Milieux naturels et biodiversité

Espaces protégés

La protection réglementaire est le mode d’intervention le plus fort pour préserver des espaces naturels remarquables et leur biodiversité associée,. Dans ce cadre, la commune fait partie de l'aire d'adhésion du Parc national des Cévennes. Ce parc national, créé en 1967, est un territoire de moyenne montagne formé de cinq entités géographiques : le massif de l'Aigoual, le causse Méjean avec les gorges du Tarn et de la Jonte, le mont Lozère, les vallées cévenoles ainsi que le piémont cévenol.

La commune fait partie de la zone de transition des Cévennes, un territoire d'une superficie de 116 032 réserve de biosphère par l'UNESCO en 1985 pour la mosaïque de milieux naturels qui la composent et qui abritent une biodiversité exceptionnelle, avec 2 400 espèces animales, 2 300 espèces de plantes à fleurs et de fougères, auxquelles s’ajoutent d’innombrables mousses, lichens, champignons,.

Zones naturelles d'intérêt écologique, faunistique et floristique
Carte de la ZNIEFF de type 1 localisée sur la commune.

L’inventaire des zones naturelles d'intérêt écologique, faunistique et floristique (ZNIEFF) a pour objectif de réaliser une couverture des zones les plus intéressantes sur le plan écologique, essentiellement dans la perspective d’améliorer la connaissance du patrimoine naturel national et de fournir aux différents décideurs un outil d’aide à la prise en compte de l’environnement dans l’aménagement du territoire. Une ZNIEFF de type 1 est recensée sur la commune : la « montagne du Rouvergue et vallée de l'Avène » (1 329 .

  1. a et b Jean-Paul Vénobre, « Le Martinet. Petite histoire d'un « village-usine » cévenol. », Patrimoine 30, n° 36,‎ , ISSN 1624-5695).
  2. a et b Daniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale », Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography, DOI 10.4000/cybergeo.23155, lire en ligne, consulté le )
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Toponymie

Le nom du village vient de l'occitan « martinet », grue à monter les matériaux, atelier ou usine où l'on se sert d'un gros marteau ("marteau de forge"). Ce nom est tributaire de l'exploitation de l'énergie hydraulique de la rivière pour le fonctionnement de « marteaux de forge » ou « martinets ». Au moins un « martinet », le « martinet de Crozoul », a fonctionné au lieu-dit « plan de Crozoul ».

  1. Jean-Paul Vénobre, « Le Martinet. Petite histoire d'un « village-usine » cévenol. », Patrimoine 30,‎ , ISSN 1624-5695).

Histoire

Ancien régime

Le Martinet était autrefois un hameau du village de Saint-Florent situé à l'est dans la même vallée.

Révolution française et Empire

Époque contemporaine

Jusqu'en 1921, Le Martinet n'est qu'un hameau de la commune de Saint-Florent-sur-Auzonnet. Outre le « hameau du Martinet », anciennement « martinet de Crouzoul », et le « hameau de Crouzoul » (ou « Crozoul »), la population se répartit entre divers hameaux et mas, notamment : mas de la Bayte, mas du Chambon, mas de Trescouhaut (ou mas Mourier), mas du Tauty, hameau de Trélys, mas de Courcoulouze et château de la Plane (ou de la Plaine). L'expansion de l'exploitation minière va conduire progressivement à son émancipation. À partir de 1820, le village a son cimetière particulier. Entre 1820 et 1850 la population est d'environ 450 habitants. A partir du dernier quart du XIXe siècle, l'expansion démographique, liée au développement de la production de charbon est très importante. La mine est à l'origine de ce « village-usine », comme d'autres quartiers ou agglomérations créés au sein de communes préexistantes (Rochebelle, Rochessadoule, La Jasse), ou de villages créés ex nihilo, comme La Grand'Combe, La Vernarède, Molière-sur-Cèze. L'emprise territoriale des installations minières et des possessions immobilières de la « Compagnie » est très vaste. Dans le village la « Compagnie » contrôle la vie locale, et peu d'éléments de la vie privée des mineurs y échappent.

En 1883, la commune de Saint-Florent étant divisée en une partie agricole et une partie industrielle, l'administration décide son sectionnement : la première section, le Saint-Florent agricole, compte 1880 habitants et 19 conseillers municipaux, la deuxième section, Le Martinet, a 1006 habitants et 7 conseillers municipaux. La création de la commune du Martinet survient en 1921, à la suite d'un référendum. Adopté par la Chambre des députés, un projet de loi « tendant à distraire de la commune de Saint-Florent-sur-Auzonnet, la section du Martinet pour l'ériger en municipalité distincte » est adopté par le Sénat le . La loi du 18 et un arrêté pris en conseil d'Etat divisent la commune de Saint-Florent-sur-Auzonnet en deux : Saint-Florent et Le Martinet. La population communale s'élève alors à 2348 habitants. Le premier conseil municipal est élu le , et le , Isidore Michel, déjà maire de Saint-Florent depuis 1919, devient maire de la « première mairie communiste [élue]de France ». En effet quelques mois plus tôt, après la scission de Tours, Isidore Michel, élu socialiste, rejoint la nouvelle section française de l'Internationale communiste. Le jeune parti communiste conserve alors vingt-deux municipalités, dont celles de Saint-Denis et de Bobigny.

Entre les deux guerres, Le Martinet est devenu un « bastion du mouvement ouvrier ». C'est alors que le mineur Victorin Duguet (1905-1989) commence une carrière de militant syndicaliste qui le conduit à la tête de la Fédération nationale des travailleurs du sous-sol, et en 1946 à la présidence des Charbonnages de France nationalisés. L'affirmation de l'hégémonie locale communiste, et de la C.G.T-U. organisation satellite du PCF, s'accroit encore avec la réunification syndicale de 1935 et le succès électoral communiste de mai-.

Lors de sa création en 1921, la commune du Martinet a été la première commune communiste de France.

Le village du Martinet est une ancienne cité ouvrière de la mine de Trélys, située dans la continuité du bassin des mines de houille d'Alès.

Après enquête approfondie, le préfet du régime de Vichy décide de suspendre le maire SFIC, suspecté pour son attitude équivoque. Il est remplacé par une délégation spéciale dont le président était un industriel de tendance nationaliste, plus proche des valeurs du maréchal Pétain.

L'économie actuelle est désormais tournée vers le tourisme vert.

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  2. Jean-Paul Vénobre, « Le Martinet. Petite histoire d'un "village-usine" cévenol. », Patrimoine 30, n° 36,‎ , ISSN 1624-5695).
  3. Journal Officiel du 10 juillet 1921.
  4. Armand Cosson, « La Francisque et l’écharpe tricolore : Vichy et le pouvoir municipal en Languedoc », Annales du Midi, 1992, no 104-199-200, p. 295 et 298.

Héraldique

Blason
D'argent aux quatre fasces ondées d'azur, mantelé ployé de gueules semé de clous d'or.
Détails
Le statut officiel du blason reste à déterminer.

Le blason de la commune du Martinet a été créé en l'an 2000. Les ondées d'azur évoquent la rivière de l'Auzonnet qui traverse la commune. Les clous d'or évoquent le travail des nombreux cloutiers qui achetaient les tiges de fer produites dans les martinets, avec lesquelles ils fabriquaient des clous dans leurs ateliers familiaux. Spécialités de la vallée de l'Auzonnet, ces clous étaient vendus dans les foires de la région, en particulier à Beaucaire.

  1. «  »(Archive.org • Wikiwix • Archive.is • Google • Que faire ?), sur www.labanquedublason.com.

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Le Martinet dans la littérature

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