Baraigne
Localisation
Baraigne : descriptif
- Baraigne
Baraigne est une commune française située dans le nord-ouest du département de l'Aude, en région Occitanie. Sur le plan historique et culturel, la commune fait partie du Lauragais, l'ancien « Pays de Cocagne », lié à la fois à la culture du pastel et à l’abondance des productions, et de « grenier à blé du Languedoc »
Exposée à un climat océanique altéré, elle est drainée par le Fresquel, le ruisseau de Labexen et par un autre cours d'eau.
Géographie
Localisation
Commune de l'aire urbaine de Toulouse située en Piège dans le Lauragais. C'est une commune limitrophe avec le département de la Haute-Garonne.
Baraigne est une commune rurale qui compte 168 habitants en 2021, après avoir connu une forte hausse de la population depuis 1975. Elle fait partie de l'aire d'attraction de Toulouse. Ses habitants sont appelés les Baraignois ou Baraignoises.
Communes limitrophes
Baraigne est limitrophe de sept autres communes dont une dans le département de la Haute-Garonne. Les communes limitrophes sont Belflou, Gourvieille, Labastide-d'Anjou, Mas-Saintes-Puelles, Molleville, Montferrand et Avignonet-Lauragais.
Géologie et relief
Au nord-ouest du département de l’Aude entre Fanjeaux et la limite de la Haute-Garonne, s'étendent des plateaux et des collines qui sont bien délimités par la plaine de Castelnaudary au nord et la plaine de l'Ariège au sud, cette région s'appelle La Piège. Elle est composée de puissantes couches calcaires qui portent le relief des plateaux du Lauragais. Les nombreux ruisseaux qui la traversent ont découpé ces plateaux en collines. Baraigne se situe sur le dernier vallon ouest où le Fresquel prend sa source, juste avant le Seuil de Naurouze point culminant entre l'Atlantique et la Méditerranée. L'ingénieur de Louis XIV, Pierre-Paul Riquet y a installé là le point de partage des eaux et d'alimentation du canal du Midi.
Baraigne se situe en zone de sismicité 1 (sismicité très faible).
Hydrographie
La commune est pour partie dans le bassin de la Garonne, au sein du bassin hydrographique Adour-Garonne, et pour partie dans la région hydrographique « Côtiers méditerranéens », au sein du bassin hydrographique Rhône-Méditerranée-Corse. Elle est drainée par le Fresquel, le ruisseau de Labexen et par un petit cours d'eau, constituant un réseau hydrographique de 5 ,.
Le Fresquel, d'une longueur totale de 63 Aude à Carcassonne, après avoir traversé 22 communes.
Climat
En 2010, le climat de la commune est de type climat du Bassin du Sud-Ouest, selon une étude s'appuyant sur une série de données couvrant la période 1971-2000. En 2020, Météo-France publie une typologie des climats de la France métropolitaine dans laquelle la commune est exposée à un climat océanique altéré et est dans la région climatique Aquitaine, Gascogne, caractérisée par une pluviométrie abondante au printemps, modérée en automne, un faible ensoleillement au printemps, un été chaud (19,5 .
Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 13,1 amplitude thermique annuelle de 15,8 . Pour la période 1991-2020 la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique la plus proche, située sur la commune de Montferrand à 4 vol d'oiseau, est de 13,7 ,. Pour l'avenir, les paramètres climatiques de la commune estimés pour 2050 selon différents scénarios d’émission de gaz à effet de serre sont consultables sur un site dédié publié par Météo-France en novembre 2022.
- Carte IGN sous Géoportail
- Plan séisme
- « » [PDF], sur draaf.occitanie.agriculture.gouv.fr (consulté le ).
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- Daniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale », Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography, DOI 10.4000/cybergeo.23155, lire en ligne, consulté le )
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Toponymie
Le toponyme " Baraigne ", probablement d'origine gallo-romaine, proviendrait de "Varianus". Le premier témoignage manuscrit de la localité remonte à 1155, sous la forme de "Varanano". Et nous la retrouvons au fil des siècles sous différents toponymes :
Sancta Maria de Varanano, 1207 (Doat, 83, f.41) Verananum, 1207 (ibid., 5, f. 295) Varanhanum, 1240 (Pierre Bauville d'Avignonet) Honor de Varanhas, 1260 (ibid., f.174) Varagnanum, 1317 (Gall. christ., Xlll, Instr., C 254) Beata Maria de Baroha,1318 (Vidal p. 134) Ecclesia de Varanano 1318 (ibid., p. 160) Varanha, 1382 (arch. Aude, H 333) Varainhe, 1494 (Ibid., G90, f.31) Varaigne, 1550 (ibid., B 1982) Varagne, 1774 (Carte du canal royal) Baragne, 1781 (Carte diocèse St Papoul) Baragnie, 1866 (Carte de Cassini.) Baraigne à partir du . Baragno (vulg.) Baranha (occitan).
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- Abbé Sabarthes, Dictionnaire Topographique du département de l'Aude, Imprimerie Nationale, .
Histoire
Moyen Âge
Les premières traces du village remontent au siècle, après l’installation des Romains dans la région, le long de la voie Aquitaine qui reliait Narbonne à Toulouse. C’est en 1155 que le premier témoignage manuscrit de la localité apparait sous le nom de « Varanano » pour la construction de son église. En 1206, Vidal de Caumont vendit à l'abbé Auger ses droits sur l'église « Sainte Marie de Baraigne ».
Vers 1210-1225, la religion cathare s’installe dans le Lauragais. Garsende mère des seigneurs du Mas-Saintes-Puelles et « parfaite » du catharisme, y avait ouvert avec sa fille Gaillarde, une hospitalité hérétique. Elle fit l’éducation religieuse de son petit-fils Bertrand de Quiders et de sa nièce Géraude. Géraude, qui avait épousé Estieu de Roqueville seigneur de Baraigne, et que Garsende et sa fille allaient voir fréquemment à Baraigne vers 1215. Vers 1225, Estieu de Roqueville conduisit les deux femmes à Caillabel, près de Baraigne. Elles y restèrent quinze jours, puis de là partirent pour Montségur où elles périrent sur le bûcher. A la même date, Bernard de Mayreville chevalier diacre s'installa au Mas-Saintes-Puelles. Il y déploya une inlassable activité prédicante sur les villages de Laurac, Fanjeaux et Gaja la Selve vers le sud et de Baraigne à Saint-Michel-de-Lanès vers l'ouest.
Le « massacre d’Avignonet » a lieu le 28 mai 1242. Ce jour-là, à Avignonet-Lauragais des troupes venues de la région de Montségur massacrèrent pendant leur sommeil des Inquisiteurs et leur suite à coups de haches. C’est à Baraigne complètement acquis aux hérétiques cathares, qu’avant l’attaque elles se rejoignirent à l'abri du vallon. Le forfait accompli, les représailles furent terribles, le village n'y échappa pas. Les troupes de l'Inquisition le visitèrent, tous les cadavres présumés cathares furent exhumés du cimetière et brûlés sur un bûcher dressé sur le terre-plein derrière l'église devant le cimetière. Tous les "suspects" portèrent la croix d'infamie.
En 1473 et surtout en 1480-1481 les victimes de la peste bubonique furent nombreuses à Baraigne et dans les villages environnants.
Époque moderne
En 1485 deux moulins à pastel étaient dénombrés. La région était prospère, la première construction du château de Baraigne date de ce moment-là. Sur la maison des maîtres "de Buisson", seigneurs des lieux.
La Guerre de religion n'épargna pas Baraigne et sa région. Partant du Mas-Saintes-Puelles où ils s'étaient établis en 1561, les protestants firent de nombreux raids sur les villes et villages voisins. Les pillages, les destructions de villages et de bourgs se multiplièrent. En 1572 toutes les églises du pays brûlèrent. A Baraigne seuls une partie de la nef et du clocher furent détruits.
Baraigne vécut la Révolution à travers une alternance de calmes relatifs, que lui procurait son isolement, et les violentes visites que lui firent les fervents révolutionnaires de la plaine. Le château et l'église furent pillés, les archives détruites.
En 1789 l'abbé Canut, curé résident, était originaire de Montferrand. Lorsque l'Assemblée Nationale décréta la constitution civile du clergé, il prêta serment à la Constitution. Devenu "prêtre jureur", il était considéré comme un citoyen ordinaire. Désigné comme membre du conseil municipal, il fut chargé en 1792, de tenir le nouvel état civil. Il continua comme il le faisait par le passé, d'inscrire les baptêmes, les mariages et les enterrements.
Très vite les révolutionnaires décidèrent de diviser la France en département. Pendant ces travaux, les députés chargés de l'opération furent assaillis d'interventions de communautés villageoises souhaitant les uns leur rattachement au département de Carcassonne, les autres à un autre département. Baraigne, historiquement attaché par ses seigneurs, à Avignonet-Lauragais, Les Cassés et à Montgiscard, fut de ceux-là et demanda à être intégré à la Haute-Garonne. Mais le peu de population à ce moment-là, ne pesa pas, et la commune fut rattachée le 6 décembre 1790 au canton de Salles-sur-l'Hers.
Du Consulat au Second Empire
Le 26 novembre 1791, à l'initiative du conseil de département, le district de Castelnaudary remania ses cantons. Baragne passa du canton de Salles sur l'Hers à celui de Saint-Michel-de-Lanès nouvellement crée. Cette répartition dura jusqu'à l'an IV (1795). Enfin, le 4 novembre 1801 (13 brumaire an X), le canton de Saint-Michel-de-Lanès fut supprimé. Baragne rejoignit celui de Salles-sur-l'Hers et le canton se trouva formé des 14 communes que l'on connaît aujourd'hui. Baraigne eut sa tragédie dans la nuit du 12 au 13 octobre 1802 (21 au 22 vendémiaire, an X).
« Une bande de brigands attaqua le meunier et sa femme au vieux moulin pour les dévaliser. Un jeune charpentier se trouvait également avec eux. Malgré leur résistance la femme finit par avouer, pour avoir la vie sauve, où se trouvait dans le galetas une somme d'argent assez considérable. Le forfait accompli les bandits les égorgèrent tous pour obtenir leur silence. Mais le jeune charpentier avec la jugulaire tranchée put se traîner au village donner l'alerte et décrire ses assassins. Il mourut le lendemain. Les auteurs et complices au nombre de 24 furent arrêtés dans les communes de Salles, Mas St Puelles, Castelnaudary, Saint-Michel-de-Lanès et Avignonet. Trois seulement s'échappèrent. »
En ce début de siècle, les soubresauts de la Révolution s'apaisant, la région connut une véritable explosion démographique. C’est en 1812 que Baraigne eut une population record de 241 habitants. Le village était à vocation essentiellement agricole. Un nouveau moulin à vent fut construit sur la colline nord, il tourna sans interruption jusqu'en 1955. Toute la population lui amenait son blé pour le four à pain communal.
Époque contemporaine
Après la perte de population des années 1860, la Première Guerre mondiale fut une seconde catastrophe démographique pour la région. Plus de 20 % des jeunes entre 18 et 25 ans ne survécurent pas aux combats et avec le taux de mortalité des rescapés, c'est un tiers de la population active qui disparut du Lauragais. À Baraigne neuf hommes ne revinrent pas dans leur famille.
Au début de la Seconde Guerre mondiale, de nombreux jeunes et rappelés quittèrent Baraigne le
Si cette dernière guerre fut dans la région moins meurtrière que la première, la population de la région continua de décliner. En 1950 les premiers tracteurs apparurent et révolutionnèrent la base de la vie dans la région : l'agriculture. En 1970, ce second déclin était très sensible auprès des jeunes, signifiant leur départ. Après le remembrement de 1990, seuls quatre agriculteurs se partagent les terres de la commune. En 1980 la municipalité réagit avec la création du lotissement communal entièrement occupé par des jeunes ménages travaillant dans le secteur tertiaire à Castelnaudary et même Toulouse. Et en 1990 la création de structures sociales (foyer municipal, tennis...). Suivi en 2006 par la création d’un second lotissement pour faire face à la croissance démographique de la métropole de Toulouse.
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- Gaston Tissinier, Archives de l'Aude : 1e Division, A204 C, , chap. 312.
Héraldique
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Son blasonnement est : Écartelé : au 1er coupé d'argent au lion issant de sable lampassé de gueules et d'or à l'arbre de sinople, au 2e d'azur au roc d'échiquier d'or, au 3e d'azur aux trois coquilles d'or, au 4e d'or aux trois fasces de gueules. |
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Baraigne dans la littérature
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