Rennes-le-Château
Localisation
Rennes-le-Château : descriptif
- Rennes-le-Château
Rennes-le-Château est une commune française située dans le sud-ouest du département de l'Aude en région Occitanie. La commune fait partie du massif des Corbières, un chaos calcaire formant la transition entre le Massif central et les Pyrénées
Exposée à un climat océanique altéré, elle est drainée par la Blanque, le ruisseau de Couleurs, et par divers autres petits cours d'eau. Commune rurale, elle compte 89 habitants en 2021, après avoir connu un pic de population de 474 habitants en 1851
Ses habitants sont appelés Rennains ou Rennaines. Son territoire relevait de l'ancien comté carolingien du Razès, dont l'oppidum, dénommé Rhedae, se trouverait à l'emplacement du bourg. La commune a été rendue célèbre par l'abbé Bérenger Saunière, un de ses curés, lequel vécut et officia dans la paroisse à la fin du XIXe siècle et au début du XXe siècle et entreprit à ses frais des travaux de rénovation et d'embellissement de l'église et ses abords
Malgré l'absence de preuves historiques, divers auteurs ont émis l'idée qu'il aurait trouvé un trésor en 1885, dont l'origine et la nature exactes sont inconnues
De fait, l'abbé Saunière subit une suspense a divinis à la suite de l'enquête pour trafic de messes engagée contre lui par sa hiérarchie, punition grave pour un prêtre à toute époque
L'abbé a, d'ailleurs, toujours du mal à s'expliquer, refusant de donner à cette hiérarchie des justifications claires et détaillées sur l'origine de sa supposée fortune. Conséquence d'une telle notoriété, Rennes-le-Château connaît un afflux croissant de touristes depuis la fin des années 1960, la région étant par ailleurs riche en sites historiques et préhistoriques
Le conseil municipal a pris la décision de consacrer à l'abbé Saunière et à sa servante un musée qui est situé au cœur du bourg. Rennes-le-Château est une commune adhérente de la communauté de communes du Limouxin.
Géographie
Situation et description
Situation
Rennes-le-Château est située dans le Sud de la France, en région Occitanie (selon la dénomination officielle), à 99 Toulouse, préfecture de la région, 150 Montpellier et 659 Paris. Le territoire est également situé au minimum à environ 70 kilomètres, (à vol d'oiseau) de la mer, au niveau du site de Port Leucate plage, au bord du golfe du Lion.
Le territoire communal de Rennes-le-Château se positionne plus précisément dans la partie sud du département de l'Aude, dans l'arrondissement de Limoux, à une distance d'environ 45 kilomètres de la préfecture ce même département, Carcassonne.
Le bourg central domine une courbe de la vallée de l'Aude depuis une colline placée à environ 5 kilomètres au sud et au sud-est. Elle domine également l'agglomération voisine de Couiza qui est la plus importante de ce secteur du département et qui fut son ancien chef-lieu de canton jusqu'en 2015. La ville de Couiza fut l'ancienne ville-siège de la communauté de communes locale entre 2000 et 2016 et celle-ci héberge toujours l'office de tourisme et quelques services intercommunaux dont peuvent bénéficier les habitants de Rennes-le-Château.
Description
Le bourg central du village, très resserré, essentiellement composé de maisons assez anciennes, est juché sur un piton rocheux dominant la région naturelle du Razès, la vallée de l'Aude et la vallée de la Sals, affluent de l'Aude. La mairie, située au centre du bourg et non loin de l'église, culmine à 505 mètres d'altitude.
Depuis la terrasse de l'ancien domaine de l'abbé Saunière, situé en bordure nord-ouest du bourg central, le visiteur peut apercevoir, par beau temps, de nombreux sommets enneigés de la chaîne montagneuse des Pyrénées, notamment les monts les plus élevés du parc naturel régional des Pyrénées ariégeoises, tels que le pic de Thoumasset.
Le Razès
Rennes-le-Château est située plus précisément dans la micro-région du Razès qui, elle-même, est entièrement située dans le département de l'Aude et ce village fut, historiquement, la capitale sous le nom de Redae ou Rhedae.
Il s'agit d'une petite région, très ancienne et très rurale, assez peu peuplée et composée de collines plutôt modestes à l'est, et au nord-est, et de massifs plus élevés à l'ouest. Cette région se situe à la rencontre du climat méditerranéen et des climats océaniques et montagneux qui favorisent la cohabitation d'espèces de plantes très différentes.
À l’est de cette micro-région, les vignes du Razès et du Limouxin rencontrent les vignes des Corbières.
La région est bordée par deux cours d'eau : l'Aude et le Sals, un de ses principaux affluents. Elle présente deux stations thermales modestes mais qui eurent, autrefois, une plus grande notoriété : ce sont les stations d'Alet-les-Bains et de Rennes-les-Bains, commune limitrophe de Rennes-le-Château.
Le canton de Couiza (avant 2015) et le canton de Quillan (après 2015)
La commune de Rennes-le-Château a fait partie, durant plus de deux siècles (1805 - 2015), du territoire du canton de Couiza avec, notamment, les communes voisines de Rennes-les-Bains, Bugarach, Coustaussa, Sougraigne et Espéraza. Cependant, à la suite d'un nouveau découpage territorial du département de l'Aude, entré en vigueur en mars 2015 et défini par le décret du 21 février 2014, en application des lois du (loi organique 2013-402 et loi 2013-403), ce canton a disparu et son ancien territoire s'est fusionné avec certains autres cantons du département pour former un nouveau canton.
Depuis les élections départementales françaises de 2015 qui lancèrent donc la mise en place de ces nouveaux cantons, représentés par des élus constitués en binômes mixtes, la commune s'inscrit dans le nouveau canton de Quillan qui englobe toute la partie sud du département de l'Aude, dont les anciens cantons de Couiza, d'Axat, et de Quillan et une partie du canton de Chalabre.
Communes limitrophes
Les communes limitrophes sont Bugarach, Couiza, Espéraza, Granès, Rennes-les-Bains, Saint-Just-et-le-Bézu et Sougraigne.
Géologie et relief
Le plateau, qui compose et entoure le territoire communal (le bourg principal étant situé dans sa partie septentrionale), est constitué de dépôts calcaires et marneux issus des mers du Crétacé disposés en couches intercalées. Des roches massives constituent quelques puechs (hauteurs ou petits monts en langue occitane) s'élevant sur le rebord ouest, à la limite avec le territoire de Rennes-les-Bains et de Bugarach. Les cours d'eau environnants y creusent de profonds ravins qui mettent au jour des nappes horizontales de roches calcaires massives qui dessinent d'impressionnantes falaises blanches.
Sur ce plateau, le relief reste donc globalement aplani, présentant ainsi un paysage de causse avec des pentes arides et des plaines marneuses cultivables avec quelques ravins. Des champs labourés et des vignes occupent ces poches agricoles encadrées de pentes couvertes de garrigues ou de bois de chênes verts et pubescents. Les différentes parties de ce plateau morcelé forment ainsi des étendues planes couvertes d'une mosaïque de champs labourés qui accentuent le détachement des crêtes rocheuses sur les bords des différents ravins.
Le massif des Corbières, dans lequel s'établit l'ensemble du territoire de Rennes-le-Château, est un massif montagneux apparu il y a, environ, 65 millions d'années, durant le tertiaire, lors du rapprochement de la plaque ibérique sur le continent européen. Ce massif est situé dans la zone sous-pyrénéenne qui forme une transition entre le Massif central (la Montagne noire) située au nord des Corbières, et le massif des Pyrénées, situé plus au sud.
Cette région est géologiquement caractérisée par un morceau de socle primaire constitué de calcaire et de schistes, notamment du plateau de Mouthoumet et d'un pli pyrénéen, le pic de Bugarach, situé à quelques kilomètres au sud-est de Rennes-le-Château.
Hydrographie
Le territoire de la commune n'abrite qu'une seule rivière notable, en limite avec le territoire de la commune de Sougraigne :
- La Blanque :
- ce cours d'eau, long de 14,7 est un affluent gauche de la Sals, donc un sous-affluent de l'Aude.
En outre, le territoire de la commune est sillonné par quelques ruisseaux, au débits très irréguliers selon les saisons, dont notamment :
- le ruisseau de Couleurs, le plus important par son débit (station de pompage) ;
- le ruisseau des Coumeilles ;
- le ruisseau de Fagoustre ;
- le ruisseau des Gascous (ou des Boudous) d'une longueur de 2,8 ;
- le ruisseau de la Valdieu d'une longueur de 1,6 .
Tous ces ruisseaux appartiennent au bassin versant de l'Aude, fleuve côtier français qui se jette dans le golfe du Lion (mer Méditerranée), près de Narbonne, ainsi que celui de la Sals, petite rivière et affluent de ce même fleuve.
Climat
En 2010, le climat de la commune est de type climat océanique altéré, selon une étude s'appuyant sur une série de données couvrant la période 1971-2000. En 2020, Météo-France publie une typologie des climats de la France métropolitaine dans laquelle la commune est exposée à un climat de montagne ou de marges de montagne et est dans la région climatique Pyrénées orientales, caractérisée par une faible pluviométrie, un très bon ensoleillement (2 600 .
Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 12,4 amplitude thermique annuelle de 15,4 . Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique la plus proche, située sur la commune de Granès à 4 vol d'oiseau, est de 13,5 ,. Pour l'avenir, les paramètres climatiques de la commune estimés pour 2050 selon différents scénarios d'émission de gaz à effet de serre sont consultables sur un site dédié publié par Météo-France en novembre 2022.
Saisons
Dans la région de Carcassonne, les précipitations sont plus fortes en automne (au mois d'octobre) et au printemps (au mois d'avril). Les rares pluies d'été surviennent sous forme d'orages autant violents que soudains qui se transforment quelquefois en orages de grêle, ceux-ci pouvant quelquefois être fatals aux vignes. En hiver, la neige est occasionnelle.
Tableau comparatif des durées d'ensoleillement entre Carcassonne (Aude) et les autres villes françaises
Ville | Ensoleillement | Pluie | Neige | Orage | Brouillard |
---|---|---|---|---|---|
Paris | 1 797 h/an | 642 mm/an | 15 j/an | 19 j/an | 13 j/an |
Nice | 2 694 h/an | 767 mm/an | 1 j/an | 31 j/an | 1 j/an |
Strasbourg | 1 637 h/an | 610 mm/an | 30 j/an | 29 j/an | 65 j/an |
Carcassonne | 2 190 h/an | 695 mm/an | 7 j/an | 19 j/an | 14 j/an |
Moyenne nationale | 1 973 h/an | 770 mm/an | 14 j/an | 22 j/an | 40 j/an |
Tableaux des températures enregistrées en 2013, 2014 et 2015 à Rennes-le-Château
- 2013
Mois | jan. | fév. | mars | avril | mai | juin | jui. | août | sep. | oct. | nov. | déc. |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|
Température minimale moyenne (°C) | 2,5 | 2 | 6,9 | 7,1 | 9,2 | 13,1 | 17,7 | 16,9 | 14,9 | 12,9 | 6 | 3,1 |
Température maximale moyenne (°C) | 8,6 | 9,1 | 14,8 | 16,1 | 18,3 | 22,6 | 31,1 | 28,7 | 24,4 | 21 | 11,3 | 10,9 |
- 2014
Mois | jan. | fév. | mars | avril | mai | juin | jui. | août | sep. | oct. | nov. | déc. |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|
Température minimale moyenne (°C) | 6 | 4,5 | 5,2 | 9,2 | 10,4 | 15,8 | 16,3 | 15,9 | 14,6 | 12,8 | 9,2 | 4,4 |
Température maximale moyenne (°C) | 11,7 | 12,3 | 15,4 | 19,4 | 20,1 | 27,3 | 26,5 | 26,3 | 26,6 | 23,1 | 16,9 | 8,1 |
- 2015
Mois | jan. | fév. | mars | avril | mai | juin | jui. | août | sep. | oct. | nov. | déc. |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|
Température minimale moyenne (°C) | 2,8 | 2,2 | 7,1 | 8,7 | 12,3 | 16,3 | 18,9 | 17 | 12,9 | 10 | 8,4 | 7,6 |
Température maximale moyenne (°C) | 10 | 9,4 | 14,9 | 19,6 | 22,1 | 28,7 | 30,7 | 27,8 | 23,9 | 19,7 | 16,6 | 14,6 |
Voies de communication et transports
Le réseau routier
Le territoire de la commune de Rennes-le-Château est relié à la commune de Couiza, siège de l'ancienne communauté de communes du Pays de Couiza par la route départementale 52 (RD 52).
Une route vicinale relie directement le bourg de Rennes-le-Château avec ses différents hameaux et les villages de Rennes-les-Bains, Sougraigne et Bugarach. Cette route, très étroite, rejoint la route départementale 14 (RD 14) non loin du hameau de la Vialasse (commune de Bugarach).
Modes de transport
Le transport ferroviaire
La gare ferroviaire la plus proche est la gare de Couiza - Montazels, située sur la ligne de Carcassonne à Rivesaltes et sur le territoire de la commune de Montazels, à proximité de Couiza, dans le département de l'Aude en région Languedoc-Roussillon. Cette gare se situe à 6 km de Rennes-le-Château.
Le transport routier
En 2020, aucune ligne d'autocar ou d'autobus régulière ne dessert le bourg de Rennes-le-Château et l'ensemble de ses hameaux. Le taxi reste donc le seul moyen de transport de passagers, à l'exception des véhicules personnels, pour parvenir à Rennes-le-Château depuis Couiza et les autres communes de la région.
- Décret no 2016-1264 du 28 septembre 2016 portant fixation du nom et du chef-lieu de la région Occitanie.
- La distance entre la commune et différentes villes site cartesfrance.fr.
- Site touristique de la Haute vallée de l'Aude, page sur le Razès.
- 2014-204 du 21 février 2014 portant délimitation des cantons dans le département de l'Aude, sur Légifrance (consulté le 41752).
- « », JORF no 0114 du 18 mai 2013 p. 8242, (consulté le ).
- Carte IGN sous Géoportail.
- Site paysages.languedoc-roussillon.developpement-durable.gouv.fr, page sur Le plateau de Rennes-le-Château, consulté le 9 mai 2021.
- Site de l'atlas du DREAL du Languedoc-Roussillon.
- Site Sandre, fiche sur la Blanque.
- Site Sandre, fiche sur le ruisseau des gascous.
- Site sandre, fiche sur le ruisseau de la Valdieu.
- Fiche sur le site de la SIERM, L'eau dans la commune de Rennes-le-Château.
- Daniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale », Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography, DOI 10.4000/cybergeo.23155, lire en ligne, consulté le )
- « », sur pluiesextremes.meteo.fr (consulté le ).
- « », sur fr.distance.to (consulté le ).
- « », sur donneespubliques.meteofrance.fr (consulté le ).
- « », sur donneespubliques.meteofrance.fr (consulté le ).
- « », sur meteofrance.fr, (consulté le ).
Toponymie
Le nom de la localité, ainsi que celui de Rennes-les-Bains, est attesté sous les formes Redae en 1002, ; Redez en 1067 ; Redes en 1070 ; Rezae en 1258 ; Rennas (sans date) ; Rehennes du ,.
Le linguiste Charles Rostaing suggère sans grande conviction une étymologie pré-celtique pour Rennes qui reposerait sur un thème pré-celtique red- à valeur obscure. Pour expliquer le passage de Reda- à Rennes, qui pose problème, il évoque l'ajout hypothétique d'un suffixe atone -ena.
Le toponymiste Ernest Nègre suppose que Reda, au pluriel dans la forme la plus ancienne, représente le gaulois reda « voiture à quatre roue », véhicule emprunté aux Gaulois par les Romains. Cependant pour expliquer le passage de Reda- / Reza- à Rennes, il reprend l'idée d'un suffixe -ena suivi de la désinence -s du datif locatif, à savoir -enas, élément qu'il considère en revanche comme celtique ou roman, d'où une forme globale hypothétique *Red-enas > *Reznas, *Rennos, qui aurait abouti à Rennes.
Le premier élément Red- s'explique peut-être par le gaulois redo-, qui selon Xavier Delamarre, repose sur un thème celtique *red- que l'on retrouve dans l'irlandais riad et signifiant « aller à cheval », et par extension « aller en char ».
L'historien Raymond Lizop fait remonter le pagus carolingien du Razès à une tribu gauloise tributaire des Volques Tectosages, les Redae ou Redonae, dont il trouve la trace dans la toponymie celtique marquée du Razès, à la différence des régions environnantes. Cependant, il cite ces formes sans astérisque, alors qu'elle devrait l'être puisqu'elles ne sont pas attestées pour ce peuple, à savoir *Redae, *Redonae. Redones n'a pas pu aboutir à Rennes dans la langue vernaculaire de la région qui est l'occitan, contrairement à ce qu'on observe en langue d'oïl dans Rennes (Ille-et-Vilaine, Redonas vers 400). En effet, dans un proparoxyton comme Redones, la syllabe pénultième tombe en langue d'oïl, mais pas en langue d'oc, sauf si la désinence est -as selon lui. « Ainsi Redonas et non pas Redones a pu donner Rennos. ». Cette opinion n'est pas partagée par les précédents qui proposent *Redena(s) (> *Reznas) et non pas *Redonas.
Le déterminant complémentaire le-Château s'explique par la présence d'un ouvrage défensif attesté dès le XIe siècle.
- Charles Rostaing, « Supplément » p. XVIIIb; in Albert Dauzat et Charles Rostaing, Dictionnaire étymologique des noms de lieu en France, Paris, Librairie Guénégaud, (ISBN ).
- Ernest Nègre, Toponymie générale de la France, Librairie Droz, Genève, 1990, p. 156, n° 2506 [1].
- ibidem.
- Raymond Lizop, « Un peuple gaulois inconnu dans la haute vallée de l'Aude. » in Annales du Midi : revue archéologique, historique et philologique de la France méridionale, Tome 69, N°38, 1957, pp. 159 - 160 ; doi : 10.3406/anami.1957.6156 [2].
- Charles Rostaing, op. cit..
- Ibid., p. 156, no 2506.
- Xavier Delamarre, Dictionnaire de la Langue gauloise (approche linguistique du vieux celtique continental), page 254, éditions Errance, Paris, 2003, (ISBN ).
- Ibid. p. 161 - 162.
- Ibid. p. 161.
Histoire
Tableau chronologique
Tableau chronologique des événements de Rennes-le-Château de 750 à 2000
Quelques dates de l'histoire de la France - Histoire de Rennes-le-Château et du Razès
La Préhistoire
Les origines de Rennes-le-Château ne sont pas précisément connues, mais elles alimentent, en raison du contexte historique propre au village et de sa région, de nombreuses hypothèses et des spéculations pour le moins hasardeuses, à commencer par celles formulées par l'érudit couizanais, Louis Fédié, auteur d'une Histoire du Razès publié à la fin du ,.
L'absence de véritable programme d'étude archéologique sérieux sur le site même de Rennes empêche de formuler la moindre conclusion. Il ne fait toutefois aucun doute que le plateau occupé par le village a fait l'objet d'une occupation importante à la fin du Néolithique, ainsi que le démontre la découverte de plusieurs stations chasséennes (4 200-3 500 av. J.-C.).
L'Antiquité
Tout porte à croire que la fondation de l'oppidum de Rennes-le-Château remonterait au début de l'âge du fer (celte des Volques Tectosages, dont le foyer se situe dans le Toulousain soit à l'origine de sa fondation, lui donnant alors le nom de « Rhedae » en y créant la nouvelle capitale politique de leur territoire qui devait devenir le « pagus Redensis » ou Pays de Razès. Plusieurs facteurs ont vraisemblablement déterminé l'implantation d'une agglomération protohistorique sur ce site, à commencer par son emplacement géographique remarquable contrôlant l'important carrefour naturel formé par la confluence de l'Aude et de la Sals, sa position de belvédère offrant un panorama découvert sur 360° et la présence d'importants gisements métallifères (cuivre et fer) dans les proches environs (Cardou, Blanchefort) et, sans doute aussi, par l'exploitation des sources salées de la Sals. Comme la plupart des oppida, le site a également été choisi en raison de critères topographiques : hauteur sommitale relativement plane pourvue de défenses naturelles.
Le Moyen Âge
Le haut Moyen Âge
Le rôle politique de la cité de Rhedae à l'époque de Charlemagne est attesté par un poème de l’évêque d’Orléans Théodulf, issu d'une famille de l'aristocratie gothique. En 798, ce dernier fut envoyé en Septimanie par Charlemagne comme missus dominicus avec Leidrade, futur archevêque de Lyon, cite ce bourg parmi les chefs-lieux des pagi audois. Rennes n'était toutefois qu'un modeste bourg dont l'importance relevait essentiellement de sa situation stratégique.
Le premier comte particulier en titre du Razès dont le nom nous soit parvenu est celui de Guillaume de Gellone, valeureux compagnon de Charlemagne qui participa, en 778, à la bataille de Roncevaux, aux côtés de Roland. Celui-ci administra un territoire libre de toute présence sarrasine et indépendant du comté de Narbonne. Ensuite, c'est Berà , que l'on dit fils de Guillaume de Gellone, qui porta le titre.
Au comtes de Cerdagne, tandis que Rennes continue d'appartenir aux comtes de Carcassonne-Razès.
Cathares et Croisés
Entre 1068 et 1070, les comtés du Razès et de Carcassonne sont achetés par les comtes de Barcelone qui placent à Rennes un vicomte nommé Raimon Gausbert. Cependant, les vicomtes Trencavel parviennent à prendre la région à leur compte.
En 1170, Rhedae appartient au comté de Carcassonne, mais le roi d'Aragon qui revendique le Razès, lance une offensive et détruit en partie l'ancienne ville et ses fortifications. Durant cette même période, les Cathares commencent à s'installer et à prêcher dans toute l'Occitanie et notamment dans le Razès.
En 1207, la croisade contre les Albigeois débute et Rhedae, au cœur du Pays cathare, voit la région s'embraser. C'est à cette époque que de Montfort prend et détruit le château de Coustaussa, mais ne semble pas s’intéresser à Rhedae. Les vainqueurs de la croisade se partagent les domaines des seigneurs vaincus et le comté du Razès est attribué en partie à Pierre de Voisins.
En 1293, Pierre II de Voisins remet en état les fortifications de Redhae : la ville compte quelques centaines d'habitants et reste encore de taille importante pour l'époque. Commence alors une période de prospérité. La ville se développe, le commerce et la population augmentent. À la fin du XIIIe siècle, un petit groupe de Templiers s'installe au Razès près de Rennes-le-château ; les experts se demandent encore pourquoi ils ont bâti une commanderie dans un lieu si désert en dehors de toute voie de communication. Le 13 octobre 1307, lorsque les soldats de Philippe le Bel arrêtent les Templiers, aucun de ceux du Razès ne sont inquiétés ; il se peut que la raison en est qu'à cette époque, les Templiers de la région dépendaient de la commanderie du Mas Deu, en territoire aragonais ; il se peut également qu'ils avaient une mission spéciale à remplir - mais laquelle ? ou un statut particulier. Une autre énigme parmi tant d'autres dans cet ordre de moines-soldats.
La famille de Voisins reste maître de ce qui devient Rennes-le-Château, au fil du temps, jusqu'en 1361. À cette date, Henri de Trastamare ( de Castille), à la tête d'une bande de pillards surnommés les « routiers aragonais », ravage et pille le Razès. Les pillards mettent le siège devant Rhedae, qu'ils prennent et détruisent ne laissant derrière eux que des ruines. C'est à cette date que l'antique ville disparaît. Sur le plateau, seules restent quelques bâtisses épargnées et la structure du château qui a résisté à la destruction. La ville ne retrouve jamais son importance et, dépourvu de fortifications, le lieu laisse place à un village nettement plus modeste que l'antique cité, celui de Rennes-le-Château.
La Maison d'Hautpoul
Le comté de Razès passe en 1422 à la maison d'Hautpoul, originaire d'Aussillon près de Mazamet, par le mariage de Pierre-Raymond d'Hautpoul avec Blanche de Marquefave, fille de Jeanne de Voisins, descendante de Pierre .
L'époque moderne
Les guerres de religion
Dans la région de Carcassonne, vers 1531, de nouvelles idées religieuses furent prêchées et en 1558 de nombreuses troupes armées de confession protestante existaient dans la plupart des villes situées autour de Rennes-le-Château.
Des massacres furent alors perpétrés dans la région entre 1560 et 1562 et à Limoux, non loin de là , les réformés se rendirent maîtres de la cité et tuèrent de nombreux catholiques. À la suite d'une contre-attaque, les troupes protestantes furent bientôt chassées et soixante d'entre eux furent pendus.
En 1578, une grande partie de l'église de Rennes-le-Château s'effondra sous les coups des calvinistes qui s'étaient provisoirement rendus maîtres du village.
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Des Hautpoul à la Révolution française
François d'Hautpoul (1689-1753) releva le titre de marquis de Blanchefort tombé en désuétude, que lui apporta en dot son épouse Marie de Nègre d'Ables (1714-1781), dame de Niort, de Roquefeuil et de Blanchefort.
Lors de la Révolution française, le marquis Paul-François-Vincent de Fleury, héritier des Hautpoul-Blanchefort, après son mariage avec Anne-Gabrielle-Élisabeth d'Hautpoul-Blanchefort, dernier seigneur des lieux, émigra en Espagne avec ses trois enfants et son chapelain, l'abbé Antoine Bigou. Cependant, un de ses fils, Paul Urbain de Fleury, racheta son domaine (et les établissements thermaux) le 27 floréal an IV, lorsque ces propriétés furent vendues comme biens nationaux. Après de nombreuses vicissitudes, les biens et les propriétés de la famille d'Hautpoul furent vendus aux enchères le 7 juin 1889.
À la création des départements et des cantons en France par le décret du 22 décembre 1789, Rennes-le-Château est intégrée dans le canton d'Arques, puis, ensuite, dans le canton de Couiza qui fut créé le sur les débris du canton d'Arques qui fut, alors, supprimé.
L'époque contemporaine
Le | ]
Toute l'histoire contemporaine de Rennes-le-Château, depuis la dernière décennie du Bérenger Saunière, non seulement en raison d'une hypothétique et mythique affaire de trésor, mais surtout parce que cet abbé, par ses constructions et ses aménagements, notamment à l'église paroissiale et ses environs, a profondément modifié la physionomie architecturale et la vie des habitants de ce petit village, lequel était demeuré, jusqu'à sa nomination et son installation dans la paroisse, totalement inconnu hors de sa région voire hors de son canton.
Quelques années avant l'installation de ce nouvel abbé, le livre des rapports et délibérations du conseil général du département de l'Aude dans son édition d'août 1883 indique que, d'une part, le clocher de l'église de Rennes-le-Château est « lézardé sur ses quatre faces » et que la toiture de l'édifice et du presbytère nécessitent une réfection complète. Cette délibération indique également que si la commune a assuré le financement de quelques travaux d'urgence, celle-ci, associée au conseil de fabrique local, demande une subvention de l'État pour l'achèvement de ces travaux, ainsi que pour le remplacement du maître-autel.
L'action et l'œuvre de l'abbé Saunière à Rennes-le-Château
Officiellement nommé le , l'abbé Saunière arrive en juin 1885 pour prendre son office dans le petit village de Rennes-le-Château, déjà durement touché par l'exode rural qui frappe toute la région des Hautes Corbières. En effet, en moins de 60 ans, Rennes-le-Château a déjà perdu la moitié de sa population.
Après avoir été quelques mois suspendu de sa cure par René Goblet, ministre des Cultes du Gouvernement Charles de Freycinet, pour ses opinions politiques antirépublicaines déclarées en chaire, l'abbé Saunière décide, à son retour, d'entreprendre des travaux de rénovation dans son église en 1891 qui s'échelonnent sur plusieurs années entraînant une soif d'embellissements toujours plus variés et somptueux. À la suite de ses premiers travaux, l'abbé entreprend dans la décennie suivante et à titre personnel, la construction d'un ensemble monumental, à proximité immédiate de la petite église et comprenant, une villa, un grand jardin de type paysager, une serre, une terrasse et une petite tour d'aspect médiéval.
Les rumeurs de richesse et de trésor
Durant ces travaux, certaines rumeurs, pour la plupart émises bien plus tard, avancent l'hypothèse qu'il aurait découvert un trésor. En fait, il n'y a, à ce jour, aucune preuve matérielle d'une telle découverte. Le seul fait historique avéré qui serait lié à son enrichissement (du moins, partiellement) est un trafic de messes, ainsi que le pillage de quelques tombes du cimetière communal. La légende indique également que l'abbé aurait trouvé de mystérieux parchemins. La nature de ses hypothétiques découvertes et l'origine de sa probable fortune sont le sujet de nombreuses thèses à l'origine de la légende du trésor de Rennes-le-Château.
Les pistes les plus fréquemment évoquées, pour tenter de justifier cette hypothétique découverte devenue mythique au fil des livres et des reportages, sont présentées ci-dessous dans un ordre chronologique :
- Le trésor des Volques tectosages, datant de l'époque romaine. Ce trésor proviendrait de l’hypothétique pillage du sanctuaire d'Apollon de Delphes, lors de la Grande expédition celtique (279 av. J.-C.) en Grèce.
- (Cette hypothèse est très fragile : les sources sont très anciennes et n'attestent pas que ledit trésor ait pu subsister, ni même qu'il ait été enfoui à Rennes-le-Château).
- Le trésor des Wisigoths (ou Trésor de Jérusalem), déposé dans la région de Rhedae, après le Sac de Rome (410) par le roi Alaric Ier.
- « Cette hypothèse, la plus populaire, est certainement la plus fabuleuse, car elle mêle légende, religion et Histoire. Certains spécialistes ont tenté le lien avec d'autres trésors d'origine wisigothique, découverts plus récemment en Espagne. » Cette idée de trésor a d'ailleurs été utilisée pour l'intrigue du scénario du téléfilm : L'Or du diable).
- Le trésor de Blanche de Castille, à la suite de la Croisade des pastoureaux en 1251, survenue sous le règne de son fils Louis IX.
- (Cette hypothèse est très aventureuse, car rien n'indique que la reine ait pu connaître jusqu'à l'existence du village).
- Le trésor des Templiers, à la suite du procès de l'ordre du Temple effectué contre cette communauté religieuse par Philippe IV Le Bel entre 1307 et 1314.
- (Cette hypothèse a été défendue, notamment, par l'écrivain Gérard de Sède, féru de pseudohistoire. L'ordre possédait, en effet, des « templeries » dans la région).
- Le trésor des faux monnayeurs du château du Bézu, affaire datant du XIVe siècle.
- (Cette hypothèse historique est subtile, mais reste très difficile de démontrer par manque de sources historiques).
- Le trésor des cathares. Un récit historique attesterait que lors la prise du château de Montségur par les croisés en 1244, quatre cathares s'en seraient échappés avec un trésor.
- (Cette hypothèse reste douteuse car les cathares, hommes pieux, détachés des valeurs du monde terrestre, n'avaient pas la mentalité à posséder des biens matériels, le trésor était certainement d'ordre spirituel, en admettant que ce récit soit exact).
- Le trésor de l'abbé Bigou, abbé de Rennes le Château durant de la Révolution française.
- (Cette hypothèse est souvent reprise par des articles de presse actuels qui s'appuient sur les recherches de l'historien régional René Descailledas, car en 1789, cet ancien curé de Rennes-le-Château, craignant que les révolutionnaires s'emparent des biens de sa paroisse, aurait pu cacher dans son église quelques pièces en or. En revanche, compte tenu du niveau de vie de la paroisse, l'éventuel « trésor » ne pouvait que se limiter à un petit magot).
Des éventuelles aides financières extérieures (sous forme de donations) ont également été évoquées, le curé voisin de Rennes-les-Bains, l'énigmatique abbé Henri Boudet ayant pu être alors considéré comme une sorte d'intermédiaire, hypothèse reprise dans le téléfilm L'Or du diable. Cependant, aucun document de nature comptable ou bancaire ne vient étayer ce fait, et ni l'abbé Saunière ni sa servante n'ont jamais fait état d'une aide de ce type. Les deux hommes, bien qu'ayant le même statut d'ecclésiastiques géographiquement proches, ne semblaient, en fait, guère se fréquenter, et selon certaines sources l'abbé Saunière n'assistera même pas aux obsèques de son ancien confrère.
Les seuls faits avérés suggèrent plus prosaïquement des faits de pillage de tombes du cimetière (relatés de façon romancée dans le téléfilm déjà cité précédemment), de détournements de fonds et de trafic de messes (pour lesquels l'homme d'Église a effectivement été condamné par l'évêché) ; d'autant que les éléments factuels sur l'existence même d'une fortune restent, jusqu'à présent, très controversés. En mars 1895, les habitants du village avaient envoyé deux lettres de protestation au préfet de département de l'Aude, après les dégradations nocturnes opérées par leur curé dans le cimetière de la commune.
Il a également été attesté que l'abbé Saunière avait découvert un crâne percé, lors de fouilles personnelles effectuées en 1895 sous la dalle des chevaliers de son église ; ce même crâne, resté sur place, a été redécouvert par une équipe de chercheurs carcassonnais en 1956. Selon deux expertises effectuées en 2009 et en 2014 à la demande de la mairie de la commune avec l'autorisation du ministère de la Culture, il s'agit du crâne d'un homme de 50 ans, décédé entre 1281 et 1396, sans que l'on sache de qui il s'agissait, ni qu'il y ait un quelconque rapport avec la supposée affaire de trésor.
On peut également découvrir sur un site anglophone consacré à l'histoire de Rennes-le-Château, de nombreux exemplaires de lettres de demandes de messes envoyées par des croyants depuis toutes les régions de France entre 1895 et 1905,.
Peu de temps avant la fin du siècle, Félix Arsène Billard, évêque de Carcassonne depuis 1881, rendit visite à Rennes-le-Château, et cela à deux reprises : tout d'abord en visite épiscopale le 1889, puis le , lors de l'inauguration de l'église restaurée. Ces faits ne sont pas extraordinaires en eux-mêmes, mais Mgr Billard a souvent été présenté comme le protecteur de Bérenger Saunière, sur la base que celui-ci fut nommé autrefois, professeur au séminaire de Narbonne par ce même évêque.
Il est d'ailleurs historiquement reconnu que l'abbé ne fut accusé par l'Église de trafic de messes et de simonie, que bien après le décès de Paul-Félix Beuvain de Beauséjour (1839-1930), nouvel évêque de Carcassonne, lui intente d'ailleurs, en 1910, un procès canonique qui entraîne la déchéance des fonctions sacerdotales de Bérenger Saunière en 1911. À la suite d'une demande de l'autorité diocésaine de Carcassonne, le quotidien parisien anticlerical, le .
Dès cette période, Bérenger Saunière connut des difficultés financières qui le poussent, en 1913 à contracter un prêt auprès du Crédit foncier.
Avant la fin de sa vie l’abbé Saunière se lance donc, au début de l’année 1901, dans la construction de plusieurs autres bâtiments et de structures d'embellissement sur des parcelles achetées au nom de sa servante Marie Dénarnaud. Ces bâtiments se présentent précisément sous la forme suivante :
- une petite maison de style Renaissance, dénommée villa Béthanie (transformée aujourd'hui en musée),
- une tour néogothique, dénommée tour Magdala, dotée d'un belvédère (ou terrasse) qui la relie à une construction en verre,
- un parc et un jardin abritant de nombreuses plantes exotiques.
Ces dernières constructions ravivent certaines rumeurs d'enrichissement personnel de l'abbé, mettant de côté le fait que celui-ci a durant cette période contracté une dette de 6 000 francs auprès du Crédit foncier et qu'il ne la rembourse jamais de son vivant.
Le décès de l'abbé Saunière et ses conséquences
À la mort de l'abbé, survenue le , son ancienne servante Marie Dénarnaud hériterait de ses biens, même si-celle-ci a été évoquée, dès l'origine de ces acquisitions, comme étant la seule propriétaire des terrains et des bâtiments de l'ensemble du domaine, notamment de sa Villa Bethania. Il reste d'ailleurs selon certaines déclarations officielles, notamment, celle de l'ancien maire de Rennes-le-Château, des zones d'ombre, non quant à la réalité de cet héritage, mais dans la nature même de cette transmission de propriété. Quoi qu'il en soit, Marie Dénarnaud, unique résidente du domaine durant plus de trente ans, finit par céder celui-ci à l'homme d'affaires perpignanais Noël Corbu, en échange de ce qui s'apparenterait à une rente viagère annuelle.
L'emballement médiatique de la seconde moitié du | ]
Marie Dénarnaud décède en 1953. Noël Corbu, désormais seul propriétaire, transforme alors la villa Bethania en hôtel-restaurant dénommé « L'hôtel de la Tour », et pour attirer un maximum de touristes, embellit la légende de l'enrichissement de Saunière par l'entremise du journaliste André Salomon. Ce dernier publie trois articles dans son quotidien La Dépêche du Midi le 12, 13 et 14 janvier 1956, titrés « La fabuleuse découverte du curé aux milliards. M. Noël Corbu connaît-il la cachette du trésor de l'abbé Saunière qui s'élève à 50 milliards ? » ; le troisième article contient une interview de Noêl Corbu, très en verve, qui raconte de façon affirmative (mais sans le prouver) que l'abbé aurait découvert, par hasard, un trésor enfoui en 1249 sous son église par Blanche de Castille pour mettre à l'abri la cassette royale de l'avidité de vassaux opprimés, alors que le roi était parti en croisade.
À la suite de la parution de cet article dans la presse locale et de sa reprise partielle par la presse nationale, la télévision française (la RTF Télévision), en 1961, finit par s'intéresser au « mystère », en diffusant, sur son unique chaîne de télévision, un reportage tourné sous une forme ludique et dénommé La roue tourne. Cette émission est notamment produite par la journaliste Marina Grey, épouse de l'historien royaliste et animateur de télévision Jean-François Chiappe, ce qui provoque un nouvel afflux de chercheurs de trésors, déjà bien nombreux sur les lieux.
Dans le courant de l'année 1962, le journaliste et essayiste Robert Charroux, connu pour avoir déjà évoqué le « mystère » de Rennes-le-Château dans une revue pseudo scientifique en 1958 et pour avoir effectué une nouvelle interview en 1962 (mais radiophonique, cette fois-ci) de Noël Corbu, publie sous le titre Trésors du monde enterrés, emmurés, engloutis, un livre dont une partie est consacrée à sa chasse au trésor de Rennes-le-Château, ce qui attire sur place encore plus de chercheurs[pas clair]. Face à ce risque, la municipalité prend un arrêté interdisant les fouilles sur son territoire le 28 juillet 1965, les nombreuses déprédations risquant de transformer le sous-sol en véritable gruyère.
Histoires, légendes et mystifications
Pierre Plantard et ses amis
À la suite de toute cette publicité médiatique, préparée et gérée (à l'origine pour des raisons strictement commerciales), par le restaurateur et hôtelier Noël Corbu, propriétaire de l'ancien domaine de l'abbé Saunière et amplifiée par l'essayiste Robert Charroux, la légende locale finit par attirer l'attention de mystificateurs de tout poil, en mal de sensationnalisme et de notoriété. Cette histoire de supposé trésor était pourtant déjà connue avant la Seconde Guerre mondiale et elle avait déjà fait l'objet d'une remarque anecdotique dans un ouvrage touristique spécialisé sur l'Aude, paru en 1936.
Cette renommée et ce battage médiatique finissent, plus particulièrement, par attirer l'intrigant dessinateur Pierre Plantard, initiateur d'une association créée en 1956 à Saint-Julien-en-Genevois, en Haute-Savoie et dénommée « Prieuré de Sion », du nom d'une colline située au nord d'Annecy. Dès que cette histoire de trésor « caché » commence à s'ébruiter et prend une tournure plus nationale, notamment grâce aux journaux, à la radio, puis la télévision, cet homme, reconnu, plus tard, comme un mystificateur, vient effectuer quelques visites et diverses fouilles dans le petit bourg occitan de Rennes-le-Château au début des années 1960.
Pierre Plantard finit par rencontrer l'aubergiste Noël Corbu, et élabore durant cette période, avec l'aide éclairée de l'humoriste et comédien, Philippe de Chérisey, plusieurs documents dont « Les descendants mérovingiens ou l’énigme du Razès Wisigoth » ainsi que « Les Dossiers secrets d'Henri Lobineau » déposés anonymement à la Bibliothèque nationale de France. Ces textes suggèrent, sans pouvoir le prouver par une quelconque source historique vérifiée et authentifiée, que la monarchie française (descendante en droite ligne des rois Mérovingiens) aurait survécu en la personne du dénommé Pierre Plantard, comme dernier représentant, et qu'elle serait, en outre, liée aux prétendus « mystères du Pays de Razès » et, plus précisément, de Rennes-les-Bains et de Rennes-le-Château, ainsi qu'au fameux « Prieuré de Sion », désormais présenté comme une société secrète prétendument créée durant le Moyen Âge.
Le dessinateur Pierre Plantard, associé à ce comparse (acteur assez connu à l'époque sous le nom de scène d'Amédée), grand amateur de blagues et de calembours, finit par entrer en contact avec l'écrivain Gérard de Sède, noble authentique et intéressé par l'ésotérisme et la pseudohistoire ; la rencontre de ces trois hommes aboutit à la rédaction en 1967 du best-seller « L'Or de Rennes », ouvrage uniquement signé par Gérard de Sède, qui crée notamment la légende du contenu supposé des fameux parchemins et qui popularise les mythes du trésor de Rennes-le-Château. Ce livre, aux sources très controversées, mais au succès national, ouvre la voie à une nouvelle forme d'ésotérisme très particulière, car novatrice et populaire mais assez déroutante, et qui est reprise ensuite par d'autres auteurs, encore plus imaginatifs. Dans ses dernières années, Gérard de Sède devient plus critique sur la question de Rennes-le-Château, notamment en écrivant un nouvel ouvrage dénommé : Rennes-le-Château - Le dossier, les impostures, les fantasmes, les hypothèses, paru aux éditions Robert Laffont en 1988.
L'Énigme sacrée et le Da Vinci Code
En 1982, après avoir réalisé plusieurs films sur le « mystère » de Rennes-le-Château, trois journalistes britanniques Henry Lincoln, Michael Baigent et Richard Leigh publient un essai encore plus controversé, dénommé « L'Énigme sacrée » qui relie, pêle-mêle (et toujours sans sources historiques vérifiées), la prétendue ancienneté médiévale du Prieuré de Sion, l'histoire des Templiers, celles des Cathares, de la dynastie des Mérovingiens, du Saint-Graal et des origines du christianisme, affirmant que Marie-Madeleine serait venue en France avec un enfant de Jésus, voire avec Jésus lui-même. Ce livre donne, cette fois-ci, un retentissement international à l'affaire de Rennes-le-Château.
Après la publication, durant l'année 2003, du best-seller de l'écrivain américain Dan Brown « Da Vinci Code », qui reprend des éléments de la rumeur de Rennes-le-Château en se basant sur des ouvrages tels que « L'Or de Rennes » et « L'Énigme sacrée », le village voit encore augmenter le nombre de curieux tentant de percer le mystère de l'abbé Saunière. Malgré l'arrêté municipal, les fouilles clandestines continuent cependant.
Postérité du village
Depuis 1956, plus de huit cents ouvrages, livres, essais et divers articles de fond, de valeurs très inégales mais pour la plupart, farfelus, ont été publiés sur ce sujet, sans compter les nombreux sites internet dédiés à cette affaire, mais aussi des reportages, des téléfilms et des films de fiction (dont le célèbre Da Vinci Code, tiré du best-seller de Dan Brown) qui se basent tous sur l'histoire devenue mythique de l'abbé Saunière et sa « découverte », mais de façon très romancée.
Rennes-le-Château, cette « Mecque de l'ésotérisme », comme le considère le romancier Jacques Ravenne, terme repris par le journaliste d'enquête Jacques Pradel, attire chaque année plus de 30 000 visiteurs, aussi bien des curieux que des chercheurs de trésors, satanistes, occultistes, kabbalistes, rosicruciens, ufologues, gnostiques, adeptes du néo-catharisme, ou encore partisans de la théorie du complot, d'autant plus qu'elle est proche du Pech de Bugarach.
C'est dans ce contexte de « mystère(s) » sans réel fondement que des fouilles illégales s'organisent encore dans le bourg de Rennes-le-Château. Dans la nuit qui a précédé le dernier jour de l'année 2017, les gendarmes de Couiza ont pu encore constater que des inconnus avaient creusé un trou à proximité de l'église Sainte-Marie-Madeleine.
En 2020, le village bénéficie d'un programme de restauration de son bourg comprenant l’aménagement du belvédère avec l’installation une pergola, ainsi que l’église avec son jardin et ses rues.
- Site du Musée de l'abbé Saunière, page 2.
- Site d'Histoire pour tous résumé du livre "L'histoire révé de Rennes-le-Château.
- Page sur Théodulf, site de http://lieuxsacres.canalblog.com.
- « Paranaesis ad judices », dans Pat. Lat., lire en ligne), col. 286 : « Mox sedes Narbona tuas urbemque decoram […] Inde revisentes te Carcassona RedasqueMoenibus inferimus nos cito Narbo tuis. »
- Hélène Débax, « Les comtés de Carcassonne et de Razès et leurs marges (IXe – XIIe siècle) », La pierre, le métal, l’eau et le bois : économie castrale en territoire audois (XIe – XIVe siècle),, , p. 9
- Nicolas Mengus, Châteaux forts au Moyen Âge, Rennes, Éditions Ouest-France, , 283 ISBN ), p. 52.
- « », sur renneslechateau-fr.com (consulté le ).
- Site de Baraigne, page sur les guerres de religion.
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- Site du musée de l'abbé Saunière, page 2, section II.
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- Site du musée de l'abbé saunière, page 6, section II).
- Site sur le trésor de Rennes-le-Château, page sur la banque Petitjean.
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- Site du Musée de l'abbé Saunière, page 2, section III.
- Vincent Trovato, Marie Madeleine : Des écrits canoniques au Da Vinci Code, Editions L'Harmattan, , p. 94.
- Site anglophone rennes-le-chateau-rhedae.com concernant le programme de télévision en 1961.
- L'ébouriffante histoire du curé aux milliards, revue Tout savoir, no 63, août 1958.
- Le Club des Chercheurs de Trésors : le Trésor du curé aux milliards, interview du restaurateur Noël Corbu, juillet 1962 sur France Inter.
- Trésors du Monde enterrés, emmurés, engloutis, R. Charroux, éditions Fayard, Paris.
- Jean-Luc Robin, op. cit., p. 241.
- Rennes-le-Château. L'or du temple, rhedae magazine.
- Livre L'Itinéraire en Terre d'Aude" Jean Girou publié en 1936, Edition Arqua et réédité en 1987 par les Editions Collot MV Graphic.
- Site "regards du pilat", page sur Pierre Plantard et le "trésor".
- Site du Musée de l'abbé Saunière, page 6, section III.
- Alexandre Adler, Sociétés secrètes : De Léonard de Vinci à Rennes-le-Château, Bernard Grasset, , p. 41-44.
- Google Books, "Voyages dans la France mystérieuse" Par Claude ARZ, fin du chapitre VIII.
- Claude Voisenat, Imaginaires archéologiques, Les Editions de la MSH, , p. 63.
- Imaginaires archéologiques, op. cité, p. 68.
- Site du musée Béranger Saunière, page dédiée à la bibliographie.
- Site de RTl, page sur l'émission de Jacques Pradel.
- « Les habitants de Rennes-le-Château lassés des chercheurs du trésor de l'abbé Saunière », Le Parisien.
- « D’importants travaux d’aménagement ont débuté à Rennes-le-Château », L'Indépendant, consulté le .
Héraldique
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Son blasonnement est : D'azur à la bordure d'or. |
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