Vire
Localisation
Vire : descriptif
- Vire
Vire est une ancienne commune française du Bocage virois, située dans le département du Calvados (dont elle est une sous-préfecture) et la région Normandie, devenue le 1er janvier 2016 une commune déléguée au sein de la commune nouvelle de Vire Normandie. Elle est peuplée de 10 869 habitants.
Géographie
Vire est située au nord-est du Massif armoricain, au sud d'un bassin entouré de collines, dans le pays du Bocage virois. La ville est à 30 Flers, à 38 Saint-Lô et à 60 Caen. La ville est traversée du nord au sud par la route départementale 577 (ancienne N 177) de Villers-Bocage à Mortain et du sud-est à l'ouest par la D 524 (ancienne N 24 bis) d'Argentan à Granville. La D 674 (ancienne N 174) de Vire à Carentan se greffe sur la D 577 au nord de la commune. Flers, en direction de Paris, est accessible par la D 524, Saint-Lô par la D 674 et Caen par la D 577. Des routes plus secondaires permettent de relier Vire aux chefs-lieux de canton ou communes plus proches : Condé-sur-Noireau par la D 512 (ancienne N 812) à l'est, Aunay-sur-Odon par la D 55 au nord-est, Pont-Farcy et Tessy-sur-Vire par la D 52 au nord-ouest et Gathemo et Juvigny-le-Tertre par la D 76 au sud-ouest. La D 407, appelée « rocade de Vire », permet le contournement de la ville à l'est, de la D 674 à la D 524. La gare de Vire est sur la ligne de Paris-Vaugirard (Montparnasse 3) à Granville par laquelle Villedieu-les-Poêles, Flers et Argentan peuvent également être jointes. Vire est à 0 h 30 de Granville et à 2 h 30 de Paris.
L'agglomération est située sur la Vire, fleuve côtier dont elle partage le nom, à sa confluence avec la Virène. La Vire arrive sur le territoire par le sud en le délimitant avec celui de Saint-Germain-de-Tallevende-la-Lande-Vaumont. Après sa traversée du sud de la ville, elle marque, à partir du confluent de la Virène, la limite entre Vire et l’ancienne commune associée, Saint-Martin-de-Tallevende (que la Virène sépare de Saint-Germain-de-Tallevende), puis entre Vire et Coulonces. C'est sur ce dernier tronçon que le fleuve reçoit les eaux de l'Allière après que celle-ci a traversé le territoire de l'ancienne commune de Neuville, au nord.
Le territoire communal est au cœur d'une région communément appelée, notamment par les météorologues, collines de Normandie. Le relief présente un dénivelé important, notamment au sud, dans les Vaux de Vire, et sur l’ancienne commune de Saint-Martin-de-Tallevende. Le point culminant (225 m) se situe à l'est, à la sortie du territoire, sur la route de Condé-sur-Noireau. Le point le plus bas (85 m) correspond à la sortie de la Vire du territoire, au nord.[réf. nécessaire]
Comme toute la Normandie, Vire bénéficie d’un climat océanique avec des étés frais et des hivers doux. Les stations météorologiques les plus proches sont celles de Caen-Carpiquet et de Granville-Pointe du Roc situées à 50 Alençon-Valframbert est à 85 Bocage virois se différencie toutefois nettement pour la pluviométrie annuelle qui, à Vire, avoisine les 900 . Du fait du relief environnant, les hivers sont ordinairement plus enneigés qu'en plaine de Caen.
Communes limitrophes
- « » (consulté le ) (archive Wikiwix du site www.basse-normandie.ecologie.gouv.fr).
- « ».
Toponymie
Le nom de la localité est attesté sous les formes Vira en 1082, Castrum Viriœ 1210, Viriœ Castrum 1230, Vile et Chastel de Vile , Vyre en 1371.
Le fleuve côtier homonyme a donné son nom à la ville. C'est selon René Lepelley l'un des toponymes normands actuels les plus anciens, sinon le plus ancien. Son origine serait pré-celtique, dérivé d'une racine indo-européenne ver- ou var-, évoquant l'eau, qui se retrouve dans l'ancien nom de Saint-Lô, également sur le cours du fleuve, Briovera.
Le gentilé est Virois.
- Cartulaire de la Trinité.
- Cartulaire normand, n° 209, p. 32.
- Cartulaire de Troarn.
- Livre blanc de Troarn.
- Dictionnaire topographique de la France comprenant les noms de lieux anciens et modernes, Dictionnaire du département : Calvados, page 303.
- René Lepelley, Noms de lieux de Normandie et des îles Anglo-Normandes, Paris, Bonneton, , 223 ISBN ), p. 12.
Histoire
Vire fut de tout temps constamment fortifiée : camp préhistorique, oppidum gaulois, motte féodale entourée d'une palissade sous Guillaume le Conquérant, éperon barré par un robuste donjon carré à contreforts œuvre d' Beauclerc, isolée par une double enceinte au tours circulaires. Capitale du Bocage, Vire sera l'une des principales places fortes des ducs de Normandie, rang qu'elle conservera après le rattachement au royaume de France en 1204.
Moyen Âge
En 1123, Beauclerc, roi d'Angleterre et duc de Normandie, fait construire sur un éperon rocheux, contourné par un méandre de la Vire, un donjon carré muni d'une première enceinte, afin d'assurer la défense du duché contre les appuis extérieurs à ses opposants, telles les troupes du comte d'Anjou ou des seigneurs de Bretagne.
Cet ensemble est, à partir du milieu du Saint Louis, complété par des remparts extérieurs. Cette deuxième enceinte n'est achevée qu'au début du porte Horloge. Le un mandement de témoigne de la fortification de la ville, « […] à ses biens aimés bourgeois habitants de la ville de Vire » leurs accordant la remise d'une partie de leurs impositions pour « […] la fortification de la dite ville, et pour les aider à la garder ».
Lors de la guerre de Cent Ans, Vire est pillée en 1368 par les grandes compagnies. Après le siège et la prise de Caen en par le roi d'Angleterre , la ville résiste plusieurs mois avant d'être prise en 1418 par les Anglais. L'occupation anglaise provoque la résistance des paysans du bocage virois, et en 1436-1437, sous la conduite de Jean Boschier, la révolte est générale. Ses quatre à cinq milles insurgés sont taillés en pièces près de Saint-Sever. Parmi les morts on compte Olivier Basselin. Cette occupation ne prend fin qu'en 1450 et aura été particulièrement brutale. Après son refus de livrer sa femme au sergent anglais Fields, Hugues Vaux, propriétaire de la plus grande ferme du village, est exécuté ; ce qui laisse la population dans un total désarroi. Quelques habitants profitent néanmoins de l'occupation anglaise, tel un certain Eugène Vergny qui fournit à Fields des renseignements sur les troupes françaises, puis se voit attribuer la ferme du susdit Vaux.
Époque moderne
À la fin du Moyen Âge, la ville devient prospère, d'abord par les activités du cuir, puis par l'industrie drapière. En 1562, dans le cadre des guerres de Religion, les protestants dévastent la ville,.
En 1619, la peste s'installe à nouveau à Vire.
Sous le règne de , comme bon nombre de constructions défensives du Moyen Âge pouvant servir d'éventuelles rébellions (huguenotes en particulier), le château et son enceinte sont démantelés sur ordre de Richelieu.
À la suite du traité de Paris, en 1763, l'industrie drapière locale perd un de ses principaux débouchés par la cession du Canada à l'Angleterre. Parmi d'autres dont la charge des impôts, cet évènement contribuera à l'accueil favorable des Virois à la convocation des états généraux. La Garde nationale est constituée à partir d' et le premier numéro de l'hebdomadaire Le Courrier des campagnes, favorable à la Révolution, parait le . Sous la Terreur, les églises sont fermées, Notre-Dame devient un dépôt de fourrage, Sainte-Anne une écurie, Saint-Thomas un magasin à poudre et l'Hôtel-Dieu un hôpital militaire. Un vaste transfert de propriété, profitant surtout à la bourgeoisie, résulte de la vente des biens nationaux.
Époque contemporaine
À partir de 1795, les Chouans s'organisent dans le bocage sous la direction de Louis de Frotté. Début 1796, Vire est en état de siège. Une tentative de Hoche de pacifier la région échoue et le , les troupes de Frotté attaquent Vire que les gardes nationaux, aidés de renforts de tout l'ouest du Calvados, défendent victorieusement. Frotté se retire sur Gathemo où les prisonniers républicains sont libérés. L'exécution de Frotté en met un terme à la Chouannerie normande.
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Sur le chemin de l'exil, le , passe la nuit dans le château du Cottin. Ses deux successeurs feront également un passage sur le trajet de Cherbourg : Louis-Philippe à l'aller le , le président Louis-Napoléon Bonaparte au retour le .
Au . En 1857, un sous-préfet justifie le bas niveau des salaires ouvriers. La ville résiste mal à l'industrialisation et subit une récession importante. Une forte tradition de compétence en botanique l'a fait néanmoins connaître, au point d'être considérée comme l'un des berceaux de la botanique moderne. Ses chercheurs et peintres d’histoire naturelle étaient renommés dans toute l’Europe.
À la suite de l'annexion, en 1871, de l'Alsace-Lorraine par l'Allemagne tout juste unifiée, un certain nombre d'entreprises textiles, notamment de Bischwiller, quittent l'Alsace et viennent s'installer en Normandie. Vire est, comme Elbeuf, l'un des principaux points de chute de cette migration, tout comme Châlons-sur-Marne dans le département de la Marne.
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Seconde Guerre mondiale
Au cours de la Seconde Guerre mondiale, le vers vingt heures, comme beaucoup d'autres villes normandes, Vire subit les bombardements stratégiques alliés et est détruite à plus de 95 %. Ceux-ci font environ 350 morts. Les soldats américains du régiment d'infanterie de la division d'infanterie libèrent la ville le . Du au , ce régiment subit cent huit tués et quatre disparus dans la bataille.
Après la Seconde Guerre mondiale
La reconstruction s'effectue jusqu'au milieu des années 1960. L'architecte Marcel Clot est chargé, dès 1944, d'élaborer le plan de reconstruction et d'aménagement. Une vaste opération de déminage et de déblaiement se poursuit jusqu'en . Un remembrement urbain est alors effectué. Les réseaux et la nouvelle voirie sont créés. La réalisation des nouveaux immeubles est suivie par l'architecte en chef de la ville Marcel Chappey, remplacé en 1949 par Claude Herpe. La première pierre de la reconstruction est posée le . La bibliothèque, dernier grand édifice public à être réédifié, est ouverte le .
Dans le cadre du plan Raymond Marcellin visant à réduire le nombre de communes, la commune de Saint-Martin-de-Tallevende est associée à Vire le
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Le
- Guy Le Hallé (Hervé Morin, ISBN ), p. 74-76 (Vire).
- Beck 1986, p. 143.
- Yves Buffetaut, « La prise de Vire par les Grandes Compagnies », Itinéraires de Normandie, ISSN 1950-9324, résumé).
- Bernard Beck, Châteaux forts de Normandie, Rennes, Ouest-France, , 158 ISBN ), p. 76.
- « » (consulté le ).
- Beck 1986, p. 91.
- Le Hallé 2015, p. 44.
- Serge Van Den Broucke, « L'aître Saint-Maclou de Rouen : La renaissance d'un site historique exceptionnel », Patrimoine normand, ISSN 1271-6006).
- René Gautier ISBN ), p. 212.
- sur Gallica, 10 juillet 1832, « Rois et présidents de la République à Vire ».
- « ».
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- Exposition siècle, Musée de Vire, Calvados.
- « » (consulté le ).
- « », sur 20minutes.fr, (consulté le ).
- « »(Archive.org • Wikiwix • Archive.is • Google • Que faire ?) (consulté le ).
- Insee : toutes les modifications de commune pour le département du Calvados (14) de 1930 à 2012.
- « »(Archive.org • Wikiwix • Archive.is • Google • Que faire ?), sur le site de la préfecture du Calvados (consulté le ).
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Héraldique
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Les armes de la commune de Vire se blasonnent ainsi : |
La commune est titulaire de la croix de guerre 1939-1945.
- « »(Archive.org • Wikiwix • Archive.is • Google • Que faire ?) (consulté le ).
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Vire dans la littérature
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