Fleury-sur-Orne

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Fleury-sur-Orne : descriptif

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Fleury-sur-Orne

Fleury-sur-Orne est une commune française, située dans le département du Calvados en région Normandie, peuplée de 5 303 habitants (les Fleurysiens)

Originellement nommée Allemagne, la commune a été rebaptisée Fleury-sur-Orne par décision du conseil municipal le 23 août 1916, validée par le conseil des ministres le 12 avril 1917, en hommage au village Fleury-devant-Douaumont situé dans le département de la Meuse, qui a été détruit en 1916 pendant la bataille de Verdun.

Géographie

La commune est en plaine de Caen et est limitrophe au sud-est de Caen, son centre, autour de l'église Saint-Martin de Haute-Allemagne, est à 5 . Elle est desservie par la ligne T3 du tramway de Caen.

Carte de la commune.
Communes limitrophes de Fleury-sur-Orne
Louvigny Louvigny Caen
Louvigny Fleury-sur-Orne[2] Ifs
Saint-André-sur-Orne Saint-Martin-de-Fontenay Ifs

Climat

En 2010, le climat de la commune est de type climat océanique altéré, selon une étude du CNRS s'appuyant sur une série de données couvrant la période 1971-2000. En 2020, Météo-France publie une typologie des climats de la France métropolitaine dans laquelle la commune est exposée à un climat océanique et est dans la région climatique Normandie (Cotentin, Orne), caractérisée par une pluviométrie relativement élevée (850 . Parallèlement le GIEC normand, un groupe régional d’experts sur le climat, différencie quant à lui, dans une étude de 2020, trois grands types de climats pour la région Normandie, nuancés à une échelle plus fine par les facteurs géographiques locaux. La commune est, selon ce zonage, exposée à un « climat des plateaux abrités », correspondant à la plaine agricole de Caen à Falaise, sous le vent des collines de Normandie et proche de la mer, se caractérisant par une pluviométrie et des contraintes thermiques modérées.

Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 10,5 amplitude thermique annuelle de 12,2 . Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique la plus proche, située sur la commune de Carpiquet à 7 vol d'oiseau, est de 11,5 ,. Pour l'avenir, les paramètres climatiques de la commune estimés pour 2050 selon différents scénarios d’émission de gaz à effet de serre sont consultables sur un site dédié publié par Météo-France en novembre 2022.

  1. Distance routière la plus courte selon Viamichelin.fr
  2. «  ».
  3. a et b Daniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale », Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography, DOI 10.4000/cybergeo.23155, lire en ligne, consulté le )
  4. «  », sur pluiesextremes.meteo.fr (consulté le ).
  5. GIEC normand, Le climat en Normandie : présentation et évolution, , 18 lire en ligne), p. 2
  6. «  », sur fr.distance.to (consulté le ).
  7. «  », sur donneespubliques.meteofrance.fr (consulté le ).
  8. «  », sur donneespubliques.meteofrance.fr (consulté le ).
  9. «  », sur meteofrance.fr, (consulté le ).

Toponymie

Fleury-sur-Orne est mentionnée sous la forme latinisée Alemannia en 1077, en français Allemagnes puis Allemagne jusqu’en 1916.

Elle doit sans doute ce nom d'Allemagnes à une garnison d’Alamans de l'armée romaine préposée à la garde du gué d'Athis qui franchissait l’Orne à l’époque du Bas-Empire dans le cadre du tractus Armoricanus et Nervicanus.

Un village de l'Orne, près de Mortrée, s'appelle Almenêches, issu d'une forme *Alemanniska qui désigne également un établissement d'Alamans. La proximité dans l'espace (62 kilomètres à vol d'oiseau) et le temps de deux toponymes se référant aux Alamans laisse penser qu'il existe une relation entre les deux communautés, mais on ignore selon quelles modalités.

Le , en pleine guerre entre l'Allemagne et la France, le conseil municipal décide un remplacement du nom pour celui de Fleury, en commémoration de Fleury-devant-Douaumont, commune martyre de la Meuse intégralement détruite cette même année lors de la bataille de Verdun. Par décret du , le nom de Fleury-sur-Orne devient officiel. L'Orne est un fleuve côtier. C'est le deuxième plus important des cours d'eau normands, après la Seine, par sa longueur et son débit.

  1. et , Dictionnaire étymologique des noms de lieux en France, Paris, Larousse, .
  2. Erreur de référence : Balise <ref> incorrecte : aucun texte n’a été fourni pour les références nommées Cassini
  3. Albert Dauzat et Charles Rostaing citent les toponymes de ce type à l'entrée Alamands (les) ISBN ).
  4. Décret du , attribuant à la commune d'Allemagne (Calvados) la dénomination de Fleury-sur-Orne, publié au Journal officiel de la République française du , dans Bulletin des lois de la République française, nouvelle série, 1917, lire en ligne [PDF], consulté le 1er juillet 2015)

Histoire

Préhistoire

Le site de Fleury-sur-Orne est célèbre pour ses monuments d'une longueur impressionnante : un ensemble de tombes néolithiques a été découvert, composé d'une série de tombes monumentales de 4500 av. J.-C. construites avec les plaques de gazon et allant de 12 à 375 mètres de long sur 3 . Le site comprend 32 monuments de tailles variables, contenant les sépultures de 19 individus de la période néolithique.

Le cimetière de Fleury-sur-Orne fait partie des premières manifestations funéraires monumentales en Europe et est antérieur aux sociétés mégalithiques atlantiques. Créée au cours du deuxième quart du cinquième millénaire avant notre ère, Fleury-sur-Orne est constituée de longs tumulus en terre, certains mesurant jusqu'à 300 m de long. Ces monuments appartiennent au phénomène « Passy », du nom du site éponyme. Ils font partie de la culture de Cerny qui trouve son origine dans l'Yonne et la haute vallée de la Seine vers 4700 cal. BCE au début du Néolithique moyen local. Les datations directes au radiocarbone des éléments squelettiques de 15 individus indiquent une phase d'utilisation principale de 4 600 à 4 300 cal. avant notre ère. Trois individus néolithiques datent d'après 4 000 cal. BCE, tous les trois enterrés à l'intérieur d'un monument existant. Au cours de la première moitié du quatrième millénaire avant notre ère, de nouveaux monticules de pierre ont été construits, tandis que des sépultures occasionnelles ont été ajoutées dans des périodes plus récentes (âge du bronze et antiquité classique) à l'intérieur des monuments existants.

On a également mis au jour une nécropole datant de l'âge du fer comprenant une centaine de sépultures ainsi que des enclos de pierres. Le site a livré un mobilier diversifié d'une cinquantaine d'objets (outillage, parure, serrurerie et quincaillerie).

Le massacre du gué d’Athis

En 1047, le jeune Guillaume, duc de Normandie (qui n'est pas encore Guillaume le Conquérant), aidé par roi de France, et grâce à la soumission in extremis de l'un des insurgés, Raoul Tesson fondateur de l'abbaye Saint-Étienne de Fontenay (Saint-André-sur-Orne), mit fin à la révolte des barons normands à la bataille du Val-ès-Dunes, près des villages de Chicheboville, Secqueville et Bourguébus. Peu d’informations nous sont parvenues sur cette bataille, mais il semblerait qu’il n’y ait eu ni infanterie ni archers, seuls des groupes de cavaliers se seraient affrontés de manière désordonnée.

À l’issue de ces échauffourées, les barons rebelles s’enfuirent. Ils tentèrent de franchir l’Orne au gué d'Athis entre Saint-André-sur-Orne et Fleury-sur-Orne (« entre Fontenay et Allemagnes », comme il est raconté dans le Roman de Rou en 1160) et y furent décimés. Emportés en grand nombre par le courant, les corps des chevaliers massacrés bloquèrent le moulin de Bourbillon au niveau de l’actuelle « Île enchantée ». Guillaume devint alors le maître incontesté du duché de Normandie.

Les carrières

Au  siècle, le « carreau d'Allemagnes » était l'un des principaux lieux d'extraction de la pierre de Caen. L'exploitation se faisait alors à ciel ouvert. Elle servit à la construction de nombreux édifices en Normandie (par exemple les abbayes de Caen) ou en Angleterre (tour de Londres).

Dans un premier temps, l'exploitation s'est faite à partir de boyaux à flanc de coteaux. Puis à partir du  siècle, on exploita les carrières souterraines ; on creusa plus profondément grâce à des puits creusés à l'est de la route d'Harcourt vers la Grâce de Dieu.

En 1817, on découvre des fossiles de teleosaurus, à l'origine de la controverse entre Georges Cuvier et Étienne Geoffroy Saint-Hilaire sur les « crocodiles de Caen ».

Pendant la Seconde Guerre mondiale, les habitants de l'agglomération caennaise trouvèrent refuge dans ces carrières souterraines pendant les bombardements. L'activité des carrières exploitant la pierre de Caen cessa à la fin des années 1950, après la reconstruction de Caen, le béton étant alors le matériau le plus utilisé dans la construction.

Aujourd'hui, ces carrières sont fermées au public sauf pour les journées du patrimoine. Certaines sont utilisées pour la culture du champignon de Paris.

La libération de Fleury-sur-Orne en 1944

Durant la nuit du 18 au 19 juillet, les neuf régiments des trois brigades de la  division d’infanterie canadienne se préparent à libérer le Sud de Caen avec pour objectif la cote 67.

Les régiments Royal Black Watch (régiment créé à Montréal en 1862) et Calgary Highlanders (originaire de la province canadienne d'Alberta) traversent l’Orne puis escaladent les hauteurs de Vaucelles sous le feu des obus et des balles allemandes. Pendant ce temps, les troupes de la régiment de Maisonneuve principalement composé de Québécois, se prépare à son baptême du feu.

Quittant leur retranchement près de la prison vers 10 heures, les hommes du régiment de Maisonneuve traversent le pont Bailey mis en place quelques heures auparavant par le génie canadien.

Le docteur Robert installe son poste de soins à la croisée des routes 158 et 162 (actuel carrefour rue de Falaise-Boulevard Lyautey). À 13 heures, sous la supervision du commandant Bisaillon, les compagnies A (major Dugas) et C (major Ostiguy) prennent la route de Thury-Harcourt alors que les compagnies D (major Léon Brosseau) et B (major Massue) utilisent une petite route secondaire sur la droite (l’actuel chemin des Coteaux ?) avec pour objectif la partie basse de Fleury-sur-Orne.

Sous une pluie d’obus et de mortiers, les troupes canadiennes disputent aux Allemands l’occupation des maisons bordant la route. Les rafales des mitrailleuses déchirent l’air, les blessés attendent les premiers soins, près d’eux gisent leurs camarades morts. Sur la gauche, le village d’Ifs est en feu, alors que le Royal Back Watch arrive à Saint-André-sur-Orne qu'il réussira finalement à libérer après des combats acharnés et héroïques qui feront de nombreux morts parmi les jeunes soldats canadiens. À 16 heures, la compagnie C du major Ostiguy, aidée des lieutenants Mathieu et Robert, atteint l’objectif, chaque maison de Fleury est inspectée. Le curé Saussaye et les habitants de Fleury, réfugiés depuis début juin dans les carrières, apprennent avec soulagement la fin de leur exil souterrain tandis que les Allemands se replient sur Étavaux. Gérard Marchand, aumônier du régiment de Maisonneuve, dit une prière avant l’ensevelissement des soldats canadiens tués au combat.

Le 24 juillet, le régiment québécois participe avec les autres régiments canadiens à l’opération Spring. Le vendredi 29 juillet, vers 16 h, une attaque surprise, dirigée par le major Vallières suivie d’une autre attaque dans la nuit de vendredi à samedi entraîne la capitulation des troupes allemandes stationnées à Étavaux.

Le 9 août, la 2e division canadienne s’empare de la crête de Verrières.

De l'après-guerre à nos jours

Un secteur de la commune de Fleury-sur-Orne a été rattaché à la commune de Caen par arrêté du 20 juillet 1962. Cette partie non urbanisée connue sous le nom de la Grâce de Dieu est devenue un quartier de Caen.

  1. a b c et d Ancient DNA gives new insights into a Norman Neolithic monumental cemetery dedicated to male elites, pnas.org, 119 (18) e2120786119, 21 avril 2022, doi.org/10.1073/pnas.2120786119
  2. François Savatier, « Des tombes néolithiques monumentales à Fleury-sur-Orne », Pour la science, août 2014, [1]
  3. Guy San Juan, Patrice Méniel, Armelle Alduc-Lebagousse et Jacqueline Pilet-Lemière avec la collaboration d'Ivan Jahier, « Un établissement rural du Ier siècle avant J.-C. à Fleury-sur-Orne (Calvados) », Revue archéologique de l'Ouest, lire en ligne).
  4. Arnaud Brignon, L’étude inachevée d’Étienne Geoffroy Saint-Hilaire sur les crocodiles fossiles (Thalattosuchia) de Normandie à la lumière de documents inédits, Annales de Paléontologie, vol.  99 - no 3, juillet 2013, p. 169-205.
  5. Pour plus d'informations, notamment photographiques, voir le site de la Lithothèque de Normandie
  6. Archives départementales du Calvados, délibérations municipales en ligne

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Fleury-sur-Orne dans la littérature

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