Aunay-sur-Odon

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Aunay-sur-Odon : descriptif

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Aunay-sur-Odon

Aunay-sur-Odon est une ancienne commune française, située dans le département du Calvados en région Normandie, qui a fusionné avec ses voisines pour former, le 1er janvier 2017, la commune nouvelle des Monts d'Aunay.

Géographie

La commune est au pied des premières hauteurs du Massif armoricain, sur l'Odon, à quelques kilomètres de sa source. Elle est en Pré-Bocage, que l'atlas des paysages définit comme un pays « de transition entre la campagne découverte caennaise et les hauteurs embocagées du synclinal bocain », relief du nord du Bocage virois auquel on la rattache également. L'atlas des paysages classe la partie boisée en limite sud sur le synclinal bocain.

Située à l'intersection de plusieurs routes départementales, l'agglomération est à 8 Villers-Bocage, à 30 Caen et à 31 Vire. La D 8 mène à Bauquay et à Caen au nord-est. La D 6 relie Aunay à Villers-Bocage au nord et à Thury-Harcourt à l'est. La D 54 rejoint Cahagnes et Caumont-l'Éventé au nord-ouest et Roucamps, Le Plessis-Grimoult et Condé-sur-Noireau au sud. La D 26 mène à Vire par Danvou-la-Ferrière et Estry au sud-ouest. D'autres départementales plus secondaires desservent les bourgs proches de Courvaudon, Bonnemaison, La Bigne, Longvillers et différents lieux-dits.

Aunay-sur-Odon est dans le bassin de l'Orne, par son affluent l'Odon qui traverse le territoire de l'ouest au nord, peu en aval de sa source située sur la commune d'Ondefontaine voisine. Les eaux sont collectées vers celui-ci par plusieurs petits affluents dont la Douvette qui marque la limite avec Courvaudon à l'est et le ruisseau du Val Boquet en limite nord-ouest.

L'Odon à Aunay.

Le point culminant (307 / 310 Roucamps, dans le bois dominant le lieu-dit le Pied de la Bruyère. Le point le plus bas (98 Odon du territoire, au nord. La commune est urbaine sur environ un huitième du territoire, boisée sur toute la limite sud et bocagère sur le reste.

Le climat est océanique, comme dans tout l'Ouest de la France. La station météorologique la plus proche est Caen-Carpiquet, à 23 . Le Pré-Bocage s'en différencie toutefois pour la pluviométrie annuelle qui, à Aunay-sur-Odon, avoisine les 950 .

Les principaux lieux-dits sont, du nord-ouest à l'ouest, dans le sens horaire : les Malais, la Grande Coquerie, le Château, le Moulin d'Aunay (au nord), le Maupas, les Marfins, la Faucterie, la Closerie, le Bourg, le Nid de Pie, le Hamel ès Bas, la Pallière (à l'est), la Gendrerie, Noire Nuit, la Petite Coquerie, Courtilbert, le Hamel aux Gabrieux, le Pied de la Bruyère, le Clos Fainéant, le Petit Pied du Bois (au sud), Ferme des Bouillons, les Vergers, la Bénardière, la Grêlerie, la Roguerie, le Hamel aux Prêtres, la Cour Vatel, Sous le Bosq, le Pied du Bois , le Petit Hamel, la Garenne, l'Abbaye (à l'ouest), le Breuil, la Planche Bourgeon, la Tannerie et les Peupliers.

Communes limitrophes d’Aunay-sur-Odon
Longvillers
Seulline (comm. dél. de Saint-Georges-d'Aunay)
Longvillers, Le Mesnil-au-Grain, Bauquay Bauquay
Malherbe-sur-Ajon (comm. dél. de Saint-Agnan-le-Malherbe)
Seulline
(comm. dél. de Saint-Georges-d'Aunay)
Aunay-sur-Odon[6] Courvaudon
Ondefontaine Roucamps Bonnemaison
  1. «  » [PDF] (consulté le ).
  2. «  » [PDF] (consulté le ).
  3. Distances orthodromiques selon le site Lion 1906.
  4. «  » (consulté le ) (archive Wikiwix du site www.basse-normandie.ecologie.gouv.fr).
  5. « Aunay-sur-Odon » sur Géoportail..
  6. «  ».

Toponymie

Le toponyme est attesté sous la forme castellum Alnei en 1142. Il est issu du latin Alnus, « aulne ».

En 1895, Aunay devient Aunay-sur-Odon. L'Odon longe l'agglomération à l'ouest.

Le gentilé est Aunais.

microtoponymie

  • Le hamel qui revient dans plusieurs toponyme est une forme ancienne du mot hameau
  • Le maupas signale un mauvais passage, gué, col ou gorge
  • La cour désigne un groupe d'habitation, une ferme. Elle est souvent suivie d'une nom de famille.
  • La tannerie et autres désignent un village où cette activité était pratiquée (ici le travail du cuir)
  • La garenne, les peupliers, le verger et autres reprennent des particularités du lieu ou son usage
  1. Albert Dauzat et Charles Rostaing, Dictionnaire étymologique des noms de lieux en France, Paris, Larousse, .
  2. René Lepelley, Dictionnaire étymologique des noms de communes de Normandie, Condé-sur-Noireau, Éditions Charles Corlet, (ISBN  (édité erroné), BNF 36174448), p. 53.

Histoire

En haut, bombardement de juin 1944. En bas, vue aérienne à 30 000 pieds : le seul édifice qui reste debout et qui projette son ombre est le clocher de l'église.

La ville est située sur un site déjà occupé à l'époque gallo-romaine, à la croisée des anciennes routes de Vieux à Avranches et de Bayeux à Condé-sur-Noireau.

Le roman de Rou de Wace fait mention d'un sire d'Alnei ayant participé à la conquête de l'Angleterre aux côtés de Guillaume le Conquérant.

Les vestiges de son château du Arcisse de Caumont (1857). La forteresse servira jusqu'à la guerre de Cent Ans et sera rasée sur ordre de Bertrand Du Guesclin à la fin du  siècle. Le bourg, implanté à deux kilomètres des ruines du château, s’est construit au fil du temps.

La ville est dotée en 1131 d'une abbaye fondée par Jourdain et Luce de Say et Richard du Hommet, connétable de Normandie. Savinienne à l'origine, elle devient cistercienne à la fin du guerres de Religion.

Le , la ligne Caen - Aunay-Saint-Georges est ouverte. Elle est ensuite prolongée jusqu'à Vire le

Jusqu'en juin 1944, Aunay-sur-Odon abrite plusieurs types d’architectures, comme le colombage ou le style classique. Cet ensemble donnaient une identité pittoresque à la commune. Avant la Seconde Guerre mondiale, Aunay était déjà un village commerçant et agricole. Il y avait environ 1700 habitants qui participaient aux évènements de la commune, reconnus dans la région comme la foire au poulain, le carnaval ou encore la fête Notre-Dame.

Aunay-sur-Odon avant la Seconde guerre mondiale.

La Seconde guerre mondiale

Après le succès du Débarquement, pendant la bataille de Normandie à la fin de la Seconde Guerre mondiale, l’objectif de l’aviation alliée est d’isoler le front normand, afin d’empêcher l’acheminement des renforts allemands pour une contre-attaque vers la tête de pont alliée. La tactique des choke points consiste alors à écraser les carrefours routiers. C'est à cause de cette position de carrefour, entre Caen et Vire d'une part, et entre Bayeux et Falaise d'autre part, mais aussi entre Condé-sur-Noireau, Thury-Harcourt et Villers-Bocage, qu’Aunay-sur-Odon, village de deux-mille habitants au sud-ouest de Caen, subit un calvaire avec quatre bombardements stratégiques alliés,. De plus, la commune est à proximité du Mont Pinçon, point culminant du Calvados, où se trouve une station de radio navigation allemande et les et divisions d'infanterie allemande.

  • Le 11 juin, la commune est bombardée vers 9h du matin. Les routes de Condé et Thury sont coupées mais les alliés considèrent que c’est insuffisant.
  • Deux autres vagues aériennes de l’aviation alliée détruisent tout le centre du bourg tuant une centaine d'habitants. La première le , vers 7 heures, dure moins de dix minutes. La ville devient un brasier. Le 13 juin, les Britanniques de la Division Blindée, « Les Rats du Désert », se battent dans Villers-Bocage contre les blindés allemands. La contre-attaque est violente, les Britanniques décident de se replier en fin de journée. La retraite a lieu la nuit du 13 et la journée du 14 juin en direction de Livry. Afin de protéger le repli, il est décidé de rebombarder Aunay-sur-Odon. Une seconde vague de bombardement survient le mercredi 14 juin vers 6h30.
  • Dans la nuit du au , la ville est totalement anéantie par une quatrième vague de bombardement, la plus violente, qui dure 35 minutes,. 6500 tonnes de bombes incendiaires sont lâchées sur Aunay. Ce raid très précis et dévastateur des Avro Lancasters du groupe n° 5 du Bomber Command, est organisé à la hâte à la demande de la Deuxième Armée, qui signale qu'Aunay contient de fortes concentrations de transports motorisés et de troupes allemandes.

Le clocher, chancelant, est le seul édifice restant. Dangereusement instable, il a été démoli peu de temps après pour des raisons de sécurité.

Les bombardements feront 165 morts parmi les habitants d’Aunay et laisseront une ville entièrement détruite. La 7e division blindée britannique « libèrent » les ruines de la ville le samedi dans le cadre de l’opération Bluecoat. Ce drame crée un profond et durable traumatisme parmi la population.

Aunay après les bombardements de juin 1944.

La Reconstruction

Louis Lacaine, maire d'Aunay de 1924 à 1965.
« L’objectif est de faire non seulement ce qui a été, mais de passer du plan statique dans le plan dynamique afin de préparer l’avenir en concevant non seulement une cité du  siècle, mais du  siècle. »

Dr Louis Lacaine,
maire d’Aunay-sur-Odon,
L’architecture et l’urbanisme du calvados
.

À Aunay-sur-Odon, les élus affirment leur volonté de reconstruire et de moderniser la ville. Pour cela, le maire, le Dr Louis Lacaine, nomme Paul Legrand, maire adjoint, comme représentant des sinistrés de la ville. La maitrise des outils administratifs règlementaires de la reconstruction par les élus permet aux sinistrés d’obtenir le droit à la réparation intégrale de leur bien immobilier. Médecin et directeur de l’hôpital d'Aunay, officier de la légion d’honneur et maire d’Aunay-sur-Odon depuis 1924, Louis Lacaine est une des figures majeures de la Reconstruction de la ville mais aussi du Calvados. Étant conseiller général du Calvados ainsi que membre de cinq commissions de la Reconstruction (agriculture, communes sinistrées, coopérative des églises sinistrées, sous-commission des travaux et matériaux, bâtiments travaux publics), sa position lui permet une mise en place rapide des financements pour reconstruire Aunay. En 1947, il obtient un emprunt MRU (Ministère de la Reconstruction) garanti par l’État pour la reconstruction d'Aunay-sur-Odon qui se met en place rapidement.

La première pierre de la nouvelle ville, située rue du 12 juin 1944, est posée le par ministère de la Reconstruction et de l'Urbanisme. Plusieurs invités politiques sont alors présents dont des membres du ministère et du département : M. Gosselin, directeur du même ministère, M. Blain, délégué départemental de la Reconstruction du Calvados, Jean-Marie Louvel, député du Calvados, préfet du Calvados, et sous-préfet de Vire. La reconstruction d'Aunay-sur-Odon est achevée dès 1951 sous la conduite de l'architecte caennais Pierre Dureuil.

La reconstruction d'Aunay-sur-Odon.
Le deuxième Aunay une cité provisoire

En attendant les grands chantiers de la véritable reconstruction d’Aunay-sur-Odon, des premières mesures sont mises en place afin de répondre à l’urgence et à la nécessité immédiate de reloger les habitants. Deux mesures sont ainsi prises : le déblaiement de la ville afin de dégager les axes routiers et la construction d’une cité provisoire faite en bois. Cette cité provisoire construite dès 1945, est située au Sud de l’ancienne Aunay-sur-Odon, à l’emplacement de l'actuelle caserne de l'escadron de Gendarmerie mobile, de façon à ne pas empiéter sur le chantier de la Reconstruction. Cette cité est organisée telle une petite ville avec des habitations, des commerces, des écoles, une église, une mairie, etc… Il existe alors différents types de baraquements : Français, Américains et plus tard Suédois, encore aujourd’hui visibles rue de Suède à Aunay. La cité provisoire est utilisée jusqu’en 1958 pour ensuite devenir une caserne militaire.

Les maisons suédoises

Au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, le journaliste suédois Victor Vinde, ancien élève puis étudiant à Caen, est profondément ému par les destructions en visitant la ville et la région. Il fait jouer ses réseaux parmi les industriels suédois et la famille royale qu'il connaît bien, et lance une campagne de presse. Ses articles publiés dans le journal Göteborgs Handels- och Sjöfartstidning, dans lesquels il décrit la misère en Normandie, touchent de nombreux Suédois dont le Prince Bertil de Suède, qui fait un plaidoyer au roi de Suède pour aider la population normande et plus particulièrement celle du Calvados. Cela aboutit à une opération de secours suédoise de Save the Children. Le gouvernement suédois fait don aux sinistrés du département de 200 maisons jumelles livrées en kit par bateau au port de Caen. Cela représente quatre cents logements pour dix communes. Aunay-sur-Odon reçoit une vingtaine de ces maisons conçues par l’architecte Sven Ivar Lind, tout comme Bretteville-sur-Laize, Caen, Colombelles, Condé-sur-Noireau, Fleury-sur-Orne, Lisieux, Mézidon, Saint-André-sur-Orne et Thury-Harcourt.

Elles sont faites en bois avec un basement en moellons de pierre issues des ruines de l’ancien Aunay, et possèdent des toits en ardoise à quatre pans débordant largement sur un jardin. Destinées initialement pour être provisoires, elles demeurent encore de nos jours dans le quartier des maisons suédoises, et sont occupées depuis 1948. Elles sont également les témoins des innovations techniques des habitations à cette époque avec l'installation de l'électricité, de l'eau courante, du téléphone, d'une salle de bain, etc …

  1. Wace, Le Roman de Rou et des ducs de Normandie, lire en ligne), p. 267.
  2. Arcisse de Caumont, Statistique monumentale du Calvados, lire en ligne), p. 240.
  3. a et b Le Patrimoine des Communes du Calvados, t. 1, p. 49.
  4. a b c d e f g h i j k l m n o et p « Aunay-sur-Odon est aujourd'hui l'image du bonheur - La Reconstruction d’Aunay-sur-Odon », lesmontsdaunay.fr,‎ - (lire en ligne, consulté le )
  5. Arcisse de Caumont, Statistique monumentale du Calvados, lire en ligne), p. 236.
  6. Histoire chronologique des chemins de fer européens et russes.
  7. Wilez.com.
  8. a et b « Aunay-sur-Odon – Les Monts d’Aunay (14 Calvados), Monuments et vestiges », www.normandie44lamemoire.com,‎ - (lire en ligne, consulté le )
  9. Aunay-sur-Odon sur normandiememoire.com.
  10. http://www.ina.fr/histoire-et-conflits/seconde-guerre-mondiale/video/RCC09000929/5-aout-1944-le-spectre-d-aunay-sur-odon.fr.html Le spectre d'Aunay-sur-Odon sur le site de l'INA.
  11. « 76 D-Day à Aunay-sur-Odon. Hommage aux 165 civils tués lors des bombardements : Vendredi 12 juin 2020, Christine Salmon, accompagnée du sénateur Pascal Allizard, des maires délégués, de conseillers et des porte-drapeaux a célébré le 76 D-Day à Aunay-sur-Odon », La Voix - Le Bocage,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  12. a b c et d Erreur de référence : Balise <ref> incorrecte : aucun texte n’a été fourni pour les références nommées paysdevire-normandie-tourisme
  13. Isabelle Petiot, « Les maisons de bois fêtent leurs noces de diamant », La Manche Libre,‎ (lire en ligne, consulté le )
  14. )

Héraldique

Blason
Burelé de gueules et d'argent de douze pièces.
Détails
Le statut officiel du blason reste à déterminer.
  1. «  »(Archive.org • Wikiwix • Archive.is • Google • Que faire ?) (consulté le ).

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Aunay-sur-Odon dans la littérature

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