Barfleur

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Barfleur : descriptif

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Barfleur

Barfleur (prononcé [baʁflœʁ], en normand Barflleu [baʁfʎœː]/[baʁfjø:]) est une commune française du département de la Manche en région Normandie, peuplée de 546 habitants. Avec un territoire ne couvrant que 60 hectares, elle est la plus petite commune du département de la Manche. Barfleur, qui fut au Moyen Âge un des ports les plus fréquentés de la Normandie, est aujourd'hui gratifiée du label « Les plus beaux villages de France », décerné par une association indépendante éponyme, visant à promouvoir les atouts touristiques de petites communes françaises riches d'un patrimoine de qualité.

Géographie

Localisation

La commune est située sur la côte du Val de Saire, à quelques kilomètres au sud de la pointe de Barfleur qui marque l'extrémité nord-est du Cotentin (mais qui se trouve sur la commune de Gatteville-le-Phare).

Panoramique depuis l'entrée du port de Barfleur.

Communes limitrophes

Barfleur est entourée au sud par la commune de Montfarville, au nord-ouest par la commune de Gatteville-le-Phare et baignée à l'est par la Manche.

Climat

En 2010, le climat de la commune est de type climat océanique franc, selon une étude du CNRS s'appuyant sur une série de données couvrant la période 1971-2000. En 2020, Météo-France publie une typologie des climats de la France métropolitaine dans laquelle la commune est exposée à un climat océanique et est dans la région climatique Normandie (Cotentin, Orne), caractérisée par une pluviométrie relativement élevée (850 . Parallèlement le GIEC normand, un groupe régional d’experts sur le climat, différencie quant à lui, dans une étude de 2020, trois grands types de climats pour la région Normandie, nuancés à une échelle plus fine par les facteurs géographiques locaux. La commune est, selon ce zonage, exposée à un « climat maritime », correspondant au Cotentin et à l'ouest du département de la Manche, frais, humide et pluvieux, où les contrastes pluviométrique et thermique sont parfois très prononcés en quelques kilomètres quand le relief est marqué.

Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 11,1 amplitude thermique annuelle de 10,2 . Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique la plus proche, située sur la commune de Gatteville-le-Phare à 2 vol d'oiseau, est de 11,6 ,. Pour l'avenir, les paramètres climatiques de la commune estimés pour 2050 selon différents scénarios d’émission de gaz à effet de serre sont consultables sur un site dédié publié par Météo-France en novembre 2022.

Milieux naturels et biodiversité

Au sud de la commune se trouve la ZNIEFF du Pré Saumâtre. La zone de 4,34 Polypogon de Montpellier ou la Rousserolle effarvatte.

Au large de la commune, le site Natura 2000 Récifs et marais arrière-littoraux du Cap Lévi à la Pointe de Saire a été classé zone spéciale de conservation le

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Toponymie

Le nom de la localité est attesté sous les formes Barbefloth, Barbeflueth en 1066-1077, Barbefluet au . La forme française actuelle Barfleur apparaît pour la première fois au . Les chroniqueurs du Moyen Âge la nomme indifféremment : Barbefleu, Barbeflio, Barefluio, Bartefloth et les latinistes : Barbefluvium ou Barofluctum.

Le r final, non étymologique, ne se prononce pas. Barfleur se dit donc « Barflleu » en normand, ce qui s'écrit en alphabet phonétique international // ou plus souvent /baʁfjø:/. Les Barfleurais s'appellent alors les « Barfllotais » (soit /baʁfjote:/).

Il s'agit d'une formation toponymique médiévale. La nature du second élément -fleur que l'on retrouve ailleurs en Normandie dans Honfleur, Harfleur, Fiquefleur, Vittefleur, Crémanfleur à Crémanville et la Gerfleur a donné lieu à diverses interprétations par les toponymistes. Il s'agit soit du norois floth (pour René Lepelley), c'est-à-dire, selon les conventions graphiques du vieux norois translitéré, flóð « marée montante courant » sans doute à l'origine du mot français flot « marée montante, flux »; du vieil anglais flod (pour François de Beaurepaire) qui a donné l'anglais moderne flood « marée haute, inondation »; du vieux norrois fljot « crique » (pour Albert Dauzat et Charles Rostaing), comprendre sans doute fljót « grande rivière, fleuve » qui convient mieux sémantiquement, dans la mesure où le sens de l'ancien normand fleu est bien établi dans un texte du Gerfleur, fleuve côtier du Cotentin).

Paradoxalement [?], ces derniers considèrent que l'élément -fleur dans Harfleur et dans Honfleur représente le vieil anglais flēot « eau qui coule, courant, rivière ». Cette explication a été reprise ultérieurement par Dominique Fournier pour expliquer Honfleur. L'anglo-saxon flēot s'accorde tout aussi bien avec les mentions les plus anciennes du nom de Barfleur. En effet, l'élément -fleur est attesté dans des formes anciennes extrêmement variées -floth, -flueth, fluet ou encore flet, ce qui peut s'expliquer par la diphtongue instable du vieil anglais flēot. Toujours est-il que la rivière en question est la Planque et le nom de Barfleur a dû désigner cette rivière avant de s'appliquer à l'agglomération principale sur son cours, selon un processus fréquemment observé en Normandie (cf. Eu, Bolbec, Fécamp, Dieppe, etc.) et ailleurs.

Le premier élément Barbe- (dans les formes les plus anciennes) contracté en Bar- parait être le nom de personne Barbey, Barbay (ancien français Barbé « le Barbu », du gallo-roman BARBATU, latinisé en Barbatus dans les textes), essentiellement attesté en Normandie jusqu'au début du Barbeville (Calvados) et Barbetot à Épretot (Seine-Maritime). L'association avec -fleur ou -tot, la localisation dans l'aire de diffusion des toponymes norrois (y compris Barbeville) incitent à mettre en parallèle le nom de personne norrois Skeggi « le Barbu », attesté dans la région et rencontré par exemple dans Équiqueville, Ecuquetot (Seine-Maritime), dont Barbé représenterait la transcription romane. En revanche, René Lepelley à la suite d’Albert Dauzat a émis l'hypothèse que le premier élément Barbe- pouvait représenter le norrois barmr « sein » (Dauzat lui donne le sens de « coin »), d'où « pointe, cap ». Cette proposition est moins solide, car cet élément ne correspond pas aux formes anciennes, qui sont toutes en Barbe-, jamais en *Barm-. De plus, la présence du lieu-dit Barbeville à Barfleur affaiblit encore cette interprétation, car les noms en -ville sont presque tous composés avec un nom de personne, les noms en -fleur également et ils ont souvent un doublet en -ville (ex. : Honnaville / Honfleur ou Crémanville / Crémanfleur).

Le gentilé est Barfleurais ou Barflotais.

Les plaques de rue sont ornées d'un bar et d'une fleur, jeu de mots avec les deux syllabes du nom.

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  11. Plaque de rue Saint-Nicolas, sur Google Maps.

Histoire

Préhistoire et Antiquité

Abri naturel, le site a dû être utilisé dès la Préhistoire (découverte d'outillage en silex sur le site de Gatteville-Phare, et de silex taillés dans l'anse de la Bretonne) et à l'Antiquité par les marins et les commerçants locaux (commerce maritime notamment avec la Grande-Bretagne et ses mines de fer et d'étain). Le , un sieur Letertre en enfouissant un mouton découvre au village de la Bretonne, dans une pièce de terre nommée l'Epivent, deux mille médailles romaines datées du Haut-Empire. Les plus anciennes remontant à Vespasien (premier siècle de notre ère).

Moyen Âge

Rocher avec un médaillon en l'honneur d'Étienne, esturman barfleurais de la Mora, bateau de Guillaume le Conquérant. La figure de proue représente un enfant doré soufflant dans une corne d'ivoire.

Le port du Cotentin septentrional est sans doute ancien, mais on ne possède aucune trace de son nom antérieur. Le nom actuel n'est pas antérieur au . Les plus anciennes attestations datent du Geoffroy de Monmouth, dans le neuvième livre de son Historia regum Britanniae, fait partir le roi Arthur de Barfleur pour combattre les Romains chez les Allobroges. Peut-être a-t-il disposé de sources anciennes de la légende mentionnant le nom originel de Barfleur, sinon il aura donné cette localisation car ce port était à son époque le principal lien maritime entre le duché de Normandie et la Grande-Bretagne. Au saint Romphaire, en provenance d'Angleterre aurait été jeté par une tempête sur le rocher de l'Islet, et demeura de longues années dans un lieu voisin de la ville. Saint Lô, l'évêque de Coutances, au vu de ses miracles selon la légende, l’appela pour lui conférer la prêtrise, mais les Barfleurais demandèrent son retour, et il devint ainsi le premier curé de la cité, avant de devenir vers 560 à son tour évêque de Coutances.

Vers l'an mil, une flotte et une armée envoyée par le roi anglo-saxon Æthelred (, duc de Normandie, prétextant que ce dernier persécutait les hommes d'origine saxonne, débarqua près de Barfleur « el rivage u Barbeflie siet », précisément sur les grèves qui s'étendent vers le sud jusqu'à l'embouchure de la Saire. La population prit alors les armes en attendant l'arrivée des troupes de Néel de Saint-Sauveur, vicomte du Cotentin, et de Guillaume Bertran de Bricquebec qui défirent dans ce qu'on appela la bataille du Val de Saire les Anglais. Seul un soldat put s'échapper et regagner le port, donnant l'alarme, permettant à la flotte anglaise de lever l'ancre, abandonnant les retardataires restés à terre, et qui annonça au roi sa défaite. Guillaume de Jumièges rapporte ses paroles « Nous nous sommes heurtés non seulement à de solides guerriers mais aussi à des femmes furieuses qui, avec des jougs qu'elles utilisent pour porter leurs cruches, défoncent le crâne de leurs adversaires les plus robustes ».

Vers 1042, c'est de Barfleur, avec quarante navires, que s'embarqua Édouard le Confesseur pour se faire couronner roi d'Angleterre.

La bataille d'Hastings marque le début de la conquête de l'Angleterre par les Normands parmi lesquels figurent de nombreux Cotentinais et Avranchinais. Au bout de la jetée du port de Barfleur, scellé sur un rocher, un médaillon en bronze rappelle que Guillaume le Conquérant fit sur le Mora, une esnèque, piloté par un jeune Barfleurais, Étienne, fils d'Airard (ou Arnaud), la traversée, débarquant à Pevensey dans le Sussex de l'Est, le . Ce médaillon, œuvre de la sculptrice Josette Hébert-Coëffin, a été scellé sur un rocher en 1966 pour le . Barfleur est alors aux mains du duc de Normandie qui est aussi roi d'Angleterre, jouant un rôle capital dans la transfretatio regis, le service de transport royal de la cour anglaise entre les deux rives de la Manche, aux . En , Guillaume le Roux, fils et successeur du Conquérant, vint débarquer à Barfleur, en allant secourir Le Mans, occupé par Foulques IV d'Anjou.

En 1104, Henri Beauclerc, roi d'Angleterre et fils du Conquérant, débarque en Normandie afin de s'emparer du duché au détriment de son frère Robert Courteheuse. Cette première tentative ayant échoué, il revint l'année suivante au printemps, et aborde à Barfleur à la fin du carême de l'année 1105 le Vendredi saint, avec 40 000 hommes, avant de célébrer la fête de Pâques à Carentan où il est rejoint par l'évêque de Sées. C'est également du port, que les pèlerins anglais vers Compostelle, débarquaient et rembarquaient.

Le , Beauclerc, après quatre ans passé en France, s'embarque pour rejoindre son domaine insulaire, avec toute sa cour. Son fils, Guillaume Adelin, qui était venu épouser à Lisieux, Mathilde, la fille du comte d'Anjou, et de très nombreux hauts barons accompagnés de dames de haute naissance, ainsi que le trésor royal, prennent place à bord de la Blanche-Nef piloté par Thomas, fils d'Étienne, qui avait piloté Guillaume sur le Mora, et qui sombre au large de Barfleur, après s'être éventré sur le rocher de Quillebeuf situé au nord. Le port perdra peu à peu à la suite de cette catastrophe son statut d'embarcadère royal.

Le , Richard Cœur de Lion embarque à Barfleur pour rejoindre l'Angleterre et se faire couronner roi après son couronnement comme duc de Normandie à Rouen le . C'est à Barfleur, qu'en , après son retour en Angleterre le à la suite de sa captivité au retour de la troisième croisade, qu'il débarque, pour aller délivrer Verneuil assiégée par le roi de France. Son frère, Jean sans Terre y séjourne du au , puis entre le et de la même année, ce qui fait de Barfleur pendant la période ducale et ce jusqu'en 1204, date du rattachement de la Normandie au domaine royal français, le plus important port normand, une place forte et une ville prospère qui acquiert un commerce florissant et atteint une population de 10 000 habitants. Sous le règne de le Bel (1285-1314) la ville compte plusieurs milliers d'habitants. Après 1204, le port continue à jouer un rôle important, mais est concurrencé par celui de Cherbourg et Saint-Vaast-la-Hougue. En 1296, lors de la guerre d'Aquitaine, Barfleur ne fournit que deux navires de guerre, alors que La Hougue en fournit douze et Cherbourg neuf.

Le , sous le règne d', la flotte de Nicolas Kyriel, amiral anglais du Nord, débarque un corps expéditionnaire à Barfleur. « Le jour de la Sainte-Croix, l'année 1326, cent cinquante-quatre nefs et autant de bargots chargés d'hommes en armes arrivèrent devant Barfleur ; ils incendièrent le pays environnant, le pillèrent et y firent de nombreux ravages ». Le raid anglais met à sac le nord du Cotentin ; dévastation des campagnes, pillage de la ville de Cherbourg, saccage de l'abbaye du Vœu.

En 1327, afin de mieux résister aux Anglais et de protéger leurs commerces, les Barfleurais avaient « supplié » le roi le Bel de bien vouloir les autoriser à clore leur ville de murs et de fossés, mais cela semble n'avoir pas été suivi d'effet.

La guerre de Cent Ans, voit la ville pillée et incendiée à plusieurs reprises, précipitant son déclin. En 1346, dans le cadre de la , Barfleur est brûlée et son port détruit par les troupes anglaises du roi d’Angleterre et de son fils Édouard de Woodstock, après leurs débarquements à Saint-Vaast-la-Hougue, le , accompagnés par le seigneur de Saint-Sauveur-le-Vicomte, Geoffroy d'Harcourt, ayant pris parti pour le roi d'Angleterre. Le vendredi , l'armée anglaise investit la ville pendant que la flotte bloque les passes du port. La population n'opposa alors qu'une faible résistance, se rendant par « doubtance de mort ». Après un pillage en règle, la bourgade et son église romane sont incendiées, les vaisseaux détruits. Puis survint la peste noire ; la population passe de 9 000 à 150 habitants. Alors qu'elle comptait 1 800 feux (environ 6 000 habitants) avant la guerre, on en dénombre plus que trente au milieu du , et une centaine au . En 1405, la ville est ravagée pour la seconde fois par les Anglais.

Époque moderne

La Bataille de Barfleur, Ludolf Bakhuizen, 1693. Le Soleil Royal, entouré des navires anglais et néerlandais.

En 1492, une flotte de quarante-cinq navires chargés de sel est brûlée devant Barfleur et en 1543, des navires anglais sont défaits devant la place. En 1553, la population du bourg ne s’élève plus qu'à environ 150 habitants. Lors des guerres de Religion les ligueurs, menés par François de La Cour, en s'emparent de « la tour » Saint-Nicolas, qui leur échappe en et la reprendront le dimanche de Pentecôte . Le , maréchal de Matignon reprend Barfleur et brûle la tour. « La Tour de Barfleur fut prise et bruslée, dont la moitié de ceux de dedans furent bruslée, trois pendus et le reste mis à grosse rançon […] ». Le nouveau gouverneur de la cité et lieutenant du Cotentin, Jacques de Sainte-Marie d'Agneaux, nommé le par François de Bourbon, duc de Montpensier, fait raser ce qui reste de l'ancienne église Saint-Nicolas, sinistrée lors de la guerre de Cent Ans et des guerres de Religion, et sur son emplacement fait édifier un fort « Un fort tout alentour de murailles, en faisant travailler tout le peuple avec impôts et boutait à rançon tous ceux qui lui faisaient déplaisir », suivant ce que Nicolas Ermisse, bourgeois de la ville, a noté sur son registre. En 1597, rendu inutile à la suite de la pacification de la Normandie, ordonne au maréchal de Matignon, lieutenant général du roi, la destruction des fortifications, qui avaient servi de repaire aux Ligueurs. Les pierres provenant de la destruction du fort, démantelé en trois semaines de à , et de la tour serviront à la construction de l'église actuelle.

Au début du , et à la fin de ce siècle et au début du XVIIIe siècle ce n'est qu'un port modeste.

Le a lieu la bataille de la Hougue ou bataille de Barfleur, lors de la guerre de la Ligue d'Augsbourg. L'amiral Tourville, qui commande la flotte française, repère la flotte anglo-néerlandaise au large de Barfleur et, conformément à ses ordres et malgré une infériorité numérique de deux contre un, l'attaque. Dans un premier temps, les Français résistent et tiennent les Anglo-Néerlandais en échec, leur infligeant la perte de navires contre aucun côté français. Toutefois, la côte normande ne dispose d'aucun port pouvant abriter la flotte à l'issue du combat et Tourville ordonne le repli vers les côtes bretonnes.

Cependant, la manœuvre est contrariée par la bascule des courants du raz de Barfleur, du raz du cap Lévi et du raz Blanchard, sur la côte nord du Cotentin. Trois navires s'échouent à Cherbourg, dont le navire-amiral de Tourville Soleil Royal. Douze vaisseaux doublent la pointe de Barfleur et mouillent, au soir du dans la rade de la Hougue. Sans défense terrestre, les navires sont détruits par les Anglo-Néerlandais les et .

La ville ne se relèvera jamais totalement de ses ruines successives, bien que celle-ci renaît un tant soit peu aux .

En 1702, alors que les hostilités sont à nouveau ouvertes dans le cadre de la guerre de Succession d'Espagne, et que le Cotentin croit être exposé à une descente imminente des Anglais, la côte n'est protégée que par quelques corps de garde et deux batteries, une que l'on vient de construire et protège l'anse de Gattemare (Gatteville-le-Phare), l'autre qui défend le port de Barfleur.

Au cours du Saint-Vaast-la-Hougue que se concentre l'activité des gens de mer. Avec le commerce de la pêche, la ville retrouve une certaine prospérité. Le commerce des huîtres qui fut longtemps l'un des éléments de sa prospérité, voit un nouvel essor. Ce siècle enregistre un trafic très important d'huîtres avec Cancale et Granville. L'armement local comprend dans les années 1730-1740, deux navires de 70 et 50 tonneaux. L'un pêche la morue verte sur les bancs de Terre-Neuve, l'autre fait du commerce jusqu'à Bordeaux, ainsi que quatre brigantins de 22 à 60 tonneaux, deux dogres de 40 et 50 tonneaux, cinq barques de 10 à 45 tonneaux qui pêchent le maquereau et dans l'intervalle font du petit cabotage avec Bordeaux, La Rochelle, Cherbourg, Rouen et Dieppe ou chargent à Granville et Cancale des huîtres qu'ils achètent et ramènent à Barfleur pour les parquer. Enfin quatorze petits bateaux de pêche de 1 à 8 tonneaux pratiquent la pêche au maquereau frais qui est vendu sur place ou à des pêcheurs du Calvados, ou pratiquent la pêche à la ligne et aux homards pour les plus petites unités. De tout ceci, il ne restera, une cinquantaine d'années plus tard, que la pêche au poisson frais.

Époque contemporaine

La commune de Barfleur, instituée par la Révolution française, absorbe de 1804 à 1831 celle de Montfarville, qui retrouve cette année-là son autonomie.

Au construction navale, le commerce de bois du nord, la pêche ou encore l'ostréiculture. Sous le Second Empire, c'est une soixantaine de bateaux qui pratiquent la pêche côtière, et la pêche aux huitres est florissante. Un petit cabotage se développe à nouveau.

De 1842 à 1849, on construit la grande jetée, longue de 200 mètres que complètent les quais construits en grande partie sous . Au nord du bourg, est bâtie depuis 1863 une digue longue, la Grande Grève, jusqu'à l'église afin de protéger les terres et les maisons de Barfleur des assauts de la mer. Ils viennent remplacer les vieux quais du tonnage atteint son maximum avec 5 477 tonnes.

Paul Signac (1863-1935) y séjourne de 1932 à 1935 (au . À l'âge de 67 ans, il revient à Barfleur, qui sera son port d'attache pendant quatre été successifs et qu'il décrit ainsi « Port suffisamment mouvementé, bordé de belles et pures architectures, campagne magnifique… la mer y est belle, les jardins fleuris ».

Parmi les anecdotes, celle de Pierre Salley, maire de la commune, (1770-1852) qui refuse en 1836 à Victor Hugo (1802-1885) et à sa maîtresse Juliette Drouet (1806-1883), une promenade en mer au clair de lune… sur fond de sécurité.

Le a lieu un second naufrage coûteux en vies humaines, après celle de la Blanche-Nef, celui de la Luna, un trois-mâts américain commandé par le capitaine John Schannon qui heurta violemment le rocher de Quillebeuf. Parti du Havre le , et à destination de la Louisiane avec 18 hommes d'équipage et 85 passagers français et allemands, on dénombra 101 morts ; seuls deux hommes d'équipage furent sauvés.

En 1865, en raison du danger que représente le raz de Barfleur au large de la pointe homonyme, la Société générale centrale de sauvetage des naufragés décide de construire à Barfleur, port le plus proche, une station de sauvetage, la première du département et la seconde en France, sur le modèle des stations britanniques. Les premiers canots, à rames, étaient lancés du haut du quai lorsque la mer était haute. Cette même année voit la renaissance de la cité avec l'inauguration d'un port de pêche.

Ouverte le , la ligne de Valognes Montebourg à Saint-Vaast et à Barfleur assurait une liaison ferroviaire entre Valognes et Barfleur, facilitant le déplacement des personnes et le transport des marchandises. En 1911, la ligne de Cherbourg à Barfleur, longue de 31,4 gare de Barfleur était située au sud du port, dans le quartier actuel de la Cité. Ces deux lignes ferment en 1950

Durant la Seconde Guerre mondiale, des digues en béton sont érigées au fond du port ainsi que le long de la Grande Grève. Barfleur est libérée sans combat le par les troupes américaines. Le port sera par la suite utilisé pour débarquer du matériel et des vivres.

En 1964, la construction d'une centrale atomique sur la commune de Barfleur est envisagée par le haut commissaire à l'énergie atomique, Francis Perrin. À l'issue d'une concertation nationale réalisée en 1974, le site de Flamanville est finalement retenu pour la construction d'une centrale nucléaire.

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  3. Erreur de référence : Balise <ref> incorrecte : aucun texte n’a été fourni pour les références nommées auto-généré1
  4. Littéralement « Homme du gouvernail » en ancien normand, mot scandinave issu du vieux norrois stýrimaðr ou vieux danois styrman.
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  40. Edmond Thin, « Vicissitudes de la défense des côtes au cours des siècles », Vikland, la revue du Cotentin, ISSN 0224-7992).
  41. Thin 2009, p. 27.
  42. a b c et d Thin 2009, p. 29.
  43. Erreur de référence : Balise <ref> incorrecte : aucun texte n’a été fourni pour les références nommées Cassini
  44. a et b DREAL Basse-Normandie, « Barfleur site inscrit [1].
  45. Thin 2009, p. 112.
  46. Jeanine Bavay - Barfleur, Vikland n° 7, p. 21.
  47. Thin 2009, p. 32-33.
  48. Abbé Bellot et Louis Drouet, Notice historique sur la ville de Barfleur, Le Livre d'histoire, ISBN ), p. 89.
  49. Thin 2009, p. 126.
  50. Michel Hébert, Ports, phares et sauvetage en mer dans la Manche, C. Corlet, , p. 112.
  51. « La grande centrale atomique de l'avenir serait construite à Barfleur », Le Monde,‎ (lire en ligne).
  52. René Moirand, « L'enquête publique sur la centrale nucléaire de Flamanville est ouverte », Le Monde,‎ (lire en ligne).


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Héraldique

Blason
De gueules au bar contourné d'argent, surmonté d'une fleur de lys d'or.
Détails
Ces armes sont une sorte de rébus correspondant au nom de la commune : bar - fleur.
Le statut officiel du blason reste à déterminer.

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Barfleur dans la littérature

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3252 autres localités pour Normandie

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