Omonville-la-Rogue

Localisation

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Omonville-la-Rogue : descriptif

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Omonville-la-Rogue

Omonville-la-Rogue est une ancienne commune française du département de la Manche et de la région Normandie, peuplée de 436 habitants. Depuis le 1er janvier 2017, elle fait partie de la nouvelle commune de La Hague et a le statut de commune déléguée.

Géographie

Localisation

Située dans la Hague, le territoire de l'ancienne commune s'étend sur la côte entre le ruisseau de l'Épine d'Hue (près de la baie de Quervière) et la pointe de Jardeheu. Elle est située entre Digulleville à l'ouest, Éculleville au sud-est, et Beaumont-Hague au sud. Le village se situe au fond de la vallée de la Vallace qui se jette dans le port du Hâble.

Rose des vents Digulleville Manche Manche Rose des vents
Digulleville N Manche
O    Omonville-la-Rogue    E
S
Digulleville Beaumont-Hague Éculleville

Toponymie

Omonville-la-Rogue

Le lieu est attesté sous les formes Osmundi ville dedit Roigo vers 1090, Apud Osmonvillam vers 1210, Osmunvilla la Rogues en 1261.

Nom en -ville, appellatif toponymique issu du gallo-roman VILLA « domaine rural ». Ce genre de formation a été en vogue du VIIe au XIe siècle environ.

Le premier élément Omon- s'explique par un nom de personne comme c'est généralement le cas. Ici il s'agit probablement de l'anthroponyme vieux norrois Osmundr, variante d'un autre nom de personne également norrois Ásmundr.

François de Beaurepaire évoque une origine commune pour le village voisin d'Omonville-la-Petite, simplement séparé par Digulleville. Le même colon scandinave est sans doute à l'origine des deux Omonville.

Homonymie avec Omonville-la-Folliot (Manche), Omonville (Seine-Maritime), Osmonville (Seine-Maritime) et Omonville (Eure), tous situés en Normandie.

L'ancien prénom à l'époque de la Normandie ducale (cf. Osmond de Sées) se perpétue dans les patronymes normands Osmond (graphie spécifique au Cotentin), Osmont, Omontetc.

Le déterminant complémentaire -la-Rogue est sans doute un nom de famille Roigo, aujourd'hui Rogues, issu d'un anthroponyme germanique.

Le gentilé est Omonvillais.

Microtoponymes

  • Port du Hâble : il s'agit d'un toponyme pléonastique, car l'élément Hâble signifie précisément « port ». Il y a de très nombreux Hâble dans le Cotentin et il s'agit du même mot que Havre, dont le Havre, désigné le Hable de Grace en 1489. L'ancien appellatif norrois höfn (génitif hafnar, vieux danois hafn), signifie « port de mer naturel, havre » et son évolution phonétique est semblable à celle du terme étrave attesté lui aussi sous des formes analogues comme estable et qui remonte probablement à l'ancien scandinave stafn. Ce mot de vieux norrois se perpétue dans les langues nordiques modernes : islandais höfn, féroïen havn et norvégien / danois havn.
  • Vaucotte désigne un lieu du rivage et constitue peut-être un transfert du nom de Vaucottes à Vattetot-sur-Mer (Vaucote 1461-1462), village côtier de Seine-Maritime, cependant il existe encore d’autres Vaucotte(s), dont Vaucottes à Luc-sur-Mer (Calvados). D'après les spécialistes, Vaucotte correspondrait aux Walcote, Walcott et Walcot anglais et serait issu des éléments vieil anglais walh et cot au sens de « maison de paysan » ou « maison des Britons ». Il a peut-être subi l'influence des éléments scandinaves correspondant valr et kot, l'étude de la racine germanique *kot s'avérant particulièrement complexe en Normandie cf. les termes dialectaux cote « cabane, hutte, maison », cotin « cabane, niche à chien, étable à cochon ».
  • Étimbert (Pointe d' ou de l') : la commune utilise également une forme alternative Étimberg. Il existe également un chemin et un pré de l'Étimbert ou de l'Étimberg, ainsi qu'une lande Étimbert / Etimberg. Par ailleurs on trouve la trace d'un personnage en Champagne comportant un toponyme analogue dans son nom, à savoir Lambert de Simebost, alias de Seine-bost, d'Estainbert et d'Estinchoult. Estainbert est possiblement une forme ancienne d’Étimbert, cependant le rapport entre ces deux noms de lieux est obscur. En tout cas, il s'agit d'un nom germanique. L'élément final -bert, analogue au -bert des prénoms comme Robert, Aubert, etc., doit représenter une mauvaise romanisation d'un autre élément d'après cette terminaison -bert rencontrée dans les anthroponymes d’origine germanique. Il s'agit plutôt en effet de l'appellatif germanique berg « élévation, hauteur, mont, montagne » attesté sous diverses formes dans la toponymie du nord de la France. Ainsi, le nom de lieu flamand Humbert est attesté sous les formes Umberche en 1170, puis Unguebert vers 1214 et est considéré comme un toponyme en -berg. Le premier élément Étim- doit représenter le germanique stein « pierre », romanisation semblable à celle d’Eteimbes (Alsace, anciennement Steinbach). La forme primitive d’Étimbert pourrait donc être *Steinnberg qui correspond au type toponymique Steinberg aussi bien en Allemagne qu'en Norvège, mais aussi dans d'autres pays de langues germaniques sous des formes différentes comme Steenberg, etc. Pour ce nom de lieu de la Manche, il faut sans doute préférer la solution scandinave, d'autant que l'appellatif vieux norrois steinn « pierre » est très bien attesté dans le Nord Cotentin, par exemple comme second élément : sur le littoral également, non loin de là, se trouve la Roche Gélétan (rocam le Jal(l)estain vers 1200), Croquetun (anciennement Croquestain) est un rocher en face de Cosqueville et comme premier élément : on identifie un ancien Esteinvei « gué de pierre » en 1320 à Fresville, le Mont Étenclin (Mont Estenclif en 1262) et peut-être Étang val. Dans Estenclif, l'élément -clif représente le vieux norrois klif « falaise » sémantiquement proche de berg. À noter également, le microtoponyme Rocqueberg à Jersey, qui a conservé le -g final, parallèlement on trouve l'Etac ou l'Etacq dans les îles Anglo-Normandes, alors que la forme est Etat dans le Cotentin (chûte de la consonne en finale absolue), terme issu du vieux norrois stakkr.
  1. a b c et d François de Beaurepaire, Les Noms des communes et anciennes paroisses de la Manche, Paris, A. et J. Picard, , 253 ISBN ), p. 171-172.
  2. Site de Nordic Names : étymologie de l'anthroponyme Osmundr (lire en anglais) [1].
  3. a b et c Elisabeth Ridel, les Vikings et les mots : L'apport de l'ancien scandinave à la langue française, éditions errance, Paris, 2009, p. 187 - 188 - 203 - 226 - 227 - 228.
  4. a et b François de Beaurepaire (L'Harmattan, (ISBN ), p. 368.
  5. Anthony David Mills, A Dictionary of British Place Names, Oxford University Press, revised edition (2011), ISBN )
  6. L'annuaire de l'éducation : Carte scolaire du Collège le Hague Dike de La Hague (Manche) [2]
  7. Abbé A. Pétel, Les hospitaliers seigneurs de Sancey, aujourd'hui Saint-Julien (Aube), Paul Bage, Troyes, 1903, [3]
  8. Albert Dauzat et Charles Rostaing, Dictionnaire étymologique des noms de lieu en France, Paris, Librairie Guénégaud, (ISBN ), p. 358a.
  9. Jean Renaud, Vikings et noms de lieux de Normandie. Dictionnaire des toponymes d'origine scandinave en Normandie, éditions OREP, 2009 (ISBN ), p. 36.
  10. a et b Beaurepaire 1986, p. 137.

Histoire

Moyen-Âge

Au paroisse relevait de l'honneur de Néhou.

Au fiefs sous Philippe Auguste, Guillaume de Rogues tenant du fief d'Omonville donna le nom de la Rogue à la paroisse pour la distinguer de sa voisine, Omonville-la-Petite.

Époque moderne

En 1664, une commission d'études des côtes de la Manche, après avoir renoncé créer un port de guerre à Cherbourg, vante les mérites de la fosse d'Omonville permettant de créer un bassin de 48 hectares, plus facilement que les vingt-et-un hectares du port militaire cherbourgeois qui voit le jour près d'un siècle et demi plus tard. En 1686 et 1694, Vauban loue à son tour les mérites de cette position pour la création d'une rade offrant refuge aux vaisseaux et frégates, mais privilégie le port de Cherbourg.

Époque contemporaine

L'affaire criminelle du garagiste Lucien Jeanne s'est déroulée à Omonville-la-Rogue en 1935 et a connu un large écho. Elle a été jugée aux assises de la Manche, à Coutances, les et .

  1. Florence Delacampagne, « Seigneurs, fiefs et mottes du Cotentin (lire en ligne sur Persée.), p. 184.
  2. Gautier 2014, p. 450.
  3. de Rostaing, « Projet de création d'une rade dans l'anse Saint-Martin-Hague », Mémoires de la Société nationale académique de Cherbourg, vol. VIII, 1861.
  4. Jean-François Miniac, Les Nouvelles Affaires criminelles de la Manche, de Borée, Paris, 2012.

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Omonville-la-Rogue dans la littérature

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