Arbonne
Localisation
Arbonne : descriptif
- Arbonne
Arbonne est une commune française, située à l’extrême ouest du département des Pyrénées-Atlantiques en région Nouvelle-Aquitaine, à moins de cinq kilomètres de la côte atlantique
Limitrophe de Bidart et de Biarritz, bénéficiant de leurs infrastructures, elle voit alors que sa population a doublé en 30 ans, pendant les premières années du XXIe siècle son rôle de ville-dortoir rurbaine s’accentuer
Cette dimension est prise en compte par le dernier plan local d’urbanisme qui cherche à redynamiser le centre-bourg, tout en protégeant le secteur agricole qui fut l’activité économique dominante pendant des siècles. Son histoire, encore peu connue pour la Préhistoire et l’Antiquité, commence réellement au XIIe siècle par une association aux maisons régnantes de Saint-Pée-sur-Nivelle, qui va se perpétuer durant le Moyen Âge et jusqu’à la Révolution
Baptisée Constante en 1794, dans une commune la réunissant à Arcangues et Bassussarry, elle reprend son indépendance peu après, puis subit les pillages des guerres du début du XIXe siècle. Elle possède un patrimoine original, qui outre le triptyque église - fronton - mairie, s’appuie sur deux vecteurs basques traditionnels, la benoîterie et un art funéraire qui fera école dans le bas-Adour du XVIe siècle jusqu’au XIXe siècle.
Géographie
Localisation
En termes de géographie politique, Arbonne est une commune de l’ancienne province basque du Labourd. Elle fait partie de l'aire d'attraction de Bayonne, relevant également de l’unité urbaine de cette commune.
Arbonne est située au sud-ouest du territoire français, à l’extrême ouest du département des Pyrénées-Atlantiques et à moins de 20 frontière entre l'Espagne et la France. Elle est frontalière de deux villes côtières ayant une façade sur le golfe de Gascogne, Biarritz et Bidart, mais montre malgré cette proximité un profil résolument rural, proche qu’elle est de deux autres villages de l’intérieur, Arcangues et Ahetze. En revanche, il n’y a pas de point de contact entre les territoires de Saint-Pée-sur-Nivelle et d’Arbonne ; il s’en faut de quelques dizaines de mètres, au sud-est de la commune.
Géologie et relief
Le relief du territoire communal est constitué de plaines et de coteaux, bordé de vallées peu encaissées. La couverture géologique présente un faciès de flysch indifférencié, strates de grès surmontées d'une strate de schistes argileux, sur une grande partie du territoire. Cette configuration entraîne une sensibilité à l'érosion par ruissellement pluvial, une faible perméabilité ainsi qu’une instabilité liée à de potentiels glissements de terrain et des mouvements des argiles par gonflement ou par retrait. Une veine de calcaire dit d'Ablaintz — du nom d'un lieu-dit de la commune voisine d'Arcangues — traverse le territoire de la commune d'est en ouest en son mitan, sur une largeur de 500 mètres. Le sous-sol du nord de l'aire considérée se caractérise par la présence de sables et d'argile. Ailleurs, le sous-sol est principalement constitué de calcaire de Bidache, hors la veine mentionnée ci-dessus.
La superficie de la commune est de 1 059 hectares ; son altitude varie entre 5 et 94 mètres.
Hydrographie
Le réseau hydrographique qui couvre le territoire communal est très ramifié, avec des cours d'eau au creux des talwegs, et quelques exsurgences à proximité des lignes de crête.
Les terres de la commune sont arrosées par l'Uhabia, petit fleuve côtier de 15,4 Ustaritz et Saint-Pée-sur-Nivelle et qui se jette dans l'océan à Bidart, ainsi que par des affluents de celui-ci, l'Alhorgako erreka, le Barrandiko erreka (et son tributaire, le Pemartiko erreka), et le ruisseau d'Argelous. Le ruisseau de Pemartin, ou Pemartiko erreka, traverse également la commune,.
Climat
Historiquement, la commune est exposée à un micro climat océanique basque. En 2020, Météo-France publie une typologie des climats de la France métropolitaine dans laquelle la commune est exposée à un climat de montagne et est dans la région climatique Pyrénées atlantiques, caractérisée par une pluviométrie élevée (>1 200 .
Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 13,9 amplitude thermique annuelle de 12,5 . Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique la plus proche, située sur la commune d'Anglet à 6 vol d'oiseau, est de 14,5 ,. Pour l'avenir, les paramètres climatiques de la commune estimés pour 2050 selon différents scénarios d’émission de gaz à effet de serre sont consultables sur un site dédié publié par Météo-France en novembre 2022.
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- « Carte hydrologique d'Arbonne » sur Géoportail (consulté le 21 octobre 2014)..
- ↑ Carte IGN sous Géoportail
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Toponymie
Le Livre d’or de Bayonne ou cartulaire de Bayonne, ouvrage de l’abbé Jean Bidache publié en 1896, consiste en une sélection de textes sur une période qui s’étale du latin liturgique — pour Narbona et gasconne — gascon officiel — pour Narbon(n)e. L’ouvrage mentionne à trois reprises la forme latine, l’une en 1186 dans un texte réglant la nomination des titulaires de cures (« Episcopus autem in reliquis quatuor, per se, Capellanos instituat, scilicet in Ecclesiis de Narbona, de Bearriz, de Pagasu, de Bassessarri ») ; une nouvelle fois, en 1188, précisant que le chapelain d’Arbonne percevrait les revenus de la paroisse (« super capellaniam vero de Narbona ») ; enfin en 1194 une bulle pontificale précise l’emprise territoriale du diocèse (« Ecclesiam de Narbona »). Les textes en gascon sont également explicites. Ainsi en 1256, un témoin J. de Narbone est mentionné ; en 1266 encore, parmi les occupants de logements versant le cens aux chanoines de Bayonne, on trouve Ne Grazide de Narbone et N’Escarmonde de Narbone ; enfin un mémoire de 1349 signale le passage à Arbonne du vicomte de Sault, malade, « … e bingo lo vescomte a Narbonne… »).
Les archives de Bayonne, regroupées en deux recueils, l’un nommé Registres gascons, et l’autre Registres français, sont également des sources intéressantes. Dans les Registres gascons, il est fait mention en 1482 de Mossen de Narbonne, puis en 1516 des « … parropis de Narbonne, de Bidart det d’Arcangos… », et enfin en 1517 des « …parropians… de Narbone… ». Il faut attendre 1584 pour trouver, dans les Registres français cette fois, la première mention du toponyme sans le « n » initial : « … au lieu et paroisse d’Arbone audict païs de Labourt… ». Cette graphie est proche de celle utilisée en basque, Arbona, langue qui est restée longtemps orale, ne laissant pas de trace écrite connue du vocable Arbona avant le ,. La forme avec « n » initial reste encore utilisée au .
La loi du 4 mars 1790, qui détermina un nouveau paysage administratif de la France en créant des départements et des districts, décida de la naissance du département des Basses-Pyrénées en réunissant le Béarn, les terres gasconnes de Bayonne et de Bidache, et les trois provinces basques françaises. Pour ces dernières, trois districts furent créés : Mauléon, Saint-Palais et Ustaritz, qui remplaça le bailliage du Labourd. Le siège d'Ustaritz fut transféré presque immédiatement à Bayonne. Son Directoire incita un grand nombre de municipalités à adopter de nouveaux noms conformes à l'esprit de la Révolution. Ainsi Arbonne s'appela Constante du 25 janvier 1794 au 15 mars 1795, dans une commune comprenant également Arcangues et Bassussarry, Ustaritz devint Marat-sur-Nive, Itxassou Union, Saint-Étienne-de-Baïgorry Thermopyles, Saint-Palais Mont-Bidouze, Saint-Jean-Pied-de-Port Nive-Franche, Louhossoa Montagne-sur-Nive, Saint-Jean-de-Luz Chauvin-Dragon, Ainhoa Mendiarte et Souraïde Mendialde.
Pour ce qui est de l'étymologie du toponyme, Jean-Baptiste Orpustan reste très réservé, ne trouvant pas d'étymon satisfaisant, alors que Brigitte Jobbé-Duval propose une origine basque donnant « lieu des souches ». Son nom basque actuel est Arbona et le gentilé est Arbonar,.
Alhorga est un hydronyme désignant le ruisseau Alhorgako erreka, un tributaire de l’Uhabia, en provenance de Saint-Pée-sur-Nivelle et d’Ahetze, qui est mentionné sous cette graphie en 1863 par le dictionnaire topographique Béarn-Pays basque. Cet ouvrage mentionne également nombre de fermes, telles Animaleko Buztana (sous la graphie Anhimaleko Bousstanha en 1669, dans les collations du diocèse de Bayonne), Berrueta sous la forme Berhouetta, Le Pouy (qui apparaît en 1751 comme la chapelle de Pouy près Bayonne, et sous la forme Pouy en 1863) et Mestelan Beherea (Mestelan en 1760 dans les collations du diocèse de Bayonne, et Mesthelan en 1863) — Paul Raymond indique qu’une prébende de ce nom était présente dans l’église d’Arbonne. Harriague est également mentionné en 1863 par ce même dictionnaire, tout comme l’écart Hurmalague et le hameau Menta (1198 dans le Livre d'or de Bayonne, et sous la graphie Mente en 1523 dans le chapitre de Bayonne). Perukain, hameau de la commune, est mentionné sous les graphies Perucam (.
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- ↑ Chapitre de Bayonne - Archives départementales des Pyrénées-Atlantiques.
Histoire
Préhistoire
De même que des recherches menées dans des communes proches d’Arbonne ont révélé le passage ou la station de l’homme préhistorique — Anglet, Bayonne, Biarritz, Bidart ou bien Saint-Pierre-d'Irube —, des fouilles ont permis d’identifier une activité humaine au Paléolithique moyen et supérieur, qui ont conduit la direction régionale des affaires culturelles (DRAC) Aquitaine à publier un arrêté préfectoral de zonage archéologique en date du 28 décembre 2009.
Antiquité
Les Tarbelles (Tarbelli en latin), peuple aquitain (proto-basque) dont le territoire était centré sur Aquae Tarbellicae (Dax) tout en s’étendant au Labourd et à la Basse-Navarre, ont occupé sous l’occupation romaine la zone où se trouve aujourd’hui Arbonne,. Dès le début du millénaire Arbonne se trouvait, selon l'Itinéraire d'Antonin, sur la voie romaine secondaire, dite du bord de mer, reliant Oiasso (Irun) à Guéthary, puis Lapurdum (Bayonne).
Moyen Âge
Les plus anciens seigneurs d’Arbonne dont le nom nous soit parvenu proviennent de la famille de Sault, vicomtes du Labourd. Pierre-Arnaud (noté Per-Arnaut) de Sault devient seigneur d’Arbonne en 1190, par son mariage avec Raymonde de Saint-Pée, fille et héritière de Raymond-Arnaud, seigneur de Saint-Pée d’Ibarren,. De par sa naissance Pierre-Arnaud est également seigneur d’Hasparren. Il prête allégeance en 1238 à Thibaut Ier de Navarre, puis se joint en 1242 à Henri III d'Angleterre dans sa guerre contre Saint Louis. Défait à la bataille de Taillebourg le 21 juillet 1242, il est gardé en otage par le roi d’Angleterre, et meurt en 1247. Se succèdent alors à la tête des seigneuries de Sault et de Saint-Pé, et en conséquence d’Arbonne, ses fils Arnaud, Guillaume-Arnaud, et enfin Pierre-Arnaud II.
Arbonne est alors la résidence d’été des évêques de Bayonne. Elle est constituée à cette époque de deux quartiers, Hourmalaque, mentionné dès 1083, et Oreintz (.
À la fin du Ahaxe en Basse-Navarre), par le mariage de la dernière héritière de Sault (et d’Arbonne) à Loup de Saint-Julien. Jean, leur fils vend la seigneurie d’Arbonne à Jean d’Amezqueta le 24 avril 1408. Ce dernier, qualifié de baron d’Arbonne, acquiert la seigneurie d’Arbonne, de même que les maisons Sarria et Amisola d’Ahetze pour la somme de 1 390 livres de Guyenne. Vassal du roi Henri IV d'Angleterre, il reçoit en 1417 l’office de prévôt et péager de Dax et celui de bailli d’Hastingues. Jean de Lancastre le charge en 1430 de négocier une alliance avec Jean II de Castille. Sa fille Jeanne hérite à la mort de son père de la seigneurie d’Arbonne. De son mariage avec Gracian de Luxe, naît une fille, Gracianne, qui épousera vers 1470 Pero de Salazar.
Temps modernes
L’héritière née de l’union de Pero de Salazar et de Gracianne de Luxe, Jeanne de Salazar, est mariée à Jean d’Etchecon, dit de Chicon, un seigneur originaire de Bussunaritz, qui devient donc seigneur de Saint-Pée et d’Arbonne. Il est également bailli et gouverneur du Labourd, par ordre de en date du 7 décembre 1516.
La peste, qui se déclare à Urrugne en 1516, atteint Arcangues l’année suivante, ayant son foyer dans la maison Gastellur. Les textes n’indiquent pas si Arbonne est touchée directement, mais l’interdiction de toute relation avec la proche paroisse d’Arcangues a dû affecter en premier lieu la localité.
Jean de Chicon demeure bailli jusqu’en 1536, ayant durant son administration à affronter l’invasion espagnole de 1523, qui se dirigeant vers Bayonne sans parvenir à s’en emparer, dévaste la campagne alentour. On le retrouve encore le Bidassoa où doit s’effectuer l’échange entre François . C’est encore lui qui, le 26 novembre 1539, doit assister Charles Quint traversant le Labourd pour se rendre aux Pays-Bas. Remarié à Isabeau de Gramont, il lègue au mari de leur fille Françoise, Jean de Caupenne, baron d’Amou, sa charge de bailli du Labourd, qu’Henri II confirme par lettres patentes datées du 26 avril 1548. Le nouveau seigneur de Saint-Pé et d’Arbonne doit à son tour faire face aux invasions espagnoles de 1542 et de 1558. À son décès, il lègue ses seigneuries et sa charge de bailli à son fils Charles. Cette charge de bailli est confirmée par Charles IX le 20 juillet 1565. Charles de Caupenne reçoit en 1568 le cordon de l’ordre de Saint-Michel pour services rendus comme commandant de deux compagnies en Guyenne. Assiégé par les troupes protestantes de Jeanne d'Albret, reine de Navarre, à Navarrenx, il doit capituler et est fait prisonnier. De son mariage en 1565 avec Marguerite de Bezolles, originaire de Condom, naît Jean-Paul de Caupenne, qui à son tour hérite des seigneuries de Saint-Pée et d’Arbonne et de la charge de bailli du Labourd, confirmée par lettres patentes en date du 14 août 1590 d’Henri IV. Il devient également vice-amiral de Guyenne, à la tête de 1 000 hommes d’armes.
C’est durant l’exercice de sa charge de bailli qu’interviennent les procès en sorcellerie orchestrés en Labourd par le conseiller de Lancre. Arbonne ne semble pas avoir être inquiétée directement par cet épisode tragique, auquel met fin l’intervention de Bertrand d'Eschaud, évêque de Bayonne.
Du mariage de Jean-Paul de Caupenne avec Jeanne de Baylenx de Poyanne naît Jean IV de Caupenne, baron d’Amou et seigneur de Saint-Pée et d’Arbonne, à son tour bailli du Labourd, confirmé par Louis XIII le 31 mai 1621. À la tête de 1 000 hommes d’armes, le bailli du Labourd doit affronter l’invasion espagnole qui franchit la Bidassoa le 18 octobre 1636 et dévaste la province. Les populations d’Arbonne, Arcangues, Ahetze et Bassussarry désertent en masse leurs villages. Les Espagnols sont contraints à la retraite le 29 octobre 1637. À la mort de Jean IV de Caupenne, son fils Léonard, né de son mariage avec Madeleine de Massiot, hérite à son tour des charges et biens familiaux à l’âge de 17 ans. L’usurpation de la charge de bailli par le seigneur d’Urtubie (Urrugne) est à l’origine d'une guerre civile locale. En 1656, Martin de Chourio (noté Xurio en basque), notaire à Ascain et syndic général nommé par le biltzar du Labourd prend la tête des partisans de la maison de Saint-Pée, et s’oppose à Jean d’Arcangues, procureur du roi au bailliage du Labourd, qui soutient la maison d’Urtubie, en la personne de Salvat de Gamboa. Chourio prend et met à sac le château du procureur du roi, en représailles aux sanctions disciplinaires décidées par ce dernier. Recherché, Chourio entraîne alors une armée de 3 000 hommes en une véritable guerre fratricide qui ne cesse qu’un an plus tard avec le décès naturel de l’insurgé à Ascain. L'intervention de Louis XIV, lors de son mariage à Saint-Jean-de-Luz en 1660, en faveur d’Urtubie, met fin à la succession héréditaire de la charge de bailli dans les maisons de Saint-Pée et d’Arbonne.
Jean de Caupenne lègue en 1703 à son fils Jean, issu d’un premier mariage avec Marie de Gassion — fille de Jean de Gassion, ses seigneuries d’Amou, d’Arbonne de Saint-Pée et d’Arritzague. Celui-ci, lieutenant-colonel du régiment de cavalerie de Germinon, les lèguera à son tour à son fils Jean-Baptiste, qui, chevalier de l’ordre royal et militaire de Saint-Louis pour ses hauts faits durant la bataille de Fontenoy, obtient la charge de lieutenant du roi à Bayonne. Le dernier seigneur d’Arbonne, Anne Henri Louis de Caupenne, naît en 1741, du mariage de Jean-Baptiste de Caupenne et de Charlotte de Menou.
En ce . Il faudra attendre le début des années 1980 pour retrouver ce niveau. Les guerres avec l’Espagne et l’exode rural expliquent cette variation importante. À l'instar des autres paroisses du Labourd, Arbonne est alors administrée par une assemblée capitulaire des maîtres de maison se réunissant au moins une fois par an pour élire un maire-abbé et des jurats. Le maire-abbé représente la paroisse au biltzar qui se réunit trois fois par an à la capitale du Labourd, Ustaritz.
Révolution française et Empire
À la suite de l’adoption le 12 juillet 1790 par l’Assemblée nationale constituante du décret portant sur la Constitution civile du clergé, réorganisant le clergé séculier français, le curé d’Arbonne, Laurent Duhart, ainsi que son vicaire, Guillaume d’Etchepare, refusent de prêter allégeance à la Nation. De façon assez brève, c’est le curé d’Arcangues, Martin Doyarçabal, qui assure la responsabilité spirituelle de la paroisse d’Arbonne. Celui-ci abdiquera à la fin de l’année 1793 et l’église d’Arbonne est alors fermée. Trois cloches sont alors démontées et envoyées à l’arsenal Sainte-Claire de Bayonne. Elles retrouveront leur place après la Révolution.
Les terres d’Arbonne sont vendues par les héritières de Caupenne, Zoé-Magdeleine et Adèle, en 1793, alors que le décret du 6 pluviose an II (25 janvier 1794) réunit Arbonne à Arcangues et Bassussarry en une commune unique sous le nom de Constante. Le premier conseil municipal de Constante se réunit le 23 mars 1794 à son siège d’Arcangues, sous la présidence de Dominique Duhart, d’Arcangues, maire désigné par le représentant du peuple, rassemblant sept notables d’Arcangues, deux de Bassussarry et trois d’Arbonne. Les communes reprendront leur autonomie le 15 mars 1795.
En 1794, au plus fort de la Terreur, et à la suite de la désertion de quarante-sept jeunes gens d'Itxassou, le Comité de salut public — par son arrêté du 13 ventôse an II ou 3 mars 1794 — fait arrêter et déporter une partie des habitants (hommes, femmes et enfants) d'Ainhoa, Ascain, Espelette, Itxassou, Sare et Souraïde, décrétées, comme les autres communes proches de la frontière espagnole, « communes infâmes ». Cette mesure est étendue à Biriatou, Cambo, Larressore, Louhossoa, Mendionde et Macaye. Les habitants sont « réunis dans diverses maisons nationales, soit dans le district d'Ustaritz, soit dans celles de la Grande Redoute, comme de Jean-Jacques Rousseau ». En réalité, ils sont regroupés dans les églises, puis déportés dans des conditions très précaires à Bayonne, Capbreton, Saint-Vincent-de-Tyrosse et à Ondres. Les églises désaffectées, dont celles d’Arbonne et d’Arcangues, accueillent momentanément les populations en transit. La situation s’éternisant, la municipalité de Constante décide d’employer les déportés à des travaux agricoles, pour pallier l’absence de la main d’œuvre locale réquisitionnée pour les besoins des guerres de la Révolution française. L’église rouvre ses portes au culte après l’adoption de la loi du 11 prairial an III (30 mai 1795). La guerre en Espagne se prolongeant, de nouvelles réquisitions sont appelées, concernant l’approvisionnement en fourrage et le transport des blessés. Constante fournit en juillet 1794 163 hommes à l’armée combattant dans la vallée du Baztan, dont 20 sont tués ou blessés.
Le 8 novembre 1813, de violents combats opposant les troupes du duc de Wellington à la tête de l’armée de coalition anglo-hispano-portugaise, à celles françaises du maréchal Soult, se déroulent autour de l’église d’Arbonne. En se retirant, les troupes des deux bords se livrent à des pillages. Le préfet Charles-Achille de Vanssay écrit d’ailleurs le 9 octobre 1813 au ministre de l’Intérieur dans les termes suivants : « Nos soldats partout, pillent en se retirant (…) ils ont pillé le château d’Urtubie et Urrugne (…) ainsi que les communautés d’Arcangues et d’Arbonne ». L’occupation d’Arbonne dure jusqu’en janvier 1814.
Époque contemporaine
Village rural, Arbonne pénètre à petits pas dans la vie moderne. Les indices de l’existence d’une première école dans la localité datent de 1852. En provenance d’Ustaritz, une délégation de la congrégation des Filles de la Croix ouvre en effet deux classes, l’une en français et l’autre en basque. L’école est laïcisée le 8 octobre 1887 à la suite de la promulgation des lois Jules Ferry. Une école privée est alors construite et ouvre ses portes le 3 décembre 1888 ; elle portera le nom d’école Saint-Laurent à partir de 1961. La première cabine téléphonique est installée en 1907 et l’éclairage public en 1912. Il faut attendre 1953 pour que la mairie possède sa propre ligne téléphonique.
36 Arbonars laissent la vie lors des combats de la Première Guerre mondiale. Le recensement précédent la grande guerre relève 788 habitants. C’est donc 4,5 % de la population qui perd la vie au combat dans le conflit, presque 1 individu sur 20.
Pendant la Seconde Guerre mondiale, Arbonne est située en zone occupée. Dans la nuit du 5 au 6 avril 1942, Arbonne et Bidart sont bombardées depuis des vaisseaux de guerre. Le 16 avril les Allemands renforcent leur armement à Arbonne, avec deux canons de 150 .
Le 16 avril 1950, deux résistantes, mesdemoiselles « Shouave » et Rospide, sont décorées à Arbonne par le général de Gaulle.
Le conseil municipal élu en 1983 accueille pour la première fois deux femmes en son sein.
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- ↑ « » [PDF], sur le site de la DRAC Aquitaine (consulté le ).
- ↑ (Elkar argitaletxea, ISBN et , OCLC 49422842), p. 32-33.
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- ↑ Il s'agit plus probablement de Marguerite Hélène Schwab, directrice du préventorium d'Arbonne et résistante.
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Héraldique
Les armoiries d’Arbonne furent adoptées par le conseil municipal le 20 mai 1988.
Blasonnement :
D'or au chêne tauzin de sinople, et un ours au naturel contre le fût de l'arbre, accompagné à dextre de deux clous de sable.
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Les armes retenues par le conseil municipal sont celles de la famille d’Amezqueta, qui obtint la seigneurie d’Arbonne en 1408.
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