Chenac-Saint-Seurin-d'Uzet
Localisation
Chenac-Saint-Seurin-d'Uzet : descriptif
- Chenac-Saint-Seurin-d'Uzet
Chenac-Saint-Seurin-d'Uzet est une commune du Sud-Ouest de la France, située dans le département de la Charente-Maritime (région Nouvelle-Aquitaine)
Ses habitants sont appelés les Chenacais ou Saint-Surinais et les Chenacaises ou Saint-Surinaises. Elle est le résultat de la fusion, le 25 février 1965, de deux communes distantes d'environ trois kilomètres : Chenac-sur-Gironde, village d'agriculteurs et de viticulteurs perché sur un coteau dominant l'estuaire de la Gironde, et Saint-Seurin-d'Uzet, petit port de pêche qui fut un temps un important centre de production de caviar.
Géographie
Situation
La commune se situe dans le sud-ouest du département de la Charente-Maritime, dans la province historique de la Saintonge. Appartenant au Midi de la France — on parle plus précisément de « Midi atlantique », elle peut être rattachée à deux grands ensembles géographiques, le Grand Ouest français et le Grand Sud-Ouest français. Formant un ensemble de 2 023 hectares, son territoire est principalement composé d'une série de coteaux assez marqués descendant en pente régulière vers l'estuaire de la Gironde.
Ceux-ci sont partiellement couverts de vignobles — la commune est dans la zone de production du Cognac, produisant des crus classés « Bons bois » — de terres agricoles (cultures oléagineuses en particulier) et de bois.
Dans la partie orientale de la commune, non loin de Saint-Seurin, apparaissent ce que l'on appelle les « Falaises-mortes » : cette appellation désigne une série de falaises qui formaient le littoral originel. Isolées de l'estuaire par suite de l'accumulation d’alluvions, elles sont souvent distantes de plusieurs kilomètres du littoral actuel et ne sont plus atteintes par les flots qu'en de rares occasions, soit les jours de tempête ou de « maline » (terme local désignant les marées de fort coefficient).
À leurs pieds s'étendent des paysages marécageux formant un écosystème particulier. Ainsi, la roselière de Saint-Seurin, s'étendant sur 350 hectares, est une étape importante sur le chemin des oiseaux migrateurs.
Axes de communication
Chenac-Saint-Seurin-d'Uzet est située à 32 kilomètres au sud de Saintes et à 24 kilomètres de Royan, respectivement troisième et quatrième agglomérations du département de la Charente-Maritime.
La commune est principalement traversée par la route départementale 145, autrement connue sous le nom de « route verte » : il s'agit avant tout d'un itinéraire touristique alternatif reliant le pays royannais à la région vinicole du Blayais, dans le département voisin de la Gironde. Celle-ci passe par le hameau des Monards (partagé entre les communes de Barzan et de Chenac-Saint-Seurin-d'Uzet) avant de traverser le centre-bourg de Saint-Seurin, longeant le littoral sur un axe nord-ouest/sud-est avant de bifurquer vers le nord du fait de la présence des falaises-mortes de l' « Échailler » et de « Tire-cul ». Cette expression imagée s'explique par la présence d'une forte pente à cet endroit, la route escaladant la falaise, en venant de la commune voisine de Mortagne-sur-Gironde.
Deux routes départementales secondaires relient le bourg de Chenac au littoral : la plus à l'ouest, la D 139, fait jonction avec la « route verte » au lieu-dit Barabe ; la seconde, la D 129, relie Chenac à Saint-Seurin. Toutes deux serpentent à travers un paysage accidenté.
Un réseau de chemins vicinaux quadrille le territoire communal : certains portent des noms évocateurs des productions du terroir, tel le « Chemin du Pineau ».
La commune est située à égale distance de deux aéroports : celui de La Rochelle-Île de Ré, à 95 kilomètres au nord, accueille principalement des vols charters à destination de l'Europe du nord et des Îles Britanniques ; celui de Bordeaux-Mérignac, à 98 kilomètres au sud-est, est un aéroport international desservi par plusieurs compagnies nationales et internationales.
Les aérodromes le plus proches de la commune sont ceux de Royan (24 kilomètres) et de Pons (26 kilomètres).
Aucune ligne de chemin de fer ne traverse la commune. Les gares SNCF les plus proches sont celles de Royan et de Pons.
Communes limitrophes
À l'ouest, une chaîne de collines de faible altitude marque la limite avec la commune de Barzan, tandis que sur la rive gauche de l'estuaire de la Gironde, se trouve la commune de Jau-Dignac-et-Loirac.
Hydrographie
L'estuaire de la Gironde borde la commune sur son flanc sud-ouest. Plusieurs ruisseaux tributaires de celui-ci traversent la commune.
Prenant naissance au nord de la commune d'Épargnes, « le Rambaud » est un cours d'eau d'une longueur totale de 4,7 kilomètres. Il se jette dans le village des Monards, marquant la séparation avec la commune voisine de Barzan. Un port de plaisance a été aménagé à son embouchure.
La « rivière de Chauvignac » se jette dans le Rambaud à hauteur des Monards. Ce cours d'eau long de 2,5 kilomètres prend sa source non loin du coteau de Chauvignac, s'écoulant d'abord vers l'ouest avant de bifurquer vers le sud en raison de l'accentuation du relief. Le « chenal de Moque-souris », long de 2,1 kilomètres, se jette également dans le port des Monards.
Enfin, le Juliat est un cours d'eau prenant naissance dans la partie orientale de la commune. Mesurant 2 kilomètres de long, il vient rejoindre l'estuaire de la Gironde dans le port de Saint-Seurin-d'Uzet.
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Le Juliat, avant le pont-écluse.
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Le Juliat, le pont-écluse, côté port, à marée basse.
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Le port, à marée basse.
Climat
Le climat dont bénéficie la Charente-Maritime est un climat océanique tempéré de type aquitain, marqué par un ensoleillement moyen assez important : avec 2 250 heures par an, il est comparable à celui que connaît une partie de la côte méditerranéenne. La pluviosité y est modérée, les précipitations ne dépassant pas 1200 mm par an. Les températures, quant à elles, varient en moyenne de +5 °C en hiver à +20 °C en été.
Les îles et l'ensemble du littoral de la Charente-Maritime se caractérisent par un climat particulièrement doux en hiver, et rafraîchissant l'été, grâce aux influences océaniques perpétuellement en mouvement (brise marine). Ces conditions climatiques favorables, toujours soumises aux influences de l'océan Atlantique, ont favorisé un véritable micro-climat de type sub-aquitain et l'existence d'une végétation déjà méridionale. Ainsi la flore se caractérise-t-elle par la présence étonnante de lauriers-roses, eucalyptus, agaves, et même les mimosas se mettent à fleurir dès le mois de janvier. Aux essences déjà méridionales du chêne vert (ou yeuse) et du cyste, s'ajoutent une forte présence de palmiers, figuiers, orangers et même oliviers. Il existe toutefois un contraste entre le littoral, assez sec et ensoleillé et l'intérieur des terres, davantage pluvieux. La pluviométrie passe ainsi de 750 mm sur le littoral à 950 mm dans l'intérieur de la Haute-Saintonge.
Les relevés de la station météorologique de La Rochelle entre 1946 et 2000 permettent de déterminer quelques dates majeures au point de vue climatique en Charente-Maritime : ainsi, au cours de ce laps de temps, la température la plus froide est relevée le 15 février 1956 : -13,6 °C.
Un pic de température (dépassé seulement au cours de la canicule de 2003) est atteint le 8 juillet 1982 avec près de 39 °C à l'ombre.
Si 1953 est considérée comme l'année la plus sèche, 2000 est au contraire la plus pluvieuse.
À Bordeaux, les températures moyennes relevées sont de 6,4 °C en janvier et de 20,9 °C en août, avec une moyenne annuelle de 13,3 °C. Les records de chaleur enregistrés sont de 41,9 2003 où la température a atteint 41 °C. Ce même été, il y a eu 12 jours consécutifs où les maximales ont atteint ou dépassé les 35 °C.
Charente-Maritime et Gironde ont cependant connu des hivers très froids en 1956, 1985, 1987 et 2012.
La région a été durement affectée par la tempête Martin du 27 décembre 1999. Les records nationaux de vents enregistrés sont atteints avec 198 km/h au nord de l'île d'Oléron (station de la pointe de Chassiron). Des pointes à 194 km/h sont relevées à Royan.
Un an après le passage de la tempête Klaus (janvier 2009), la commune est touchée par la tempête Xynthia (février 2010). Si de violentes bourrasques sont relevées sur la commune, le territoire est avant tout affecté par des inondations, ainsi que par quelques dégâts matériels (chutes d'arbres, de poteaux électriques, etc.).
Les tableaux suivants résument les principales données climatiques des stations de Météo-France de Bordeaux (environ 75 kilomètres au sud) et de La Rochelle (environ 75 kilomètres au nord-ouest).
Données générales
Ville | Ensoleillement (h/an) |
Pluie (mm/an) |
Neige (j/an) |
Orage (j/an) |
Brouillard (j/an) |
---|---|---|---|---|---|
Médiane nationale | 1 852 | 835 | 16 | 25 | 50 |
Chenac-Saint-Seurin-d'Uzet | 2250 | 755 | 4 | 13 | 26 |
Paris | 1 717 | 634 | 13 | 20 | 26 |
Nice | 2 760 | 791 | 1 | 28 | 2 |
Strasbourg | 1 747 | 636 | 26 | 28 | 69 |
Brest | 1 555 | 1 230 | 6 | 12 | 78 |
Bordeaux | 2 070 | 987 | 3 | 32 | 78 |
Données météorologiques à Bordeaux
Mois | jan. | fév. | mars | avril | mai | juin | jui. | août | sep. | oct. | nov. | déc. | année |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|
Température minimale moyenne (°C) | 2,8 | 3,4 | 4,6 | 6,6 | 10,3 | 13 | 15,1 | 15,2 | 12,5 | 9,5 | 5,5 | 3,8 | 8,5 |
Température moyenne (°C) | 6,4 | 7,6 | 9,6 | 11,6 | 15,4 | 18,3 | 20,8 | 20,9 | 18,1 | 14,2 | 9,4 | 7,3 | 13,3 |
Température maximale moyenne (°C) | 10 | 11,7 | 14,5 | 16,5 | 20,5 | 23,5 | 26,4 | 26,6 | 23,7 | 18,8 | 13,4 | 10,7 | 18,1 |
Record de froid (°C) | −16,4 | −15,2 | −9,9 | −5,3 | −1,8 | 2,5 | 4,8 | 1,5 | −1,8 | −5,3 | −12,3 | −13,4 | −16,4 |
Record de chaleur (°C) | 20,2 | 26,2 | 29,8 | 31,1 | 35,4 | 38,5 | 39,2 | 41,9 | 37,6 | 32,2 | 25,1 | 22,5 | 41,9 |
Précipitations (mm) | 92 | 82,6 | 70 | 80 | 83,9 | 63,8 | 54,5 | 59,5 | 90,3 | 94,1 | 106,9 | 106,7 | 984,1 |
Données météorologiques à La Rochelle
Mois | jan. | fév. | mars | avril | mai | juin | jui. | août | sep. | oct. | nov. | déc. | année |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|
Température minimale moyenne (°C) | 3,4 | 2,8 | 5,4 | 7,4 | 10,7 | 13,7 | 15,8 | 15,7 | 13,7 | 10,5 | 6,3 | 3,9 | 9,2 |
Température moyenne (°C) | 5,9 | 6,9 | 8,7 | 11,1 | 14,3 | 17,5 | 19,8 | 19,6 | 17,8 | 14,2 | 9,4 | 6,6 | 12,7 |
Température maximale moyenne (°C) | 8,5 | 9,9 | 12,1 | 14,7 | 17,9 | 21,3 | 23,8 | 23,5 | 21,8 | 18 | 12,6 | 9,2 | 16,1 |
Ensoleillement (h) | 84 | 111 | 174 | 212 | 239 | 272 | 305 | 277 | 218 | 167 | 107 | 85 | 2 250 |
Précipitations (mm) | 82,5 | 66,1 | 57 | 52,7 | 61,1 | 42,9 | 35,1 | 46,4 | 56,5 | 81,6 | 91,8 | 81,8 | 755,3 |
- Louis Papy, Le midi atlantique, atlas et géographie de la France moderne, Flammarion, Paris, 1984
- Carte interactive des crus de Cognac
- Estimation du trajet sur le site Via Michelin
- Estimation du trajet sur le site Via Michelin
- Carte IGN sous Géoportail
- Site du Sandre
- Préfecture de Charente-Maritime : Météo France
- Relevés Météo-France de 1946 à 2000, sur le site Bernezac.com
- Données de la station de La Rochelle, sources l'Internaute, INSEE et Lameteo.org
- Météo stats | Station Bordeaux
- « », sur infoclimat.fr (consulté le ).
Toponymie
L'origine du nom de Chenac a donné lieu aux suppositions les plus diverses, certains érudits y voyant au siècle les réminiscences d'une légende locale se rapportant à un « chêne habité ».
Il semble cependant que l'origine du nom de la localité dérive de l'anthroponyme gallo-romain Canus et du suffixe -acum, indiquant la possession et pourrait se traduire par "domaine".
Quant à Saint-Seurin-d'Uzet, son nom est tiré de l'abbaye de Saint-Seurin-sur-l'Isle, en Gironde, Uzet étant une déformation de l'occitan « Euse », indiquant la présence de chênes-verts dans le tapis végétal primitif de la commune. Ce type de végétation est désigné sous le nom de « Yeuzaie » ou « Yeusaie » en saintongeais.
La commune de Saint-Seurin d'Uzet fut rebaptisée « L’Union d'Uzet » à l'époque révolutionnaire. Elle conserva ce nom durant huit mois et sept jours, soit du 3 germinal an II (23 mars 1794) au 10 frimaire an III (30 novembre 1794).
- Monographie de Chenac, 1886, Bibliothèque nationale de France
- Albert Dauzat et Charles Rostaing,Dictionnaire étymologique des noms de lieux en France, Éd. Larousse, 1968
- Marcel Pellisson, Saint-Seurin d'Uzet et la loi du 25 vendémiaire an II, 1932
Histoire
Les origines
Des prospections effectuées sur le territoire de la commune ont permis de mettre au jour différentes traces d'occupation humaine, sous la forme de silex taillés, de pointes de lance, de racloirs datant de la fin de la période préhistorique, ainsi que divers fragments de poteries gallo-romaines indiquant soit la présence d'un village, soit d'une villa aux premiers siècles de notre ère.
De nombreuses pièces, pour la plupart d'origine gauloise, ont été découvertes à proximité du site de « Fontgarnier » : en 1870, on y retrouva notamment un trésor de 108 pièces gauloises (soit 91 Contoutos, 9 Annicolos, 4 Atectorix, 1 Luccios, 1 Urippanos et 2 autres, indéterminées) et d'environ 700 pièces romaines (liste non exhaustive : 5 deniers républicains, 100 monnaies d'Auguste, 16 monnaies d'Agrippa, 35 de Tibère, 1 de Caligula, 1 de Titus).
La source de Chauvignac, qui jaillit sur le territoire de la commune, est parfois considérée comme ayant servi à alimenter un aqueduc relié aux thermes de la ville antique de Novioregum, toute proche. De fait, des restes de canalisations d'époque gallo-romaine ont été dégagés à proximité. La canalisation se présente comme un couloir voûté taillé à même la roche (2 mètres de hauteur pour 2 mètres de largeur). À la base se trouve un canal de 1 mètre de largeur sur 0,25 mètre de profondeur. En 1955, le curage de ces canalisations au cours de recherches menées par Jean Robert Colle a permis la découverte de monnaies romaines. Parmi celles-ci, une pièce en argent à l'effigie de l'impératrice Livie, une pièce en bronze émise sous le règne de l'empereur Vespasien, cinq pièces de bronze émises sous le règne de Trajan, deux sous le règne d'Hadrien, enfin, une pièce de bronze à l'effigie de Macrin et une autre de Domitien.
À Saint-Seurin-d'Uzet, les substructions d'une villa gallo-romaine ont été découvertes en 1836. Celles-ci ont révélé une salle rectangulaire et des restes de murs ornés de stucs.
La seigneurie de Saint-Seurin
Si Saint-Seurin est une seigneurie indépendante depuis le siècle, les terres de Chenac appartiennent d'abord de plein droit à la seigneurie de Mortagne, avant que Pons de Mortagne ne vende en 1337 ses terres et droits coutumiers à Adhémar d'Archiac, seigneur de Saint-Seurin.
Un nouveau château est bâti à Saint-Seurin dès 1460. Construit sur un promontoire défendant l'accès du port, la tradition rapporte que ses fossés étaient si larges qu'il a fallu construire un pont à trois arches pour pouvoir les franchir.
Tandis que la seigneurie — devenue baronnie — est rachetée par Jean Bretinauld en 1630, celui-ci fait reconstruire le château. Saint-Seurin devient une station de pilotage, tandis que Chenac s'enrichit avec le développement du commerce des eaux-de-vie. Plusieurs domaines nobles sont implantés sur le territoire de l'actuelle commune, parmi lesquels ceux de Besne, Saint-Rémi ou Chauvignac, dont il ne subsiste que peu de vestiges.
Les « idées nouvelles »
Comme dans le reste de la Saintonge, les villages de Chenac et de Saint-Seurin sont touchés très tôt par la Réforme. Les chroniques locales en fournissent un exemple avec la conversion d'une famille de notables du village de Chenac en 1546. Cette année-là, le sieur Petitjean, accueillant son fils de retour « au pays », apprend avec stupeur la conversion de celui-ci aux idées nouvelles. Le jeune homme fait si bien qu'à leur tour, les parents refusent d'assister aux offices catholiques, alertant le prêtre de la paroisse. Une enquête est menée afin d'éclaircir l'affaire, portée devant l'évêque de Saintes. Le jeune homme, décrivant point par point les articles de sa foi, s'enhardit au point de critiquer vertement les mœurs des prêtres, ajoutant « qu'ils devaient être brûlés ».
Le tribunal ecclésiastique, pourtant habilité à demander une lourde peine en ces temps où renier la religion d'État était considéré comme un crime, demanda « seulement » une pénitence publique. La sentence du parlement condamna le jeune réformé à « ouïr, teste nue, un sermon sur le purgatoire qui serait faict en l'église dudit Chenat (sic) par un notable prescheur et oultre condamné en cent livres d'amende ». À la suite de ce scandale, la famille décide de faire profil bas et d'assister de nouveau aux offices dominicaux.
En 1560, des assemblées de pasteurs venus de Suisse se tiennent à Chenac et Saint-Seurin. Une prédication a lieu publiquement le jour de la Saint-Martin, jour de la fête patronale de la paroisse de Chenac. Celle-ci se solde par une violente répression de la part du seigneur du lieu, Gabriel de la Mothe. Peu à peu, les idées réformées se répandent dans la population. La liberté de culte est obtenue peu après et Gabriel de la Mothe lui-même se convertit à son tour. Le 17 juillet 1561, le prêche protestant est donné depuis la chaire de l'église catholique de Chenac.
Cependant, la Saintonge ne tarde pas à succomber aux guerres civiles : la religion catholique est rétablie, quelques « huguenots » condamnés à morts, dont le seigneur Gabriel de la Mothe. Dans ce dernier cas, la sentence ne sera pas exécutée.
La promulgation de l'édit de Nantes permet à la communauté de se rétablir et dans le premier quart du siècle, un temple est bâti à Saint-Seurin. Les religionnaires, qui ne sont que tolérés, sont de nouveau victimes de persécutions dès avant la promulgation de l'édit de Fontainebleau de 1685.
Ainsi, le 22 septembre 1681, un édit royal interdit le culte, ordonnant également la destruction du temple :
« Louis, par la grâce de Dieu, Roy de France et de Navarre, aux gouverneurs, nos lieutenants-généraux en nos pays de Xaintonge et Aulnis, intendant de justice et tous autres officiers qu’il appartiendra, Salut : Par arrêt de nostre Conseil d’Etat et sous le contresel de nostre chancellerie, cejourd’hui donné, nous y estant, nous avons interdit pour toujours l’exercice de la Religion prétendue Réformée audit lieu de Saint-Surin, au pays de Xaintonge, et ordonné que le temple qui y est construit sera desmoly jusques aux fondemens dans deux mois, ce que voulant estre exécuté, nous vous mandons et ordonnons par ces présentes signées de nous d’y tenir la main, de ce faire vous donnons pouvoir, commission et mandement spécial, commandons au premier huissier ou sergent sur ce requis de faire exécuter ledit arrêt et des ordonnances que vous rendrez en conséquence, tous les exploits et actes de justice, de se faire sans demander de permission, car tel est nostre bon plaisir. »
Huit ans plus tard, en 1689, l'ancienne église romane de Saint-Seurin est désaffectée. Une « grande chapelle » est édifiée à proximité du port, tandis que l'ancien sanctuaire, condamné à la ruine, est finalement démoli en 1707. En 1914, une commission archéologique découvre quelques vestiges de l'ancienne église de Saint-Seurin, détruite en 1707, au niveau du lieu-dit « Le Vieux Bourg ». À proximité de ces fondations sont également découverts les restes d'un sarcophage médiéval contenant « des ossements et plusieurs pierres plates de 0,45 centimètre environ de largeur sur 0,14 centimètre d'épaisseur ayant sur une des faces de petits losanges réguliers en creux ».
En 1698, les registres d'imposition de la généralité de La Rochelle dépeignent deux paroisses rurales relativement pauvres. Tandis que Saint-Surin-d'Uset (sic) est abonnée à hauteur de 1380 livres, Saint-Martin de Chesnac (sic) l'est à hauteur de 1610 livres. Les deux paroisses sont au bénéfice unique de
La « capitale française du caviar »
Au siècle et début du siècle, Chenac et Saint-Seurin d'Uzet forment deux communes indépendantes. Comme dans beaucoup de communes rurales, des infrastructures de base sont créées : en particulier, mairies et écoles. L'église romane de Chenac est démolie pour cause de vétusté et remplacée par un édifice moderne en 1852.
Au début du aloses, piballes (alevins d'anguilles), mais aussi esturgeons. Ce poisson, connu localement sous le nom de « Créa », est pêché depuis des siècles dans l'estuaire : cependant, si la chair est consommée par les pêcheurs, ceux-ci se servent des œufs - le caviar - comme d'aliments pour nourrir leur basse-cour.
En 1916, une aristocrate russe séjournant sur la côte a l'idée de visiter les villages alentour. Arrivant à Saint-Seurin, elle assiste médusée au spectacle des pêcheurs jetant aux canards de grosses masses noires de jais. Scandalisée, elle aurait alors eu ces mots : « Malheureux ! Vous rejetez les œufs de ce poisson qui est le meilleur et le plus cher, c'est un crime. Monsieur, chez nous on les recueille précieusement et on les conserve sous le nom de caviar. »
Au début des années 1920, en exil après la révolution russe de 1917, elle envoie son mari, un ancien officier de la garde du tsar, le capitaine Scott, initier la population locale à la production de caviar. Prenant conscience de la valeur du produit jusque-là jeté au rebut, de nombreux habitants se tournent vers cette activité lucrative. À Paris, dans les années 1920, la maison « Prunier » est la première à commercialiser le « Caviar de Gironde ». Jusque dans les années 1950, la production annuelle atteignait 3 à 5 tonnes.
Cependant, du fait de la pêche intensive, l'esturgeon se raréfie dans l'estuaire de la Gironde. En 1982, sa pêche est officiellement interdite : des fermes aquacoles, implantées dans différentes communes de la région, permettent à la production de caviar de Gironde de se maintenir quelque peu, mais de façon plus confidentielle qu'autrefois.
En 1965, décision est prise de regrouper les deux communes en une seule entité administrative, pour des raisons d'économie. La nouvelle commune, tirant profit de sa situation non loin des stations balnéaires de la Côte de Beauté, est aujourd'hui résolument tournée vers les activités touristiques.
- Légendes monétaires celtiques: Contoutos
- Légendes monétaires celtiques : Atectorix
- Traité des monnaies gauloises
- in La Charente-Maritime par Louis Maurin, pré-inventaire archéologique, fondation maison des sciences de l'homme
- Louis Maurin, La Charente-Maritime, pré-inventaire archéologique, Fondation maison des sciences de l'homme
- Monographie de la commune de Chenac, bulletin de la société des archives de Saintonge et d'Aunis, 1886
- Musée du patrimoine du pays royannais
- Robert Colle, Saint-Seurin d'Uzet, bulletin de la SEFCO, 1973
- in Monographie de la commune de Chenac, bulletin de la société des archives de Saintonge et d'Aunis, 1886
- in Commission des arts et monuments de la Charente-Inférieure, 1886, p 66
- in Commission des arts et monuments de la Charente-Inférieure, 1886, p 71
- in Histoire des Églises réformées de Pons, Gémozac et Mortagne, en Saintonge, par A. Crottet, 1841
- Extraits des Registres du Conseil d’Etat sur le site Histoire Passion
- Société des archives historiques de la Saintonge et de l'Aunis, Bulletin de 1914
- Société des archives historiques, p 126
- Pays Royannais : Le caviar de Gironde
- Le caviar de Saint-Seurin-d'Uzet
- Source : Bernezac.com
- in Guides Gallimard : Saintonge, page 146
Héraldique
Blason | Tiercé en pairle renversé : au 1er de gueules au chêne d'or, au 2e d'or à la grappe de raisin de pourpre tigée et feuillée au naturel, au 3e d'azur à l'esturgeon d'argent. |
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Détails | Présenté le 9 juillet 2015. |
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