Jouy-sur-Morin
Localisation
Jouy-sur-Morin : descriptif
- Jouy-sur-Morin
Jouy-sur-Morin (prononcé [ ʒwi.syʁ.mɔ.ʁɛ̃]) est une commune française située dans le département de Seine-et-Marne en région Île-de-France.
Géographie
Localisation
Commune rurale de la Brie laitière (ou « Haute-Brie »), et de la vallée du Grand Morin ; est de la région parisienne, à environ 78,8 , du centre de Paris.
Communes limitrophes
Les cinq communes mitoyennes de Jouy-sur-Morin sont : la commune rurale de Saint-Rémy-la-Vanne (à l'ouest par la D 66, 801 habitants pour 15,00 Saint-Léger (au nord par la route du Champcormolin, 200 habitants pour 9,63 La Ferté-Gaucher (à l'est par la N 34, et chef-lieu de canton avec ses 4 150 habitants pour 17,32 Chartronges (au sud-est à travers champs, 270 habitants pour 8,00 Choisy-en-Brie (au sud-ouest à travers champs, 1 152 habitants pour 25,03 km2).
Géologie et relief
Le village s'est structuré autour des boucles de la rivière du Grand Morin. Le différentiel d'altitude est très important entre les quartiers du bas de vallée et ceux du haut de vallée (plusieurs dizaines de mètres de différentiel) et certaines pentes connaissent des déclivités très fortes (rues sur les axes descendants de la RD 934 au centre du village) ; plus loin, les hameaux les plus excentrés sont eux généralement sur des plateaux de faux-plats. D'impression visuelle, la couleur qui domine est le vert, sous ses différentes nuances selon les champs, les prés, les bois.
Géologiquement, comme dans le reste du canton, sous-sol est essentiellement constitué de marnes argileuse et de calcaires siliceux (d'où sont tirées les pierres dites « de meulières » pour la construction traditionnelle du gros-œuvre). Un forage (ou core-drill) de prospection pétrolière a été effectué au sud du quartier de La Chair-aux-Gens, comme dans ses six communes limitrophes (la Seine-et-Marne produit un quart de la production de pétrole français, surtout entre Seine et Morin, pétrole profond à plus de 2 000 mètres dans les couches du Trias). Les anciennes petites carrières et gravières du sud-est de la commune sont aujourd'hui désaffectées. Les ressources phréatiques, sont importantes à Jouy-sur-Morin : les puits de particuliers sont nombreux, et l'approvisionnement collectif a la particularité de se faire à partir de deux captages sur la commune (nappes des calcaires de Champigny / Éocène supérieur) et géré directement en régie municipale (pratique très minoritaire dans le département).
C'est une commune rurale, où en termes d'occupation des sols, l'espace urbain (construit et non-construit) n'occupe que 10 % de la surface de la commune, et l'espace rural 90 % ; à l'intérieur de l'espace urbain, l'essentiel (44 %) est occupé par l'habitat-non construit (terrains de parcs et jardins) et par l'habitat construit (43 %), le reste se répartissant surtout entre les emprises routières (6 %) et les espaces d'équipement et d'activité (5 %). La station de mesure de qualité de l'air Airparif (couverture « zone rurale Est ») est celle de la commune de Saints, à 20
Climat
En 2010, le climat de la commune est de type climat océanique dégradé des plaines du Centre et du Nord, selon une étude du CNRS s'appuyant sur une série de données couvrant la période 1971-2000. En 2020, Météo-France publie une typologie des climats de la France métropolitaine dans laquelle la commune est exposée à un climat océanique altéré et est dans la région climatique Nord-est du bassin Parisien, caractérisée par un ensoleillement médiocre, une pluviométrie moyenne régulièrement répartie au cours de l’année et un hiver froid (3 .
Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 10,3 amplitude thermique annuelle de 15,6 . Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique la plus proche, située sur la commune de Chevru à 9 vol d'oiseau, est de 11,2 ,. Pour l'avenir, les paramètres climatiques de la commune estimés pour 2050 selon différents scénarios d'émission de gaz à effet de serre sont consultables sur un site dédié publié par Météo-France en novembre 2022.
Hydrographie
Le système hydrographique de la commune se compose de dix cours d'eau référencés :
- la rivière le Grand Morin, longue de 118,16 , affluent en rive gauche de la Marne, ainsi que :
- un bras de 0,14 ;
- un bras de 0,17 ;
- un bras de 0,16 ;
- un bras de 0,44 ;
- un bras de 0,55 ;
- un bras de 0,54 ;
- le ru de la Michée, 3,21 , qui conflue avec le Grand Morin ;
- le ru du Couru, 4,45 , affluent du Grand Morin ;
- le fossé 01 du Bois de Broyer, 1,97 , qui conflue avec le ru du Couru.
La longueur totale des cours d'eau sur la commune est de 13,97 .
Hydrologie
Hydrologiquement, les boucles du Grand Morin y sont les plus resserrées de son cours dans le département ; il se divise en plusieurs endroits de la commune, y laissant former des îlots naturels ou artificiels (quartier du Marais, quartier du Faubourg, quartier de La-Chair-aux-Gens). Son régime est pluvial et la station de mesure hydrographique amont la plus proche est celle de Meilleray à 12 . Il existe aussi un historique des jaugeages de profondeur à Jouy-sur-Morin, mais qui n'est pas conservé aux archives départementales de Seine-et-Marne mais aux archives départementales du Val-de-Marne. Deux principaux ruisseaux l'alimentent, sur le territoire de la commune : l'aval du ru de la Michée, au sud-est (passe sous la RN 34) ; l'amont du ru du Couru, au nord-ouest (sert de limite de la commune après Breuil).
Milieux naturels et biodiversité
Aucun espace naturel présentant un intérêt patrimonial n'est recensé sur la commune dans l'inventaire national du patrimoine naturel,,.
Voies de communication et transports
Proche de l'autoroute de l'Est (autoroute A4) Paris-Strasbourg, Jouy-sur-Morin est longée sur ses lieux-dits périphériques par la nationale (Paris-Esternay-Vitry-le-François), récemment départementalisée en D 934) au sud, et la route départementale D 204 (La Ferté-Gaucher - La Ferté-sous-Jouarre) au nord-est. Elle est aussi traversée en son centre par la route départementale D 66 (Coulommiers - La Ferté-Gaucher), qui se renomme en tronçons urbains (depuis Paris) : rue de la Vallée (hameau de Champgoulin), rue Eustache-Lenoir (quartier du Champlat), rue de la Poterne (centre, et tourne spectaculairement à angle droit devant l'église), rue Saint-Pierre (centre), avenue de la Gare (quartier du Faubourg), rue de La Ferté-Gaucher (écart des Ramonets).
Elle possède une gare () de la ligne de Gretz-Armainvilliers à Sézanne ; de façon insolite, une carte postale ancienne de cette voie ferrée porte le nom de « Tranchée du lapin rusé ». La gare est actuellement fermée (depuis 2003) et remplacée par trois arrêts de bus pour la fin de la ligne P du Transilien (réseau régional qui dessert la grande couronne périurbaine au-delà du réseau RER), qui se prend gare de l'Est ou à Tournan ; correspondance avec la ligne E du RER d'Île-de-France (station Tournan-en-Brie).
La commune est aussi desservie par les lignes départementales d'autocars 10 et 29, avec arrêts dans les hameaux.
Le Grand Morin n'est navigable que pour la navigation de loisirs ; et même dans ce cas, la circulation des bateaux et engins de plaisance à moteur est interdite. De plus, les nombreux seuils de vannages, (retenues d'eau) de moulins ne laissent que d'étroits passages et portes à bateaux au gabarit de barques ou canoë.
L'aérodrome opérationnel le plus proche est celui de Coulommiers-Voisins (gestionnaire Aéroports de Paris) ; plus proche encore (5 . Le temps de trajet héliporté depuis l'Héliport de Paris (Balard-Issy) est d'environ 20 min.
En desserte de télécommunications, Jouy-sur-Morin possède au sud du hameau du Hardroit un pylône d'antenne intercommunale de réémetteur de télévision. Précocement en Seine-et-Marne, la commune a bénéficié de l'accès ADSL à Internet en 2003 sous l'impulsion du chef-lieu de canton. Et plus récemment encore, on cite aussi la présence d'une borne de Hotspot Wi-Fi au hameau de Pouligny.
- Photographie aérienne IGN de Jouy-sur-Morin, Système d'information géographique régional
- Voir la carte interactive des données gazières et pétrolifères du site du BEPH
- Carte IGN 2614-O, La Ferté-Gaucher : carte de randonnée, carte topographique « Série Bleue »
- Un schéma géologique l'explique très bien sur le site de la DIREN Île-de-France, à la page « Description détaillée des formations géologiques et des principaux aquifères »
- Voir le module de recherche par commune, et la carte des Gestionnaires, sur la page « l'eau potable en Seine-et-Marne » sur le site de la DASS 77
- Institut d'aménagement et d'urbanisme de la Région d'Île-de-France : fiche communale de mode d'occupation du sol (1999)
- Agence Airparif : La qualité de l'air en Île-de-France en 2006, rapport annuel
- Daniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale », Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography, DOI 10.4000/cybergeo.23155, lire en ligne, consulté le )
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- , consulté le 21 décembre 2018
- Fiche de synthèse de station hydrographique, Meilleray code station H5702010 (DIREN IDF)
- Archives départementales du Val-de-Marne : Jaugeages : séries 2766 W 1 - 2766 W 79, dossier 2766 W 30 (Jouy-sur-Morin, Grand Morin)
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- Carte du réseau départemental Darche-Gros
- Arrêté préfectoral du 23 septembre 1983, réglementant l’exercice de la navigation de plaisance et des activités sportives et touristiques sur la rivière de Marne et sur le Grand Morin, dans le département de Seine-et-Marne.
- Coulommiers-Voisins
- La Ferté-Infos, no 62, 2008.
- Communication personnelle, Servie Clients/plate-forme Héliport, Aéroports de Paris, 2008.
- Réémetteur de télévision géré dans le cadre d'un S.I.V.U. de quatre communes depuis 1980, au numéro de SIREN 257702860
- La Ferté-Infos, no 44, 2003.
- Liste publique de géolocalisation des hotspots Orange « Wi-Fi Access », version mise à jour du 17/10/2007 : [1]
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Toponymie
Le nom de la localité est mentionné sous les formes Joy en 1112 ; Ecclesia Sancti Petri de Goy en 1145 ; Joi en 1154 ; Joy suz Morain en 1281 ; Joy saur Morain en 1284 ; Johi en 1326 ; Jouy sous Morin en 1700.
Il s'agirait donc du « domaine de Gaudius », nom de personne chrétien, issu du bas latin gaudia qui a donné joie en français. Il est suivi du suffixe -acum d'origine celtique qui marque la propriété.
Sur la carte[Laquelle ?] de certains noms de lieux n'ont pas changé (comme Voigny), en revanche, Le grand Champcormolin est attesté sous la forme Le grand Champ Cormorin, Pinebart sous Pinnebart, Le Hardroit sous Le Hardroy, Champgoulin sous Champ Goulain, Pouligny sous Poligny, Le Montcel sous Le Moncel-sous-Jouy, Laval-en-Bas sous Bas Val, et encore L'Épine Ovale L'Épine au Val, etc.
- Les noms explicites : Beauchien, le Champlat, La Chair-aux-Gens, Crèvecœur, le Faubourg, les Gailles, Gué-Blandin, le Marais, le Prest, les Ramonnets, le Sainfoin.
- Les noms implicites : Breuil, Petit Champcormolin et Grand Champcormolin, Champgoulin, la Dorgère, le Hardroit, Le Jariel, Pouligny, Le Montcel, Montigny, Pinebard, Voigny.
- Du Plessis, II, p. 21.
- Cartulaire Molesmes.
- Bibl. nat., ms. nouv. acq. latines, 928, p. 6.
- Actes commune Provins, p. 22.
- Du Plessis, II, p. 181.
- Archives de la Côte-d'Or, B 314.
- Archives de la Seine-et-Marne, E 707.
- Paul Bailly, 1989, Toponymie en Seine-et-Marne, page 7, (ISBN ).
Histoire
Occupée depuis l'Antiquité, son nom latin était « Gaudiacus » (dont l'interprétation peut être double) ; puis devient « Johi » ou « Joy » au milieu du Moyen Âge.
Antiquité
Le territoire communal actuel était traversé sur ses hauteurs (versant sud) par la voie romaine reliant Lutèce (Paris) à Durocortorum (Reims), la V.R.13 par Calagum (commune voisine de Chailly-en-Brie). Le tracé de cette voie romaine fut presque respecté lors de la création de la route nationale 34 (depuis 2006 : RD 934). Cette voie romaine ne semble pas avoir été un axe majeur dans l'Empire romain (province de Gaule lyonnaise), comme avait pu l'être dans la région la voie reliant Meaux (Iatinum, en pays Meldes) et Sens (Agedincum, en pays Sénons).
Il y a quelques années, des fragments de poteries communes gallo-romaines ont été retrouvés sur le site du Moulin des Ramonets, en fouilles archéologiques subaquatiques. Il est à noter que le nom même de « Ramonets » - ou « Romanets » selon les sources bibliographiques, est directement lié à la présence romaine : un chemin dit des « Romanets » quittait autrefois la voie romaine et, suivant le rue de la Michée qu'enjambe le Pont des Romains, il allait franchir le Grand-Morin au gué du Moulin des Ramonets avant de se diriger ensuite vers le hameau de Montigny.
Si l'on connaît mal, au niveau local, les limites du découpage de la civitas des Meldes dans ses différents pagi (équivalents de nos arrondissements), et de ceux-ci en vici (équivalents de nos communes), et s'il est donc difficile de localiser les établissements composant le vici qui fut probablement à l'origine du bourg actuel, il n'en reste pas moins qu'au moins un établissement gallo-romain - peut-être deux, ont existé sur le versant sud de la vallée : implantés entre la voie romaine et le bourg actuel, ils ont été récemment localisés en prospection au sol (découvertes, de fragments de Tegulae, de tesson de céramique sigillée noire et rouge et de poteries communes). D'autres traces de l'occupation romaine ont également été découvertes par le passé à faible distance de la voie romaine : trésor monétaire, sépulture contenant un fragment de meule à grains gallo-romaine, portion de la voie romaine.
Le vici local suit le destin de la « cité » des Meldes qui, à partir de 303, va être rattachée à la province de la Lyonnaise IV dont le gouverneur était à Sens, et ce jusqu'à la fin de l'Empire et l'expansion franque.
Moyen Âge
Située au Moyen Âge entre les commanderies templières de Coulommiers et La Ferté-Gaucher (templiers qui ne dureront pas et seront remplacés de force par les Hospitaliers), la cure (et donc les revenus qui vont avec) est donnée par bulle papale (Alexandre III, longtemps réfugié en France) en 1180, aux chanoines de la cathédrale de Meaux. La seigneurie, elle, appartenait d'abord à l’abbesse de Faremoutiers (abbaye royale de Faremoutiers qui avait été auparavant très importante, au Haut-Moyen Âge) et ses vassaux châtelains de Jouy seront d'abord les Châteauvillain (jusqu'en 1310). Le village fait alors partie, comme tout l'est de la Brie, du comté de Champagne dont la frontière occidentale s'avançait jusqu'à Rozay-en-Brie ! Époque régionalement prospère, où les foires internationales comme Provins ou Lagny ne doivent pas masquer l'activité des marchés et foires locales ; jusqu'à la réunion du comté au domaine royal en 1284, on voir circuler localement les monnaies des deniers d'argent de Provins et de Meaux. Puis à l'époque de la guerre de Cent Ans les La Grange prendront la suite de la seigneurie, guerre qui amène une certaine insécurité dans les environs, par la circulation de bandes armées (prise et reprise de Coulommiers).
Temps Modernes
En 1578, le bourg est fortifié, dans le contexte violent des guerres de Religion qui ensanglantent alors les communes voisines de la Brie et leurs minorités protestantes (Coulommiers, Rebais, Saint-Siméon) ou lieux majoritairement protestants comme La Ferté-sous-Jouarre. De façon très stable sinon, les châtelains de Jouy seront de 1478 à 1780 la famille des De Bonneval, vivant à l'extérieur du village ; on les retrouve parfois orthographiés « seigneurs de Jouy sur Morain en Brie », comme dans les chroniques paroissiales. Du près de l'ancienne place de la Halle. Jouy-sur-Morin a même possédé à cette époque préindustrielle un petit port, au lieu-dit de la Chair-aux-Gens, port de rivière et port modeste, qui correspondait en un point d'appontement de barques.
Sous l'Ancien Régime, Jouy-sur-Morin appartient administrativement à : l'Intendance de Paris (subdélégation de Coulommiers) et au bailliage de Meaux (administration royale) ; régie sous la coutume de Meaux, par le Parlement de Paris (administration judiciaire) ; et économiquement au grenier à sel de Provins, (pays de Grande Gabelle et des Cinq Grandes Fermes, administration fiscale) ; au diocèse de Meaux et à la doyenné de La Ferté-Gaucher (administration ecclésiastique) ; et au gouvernement de Champagne, comme la moitié de la Brie (administration militaire). Dans les poids et mesures, non unifiés avant la Révolution et le système métrique, on compte avec la mesure d'origine médiévale champenoise dite du marc de Troyes. Un des surnoms de cette partie de la Brie, avant d'être la « Brie laitière » contemporaine, était d'être l'ancienne « Brie des moulins » : manufacturiers ou alimentaires, Jouy en comptait une douzaine sur ses 6 . Les productions agricoles étaient aussi beaucoup plus variées qu'aujourd'hui (présence de vignes au hameau de Montigny). À cette époque, se maintenait encore ce qui a été depuis le Moyen Âge la principale activité manufacturière de Jouy-sur-Morin, favorisée par la rivière : le textile de toileries et surtout la tannerie ; par dérision, les habitants d'autres villages surnommaient par cette activité salissante les Jouyssiens « les ventres jaunes ».
Époque contemporaine
À la Révolution, troubles contre-révolutionnaires (1793) sur la commune et La Ferté-Gaucher (provisoirement rebaptisée « La Ferté-sur-Morin »), et Jouy-sur-Morin a son guillotiné pendant la Terreur en la personne de son ancien maire, Pierre Mazure (tisserand âgé de 57 ans, arrêté puis condamné à mort comme « complice d'un complot dans le département de Seine-et-Marne », le 12 ventôse an II, par le Tribunal révolutionnaire de Paris, et exécuté à Paris). À la fin des guerres de l'Empire (Campagne de France (1814)), passages de cavaliers cosaques en février puis en . Au siècle, la renommée de Jouy-sur-Morin vient de la fabrique du papier, là encore favorisée par l'eau (et déjà préexistante à petite échelle manufacturière), pour assignats puis billets de la Banque de France à la papeterie du quartier Crèvecœur-Marais (les travaux définitifs étant achevés en 1865) ; même sous statut privé, la papeterie était un lieu très sécurisé et surveillé, notamment par l'État, comme en témoigne la présence d'un dossier jouyssien détaillé (1816) aux Archives nationales dans les fonds F7 (Police générale). Économiquement, l'établissement du Marais va même prendre encore de l'ampleur, quand en 1828 son propriétaire Félix Delagarde absorbe la papeterie de Sainte-Marie (en aval à Boissy-le-Châtel) et fonde l’une des premières sociétés anonymes françaises : « les papeteries du Marais et de Sainte-Marie ». Du Union commerciale bien en vue). Administrativement, Jouy-sur-Morin a même possédé une perception des impôts, à compétence sur plusieurs communes voisines. Cette région se retrouve incluse dans la zone d'occupation militaire prussienne pendant la guerre de 1870 pendant plusieurs mois. Le chemin de fer n'arrive qu'après la guerre et, à partir des années 1880 (Belle Époque), avec la modernisation rurale de la Troisième République (ce sont aussi les années de la construction de la mairie), ce qui met la commune à 2 h 45 de Paris, avec la Compagnie des chemins de fer de l'Est.
Pendant la Première Guerre mondiale, bref passage de la première bataille de la Marne) pendant trois jours de septembre 1914 ; le climat précédant l'arrivée des Allemands dans le village est très bien rendu dans le récit autobiographique d'une franco-américaine de passage à Jouy-sur-Morin : Frances Wilson-Huard Journées où furent commises des déprédations et un viol dans quartier du Marais par deux soldats allemands. La commune est rapidement libérée à la contre-attaque franco-anglaise sur le Grand-Morin, le par le bataillon écossais du First Scots Guards, sans combats (les accrochages auront lieu un peu plus loin, à Bellot et à Sablonnières). Pendant la durée de la guerre, Jouy-sur-Morin abrite l'hôpital de la Croix-Rouge américaine château de Montanglaust de Coulommiers) ; le statut civil (d'ailleurs même les hôpitaux militaires sont interdits de bombardement par les Conventions de Genève) de l'hôpital ne l'empêche pas d'être bombardé par des avions allemands, le lors de la seconde bataille de la Marne (qui n'atteint pas la Seine-et-Marne), faisant 1 mort et 18 blessés. Une infirmière américaine, Jane Jeffrey, reçoit d'ailleurs la médaille du Distinguished Service Cross pour être restée à son poste pendant ce bombardement malgré y avoir été gravement blessée. À la fin de la Première Guerre mondiale, pour les mobilisés, le bilan des pertes militaires a été de 85 morts jouyssiens : le monument aux morts laïc de la commune est doublé d'une plaque commémorative dans la nef de l'église Saint-Pierre-et-Saint-Paul (70 noms). Il y a eu aussi cinq décès militaires sur le territoire de la commune, décès hospitaliers, en évacuation sanitaire. L'Entre-deux-Guerres voit une décision importante sur le destin économique de la commune : pour des raisons stratégiques (exposition au risque d'invasion allemande), la Banque de France décide d'une part de reprendre en gestion directe la fabrication (papeterie et imprimerie) des billets, jusque-là confiée à des sociétés privées comme celle de la papeterie de Jouy-sur-Morin et surtout, d'autre part, de regrouper ces installations dans le centre de la France en Auvergne, déplacement de production effectué entre 1920 et 1923 (après le site de Biercy à St-Cyr-sur-Morin, c'est depuis le site de Vic-le-Comte près de Clermont-Ferrand qui est la papeterie de la Banque de France). L'électricité domestique arrive sous le mandat d'Eustache Lenoir à la fin des années 1920, bien plus tardivement que le téléphone et bien plus tardivement que dans les grandes villes (problématique de l'électrification rurale), mais plus précocement dans que d'autres zones rurales de Seine-et-Marne.
La Seconde Guerre mondiale voit sous l'Occupation l'interdiction de chasser avec fusil sur la commune (déclaration et remise des armes de chasse en mairie puis stockage vers les dépôts départementaux, comme dans toute la Zone Occupée), seul le furetage aux bourses (furet et filets) est autorisé. Surtout, il faut mentionner l'installation d'un mirador de surveillance allemand sur les hauteurs Chemin des Gailles (au-dessus de la Chair-aux-Gens) ; en plus de surveiller les voies de communication, la portée de ce mirador portait sur les aérodromes des communes voisines. De fait, les actes de résistance locaux se feront sur des secteurs plus discrets que Jouy, comme dans la Brie boisée, pour les sabotages ferroviaires, ou sur le village mitoyen de Verdelot pour les caches (résistants, aviateurs anglo-américains, déserteurs allemands). Le village est libéré le par la armée des États-Unis en marche vers La Ferté-Gaucher voisine où se produiront de courts combats à l'entrée de la ville. Dans la restructuration industrielle de l'après-guerre, la société de papeterie change de nom en 1953 et les usines d’ARches, de JOhannot, du MArais et de RIves se fondent en une seule grande entreprise : Arjomari. Les « Trente Glorieuses », années d'après-guerre, ne le seront pas particulièrement pour Jouy, qui suit certes l'évolution nationale concernant sa voirie et ses équipements collectifs, mais qui voit la disparition progressive de ses petits commerces, du nombre d'exploitations agricoles, des animations collectives. L'arrivée de la crise économique depuis les années 1970 provoque d'importantes pertes d'emplois dans les usines de la commune malgré des intégrations dans des groupes internationaux (naissance du groupe Arjo-Wiggins-Appleton en 1991, issu de la fusion du Français Arjomari Prioux et de l'Anglais Wiggins Teape Appleton, puis rachat en 2000 par l'OPA de la compagnie financière Worms, maintenant Sequana Capital) jusqu'à nos jours, dans le contexte de vagues de licenciements sur l'ensemble de l'arrondissement : en 2001, passage de 114 à 17 salariés pour la liquidation judiciaire de Droguet International (entrepôt décorations de Noël, toute une figure de l'identité jouyssienne) et sa reprise partielle au deuxième plan par son concurrent Sapin-Lutin (racheté en 2006 par LMR) avec diversification à tous les articles de fêtes, en 2003 perte d'un bon tiers des salariés de la papeterie ArjoWiggins (deux plans sociaux en quelques années sur l'usine).
Témoignage d'O.V.N.I. le : en fin d'après-midi du , Eugène Farnier, membre de la société des ingénieurs civils de France, dit avoir observé pendant 20 minutes une soucoupe volante au-dessus du lieu-dit les Gailles. C'est surtout la personnalité de l'observateur, pionnier historique de l'aviation française retraité à Jouy, qui a contribué à médiatiser alors cette affaire avec beaucoup d'interviews (dans quotidiens nationaux, à la radio, et jusqu'en séance du conseil municipal de Jouy-sur-Morin). Elle est aussi socialement à recontextualiser dans le cadre de la « vague française » de 1954, qui constitue à elle seule 2 % des statistiques d'observations d'OVNI (ou PAN) recensées dans le monde.
Venue d'artiste, en 1976 : le peintre français Hervé Le Bourdellès (médaille d'or des Artistes français en 1979), proche du style du groupe dit « de réalité poétique » d'Après-Guerre (très inspiré par le Fauvisme du début du Bibliothèque nationale de France, Département des Estampes et photographies).
Faits-divers : si un examen de la revue de presse sur la commune, dans la PQR, révèle surtout des accidents routiers et des incidents du périmètre de la discothèque (une dizaine d'occurrences de 2001 à 2008), Jouy-sur-Morin a connu un fait-divers très particulier qui a défrayé la chronique judiciaire départementale en 2003, avec l'affaire dite « du pompier pyromane » ; un jeune pompier volontaire ayant commis une huitaine d'incendies dans les champs (ballots de paille, tas de fumier, cabanons à outils) entre février et (condamnation à dix-huit mois de prison dont neuf avec sursis par le tribunal correctionnel de Meaux le ).
- Itinéraires romains en France, sommaire des voies romaines : http://pagesperso-orange.fr/itineraires-romains-en-france/templates/sommaire.htm
- cf. Table de Peutinger, Pars II.
- Fédération française des amis des moulins, Moulins de France no 56, 2003 : Moulins disparus de la rivière Grand Morin, par Patrick Dumoulin
- Blog perso
- Lebœuf Louis, Précis d'histoire de Seine-et-Marne ; Amatteis, 1984 (ISBN ) (c'est une réédition d'un ouvrage beaucoup plus ancien).
- cf. La Gazette des Ventres Jaunes, 2002
- Voir à ce sujet les bibliographies et études sur la circulation monétaire des monnaies champenoises féodales, sur le site numismatique d'Adam Christophe : http://www.lesmonnaieschampenoises.fr/etudes.htm
- Mousseaux Maurice : La Brie protestante : aux sources françaises de la Réforme, éditions Presses du Village, 1998, (ISBN ).
- Chronique paroissiale du père Anselme, tome VI, page 392 : Mariage en 1624 entre Robert De Bonneval et Louise de Montdoucet (province du Perche)
- Bulletin du Groupement archéologique de Seine-et-Marne, (Un ensemble souterrain découvert à Jouy-sur-Morin, par Devillers Stéphane), 2002, no 43.
- cf. SHAGE 2005
- Acte notarié : bail passé devant Me Houldry notaire, consenti par Sébastien Bonneau receveur de Jouy, demeurant à Laval (même paroisse) le 1er août 1680, à Denis Loisille marchand foulon demeurant à la Ferré-Gaucher (Archives départementales)
- Le terrier de Le Teillier (1670), cité dans La Ferté-Infos no 61 de 2008
- Condamnation mentionnée dans la base de recensement « MairesGenWeb » de l'association FranceGenWeb : http://www.francegenweb.org/mairesgenweb/objectif.php
- cf. La Ferté-Infos, no 45, 2004
- Musée départemental des Pays de Seine-et-Marne, Notice no 2002.26.42 sur les photographies de la Papeterie du Marais et de Sainte-Marie sur le Grand-Morin
- Archives nationales : fond F7 (police générale), cote F7 6814 (séries « Police Politique/Affaires particulières 1815-1830 »), dossier no 1913, Vivant-François Rey, surveillant du timbre à la papeterie du Marais dans le département de Seine-et-Marne, frappé de démence (1816)
- Sarazin-Charpentier, Denis : Boissy-le-Châtel : cité papetière, éd. A. Sutton, 2005, (ISBN ).
- Site officiel de la mairie de Saint-Siméon, page Histoire : http://pagesperso-orange.fr/mairie-de-st-simeon/HTML/epoque.htm
- Article 3 du Traité préliminaire de paix, du 26 février 1871 signé à Versailles : http://www.roi-president.com/telechargement/traite/traite-preliminaire-paix-1871.doc
- Horaires d'hiver voyageurs 1912-1913, ligne Gretz-Sézanne (avec direct Gretz-Paris) conservés dans L'Indicateur rapide des Chemins de fer de l'Est, 21e année, 1re édition.
- Frances Wilson-Huard : My Home in the Field of Honor, Kessinger Publishing, 2004 ; (ISBN ).
- Journal Officiel, 8 janvier 1915 : rapport officiel de la Commission d'Enquête sur les Atrocités Allemandes en France, p. 333.
- Petre, L., Ewart, W., Lowther C. : The Scots Guards in the Great War 1914-1918, éditions John Murray, 1925.
- Citation D.S.C. Jane Jeffrey : General Orders 71, W.D., 1919, Home Town: Dorchester, MA.
- MemorialGenWeb.org - Jouy-sur-Morin : monument aux morts
- Article Banque de France, section Papeterie, sur le site officiel de la mairie de Chamalières : http://www.ville-chamalieres.fr/article.php3?id_article=10
- Comparer à ce sujet les différentes dates de constitution des syndicats intercommunaux d'électrification, sur la base BANATIC du ministère de l'Intérieur et des collectivités locales : http://www.banatic.interieur.gouv.fr/Banatic2/
- René-Charles Plancke, La Seine-et-Marne 1939-1945, tome 2 : Vie quotidienne pendant l'Occupation allemande ; éditions Amatteis, 1985, (ISBN ).
- France-Dimanche, 24 octobre 1954.
- Les archives de la région SNCF de l’Est, Service Voie et Bâtiments, sur les destructions de la période 1939-1945 : répertoire numérique dressé sous la direction de Laurence Bour, décembre 2003 (Centre d'Archives Historiques de la SNCF)
- Cherrier, C. et Roy, R., La Résistance en Seine-et-Marne (1939-1945), éditions Presses du Village, 2002 (p. 231-241).
- Actualités Sociales
- Le Parisien : « L'entreprise Droguet a trouvé un repreneur », 19/05/2001, Georges Blond (édition Seine-et-Marne).
- Le Parisien, édition Seine-et-Marne, : une région sinistrée par les plans sociaux, mardi 15 avril 2003.
- Le Courrier de l'Ouest, 19 octobre 1954.
- Page sur la médiatisation de « l'affaire Farnier », sur un site personnel consacré aux apparitions de 1954 : http://ufologie.net/1954/30sep1954jouyf.htm
- Catalogue BN-Opale plus, Bibliothèque nationale de France, Estampe cote FT 5-DG-1 ; Notice n°: FRBNF40531198
- Le Parisien, « Le pompier pyromane verra un psychiatre », , Hervé Sénamaud, (édition Seine-et-Marne).
Héraldique
Blason | Ondé coupé, au premier d'argent à la main dextre, appaumée de gueules sommée d'une croisette latine du même ; au second d'azur à trois coquilles d'or.
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Détails | Blason conçu par Stéphane Devillers. Adopté en conseil municipal le . |
Contacté par la municipalité en pour effectuer des recherches concernant un blason communal existant ou bien - s'il n'en existait pas, des recherches visant à la création de ce blason, M. Stéphane Devillers travailla à l'élaboration d'un blason répondant aux règles de composition de l'héraldique et qui soit basé sur une symbolique liée à l'histoire de la commune. Ce travail fut validé par le Conseil Français d'Héraldique, avant d'être soumis au conseil municipal. Ce blason communal fut adopté le par l'ensemble du conseil municipal de Jouy-sur-Morin - sous le mandat de monsieur Gérard Valory.
Le « coupé-ondé » d'argent et d'azur représente le Grand Morin, la rivière passant sur le territoire de la commune. On trouve en 1 un meuble représentant un filigrane du Passage contradictoire] et jusqu'à la Révolution française. On trouve en 2 un groupe de 3 coquilles d'or sur fond azur : il s'agit là du meuble central du blason de la famille de Bonneval, titulaire du fief vassal de Jouy-sur-Morin à compter de 1478 - par don du roi Louis XI, et ce jusqu'à la veille de la Révolution française : en 1736 la branche cadette de la famille céda à l'abbaye de Faremoutiers ses droits sur la Seigneurie du Montcel de Jouy-sur-Morin[Passage contradictoire], et la branche aînée fit de même pour le fief de la seigneurie en partie de Jouy, vers 1770. Le château seigneurial, situé hors du bourg, est alors rasé par décision de l'abbesse, vers 1780. L'écu des de Bonneval se blasonnait d'argent à la fasce d'azur chargé de 3 coquilles d'or, ce blason étant gravé sur les fonts baptismaux visibles dans l'église du village. La couronne murale de couleur qui timbre l'écu, représente le mur d'enceinte édifié au . Les épis de blé liés en sautoir qui soutiennent l'écu marquent quant à eux l'importance historique de l'activité agricole dans la commune. Le dossier d'élaboration du blason municipal a été déposé aux archives départementales de Seine-et-Marne par M. Stéphane Devillers.
Écusson sportif
Le premier blason de Jouy-sur-Morin est conçu par M. Aurélien Parent, directeur de l'école des garçons (Champlat) et président de la commission Nationale Ufolep TT, en l'année scolaire 1959/1960. Il fut créé avec la participation des élèves, et largement utilisé par les équipes sportives en renouveaux, notamment d’athlétisme, qui avaient besoin d'un véritable emblème. Il fut principalement diffusé sous la forme d’écussons en tissu, cousus sur les vêtements ou attachés sur du matériel, mais aussi en fanions, arborés lors des compétitions, ou parfois de spectacles organisés dans le préau de l’école. Il fut aussi utilisé en décoration de différents objets confectionnés par les élèves, et revendus pour alimenter la coopérative scolaire (exemple sur photo). À sa retraite en 1982, M. Parent, devenu entre-temps maire-adjoint honoraire chargé des sports de Chelles, proposa une reconnaissance officielle de cette première création. Un premier héraldiste fut alors mandaté par la commune pour mettre au point un blason normalisé. Ce blason originel ne fut pas retenu, mais c'est cette démarche qui a abouti au présent blason.
- Jouy-sur-Morin sur Conseil français d'héraldique (consulté le 31/05/2013)
- sur le Blog de Stéphane Devillers (consulté le )
- cf. Bibliothèque nationale Richelieu, Dossiers généalogiques de la noblesse, Chérin 31, n° 642 : de Bonneval, Brie et Gâtinais
- Cf. AD77, Cote H445 : Inventaire des titres de l'abbaye de Faremoutiers
- cf. AD77, Cote 100 J 1128, entrée n°18557, Don de l'auteur, 10 juin 2004
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