Cernay-la-Ville

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Cernay-la-Ville : descriptif

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Cernay-la-Ville

Cernay-la-Ville est une commune française située dans le département des Yvelines en région Île-de-France.

Géographie

Localisation

Situé sur la D 906 entre Rambouillet et Chevreuse, le village est inclus dans le parc naturel régional de la haute vallée de Chevreuse (PNRHV) sur la limite nord-est de la forêt domaniale de Rambouillet et du plateau de la Beauce. Il se trouve situé en bordure du bassin parisien (40 km) en jointure des forêts domaniales de Rambouillet (14 km) et Versailles/Saint-Germain-en-Laye (20 km).

Le centre du bourg est organisé autour de l'intersection entre la D 906 menant à Rambouillet allant vers Chartres et du D 24 menant à Limours. Cernay-la-Ville est en situation privilégiée au centre du PNRHV à proximité de lieux touristiques historiques (Vaux de Cernay, châteaux de Dampierre, Chevreuse, Rambouillet, Versailles, Breteuil… etc.) ainsi que des grands bassins d'emploi contemporains des Yvelines (Saint-Quentin-en-Yvelines, plateau de Saclay ou Vélizy-Villacoublay).


Communes limitrophes

Vers le nord Senlisse par D 149 ou D 91, vers l'est Choisel par D 906, vers le sud-est Bullion par D 149, vers le sud La Celle-les-Bordes par D 72 et vers l'ouest Auffargis par D 24.

Hydrographie

Le village est situé un peu avant le confluent du ruisseau de Prédecelle (ou Rouillon) et ru des Vaux, affluents de l'Yvette qui traverse la commune sur 2,342  et se jette dans l'Étang de Cernay/Abbaye (travail initial des moines suivi des curages réguliers contemporains). Ce ruisseau, qui s'écoule d'ouest en est sur une dizaine de kilomètres, reçoit les émissaires des étangs de Hollande et de l'étang du Perray, pour se jeter dans l'Yvette à Dampierre-en-Yvelines.

Géologie et relief

En face du plateau (extrémité nord-ouest de la Beauce) où se situe le village, se dressent d'imposantes collines forestières qui débouchent sur un autre grand plateau. Leur importance et leur caractère escarpé nuancent avec le paysage relativement plat du reste de l'Île-de-France. Le lieu est prisé depuis le , car elle mène à une ancienne carrière, la carrière des Maréchaux, située sur la commune de Senlisse. Elle fut exploitée jusqu'en 1930 pour l'extraction de blocs de grès et le taillage de pavés expédiés par train vers les chantiers parisiens (gare des Essarts). On y extrayait aussi la pierre meulière qui a été utilisée pour la construction de maisons individuelles. La carrière a longtemps été le premier employeur de la région, plus de 200 personnes travaillaient sur ce site. Sous le grès et la meulière, le sous-sol est constitué de sables, argiles plastiques et craies en profondeur. On peut aussi emprunter le col de la Vallée (appellation cernaysienne locale) par un sentier qui serpente sur le flanc occidental de cette vaste colline.

Voies de communication et transports

Le village se trouve un peu à l'écart des réseaux ferroviaires, qui le contournent soit par le nord-ouest (ligne de Versailles à Chartres avec une gare SNCF à Rambouillet), soit par le sud-ouest (ligne de Palaiseau avec une gare RER B à Saint-Rémy-lès-Chevreuse). La commune est desservie quotidiennement par les lignes du réseau de bus Centre et Sud Yvelines.

Climat

En 2010, le climat de la commune est de type climat océanique dégradé des plaines du Centre et du Nord, selon une étude du CNRS s'appuyant sur une série de données couvrant la période 1971-2000. En 2020, Météo-France publie une typologie des climats de la France métropolitaine dans laquelle la commune est exposée à un climat océanique altéré et est dans la région climatique Sud-ouest du bassin Parisien, caractérisée par une faible pluviométrie, notamment au printemps (120 à 150 .

Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 10,6 amplitude thermique annuelle de 15 . Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique la plus proche, située sur la commune de Choisel à 3 vol d'oiseau, est de 11,1 ,. Pour l'avenir, les paramètres climatiques de la commune estimés pour 2050 selon différents scénarios d'émission de gaz à effet de serre sont consultables sur un site dédié publié par Météo-France en novembre 2022.

Statistiques 1991-2020 et records CHOISEL (78) - alt : 176m, lat : 48°41'04"N, lon : 2°00'01"E
Records établis sur la période du 01-01-1974 au 31-08-2019
Mois jan. fév. mars avril mai juin jui. août sep. oct. nov. déc. année
Température minimale moyenne (°C) 1,3 1 3,1 5 8,4 11,4 13,2 13 10,1 7,4 4,1 1,6 6,6
Température moyenne (°C) 4 4,4 7,5 10,1 13,8 17 19,2 19 15,4 11,6 7,2 4,2 11,1
Température maximale moyenne (°C) 6,7 7,7 11,9 15,3 19,2 22,6 25,1 25 20,8 15,8 10,4 6,9 15,6
Record de froid (°C)
date du record
−14,2
14.01.1979
−13,5
07.02.1991
−10,4
13.03.13
−4,5
15.04.19
−1
07.05.1997
2,2
04.06.1991
4,9
19.07.1974
4,3
21.08.14
1,8
30.09.12
−4
30.10.1997
−9,5
24.11.1998
−10,6
29.12.1996
−14,2
1979
Record de chaleur (°C)
date du record
15,5
27.01.03
18,5
24.02.1990
24
29.03.1989
28
21.04.18
31,6
28.05.17
36,4
27.06.11
37,5
01.07.15
39,5
06.08.03
33
05.09.13
28,5
03.10.11
21
08.11.15
16,5
07.12.00
39,5
2003
Précipitations (mm) 61,4 51,7 51,5 48,9 67,8 61,5 52,4 56,3 51,6 65,8 64,7 75,5 709,1
Source : «  », sur donneespubliques.meteofrance.fr, edité le : 06/12/2023 dans l'état de la base
  1. «  », sur parc-naturel-chevreuse.fr (consulté le ).
  2. «  », sur SIGES - Seine-Normandie (consulté en ).
  3. Hippolyte Cocheris, Anciens noms des communes de Seine-et-Oise, 1874, ouvrage mis en ligne par le Corpus Etampois.
  4. «  », sur le Pays d'Yveline, (consulté le ).
  5. Christian Rouet, « La carrière des Maréchaux à Senlisse », http://yveline.org/wp-content/uploads/2020/06/les-marechaux.pdf,‎ .
  6. a et b Daniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale », Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography, DOI 10.4000/cybergeo.23155, lire en ligne, consulté le )
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  11. «  », sur meteofrance.fr, (consulté le )

Toponymie

Le nom de la localité est attesté sous les formes Sarnetum en 768,, Sarnaium au , Cernay en 1793. L'étymologie est possiblement similaire aux autres Cernay de France, comme Cernay-lès-Reims (Marne, Sarnacum en 1103) ou Cernay dans le Haut-Rhin,.

Il est probable que l'on y ait exploité ou travaillé le fer, dès l'époque de La Tène, comme l'indiquent les racines celtiques des noms semblables de ces localités, du gaulois *Isarnacon, basé sur isarno « fer » + suffixe localisant d'origine gauloise -acon (confondu avec -etum dans la forme de 768), d'où le sens global de « lieu où il y a du fer », « ferrière ».

Le complément locatif -la-Ville vient d'un souci de distinction du nom du village vis-à-vis de la notoriété du site de l'abbaye des Vaux-de-Cernay.

  1. a b et c Albert Dauzat et Charles Rostaing, Dictionnaire étymologique des noms de lieux en France, Librairie Guénégaud 1978, p. 162b.
  2. a et b Erreur de référence : Balise <ref> incorrecte : aucun texte n’a été fourni pour les références nommées Cocheris
  3. Erreur de référence : Balise <ref> incorrecte : aucun texte n’a été fourni pour les références nommées Cassini
  4. François de Beaurepaire (Marcel Baudot), Les Noms des communes et anciennes paroisses de l'Eure, Paris, A. et J. Picard, , 221 ISBN , OCLC 9675154), p. 85 - 86.

Histoire

Le village de Cernay est mentionné dès 768 dans une charte de Pépin le Bref. Des "feux" identifiés avant le Moyen Âge témoignent des familles agricoles qui s'installèrent progressivement à la faveur de la mixité des forêts (chasse) et d'un sol fertile (limons). Les habitants défrichent progressivement en entreprenant un élevage rudimentaire autour de pauvres chaumières. La véritable histoire de Cernay-la-Ville commence au début du Marcel Aubert). La compilation et l'étude des cartulaires nous apprennent que l'abbé Artaud (ou Arnaud) fut chargé par saint Godefroy, moine supérieur de l'abbaye de Savigny, d'installer le 17 septembre 1118 une douzaine de religieux dans l'étroit vallon marécageux de Bric-Essart à la suite d'un don de Simon III de Nauphle-le-Château (familier de LouisVI) et de sa femme Ève. Ils y fondent l'abbaye des Vaux-de-Cernay. D'abord construites en bois, les premières constructions furent lentement consolidées en pierres à partir de 1145 (proches carrières de grès) après un éprouvant travail d'assainissement et d'irrigation autour du ruisseau des Vaux. La première attestation de l’appellation Vaux-de-Cernay se trouve dans un acte de Louis VII daté de 1142.

En 1147, un nouvel essor du lieu découle du rattachement de l'ordre de Savigny à Cîteaux. Les Vau(l)x de Cernay obtiennent le rang prestigieux d'abbaye cistercienne dans la filiation de Clairvaux. Les Vaux-de-Cernay vont alors devenir un centre de culture très important aux Simon de Montfort (qu’il suivra dans la croisade de 1202), fut un prédicateur enflammé d'après le chroniqueur Pierre des Vaux de Cernay et deviendra évêque de Carcassonne (après siège de Zara en Hongrie puis combat contre les Albigeois).

En , des religieuses cisterciennes fondèrent l'abbaye de Porrois soumise aux Vaux de Cernay qui devait devenir célèbre sous le nom de Port-Royal. C'est en 1235 que les moines placeront à leur tête Thibaut de Marly (1200 - 1247 saint Thibaut en 1270) qui fera rayonner un courant intellectuel et relationnel remarquable (qui durera jusqu'au Saint Louis) rencontra le saint abbé pour, dit on, l'entretenir de la stérilité de sa femme, la reine Marguerite de Provence. Elle eut par la suite 11 enfants. Sur la tombe de Thibaut de Marly vinrent s'agenouiller Philippe le Hardi, Philippe le Bel, Charles VI. L'abbaye reçu de nombreuses visites prestigieuses au cours des siècles suivants que ce soient rois, reines, le dauphin de Louis XIV avec sa cour après la chasse, présidents et grands noms de la république française (dont Victor Hugo qui dessina une copie de la rosace).

Mais dès le guerre de Cent Ans 1337 à 1453). En décembre 1463, par ses lettres patentes, le roi Louis XI confirma sa protection royale, octroyée par ses prédécesseurs. Au début du commende, ce qui entraîne l'affaiblissement de son mode financement. Le monastère connaitra une embellie à la fin du pour passer, brièvement, aux mains de Jean II Casimir Vasa ex-roi de Pologne (soutenu par Louis XIV) en 1669 qui la visita en 1671 avant de décéder l'année suivante. Les temps révolutionnaires n'épargneront pas la communauté qui fut dissoute brutalement en 1791 avec vente précipitée des mobiliers et des biens sur réquisition des bâtiments par le Tribunal de Dourdan. Les moulins et les fermes furent éparpillés entre des particuliers après que les reliques de saint Thibaut soient brûlées ; on retrouva bien plus tard son crâne conservé aujourd'hui dans un mur de l'église du village. Après que les ruines de l'abbaye soient passées entre les mains de différents propriétaires (dont certains utilisèrent les pierres comme matériau de carrière) l'ensemble fut acheté en 1873 par la baronne Charlotte de Rothschild. La famille fortunée s'efforça de reconstituer l'esprit des lieux avec des travaux importants pour consolider ou réhabiliter les vestiges dans une évocation architecturale de style anglican. Après la mort de la baronne en 1899, le domaine entre dans le patrimoine de son petit-fils, Henri de Rothschild, auteur dramatique. L'héritier disparaît en 1946 (au commencement de la Seconde Guerre mondiale les statues du château de Versailles trouvèrent refuge dans les bois de l'abbaye), année durant laquelle l'industriel Félix Amiot, constructeur d'avions devient le nouveau propriétaire du domaine. Il y transfère ses bureaux d'études et l'endroit restera strictement fermé au public.

C'est en 1988 que l'ensemble de l'abbaye des Vaux-de-Cernay fut racheté à la famille Amiot par le groupe Savry "Les Hôtels Particuliers". Le nouveau propriétaire, Philippe Savry, décide alors d'importants investissements de rénovation avec le même respect des racines historiques de ces lieux que Mme Charlotte de Rothschild. La stratégie en est cependant tout à fait différente et contemporaine. Le groupe Savry réussira à allier une philosophie d'ouverture du domaine au public ("casser le quotidien quelques instants en visitant ou séjournant dans un cadre exceptionnel ") à une demande d'évènementiel en plein centre du Parc Natural Régional de la Haute Vallée de Chevreuse : hôtellerie "haut de gamme", gouters musicaux "tous publics", restauration, concerts prestigieux dans la sale des convers (Yehudi Menuhin s'y produira), festivals ou réceptions de groupes. L'heureux transfert de propriété fut appuyé par tous les élus des Yvelines. L'entreprise a permis un succès basé sur la connaissance du propriétaire de l'esprit des lieux derrière sa grande expérience des réhabilitations sur d'autres sites historiques qui ont contribué, par le tourisme, à la sauvegarde du patrimoine.

L'affaire est cédée depuis fin 2020 au groupe Paris Society / Accor. Le , l'abbaye des Vaux-de-Cernay a été classée au titre des monuments historiques et depuis 2014 les fonds d'archives de la Société archéologique de Rambouillet sont téléchargeables.

Dans la deuxième moitié du  siècle, l'école de peinture dite "des paysagistes" désigne sur Cernay-la-Ville le rassemblement de peintres paysagistes inspirés par les Vaux de Cernay et ses alentours (ressemblance du site avec Fontainebleau qui donna l'École de Barbizon).

En 1879, une carrière de grès fut ouverte (la carrière des Maréchaux sur la limite de Senlisse) afin d'approvisionner les chantiers de la voirie de Paris.

Trente-trois Cernaysiens périrent lors de la Première Guerre mondiale, soit environ 4,7 % de la population du village.

Dès 1940, l'Auberge de Jeunesse accueille un mouvement de résistance, de tendance trotskyste, auquel participe notamment le peintre Samuel Mandelbaum.

Lors de la Seconde Guerre mondiale, le , le résistant Pierre Henri Brunet, 17 ans (né le 22/11/1926 à Paris Forces françaises de l'intérieur) périt sur la route de l'Abbaye, lors d'un combat contre les forces allemandes. Le village fut libéré le , lors de l'avancée des forces de Philippe Leclerc de Hauteclocque, en route vers Paris.

À partir des années 1970, le profil de la population de la commune de Cernay-la-Ville mute du mode rural vers un monde « rurbain ».

  1. Marcel Aubert et Jean Verrier, «  », Histoire et description de l'Abbaye 1931 : catalogue rigoureux et bien sourcé sur toutes les études antérieures du xiiéme siècle (cartulaires) au début du xxéme siècle. Les textes très clairs sont complétés par les illustrations et dessins issus de la collection Henri de Rothschild, .
  2. a et b France Notre-Dame (Abbey) Vaux de Cernay, Lucien (Lucien Victor Claude) Merlet, Auguste Moutié et Honoré Théodore Paul Joseph d'Albert Luynes, Cartulaire de l'abbaye de Notre-Dame des Vaux de Cernay, Tome 1, Paris, Typ. de H. Plon, (lire en ligne).
  3. a et b France Notre-Dame (Abbey) Vaux de Cernay, Lucien (Lucien Victor Claude) Merlet, Auguste Moutié et Honoré Théodore Paul Joseph d'Albert Luynes, Cartulaire de l'abbaye de Notre-Dame des Vaux de Cernay, Tome 2, Paris, Typ. de H. Plon, (lire en ligne).
  4. Serbat Louis, «  », sur persee.fr/, .
  5. Pierre des Vaux de Cernay, Joseph Vaissette, Innocent IV et Raymond de Moissac, Histoire de l'hérésie des Albigeois et de la sainte guerre entreprise contre eux (de l'an 1203 à l'an 1218), (lire en ligne)
  6. «  », sur missel.free.fr (consulté le ).
  7. «  », sur archive.wikiwix.com (consulté le ).
  8. Département Yvelines, «  »(Archive.org • Wikiwix • Archive.is • Google • Que faire ?).
  9. Erreur de référence : Balise <ref> incorrecte : aucun texte n’a été fourni pour les références nommées :2
  10. «  », sur www.radiofrance.fr/ (consulté le ).

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