Moreuil
Localisation
Moreuil : descriptif
- Moreuil
Moreuil est une commune française située dans le département de la Somme en région Hauts-de-France.
Géographie
Localisation
La commune est une ville picarde du Santerre, implantée à flanc du coteau de la vallée de l'Avre.
Nature du sol et du sous-sol
Le sol de la commune est de formation crétacé, tertiaire et quaternaire. Le sous-sol est partout crayeux. La craie affleure sur les pentes de la vallée. La partie supérieure du plateau domine à l'est de la vallée de l'Avre, couverte de couches argileuses mélangées à du silex vers Villers-aux-Érables. Le sol de la vallée est composé d'alluvions tourbeuses.
Relief, paysage, végétation
L'altitude inférieure est d'environ 40 mètres vers La Neuville-Sire-Bernard. Vers l'est le territoire atteint 110 mètres au lieu-dit la Corne vers le plateau du Santerre, son point culminant au nord du bois de Moreuil. Les pentes de la vallée sont assez douces, coupées de plusieurs vallons.
Hydrographie
Réseau hydrographique
La commune est située dans le bassin Artois-Picardie. Elle est drainée par l'Avre et divers autres petits cours d'eau.
L'Avre traverse la commune au sud et la limite à l'ouest. D'une longueur de 66 Amy, à 81 altitude, et se jette dans la Somme à Longueau, à 24 . Les caractéristiques hydrologiques de l'Avre sont données par la station hydrologique située sur la commune. Le débit moyen mensuel est de 2,15 . Le débit moyen journalier maximum est de 10,1 débit instantané maximal est quant à lui de 10,2 .
Dans les années 1890, un bras détourné de l'Avre, l'Avron traversait le sud de la commune dans sa partie basse. La vallée de l'Avre est marécageuse. La nappe phréatique se trouvait à la fin du .
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L'Avre au pont de Moreuil, sur la RD 920.
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Réseau hydrographique de Moreuil.
Gestion et qualité des eaux
Le territoire communal est couvert par le schéma d'aménagement et de gestion des eaux (SAGE) « Somme aval et Cours d'eau côtiers ». Ce document de planification concerne un territoire de 1 835 bassin versant de la Somme canalisée. Le périmètre a été arrêté le et le SAGE proprement dit a été approuvé le . La structure porteuse de l'élaboration et de la mise en œuvre est le syndicat mixte d'aménagement hydraulique du bassin versant de la Somme (AMEVA).
La qualité des cours d'eau peut être consultée sur un site dédié géré par les agences de l'eau et l'Agence française pour la biodiversité.
Climat
En 2010, le climat de la commune est de type climat océanique dégradé des plaines du Centre et du Nord, selon une étude du CNRS s'appuyant sur une série de données couvrant la période 1971-2000. En 2020, Météo-France publie une typologie des climats de la France métropolitaine dans laquelle la commune est exposée à un climat océanique et est dans la région climatique Nord-est du bassin Parisien, caractérisée par un ensoleillement médiocre, une pluviométrie moyenne régulièrement répartie au cours de l'année et un hiver froid (3 .
Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 10,5 amplitude thermique annuelle de 14,3 . Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique la plus proche, située sur la commune de Glisy à 13 vol d'oiseau, est de 11,1 ,. Pour l'avenir, les paramètres climatiques de la commune estimés pour 2050 selon différents scénarios d'émission de gaz à effet de serre sont consultables sur un site dédié publié par Météo-France en novembre 2022.
Communes limitrophes
- Notice géographique et historique sur la commune de Moreuil, rédigée par Monsieur Baillon, instituteur, 1899, Archives départementales de la somme
- Sandre, « »
- « », sur l'Hydroportail, Ministère de la transition écologique et de la cohésion des territoires, (consulté le )
- « », sur https://www.gesteau.fr/ (consulté le )
- Daniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale », Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography, DOI 10.4000/cybergeo.23155, lire en ligne, consulté le )
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Toponymie
On rencontre plusieurs formes pour désigner Moreuil dans les textes anciens : Morolium (1103), Moriolum (1168), de Morolio (1172), Moroil (1183), Moriolum (1193), Moruel (1174, 1203, 1259, 1295, 1301), Morœl (1300), Moreul (1249, 1320, 1387, 1390, 1401, 1602, Moureuil (1314), Morœil (1337), Moreuil (1340, |1587, 1648, 1757)
Deux hypothèses ont été avancées pour expliquer l'origine du nom Moreuil :
- il pourrait provenir soit du substantif latin morus (ronce, mûre), le radical celtique ialo signifiant endroit, espace ou encore clairière. La forme Moroialum signifierait « la clairière aux ronces » ;
- soit du substantif gaulois morum signifiant marais, Moreuil signifierait dans ce cas « clairière au milieu des marais ».
- Maurice Lebègue, « Les Noms d'origine gauloise dans le département de la Somme », Bulletin de la Société des antiquaires de Picardie, .
Histoire
Préhistoire
Des haches et divers silex ont été trouvés sur son territoire. Moreuil fut une station paléolithique.
Antiquité
Moreuil se trouvait sur la voie romaine qui reliait Compiègne, Montdidier et Amiens. L'archéologie aérienne a révélé la présence de traces de villa gallo-romaine à l'est de Moreuil. Des poteries et des monnaies gallo-romaines ont été retrouvées sur le territoire de la commune.
Moyen Âge
Haut Moyen Âge
En 1977, à l'entrée nord de la ville de Moreuil fut mis au jour, au lieu-dit « Le Champ Cleuet », une nécropole mérovingienne, en bordure de l'ancienne voie romaine.
Dès l'an 800, il est parlé du château de Moreuil comme d'un lieu « fort et magnifique ».
Placé sur l'Avre, le bourg souffrit des ravages des Vikings au siècle.
Moyen Âge classique
En 1109, un prieuré bénédictin fut fondé à Moreuil par des moines de l'abbaye Notre-Dame de Breteuil.
En 1140, le prieuré de Moreuil, dans l'enceinte du château, fut transformé en abbaye.
Les seigneurs de Moreuil prirent part aux croisades et se distinguèrent au service des rois de France. L'un d'eux créa une commanderie de l'ordre de Saint-Jean de Jérusalem qui fut démolie en 1752.
En 1229, Bernard IV de Moreuil acheta à Jean de Chaumont une terre et y fonda le village de La Neuville-Sire-Bernard. Il fit aménager l'Avre pour la rendre navigable en aval du bourg reliant ainsi Moreuil à la Manche.
En 1242, devenu maréchal de France du roi Louis IX, Bernard IV participa à la bataille de Taillebourg près de Saintes.
Bas Moyen Âge
En 1346, Bernard VI de Moreuil, maréchal de France, puis « Grand Queux » du roi Philippe VI après la bataille de Crécy, assura la défense de Boulogne-sur-Mer. En 1358, Les jacques prirent le château de Moreuil et le pillèrent. En 1384, l'église abbatiale Saint-Vaast devint le lieu de sépulture de la famille de Créquy.
En 1415, deux habitants de Moreuil, Jehan et Floridas furent tués à la bataille d'Azincourt. En 1417, Thibault de Moreuil, chambellan du roi, devenu gouverneur de la Picardie pour le compte du duc Jean sans Peur, fut fait prisonnier au siège de Rouen.
Pendant la Guerre de Cent Ans, Moreuil fut très éprouvée. Elle fut prise et reprise par les Bourguignons qui la mirent à feu et à sang.
En 1424, Bernard de Saveuse prit le château de Moreuil. En 1434, Les Bourguignons commandés par le comte d'Étampes assiégèrent le château qui fut reconstruit par le duc de Bourgogne après la signature du traité d'Arras. En 1472, Charles le Téméraire séjourna à Moreuil après le siège de Beauvais.
Époque moderne
Moreuil ne paraît pas avoir été inquiété par les guerres de Religion.
En 1574, les deux écoles du bourg sont incendiées et reconstruites au frais du célèbre Antoine de Créquy, cardinal-évêque d'Amiens, abbé de Moreuil. En 1577, la ville adhéra à la Ligue et en devint l'un des foyers les plus ardents. En 1589, la duchesse de Longueville fut acclamée par la population de Moreuil. En 1592, se déroula à Moreuil une entrevue entre le Charles de Mayenne, chef des armées de la Ligue et le Alexandre Farnèse, duc de Parme.
En 1636, Moreuil lors de l'invasion espagnole, la ville et ses environs furent dévasté. Le , Les armées de Piccolomini, Thomas de Savoie-Carignan et Jean de Werth, au service de l'Espagne, s'emparèrent de la ville. Le château fut repris par les Français commandés par Vincent Randon de Campreux, le .
En 1668, la peste sévit à Moreuil, un grand nombre d'habitants périt.
En 1709, la famine sévit, l'abbaye ne recevait plus de rentrées de produits agricoles. En 1711, des religieux de l'abbaye furent condamnés par le Parlement de Paris pour avoir profané les tombes de la famille de Créquy pour extraire le plomb des cercueils.
En 1720 l'industrie de la bonneterie s'établit à Moreuil.
En 1759, 104 maisons sont détruites par un violent incendie durant trois heures. En 1760, la foudre détruisit six maisons au mois de juillet, et en août, un incendie en détruisit quatorze. En 1768, l'abbaye Saint-Vaast ne comptait plus que trois religieux. En 1787, le marquis de Rougé fit construire à ses frais un hospice à Moreuil.
Époque contemporaine
Révolution française et Ier Empire
En 1791, les pièces d'artillerie (canons, couleuvrines) situées sur le boulevard du Château furent enlevées et envoyées à Amiens où elles furent installées devant l'hôtel de ville.
En 1793, le président du district de Montdidier, Warin, fit prendre le plomb des cercueils des défunts de la famille de Créquy et jeter les ossements dans un seul tombeau. La dépouille du cardinal Antoine de Créquy était très bien conservée, le corps avait été momifié. Des assistants à la scène prirent de ses cheveux.
À la fin de l'épopée napoléonienne, en 1814 - 1815, Moreuil a subi l'occupation étrangère.
XIXe siècle
Lors de la guerre franco-allemande de 1870, six Prussiens furent tués sur le territoire de la commune. Ils furent inhumés dans le cimetière communal.
La ligne de chemin de fer d'Amiens à Compiègne, desservant la gare de Moreuil fut mise en service en 1883.
Durant le et le début du Santerre.
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L'église Saint-Vaast, en 1915.
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La rue de l'Hôpital, à la même époque.
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Le château, avant les destructions de la Première Guerre mondiale.
Première Guerre mondiale
Pendant la Première Guerre mondiale, Moreuil fut tour à tour une ville de l'arrière,,, une ville occupée et un lieu de combat, :
Après la bataille de Proyart du , les réfugiés et les armées se replient sur Ailly-sur-Noye. Moreuil est occupée par les Allemands le 26.
Après la bataille de la Marne (6-) et la course à la mer, le front se stabilisa sur le plateau du Santerre à une vingtaine de kilomètres de la ville.
Un terrain d'aviation est aménagé en 1915 entre Moreuil et Mézières par l'armée françaises, qui l'utilise de 1915 à 1916,,,, puis ce sont les Britanniques qui s'en servent.
Le , l'offensive du Printemps, la dernière grande offensive allemande est lancée. Le à 17 heures, deux trains évacuaient, en direction d'Amiens, deux mille Moreuillois mais plus d'une centaine refusèrent de partir.
La ville de Moreuil fut sur la ligne de front de mars à , lors de la seconde bataille de la Somme en (combats Castel et du bois Sénécat en particulier) et de la bataille d'Amiens. Le au cours de la bataille du bois de Moreuil, la Brigade de cavalerie canadienne attaqua la 23e division allemande et la força à quitter le bois de Moreuil qui était un point stratégique sur l'Avre.
- L'offensive allemande fut stoppée sur l'Avre le . Le général Debeney commandant la Armée française lança une série d'attaques avec l'appui des armées britannique, canadienne et américaine à partir du . La prise du bois du Gros Hêtre qui domine Moreuil, le , celle de Mailly-Raineval, Sauvillers-Mongival et Aubvillers donnait le signal du repli allemand sur la rive droite de l'Avre, le . Le , l'attaque alliée faisait partout reculer l'ennemi. Ce fut comme l'a écrit le général Ludendorf : « le jour de deuil de l'armée allemande ». Cependant, la ville de Moreuil et ses environs étaient totalement détruits,,,,, : sur 1 014 habitations, 9 seulement furent classées réparables.
Le bourg était totalement détruit à la fin de la guerre et a été décoré de la croix de guerre 1914-1918 le .
L'entre-deux-guerres, la reconstruction
En 1919, les 300 habitants qui sont rentrés vivent dans les caves, sous des tentes ou des baraquements.
Le
Dans l'entre-deux-guerres, la ville est reconstruite. L'hôtel de ville avec son beffroi domine la Grand-Place. La façade de l'église Saint-Vaast avec son clocher et sa flèche de béton lancée vers le ciel ainsi que les monuments commémoratifs de la Grande Guerre en sont les principaux témoignages.
Seconde Guerre mondiale
Le , durant la Bataille de France, la ville subit plusieurs bombardements. Trois usines et soixante-dix maisons furent complètement détruites et des centaines endommagées. La région avait été âprement défendue par la 4e division d'infanterie coloniale commandée par le général de Bazelaire dont le quartier général était à Moreuil.
Les habitants eurent à souffrir de la pénurie et des réquisitions imposées par l'occupant. En 1943 et 1944, les hommes étaient tenus d'aller nuit et jour garder la voie ferrée Amiens-Compiègne. Le , la Gestapo arrêta l'abbé Casimir Fournier, curé de Moreuil.
La ville fut libérée par les Anglais le 31 août 1944 vers 10 h.
Elle est à nouveau décorée de la Croix de Guerre, celle de 1939-1945, avec étoile de bronze, par décret du .
Trente Glorieuses
En 1965, la commune de Castel a fusionné avec la commune de Moreuil. Moreuil connut, comme la plupart des villes du département, une période de prospérité dans les années 1950-1960. À partir du milieu des années 1970, la décrue de l'emploi industriel commença touchant particulièrement la branche de la bonneterie.
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- Section photographique de l'armée, « », Fonds des Albums Valois - Département de la Somme - Volume 10, Argonnaute - Bibliothèque de documentation internationale contemporaine, (consulté le ).
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- Jacques Calcine, « », Atlas, Anciens aérodromes, (consulté le ).
- Cliché lieutenant-colonel Seauve, Section photographique de l'armée, « », Fonds des Albums Valois - Département de la Somme - Volume 10, Argonnaute - Bibliothèque de documentation internationale contemporaine, (consulté le ).
- M. Contal, « », Dessins et peintures de la Grande Guerre, Argonnaute - Bibliothèque de documentation internationale contemporaine, (consulté le ).
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- Carte spéciale des régions dévastées, document mentionné en liens externes, 1920.
- Journal officiel du 6 novembre 1920, p. 17583.
- Carte spéciale des régions dévastées : 21 NE, Montdidier (Nord-Est), Service géographique de l'armée, (lire en ligne) sur Gallica.
- « » [PDF], sur memorialdormans.free.fr, Mémorial des Batailles de la Marne - Dormans (51), (consulté le ), p. 46.
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Culture
- Salle des spectacles ;
- Centre culturel ;
- Société savante : Mémoire du Santerre, fondée en 2009.
Héraldique
Blason | D'azur semé de fleurs de lys d'or au lion naissant d'argent brochant sur le tout.. |
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Détails | Ornements extérieurs :
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- Jacques Estienne et Mireille Louis (préf. Pierre-Marcel Wiltzer, préfet de la région Picardie, préfet de la Somme), Armorial du département et des Communes de la Somme, Abbeville, imprimerie F. Paillart, 1972.
- Jacques Estienne et Mireille Louis (préf. Pierre-Marcel Wiltzer), Armorial du Département et des Communes de la Somme, Abbeville, F. Paillart, .
- Germain Demay, Inventaire des sceaux de la Picardie / recueillis dans les dépôts d'archives, musées et collections particulières des départements de la Somme, de l'Oise et de l'Aisne, Paris, Imprimerie nationale, 1875, 215 p.
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