Grand-Fort-Philippe

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Grand-Fort-Philippe : descriptif

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Grand-Fort-Philippe

Grand-Fort-Philippe (Groot-Filipsfort en néerlandais) est une commune française située dans le département du Nord, en région Hauts-de-France.

Géographie

Situation

Grand-Fort-Philippe se situe dans le département du Nord à la limite avec le Pas-de-Calais. La commune est située au bord de la mer du Nord et à l'embouchure de l'Aa. Grand-Fort-Philippe est distante de 23 Dunkerque et de 20 Calais. Les autres villes importantes à proximité sont Saint-Omer (à 36 Boulogne-sur-Mer (à 53 Lille est à 93 Paris à 311 km.

Communications

L'autoroute A16 se trouve à environ 6 gare de Gravelines est située à 3,5 TGV la plus proche se trouvant à Dunkerque. La ville est desservie par la ligne 26 de DK'Bus, le service d'autobus de la Communauté urbaine de Dunkerque, à raison d'un bus toutes les 20 minutes en semaine. Grand-Fort-Philippe est également desservie par la ligne 423 reliant Calais à Gravelines du réseau interurbain du Pas-de-Calais.

Communes limitrophes

Communes limitrophes de Grand-Fort-Philippe
Oye-Plage
(Pas-de-Calais)
Grand-Fort-Philippe Gravelines
Saint-Omer-Capelle
(Pas-de-Calais)
Saint-Folquin
(Pas-de-Calais)
Gravelines

Environnement

Vasières de Grand-Fort-Philippe.

La commune est située dans un environnement à hauts enjeux patrimoniaux, avec notamment l'Aa, élément important de la trame bleue et de la trame verte et bleue régionales, son estuaire, ses vasières et la réserve naturelle du Platier d'Oye.

Hydrographie

Réseau hydrographique

La commune est située dans le bassin Artois-Picardie. Elle est drainée par le watergang des Grandes Hemmes et un autre petit cours d'eau,.

Réseau hydrographique de Grand-Fort-Philippe.
Gestion et qualité des eaux

Le territoire communal est couvert par le schéma d'aménagement et de gestion des eaux (SAGE) « Delta de l'Aa ». Ce document de planification concerne un territoire de 1 208 bassin versant de l'Aa. Le périmètre a été arrêté le et le SAGE proprement dit a été approuvé le . La structure porteuse de l'élaboration et de la mise en œuvre est l'Institution intercommunale des Wateringues.

La qualité des cours d'eau peut être consultée sur un site dédié géré par les agences de l'eau et l'Agence française pour la biodiversité.

Climat

En 2010, le climat de la commune est de type climat océanique altéré, selon une étude du CNRS s'appuyant sur une série de données couvrant la période 1971-2000. En 2020, Météo-France publie une typologie des climats de la France métropolitaine dans laquelle la commune est exposée à un climat océanique et est dans la région climatique Côtes de la Manche orientale, caractérisée par un faible ensoleillement (1 550 .

Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 10,7 amplitude thermique annuelle de 13,5 . Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique la plus proche, située sur la commune de Marck à 12 vol d'oiseau, est de 11,0 ,. Pour l'avenir, les paramètres climatiques de la commune estimés pour 2050 selon différents scénarios d'émission de gaz à effet de serre sont consultables sur un site dédié publié par Météo-France en novembre 2022.

Paysages

La commune s'inscrit dans les « paysages des dunes de la mer du Nord » tels qu’ils sont définis dans l’atlas de paysages de la région Nord-Pas-de-Calais, conçu par la direction régionale de l'Environnement, de l'Aménagement et du Logement (DREAL),.

Ces paysages concernent 23 communes du Nord et du Pas-de-Calais avec trois pôles d’attraction que sont Calais à l'ouest et Dunkerque à l’est et, dans une moindre mesure, Gravelines au centre où se trouve le delta du fleuve côtier l’Aa. On y distingue trois parallèles : la frange côtière avec son cordon dunaire ; l'ancienne route nationale 1 et l'Autoroute A16.

Ces paysages sont composés d’un cordon dunaire de 60 Pays-Bas et en Belgique. Ce cordon littoral datant du transgression marine et joue un rôle de digue en protégeant la plaine maritime de l’invasion de la mer. Sa taille n’excède pas, en largeur, quelques centaines de mètres et, en hauteur, une dizaine de mètres.

Une particularité de ces paysages est la présence de moëre (marais en flamand), point le plus bas du territoire français, avec une altitude de - 4 watringues. Ces polders, terres gagnées sur la mer, ainsi constitués sont les plus anciens de l’Europe du Nord.

Les cultures ne représentent que 35 % de ces paysages des dunes de la mer du Nord.

Concernant l'activité humaine, à l’ouest de ces paysages se trouve : la région de Calais, avec le tunnel sous la Manche et l'activité portuaire de Calais tournée vers l’Angleterre ; à l’est, la zone urbaine de Dunkerque et ses installations portuaires et, au centre, la zone de Gravelines avec son port de plaisance et sa centrale nucléaire.

Sur le plan de la biodiversité, on y observe de nombreux déplacements d’oiseaux marins, côtiers ou terrestres ainsi que des phoques veau-marin installés sur les bancs de sable.

  1. «  », sur le système d'information pour la gestion des eaux souterraines en Nord-Pas-de-Calais (consulté le )
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  3. a et b Daniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale », Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography, DOI 10.4000/cybergeo.23155, lire en ligne, consulté le )
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Toponymie

La commune de Grand-Fort-Philippe doit son nom au fort qui avait été construit au Philippe II d'Espagne. Un hameau de pêcheurs, baptisé simplement « Fort-Philippe » voit par la suite le jour (voir ci-dessous). Le préfixe « Grand » est apparu au Aa, alentour de la Ville des Smogglers, qui lui prit le nom de « Petit-Fort-Philippe ». Toutefois, avant l'indépendance de la commune, d'autres appellations furent utilisées pour différencier les deux hameaux, comme « Fort-Philippe-Sud / Nord » ; « Fort-Philippe-Plage »...

Histoire

Malgré sa jeunesse communale, l'emplacement de cette petite ville a été très vite occupé, dès lors que les terres ont avancé vers la mer. C'est en 1635/38 que les Espagnols creusent un canal allant de Gravelines vers la mer du Nord. Et, à l'emplacement dit de la « Flaque aux Espagnols », ils construisent à l'ouest un ouvrage fortifié en forme de corne et à l'est un petit bastion, pour protéger l'écluse, l'ensemble prenant le nom de « Fort Saint-Philippe ». Pendant l'hiver 1638, les Français détruisent l'écluse de la mer et la défense du chenal est abandonnée par les forces militaires. La protection naturelle de la digue contre les hautes marées à l'ouest et l'avancée des dunes permet l'apparition de quelques chaumières agricoles. Le fort Philippe est devenu français le , par la signature du traité des Pyrénées, entre la France et l'Espagne.

En 1740, Louis XV décide de reprendre les travaux de creusement du canal. L'ensablement progressif à l'est provoque le départ de quelques marins pêcheurs « des Huttes », pour s'installer à l'ouest de « l'Habe » (comprendre : havre). C'est ainsi que naissent « les Huttes du Fort- Philippe ». Tout au long du  siècle, la population croît régulièrement, pour arriver en 1785 à 20 chefs de famille pratiquant la pêche : Agez, Creton, Daubercourt, Dollet (ou Daullé), Dubois, Fournier, Lamour, Lefebvre, Lemaire, Noyel, Plachot, Potier, Wadoux.

Au début du  siècle, le problème de l'éducation est posé et Marc Finot ouvre une classe qui est officialisée en 1811. Le revenu des terres étant supprimé en 1864, l'école devient payante. Sur une initiative des maîtres de pêche, une collecte est organisée en pour acquérir une maison permettant l'agrandissement de l'école. C'est aussi, à la suite d'une souscription des Fort-Philippois et grâce à la ténacité du chanoine Jacques Masselis, que la première pierre de l'église est posée le

L'autonomie de Grand-Fort-Philippe est réclamée à trois reprises en 1848 et 1862, mais c'est celle du qui est acceptée par approbation du conseil municipal de Gravelines, alors dirigé par le maire Demarle-Fétel, et par décret en date du , et mis en application le

Pour ces premiers élus tout est à faire. Les ressources municipales sont les taxes récoltées sur les entrées des marchandises dans le village (octroi), mais le problème le plus grave reste l'insalubrité. En effet, Grand-Fort-Philippe n'a échappé à aucune épidémies de choléra (en 1892 il y a encore 35 décès sur les 80 cas), et il faut attendre 2 à 3 années pour voir l'ouverture de travaux d'assainissement.

C'est à cette époque que l'identité locale de Grand-Fort-Philippe se forge à partir de son patois d'abord, un patois d'origine picarde mâtiné de termes maritimes, qui permet de se différencier des gens "del ville" (de Gravelines, ville flamande) mais aussi de ses coutumes et de ses pratiques alimentaires tournées vers la conservation du poisson.

Pour pallier l'effectif grandissant de l'école publique, l'abbé Haan, curé de la paroisse, convainc quelques personnes charitables d'acheter l'ancienne salle de bal pour en faire deux salles de classe. En septembre 1889, l'école Saint-Paul ouvre ses portes avec à sa direction les Sœurs de Saint Paul de Chartres.

Période contemporaine

Toutes les municipalités qui vont se succéder pendant la première moitié du  siècle auront comme objectifs de développer la production de pêche, l'éducation des jeunes Philippois et l'assainissement des rues, malgré les différents malheurs qui s'abattent sur ce bourg : 1888 et 1895, années noires pour les pêcheurs, la Grande Guerre qui fait 138 soldats morts pour la France et la crise des années 1930 qui élimine l'activité maritime des Islandais.

Lors d'une terrible tempête de nombreux bateaux de pêche sont en mer. 17 hommes seront sauvés par un pêcheur, le patron Wallecome, et le canot de la Société Centrale de Sauvetage des Naufragés commandé par Alfred Brunet. Cette tempête qui laissera de nombreux orphelins sera appelé Janvier noir par le journal Le Grand Écho du Nord de la France.

Après ces trop nombreux naufrages la population des pêcheurs des Fort Philippe est frappée de plein fouet par le manque de bateau pour survivre. Certains quitteront la côte pour aller travailler dans les mines. Cette multitude de naufrages créera un mouvement de solidarité envers la population. Le département du Nord montrera sa générosité en allouant 5 000 francs à la commune.

Première Guerre mondiale

Pendant la Première Guerre mondiale, Grand-Fort-Philippe est à l'arrière du front qui part de Nieuport, suit le cours de l'Yser vers les monts des Flandres. En 1916 et 1917, le village placé sous l'autorité du commandement d'étapes (service de l'armée de terre organisant le stationnement et le passage de troupes) de Gravelines, de même que Bourbourg-ville et Bourbourg-Campagne, Saint-Pierre-Brouck, Loon-Plage, Grande Synthe, etc. est le lieu de passage et de cantonnement de troupes, soldats français et belges, de répartition entre les communes concernées de travailleurs agricoles (136 à 143 selon les moments), de décision de fermetures temporaires d'établissements, notamment les cabarets ayant servi à boire aux soldats en dehors des heures règlementaires, etc..

Seconde Guerre mondiale

Durant la Seconde Guerre mondiale, la ville est prise par les Allemands, après une journée de résistance au lieu-dit « Le Cochon Noir ». Grand-Fort-Philippe est libérée le par les troupes canadiennes. Les gens du Grand-Fort ont toujours fait face avec courage et solidarité à toutes ces tourmentes.

  1. Philippe Boutelier, «  »(Archive.org • Wikiwix • Archive.is • Google • Que faire ?), sur sauveteurdudunkerquois.fr.
  2. Philippe Boutelier, «  »(Archive.org • Wikiwix • Archive.is • Google • Que faire ?), sur sauveteurdudunkerquois.fr.
  3. Philippe Boutelier, «  »(Archive.org • Wikiwix • Archive.is • Google • Que faire ?), sur sauveteurdudunkerquois.fr.
  4. «  », sur memoiredeshommes.sga.defense.gouv.fr (consulté le ).

Héraldique

Les armes de Grand-Fort-Philippe se blasonnent ainsi : D'or au lion de sable, à la bordure de gueules, orné d'une ancre de sable, la trabe et le stangue du même et la gumène d'argent.

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Grand-Fort-Philippe dans la littérature

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