Doullens
Localisation
Doullens : descriptif
- Doullens
Doullens [prononcé [d̪ulɑ̃]] (en picard: Dourlin) est une commune française située dans le département de la Somme en région Hauts-de-France. C'est dans la grande salle de l'hôtel de ville que fut signé le 26 mars 1918 l'acte qui confiait au général Foch, le « Commandement unique des forces alliées sur le front occidental » lors de la Première Guerre mondiale. Doullens a abrité, jusqu'en 2006, la base aérienne 922 Doullens, support de la station radar de Lucheux.
Géographie
Localisation
Doullens est situé au nord de la Somme, près du département du Pas-de-Calais. À vol d'oiseau, elle se trouve à 27,8 Albert ,à 29,4 Amiens,à 34,4 Arras et à 36,6 Abbeville.
Doullens appartient au pays picard de l'Amiénois et est proche de l'Artois, du Ponthieu et dans une certaine mesure, du Ternois.
Le territoire de la commune est limitrophe de ceux de neuf communes :
Géologie et relief
La superficie de la commune est de 3 340 hectares ; son altitude varie entre 52 et 152 mètres.
Hydrographie
Réseau hydrographique
La commune est située dans le bassin Artois-Picardie. Elle est drainée par l'Authie, la Grouche, le Beaurepaire, le Bout des Prés, le ruisseau le canal, l'Ermitage et l'Occoches,.
L'Authie, d'une longueur de 108 Coigneux et se jette dans la Manche, son embouchure formant une vaste baie, comprise entre Fort-Mahon-Plage et Berck, typique des estuaires picards. Les caractéristiques hydrologiques de l'Authie sont données par la station hydrologique située sur la commune. Le débit moyen mensuel est de 3,84 . Le débit moyen journalier maximum est de 11,9 débit instantané maximal est quant à lui de 24,9 .
La Grouche, d'une longueur de 17 Coullemont et se jette dans l'Authie sur la commune, après avoir traversé six communes.
Gestion et qualité des eaux
Le territoire communal est couvert par le schéma d'aménagement et de gestion des eaux (SAGE) « Authie ». Ce document de planification concerne un territoire de 1 253 bassin versant de l'Authie. Le périmètre a été arrêté le et le SAGE proprement dit est, en 2024, en cours d'élaboration. La structure porteuse de l'élaboration et de la mise en œuvre est le syndicat mixte Canche Et Authie.
La qualité des cours d'eau peut être consultée sur un site dédié géré par les agences de l'eau et l'Agence française pour la biodiversité.
Climat
En 2010, le climat de la commune est de type climat océanique dégradé des plaines du Centre et du Nord, selon une étude du CNRS s'appuyant sur une série de données couvrant la période 1971-2000. En 2020, Météo-France publie une typologie des climats de la France métropolitaine dans laquelle la commune est exposée à un climat océanique et est dans la région climatique Côtes de la Manche orientale, caractérisée par un faible ensoleillement (1 550 .
Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 10,2 amplitude thermique annuelle de 13,8 . Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique la plus proche, située sur la commune de Bernaville à 13 vol d'oiseau, est de 10,4 ,. Pour l'avenir, les paramètres climatiques de la commune estimés pour 2050 selon différents scénarios d'émission de gaz à effet de serre sont consultables sur un site dédié publié par Météo-France en novembre 2022.
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Toponymie
Le lieu est attesté sous les formes Donincum en 931,, Dorlens en 1075, Dourlens en 1100, Dourleng en 1147, Dollendum en 1195, Durlenz au . Les formes Durlendo, Dullendio, latinisations plus tardives, sont peu fiables.
La commune est appelée parfois aussi Dourlens dans les documents anciens, ce qui reflète la prononciation picarde locale.
Le chanoine François Falc'hun propose une origine celtique : le mot dol (dolen) se traduisant en français par « méandre ». Avant le détournement de la Grouches en 1950, la langue de terre était enserrée dans un méandre de rivière, explication qui ne tient pas compte des formes les plus anciennes, toutes régulières, en Dorl- / Durl-. L'élément Dol- est juste attesté par des mentions latinisées isolées et tardives.
Albert Dauzat et Charles Rostaing ne se basent que sur la forme la plus ancienne de 931 et considèrent que le second élément est le suffixe gaulois -inco-, souvent confondu par la suite avec le suffixe -ing-os, d'origine germanique -ing(en), qui est à l'origine de la plupart des finales -ans / -ens de la toponymie française. Le premier élément serait le nom de personne gaulois Donnos. Cependant, cette forme précoce n'est pas confortée par les formes postérieures. En effet, il est difficile d'admettre l'évolution phonétique de Donincum en Dorlens / Dourleng en une centaine d'années. En tout cas, le suffixe -eng de 1147 est sans doute lié à l'attraction du suffixe germanique -ing(en).
Ernest Nègre suggère, quant à lui, un nom de personne germanique Thorellus, suivi du suffixe -ing-os de même origine.
En tout cas, la forme Doullens actuelle s'explique très bien par un cheminement phonétique régulier de *durlingos > Dorlens (o note ou [u] en ancien français), à la forme actuelle Doullens (assimilation de [r] à [l]).
- Hermann Gröhler
- Albert Dauzat et Charles Rostaing, Dictionnaire étymologique des noms de lieux en France, rééditions Guénégaud 1979, p. 252b.
- Ernest Nègre, Toponymie générale de la France (lire en ligne)
- Cf. Philippe Le Bas, Dictionnaire encyclopédique de la France, lire en ligne), p. 638 ; et Louis-François Flutre, « Doullens », Revue Internationale d'Onomastique, cité par André Guerville, La mémoire de Doullens, éd. Paillard, , 324 p..
- « », sur La mairie de Doullens (consulté le ).
- Albert Dauzat et Charles Rostaing, op. cit.
- Ernest Nègre, op. cit.
Histoire
Moyen Âge
Au Moyen Âge, un prieuré bénédictin affilié à l'ordre de Cluny est fondé à Doullens, placé sous le vocable de Saint-Michel et dépendant du prieuré Saint-Pierre et Saint-Paul d'Abbeville.
L'abbaye Saint-Michel de Doullens de moniales bénédictines, est fondée, en 1104 vraisemblablement, par le comte de Ponthieu.
En 1202, Doullens obtient sa première charte communale.
La ville est réunie à la Couronne de France en 1225. Place forte importante, Doullens est brûlée par Louis XI pour la punir de s'être ouvertement mise du côté de Charles le Téméraire.
Époque moderne
- L'église Saint-Pierre. Elle est saccagée en 1522 par les Impériaux qui en fondent les cloches puis à nouveau le par les troupes espagnols qui l'incendient. La construction fait ensuite l'objet d'une rénovation.
- : Bataille de Doullens : alors que les Espagnols et la Ligue ont été battus en juin à Fontaine-Française, une armée espagnole bouscule l'armée royale à Doullens (600 gentilshommes tués).
- Dans la prise de Doullens qui suit, 4 000 personnes sont massacrées. Valentin de Pardieu, seigneur de la Motte, seigneur d'Esquelbecq, gouverneur de Gravelines et de Tournehem, redouté capitaine de Philippe II d'Espagne et grand-maître de l'artillerie espagnole meurt au siège de Doullens le . L'histoire dit qu'il a été emporté par un boulet de canon ou par un projectile d'arquebuse.
- Le : à la paix de Vervins, Doullens fait retour à la France.
- De décembre 1718 à 1720, Louis-Auguste de Bourbon, duc du Maine, compromis dans la conspiration de Cellamare, est enfermé dans la forteresse.
Révolution française et Empire
La ville est chef-lieu du district de Doullens de 1790 à 1795 et de l'arrondissement de Doullens de 1800 à 1926.
L'église Saint-Pierre est désaffectée en 1790, puis vendue le 28 thermidor de l'an VIII. Elle subit ensuite de nombreuses destructions et utilisations diverses de ses propriétaires (hangar, remise, atelier...).
Époque contemporaine
En : Victor Hugo, arrivé en soirée, passe la nuit du 12 au 13 « Au Grand Turc », puis quitte la ville après avoir visité la citadelle pour continuer son voyage touristique vers Arras.
La citadelle de Doullens est utilisée comme prison d'Auguste Blanqui, d'Armand Barbès et de François-Vincent Raspail.
-
Doullens et son beffroi.
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La rue du Tribunal.
- Durant la Première Guerre mondiale, un hôpital militaire français et canadien est installé dans la Citadelle. Le , une réunion a lieu entre l'armée britannique et l'armée française, afin de contrer l'offensive du printemps. Ce jour-là, se réunissent le ministre Georges Clemenceau, le général Henry Hughes Wilson, le ministre Alfred Milner, le général Douglas Haig, le général Henri Mordacq, le général Ferdinand Foch , le général Maxime Weygand, le président Raymond Poincaré, le général Paul-Louis Duparge et le général Philippe Pétain.
- 1918 : le , le Commandement Unique des forces alliées sur le front occidental est confié au général Foch. La signature a lieu dans une salle de l'hôtel de ville qui porte aujourd'hui ce nom. Le signataire représentant le gouvernement français était Georges Clemenceau, en tant que président du Conseil.
- 1926 : Doullens perd son statut de sous-préfecture.
- 1935 : à la suite de l'implication des commerçants, créant le syndicat d'initiative, est fabriqué pour la semaine commerciale un géant en osier de six mètres de haut. Le personnage représenté est connu localement depuis une dizaine d'années : « Florimond Long Minton », héros d'une série de contes écrits par l'imprimeur-éditeur de la ville, Charles Dessaint. Exhibé pour la première fois le , il fait la joie des petits et des grands jusque dans les années 1940, dans bon nombre de localités du département.
Doullens, comme d'autres villes françaises, connaît (dans les cinq années précédant immédiatement la Seconde Guerre mondiale) une effervescence culturelle populaire, qui n'est pas sans être en relation avec le bouillonnement politique de l'époque, le Front populaire. - 1937 : la ville fête avec un certain faste le . Une grande partie de la population participe à l'animation musicale et costumée : parades, défilés, etc. dont la mise en place est sous le « patronage » de Léo Lagrange, sous-secrétaire d'État de l'Organisation des Loisirs et des Sports, qualifié à l'époque, dans la presse nationale, par les opposants de droite et d'extrême-droite de « ministre de la paresse ». Cette fête se déroule les 19 et , juste la veille de la démission de Léon Blum.
- Pendant la Seconde Guerre mondiale, du au , la citadelle de Doullens est un camp d'internement français, le camp de Doullens où sont incarcérés dans des conditions sanitaires déplorables, des opposants politiques au Régime de Vichy, des résistants, des otages, des juifs et des trafiquants du marché noir. Il sert d'annexe du camp de Buchenwald et des prisonniers y sont déportés pour construire les rampes de lancement des missiles V1 et V2 sur les côtes de la Manche.
- Dans les années 1950, la citadelle est utilisée comme prison pour femmes.
- Après l'indépendance de l'Algérie, 500 à 600 harkis sont enfermés à la citadelle de Doullens entre 1962 et 1965,,.
- Florence Charpentier et Xavier Daugy, Sur le chemin des abbayes de Picardie, histoire des abbayes picardes des origines à nos jours, Amiens, Encrage Edition, 2008 (ISBN ).
- Pierre Miquel, Les Guerres de Religion, Paris, Fayard, , 596 ISBN , OCLC 299354152, présentation en ligne). p 394
- Collection des mémoires relatifs à l'histoire de France, page 50, de Claude Bernard Petitot et Alexandre Petitot
- Bulletin historique trimestriel, de la Société des antiquaires de la Morinie, page 357
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- Emilie Da Cruz, « Une grande enquête lancée sur les Harkis de la citadelle de Doullens : Fabrice Dehaene, vice-président de l'association La Citadelle de Doullens, a trois mois pour réunir documents et témoignages sur la présence de Harkis dans l'ancienne forteresse, entre 1962 et 1965. Le résultat de son enquête doit permettre à ces familles de bénéficier d'une reconnaissance et d'une indemnisation dans le cadre d'un projet de loi actuellement à l'étude », Le Courrier picard, (lire en ligne, consulté le ).
- François Sauvestre, « La citadelle de Doullens, bientôt reconnue comme camp d'enfermement de Harkis ? : C'est une loi importante pour l'histoire de France qui vient d'être votée par le Parlement. Celle sur la reconnaissance des conditions d'accueil des Harkis rapatriés d'Algérie vers la France dans les années 60. La citadelle de Doullens est en passe d'être reconnue comme un camp d'enfermement », France Bleu Picardie, (lire en ligne, consulté le ).
- Carlos Da Silva, « Un travail artistique sur la mémoire des Harkis à la citadelle de Doullens : Engagé depuis deux ans, le projet initié par la Drac (Direction régionale aux affaires culturelles) Hauts-de-France et Somme patrimoine est en phase de concrétisation. Une exposition est prévue pour septembre, à l'occasion des journées européennes du patrimoine », Le Courrier picard, (lire en ligne, consulté le ).
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Héraldique
Blason | D'azur semé de fleurs de lys d'or à l'écusson d'argent en abîme chargé d'une croix de gueules brochant sur le tout en cœur.. |
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---|---|---|
Détails | Devise : Infinita decus lilia mihi prestant (Les lys de France me font honneur).
Support : branche, feuilles et glands de chêne à dextre et une branche et feuilles de laurier à senestre ; Ornements extérieurs :
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- Jacques Estienne et Mireille Louis, Armorial du Département et des Communes de la Somme, préface de Pierre-Marcel Wiltzer, préfet de la région Picardie, préfet de la Somme, Abbeville, 1972, Imprimerie F. Paillart
- Jacques Estienne et Mireille Louis, Armorial du Département et des Communes de la Somme, préface de Pierre-Marcel Wiltzer, Préfet de la région Picardie, Préfet de la Somme, Abbeville, 1972, Imprimerie F. Paillart
- Jacques Estienne et Mireille Louis (préf. Pierre-Marcel Wiltzer, préfet de la région Picardie, préfet de la Somme), Armorial du Département et des Communes de la Somme, Abbeville, imprimerie F. Paillart, 1972 p. 34
- « », sur armorialdefrance.fr.
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Doullens dans la littérature
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