Caudry
Localisation
Caudry : descriptif
- Caudry
Caudry est une commune française située dans le sud du département du Nord en région Hauts-de-France
Elle est peuplée de 14 070 habitants au dernier recensement 2021. Caudry est longtemps resté un village que rien ne distinguait de ses voisins et qui n'occupe pas une position stratégique
Son activité, comme celle des autres villages du Cambrésis, se partageait entre l'agriculture et le tissage
Au début du XIXe siècle, des tisserands se lancent dans la fabrication de tulle à l'aide de métiers importés en fraude d'Angleterre
Après des débuts difficiles, l'industrie textile métamorphose Caudry en quelques décennies de village en petite ville industrielle : fabrication du tulle, de la dentelle mécanique « Leavers », dont la qualité est couronnée à l'exposition internationale de Bruxelles de 1910, à quoi s'ajoute la broderie mécanique. Bien que les effectifs de l'industrie textile aient beaucoup diminué au XXe siècle à Caudry comme dans le Cambrésis, la ville s'efforce, dans les dernières décennies du XXe siècle et le début du XXIe siècle, de conserver sa vocation industrielle tout en la diversifiant
Elle partage avec Calais le titre de capitale mondiale de la « dentelle de Calais-Caudry », destinée à la haute-couture et au prêt-à-porter de luxe et a reçu en 1995 le label « Ville et Métiers d'Art ».
Géographie
Localisation
Caudry est située dans la région Hauts-de-France, dans le sud du département du Nord. À vol d'oiseau, la ville est à 9,5 Cateau-Cambrésis, 13,5 Cambrai, 27,6 Valenciennes et 31,7 Saint-Quentin. La capitale régionale, Lille, est à 61,8 .
La commune est située approximativement au centre du Cambrésis, région historique et naturelle qui borde le Bassin parisien au nord, entre les collines de l'Artois à l'ouest et la Thiérache à l'est. Autour de Caudry s'étendent des paysages d'openfield parsemés d'un réseau dense de gros villages. Les terres labourables sont consacrées principalement aux céréales, aux cultures fourragères et à la betterave. Caudry est à une dizaine de kilomètres à l'ouest du parc naturel régional de l'Avesnois.
Communes limitrophes
Hydrographie
Réseau hydrographique
La commune est située dans le bassin Artois-Picardie. Elle est drainée par le Torrent d'Esnes, le Riot de Caudry et le Riot des Quarante,,.
Le Torrent d'Esnes, d'une longueur de 19 Bertry et se jette dans la rivière Escaut à Crèvecœur-sur-l'Escaut, après avoir traversé neuf communes.
Le Riot de Caudry, d'une longueur de 11 Erclin à Rieux-en-Cambrésis, après avoir traversé six communes.
es vallées de ces deux cours d'eau, en aval de Caudry, sont classées « espaces à renaturer ».
Gestion et qualité des eaux
Le territoire communal est couvert par le schéma d'aménagement et de gestion des eaux (SAGE) « Escaut ». Ce document de planification concerne un territoire de 2 005 bassin versant de l'Escaut. Le périmètre a été arrêté le et le SAGE proprement dit a été approuvé le . La structure porteuse de l'élaboration et de la mise en œuvre est le syndicat mixte Escaut et Affluents (SyMEA).
La qualité des cours d'eau peut être consultée sur un site dédié géré par les agences de l'eau et l'Agence française pour la biodiversité.
Climat
En 2010, le climat de la commune est de type climat océanique dégradé des plaines du Centre et du Nord, selon une étude du CNRS s'appuyant sur une série de données couvrant la période 1971-2000. En 2020, Météo-France publie une typologie des climats de la France métropolitaine dans laquelle la commune est dans une zone de transition entre le climat océanique et le climat océanique altéré et est dans la région climatique Nord-est du bassin Parisien, caractérisée par un ensoleillement médiocre, une pluviométrie moyenne régulièrement répartie au cours de l'année et un hiver froid (3 .
Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 10 amplitude thermique annuelle de 14,6 . Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique la plus proche, située sur la commune d'Épehy à 24 vol d'oiseau, est de 10,6 ,. Pour l'avenir, les paramètres climatiques de la commune estimés pour 2050 selon différents scénarios d'émission de gaz à effet de serre sont consultables sur un site dédié publié par Météo-France en novembre 2022.
Voies de communication et transports
Réseau ferré
La gare de Caudry est sur la ligne des TER Nord-Pas-de-Calais TER Picardie intercités Cambrai - Paris. Elle est desservie par des trains directs à destination de Cambrai, Lille, Paris, Reims et Chauny.
Jusqu'en 1960, date de fermeture de la dernière ligne, Caudry était au centre du réseau local de la Société des chemins de fer du Cambrésis qui reliait la ville à Cambrai, Denain, Le Cateau et Catillon, et Saint-Quentin.
Réseau routier
Caudry est située immédiatement au sud de la route départementale 643 (anciennement route nationale 39, puis route nationale 43) qui relie Cambrai à l'ouest à Charleville-Mézières à l'est. Les routes départementales D16, D16a, D45, D115 et D115a traversent également le territoire communal.
Un contournement routier de 2,5 piscine intercommunale et le centre de formation des apprentis, est inscrit depuis 2008 parmi les projets prioritaires du conseil général.
Transports en commun
Caudry est desservie par huit lignes du réseau CambrésiX, groupement composé de six entreprises de transport locales, vers Cambrai, Le Cateau-Cambrésis, Villers-Outréaux, Avesnes-les-Aubert et Valenciennes.
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Toponymie
Caudry est mentionné dès le celtique -(i), très répandu dans toute la Gaule. Caudry serait donc « le domaine de *Caldarius »,.
Le [k] initial s'explique par la situation de Caudry au nord de la ligne Joret. Il a pour équivalent au sud Chaudrey (Aube, Calderiacum 1209) et en nord occitan Chaudeyrac (Lozère, Caldeyracum 1337).
- Eugène Mannier, « », Auguste Aubry, Libraire-Éditeur, Paris, (consulté le ), p. 270.
- Albert Dauzat et Charles Rostaing, Dictionnaire étymologique des noms de lieu en France, Librairie Guénégaud, Paris, 1989 (ISBN ). p. 156.
Histoire
Préhistoire et antiquité
Un gisement moustérien découvert en 1877 à Busigny, à une dizaine de kilomètres au sud-est de Caudry, et fouillé à nouveau en 1972, atteste d'une présence humaine dès le paléolithique moyen. Par ailleurs, des fouilles réalisées en 1997 au lieu-dit « Les Bois Blancs » à Caudry ont permis de conclure à la possibilité d'une occupation humaine au néolithique, des éclats de silex nombreux ayant été recueillis sans toutefois que des structures datant de cette époque aient été identifiées.
Sur le même site a été mise au jour une exploitation agricole du Haut-Empire romain (époque gauloise. Du reste d'autres villas ont été identifiées par la photographie aérienne dans le Cambrésis. À l'époque romaine le territoire de Caudry était en Gaule belgique, dans la cité des Nerviens dont la capitale fut d'abord Bavay, puis Cambrai sous le Bas-Empire.
Histoire médiévale et moderne
Maxellende
Si les origines de Caudry ne sont pas précisément connues, elles semblent remonter au moins à l'ère mérovingienne, puisque c'est à cette époque que les nombreux récits qui en ont été faits situent le martyre de Maxellende. Le principal est une biographie du .
Selon ce récit Maxellende, issue d'une famille de l'aristocratie foncière, était née à Villa Calderiacensis, aujourd'hui Caudry. Elle avait été promise par son père Humlinus à Harduin d'Amerval, fils du seigneur de Solesmes. Ayant décidé de consacrer sa vie à Dieu, Maxellende repoussa ce mariage. Lorsque Harduin tenta de l'enlever, elle s'échappa, lui résista, et il la tua d'un coup de poignard. Il perdit la vue aussitôt. La tradition place cet évènement le , sous l'épiscopat de Vindicien, évêque d'Arras et de Cambrai. La dépouille de Maxellende fut inhumée dans le village de Saint-Souplet. En 673, comme on rapportait en cortège les ossements de Maxellende à Caudry, Harduin d'Amerval se repentit sur son passage et recouvra la vue. À la suite de ce qui fut considéré comme un miracle, Vindicien proclama la sainteté de Maxellende, et un pèlerinage fut établi à Caudry. Au Cambrai. C'est au châsse dans la cathédrale de Cambrai et que Maxellende devint, avec Saint Géry, la patronne secondaire du diocèse. Enfin, au Gérard à l'abbaye Saint-André du Cateau qu'il avait fondée. Elles ne revinrent à Caudry que pendant la révolution, en 1791.
Du Moyen Âge à la Révolution française
Modeste village jusqu'à son industrialisation au Cambrai ou Le Cateau-Cambrésis. Son histoire suivit celle du Cambrésis, dont la suzeraineté fut donnée en 1007 à l'évêque de Cambrai par l'empereur . Le territoire de Caudry se trouva à cette date divisé en deux parties : tandis que Bourneville et Le Coquelet dépendaient du comté de Cambrésis, la plus grande partie avec Frenèches, La Guisette, Potelle et Tabeaumez formait une enclave du comté de Hainaut dans le Cambrésis. Le village voisin d'Audencourt, commune rattachée à Caudry en 1964, était quant à lui l'une des douze pairies du Cambrésis. Les seigneurs de Caudry sont rarement cités dans les récits anciens, contrairement à ceux des villages environnants. Un seigneur Almaric de Caudry est mentionné en 1007. Un autre Almaricus de Calderiaco est présent en 1096 au tournoi d'Anchin. En 1184, le châtelain est Nicolas de Caudry, l'un des six pairs de Valenciennes.
Caudry fut annexé par le royaume de France avec l'ensemble du Cambrésis par le traité de Nimègue signé en 1678, après la prise de Cambrai par en 1677.
Le dernier seigneur de Caudry fut Charles Cordier, conseiller au parlement de Flandres, qui réunit entre ses mains les terres dépendant de Caudry-Hainaut et de Caudry-Cambrésis. Ses biens furent confisqués à la Révolution.
Lors de la création des départements en 1793, Caudry fut rattaché au canton d'Estourmel (et à partir de 1810 au canton de Clary) et au district de Cambrai dans le département du Nord.
En 1794, une armée de la Convention commandée par le général René-Bernard Chapuis tentait de dégager Landrecies assiégée par des coalisés austro-anglais. Le 26 avril, les colonnes françaises rencontrèrent l'ennemi au sud-est de Caudry, entre Audencourt et le Tronquoy, et furent sévèrement battues. Les combats furent si meurtriers que le ruisseau qui coule à cet endroit a gardé le nom de « riot des Morts ».
Histoire contemporaine
L'industrialisation au | ]
Les origines
Valenciennes, et surtout Cambrai, étaient, sous l'Ancien Régime, les centres d'une industrie prospère des « toilettes » ou « batistes ». Cette production migra peu à peu dans les campagnes, si bien que le tissage à domicile était devenu l'activité principale de l'ensemble des villages du Cambrésis : à la fin du Hainaut et le Cambrésis, tissaient des toiles fines; au début du . Cette activité avait commencé à décliner dès le règne de Louis XIV pour de multiples raisons. La Révolution française, les guerres qui suivirent, et le blocus continental accentuèrent encore ce déclin. Cette situation explique, au moins en partie, l'implantation dans la région au ,.
Les métiers à tulle furent inventés en Angleterre au début du siècle : à Nottingham en 1809, John Heathcoat fit breveter son invention d'un métier à pédales qui produisait mille treilles de tulle à la minute, tandis qu'au fuseau les dentellières en faisaient cinq ou six. Dans les années suivantes, de nombreux perfectionnements virent le jour, jusqu'à l'utilisation de la vapeur en 1822 qui permit l'installation de métiers en usines. Le métier à dentelles fut mis au point en France quelques années plus tard. À Lyon, en 1824, Colas et Delompré adaptèrent au métier à tulle Mechlin le système Jacquard de cartes perforées permettant de « programmer » la sélection des fils de chaîne et d'obtenir des dessins. En 1838 à Cambrai, Ferguson et Jourdan appliquèrent le système Jacquard au métier Leavers, créant une imitation de la dentelle de Chantilly, qui prit le nom de « dentelle de Cambrai ».
Des premiers métiers à la prospérité
Dès 1815 le premier métier à tulle anglais fut installé en France, à Valenciennes. L'Angleterre exportait son tulle en France mais interdisait l'exportation des machines pour tenter d'en conserver le monopole. En Angleterre même, le brevet déposé par Heathcoat et Lacey limitait les possibilités des autres inventeurs ou mécaniciens, tentés dès lors de s'établir à l'étranger. Enfin en France la lutte contre l'importation des marchandises étrangères était telle qu'elle provoqua en 1826 le mécontentement des industriels, des agriculteurs et des commerçants. Ces différents facteurs expliquent que de nombreux mécaniciens anglais introduisirent dans le nord de la France, pièce par pièce et en fraude, des métiers à tulle.
C'est en 1823 ou 1825 que Germain Carpriau installe le premier métier à tulle dans le Cambrésis, à Beauvois. En 1826, Placide Gabet installe le premier métier à Caudry. Dès 1833 l'Annuaire statistique du département du Nord signale à Caudry 20 fabriques de tissu de coton, 7 fabriques de tulle et une fabrique de métiers à tulle. Toutefois les débuts sont difficiles, car l'industrie française du tulle souffre de la concurrence des produits anglais, plus compétitifs. En 1826, l'Angleterre dispose de 15 000 machines totalisant 375 000 chevaux-vapeur, contre respectivement 525 et 9 000 en France.
Mais au début des années 1830, lors de la monarchie de Juillet, la lutte contre l'importation en fraude de tulle anglais s'intensifie, ce qui aide l'industrie à se développer. En 1838, Théophile Tofflin commence la fabrication du tulle fantaisie, et à partir de cette époque la situation de l'industrie du tulle s'améliore. En 1850 plus de 25 000 personnes, hommes, femmes et enfants, travaillent aux métiers à tisser à domicile, dans les cantons qui entourent Caudry : Solesmes, Le Cateau, Carnières, Clary. À partir de 1850 apparaissent des métiers mus par la vapeur. Le premier métier à guipure est installé en 1865.
Cependant le traité de libre échange entre la France et l'Angleterre, signé en 1860, eut un effet désastreux sur l'industrie du Cambrésis, dont l'équipement en machines restait très inférieur à celui de l'Angleterre. Des pétitions adressées à l'Empereur Napoléon III par les fabricants, puis par les ouvriers, restèrent sans effet. De 350 en 1860, le nombre de métiers en activité passa à 147 sept ans plus tard et on comptait 300 indigents à Caudry.
La prospérité vient enfin à partir des années 1880 : l'essor industriel de la France, le goût du luxe, l'engouement pour la dentelle dans la mode féminine favorisent l'industrie caudrésienne. Entre 1881 et 1901 la population double presque. De 1 926 habitants en 1804, Caudry passe à 13 360 en 1911 et devient une ville où se juxtaposent encore aujourd'hui corons ouvriers, maisons de maître et ateliers et usines textiles. On compte à cette époque à Caudry 120 fabricants et une dizaine de grandes usines disposant de matériel moderne : 650 métiers à dentelles, 400 métiers à tulle, 150 machines à broder,. Des maisons de commission anglaises et allemandes s'installent à Caudry, ainsi qu'un consulat américain. Cet essor est brutalement arrêté par la Première Guerre mondiale.
Syndicats ouvriers et socialisme
Le développement de l'industrie s'accompagna d'une forte progression du syndicalisme et des idées socialistes, notamment sous l'influence de Jules Guesde, dont le Parti ouvrier français, fondé en 1882, s'appuyait sur de nombreux groupes socialistes et syndicats ouvriers dans la région de Lille, le bassin minier, le Cambrésis et le bassin de la Sambre.
Si la Confédération générale du travail fut constituée à Limoges en 1895, les ouvriers caudrésiens n'y adhérèrent pas aussitôt, préférant se regrouper sous la forme de sociétés d'assistance, de jeux ou de secours mutuels. La première association ouvrière de Caudry date de 1883, quand fut fondé le « syndicat à casquettes » ou « clique à chariots », association amicale sans action revendicative, transformée l'année suivante en société de secours mutuel sous le nom d'« Union des ouvriers tullistes ». Le premier véritable syndicat fut fondé en 1890 à l'instigation d'Eugène Fiévet secondé par Ernest Plet, ouvriers tullistes, sous le nom de « Syndicat des tullistes et similaires ». Les ouvriers étaient alors payés différemment par leurs employeurs, certains travaux n'étaient pas rémunérés, et le temps de travail n'était pas limité. Aussi ce syndicat chercha-t-il à obtenir une tarification homogène du travail. L'échec des négociations entraîna la première grève à Caudry, en 1891. Elle opposa, parfois violemment, grévistes et « moutons noirs », et fut finalement brisée par les gendarmes et la troupe.
L'échec de cette grève amena une désaffection pour le syndicat. Cependant vers 1893 Eugène Fiévet en fonda un nouveau, réservé aux dentelliers pour plus de cohésion, tandis que les autres professions restèrent longtemps sans organisation syndicale. Un tarif fut finalement accepté par le patronat en 1897, mais dénoncé dès l'année suivante : ceci conduisit à une deuxième grève, en 1898, qui fut victorieuse pour les syndicats ouvriers. En 1904, puis en 1907, les différents syndicats de la ville s'unirent en une « Union locale des chambres syndicales ouvrières de Caudry et environs ». D'autres grèves eurent lieu en 1911, à cause de la hausse des prix des produits agricoles, en 1914 pour des hausses de salaire. L'activité syndicale favorisa également la création en 1902 d'une coopérative de consommation, « La Caudrésienne », qui par étapes devint en 1931 « Les Coopérateurs d'Escaut et Sambre », société dont l'activité couvrait le Cambrésis et le Vermandois.
Aux élections municipales de 1892, Caudry, avec Roubaix, fut conquise par les socialistes du Parti ouvrier français. En 1900 Eugène Fiévet devint maire de Caudry, et député du Nord en 1906. En 1903 Jean Jaurès se rendit dans le Nord à l'occasion de la grande grève des tisseurs. Son passage à Caudry le 25 octobre marqua un temps fort dans la vie locale. Il devait revenir en 1911 pour l'inauguration du monument à Eugène Fiévet, mort en 1910.
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Métier à broder Saurer
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Machine à tulle grec
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Fabrication du tulle - métier à broder
De la Première à la Seconde Guerre mondiale
Durant la Première Guerre mondiale, Caudry et le Cambrésis furent occupés par les troupes allemandes pendant presque toute la durée du conflit. Les troupes allemandes entrèrent dans la ville le 27 août 1914 au matin. La mairie servit de Kommandantur à l'armée d'occupation. À Caudry comme ailleurs dans le Nord, l'occupation par les troupes allemandes fut lourde : jusqu'à 20 000 soldats furent hébergés dans la ville, pour 12 000 habitants qui y étaient restés. Les réquisitions furent nombreuses, et le matériel des usines fut pillé, notamment pour le cuivre, le plomb, l'étain dont manquaient les Allemands. La ville fut libérée par la . Le cimetière militaire britannique et le cimetière militaire allemand furent créés à cette époque à côté du cimetière communal. Le carré militaire français de Caudry est créé en 1920.
En 1920, le conseil municipal décida d'élever un monument à la mémoire des 445 Caudrésiens morts pendant la guerre. Œuvre du statuaire Paul Theunissen, le monument aux morts représente l'Humanité reconnaissante, sous les traits d'une jeune fille parée d'une couronne de fleurs, qui reçoit dans son bras gauche un poilu expirant. Sur les faces latérales du monument sont représentés quatre bas-reliefs en bronze évoquant le poilu dans sa tranchée pensant à sa ville natale, l'évacuation en , la libération de la cité et la visite aux tombes. Le monument fut inauguré le .
La remise en route de l'industrie textile après la guerre fut lente et difficile en raison des destructions, du manque de matières premières, de transports et d'énergie, et de la concurrence nouvelle de la Suisse. Après 1922 l'activité reprit, les métiers endommagés ou détruits pendant la guerre furent remplacés par du matériel moderne, de nouvelles usines furent construites. Cependant la crise économique de 1929 frappa durement Caudry : en 1933, la production de tulle était presque entièrement arrêtée. Un rapport de la Chambre de Commerce de Cambrai donnait 26 millions de chiffre d'affaires dans les tulles et dentelles en 1935, contre 320 millions en 1930. On compta jusqu'à 2 000 chômeurs à Caudry. Des métiers furent vendus comme ferraille ou expédiés en Belgique, en Italie ou en Espagne.
La guerre, en septembre 1939, vint mettre un nouveau coup d'arrêt à la reprise économique de la fin des années 1930. La ville subit une nouvelle occupation allemande dès le 18 mai 1940. Au printemps de 1942 un petit groupe de résistants se constitua à Caudry autour de Gaston Dassonville. Il aidait les réfractaires et les aviateurs alliés abattus et mena des actions de renseignement et de sabotage. La .
Reconversion industrielle
Malgré la reprise de la fabrication des tulles, dentelles et broderies après les deux guerres, 60 % des entreprises existant en 1914 avaient disparu en 1953.
La dentelle demeure le fondement du tissu industriel local avec douze dentelliers qui emploient encore 800 personnes.
Cependant l'activité économique repose désormais largement sur la diversification des activités. Ainsi, depuis le début des années 1970, des secteurs tels que l'agroalimentaire, les cosmétiques ou encore l'imprimerie se sont implantés sur la zone industrielle de plus de 100 hectares, qui accueille une trentaine d'entreprises employant 1 500 personnes.
Par ailleurs, une zone artisanale et commerciale achevée en 2010 en bordure de la route départementale 643 contribue à l'activité économique de la ville.
Les nouvelles structures (norme HQE du lycée Jacquard) et la rénovation du centre-ville contribuent également à une modernisation de la cité.
- A. Tuffreau, J. Vaillant, « », sur Persée, Revues scientifiques, Bulletin de la Société préhistorique française (consulté le ).
- lire en ligne), p. 120.
- Pierrard 1978, p. 239.
- Pierre Pierrard, La vie quotidienne dans le Nord au ISBN ), p. 132.
- « », sur le site de la ville de Caudry (consulté le ).
- Pierrard 1978, p. 326.
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