Saint-Fuscien
Localisation
Saint-Fuscien : descriptif
- Saint-Fuscien
Saint-Fuscien est une commune française située dans le département de la Somme, en région Hauts-de-France.
Géographie
Localisation
Communes limitrophes
Dury | Amiens | Cagny | ||
N | Boves | |||
O Saint-Fuscien E | ||||
S | ||||
Hébécourt
Rumigny |
Sains-en-Amiénois | Cottenchy |
Situation
La Picardie peut être subdivisée en dix-huit régions naturelles ou petits pays. Saint-Fuscien se trouve dans l'Amiénois. Située sur le plateau sud d'Amiens, la commune se situe à une distance de 6 Amiens, capitale départementale et ancienne capitale régionale picarde.
Saint-Fuscien est un bourg résidentiel périurbain de plus de 900 habitants.
Nature du sol et du sous-sol
D'un point de vue géologique, la commune est sur le plateau picard formé au crétacé supérieur (terrains secondaires ou mésozoïque) ; c'est un plateau crayeux recouvert de limon. La couche de limon assez mince laisse parfois affleurer la craie.
Hydrographie
La commune est située dans le bassin Artois-Picardie. Elle n'est drainée par aucun cours d'eau.
Climat
En 2010, le climat de la commune est de type climat océanique dégradé des plaines du Centre et du Nord, selon une étude du CNRS s'appuyant sur une série de données couvrant la période 1971-2000. En 2020, Météo-France publie une typologie des climats de la France métropolitaine dans laquelle la commune est exposée à un climat océanique et est dans la région climatique Nord-est du bassin Parisien, caractérisée par un ensoleillement médiocre, une pluviométrie moyenne régulièrement répartie au cours de l'année et un hiver froid (3 .
Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 10,4 amplitude thermique annuelle de 13,8 . Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique la plus proche, située sur la commune de Glisy à 8 vol d'oiseau, est de 11,1 ,. Pour l'avenir, les paramètres climatiques de la commune estimés pour 2050 selon différents scénarios d'émission de gaz à effet de serre sont consultables sur un site dédié publié par Météo-France en novembre 2022. Pendant longtemps, la région a été un pays de petites terres qui étaient difficiles à cultiver et ceci obligeait les paysans parcellaires à trouver un second métier durant l'hiver. Jusqu'au .
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- Daniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale », Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography, DOI 10.4000/cybergeo.23155, lire en ligne, consulté le )
- « », sur pluiesextremes.meteo.fr (consulté le ).
- « », sur fr.distance.to (consulté le ).
- « », sur donneespubliques.meteofrance.fr (consulté le ).
- « », sur donneespubliques.meteofrance.fr (consulté le ).
- « », sur meteofrance.fr, (consulté le ).
- Picardie, Bonneton Ed, (1980)
Toponymie
Le nom de la localité est attesté sous les formes Sanctus Fuscianus en 1131 ; Saint Fuscien en 1291 ; Saint Fussian en 1301 ; Seins Fucien en 1334 ; Saint Fuscian en 1352 ; Saint Fuscien ou bos en 1326 ; Saint Fucien en 1385 ; Saint Fussien en 1390 ; Saint Fuxian en 1400 ; Saint Fuscien au bois en 1507 ; Saint Fuscien aux bois en 1507 ; Saint Fusien en 1579 ; Saint Fusien en 1673 ; Saint Fussien au bois en 1696 ; Saint Fussien aux bois en 1700 ; Saint Lucien au bois en 1778 ; Saint Fucien en 1793 et Saint-Fuscien depuis 1801.
Saint-Fuscien est un hagiotoponyme qui fait référence à Fuscien (Fuscianus), un romain venu évangéliser la Gaule du nord, ce qu'il fit en particulier autour de l'actuelle ville de Saint-Omer. L'église de la commune lui est dévouée.
- Jacques Garnier, Dictionnaire topographique de la Somme, t. 1, Paris / Amiens 1867 - 1878, p. 262 (lire en ligne sur DicoTopo).
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- Ernest Nègre, Toponymie générale de la France, Genève, Droz, , p. 1542.
Histoire
L'histoire du village de Saint-Fuscien débute réellement avec la fondation du monastère à la fin du VIe siècle.
Préhistoire
Les hommes de la civilisation acheuléenne (300 000 à 90 000 Celtes se sont installés dans la région. Ce furent d'abord des tribus hallstattiennes. Les princes de ces tribus vont décliner au . Durant la période gallo-romaine, la voie romaine qui part de Samarobriva (Amiens) vers le sud traverse la région.
Antiquité
Au Victoric, Fuscien est de passage en 303 dans le village de Sama (actuellement Sains-en-Amiénois) où ils ont converti Gentien. À cette période, les chrétiens sont persécutés. Le 11 décembre 303, les soldats romains décapitent Gentien à Sains, puis emmènent Fuscien et Victoric dans les bois où ils leur tranchent la tête. La légende dit alors que les deux martyrs seraient ensuite revenus à Sains en portant leur tête dans les mains.
Moyen Âge
Au VIe siècle, un prêtre retrouve le tombeau des trois martyrs qui devient alors un lieu de culte. La vénération du culte de saint Fuscien amène à la fondation, à la fin du VIe siècle, d'un monastère sur le lieu de sa décapitation. Lors des invasions normandes, le monastère sera détruit (859), reconstruit (880) puis détruit à nouveau en 925, Il restera alors en ruine pendant environ deux siècles.
Saint-Fuscien a subi les invasions normandes et les Vikings qui ont détruit deux fois le monastère (en 859 et en 925). Les villages de la seigneurie de Boves étaient reliés au château (XIe siècle) par des galeries creusées dans la craie qui permettaient aux habitants de se "mucher" en cas d'attaque.
En 1105, Enguerrand de Boves, comte d'Amiens, 1042-1116, dote l'abbaye de Saint-Fuscien qui est restaurée et occupée par des bénédictins qui viennent de l'abbaye de Corbie.
Le traité de Troyes en 1420 octroya la région aux Bourguignons. En 1470, Louis XI attaque les Bourguignons de Charles le Téméraire et les combats durent plusieurs années. En 1472, les Bourguignons saccagent et brulent l'abbaye de Saint-Fuscien-aux-Bois. Il faudra attendre le traité de Picquigny entre Louis XI et Edouard IV d'Angleterre (1475) puis la mort de Charles le Téméraire (1477) pour que Saint-Fuscien soit dans le royaume de France.
Temps modernes
L'abbaye est mise en commende en 1533.
En 1648, la réforme de Saint-Maur est introduite dans l'abbaye pour revenir à un régime monastique strict fidèle à la vie bénédictine. À cette époque, le logis abbatial (dit à présent château de Saint-Fuscien) est reconstruit. L'église de l'abbaye sert pour le culte du village et les moines font l'école et instruisent les enfants gratuitement et charitablement.
Au XVIIIe siècle et au XIXe siècle, plusieurs familles du village sont des coupeurs de velours à domicile pour l'industrie textile d'Amiens. Des culottières travaillent aussi dans leurs maisons alors que d'autres habitants allaient travailler tous les jours à Amiens à pied. D'autres encore partaient avec leurs paniers pour vendre quelques œufs, une poule ou un lapin sur les marchés d'Amiens.
Époque contemporaine
Lors de la Révolution française, la congrégation bénédictine de Saint-Maur est dissoute (1790) et les biens de l'abbaye deviennent propriété de la nation. En avril 1791, une pétition (73 signatures) des habitants demande à l'évêque du département de la Somme d'intervenir auprès du préfet pour la conservation de l'église, du cimetière, de l'école et du logement d'un prêtre car un décret de l'Assemblée Nationale ordonne la vente des biens de l'abbaye comme biens nationaux.
Les bâtiments conventuels sont vendus à un particulier. De grandes modifications sont effectuées et une partie des bâtiments est démolie pour récupérer des matériaux de construction.
Le septidi 17 thermidor an XII (dimanche 5 août 1804), le conseil municipal demande la restauration de l'église pour y accueillir les paroissiens car il y a plus de 500 habitants dans la commune composée de 125 maisons pour 135 ménages et il n'y a plus d'église dans le village.
En 1820, une chapelle est aménagée dans une ancienne grange et la construction d'une nouvelle église est décidée en 1865.
En 1825, le révérend père Lardeur (1776-1863) achète ce qui reste de l'abbaye pour y installer une école de la congrégation des Frères de Saint-Joseph. Les écoles de cette congrégation ont eu une grande renommée sous le second empire. Cette congrégation est interdite en 1888 dans le cadre plus général de l'Expulsion des congrégations. Les bâtiments conventuels sont alors à nouveau vendus à un particulier. À présent, il ne subsiste que l'hôtel abbatial (dit château) et un petit pavillon de l'ancienne abbaye de Saint-Fuscien-au-Bois. En 1847, des vaches hollandaises sont acclimatées à Saint-Fuscien. Au début du XXe siècle, il existait une culture d'orchidée sous une très belle serre chauffée, créée par monsieur Graire, maire de Saint-Fuscien de 1904 à 1919.
La guerre de 1870 à Saint-Fuscien
En septembre 1870, à la fin de la guerre franco-allemande de 1870 et à la suite de la défaite de Sedan, Napoléon III est fait prisonnier du roi de Prusse Guillaume I. Le 4 septembre, le gouvernement de la Défense nationale proclame la déchéance de l'empire. Une armée du Nord est alors constituée.
Les Prussiens viennent par le sud pour attaquer Amiens qui est protégée par une ligne fortifiée longue d'environ 9 km. Cette ligne est constituée par douze ouvrages de défense reliés par des tranchées et passe par Saint-Fuscien (côte 102).
Fin novembre 1870, de violents combats ont lieu. Le village de Saint-Fuscien est alors occupé par les Prussiens et Amiens tombe le 28 novembre.
L'armée française (armée du Nord encore en formation avec seulement trois brigades) sous les ordres du général Farre affronte les Prussiens commandés par Edwin von Manteuffel qui réussit à réunir environ 40 000 hommes de sa Ire Armée.
Le 26 novembre au soir, Farre acheva la concentration de ses troupes le long d'une ligne d'Amiens à Villers-Bretonneux, sur la rive gauche de la Somme.
Le 27 novembre, la général Derroja est installée au sud de Saint-Fuscien.
Le général von der Goeben qui commande le VIIIe corps d'armée prussien donne l'ordre de l'attaque sur le flanc gauche : la 15e division allemande doit s'établir à Fouencamps et à Sains puis lancer des éléments avancés jusqu'à Saint-Fuscien et Dury.
À 13 h, les Allemands sont à Saint-Fuscien. Un violent combat se déroule à la ferme Cambos (située entre Saint-Fuscien et Boves) avec les Français de la brigade Derroja. Les Allemands ont 36 pièces d'artillerie qui sont en position sur le chemin qui va de Saint-Fuscien à Dury et qui pilonnent les batteries françaises sur Dury. Les artilleurs de marine venus d'Arras s'occupent des batteries.
Lorsque Dury et Saint-Fuscien furent occupées par les Prussiens, l'armée allemande tourna la position française de Boves. Pour se dégager, le colonel Pittié mena une contre-attaque sur l'Avre et Saint Fuscien, mais fut repoussé sur Boves où il résista aux assauts avant de se replier sur Longueau ; une dernière charge menée par le commandement Zélé arrêta définitivement l'offensive allemande.
À 16 h 30, le général Farre décida de la retraite. À la tombée de la nuit, les Prussiens établissent leurs cantonnements à Boves, Fouencamps et Sains.
Dans la nuit du 27 au 28 novembre 1870, les Français se replient et quittent Amiens. Les Prussiens entrent alors dans la ville où reste seulement une garnison dans la citadelle qui doit se rendre au début du mois de décembre,,,.
La guerre 1914-1918
Pendant la Première Guerre mondiale, le les Allemands entrent en Belgique. La VIe armée de Joffre ne peut pas empêcher que la ville d'Amiens tombe le 31 août aux mains des Allemands. Le front est venu jusqu'à Saint-Fuscien. Des pièces d'artillerie françaises sont installées dans le bas du village et le Montjoie (côte 102) est le lieu de combats.
Des habitations de Saint-Fuscien seront détruites. La .
La guerre 1939-1945
Pendant la bataille de France, des destructions ont eu lieu en 1940 lors de l'attaque de l'armée allemande. Le 5 juin 1940, une violente offensive allemande se produit et des combats se font au sud d'Amiens de Dury à Boves. Des habitants de Saint-Fuscien qui avaient vu leur maison détruite en 1914 vont trouver à nouveau leur maison endommagée lors de leur retour d'exode.
Le régiment d'infanterie alpine (RIA) a participé à la bataille au sud d'Amiens du 20 mai au 8 juin 1940. Il était composé de 1 200 hommes. Ils se battirent contre la et Panzerdivision (constitué de 418 Panzer III et IV) dont la division d'infanterie Grossdeutschland. Les survivants se rendirent aux troupes allemandes le 6 juin. Les prisonniers français reçurent l'ordre de creuser des trous et furent abattus devant les villageois de Saint-Fuscien. Le nombre de prisonniers était d'environ 300. Cette référence se trouve dans la page régiment d'infanterie (France) qui cite le Recueil d'Historiques de l'Infanterie Française (Général Serge Andolenko – Eurimprim, Paris, 1949) mais ce fait ne m'a jamais été rapporté par les anciens du village qui ont vécu cette période.
Fin août-début septembre 1944, le village est libéré par les troupes alliées.
- Histoire des Gaules, C. Delaplace et J. France, A Colin Ed (1995)
- -a- Actes inédits des saints martyrs Fuscien, Victoric et Gentien, Charles Salmon in Mémoires de la Société d'Archéologie du Département de la Somme. Tome XVIII - imprimerie Lemer-Amiens, (1861). -b- Vie des Saints pour tous les jours de l'année, Abbé L. Jaud, Tours, Mame, (1950)
- Charles Salmon, Notice historique sur l'ancienne abbaye et le village de Saint-Fuscien-au-Bois, près Amiens, Lenoël-Hérouart Imprimeur - Amiens (1857)
- Revue d'histoire de l'Église de France, E. Baratay, 1998, vol 85, no 213, p. 299.
- Charles Salmon, “De la race bovine hollandaise, ou notice sur les animaux de cette race, acclimatée à Saint-Fuscien depuis 1847” E. Yvert Ed, Amiens (1855) in Catalogue de la bibliothèque communale d'Amiens, page 449
- G Bacquet, Les batailles de la Somme, Le courrier-picard-CA-Somme Ed, (1980)
- Terre Picarde no 26 (1989), p. 4, La guerre de 1870 aux environs d'Amiens par le colonel Pierson.
- Colonel Rousset, Histoire générale de la Guerre franco-allemande, tome 2, édition Jules Tallandier, Paris, 1911
- Général Faidherbe, Campagne de l'Armée du Nord en 1870-1871, édition E. Dantu, Paris, 1871
- A. Lecluselle, La guerre dans le Nord (1870-1871), édition Corlet, Colombelles, 1996
Héraldique
Blason | D'azur à deux chevronnels jumelés d'or accompagnés de trois besants d'argent. |
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Détails | Inspiré des armes de l'abbaye de Saint-Fuscien (voir alias). Le statut officiel du blason reste à déterminer. |
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Alias |
D'azur aux trois chevrons d'argent accompagnés de trois étoiles d'or. Armes de l'ancienne abbaye locale. |
- « », sur armorialdefrance.fr (consulté le ).
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