Soyécourt

Localisation

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Soyécourt : descriptif

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Soyécourt

Soyécourt est une commune française située dans le département de la Somme, en région Hauts-de-France.

Géographie

Localisation

Soyécourt est un village rural picard du Santerre, situé à environ 37 Amiens et à 37 Saint-Quentin.

Communes limitrophes
Communes limitrophes de Soyécourt
Fay
Foucaucourt-en-Santerre Soyécourt Estrées-Deniécourt
Vermandovillers Ablaincourt-Pressoir

Nature du sol et du sous-sol

Le territoire de Soyécourt est entièrement situé sur la plateau du Santerre de formation tertiaire. Le sol perméable est composé de limon qui lui donne sa fertilité naturelle. Le sous-sol crayeux est parcouru de quelques bancs de silex.

Relief, paysage, végétation

Le relief de la commune est celui d'un plateau calcaire assez uniforme.

La végétation « naturelle » est semblable à celle des autres communes du Santerre. Elle se singularise cependant par la présence d'un massif boisé conséquent situé au nord de la commune, nommé bois de Soyécourt ; de part et d'autre de la route d'Amiens à Saint-Quentin, il est dénommé bois des Champs et bois de Fay. Le massif boisé se prolonge sur la commune d'Estrées-Deniécourt et prend alors le nom de bois d'Estrées (Cf. carte I.G.N. au 25000e). Le bois de Soyécourt fut un lieu de retranchement pour les Allemands et le théâtre de violents combats pendant la bataille de la Somme en 1916. Il fut appelé par les Poilus, le bois des Satyres.

En bordure du hameau de Wallieux, un bosquet dénommé bois de Wallieux vient compléter l'ensemble arboré de la commune.

Hydrographie

La commune est située dans le bassin Artois-Picardie. Elle n'est drainée par aucun cours d'eau.

Cependant, M. Horquin, instituteur à Soyécourt en 1899, signale qu'il existait autrefois un ruisseau appelé le Grand Manoir qui prenant source à la ferme de Lihu (commune de Lihons) traversait le bois à Fames (commune de Vermandovillers), Soyécourt et son hameau de Wallieux. Ce ruisseau a aujourd'hui disparu.

Conséquence de violents orages d'été, de nos jours, des coulées de boue sont assez fréquentes notamment entre Wallieux et Soyécourt au point le plus bas (sans doute à l'emplacement de l'ancien lit du ruisseau).

Réseau hydrographique de Soyécourt.

Climat

En 2010, le climat de la commune est de type climat océanique dégradé des plaines du Centre et du Nord, selon une étude du CNRS s'appuyant sur une série de données couvrant la période 1971-2000. En 2020, Météo-France publie une typologie des climats de la France métropolitaine dans laquelle la commune est exposée à un climat océanique et est dans la région climatique Nord-est du bassin Parisien, caractérisée par un ensoleillement médiocre, une pluviométrie moyenne régulièrement répartie au cours de l'année et un hiver froid (.

Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 10,3 amplitude thermique annuelle de 14,5 . Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique la plus proche, située sur la commune de Rouvroy-en-Santerre à 12 vol d'oiseau, est de 10,8 ,. Pour l'avenir, les paramètres climatiques de la commune estimés pour 2050 selon différents scénarios d'émission de gaz à effet de serre sont consultables sur un site dédié publié par Météo-France en novembre 2022.

Hameaux et écarts

Le village de Soyécourt est en réalité composé de trois entités : Soyécourt proprement dit situé au sud, sur les hauts de la commune, Marcelet groupé autour de l'église et de la mairie-école, ces deux parties sont aujourd'hui reliées par deux rues, et Wallieux, un hameau situé au nord. Il n'existe pas d'autre écart ou ferme isolée sur le territoire de la commune.

  1. Section photographique de l'armée, «  », Fonds des Albums Valois - Département de la Somme - Volume 39, Argonnaute - Bibliothèque de documentation internationale contemporaine, (consulté le ).
  2. Notice géographique et historique sur la commune de Soyécourt rédigée par Monsieur Horquin, instituteur, 1899, Archives départementales de la Somme.
  3. a et b Daniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale », Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography, DOI 10.4000/cybergeo.23155, lire en ligne, consulté le )
  4. «  », sur pluiesextremes.meteo.fr (consulté le ).
  5. «  », sur fr.distance.to (consulté le ).
  6. «  », sur donneespubliques.meteofrance.fr (consulté le ).
  7. «  », sur donneespubliques.meteofrance.fr (consulté le ).
  8. «  », sur meteofrance.fr, (consulté le ).


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Toponymie

On trouve dans les textes anciens plusieurs formes pour désigner Soyécourt : Soihecurt en 1106, Soiecort en 1293, Soiecourt en 1397. On trouve ensuite Saucourt puis Soyécourt.

Soyécourt est, selon toute vraisemblance, un terme de formation germano-romane. Le radical « court », dérive du terme latin Curtis désignant une cour de ferme, une ferme puis un village. Le préfixe « Soyé » serait dérivé du nom germanique d'un des propriétaires du lieu après les Invasions barbares des . Selon l'abbé Decagny, l'origine du nom Soyécourt viendrait de la domination des Sohier ou Siger (vainqueur), branche cadette des comtes de Vermandois, qui parut avec éclat au .

  1. a et b Abbé Paul Decagny, Histoire de l'arrondissement de Péronne et de plusieurs localités circonvoisines, 1865.
  2. Charles Rostaing, Les Noms de lieux, Paris, Presses universitaires de France, 1969 pp. 71-72

Histoire

Moyen Âge

L'abbé Paul Decagny affirme que la plus ancienne mention du nom de la commune apparaît dans une bulle du pape Pascal II de 1106 qui confirme l'abbaye du Mont Saint-Quentin (près de Péronne) dans la possession de biens fonciers à Soihercurt (Soyécourt).

Il indique également l'existence à Soyécourt, au Moyen Âge, d'un hôpital ou d'une maladrerie dont la présence est encore avérée au XVIe siècle. Il précise que cet hôpital a été détruit sans en donner la date.

Époque moderne

Sous Henri II, au François III de Soyécourt se distingua au siège de Metz (1552).

Les possessions de la famille de Soyécourt passèrent à la famille de Belleforière par mariage en 1581. Plusieurs de ses membres exercèrent de hautes fonctions royales. Antoine Maximilien de Belleforière, marquis de Soyécourt était gouverneur de la place-forte de Corbie en 1636. Il capitula devant la menace espagnole et dut fuir en Angleterre pour échapper à la peine de mort prononcée contre lui par la justice royale. La famille s'éteignit à la Révolution française avec l'exécution de Joachim Charles de Seiglière de Soyécourt et de sa fille aînée en 1794. Sa fille cadette, Camille de Soyécourt (1757-1849) entrée au Carmel en 1784 en fut chassée en 1792 à la suppression du clergé et des ordres réguliers. En 1797, ayant recouvré ses biens, elle parvint à restaurer le carmel de Paris. Aucun membre de la famille n'a jamais séjourné durablement à Soyécourt.

À la fin du  siècle, on trouve le nom de Marcelet pour désigner la paroisse de Soyécourt.

Époque contemporaine

Durant la guerre franco-allemande de 1870, Soyécourt dut subir de nombreuses réquisitions en nature. Plusieurs jeunes gens de la commune combattirent pendant l'Année terrible, deux d'entre eux périrent des suites des privations endurées.

Au tournant du moulins à vent, qui ont été détruits pendant la guerre. La meule de l'un d'eux, un moulin à huile, a été retrouvé dans un champ dans les années 1970, et est exposée près de l'église.

Première Guerre mondiale
Photographie aérienne : Charge à la baïonnette, lors de la bataille de Soyécourt,
Après plusieurs jours de bombardements, les soldats français quittent leurs tranchées de l'arrière pour monter à l'attaque. Au loin, le village est en feu

Pendant la Première Guerre mondiale, Soyécourt et ses habitants subissent à plusieurs reprises la dureté des combats.

Dans la phase d'invasion en , la population est pour partie évacuée, pour partie déportée en Allemagne puis libérée en 1915.

Situé sur la ligne de Front, en 1916, pendant la bataille de la Somme, le bois de Soyécourt est repris par les Français, le , le village le . Une photo aérienne montre des fantassins français sortant des tranchées et montant à l'assaut entre les trous d'obus, le village étant en flammes.

En 1917, des prisonniers de guerre allemands dits « travailleurs forestiers » sont stationnés à Soyécourt sous la garde des Britanniques ; le , deux d'entre eux s'évadent, provoquant l'envoi de messages d'alerte aux unités de l'armée, comme le commandement d'étapes de Gravelines, jusqu'à leur capture le .

Soyécourt subit à nouveau le feu de la guerre lors de l'offensive du Printemps de 1918 (bataille du Kaiser).

Le village a été entièrement détruit au cours du conflit,,,.

Soyécourt est décoré de la Croix de guerre 1914-1918 le .

Entre-deux-guerres

Situé dans la zone rouge, le village ne devait pas être reconstruit parce que situé dans une région trop dévastée.

Cependant, Soyécourt est reconstruit dans les années 1920, d'abord par des baraquements puis des constructions définitives, sur la pression des habitants sinistrés, grâce entre autres au parrainage de la ville de Châtellerault (Vienne) et de l'île de Jersey,.

Seconde Guerre mondiale

Après la percée allemande à Sedan, le , les habitants de Soyécourt sont évacués par décision préfectorale.

Du au , lors de la Bataille de France, les troupes françaises retranchées dans le village résistent aux Allemands. L'ordre de repli est donné le à h 30 du matin. Vont suivre quatre longues années d'occupation.

Soyécourt est libérée par l'Armée américaine le

| ]

Le , le bailli de Jersey, William Bailhache, à la tête d'une délégation de cette île anglo-normande, est venu à Soyécourt pour célébrer le centenaire de la fin de la Première Guerre mondiale. Après la guerre, l'île de Jersey avait octroyé à la commune de Soyécourt, la somme de 1 000 livres sterling (soit près de 47 000 € actuels) pour la reconstruction du village, choisi parmi 85 communes françaises détruites pendant la Grande Guerre.

  1. Abbé Paul Decagny, Histoire de l'arrondissement de Péronne et de plusieurs localités circonvoisines, Amiens, Société des Antiquaires de Picardie, 1865, réédition partielle Bray-sur-Somme et ses environs, Paris, Le Livre d'histoire-Lorisse, Res Universis, ISBN ).
  2. a et b Erreur de référence : Balise <ref> incorrecte : aucun texte n’a été fourni pour les références nommées horq
  3. Aurélien Marty, Tilloloy, son église – son château, Montdidier, 2002, SERHAM
  4. Archives départementales de la Somme[réf. incomplète].
  5. Erreur de référence : Balise <ref> incorrecte : aucun texte n’a été fourni pour les références nommées CP27082020
  6. « Au sud de la Somme nos soldats attaquent sur un front de vingt kilomètres : Les villages de Soyécourt et de Chilly sont enlevés d'assaut », Le Petit Parisien, édition de Paris, lire en ligne, consulté le
  7. Journal de marche du commandement d'étapes de Gravelines, fin juin 1917, p. 36, lire en ligne.
  8. Carte spéciale des régions dévastées, document mentionné en liens externes, 1920.
  9. a et b Francine François-Dejuine, 1914-1924, 26 communes dans la tourmente, La Vague verte, 2007.
  10. Section photographique de l'armée, «  », Fonds des Albums Valois - Département de la Somme - Volume 39, Argonnaute - Bibliothèque de documentation internationale contemporaine, (consulté le ).
  11. Section photographique de l'armée, «  », Fonds des Albums Valois - Département de la Somme - Volume 39, Argonnaute - Bibliothèque de documentation internationale contemporaine, (consulté le ).
  12. Journal officiel du 30 octobre 1920
  13. «  », Documents numérisés, fonds Macqueron, Bibliothèque municipale d'Abbeville, entre deux guerres (consulté le ).
  14. Francine François-Dejuine, 1935-1955, Mémoires de 28 communes du Santerre, La Vague verte, 2011.
  15. Ludovic Lascombe, « Soyécourt retrouve son lien avec l'île de Jersey », Le Courrier picard,‎ (lire en ligne, consulté le ).

Héraldique

La commune a relevé les armes des anciens seigneur du lieu au Moyen Âge.

Blasonnement :

  • D'argent fretté de gueules.

Ornement extérieur :

  • Croix de guerre 1914-1918.

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Soyécourt dans la littérature

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