Merckeghem

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Merckeghem : descriptif

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Merckeghem

Merckeghem [mɛʁkəɡɛm] est une commune française située dans le département du Nord en région Hauts-de-France.

Géographie

Merckeghem dans son canton et son arrondissement

Situation

Merckeghem est une commune française située dans le département du Nord à 20 km environ du rivage de la mer du Nord. Elle est située selon les coordonnées géographiques suivantes à : 2.296° E / 50.862° N (DD) 2° 17.76' E / 50° 51.72' N (DM) 2° 17' 45” E / 50° 51' 43” N (DMS)

Le village est situé sur une hauteur (point culminant 61 m, au « Galgenberg » ou « mont du Gibet », couvert par un bois) qui prolonge le mont Watten (72 m) situé 5 km à l'ouest. Il forme une rue couronnant le sommet du « talus » qui surplombe la plaine maritime, en contrebas, au nord. Cette plaine qui dépasse à peine le niveau de la mer fut l'objet, au cours de la période historique, de plusieurs invasions de la mer du Nord appelées «transgressions marines». Elle est naturellement marécageuse. Les tourbières de Merckeghem qu'on appelle ici « les vives » ou Eeckhout (= bois de chênes) sont un des derniers vestiges des marais qui couvraient jadis, avec les forêts, toute la Flandre. La légende dit que la ville d'Eeck y aurait été engloutie au Ve siècle et qu'on entend sonner ses cloches la veille des grandes catastrophes…
Au ). Les cours d'eau canalisés sont le canal de la Haute-Colme et le canal d'Oleet-Watergang.

Communes limitrophes

Communes limitrophes de Merckeghem
Cappelle-Brouck Looberghe Eringhem
Millam Merckeghem Bollezeele
Volckerinckhove

Hydrographie

Réseau hydrographique

La commune est située dans le bassin Artois-Picardie. Elle est drainée par le canal de la Haute Colme, le watergang Boudyck, l'Overdyck, le Schardauwgracht Rg du Snaekedyck, la Merckeghem, le Courant de Sainte-Mildrède, le Trog, le watergang achterleet et l'Holland Becque,,.

Le canal de la Haute-Colme relie l'Aa à Watten au canal de Bergues et au canal de la Basse-Colme à Bergues. Il fait partie du canal de la Colme, et correspond à la partie occidentale, la seule encore accessible à la navigation fluviale.

Réseau hydrographique de Merckeghem.
Gestion et qualité des eaux

Le territoire communal est couvert par le schéma d'aménagement et de gestion des eaux (SAGE) « Delta de l'Aa ». Ce document de planification concerne un territoire de 1 208 bassin versant de l'Aa. Le périmètre a été arrêté le et le SAGE proprement dit a été approuvé le . La structure porteuse de l'élaboration et de la mise en œuvre est l'Institution intercommunale des Wateringues.

La qualité des cours d'eau peut être consultée sur un site dédié géré par les agences de l'eau et l'Agence française pour la biodiversité.

Climat

En 2010, le climat de la commune est de type climat océanique altéré, selon une étude du CNRS s'appuyant sur une série de données couvrant la période 1971-2000. En 2020, Météo-France publie une typologie des climats de la France métropolitaine dans laquelle la commune est exposée à un climat océanique et est dans la région climatique Côtes de la Manche orientale, caractérisée par un faible ensoleillement (1 550 .

Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 10,4 amplitude thermique annuelle de 13,8 . Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique la plus proche, située sur la commune de Watten à 7 vol d'oiseau, est de 11,3 ,. Pour l'avenir, les paramètres climatiques de la commune estimés pour 2050 selon différents scénarios d'émission de gaz à effet de serre sont consultables sur un site dédié publié par Météo-France en novembre 2022.

  1. A l'origine, des moulins étaient édifiés à cet effet.
  2. Sandre, «  »
  3. Sandre, «  »
  4. Sandre, «  »
  5. Sandre, «  »
  6. Sandre, «  »
  7. Sandre, «  »
  8. «  », sur le système d'information pour la gestion des eaux souterraines en Nord-Pas-de-Calais (consulté le )
  9. Sandre, «  »
  10. «  », sur https://www.gesteau.fr/ (consulté le )
  11. a et b Daniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale », Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography, DOI 10.4000/cybergeo.23155, lire en ligne, consulté le )
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Toponymie

Le nom de Merckeghem signifierait « la terre de Mark ou de Marko ».

1085 : Marchinchham

1160 : Merchinhem (cartulaire de l'abbaye Notre-Dame de Bourbourg)

Histoire

Avant 1789

Selon la tradition, un oppidum gaulois existait sur les hauteurs de Mercheghem avant la colonisation romaine. Il s'agissait sans doute des ménapiens dont la civitas était organisée autour de l'oppidum de Cassel. Les Ménapiens étaient sédentaires et vivaient de l'élevage et de l'agriculture. Le , deux membres de la « Société dunkerquoise pour l'encouragement des sciences, des lettres et des arts » sont venus à Merckeghem pour étudier trois mottes situées au lieu-dit Eeckhout-Veld, à proximité de la « montagne » de Merckeghem. Sous l'une des mottes, ont été retrouvés des ossements estimés être ceux d'un homme, et l'endroit a été considéré comme étant un tumulus contenant une sépulture gauloise.

Les invasions des traité de Verdun de 843, au royaume de France (la Francie) de Charles le Chauve. Puis, par le jeu des mariages, le comté de Flandre deviendra bourguignon au Louis XIV, que les armées françaises feront la conquête définitive de la partie ouest de la Flandre (traité d'Aix-la-Chapelle en 1668 et de Nimègue en 1678). Si depuis elle restée française, sa population fut longtemps de langue et de culture germanique.

Avant la Révolution française, la paroisse était incluse dans le diocèse de Thérouanne, puis à la disparition de celui-ci dans le diocèse de Saint-Omer.

Au Moyen âge, il est fait mention de plusieurs seigneuries : celle de Gheere (cf lieu-dit : le Gergraght), le château d'Eeckhout (lieu-dit : l'Eechkout Veld), une partie de la seigneurie d'Holque et la seigneurie de Ravensberg érigée en baronnie en 1610. Elles faisaient partie des « Quatre Vassaux » (dont les Seigneurs de Ravensberghe, et la Seigneurie de Zinneghem) qui avait le droit de haute justice (justice seigneuriale) échappant ainsi à la justice de la châtellenie de Bourbourg, pour dépendre directement du celle du comte.
La paroisse dépendait de 2 châtellenies : la partie sud (environ 1/3 du territoire) avec le bourg et l'église dépendait de la châtellenie de Cassel, la partie nord (les 2/3 restants) dépendait de celle de Bourbourg.
Au seigneurs de Drincham puis aux barons d'Esquelbecq. Des droits de tonlieu étaient perçus pour le passage de l'Overdragt (l'overdaght (porter au-delà) est un procédé ingénieux et relativement rare qui permettait aux bateaux de passer les barrages, les premières traces écrites des Overdraghs datent de cette époque. Ancêtres de nos écluses,il s'agissait d'un plan incliné situé à côté du barrage et sur lequel on glissait les bateaux pour passer les ruptures de pentes, les bateaux étant, il est vrai, à fond plat.

La première trace écrite du village date de 1085 à l'occasion de l'érection d'une chapelle, donnée à l'abbaye de Watten.

Il est fait mention pour la première fois en 1142, dans les textes, d'un seigneur de Ravensberghe, seigneurie située sur la commune actuelle de Merckeghem (seigneurs de Ravensberghe).

L'abbaye de Ravensberghe est fondée en 1191-1194 sur la terre de la seigneurie d'Houthove. Christine, dame de Ravensberghe, de haute noblesse est considérée comme la fondatrice de l'abbaye en raison des dons qu'elle lui fit.
Cette abbaye dépendait de celle de Clairmarais, mais nommait elle-même son chapelain et son abbesse.

En 1248, Adeline, dame de Drincham confirme le droit de libre passage par « l'overdragh de Lynke » au profit de l'église de Watten

En 1383, Charles VI, roi de France, vient au secours de son vassal le comte de Flandre (croisade d'Henri le Despenser) et loge à l'abbaye de Ravensberghe.

Des troubles religieux éclatent : apparition du protestantisme et furie iconoclaste : en 1568, l'abbaye et l'église paroissiale sont pillées par les « gueux ».

En 1644, les Espagnols construisent à Lynck un fort important pour défendre le passage de la Colme de Bourbourg. Il sera conquis par le maréchal de Gassion en 1645, repris par les Espagnols en 1657, rasé en 1678.

À la veille de Révolution, en 1750, l'église du village détient quelques terres, (d'une église à une autre, les situations sont très inégales) situées pour l'essentiel dans la paroisse. Ces biens sont administrés par un « conseil de la fabrique »; les terres sont louées et le produit de la location entre en recettes dans les comptes de l'église. L'église de Merckeghem possède 11 mesures de terre, soit environ 5 hectares.

Seigneurie et Vierschaere de Merckeghem

La seigneurie et vierschaere de Merckeghem, est un fief noble, relevant du Wythof, principale possession du châtelain-vicomte de Bourbourg qui dirige la châtellenie de Bourbourg, mais située dans la châtellenie de Cassel. Elle recouvre une surface de 360 mesures de terre, soit environ 160 hectares, située sur la partie sud du territoire de Merckeghem, au sud de la route de Watten à Bollezeele, qui limite en partie le territoire de la châtellenie de Bourbourg. Elle possède toute la justice seigneuriale, et dispose d'un bailli, d'un greffier, de sept échevins et d'un amman (personnel de justice).

  • En 1481, le seigneur est Jean d'Ongnies (Oignies) époux de Marie de Ghistelles. Il cède la seigneurie à Jean d'Ongnies, fils du seigneur de Watten.
  • En 1532, Louis van Ongnies, prêtre, détient la seigneurie. Lui succède Marguerite d'Ongnies qui épouse Philippe I de Merode (maison de Merode), grande famille belge, qui décède en 1625, puis leur fils Philippe II de Merode qui meurt en 1629.
  • En 1634, est retrouvée Marguerite de Merode, sœur du précédent, épouse de Philippe Lamoral de Gand, dit Vilain (Philippe Lamoral Vilain de Gand) comte d'Isenghien (voir Château d'Isenghien). Elle décède en 1679.
  • En 1680, lui succède Philippe Balthazar d'Isenghien, prince de Masmines, et après celui-ci en 1683, son fils Jean de Gand, comte d'Isenghien, puis encore en 1687, Louis de Gand, comte d'Isenghien.
  • Est retrouvé en 1719, Louis de Gand de Merode de Montmorency, grand militaire français, lieutenant général des armées du roi, prince d'Isenghien. Il la transmet en 1721 à son frère Alexandre Balthazar, comte de Gand et de Middelbourg.
  • En 1722, le fief est racheté par François Joseph Germain, marquis de la Viesville, (ou Viefville) et en 1768, elle passe à son fils Louis Auguste de la Viesville, seigneur de Steenvoorde.

A priori, tous les possesseurs ou la grande majorité d'entre eux furent seigneurs de Watten.

Après 1789

Au moment de la Révolution française, un ancien moine frère mineur capucin de Bourbourg, Basile Joseph Wyckaert, accepte de prêter le serment de fidélité à la Constitution civile du clergé et devient prêtre constitutionnel de Merckeghem.

1792. L'abbaye de Ravensberg est fermée, les 28 religieuses expulsées, l'ensemble des bâtiments démolis, les biens immeubles (terres, fermes, moulins) vendus comme biens nationaux. Le lieu-dit le «Champ du couvent» rappelle encore aujourd'hui son existence.

Vers 1910, un chemin de fer de Herzeele à Saint-Momelin, passe par les villages, alors généralement dotés d'une gare, Wormhout, Esquelbecq, Zegerscappel, Bollezeele, Merckeghem, Volckerinckhove-Broxeele, Lederzeele, Nieurlet.

1914-1918

En , l'inondation par les Belges de la vallée de l'Yser empêche les troupes allemandes de continuer leur avance vers Dunkerque. Elles resteront bloquées pendant toute la guerre entre Nieuport et Dixmude. La plus grande partie de la Flandre française restera sous contrôle des troupes alliées et connaîtra peu de dégâts.

En juin 1917, la commune va recevoir quelques masques à gaz (une centaine) pour la population civile, a priori, surtout pour les autorités.
Mais de nombreux soldats merckeghemois tomberont sur le champ de bataille : le monument aux morts mentionne 34 noms, soit environ 5 % de la population et entre 15 et 20 % des hommes jeunes.

1940-1945


La commune comme toute la Flandre est envahie en  (bataille de Dunkerque).
En , de nombreuses victimes civiles sont tuées lors d'un bombardement allié. En effet, l'armée allemande avait installé une rampe de lancement pour les V1 (les « bombes volantes ») à Volckerinckhove distant de 3 km. Le , puis la nuit du , plusieurs vagues de bombardiers qui visaient cette rampe déversèrent leurs soute sur Merckeghem (soit environ un millier de bombes). Le centre de la commune fut touché et 14 civils tués (dont le curé).

  1. Mémoire de la Société dunkerquoise pour l'encouragement des sciences, des lettres et des arts, 1865-1866, onzième volume, p. 279-283, lire en ligne.
  2. Mémoire de la Société dunkerquoise pour l'encouragement des sciences, des lettres et des arts, 1862-1864, neuvième volume, p. 66, lire en ligne.
  3. Georges Dupas, Le clergé, les couvents et leurs biens dans la châtellenie de Bourbourg avant la Révolution, Coudekerque-Branche, Galaad, , p. 126.
  4. a b c et d Georges Dupas, Seigneuries et seigneurs de la châtellenie de Bourbourg, Coudekerque-Branche, Galaad Graal, , p. 243.
  5. «  », p. 14.
  6. Georges Lefebvre, «  », sur persée.fr, p. 194..
  7. Journal de marche du commandement d'étapes de Gravelines, fin juin 1917, p. 36, lire en ligne.

Héraldique

Les armes de Merckeghem se blasonnent ainsi : "D'or à deux crosses de gueules, affrontées et passées en sautoir, accompagnées en chef et en flancs de trois corbeaux de sable, et en pointe d'un mont de sinople."

Ce blason est la copie presque conforme de celui de l'abbaye de Ravensberg : les crosses en sautoir sont un emblème abbatial. Les oiseaux de sable sont des corneilles (= ravens) et la montagne (= berg) indique le lieu où fut établi le monastère.

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Merckeghem dans la littérature

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