Craonne
Localisation
Craonne : descriptif
- Craonne
Craonne [kʁan] est une commune française située dans le département de l'Aisne, en région Hauts-de-France. L'ancien village de Craonne a été complètement détruit au cours de la Première Guerre mondiale lors des différentes batailles du Chemin des Dames
Le nom de Craonne est rendu célèbre par la Chanson de Craonne, chanson contestataire entonnée par des soldats français durant la guerre en 1917 et, notamment, par des soldats qui se sont mutinés après l'offensive meurtrière du général Nivelle au Chemin des Dames en 1917. Craonne se prononce /krɑn/, et non /Krɑon/ »
La prononciation fautive /krɑon/ s'est développée avec la Chanson de Craonne, où deux syllabes sont nécessaires. Ses habitants sont appelés les Craonnais (pron
: /kranais/).
Géographie
Localisation
Craonne est à mi-chemin entre Laon et Reims (à environ une trentaine de kilomètres par la route de chacune de ces villes). Le village avant 1914 avait une forme triangulaire correspondant aux trois rues principales et il s'étendait sur les pentes du plateau du Chemin des Dames, prenant à cet endroit le nom de « plateau de Craonne ». Le nouveau village a été installé dans la vallée, au sud-ouest de l'ancien village.
La commune se trouve à 18,5 , à 118,7 Amiens, à 26,8 , et à 122,9 Paris.
Communes limitrophes
Relief et géologie
Voies de communications et transports
Voies routières
Craonne est accessible par la route par :
- l'autoroute , sortie Guignicourt) située à 15 km à l'est de Craonne ;
- la route départementale D 1044 (ancienne route nationale 44), via Corbeny, située 4 km au nord-est ;
- la reliant Craonne à Craonnelle au sud-ouest ;
- la (le « Chemin des Dames »), traversant le nord du territoire de Craonne d'ouest en est ;
- la route départementale D 19, traversant l'est du territoire de Craonne du nord au sud.
Transports en commun
La gare la plus proche est celle de Guignicourt située à 17 TER Hauts-de-France et permet d'accéder aux gares de Laon ou de Reims en 20 minutes environ.
Hydrographie
Réseau hydrographique
La commune est située dans le bassin Seine-Normandie. Elle est drainée par l'Ailette, le ruisseau de Beaurepaire et le cours d'eau 10 de la commune de Bouconville-Vauclair,,.
L'Ailette, d'une longueur de 59 Sainte-Croix et se jette dans l'Oise (rive gauche) à Quierzy, après avoir traversé 36 communes.
Un plan d'eau complète le réseau hydrographique : le plan d'eau des Chevreux, d'une superficie totale de 0,7 ,.
Gestion et qualité des eaux
Le territoire communal est couvert par le schéma d'aménagement et de gestion des eaux (SAGE) « Aisne Vesle Suippe ». Ce document de planification, dont le territoire s'étend sur 3 096 Aisne, Marne et Ardennes) et deux régions (Champagne-Ardenne et Picardie), a été approuvé le 16 décembre 2013. La structure porteuse de l'élaboration et de la mise en œuvre est le Syndicat d'aménagement des bassins Aisne Vesle Suippe (SIABAVES).
La qualité des cours d'eau peut être consultée sur un site dédié géré par les agences de l'eau et l'Agence française pour la biodiversité.
Climat
En 2010, le climat de la commune est de type climat océanique dégradé des plaines du Centre et du Nord, selon une étude du CNRS s'appuyant sur une série de données couvrant la période 1971-2000. En 2020, Météo-France publie une typologie des climats de la France métropolitaine dans laquelle la commune est exposée à un climat océanique altéré et est dans la région climatique Nord-est du bassin Parisien, caractérisée par un ensoleillement médiocre, une pluviométrie moyenne régulièrement répartie au cours de l'année et un hiver froid (3 .
Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 10,4 amplitude thermique annuelle de 15,6 . Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique la plus proche, située sur la commune de Martigny-Courpierre à 10 vol d'oiseau, est de 10,7 ,. Pour l'avenir, les paramètres climatiques de la commune estimés pour 2050 selon différents scénarios d'émission de gaz à effet de serre sont consultables sur un site dédié publié par Météo-France en novembre 2022.
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- Daniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale », Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography, DOI 10.4000/cybergeo.23155, lire en ligne, consulté le )
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Toponymie
Le nom de la localité est attesté sous les formes Grauhenna (IXe siècle) ; Croona (906) ; Crauna ; Craunna (911) ; Craubena (vers 991) ; Creunna (1090) ; Croana (1112) ; Chroonia (1145) ; Crauenna (1154) ; Villa de Craonna (1230) ; Craule-en-Laonnois (1359) ; Cranne (1651).
Le nom serait issu du celtique Craon, « pierre », évoquant ainsi les carrières de calcaire du plateau.
- Auguste Matton, Dictionnaire topographique de l'Aisne, Paris, (lire en ligne), p. 85.
Histoire
Foire de Craonne
Établissement à Craonne d'une foire franche annuelle de trois jours en 1482, à commencer du 2 novembre.
Vin de Craonne
La culture du raisin et du vin est très ancienne à Craonne. Les habitants payaient au prieur de Saint-Marcoul la dime du vin qui était un vingtième de leur récolte.
Craonne au | ]
Le village de Craonne entre dans l'histoire nationale en 1814. C'est là que remporte une de ses dernières victoires : il parvient à repousser les troupes russes et prussiennes lors de la campagne de France. Cette bataille, lors de laquelle ont été engagées les Marie-Louise, fut particulièrement meurtrière : on compta 5 400 morts ou blessés.
Au siècle, le village situé sur les pentes du plateau du Chemin des Dames se consacre à l'agriculture et à la viticulture. Avec l'arrivée du train, les villageois délaissent la vigne pour se consacrer au maraîchage. Sur le haut plateau surplombant la colline se trouvait un saloon américain appelé la Californie créé par Henry Vasnier associé des champagnes Pommery. En sus d'un service d'hôtellerie, d'un zoo, et d'un jardin exotique de plantes amérindiennes, l'endroit était connu pour être une maison de plaisir fréquentée par la bourgeoisie rémoise. Par la suite, le plateau prendra le nom de plateau de Californie. Il est encore possible de découvrir des plantes exotiques ayant survécu à la Première Guerre mondiale.
Craonne lors de la Première Guerre mondiale
Le , la armée française installe son quartier général juste à côté de la commune de Craonne, au château d'Hédouville, à Pontavert. Le château de Craonne appartenait également à la famille de Hédouville, qui y installa un hôpital pour les blessés de guerre, avec des annexes dans certaines de ses autres propriétés de Craonne et de Corbeny.
Craonne acquiert une tragique notoriété lors de la Première Guerre mondiale. En 1914, après la première bataille de l'Aisne, le village, situé sur la ligne de front, est occupé et sa population est déplacée.
Avec l'offensive Nivelle, le village fut entièrement rasé au printemps 1917 par les bombardements massifs : cinq millions d'obus sont tombés sur le Chemin des Dames entre le et . Les combats y sont terribles lors de cette offensive : la division d'infanterie qui monte à l'assaut se trouve bloquée au niveau des caves de Craonne. Puis le , une seconde offensive est lancée par la division d'infanterie qui aboutit à la reprise de Craonne et à la progression sur le plateau de Californie. Après l'échec de cette offensive et les pertes graves subies, des pertes de plus de 130 000 hommes en dix jours, l'armée française doit faire face à de nombreux actes d'insoumission concernant plus de 150 unités : on parle alors de mutineries. La Chanson de Craonne associe le village à ces insoumissions et au pacifisme.
Le , le village, totalement détruit, est libéré par le régiment d'infanterie.
François Flameng, peintre officiel des armées françaises, a réalisé de nombreux croquis et dessins des événements sanglants qui s'y déroulèrent, et qui ont été publiés dans la revue L'Illustration.
La reconstruction
Après la guerre, la reconstruction du nouveau village se fit en contrebas du plateau de Californie, dans la plaine, sur un espace plus propice à une agriculture moderne. L'ancien village était situé en zone rouge, le village devait donc disparaître. En 1931, il a été recouvert par l'arborétum offert par la Suède ainsi que par des jardins de la paix. C'est la ténacité de quelques villageois revenus à Craonne qui oblige les responsables politiques à reconstruire un village.
Aujourd'hui, le village accueille colloques et manifestations autour de la Première Guerre mondiale. C'est là que se réunit en particulier le Collectif de recherche international et de débat sur la guerre de 1914-1918.
- Benoît Hopquin, « », sur Le Monde, (consulté le ).
- La bataille de l'Aisne sur le site du CRID (Collectif de Recherche International et de Débat sur la Guerre de 1914-1918)
- Lucien Jedwab, « Des arboretums aux couleurs flamboyantes, à visiter (surtout) en automne », Le Monde.fr, (lire en ligne, consulté le )
Héraldique
Blason | D'or au pal d'azur chargé d'une grappe de raisin surmonté d'une couronne et soutenue d'une gerbe de blé, le tout du champ, le pal accosté de deux épées de gueules chargées chacune d'un écusson de sinople, portant à dextre la date 1814 d'or et à senestre la date de 1914 du même.
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Détails | Le statut officiel du blason reste à déterminer. |
- « », sur armorialdefrance.fr (consulté le ).
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Craonne dans la littérature
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