Hauts-de-France, France
Statistiques
Localisation
Hauts-de-France : descriptif
- Hauts-de-France
Les Hauts-de-France (/o də fʁɑ̃s/) sont une région administrative du nord de la France, créée par la réforme territoriale de 2014
Résultat de la fusion du Nord-Pas-de-Calais et de la Picardie (elles-mêmes créées en 1972), elle s'est d'abord appelée provisoirement « Nord-Pas-de-Calais-Picardie ». Elle s'étend sur 31 806 km2 et compte cinq départements : l'Aisne, le Nord, l'Oise, le Pas-de-Calais et la Somme
Elle est présidée par Xavier Bertrand depuis le 4 janvier 2016 et son chef-lieu est Lille, principale ville de la région et auparavant déjà chef-lieu du Nord-Pas-de-Calais
Amiens, chef-lieu de l'ancienne Picardie, est la deuxième ville de la région. La région est limitrophe de l'Île-de-France située au sud, de la Normandie à l'ouest et du Grand Est à l'est
De plus, elle est frontalière de la Belgique sur toute sa partie nord-est, et est bordée par la Manche et la mer du Nord, à l'ouest et au nord. Située au cœur de l'Europe de l'Ouest, avec 5 995 292 habitants en 2021, et une densité de population de 189 hab/km2, elle représente la 5e région la plus peuplée de France et la 2e la plus densément peuplée de France métropolitaine après l'Île-de-France.
Géographie
Localisation
La région est située dans le nord du territoire de la France : la commune de Bray-Dunes (51° 05′ N, 2° 32′ E) en est le point le plus septentrional, tous territoires confondus. Étendue entre les et parallèles nord, la région s'étend sur 31 806 France métropolitaine, elle se situe sur le fuseau horaire de l'heure normale d'Europe centrale (UTC+01:00) et lors du passage à l'heure d'été, elle se situe sur le fuseau horaire de l'heure d'été d'Europe centrale (UTC+02:00).
Elle est bordée au nord par la mer du Nord sur 45 kilomètres et à l'ouest par la Manche sur plus de 120 kilomètres. De l'autre côté se situe le Kent au Royaume-Uni à 32 kilomètres au minimum (au niveau du cap Gris-Nez). Du côté terrestre, la région est frontalière de la Belgique (provinces de Hainaut et de Flandre Occidentale) au nord-est, de Bray-Dunes à Watigny, sur plus de 350 kilomètres. Elle est également limitrophe de la Normandie, à l'ouest, de l'Île-de-France, au sud, et du Grand Est, à l'est.
Géologie et relief
Géologie
La région occupe essentiellement des portions de vastes bassins sédimentaires : notamment une partie du bassin parisien et du bassin de Flandre. Il n'y a pas de séparation entre les deux en surface, ces deux bassins sont en continuité pour une partie des séries géologiques qui les composent. La limite conventionnelle en surface est constituée par les collines de l'Artois et le seuil de Bapaume.
Le sous-sol de la région est dominé par des formations du Crétacé. Le Crétacé supérieur, qui couvre de loin la plus large superficie, est marqué par une roche calcaire particulière : la craie. Elle est cependant souvent dissimulée sous une couche de limon (lœss), déposée au Quaternaire, qui favorise la richesse de l'agriculture. La craie fut autrefois utilisée comme pierre à bâtir et pierre à chaux dans une grande partie de la région, de nombreuses carrières souterraines en témoignent. Ces formations s'ouvrent à l'ouest sur les formations du Crétacé inférieur et du Jurassique sous-jacentes (et ponctuellement du Paléozoïque) dans les boutonnières du Boulonnais et du pays de Bray, où des substrats plus variés affleurent, dont des argiles de qualité qui ont alimenté une production de céramique dans ces deux contrées. Le Jurassique émerge aussi en Thiérache, mais il s'agit cette fois de l’extrémité nord de l'auréole jurassique du Bassin parisien qui pointe dans la région. Il y a deux domaines importants couverts par des sédiments du Tertiaire : la plaine de Flandre dans le nord-est de la région où l'on trouve principalement des argiles et des sables (qui ont servi à produire les briques qui caractérisent fortement l'architecture de cette partie de la région), et dans le sud (ancienne Île-de-France) où les substrats sont variés selon les couches qui affleurent : argiles, sables, grès, et les calcaires du Lutétien. Les calcaires lutétiens sont exploités à grande échelle depuis des siècles pour la production de pierre de taille, c'est la principale pierre à bâtir historiquement utilisée dans le sud de la région et à Paris (dont la pierre de Saint-Leu de la vallée de l'Oise), puis dans le reste de la région où elle fut exportée à partir du buttes témoins souvent sableuses (avec parfois du grès dur, ayant servi à produire des pavés et utilisé dans l'architecture ancienne pour les fondations et les soubassements), dispersées sur les terrains du Crétacé.
Le Paléozoïque, situé sous les terrains plus récents, a été massivement exploité en profondeur pour sa houille dans le bassin minier du Nord-Pas-de-Calais (autour de Lens et Douai) entre la fin du XVIIe et la fin du XXe siècle.
L'Avesnois ainsi qu'une petite portion de la Thiérache attenante forment un territoire géologiquement différencié du reste de la région. Des roches du Paléozoïque plus ou moins déformées y affleurent : grès, schistes, calcaires durs (la pierre bleue, utilisée dans l'architecture locale), etc. On n'est plus ici dans les bassins sédimentaires proprement dits mais dans les contreforts de l'Ardenne.
Relief
Le relief est assez faible : l'altitude moyenne est d'environ 98 mètres, ce qui place la région au Watigny dans l'Aisne, non loin du plateau ardennais. Le relief est néanmoins assez varié, partagé entre les très bas reliefs de la plaine de Flandre, des bas plateaux assez plats (Santerre, Cambraisis) et divers plateaux un peu plus hauts entaillés de nombreuses vallées, comme dans le Soissonais, le Valois, l'Omois, les bassins versants des fleuves côtiers de Picardie et d'Artois (bassin de la Somme, la Bresle, l'Authie, la Canche avec le pays des Sept Vallées, l'Aa), ainsi que d'autres paysages vallonnés comme le Boulonnais, l'Avesnois, la Thiérache, le Laonnois, le Noyonnais, le Beauvaisis, etc.
Hydrographie
Climat
Le climat de la région Hauts-de-France est un climat de type océanique. D'un bout à l'autre de la région, ce climat présente des nuances dans le déroulement des saisons et dans ses variétés locales où se combinent altitudes, plaines et vallées, versants abrités ou exposés, proximité ou éloignement du littoral, etc.
Sur les côtes de la Manche et de la mer du Nord, le caractère océanique est très marqué. Les amplitudes thermiques sont faibles, ce qui donne des hivers relativement doux et peu enneigés et des étés frais. Le temps est variable à cause des vents, très fréquents et parfois violents, qui influencent le climat en fonction de leur direction.
En s'éloignant des côtes, le climat garde les mêmes caractéristiques que celui des côtes, tout en se rapprochant progressivement du climat continental, avec moins de vent, des écarts de température plus marqués et des jours de gelée et de neige plus nombreux.
Les températures enregistrées dans les Hauts-de-France augmentent en moyenne au rythme de + 0,29 .
Station | Température min. en hiver (en °C) |
Température max. en été (en °C) |
Précipitations mars-août (en mm) |
Précipitations sept-févr (en mm) |
Ensoleillement par an (en heures) |
Nombre de jours de : | |||
---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|
Brouillard | Orage | Neige | Vent | ||||||
Abbeville | 2,0 | 21,2 | 363,6 | 417,7 | 1678 | 35 | 25 | 17 | 28 |
Beauvais | 1,3 | 22,9 | 322,9 | 343,7 | 1706 | 52 | 18 | 15 | 55 |
Boulogne-sur-Mer | 3,2 | 19,7 | 292,6 | 410,0 | 1678 | 43 | 12 | 8 | 119 |
Dunkerque | 3,5 | 20,3 | 309,7 | 370,0 | 34 | 10 | 11 | 101 | |
Lille | 1,6 | 22,3 | 368,5 | 372,9 | 1628 | 62 | 19 | 18 | 65 |
Saint-Quentin | 1,0 | 22,3 | 356,5 | 346,1 | 1660 | 73 | 17 | 15 | 57 |
Milieux naturels et biodiversité
Réserves naturelles nationales
- la réserve naturelle nationale de la baie de Somme ;
- la réserve naturelle nationale de la baie de Canche ;
- la réserve naturelle nationale de l'étang Saint-Ladre ;
- la réserve naturelle nationale des grottes et des pelouses d'Acquin-Westbécourt et des coteaux de Wavrans-sur-l'Aa ;
- la réserve naturelle nationale des landes de Versigny ;
- la réserve naturelle nationale des marais d'Isle ;
- la réserve naturelle nationale du marais de Vesles-et-Caumont ;
- la réserve naturelle nationale du Platier d'Oye ;
- la réserve naturelle nationale de la dune Marchand ;
- la réserve naturelle nationale des étangs du Romelaëre.
Parcs naturels régionaux
- le parc naturel régional de la Baie de Somme Picardie Maritime ;
- le parc naturel marin des estuaires picards et de la mer d'Opale ;
- le parc naturel régional des caps et marais d'Opale ;
- le parc naturel régional Scarpe-Escaut ;
- le parc naturel régional Oise-Pays de France ;
- le parc naturel régional de l'Avesnois ;
Sites naturels
- Aisne
- Coteau de Chartèves
- Nord
- Jardin écologique du Vieux-Lille
- Marais de Wagnonville
- Annelles, Lains et Pont Pinnet
- Prairies du val de Sambre
- Prairies du Schoubrouck
- Tourbière de Vred
- Pré des Nonnettes
- Mont de Baives
- Réserve de l'Escaut-rivière
- Oise
- Mont Ganelon
- Mont César
- Larris et tourbières de Saint-Pierre-es-Champs
- Pas-de-Calais
- Cap Blanc-Nez
- Cap Gris-Nez
- Marais de Condette
- Dunes d'Écault
- Baie d'Authie
- Marais audomarois
- Somme
- Baie de Somme
- Hâble d'Ault
- Hortillonnages d'Amiens
- Montagne d'Eclusier-Vaux
- Montagne de Frise
- Montagne de Montenoy
- Grand Marais de La Queue
- Étangs de La Barette
Forêts
Avec 428 000 hectares de forêt (privée à 72 %) produisant 4 000 000 m3/an de bois, la région est la dernière de France en superficie forestière (13,4 % de l'espace) mais la 5e région en consommation de bois.
Hors boisements ONF, la forêt est détenue par un peu plus de 120 000 propriétaires, souvent détenteurs de petites parcelles (seuls 1 900 d'entre-eux possèdent un massif de 25 hectares ou plus). Cette forêt mobilise pour sa gestion et son exploitation environ 8 800 entreprises (42 000 emplois) selon la filière Nord-Picardie Bois en 2017.
Après une longue phase de régression du haut Moyen Âge à la révolution industrielle, cette forêt a regagné du terrain et est encore en expansion (+10 % en quinze ans vers 2000-2010). Elle est feuillue à plus de 90 %, l'enrésinement y étant pour l'essentiel artificiel. Les peupleraies y sont nombreuses, également artificielles, et essentiellement dans les vallées humides,,.
Les forêts de plus de 1 000 ha sont :
- Forêt d'Andigny
- Forêt de Boulogne
- Forêt de Chantilly
- Forêt de Compiègne
- Forêt de Crécy
- Forêt de Desvres
- Forêt d'Ermenonville
- Forêt d'Halatte
- Forêt d'Hesdin
- Forêt de Hez-Froidmont
- Forêt d'Hirson - Forêt de Saint-Michel-en-Thiérache
- Forêt de Laigue
- Forêt de Mormal
- Forêt de Nieppe
- Forêt d'Ourscamp-Carlepont
- Forêt de Raismes-Saint-Amand-Wallers
- Forêt de Retz
- Forêt de Rihoult-Clairmarais
- Forêt de Saint-Gobain
- Forêt de Thelle
Environnement
La pollution atmosphérique génère dans la région 6 500 décès prématurés par an et une perte d’espérance de vie entre 11 et 16 mois selon la Fédération Atmo France. Dans le bassin Artois-Picardie, moins d’un quart des cours d’eau présente un bon état écologique et chimique et moins du tiers des eaux souterraines présente un bon état chimique. Au cours de la période 1995-2014, les populations d’oiseaux des milieux agricoles du Nord-Pas-de-Calais ont chuté de 50 %.
Pays traditionnels
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- Ministère de l'Agriculture et de l'Alimentation, Enquête sur la structure de la forêt privée en 2012, novembre 2014.
- Réseau Bois&Vous, Caractéristiques de la forêt régionale.
Toponymie
En picard, le nom de la région est Heuts-d'Franche.
Histoire
Si la région n'a été créée officiellement qu'en 2016, son territoire n'en garde pas moins une histoire très riche.
Appartenance culturelle
Bien que les Hauts-de-France soient divisés avant la Révolution en entités politiques distinctes, on relate la présence de plusieurs régions culturelles sur son territoire, ne faisant pas écho aux divisions administratives, dont les principales sont la Picardie et les Flandres.
La Picardie
Le territoire culturel picard est bien plus vaste que la région administrative ou que l'ancienne province.
De nombreuses villes du Nord-Pas-de-Calais sont dites de Picardie dès le Moyen-Age. Barthélemy l'Anglais, dans son encyclopédie inclut alors les villes d'Amiens, Arras, Beauvais et Tournai en Picardie, il mentionne aussi le Hainaut.
Arras est par exemple connue pour être le berceau de la culture littéraire picarde, avec ses trouvères comme Jean Bodel ou Adam de la Halle. Ce qui en fait pour certains la capitale littéraire de la Picardie, ou encore la clé de voute de l'identité picarde.
« grand plaisir à voir draps et hautes lices ouvrés à Arras en Picardie »
— Jean Froissart, Chroniques
Au François Villon parle de « Picardes de Valenciennes ».
Les Flandres
En plus de la province de Flandre française, des territoires situés politiquement en Artois sont dits flamands, c'est le cas des environs de Béthune, Saint-Omer et Aire-sur-la-Lys que l'on nomme Artois flamand.
On relate alors plusieurs territoires nommés flamands :
- Flandre maritime (Dunkerque et ses alentours)
- Flandre lilloise (arrondissement de Lille)
- Artois flamand (autour de Béthune, Saint-Omer, Aire-sur-la-Lys)
Jusqu'aux thioise (bas-francique, ancêtre du flamand) mais la région a très tôt été picardisée, dès les VIIIe – IXe siècles. Malgré cette francisation précoce la toponymie flamande est restée vivace (par exemple Hulluch, Nortkerque, Oblinghem, Westrehem, Isbergues, Gonnehem, etc).
Autres régions
D'autres régions culturelles sont situées dans le territoire des Hauts-de-France, comme la Champagne, autour de l'Orxois, l'Omois et le Tardenois, avec comme ville forte, Château-Thierry ; et le Vexin français, autour de Chaumont dans l'Oise.
Le territoire avant les Hauts-de-France
La région est constituée de plusieurs provinces historiques et culturelles, partiellement ou en totalité. La majeure partie du territoire est occupée par la Picardie, qui comprend la plus grande partie de la Somme, de l'Oise, de l'Aisne, mais aussi la côte maritime du Pas-de-Calais, de Montreuil jusqu'à Calais. Ses villes principales sont Amiens, Saint-Quentin, Beauvais, Boulogne, Calais, Compiègne, le Touquet, Abbeville, Laon, Creil, Senlis et Soissons. On retrouve aussi un bout de l'Île-de-France historique, au sud-ouest de l'Oise, avec le Vexin français autour de Chaumont-en-Vexin, un morceau de la Champagne est aussi présent à l'extrême-sud de l'Aisne autour de Château-Thierry. Il s'agit d'une partie de la Brie. Les Communes de Gauville, Fourcigny et Morvillers-Saint-Saturnin dans le département de la Somme font quant à eux partie historiquement de la Normandie.
Plus au nord, se situe l'ancienne province d'Artois dans le Pas-de-Calais, elle est divisée en deux entités, l'Artois flamand ou Flandres artésiennes, autour de Béthune, Saint-Omer et Aire-sur-la-Lys, et l'Artois picard composé du reste de la province autour d'Arras et de Hesdin. On notera aussi le Cambrésis, petit pays traditionnel autonome qui constitue les alentours de Cambrai, un morceau du Hainaut que l'on appelle Hainaut français (l'autre partie se trouve en Belgique) s'étend autour de Valenciennes et de Maubeuge. Enfin, on a la Flandre française qui se subdivise en Flandre romane, autour de Lille, dite romane en raison de son parler local picard, et de la Flandre flamingante, en raison de son parler local flamand, qu'on appelle aussi le Westhoek français, et qui comprend Dunkerque et Hazebrouck. À partir du siècle, on a regroupé ces territoires sous le nom de Pays-Bas français, car il s'agissait de nouvelles acquisitions faites par la France sur les Pays-Bas espagnols, ces Pays-Bas dits espagnols devenaient ainsi des Pays-Bas dits français.
Jusqu'au gouvernements généraux et particuliers, des entités administratives d'Ancien Régime qui faisaient autorité au niveau militaire. Il s'agissait à l'époque des gouvernements de Picardie (autour d'Amiens, Saint-Quentin, Boulogne et Calais), de Flandre française, qui regroupait, en plus de la Flandre française, le Hainaut. Le gouvernement d'Artois (autour d'Arras, Lens et Béthune), tandis que le gouvernement de l'Île-de-France débordait sur la moitié sud de la province de Picardie, prenant ainsi des villes comme Beauvais, Compiègne, Soissons, Senlis ou Laon, qui ne sont pourtant pas des villes d'Île-de-France, mais bien de Picardie. Cette présence de territoires appartenant à la Picardie dans le gouvernement d'Île-de-France sera soulignée à plusieurs reprises par les cartographes de Louis XIV, par l'Encyclopédie de Diderot et d'Alembert,,, ou par des auteurs tels que Robert de Hesseln. Le gouvernement de Champagne, quant à lui, possédait alors Château-Thierry. La Révolution française marquera la création des départements actuels et l'abolition des gouvernements généraux militaires.
La position frontalière des Hauts-de-France en a fait une place économique et militaire stratégique. De tous temps, elle fut au cœur d'importants conflits notamment durant les deux Guerres mondiales.
Création de la région
Idée de fusion de la Picardie avec la Champagne-Ardenne
Dans sa tribune du , le président François Hollande pose les bases de la réforme territoriale de 2014. Il propose alors de passer de 22 à 14 régions métropolitaines. La carte jointe à la tribune indique que le Nord-Pas-de-Calais resterait en l'état tandis que la Picardie fusionnerait avec la Champagne-Ardenne.
Le socialiste Claude Gewerc, président du conseil régional de Picardie, se dit alors « très surpris » du mariage annoncé de sa région avec sa voisine champenoise. Il rajoute que des trois possibilités de rassemblement (Normandie, Nord-Pas-de-Calais et Champagne-Ardenne), cette dernière n'avait pas « [sa] préférence ». Christophe Coulon, président du groupe UMP au conseil régional, critique pour sa part la réforme et constate, malgré des points communs, qu'il n'y a ni flux « économique » ni flux « humain » entre les deux régions. Plusieurs élus du parti ont également demandé l'organisation d'un référendum, notamment Xavier Bertrand.
Barbara Pompili, coprésidente du groupe écologiste à l'Assemblée nationale et députée de la Somme, estime que la non-fusion entre Picardie et Nord-Pas-de-Calais résulte de la volonté de François Hollande de ne pas donner « une grande région à Marine Le Pen ». Elle ajoute que la fusion avec le Nord-Pas-de-Calais « ce ne serait pas dans la joie, mais ce serait dans une logique ». Les élus FN du conseil régional picard ont eux aussi critiqué la réforme et indiqué que le non-mariage entre la Picardie et le Nord-Pas-de-Calais était une volonté « politico-électorale » du président afin d'éviter la prise de la nouvelle région par le parti.
Du côté nordiste, à l'image de Daniel Percheron, l'ensemble de la majorité régionale se félicite de l'autonomie de la région : l'entité étant suffisamment grande aux yeux des responsables politiques. Cette position est également défendue par Philippe Rapeneau, chef de l'opposition régionale. Les frontistes nordistes rejoignent pour leur part leurs collègues picards.
Le , le projet de loi est déposé par le ministre de l'Intérieur, Bernard Cazeneuve, au Sénat, alors à majorité de gauche. La carte proposée par le ministère est la même que celle de la tribune. Le , Carlos Da Silva présente au nom de la commission des Lois de l'Assemblée nationale un nouveau texte de loi. La carte qui l'accompagne présente une nouvelle fois la fusion de la Picardie avec la région Champagne-Ardenne et l'autonomie du Nord-Pas-de-Calais.
Idée de fusion de la Picardie avec le Nord-Pas-de-Calais
Le découpage des régions est amendé lors des travaux préparatoires de la chambre basse et, le , l'article Champagne-Ardenne rejoint la Lorraine et l'Alsace.
Ce mariage provoque immédiatement une levée de boucliers de la part des principaux élus socialistes du département du Nord. Ainsi, dans un communiqué de presse, la maire de Lille Martine Aubry et la majorité des députés socialistes du département définissent cette union comme une « aberration économique et sociale ». Cette position est défendue par le républicain Éric Woerth, maire de Chantilly dans l'Oise, qui estime que les intérêts de son département sont à Paris et non à Lille.
En revanche, de nombreux élus se montrent davantage enthousiastes. La réunion de deux régions culturellement et économiquement proches, ainsi que la réunification de la Picardie historique sont soulignés. Pour Claude Gewerc, c'est « déjà une meilleure solution » que celle proposée précédemment. À droite, Gérald Darmanin, maire de Tourcoing, Daniel Fasquelle, maire du Touquet-Paris-Plage, et Xavier Bertrand, ont indiqué être favorables à l'union des deux régions,. Tout en étant opposés à la réforme territoriale, les élus du Front national, à l'instar de Florian Philippot, se sont déclarés satisfaits de la fusion qui leur offrirait une victoire « quasi assurée » lors des prochaines régionales.
En dépit de plusieurs amendements restaurant l'autonomie des deux régions déposés, entre autres par Bernard Roman, l'Assemblée nationale vote en première lecture le projet de loi le lors du vote solennel. Ni le passage devant les deux assemblées en seconde lecture, ni en commission mixte paritaire, ni en nouvelle lecture devant les deux chambres, ni en lecture définitive à l'Assemblée nationale n'ayant modifié l'union entre les deux régions, le mariage est officiellement entériné par le vote du ,. Le conseil constitutionnel n'ayant pas censuré la loi, la promulgation de celle-ci au journal officiel le entérine la naissance de la région « Nord-Pas-de-Calais-Picardie » le
Origine du nom
Le nom « Nord-Pas-de-Calais-Picardie » n'avait pas vocation à être définitif. Juxtaposant les noms des anciennes régions par ordre alphabétique, il était celui retenu par la loi en attendant qu'un nouveau nom soit choisi par décret en Conseil d'État sur proposition du conseil régional de la région fusionnée, décision devant intervenir avant le
Du 22 au , une consultation est organisée dans les lycées et les centres d'apprentissage de la région pour proposer un nouveau nom. À l'issue de cette consultation, trois noms sont sélectionnés par le conseil régional : « Hauts-de-France », « Nord-de-France » et « Terres du Nord ». La notion de « haut » de la carte de France comme synonyme du nord du pays attire leur[Qui ?] attention. Pour choisir entre ces trois propositions, le conseil régional a mis en place une consultation en ligne, à laquelle tous les habitants de la région pouvaient participer. Sur les 55 000 participants, 21 151 (soit 38,4 %) ont choisi Hauts-de-France.
Lors de la séance plénière de l'assemblée régionale du , le conseil régional adopte l’appellation « Hauts-de-France »,. Ce nom est validé par le Conseil d'État le .
Il est néanmoins critiqué par de nombreux historiens et géographes. Sur le plan historique, en effet, cette dénomination exclut toute toponymie des territoires qui composent la nouvelle région (Picardie, Artois, Flandre, etc.). Du point de vue de la géographie, le terme « haut », et à plus forte raison son pluriel « les hauts de » se rapporte en français à l'amont d'un fleuve ou à l'altitude d'une région. Cette dénomination confond donc l'altitude avec la latitude, voire avec le « haut de la carte », alors même que le point culminant de cette nouvelle collectivité territoriale du nord de la France est le deuxième plus bas du pays, ne dépassant pas les 300 mètres d’altitude. Tout le nord de la région était d'ailleurs appelé sous l'Ancien Régime les Pays-Bas français, ce qui constitue une antinomie remarquable,,.
- lire en ligne), p. 690 :
« est Hannonia nuncupata »
- Louis Adolphe Terracher, Revue de linguistique romane, Société de linguistique romane., (lire en ligne)
- Blanche Wissen, La conscience linguistique dans la production littéraire en domaine picard, Université de Montréal, (fin xiie-fin xiiie siècle) (lire en ligne)
- François Villon, Les Oeuures de Francoys Villon de Paris, reveues et remises en leur entier par Clement Marot valet de chambre du roy., Arnoul et Charles les Angeliers, (lire en ligne), p. 45
- Louis Dussieux, Géographie générale contenant la géographie physique, politique administrative, historique, agricole, industrielle et commerciale de chaque pays avec des notions sur le climat: les productions naturelles, l'ethnographie, les langues, les religions, les voies de communications, les frontières et l'état politique, financier et militaire (lire en ligne)
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