Tucquegnieux

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Tucquegnieux : descriptif

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Tucquegnieux

Tucquegnieux est une commune française située dans le département de Meurthe-et-Moselle, en région Grand Est. Ses habitants sont appelés les Tucquenois.

Géographie

« La commune de Tucquegnieux » sur Géoportail.

Localisation

La commune de Tucquegnieux est située dans la branche nord du département de Meurthe-et-Moselle, elle est bordée par les localités de Trieux au nord, Avril et Bettainvillers à l'est, Mancieulles au sud et Mairy-Mainville à l'ouest. Sa superficie est de 9,2 Hayange, située à 13 kilomètres au nord-est. Elle est également proche du parc naturel régional de Lorraine (environ 19 kilomètres), du centre touristique et thermal d'Amnéville-les-thermes (27 kilomètres) et de la frontière avec le Luxembourg (29 kilomètres). À vol d'oiseau, Tucquegnieux est située à 263 kilomètres de Paris, 158 kilomètres de Strasbourg, 251 kilomètres de Lille, 600 kilomètres de Nantes, 698 kilomètres de Bordeaux et 670 kilomètres de Marseille.

Communes limitrophes de Tucquegnieux
Sancy Trieux
Mairy-Mainville Tucquegnieux Avril
Anoux Val de Briey Bettainvillers

Géologie et relief

La commune est située sur le plateau lorrain qui est dans son ensemble rattaché au bassin parisien dont il forme la partie orientale. Sa formation géologique remonte à plus de 250 millions d'années (période Jurassique). Tucquegnieux est située entre les côtes de Meuse et les côtes de Moselle. Le schéma suivant nous montre une coupe transversale des alentours de la commune sur laquelle sont représentées les différentes couches de matériau. Nous voyons que la commune est directement bâtie sur la couche de calcaire du Bajocien inférieur. En dessous se trouve une couche de marne de type Micacée, puis la couche de minerai de fer, la minette lorraine de type oolithique qui repose sur une couche du toarcien. La couche de minerai est à environ 230 mètres de profondeur et son épaisseur varie à cet endroit de 30 à 50 mètres. L'exploitation du minerai qui s'est déroulée sur la majeure partie du plan de prévention des risques miniers. Quelques petites zones sont également identifiées comme à risque d'Aléas Brutaux et d'Aléas d'affaissement progressif, mais elles représentent moins de 5 % de la surface totale. La grande profondeur des galeries, supérieure à 200 mètres minimise grandement le risque, et l'ensemble de la commune est toujours ouverte à l'urbanisation.

Du point de vue du relief, la commune présente un aspect légèrement vallonné, du fait d'une altitude qui varie de 228 à 310 mètres. Le centre est situé sur un plateau (d'où l'appellation de « Tucquegnieux plateau »), alors que les deux autres quartiers dit du « Village » et de la « Marine » sont situés de part et d'autre en contrebas. Ils sont bordés de petites collines aux alentours, recouvertes de forêts où de champs cultivés.

Coupe géologique sous la commune de Tucquegnieux.

Hydrographie

Le principal cours d'eau de la commune est la rivière Woigot. Pourtant, dans la commune même, il ne fait figure que d'un modeste ruisseau, avant de recevoir, à proximité de l'ancien cimetière, les eaux du ruisseau des froides fontaines, son débit d'étiage est même quasi proche de 0. En fait, le ruisseau des froides fontaines, qui prend sa source dans les bois d'Anderny, n'est lui aussi qu'un très modeste cours d'eau jusqu'à ce qu'il reçoive, derrière les cités minières du nord-est, l'apport du cours du Nouillant, qui est lui-même le déversoir des eaux d'exhaure de l'ancienne exploitation minière. En 1987, la commune de Tucquegnieux s'engage avec six autres communes voisines dans la constitution d'un syndicat intercommunal de mise en œuvre d'un contrat de rivière Woigot (CRW). Entre autres actions, la pompe d'exhaure fut remise en service malgré l'arrêt des mines pour éviter l'ennoyage trop rapide du sous-sol et surtout pour soutenir l'étiage du Woigot qui était devenu si insuffisant sans cet apport artificiel qu'il en était devenu insalubre, avec un fort taux de pollution provoqué par les rejets d'eaux usées.

Les autres ruisseaux de la commune qui se jettent aussi dans le Woigot sont le ruisseau des prés de Blancha, qui serpente à hauteur de Tucquegnieux plateau derrière le stade de football et qui se jette près de la sortie de Tucquegnieux village, et le ruisseau de la vallée, lui aussi alimenté par l'exhaure de la mine Anderny-Chevillon, qui passe près de l'ancienne gare, longe les bois de Forté et quitte la commune à hauteur de Bettainvillers pour rejoindre le Woigot plus en aval, à Mance. À la sortie de la commune, le débit d'étiage du Woigot est en moyenne de 0,145 Mancieulles avec l'apport des eaux d'exhaure de l'ancienne mine de Saint-Pierremont.

Le territoire de la commune dispose en plus d'un ensemble d'étangs, situés dans les Bois de la Dame, près du carreau d'Anderny-Chevillon, qui sont utilisés pour des activités de pêche et de loisirs.

Réseau hydrographique de Tucquegnieux.

Climat

En 2010, le climat de la commune est de type climat des marges montargnardes, selon une étude du Centre national de la recherche scientifique s'appuyant sur une série de données couvrant la période 1971-2000. En 2020, Météo-France publie une typologie des climats de la France métropolitaine dans laquelle la commune est exposée à un climat semi-continental et est dans la région climatique Lorraine, plateau de Langres, Morvan, caractérisée par un hiver rude (1,5 .

Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 9,5 amplitude thermique annuelle de 16,4 . Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique de Météo-France la plus proche, « Rouvres-en-woevre », sur la commune de Rouvres-en-Woëvre à 18 vol d'oiseau, est de 10,8 °C et le cumul annuel moyen de précipitations est de 668,3 mm. La température maximale relevée sur cette station est de 40,2 ,,.

Les paramètres climatiques de la commune ont été estimés pour le milieu du siècle (2041-2070) selon différents scénarios d'émission de gaz à effet de serre à partir des nouvelles projections climatiques de référence DRIAS-2020. Ils sont consultables sur un site dédié publié par Météo-France en novembre 2022.


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  1. a et b Daniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale », Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography, DOI 10.4000/cybergeo.23155, lire en ligne, consulté le )
  2. «  », sur pluiesextremes.meteo.fr (consulté le ).
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  4. «  », sur donneespubliques.meteofrance.fr (consulté le ).
  5. «  », sur donneespubliques.meteofrance.fr (consulté le ).
  6. «  », sur drias-climat.fr (consulté le ).
  7. «  », sur meteofrance.com, (consulté le ).

Toponymie

Anciennes mentions : Ticqueulx (, Tignegneux (1682), Tocquegnaix (1689), Tiequenieux (1749), Tecquenieux et Tigneuf (1756), Tucquenieux (1779), Tugnegneux (1793), Turquegueux (1801).

D'après Bertrand Auerbach, Tucquegnieux est la corruption de l'ancien nom Tiche-Neuf. Sachant que Tiche serait la forme française et patoise de Deutsch (allemand) et Nieux serait la forme patoise de Neuf, le nom serait donc une altération du patois. Cette hypothèse est à rapprocher du fait que la cité fut détruite au cours des guerres (vers 1400) puis reconstruite à l'emplacement actuel par une colonie d'Audun-le-Tiche.

  1. a b c d e et f Ernest de Bouteiller, Dictionnaire topographique de l'ancien département de la Moselle : comprenant les noms de lieu anciens et modernes, rédigé en 1868 sous les auspices de la Société d'archéologie et d'histoire de la Moselle, Paris, Imprimerie nationale.
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  3. Bertrand Auerbach, Le plateau Lorrain : essai de géographie régionale, Berger-Levrault et Cie, 1893

Histoire

Tucquegnieux se composait, à l'origine, de chaumières construites avec des claies de branchages entortillés. Les interstices étaient bouchés avec de la terre glaise, de la boue ou du torchis. Dans cette contrée forestière où les bois de chênes couvraient une grande partie du pays, les habitants vivaient surtout de la culture et de la chasse.

Au Moyen Âge (vers 1400), la cité fut détruite au cours des guerres qui opposèrent le duc de Luxembourg et l'évêque de Metz, puis reconstruite à l'emplacement actuel par une colonie d'Audun-le-Tiche.

En 1817, le village de l'ancienne province du Barrois sur le Woigot, avait pour annexes les fermes de Brabant et de Morbeau et les moulins de Noye et de Saulx. À cette époque il y avait 311 habitants répartis dans 57 maisons. La cité appartenait à la province de Bar, elle fut sous la juridiction du bailliage de Briey pour être ensuite rattachée à Longwy et dépendre à nouveau de Briey et enfin d'Étain. Du point de vue religieux, Tucquegnieux faisait partie du diocèse de Trèves, alors ville lorraine. L’église actuelle date de 1832. Elle a remplacé une église très ancienne dont on ignore la fondation.

Mine de Tucquegnieux : le chevalement tel qu'on pouvait encore le voir à la fin des années 1980.
Mine de Tucquegnieux : le puits Eugène Roy.

Une nombreuse noblesse habitait le pays dont les Serain-Champs qui laisseront une forte empreinte dans le passé de cette petite ville. C'est l'époque où le village connaît une activité économique essentiellement agricole, jusqu'à ce que les progrès de la métallurgie au cours du Bessemer, puis procédé Thomas) rendent possible l'exploitation des gisements du minerai de fer de Lorraine, appelé la "minette lorraine".

Dès le début du 1901-1902, arrivent les premiers Italiens qui participent à la construction du puits de mine de Tucquegnieux village, ainsi qu’à la construction des cités du village. Une fois installés, ces hommes faisaient venir leur famille. L’immigration polonaise s’effectuera par la suite en deux temps. Tout d’abord, de 1922 à 1931, réquisitionnés par le gouvernement polonais, avec l’accord du gouvernement français, ils étaient convoyés par train dans des wagons de marchandises et arrivaient à la gare de Toul. Là, des gardes à la solde des directeurs de mine venaient choisir ceux qui leur convenaient et les embauchaient sous contrat d’un an. Ce contrat était renouvelé d’année en année, sous condition d'une conduite exemplaire. Le second temps s’est effectué au cours et à l’issue de la Seconde Guerre mondiale. Il y eut également une période d’immigration yougoslave qui s’est déroulée de 1922 à 1931. Après guerre, il y eut une nouvelle poussée peu importante d’immigration italienne. Les archives municipales montrent de 1922 à 1926, un mouvement de population étrangère égal à 7 500 personnes. Ceci est principalement dû au fait que beaucoup de personnes travaillaient quelques mois puis partaient pour d’autres mines.

En tout, deux exploitations minières s'installeront sur le sol de la commune. Elles seront, comme pour beaucoup d'autres localités, les principaux pourvoyeurs d'emplois et de services pour la commune, et ce pendant plusieurs décennies. La Société des Mines d’Anderny-Chevillon a été créée en 1889. Les travaux de fonçage du puits 1907 et l’extraction du minerai a débuté en 1912. Le second puits a été mis en service en 1927. La Société exploite alors la couche grise calcaire et la couche noire siliceuse. En ce qui concerne la Société des Mines de Fer du Nord-Est, la concession de Tucquegnieux fut accordée aux Aciéries de Longwy par décret du . La cession de la concession de Bettainvillers par la Société Métallurgique de Gorcy fut accordée aux Aciéries de Longwy par un acte du . Après une série de sondages effectués à partir des années 1894 à 1908, les travaux de fonçage des puits furent exécutés au cours des années 1900-1907. Une interruption des travaux souterrains eut lieu de juin 1940 à fin juillet 1941 pour le dénoyage de la mine. Elle était alors sous contrôle allemand. À la fin des années 1920, les mines de Tucquegnieux connaissent un essor assez considérable (1926-1930). Ceci est principalement le fait d'une reprise de l’économie mondiale en même temps que celle de la sidérurgie française. Cependant, cette euphorie fut de courte durée car dès 1931, la production baissera régulièrement. Cette baisse correspond à la Grande Dépression des années 1930 qui, après les États-Unis, frappera les pays européens. Des deux guerres et de la crise de 1929 qui ont amené un effondrement de la sidérurgie européenne, il résulta trois crises successives et très graves qui touchèrent profondément les mines de Tucquegnieux ainsi que tout le bassin minier par ailleurs. Jusqu’en 1960, la production minière de Tucquegnieux ne fit que s’accroître. À cette date, rien ne laissait prévoir un recul imminent. L’industrie avait faim d’acier, la France détenait en 1959, le second rang mondial parmi les pays producteurs de minerai de fer, après l’URSS, avant les États-Unis. Cependant, l'exploitation de la minette sera progressivement abandonnée au profit de l'importation de minerais étrangers, meilleur marché et ayant une meilleure teneur en fer. Ce sera le début d'un vaste plan d'arrêt complet des exploitations minières du Nord-Est, qui entraînera un déclin démographique progressif de la commune. Cet état de fait générera de plus une longue lutte du monde ouvrier des mines pour la préservation de l'activité minière et des emplois qui y sont associés. Cependant, le plan inéluctable d'arrêt des mines du Nord-Est aboutira finalement à la fermeture, puis au démantèlement des derniers puits à la fin des années 1980. Le puits Eugène Roy de Tucquegnieux sera parmi l'un des derniers en activité. Les mines de fer lorraines qui employaient encore en 1976 près de 8 300 ouvriers fermèrent définitivement en 1986.

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Tucquegnieux dans la littérature

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