Rimogne

Localisation

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Rimogne : descriptif

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Rimogne

Rimogne est une commune française, située dans le département des Ardennes en région Grand Est. Rimogne est un village autrefois important pour avoir été un des plus grands bassins ardoisiers français et cela dès son origine

L'ardoise y a été extraite de 1158 à 1971, soit pendant 813 ans

À l'image du destin des mineurs de Zola dans Germinal, la vie du village est intimement liée à celui de l'extraction ardoisière

C'est à travers cette histoire que se sont dessinés la plupart des aspects de la vie sociale, de la vie économique, de la vie culturelle. Si aujourd'hui il ne reste qu’une activité minime liée à l’extraction de l’ardoise, il n'en reste pas moins que Rimogne est un village au riche passé industriel

Ces exploitations ont en effet tellement façonné ce village que le monde de l'ardoise et tout ce qui s'y rattache sont encore très présents dans le quotidien.

Géographie

Localisation

Vue aérienne de Rimogne (au centre), Charleville-Mézières se trouve au sud-est.

Rimogne se situe sur le plateau de Rocroi, à 17 kilomètres au nord-ouest de Charleville-Mézières.

Communes limitrophes

Communes limitrophes de Rimogne
Rimogne Harcy
Le Châtelet-sur-Sormonne Murtin-et-Bogny

Géologie et relief

La superficie de la commune est de 377 hectares ; son altitude varie entre 194 et 282 mètres. Son relief présente de nombreuses côtes et l'on a d'ailleurs longtemps distingué « deux Rimogne » : le Rimogne du bas et le Rimogne du haut. Le bas étant le plus rural et le haut, où passe la route nationale 43, le plus riche. Cette réalité s'est également longtemps traduite dans le nom des rues. Les rares noms de rues du Albert Meyrac dira d'ailleurs que Rimogne « se divise en Rimogne-Haut, Rimogne-Bas et l'Enclos ».

Le sous-sol de Rimogne, qui appartient au Cambrien, se caractérise par une alternance de bancs quartzites et de schistes parmi lesquels plusieurs niveaux ardoisiers. Ces terrains présentent un pendage de 40 degrés. L'ardoise de Rimogne est de deux sortes : l'ardoise grenue et l'ardoise bleue. L'ardoise grenue, le plus souvent gris-bleuâtre, présente une multitude de cristaux de fer oxydulés. L'ardoise bleue qui ne présente pas ces cristaux est beaucoup plus facile à travailler.

Hydrographie

La commune est dans le bassin versant de la Meuse au sein du bassin Rhin-Meuse. Elle est drainée par le ruisseau la Rimogneuse et le ruisseau de l'Étang Doby,.

La Rimogneuse prend sa source, avec le ruisseau de la Richolle, dans les marais d'Ambeuval au lieu-dit Blanc-Marais. Il forme ensuite l'étang de Rosainrue (ou Rosainruz) qui se situe au nord du village. À l'est du village, les eaux de l'étang de Rosainrue et de l'étang de Doby se rejoignent pour former la Rimogneuse qui s'écoule vers l'ouest du village pour rejoindre les étangs de Pierka avant de se jeter dans la Sormonne. La rivière, aujourd'hui gros ruisseau, alimentait au moulins de Rimogne et du Châtelet-sur-Sormonne. On compte deux ponts principaux et un autre de dimension plus modeste, tous situés dans la partie basse du village. L'énergie hydraulique a été utilisée au fil des siècles par les ardoisières pour évacuer les eaux d'infiltration dans les galeries (machines d'exhaure) ou pour produire de l'énergie électrique.

Deux plans d'eau complètent le réseau hydrographique : les étangs de Pierka (0,4 ,.

Climat

En 2010, le climat de la commune est de type climat de montagne, selon une étude du Centre national de la recherche scientifique s'appuyant sur une série de données couvrant la période 1971-2000. En 2020, Météo-France publie une typologie des climats de la France métropolitaine dans laquelle la commune est exposée à un climat océanique altéré et est dans la région climatique Nord-est du bassin Parisien, caractérisée par un ensoleillement médiocre, une pluviométrie moyenne régulièrement répartie au cours de l’année et un hiver froid (.

Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 9,5 amplitude thermique annuelle de 15 . Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique de Météo-France la plus proche, « Rocroi », sur la commune de Rocroi à 10 vol d'oiseau, est de 9,5 °C et le cumul annuel moyen de précipitations est de 1 210,4 mm. La température maximale relevée sur cette station est de 37,6 ,,.

Les paramètres climatiques de la commune ont été estimés pour le milieu du siècle (2041-2070) selon différents scénarios d'émission de gaz à effet de serre à partir des nouvelles projections climatiques de référence DRIAS-2020. Ils sont consultables sur un site dédié publié par Météo-France en novembre 2022.

Réseau de communication et transports

Le principal axe de communication traversant la commune est la route nationale 43, autrefois route royale route impériale Montreuil-sur-Mer à Mézières. Au niveau du bourg, elle se confond avec la route nationale 51, et avec la route européenne 44 (E44). Une fois dans le village, elle se découpe en rue Pasteur et rue Jean-Jaurès. De nombreux poids lourds empruntaient cet axe, jusqu'à l'ouverture de l'autoroute A304 en 2018 qui a permis de désengorger ce point de passage.

La gare était placée sur la ligne de Charleville-Mézières à Hirson (par Auvillers). Elle n'est plus utilisée depuis les années 1970 (le trafic voyageurs s'est arrêtée en 1952 et la fermeture des ardoisières a fait perdre de son intérêt au trafic de fret partant de Rimogne). Deux lignes de bus assurent la navette entre Rimogne et Charleville-Mézières. La Régie départementale des transports des Ardennes (RDTA) propose en effet une ligne partant de Signy-le-Petit, et une autre partant de Rocroi. Deux arrêts sont présents dans le village, un à l'entrée ouest et un autre au centre, près de la Maison de l'Ardoise. Une société de taxis est installée à Rimogne, il s'agit tant de transports médicaux que de transports à caractère personnel.

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Toponymie

Le nom est attesté sous différentes formes Rieumogne, Rimegne, Rumogne, Rimoigne puis Rimogne, selon l'abbé Champsaur, sans qu'il ne précise les dates de ces variantes. Les toponymistes Auguste Longnon, Auguste Vincent, Albert Dauzat, Charles Rostaing et Ernest Nègre n'ont pas étudié ce nom de lieu, sans doute parce qu'ils n'ont pas trouvé d'explication satisfaisante.

  1. Champsaur 1869-1870, p. 217.

Histoire

Le nom de Rimogne apparaît pour la première fois dans un acte signé par Pierre de Montcornet, seigneur du lieu en 1158. Il consiste en une concession de terrain accordée aux religieux de Signy pour l'exploitation d'une ressource minérale, l'ardoise. D'autres chartes suivent renouvelant cette autorisation et l'étendant. En 1220, les religieux de l'abbaye de Foigny entrent dans l'exploitation de l'ardoise, obtenant également une concession des seigneurs de Montcornet, suivis de l'abbaye de Bonnefontaine en 1247. Les religieux se partageront les ressources jusqu'au . Le souvenir des moines est encore présent dans le village à travers le lieu-dit et la rue de Bonne-Fontaine.

Le temps des seigneurs (1245-1899)

Croix de l'ancienne église.

Rimogne a longtemps été la possession de seigneurs. À son origine, Rimogne faisait partie de la châtellenie du Châtelet, relevant elle-même de la baronnie de Montcornet. Nicolas de Montcornet fut le premier à recevoir le titre de Seigneur de Rimogne en 1245. Après le mariage de sa petite-fille avec Jean de Jeumont, la seigneurie de Rimogne change de main jusqu'au milieu du . Outre le château du Châtelet, les seigneurs de Rimogne disposaient d'un autre château situé au lieu-dit l'Enclos, entouré de fossés et comportant une tour.

C'est au église, au lieu-dit du Gros Caillou. L'église, de style ogival, comporte une grande nef, deux chapelles latérales et un clocher ajouté en 1697. Le chœur gothique est percé de deux fenêtres. Le cimetière est contigu à l'église. À cette époque, Rimogne n'est pas encore une paroisse. Le village a été érigé en cure par une ordonnance de Charles Le Tellier, archevêque de Reims, le , et il est resté annexé à Bogny jusqu'à la Révolution.

Carte de Cassini vers 1780.

La famille Hénin-Liétard règne jusqu'en 1603, puis c'est la famille des Robert du Chatelet, qui est seigneur principal jusqu'en 1789. Par le jeu des alliances et des mariages, plusieurs familles sont seigneurs en partie, possédant une portion de ce territoire. En 1634, selon l'abbé Champsaur, Rimogne aurait compté 40 feux y compris les veuves soit environ 250 habitants. En 1714, le village en compte le double. La Révolution française et la Terreur ne font pas de victimes à Rimogne. Le dernier seigneur de Rimogne est Jean Baptiste Louis de Robert. Né en 1724, il devient le premier maire de Rimogne en 1793. Il se rattache à la période révolutionnaire un épisode particulier. Le marquis de La Fayette s'arrête en effet à Rimogne en juillet 1792, sur l'emplacement du château de Farigny, déjà disparu (la division Vandamme s'y arrête également quelques années plus tard pour se rendre à Waterloo).

Si la Révolution fait cesser les privilèges, Rimogne reste sous la coupe d'une famille longtemps encore : les Rousseau de Rimogne. Cette famille s'implante à Rimogne avec Jean Louis Rousseau vers 1779. Les Rousseau règnent en maître sur le village, possédant rapidement la presque totalité des tréfonds de la commune. Habitant une riche bâtisse surnommée le château Rousseau, on les retrouve alliés à la famille De Noirfontaine et à la famille De Vaillant de Monchy.

Le point commun à toutes ces familles est l'ardoise. C'est autour de ce schiste que se sont cristallisés tous les aspects de la vie sociale, économique et politique du village.

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École primaire de Rimogne.

Tout au long du halles non loin de la poste, sur la Grand Place du village, actuelle place de la République, permettant d'organiser des marchés et des foires. Ces halles seront détruites au début du XXe siècle.

L'école, qui jusqu'en 1841 était dispensée dans la sacristie de l'ancienne église, a désormais lieu dans un grand bâtiment construit dans le haut du village sur un terrain octroyé par la Compagnie des ardoisières après que la commune lui a donné le droit d'exploiter l'ardoise sous les rues du village. Elle accueille une classe de filles et une classe de garçons au rez-de-chaussée. À l'étage se trouve la salle de la mairie et les logements des instituteurs. Le premier instituteur à y habiter est Jean-Baptiste Buridant. L'école enfantine sera créée en 1900.

L'ancienne église où étaient inhumés les seigneurs du lieu est vendue puis rasée. Ses murs ne permettaient en effet plus d'accueillir la population de Rimogne grandissante. C'est le que les travaux de la nouvelle église dédiée à saint Brice commencent au lieu-dit le Gard. Construite sur les plans de l'architecte Louis Clément Labarre, l'église est consacrée le par l'archevêque Gousset. L'église abrite les reliques de saint Brice et de sainte Chantal. Le cimetière situé près de l'ancienne église est abandonné vers 1825, un nouveau cimetière est créé.

Une autre des modernisations du village, et non des moindres, est la construction d'une gare ferroviaire sur la ligne qui relie Charleville à Hirson. Les travaux débutent en 1867 et la gare est opérationnelle deux ans plus tard, facilitant le transport des ardoises. Il y aura sur le territoire de la commune trois postes de garde-barrières, un situé près de la gare, un situé au lieu-dit Pont d'Arrête-Eaux et un situé près d'Hubert-Champ.

La fin du lavoirs viennent compléter ce dispositif dans plusieurs endroits de la commune.

C'est également au Ordre du Très Saint Sauveur. Leur implantation montre la volonté de l'archevêché de Reims de renforcer la présence de l’Église catholique au sein des populations ouvrières. Elles habitent une maison non loin du presbytère. Cette communauté reste à Rimogne jusque dans les années 1960. Les sœurs dispensent de soins, viennent en secours aux plus pauvres et encadrent les loisirs des jeunes filles dans le cadre du patronage. Elles s'occupent avec le curé de la vie religieuse du village, même si le quotidien La Lanterne, adepte de la libre pensée, se moquent en des relations ponctuellement tendues entre un de ces curés, l'abbé Coulange, et cette communauté.

Rimogne et les guerres

Détail du monument aux morts de 1870.

Du fait de sa situation géographique, Rimogne se trouve sur le passage des armées lors des trois dernières grandes guerres. La guerre franco-allemande de 1870 est la première d'entre elles. L'armée prussienne bombarde le village trois fois entre le 16 novembre et le 22 décembre. Le général Boulanger indique dans son ouvrage sur l'invasion de 1870 que la population rimognate est effrayée par l'annonce de l'arrivée des uhlans et des volontaires surveillent la voie de chemin de fer. Le lendemain, l'armée ordonne l'occupation de la gare. Avant l'invasion du village par les Prussiens, Rimogne accueille également une ambulance pour soigner les soldats français. Six soldats blessés lors de la bataille de Sedan y meurent. Lorsque les troupes ennemies entrent dans le village, ayant sans doute subies des tirs de francs-tireurs, ils regroupent les habitants et les conduisent à Tournes, puis désignent cinq otages emmenés au camp de Boulzicourt et menacés d'être fusillés, dont Charles Thiébault, syndic d'ardoisières, Antoine Théophile Philippot, l'instituteur et Sébastien Wautier, le directeur des ardoisières. L'abbé Champsaur se démène, et obtient leur libération.

Monument aux morts des deux guerres.

En 1914, Rimogne est de nouveau envahi. Les Allemands entrent dans le village très vite après le déclenchement du conflit : le 26 août 1914, ils défilent sur la route nationale. Une partie des Rimognats sont partis en exode de façon précipitée, ayant en tête les prises d'otages de 1870 et les exactions ennemies contre les civils en Belgique. Le village s'est vidé partiellement. Le  corps d'armée français amorce un repli mais il est affaibli par le départ de la  division d'infanterie à qui il a été demandé de renforcer la défense de Sedan. Les troupes allemandes passent dans Rimogne et se heurtent, le , à la Division marocaine qui tente de les stopper entre Launois-sur-Vence et Thin-le-Moutier. C'est la bataille de la Fosse-à-l'Eau. Une ambulance militaire allemande est installée dans le château Rousseau, à Rimogne. La commune est désormais occupée et située à l'arrière du front. La kommandantur est située non loin de là dans la maison et les bureaux du directeur des ardoisières. Un syndicat d'émission de bons communaux est instauré le 16 février 1916 pour émettre des bons payables un an après la fin de la guerre et distribuer des produits alimentaires,,. Le président de ce syndicat est le docteur Desplous, médecin de la commune. Le 6 novembre 1918 au matin, la kommandantur est évacuée. Le docteur Desplous, qui s'est dévoué aux villageois restés au village, meurt d'épuisement. Il est déclaré mort pour la France « des suites de ses fatigues du dur régime qu'il dut subir pendant 50 mois »,. Cinquante-quatre personnes sont inscrites au monument aux morts du village, six d'entre elles sont des victimes civiles. La commune de Rimogne est libérée le par le Albricci. Un an après la fin du conflit, le

Au cours de la Seconde Guerre mondiale, Rimogne abrite le poste de commandement de la  division d'infanterie du général Vauthier pendant la drôle de guerre. Cette dernière prend fin lorsque le 10 mai 1940 les Allemands déclenchent leur offensive générale à l'ouest, ce qui est marqué à Rimogne le jour même par un bombardement de la Luftwaffe alors que le poste de commandement de la . Rimogne est à plusieurs reprises la cible des bombes allemandes. Plusieurs personnes sont tuées et plusieurs autres blessées. Des bâtiments sont soufflés dont le château des Monchy ainsi que la maison Sinniger, patron de l'usine d'émail. Cette fois, un plan d’évacuation des populations exposées à l’ennemi avait été élaboré par le ministère de la Guerre en 1939. Il se déclenche le 11 et . Beaucoup de Rimognats se lancent sur les routes de l'exode pour se rendre pour la plupart en Vendée et dans le Rhône. Une fois les Allemands entrés à Rimogne, les terres des agriculteurs sont réquisitionnées afin de produire pour le Reich. Cette colonisation des terres cultivables se fait sous l'égide d'une organisation spécifique, la WOL — abréviation de Wirtschaftsoberleitung (« direction des services agricoles »). Un chef de culture est en poste dans le château de l'Enclos, disposant d'une autorité sur la population. Les soldats allemands mettent également en place deux postes d'observation : un dans le clocher de l'église et un au lieu-dit la Poule Noire. Les habitants restés dans la zone interdite mènent une vie très difficile. En , un habitant de la commune, Marcel Boitelet, fait partie d'un convoi Compiègne-Ravensbrück. Il meurt au camp de concentration d'Oranienbourg-Sachsenhausen le . Rimogne est libérée début par les Américains. Les noms des dix-sept victimes rimognates sont portés au monument aux morts. Neuf d'entre elles ont été victimes des bombardements du 10 mai 1940.

De 1945 à aujourd'hui

L'après-guerre marque à Rimogne le début de son déclin économique. Les carrières tentent de s'adapter à l'évolution du marché, dans les années 1950 et 1960. L'inauguration du chevalement métallique au-dessus de la fosse de Saint-Quentin en , pour remonter la pierre et les hommes, est un moment très symbolique. La production de poudre d'ardoise utilisée dans le carton bitumé, le fixant insecticide ou la peinture, et la fabrication de dalles de pavage semblent dans le début des années 1960 des diversifications prometteuses. Mais ces diversifications s'avèrent limitées. Les années les plus critiques sont les années 1970. Le 15 juillet 1971, les ardoisières ferment leurs portes. Il en est de même pour la gare qui est reconvertie en logement. En 1973, l'usine des Émaux ferme à son tour ainsi que la dernière brasserie. Il reste l'usine de broyage d'ardoise située près de la gare. Toutefois cette dernière étant située sur le territoire de la commune d'Harcy, les retombées fiscales ne profitent pas à Rimogne.

Les commerces et les artisans sont également touchés. Le dernier cordonnier ferme en 1980 alors que l'on en comptait au moins 11 au . Les derniers bouchers ferment, eux qui étaient 12 au siècle dernier. La modernisation des industries a également fait disparaître petit à petit les maréchaux-ferrants. On en comptait 27 entre 1800 et 1900. Les commerces d'alimentation et de fournitures, nombreux au années 1990, il n'en restait plus que deux, aujourd'hui fermés et remplacés par une supérette.

Rimogne qui avait longtemps eu une brigade de douane et une brigade de sapeurs pompiers en est aujourd'hui dépourvu. La brigade de gendarmerie est depuis le Renwez. Il ne reste plus qu'une permanence. La poste, ouverte en , ne trie plus le courrier, ce qui est désormais fait à Maubert-Fontaine. Aujourd'hui ce sont les écoles et le collège qui permettent de garder une activité du fait que de nombreux élèves des communes alentour les fréquentent. Rimogne est devenu un village de services, situé sur un axe de circulation important vers Charleville-Mézières mais qui a perdu en centralité.

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Héraldique

Blason
De gueules à l'aigle au vol abaissé d'argent.
Détails
Le blason de la commune est celui de la famille De Robert du Chatelet dont Rimogne fut la propriété jusqu'en 1789 date à laquelle le dernier seigneur de Rimogne devint maire de la commune.
Le statut officiel du blason reste à déterminer.
  1. Barre de Raillicourt 1978, p. 225.

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Rimogne dans la littérature

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