Longwy
Localisation
Longwy : descriptif
- Longwy
Longwy (/lɔ̃wi/ le g est muet) est une ville lorraine du Nord-Est de la France, du département de Meurthe-et-Moselle et de la région Grand Est, chef-lieu du canton du même nom
Elle est arrosée par la Chiers, un affluent de la Meuse. C'est l'une des principales villes de Meurthe-et-Moselle
Ses habitants, appelés Longoviciens, sont au nombre de 15 191 en 2021
L'agglomération de Longwy regroupe 11 communes de Meurthe-et-Moselle, avec 50 130 habitants en cette même année et l'aire d'attraction de Longwy en compte 49 457 répartis sur 23 communes
Située non loin des trois frontières entre la Belgique, la France et le Grand-Duché de Luxembourg, la ville fait également partie de l'Agglomération transfrontalière du pôle européen de développement qui regroupe une population de 148 301 habitants et dont elle est la principale cité. Jadis grand pôle sidérurgique, la ville a vu l’ensemble de ses usines disparaître dans les années 1980, et est depuis principalement connue pour être une ville fortifiée par Vauban dont elle est membre du réseau de sites majeurs et classée au Patrimoine mondial de l'UNESCO pour la « ville neuve », quartier fortifié sur les hauteurs de la ville. La ville est également une importante cité-dortoir pour les travailleurs frontaliers du Luxembourg (80 % de la population active hors fonction publique), la deuxième en importance après Thionville
Cette particularité vaut au Pays-Haut de connaître une forte expansion démographique ces dernières années. La ville est célèbre pour ses productions de faïences d'art (les émaux de Longwy) et de terres de pipe glaçurées telle la soupière de la Légion d'honneur (c
1810).
Géographie
Description
La ville est située dans le Nord du département de Meurthe-et-Moselle, dans le Pays-Haut et jouxte le tripoint des frontières avec la Belgique et le Grand-Duché de Luxembourg.
La commune a une superficie de 534 hectares.
Communes limitrophes
Les communes limitrophes sont Cosnes-et-Romain, Herserange, Lexy, Longlaville, Mexy, Mont-Saint-Martin et Réhon.
Hydrographie
Réseau hydrographique
La commune est dans le bassin versant de la Meuse au sein du bassin Rhin-Meuse. Elle est drainée par la Chiers et le ruisseau la Moulaine,.
La Chiers, d'une longueur de 127 Meuse à Remilly-Aillicourt, après avoir traversé 46 communes. Les caractéristiques hydrologiques de la Chiers sont données par la station hydrologique située sur la commune. Le débit moyen mensuel est de 3,21 . Le débit moyen journalier maximum est de 64,2 débit instantané maximal est quant à lui de 100 .
La Moulaine, d'une longueur de 12 Tiercelet et se jette dans la Chiers sur la commune, après avoir traversé six communes.
Gestion et qualité des eaux
Le territoire communal est couvert par le schéma d'aménagement et de gestion des eaux (SAGE) « Bassin ferrifère ». Ce document de planification concerne le périmètre des anciennes galeries des mines de fer, des aquifères et des bassins versants hydrographiques associés qui s’étend sur 2 418 bassins versants concernés sont celui de la Chiers en amont de la confluence avec l'Othain, et ses affluents (la Crusnes, la Pienne, l'Othain), celui de l'Orne et ses affluents et celui de la Fensch, le Veymerange, la Kiesel et les parties françaises du bassin versant de l'Alzette et de ses affluents (Kaylbach, ruisseau de Volmerange). Il a été approuvé le . La structure porteuse de l'élaboration et de la mise en œuvre est la région Grand Est.
La qualité des cours d’eau peut être consultée sur un site dédié géré par les agences de l’eau et l’Agence française pour la biodiversité.
Climat
En 2010, le climat de la commune est de type climat de montagne, selon une étude du Centre national de la recherche scientifique s'appuyant sur une série de données couvrant la période 1971-2000. En 2020, Météo-France publie une typologie des climats de la France métropolitaine dans laquelle la commune est exposée à un climat semi-continental et est dans la région climatique Lorraine, plateau de Langres, Morvan, caractérisée par un hiver rude (1,5 .
Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 9,3 amplitude thermique annuelle de 16,1 . Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique de Météo-France la plus proche, « Villette », sur la commune de Villette à 16 vol d'oiseau, est de 10,1 °C et le cumul annuel moyen de précipitations est de 909,4 mm. La température maximale relevée sur cette station est de 39 ,,.
Les paramètres climatiques de la commune ont été estimés pour le milieu du siècle (2041-2070) selon différents scénarios d'émission de gaz à effet de serre à partir des nouvelles projections climatiques de référence DRIAS-2020. Ils sont consultables sur un site dédié publié par Météo-France en novembre 2022.
Géologie et relief
La commune est installée sur une des nombreuses cuestas qui forment la Lorraine et est bordée par la Chiers.
Longwy a une altitude minimale de 250 mairie est de 300 .
La formation géologique des marnes de Longwy tire son nom de la ville.
La cuesta de la Chiers orientée ouest-est : partant de l'Othain aux alentours de Marville vers Longwy, qui est bordée par la Chiers.
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Toponymie
- Du latin longus + vicus : « village allongé ».
- Anciennes mentions : Loncwich et Longwich (633), Longwi et Longvy (1096), Longwy (1173), Longvic (1276), Lonwic (1290), Lonwis (1323), Lonwy (, Loncvil (1535), Lonvy (1539), Longuy (1573), Longuvy et Lougwuy (1674), Longouy (1681), Lonwic (1756), Longwi Haut et Bas (1793).
- Longkech et Lonkech en luxembourgeois, Langich et Langwich en allemand.
- Ernest Nègre, Toponymie générale de la France, volume 1, Genève, Droz, 1990.
- M. Bouteiller, Dictionnaire topographique de l'ancien département de la Moselle : comprenant les noms de lieu anciens et modernes, rédigé en 1868 sous les auspices de la Société d'archéologie et d'histoire de la Moselle, Paris, Imprimerie nationale.
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- Henri Leyder, Lëtzebuerger Marienkalender 1997, iwwerschaft 3/2011.
- Luxemburger Wörterbuch, Luxemburg, P. Linden, 1950-1977.
- J. Perthes, Geographischer Anzeiger, 1915.
Histoire
Formation de la ville
D'après l'Histoire de Verdun de M. Clouet, on attribue la fondation de Longwy au duc Martin, seigneur austrasien qui fut assassiné par Ébroïn en 680.
Les premières traces de population sont l'existence d’un camp romain sur la hauteur du Titelberg, puis d’un château fort, Loncastre, centre d’un comté au VIIe siècle.
Au IXe siècle, un bourg fortifié se développa, puis au XIIe siècle apparut la ville basse, dite Neuveville.
Des rattachements successifs
Selon M. Mussey, Longwy était au Moyen Âge le siège d’un comté indépendant, que Mathilde porta dans la maison de Luxembourg vers 1060 et qu’un autre mariage fit entrer dans la maison de Lorraine sous Ferry II. En 1276, le comté de Longwy fut mis sous la loi de Beaumont ; Ferry III le vendit en 1296 au comte de Bar et il rentra, avec ce duché, sous l'autorité des ducs de Lorraine.
Longwy fera ensuite partie du Barrois non mouvant jusqu’en 1368 où elle fut cédée, en paiement d’une dette, au duc de Luxembourg, avant d’être restituée au duc de Bar en 1378.
En 1480, à la mort de d'Anjou duc de Bar et veuf d’Isabelle de Lorraine, Longwy comme l’ensemble du duché de Bar partage son souverain avec le duché de Lorraine sous le sceptre du petit-fils du défunt, René II de Lorraine.
Attaquée en 1648 par les Français, Longwy est occupée jusqu’en 1660 avant d’être rendue au duc de Lorraine Charles IV.
Attaquée une nouvelle fois en 1670, la ville de Longwy devient française. Cette annexion au royaume de France est rendue définitive par le traité de Nimègue conclu le .
Siège d’un présidial (bailliage (évêché (fin XVIIIe siècle).
À la suite de cette annexion, la ville fut fortifiée sur ordre de Louis XIV par Vauban qui y construit une ville neuve. Ses habitants se retrouvent chaque année dans les remparts pour se battre, une tradition issue du milieu agricole qui a toujours lieu au début du XXIe siècle.
Révolution française et Empire
Sous la Révolution française, la ville devient le chef-lieu du district de Longwy au sein du département de la Moselle de 1790 à 1795.
Durant la guerre de la première coalition, la ville, se rend au duc de Brunswick le , sous la pression de la population qui craint un bombardement
Elle est à nouveau assiégée en par les troupes du prince de Hesse-Hombourg.
Époque contemporaine
Guerre de 1870
Durant la guerre franco-allemande de 1870, la ville est assiégée par les Prussiens du au . Après d'intenses bombardements d'artillerie de l'armée prussienne, les défenseurs français de Longwy placés sous le commandement du colonel Massaroly capitulent.
Sidérurgie : | ]
À partir des dernières années du usines sidérurgiques, qui emploieront la très grande majorité de la population active pendant près d’un siècle.
Un haut-fourneau est érigé en 1848 à Longwy-Bas par monsieur Limbourg, d’où son nom de Fourneau-Limbourg. Il sera reconstruit, puis exploité, ainsi que deux autres appareils, par la Maison de Saintignon jusqu’à la Première Guerre mondiale, après laquelle l’usine n’est pas reconstruite. La Société des Hauts-Fourneaux de Longwy et de la Sauvage, dirigée par M. de Saintignon possède également des hauts-fourneaux à Gouraincourt, dont un sera repris par la Société des Hauts-Fourneaux de la Chiers en 1921.
En 1881, la société Ougrée-Marihey fonde la Société des Hauts-Fourneaux de la Chiers, qui exploite, dès 1883, deux hauts-fourneaux à Longwy-Bas et Gouraincourt. Ils sont remplacés en 1911 par des installations plus modernes, et complétés par trois nouveaux hauts-fourneaux entre 1920 et 1930 (les 3-4-5).
La ville se dote du réseau du tramway de Longwy en 1901. Le service, interrompu par les destructions de la Première Guerre mondiale, est repris jusqu'en 1936, date où les tramways sont remplacés par des autobus.
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La grande-rue de Longwy-Bas.
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Place Giraud, à Longwy-Bas.
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Rue de Metz à Longwy-Bas.
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Usine des Faïences et Émaux de Longwy en 1900.
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Tramway à Longwy sur la Porte de la France.
En 1905, une importante grève marque ce milieu ; cette grève est réprimée par l'armée,.
Défendue par un seul bataillon, la ville capitule après un nouveau siège de 24 jours le . Après la Première Guerre mondiale, la ville est décorée de la Croix de guerre avec palme et de la Légion d’honneur le :
« Sentinelle avancée à quelques kilomètres de la frontière, a eu l’honneur de jouer un rôle important aux grandes heures de l’histoire. A fait preuve, en résistant à l’envahisseur de 1914, du même héroïsme que pendant les trois sièges de 1792, 1815 et 1870. N’a succombé que sous l’effet d’un lourd bombardement, dont elle a vivement souffert, après avoir retenu devant elle d’importantes forces ennemies. A subi fièrement, pendant plus de quatre ans le joug de l’ennemi, exaspéré par sa belle résistance. »
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Longwy-haut détruit, en 1914.
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Mouvements de l'armée allemande en 1914.
La commune est le théâtre de combats du 10 au dits bataille de Longwy entre alliés franco-britanniques et Allemands pendant la bataille de France.
En 1955, l’usine dispose donc de cinq hauts-fourneaux. Dans la seconde moitié des années 1960, ces cinq hauts-fourneaux sont répartis en deux secteurs : les hauts-fourneaux 1, 2 et 3 à Longwy-Bas et les hauts-fourneaux 4 et 5 à Gouraincourt ; quatre de ces hauts-fourneaux sont en service, le no 3 est en cours de réfection ; le chargement se fait à l’aide de bennes Staehler transportées par des ponts à commande automatique et la production mensuelle avoisine les 60 000 à 65 000 tonnes de fonte.
Gérard Noiriel consacre un large partie de ses travaux à l’histoire du bassin de Longwy, où il enseigna au collège, au moment des conflits sociaux de la fin des années 1970. En 1982, il rédige, sous la direction de Madeleine Rebérioux, une thèse de doctorat sur Les ouvriers sidérurgistes et les mineurs de fer du bassin de Longwy-Villerupt (1919-1939). Il publie par la suite plusieurs ouvrages consacrés à ce sujet, dont le dernier est Immigrés et prolétaires. Longwy 1880-1980, publié en 2019 aux éditions Agone. Retraçant un siècle de l’histoire du bassin sidérurgique Lorrain, Noiriel y développe sa thèse selon laquelle l’identification à la classe ouvrière par les étrangers fut un vecteur de leur intégration à la nation.
La fin de la sidérurgie
Le démantèlement de la sidérurgie longovicienne, jugée non-compétitive, est amorcé par les gouvernements Barre à la fin des années 1970, et finalisé par les gouvernements socialistes du début des années 1980, l’annonce des plans de fermeture donnant alors lieu à de très violentes émeutes dans la ville (1979 et 1984 notamment).
Le , les hauts-fourneaux 4 et 5 de Gouraincourt sont arrêtés.
Un four électrique de 60 tonnes est arrêté en 1981.
Aujourd'hui, l'ancien château de direction abrite la manufacture d'émaux de Longwy Saint-Jean l'Aigle et ses ateliers d'art, son musée technologique, une bibliothèque de sept cents volumes techniques, un centre de formation aux métiers de la céramique.
Longwy au | ]
Le déclin de la sidérurgie à la fin du Grand-Duché du Luxembourg voisin. Avec un taux de croissance moyen du PIB du Luxembourg quatre fois supérieur à celui de la France, la demande de main d’œuvre transfrontalière explose.
Sur tout le secteur, on observe un phénomène inattendu : une croissance de la population, du nombre d’actifs, mais une baisse de l’emploi. L'essentiel des actifs de Longwy (80 % hors fonction publique) travaille en effet au Grand-Duché et de nombreuses entreprises locales déménagent de l'autre coté de la frontière pour bénéficier d'une fiscalité plus attractive. De nombreux salariés français sont embauchés sous contrat luxembourgeois (notamment par les agences d'intérim de Rodange) tout en effectuant la majeure partie de leur travail en France.
Paradoxalement, de plus en plus de frontaliers sont Luxembourgeois, préférant s'installer en France et travailler dans leur pays du fait de la cherté des logements et de la vie au Grand-Duché.
Une dualité s'est installée au sein de la population entre ceux qui bénéficient de la manne luxembourgeoise (salaires, allocations, retraites) et les autres (retraités du système de pension français, fonctionnaires, chômeurs), avec son lot de ressentiment, de crispations voire de tensions sociales.
La ville se transforme peu à peu en désert médical. Les jeunes médecins préférant s’installer dans le pays voisin (la consultation y est payée au double du tarif français), le nombre de praticiens ne cesse de baisser au fil des départs en retraite, pénalisant par là même les non-frontaliers qui ne sont pas affiliés au régime d'assurance maladie du Luxembourg.
Longwy est passé du statut de capitale de l'acier à celui de banlieue-dortoir de Pétange et de Differdange.
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- Jean Delmas (Presses universitaires de France, , 640 ISBN , présentation en ligne), p. 263-264.
- Longwy, une ville neuve de plaine
- La guerre de 1870 et la douane: une chronologie
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- association du Mémorial des batailles de la Marne, Dormans (51700), « », sur memorialdormans.free.fr, (consulté le ).
- Nathalie Lempereur, « Gérard Noiriel : Fils du peuple », L’Histoire, mensuel 454, décembre 2018. URL : https://www.lhistoire.fr/portrait/gérard-noiriel%C2%A0-fils-du-peuple.
- Noiriel, Gérard, « », sur journals.openedition.org, Agone (ISBN , consulté le ).
- 1979 : La « république populaire de Longwy » dans Alternative libertaire de mars 2009.
- USGS, (lire en ligne), p. 355.
Héraldique
Blason | D'azur, à deux barbeaux adossés d'or, accompagnés de quatre croix pommetées au pied fiché d'argent. |
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Détails | ||
Alias | D’azur à deux barbeaux adossés d’or, accompagnés de deux croix trefflées au pied fiché, l’une en chef, l’autre en pointe, et costoyées de deux autres croix de même, le tout d’argent. |
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- Constant Lapaix, Armorial des villes, bourgs et villages de la Lorraine, du Barrois et des Trois-Évêchés, Nancy, Chez l'auteur.
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Longwy dans la littérature
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