Lapoutroie

Localisation

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Lapoutroie : descriptif

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Lapoutroie

Lapoutroie est une commune française du Massif des Vosges située dans la circonscription administrative du Haut-Rhin et, depuis le 1er janvier 2021, dans le territoire de la Collectivité européenne d'Alsace, en région Grand Est. Cette commune se trouve dans la région historique et culturelle d'Alsace.

Géographie

Situation

Vue partielle sur l'ouest du village de Lapoutroie.
Calvaire du XVe siècle.

Située dans le département du Haut-Rhin entre vignoble et montagne, Lapoutroie est à 18 Colmar. Lapoutroie est le chef-lieu du canton de Lapoutroie sur la Béhine et la route des Vosges qui comprend les communes de Fréland, Labaroche, Le Bonhomme et Orbey aussi appelé « canton vert » en raison de l'abondance des prés et forêts qui entourent la commune. Il est borné par les cantons de Sainte-Marie-aux-Mines, de Kaysersberg, de Wintzenheim, de Munster et à l'ouest par le département des Vosges. Il est entièrement situé dans ces montagnes, dont les sommets, appelés le Brézouard et Le Bonhomme, montrent au loin leur crêtes arides et sauvages. Au centre du canton et sur le territoire de Lapoutroie, s'élève le pic dit lo Faudé que l'on croit avoir été anciennement un lieu consacré aux mystères du culte druidique. La superficie de la commune est de 2 135 hectares, dont 1 000 Brézouard. Le village est traversé par la Béhine venant du Bonhomme, qui reçoit la Goutte puis se jette dans la Weiss en amont d'Hachimette. Lapoutroie faisait partie, avant la Révolution du bailliage d'Orbey, dépendant de la seigneurie de Ribeaupierre.

Communes limitrophes

Les communes limitrophes sont Labaroche, Orbey, Le Bonhomme, Sainte-Marie-aux-Mines, Fréland et Kaysersberg Vignoble.

Communes limitrophes de Lapoutroie
Sainte-Marie-aux-Mines Fréland
Le Bonhomme Lapoutroie Kaysersberg Vignoble
Orbey Labaroche

Lieux-dits et écarts

C'est une des 188 communes du parc naturel régional des Ballons des Vosges.

Il existe de nombreux écarts et lieux-dits dont la plupart sont habités. Le village proprement dit ne comporte qu'un tiers des habitants, le reste étant partagé entre les autres hameaux ou fermes isolées. Hachimette, le plus gros hameau, compte environ 299 habitants. En 1681, on dénombre 30 maisons avec 36 bourgeois dans le village, 8 maisons à Hachimette, 5 à La Goutte et 22 à Ribeaugoutte. En 1850, Ribeaugoutte compte 250 habitants dont une école qui accueille 60 enfants.

Le village d'Hachimette et son église.
  • Hachimette, un gros hameau en aval (en allemand : Eschelmeer ou Eschermury)
  • Ribeaugoutte (Klein Rappolstein), sur l'adret - en 1387, on trouve la forme Rabagut
  • La Hôpatte
  • Kermodé
  • Les Mérelles
  • Embetches
  • Grande Roche
  • Le Bambois
  • Le Bâa
  • Le Coq Hardi
  • Faurupt en 1441 (ou Starckenbach)
  • La Haute-Pierre
  • Le Grand-Trait (Langenwasen)
  • La Froide Fontaine
  • La Goutte
  • Hautpré
  • Le Faudé
  • Le Limbach
  • Trou des Tronces
  • Les Fourches
  • Les Alagouttes
  • Bache-le-Loup
  • La Basse-des-Buissons
  • Le Châmont
  • Au fossé
  • Les Ennebilchés
  • Gasse
  • La Gayire

Il existe au hameau de La Goutte une source ferrugineuse que sa situation pittoresque et son débit abondant mériteraient de faire connaître.

Cours d'eau

  • La Béhine (anciennement appelée la Begume[réf. nécessaire]), d'une longueur de 13 km ;
  • le ruisseau Surcenord ;
  • le ruisseau l'Ure.

Hydrographie

La commune est dans le bassin versant du Rhin au sein du bassin Rhin-Meuse. Elle est drainée par la Béhine, la Weiss, le ru de Fauru et le ru du Devin,,.

La Béhine, d'une longueur de 13 Le Bonhomme et se jette dans la Weiss sur la commune, après avoir traversé deux communes. Les caractéristiques hydrologiques de la Béhine sont données par la station hydrologique située sur la commune. Le débit moyen mensuel est de 0,94 . Le débit moyen journalier maximum est de 13,1 débit instantané maximal est quant à lui de 15 .

La Weiss, d'une longueur de 24 Orbey et se jette dans la Fecht à Kaysersberg Vignoble, après avoir traversé cinq communes. Les caractéristiques hydrologiques de la Weiss sont données par la station hydrologique située sur la commune. Le débit moyen mensuel est de 0,671 . Le débit moyen journalier maximum est de 3,9 débit instantané maximal est quant à lui de 5,9 .

Réseau hydrographique de Lapoutroie.

Climat

En 2010, le climat de la commune est de type climat de montagne, selon une étude du Centre national de la recherche scientifique s'appuyant sur une série de données couvrant la période 1971-2000. En 2020, Météo-France publie une typologie des climats de la France métropolitaine dans laquelle la commune est exposée à un climat semi-continental et est dans la région climatique Vosges, caractérisée par une pluviométrie très élevée (1 500 à 2 000 .

Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 9,8 amplitude thermique annuelle de 17,1 . Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique de Météo-France la plus proche, « Trois-Épis_sapc », sur la commune de Turckheim à 11 vol d'oiseau, est de 9,8 °C et le cumul annuel moyen de précipitations est de 804,5 mm. La température maximale relevée sur cette station est de 35,7 ,,.

Les paramètres climatiques de la commune ont été estimés pour le milieu du siècle (2041-2070) selon différents scénarios d'émission de gaz à effet de serre à partir des nouvelles projections climatiques de référence DRIAS-2020. Ils sont consultables sur un site dédié publié par Météo-France en novembre 2022.

  1. Liste des 188 communes adhérentes au parc naturel régional des ballons des Vosges, 3e Charte 2012 - 2024
  2. Sandre, «  »
  3. Sandre, «  »
  4. «  », sur le système d'information pour la gestion des eaux souterraines Rhin-Meuse (consulté le ).
  5. Sandre, «  »
  6. «  », sur l'Hydroportail, Ministère de la transition écologique et de la cohésion des territoires, (consulté le ).
  7. Sandre, «  »
  8. «  », sur l'Hydroportail, Ministère de la transition écologique et de la cohésion des territoires, (consulté le ).
  9. a et b Daniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale », Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography, DOI 10.4000/cybergeo.23155, lire en ligne, consulté le )
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Toponymie

Le nom de la localité est mentionné sous les formes ecclesia de Sconerloch en 842 ; Lai Poitraie en 1228 ; Schonerloch en 1320 ; La Putraye et Schönerlach en 1340 ; Sconerlach/Schônerlach en 1441 ; Schönnörlach/Schônnàrlach au XVe siècle ; La Poutroye en 1793 ; Schnierlach au XIXe siècle.

En allemand, Schnierlach.

De l'ancien français poutre (« jument »).

  1. Georges Stoffel - Dictionnaire topographique du département du Haut-Rhin (1868).

Histoire

Un ancien lieu druidique

Au centre du canton et sur le territoire de Lapoutroie s'élève le pic dit lo Faudé, que l'on croit avoir été anciennement un lieu consacré aux mystères du culte druidique. Ce qui confirme cette opinion, c'est que le nom qu'il porte signifie dans le patois du pays le faux Dieu. Son sommet est en outre couronné d'immenses rochers, semblables aux autels druidiques, et qu'on y remarque un emplacement appelé Tschénor (chat noir), où l'on a découvert des ossements humains, tristes débris, sans aucun doute, des sanglants sacrifices perpétués dans cet endroit.

Le canton traversé par une ancienne voie romaine

Le canton de Lapoutroie fut sans nul doute traversé par une antique voie romaine qui prenait naissance au Bonhomme pour s'achever à Fréland, en suivant la direction des montagnes et en passant au-dessus de Ribeaugoutte. Cette voie a une parfaite ressemblance avec celle que l'on peut observer sur la montagne du mont Sainte-Odile. On y a trouvé dans les champs qui l'avoisinent, des armes d'époque et des pièces de monnaie à l'effigie des empereurs romains.

La première mention du village

En 842, Lapoutroie, connue sous le nom de Sconerloch, fait partie du royaume de . Il s'agissait alors d'un village essentiellement de charbonniers. Un acte de l'année 1047 du couvent de Sainte-Croix-en-Plaine fait mention de biens à Sconerloch. Deux ans plus tard, l'abbesse du couvent de Sainte-Croix-en-Plaine, sœur du pape Léon IX, fait construire la première église dans la localité. La première mention du village date de l'année 1090. Il faisait alors partie de la seigneurie de Hohnack et du bailliage du Val d'Orbey, située près de Labaroche et appartenant au comte d'Eguisheim. Lapoutroie devient le centre administratif du bailliage. Le prévôt du val, chargé de rendre la justice y réside. Au  siècle, le village de Lapoutroie est toujours cité sous le nom de Sconerloch, comme le relève un document du couvent de Sainte-Croix fondé par le pape Léon IX.

La seigneurie du Hohnack

Les Ribeaupierre, dont le siège est Ribeauvillé firent le siège du château du Hohnack, (commune de Labaroche) en 1279 et 1288. Ils s'en emparèrent. La seigneurie a appartenu successivement à la famille d'Eguisheim, aux comtes de Ferrette puis Habsbourg. Les Ribeaupierre étaient les vassaux et rendaient foi et hommage à cette seigneurie.

Une dépendance des Ribeaupierre

De 1348 à 1536, Lapoutroie fait partie de la seigneurie de Ribeaupierre et le représentant de la seigneurie habitait dans les lieux, et on y trouvait aussi une prison et un tribunal. Les criminels furent pendus à Hachimette et le gibet se trouvait sur un pré en face de la chapelle. Les habitants payaient d'ailleurs la dîme et autres redevances au couvent Sainte-Croix, dont l'abbesse nommait le curé de la paroisse. Après la disparition du couvent, la dîme passe à la ville de Colmar qui vendit en 1568 ses droits à l'abbaye de Pairis. C'est à Lapoutroie que réside le prévôt représentant les Ribeaupierre pour faire régner la justice.

Pillage, invasion, guerres privées et famine

En 1298, l'évêque de Strasbourg tente de s'emparer du Val d'Orbey et livre une guerre opiniâtre contre Thibaut de Ferrette. Entre 1347 et 1350, la peste noire décime plus d'un tiers de la population. En 1365 ce sont les grandes compagnies qui ravagent la région faisant de nombreuses victimes.Vers 1385 et 1386 la famine vient s'ajouter aux lots de malheur que connaît la population. Entre 1365 et 1375 la région connait des incursions des troupes de Lorraine qui livrent bataille avec ceux des Ribeaupierre bien décidés à protéger leur pré-carré. Puis ce sont les troupes de la ville de Colmar qui essayent de s'emparer de Lapoutroie, mais les Ribeaupierre parviennent à les contenir et à les mettre hors la loi en 1495.

La révolte des paysans

À partir de 1493, et à plusieurs reprises, les paysans se révoltent contre les seigneurs qui les accablent d'impôts alors qu'ils sont en situation de précarité. La cherté de la vie et le manque de nourriture provoquent des disettes et parfois des famines. Le lundi de Pâques 1525, les paysans se soulèvent, mobilisant de 30 000 à 40 000 hommes venant de toute l'Alsace sous la conduite d'Érasme Gerber. Ils s'attaquent à l'abbaye de Pairis et s'emparent des villes comme Kaysersberg ou Ribeauvillé. Les seigneurs pris de panique appellent à l'aide le duc de Lorraine qui craignant la contagion en Lorraine va mater la résistance des paysans à Scherwiller où l'on dénombra plus de 6 000 morts. Cependant, les paysans réussissent à conserver leurs droits et coutumes. En 1536, la ville de Colmar conquiert le droit de collation et les biens du couvent de Sainte-Croix-en-Plaine, donne la cour et la dîme en location, puis la vend en 1668 à l'abbaye de Pairis.

Les ravages de la guerre de Trente Ans

Le village est ravagé pendant la guerre de Trente Ans. Vers 1632, on dénombrait encore 206 habitants, en 1635 la population tombe à 256 ménages puis en 1681, il ne restait plus que 36 occupants et 30 maisons. En 1648 il ne reste que 96 foyers, soit une chute vertigineuse de 66 %. Les Suédois ou les « houèbes » comme on les appelle dans la région, sèment la mort, la désolation et la ruine sur leur passage. À Hachimette, le hameau de Lapoutroie, il ne restait plus que 10 habitants et 8 maisons, à la Goutte 9 habitants et 5 maisons et à Ribeaugoutte 27 habitants répartis dans 22 maisons. La même année, le hameau de Ribeaugoutte fut pratiquement décimé par un incendie qui emporta 18 maisons.

Le repeuplement de la région

La guerre de Trente Ans terminé, Louis XIV fait circuler en Lorraine des émissaires appelant des volontaires à venir repeupler la région décimée par les hordes suédoises. C'est de Remiremont que viennent en majorité les volontaires. D'autres personnes venant du Tyrol, alléchées sans doute par la promesse de terres et de fermes données gratuitement répondent à l'appel. À partir de 1700, la région recommence à se repeupler. On compte déjà de 600 à 700 âmes qui se fixent définitivement à Lapoutroie. On retrouve des patronymes déjà installés en Lorraine comme les Ancel, Baradel, Collin, Didierjean, Dodin, Mathieu, Marco, Batot, Lamaze, Blaise, Mathis, Flayeyx, Haxaire, Finance, Fréchard, Martin, Miclo, Vilmain, etc. De Tyrol et de Thuringe arrivent des familles entières pour repeupler la commune : les noms de famille sont essentiellement les Firer, Trischler, Lantz, Kerle, Wittchker et Witwehr.

Le village sous la domination française

Après les traités de Westphalie en 1648, les seigneurs du Hohnack, initialement vassaux de Habsbourg, sont placés sous la suzeraineté du roi de France. Lapoutroie devient le chef-lieu du canton en 1796.

Un gigantesque incendie

Le , un violent orage s'abat sur le village. La foudre met le feu sur une maison proche de l'église. La maison en feu communique à plusieurs autres maisons dont l'église qui est réduite en cendres. La sacristie et le chœur, ainsi que les autels latéraux protégés par leurs voûtes sont épargnés par le feu. Pas moins de 22 maisons et deux granges partent en fumée. Pour secourir les sinistrés, l'évêque de Bâle organisa une quête en faveur des mêmes. L'intendant de Strasbourg demanda le aux baillis et magistrats des villes et communes de Kientzheim, Ammerschwihr, Sigolsheim et Munster de faire couper 500 troncs de chêne et 1 050 troncs de sapins qui furent répartis aux sinistrés de Lapoutroie par le bailli Fuchs de Ribeauvillé. Ils servirent à reconstruire l'église, les maisons et les autres bâtiments du village. Le conseil de fabrique fit don de 3 000 livres, ce qui permet de restaurer la nef de l'église. L'abbaye de Pairis est contrainte, en vertu d'une condamnation, de faire rebâtir à ses frais le chœur. Grâce à toutes ces interventions, l'église fut consacrée le par Joseph Guillaume de Rinck, prince-évêque de Bâle.

L'école aux | ]

La communauté de Lapoutroie semble disposer d'écoles dès la fin du  siècle. Le plus souvent il s'agissait de bâtiments ordinaires plus ou moins aménagés pour un usage scolaire. À la fin du parents sont tenus d'envoyer leur progéniture à l'école sous peine de quatre sols par semaine d'amende. Le produit de ces amendes est destiné à être distribué en récompense aux élèves studieux. Le même décret punit les parents ou les maîtres dont les enfants n'assistent pas régulièrement à l'enseignement religieux (jusqu'à 14 ans en général) d'une amende de deux sols chaque fois. Le maître doit enseigner aux enfants la lecture, l'écriture, le plain-chant, le catéchisme. Il doit apprendre aux enfants à lire le français et le latin afin qu'il puisse participer à réciter des prières en latin. En 1690 une ordonnance stipule que le maître d'école s'engage à ne pas boire d'alcool et à ne pas fréquenter les cabarets. Il a aussi le devoir de corriger les élèves quand ceux-ci le méritent. L'instituteur a également des fonctions plus proches de celles d'un sacristain : il doit assister à toutes les processions ainsi qu'à tous les offices. Il est chantre et doit assister de bonne heure à l'église et aider les autres chantres et les servants de messe. Il doit aider le marguillier et régler l'horloge de l'église. Il doit aussi assurer le blanchissage des linges de l'église et peut être amener à fabriquer des cierges, des hosties, écolage qui se monte à 6 rappes par enfant et par semaine en 1709. À Lapoutroie en 1750, chaque élève doit payer 1 sol et 4 deniers. Pendant l'hiver, de la Saint-Martin () à Pâques, chaque élève doit apporter une bûche de bois pour le chauffage de l'école. Les élèves qui ne le font pas doivent payer au maître 12 sols. Ce droit d'écolage représente une somme importante pour le maître d'école. Le maître d'école touche six cordes de bois. Il peut garder trois cordes et toucher le reste en argent. Il est le plus souvent logé par la communauté. Son logement comporte généralement un poêle avec un jardin, une cuisine, deux chambres, une cave d'un emplacement pour l'écurie pour y loger les vaches, de la place pour le foin et le bois de chauffage. La communauté a le pouvoir de révoquer le maître. Le , la communauté de Lapoutroie révoque Dominique Menetrez. Souvent des excès sont commis par la communauté sans rapport avec la valeur pédagogique. C'est pour remédier à ces excès que l'intendant d'Alsace Louis Guillaume de Blair promulgue[Quoi ?] par ordonnance le , lue et publiée à l'issue de la messe paroissiale le . L'intendant ordonne que les prévôts, bourgmestres et préposés des communautés remettent au bailli du département, tous les actes concernant les accords ou engagement des maîtres. Il est désormais interdit de congédier les instituteurs sans y avoir été autorisé par l'intendant.

La Révolution

En 1732, le village compte 876 habitants. Vers 1780, les tensions s'aggravent dans les campagnes. L'impôt royal devient de plus en plus lourd et double même entre 1770 et 1789. Le mécontentement grandit. Les paysans forment des bandes, attaquent et pillent les couvents. L'annonce de la prise de la Bastille déclenche de véritables émeutes. La Révolution est accueillie avec soulagement par la population. Dans les mois qui suivent, l'Assemblée constituante procède à de profondes transformations. L'Alsace est divisée en deux départements, le Haut-Rhin et le Bas-Rhin, sept districts dont celui de Colmar et 58 cantons dont celui de Kaysersberg auquel appartient Lapoutroie. Le Conseil souverain est supprimé, les corporations et corps de métiers abolis, les biens de l'église sont nationalisés et vendus aux enchères, les paysans sont délivrés des charges seigneuriales et de la dîme. Lapoutroie devient chef-lieu du canton en 1796.

L'industrialisation

Avec le développement de l'industrie en 1850, des industries voient le jour dans la commune. Une filature de coton, deux fabriques de cretonne, quatre moulins, une brasserie, deux huileries et deux scieries sont installés. La population passe alors à 3 206 habitants.

En 1851, les notables fuient la fureur des paysans

En 1851, lors de l'émission des billets du lingot d'or, quelques habitants notables de Lapoutroie, constatant la fureur avec laquelle les paysans de la localité accaparèrent les billets, résolurent d'essayer de faire rester dans la localité les pièces d'un franc que le public jetait dans le gouffre ; ils organisèrent une loterie au profit des pauvres ; l'un d'eux avança l'argent nécessaire pour acheter des lots. Leur opération laissa un bénéfice de plus de 500 francs, qui firent le premier fond d'un bureau de bienfaisance, dont la création fut sollicitée et autorisée.

La guerre de 1870

Le , la France déclare la guerre à l'Allemagne. Mal préparée, mal commandée, l'armée française ne fera pas le poids face aux troupes prussiennes. Le , les régiments français sont battus à Wissembourg, le 28 Strasbourg capitule. L'armée française est vaincue à Sedan le . Le est proclamée la fin de l'Empire et l'avènement de la République. L'Alsace et la Moselle sont purement et simplement annexées le . En , le territoire est proclamé pays d'Empire (Reichsland). Le village est baptisé Schnierlach. Jusqu'en 1900, le français est toléré comme droit local. En 1872, le service militaire devient obligatoire ; un certain nombre de personnes quittent alors Lapoutroie pour y échapper en s'installant dans les Vosges ou d'autres régions françaises.

La Première Guerre mondiale

Le , le Reichsland est déclaré en état de danger. Tout fonctionnement de la vie courante est soumis à autorisation. Le lendemain Allemagne déclare la guerre à la France. Le l'artillerie française bombarde le col du Bonhomme, l'église et une vingtaine de maisons sont brûlées. Le , les troupes françaises, bousculant les troupes bavaroises font leur entrée à Lapoutroie où la population leur réserve un accueil délirant. Lapoutroie est momentanément redevenue française. Le , l'armée allemande composée de régiments bavarois contre-attaque et s'empare à nouveau de Lapoutroie. Les chasseurs alpins français se replient à la tête des Faux. Dans la région, Le Linge et la tête des faux contrôlent le passage du col des Bagenelles et celui du Bonhomme qui seront âprement disputés. Le soir du , la tour du Faudé criblée d'éclats d'obus s'écroule. Les tirs de l'artillerie française menacent toute la région. Le , un bombardement de la gare d'Hachimette fait plusieurs morts. 23 civils seront tués pendant la guerre, parmi lesquels des enfants. Au cours des combats la commune sert de base aux troupes allemandes qui combattent à la Tête-des-Faux. Peu à peu, à partir de 1915, le front des Vosges sera plus calme et le restera jusqu'en 1918. Le , les troupes françaises font leur entrée officielle à Lapoutroie que les Allemands avaient déserté quelques jours plus tôt. Le , l'armistice met fin à la guerre et l'Alsace et la Moselle redeviennent françaises. L'économie se met péniblement en marche.

La commune a été décorée le de la croix de guerre 1914-1918.

La Seconde Guerre mondiale

La mobilisation générale est décidée le . Tous les mobilisés rejoignent leurs unités sans incidents. L'armée française réquisitionne six véhicules motorisés et une vingtaine de chevaux. Contrairement à de nombreux villages alsaciens, Lapoutroie n'a pas été évacué et a même servi de village d'accueil à de nombreux réfugiés. Les premières patrouilles allemandes arrivent à Lapoutroie le vers 21 heures suivies progressivement par des troupes plus importantes. Quelques escarmouches, destinées à retarder l'avance des troupes ennemies sont à signaler aux abords du village. Les autorités allemandes décident de rattacher l'Alsace au Reich, en l'incorporant au Pays de Bade. Dès le , l'administration allemande se met en place sous l'autorité du Gauleiter Wagner : les poteaux frontières sont repoussées sur les anciennes limites de 1871, les préfets et sous-préfets ainsi que les évêques de Metz et de Strasbourg sont expulsés. Vers la fin de l'été 1940, la seconde phase entre en application avec l'arrivée en Alsace de nombreux fonctionnaires allemands qui remplacent petit à petit les français. Tous les noms français sont germanisés et tout ce qui peut rappeler la France est interdit. Les noms inscrits sur les monuments aux morts sont effacés. Le , 108 personnes de Lapoutroie seront expulsées, les Allemands leur reprochant essentiellement leur ascendance française. Après avoir été rassemblés à Cernay elles prendront le chemin du sud-ouest. À partir de 1942, 87 noms à consonance françaises seront germanisés. Ainsi Petitdemange devient Pettmunsch, Claudepierre devient Cladpeter, Pierrevelcin se transforme en Peterwelz. Le , une ordonnance décide l'incorporation de force dans la Wehrmacht des jeunes alsaciens nés en 1922. Jusqu'à la fin de la guerre, 132 jeunes de Lapoutroie seront incorporés de force et partiront sur le front russe ou italien. Quarante d'entre eux se dérobent au moment de leur incorporation ou à l'occasion d'une permission. Cinquante Lapoutroyens seront tués ou portés disparus dans l'armée allemande, auxquels il faut ajouter quatre tués en 1940 dans l'armée française et trois en camp de concentration.

La Libération

Le , les premières patrouilles du col du Bonhomme. Le , le Sainte-Marie-aux-Mines à la surprise générale, non en avoir subi de lourdes pertes. Dès lors, entreprenant un mouvement nord-sud, le col des Bagenelles le et occupe les positions du Brézouard. Le , le même bataillon atteint le Haïcot et les hauteurs de Faurupt. À Lapoutroie, depuis plusieurs jours, des signes avant coureurs ne trompent personne. Chaque jour, de longs convois, harcelés par l'aviation alliée, redescendent la vallée en direction de l'Allemagne. Les bombardements d'artillerie se rapprochent. Le , Fréland est libéré par le prisonniers. Finalement la commune est libérée. Le par le général Devers et les troupes alliées de la première armée française commandée par le général de Lattre de Tassigny venant de l'ouest.

Les sites et monuments commémoratifs

Le cimetière militaire de Lapoutroie.
  • Les monuments commémoratifs,.
    • Monument aux Morts place du Général De Gaulle,
    • Monument commémoratif de la 5e D.B. sur le parvis de l'église de Hachimette,
    • Stèle commémorative des Malgré-Nous au carré militaire,
    • Stèle commémorative AFN - Indochine au carré militaire,
    • Monument commémoratif des chasseurs dans le carré militaire, du cimetière communal,
    • Carré militaire au cimetière communal,
    • Le cimetière militaire.

Le patois des habitants

Le patois des habitants de la vallée, le welche, rappelle le vieux celte. Il diffère en beaucoup de points du patois lorrain, ainsi que des patois des environs de Belfort, de Schirmeck, du val de Lièpvre ou du Ban de la Roche. Quoique mélangé de mots germaniques et latins, corrigé aujourd'hui par le français moderne, il possède encore de nombreuses racines celtiques et se rapproche du langage parlé par les héritiers bretons des Kimris,.

Héraldique

Blason
Les armes de Lapoutroie se blasonnent ainsi :
« D'azur au pont d'or à trois arches maçonné de sable sommé d'une oie d'argent becquée et membrée d'or. »
Détails
Armes parlantes (Un pont pour une poutre, traversée par une oie ).

Depuis 250 ans, Lapoutroie possède des armoiries représentant un pont en or sur lequel se tient une oie argentée avec bec et pattes en or. Cet emblème rappellerait le nom de la cité, « poutre-oie » ou l'oie sur la poutre. Les noms allemands, Sconerloch, Schoenerlach, Schnierlach, rappellent les temps où à l'endroit du village se trouvaient d'énormes aulnes.

  1. Curt Mündel, Les Vosges: Guide du touriste en Alsace-Lorraine et dans les régions avoisinantes, Walter de Gruyter GmbH & Co KG, (ISBN , lire en ligne)
  2. «  », notice base Mérimée, ministère français de la Culture.
  3. «  », notice base Mérimée, ministère français de la Culture.
  4. Encyclopédie de l'Alsace, Editions Publitotal, (lire en ligne)
  5. Pour en savoir plus sur ce bailli, Joseph Fuchs, voir l'affaire Hirtzel Lévy
  6. Chantre : celui qui chante aux offices religieux
  7. Communes décorées de la Croix de guerre 1914-1918.
  8. Monuments commémoratifs
  9. Les Diables Rouges.
  10. Monument de Lapoutroie. Extrait du L'incorporation de force des jeunes d'Alsace et Moselle
  11. Article franco / welche de Jean Mathieu et Roland Henry sur les coutumes de Lapoutroie
  12. Pays et patois welches.
  13. Archives Départementales du Haut-Rhin

Héraldique

Blason
Les armes de Lapoutroie se blasonnent ainsi :
« D'azur au pont d'or à trois arches maçonné de sable sommé d'une oie d'argent becquée et membrée d'or. »
Détails
Armes parlantes (Un pont pour une poutre, traversée par une oie ).

Depuis 250 ans, Lapoutroie possède des armoiries représentant un pont en or sur lequel se tient une oie argentée avec bec et pattes en or. Cet emblème rappellerait le nom de la cité, « poutre-oie » ou l'oie sur la poutre. Les noms allemands, Sconerloch, Schoenerlach, Schnierlach, rappellent les temps où à l'endroit du village se trouvaient d'énormes aulnes.

  1. Archives Départementales du Haut-Rhin

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Lapoutroie dans la littérature

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5164 autres localités pour Grand-Est

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