Eguisheim

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Eguisheim : descriptif

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Eguisheim

Eguisheim (prononcé en français : [egisajm], parfois [egizɛm]) (en allemand Egisheim), en Alsacien Egse ou Agsa, est une commune française située dans la circonscription administrative du Haut-Rhin et, depuis le 1er janvier 2021, dans le territoire de la collectivité européenne d'Alsace, en région Grand Est

Cette commune se trouve dans la région historique et culturelle d'Alsace. Les habitants sont appelés les Éguisiens et Éguisiennes (aussi Éguisheimois, Eguisien, Eguisheimois).

Géographie

Localisation

Eguisheim (en Alsacien, Egse ou Agsa) s'étend sur 339 hectares et est située à 210 mètres d'altitude. Il s'appuie sur les collines peu pentues et bien exposées au soleil du Schlossberg qui ont permis la plantation de vignes. Eguisheim se trouve à 5 km au sud-ouest de Colmar et peut être rejoint par la route nationale 83 en direction de Rouffach.

C'est une des 188 communes du parc naturel régional des Ballons des Vosges.

Eguisheim se situe sur la Route des Vins d'Alsace.

Ce village a été classé « Village préféré des Français » au cours de l'émission diffusée sur France 2 le .

Les communes limitrophes sont Wintzenheim, Sainte-Croix-en-Plaine, Herrlisheim-près-Colmar, Obermorschwihr, Vœgtlinshoffen, Wettolsheim et Husseren-les-Châteaux.

Rose des vents Wintzenheim Wettolsheim Rose des vents
N Sainte-Croix-en-Plaine
O    Eguisheim    E
S
Vœgtlinshoffen Obermorschwihr Herrlisheim-près-Colmar
Enclave : Husseren-les-Châteaux

Hydrographie

Réseau hydrographique

La commune est dans le bassin versant du Rhin au sein du bassin Rhin-Meuse. Elle est drainée par la Lauch, la Vieille Thur, le Langgraben et le Malsbach,,.

La Lauch, d'une longueur de 47 Linthal et se jette dans l'Ill à Horbourg-Wihr, après avoir traversé 18 communes.

La Vieille Thur, d'une longueur de 26 Pulversheim et se jette dans la Lauch sur la commune, après avoir traversé 13 communes.

Réseau hydrographique d'Eguisheim.
Gestion et qualité des eaux

Le territoire communal est couvert par le schéma d'aménagement et de gestion des eaux (SAGE) « Ill Nappe Rhin ». Ce document de planification concerne la nappe phréatique rhénane, les cours d'eau de la plaine d'Alsace et du piémont oriental du Sundgau, les canaux situés entre l'Ill et le Rhin et les zones humides de la plaine d'Alsace. Le périmètre s’étend sur 3 596 Grand Est.

La qualité des cours d’eau peut être consultée sur un site dédié géré par les agences de l’eau et l’Agence française pour la biodiversité.

Climat

En 2010, le climat de la commune est de type climat des marges montargnardes, selon une étude du Centre national de la recherche scientifique s'appuyant sur une série de données couvrant la période 1971-2000. En 2020, Météo-France publie une typologie des climats de la France métropolitaine dans laquelle la commune est exposée à un climat semi-continental et est dans une zone de transition entre les régions climatiques « Vosges » et « Alsace ».

Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 10,6 amplitude thermique annuelle de 17,7 . Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique de Météo-France la plus proche, « Trois-Épis_sapc », sur la commune de Turckheim à 5 vol d'oiseau, est de 9,8 °C et le cumul annuel moyen de précipitations est de 804,5 mm. La température maximale relevée sur cette station est de 35,7 ,,.

Les paramètres climatiques de la commune ont été estimés pour le milieu du siècle (2041-2070) selon différents scénarios d'émission de gaz à effet de serre à partir des nouvelles projections climatiques de référence DRIAS-2020. Ils sont consultables sur un site dédié publié par Météo-France en novembre 2022.

  1. Liste des 188 communes adhérentes au parc naturel régional des ballons des Vosges, 3e Charte 2012 - 2024
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Toponymie

La grand domaine antique s'étendant sur les communes d'Egisheim et d'Husseren se nommerait Exsa ou Exa, laissant les variantes alsaciennes Agse ou Egse qui sont des surnoms que porte encore aujourd'hui la ville pour ses habitants. Die drei Hexe dénomment en allemand littéraire teinté d'alsatisme les trois châteaux longtemps en ruines ou en lambeaux sur les dites communes. Même s'il s'agit de la forme simplifiée die drei egisheimer Schlösser, la traduction littérale de Drei Hexe en « Trois sorcières », a éveillé les supputations des nostalgiques de mondes infernaux.

Il semble que l'appellation gallo-romaine Exsa caractérise un retrait, un retranchement, une mise en défense par rapport à la voie romaine de circulation commune. Ce préfixe qualifie ainsi les collines, les monts et le terroir du vaste domaine gallo-romain excentré.

Les cartulaires carolingiens vers 770 dénomment le domaine Aginesheim. Pour certains toponymistes adeptes de l'influence anthroponymique, le nom propre d'origine germanique Agino, Egeno ou Egino serait très fréquent dans les anciens titres qui correspond à un certain Egino, un descendant du duc Aldaric. Quant au suffixe -heim, il s’agit selon eux d’un vieux lexème germanique signifiant « maison, demeure », puis « village » par extension.

Une autre hypothèse suppose une adaptation d'un petit domaine appartenant à ce terroir excentré précédemment décrit, le diminutif de Exsa, Exsina, lentement prononcé Agesina puis altéré en Agina. Le diminutif suggère qu'il s'agit d'un ancien écart du domaine.

Le suffixe -heim est assez banal pour désigner un domaine important, souvent royal, non seulement en Alsace, mais également en Souabe et dans toute Allemagne. Légèrement altéré en -hem sous sa forme flamande, on le trouve en Belgique et en Nord-Pas-de-Calais. Il est même attesté jusqu’en Grande-Bretagne sous la forme -ham. Son origine peut aussi s'expliquer en langue gauloise, la forme -heim n'étant qu'une simple adaptation ou traduction en langue germanique. Ainsi la réunion avec le génitif saxon de dépendance explique Aginasheim ou plus tard Eginesheim puis Egisheim. L'hypothèse évolutive ne serait pas la même pour Eginesberg altéré précocement en Egischberg puis Eichberg, qui désigne la colline du grand cru local.

On note que l’orthographe initiale était en allemand « Egisheim », la lettre U ayant été intercalée pour « habiller » le toponyme à la française, c'est donc une simple retouche provoquant la francisation phonétique.

Les châteaux cités seraient des anciennes places ou tours de surveillance de la plaine et du piémont local. Ils ne sont véritablement construits et érigés en pierre de taille qu'au  siècle, ils se dénommaient castel de Vaudémont ou burg de Weckmund, Wahlenburg ou Wahlenbourg, Dagsbourg ou Dabo, du nom de trois familles seigneuriales dominantes. La ville a longtemps appartenu aux Eguisheim-Dabo ; les Weckmund et les Wahlenbourg, plus modestes, qui reçoivent peut-être à rebours leur nom du château, sont des familles apparentées par mariage.

  1. [1]


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Histoire

Reproduction d'une gravure (1885) se trouvant à la bibliothèque nationale représentant le château d'Eguisheim au temps de Hugues IV (1027-1048).

Le territoire est occupé dès le Paléolithique

Plusieurs vestiges ou fossiles archéologiques mis au jour dans les couches de lehm du territoire communal, en particulier en novembre 1865 les restes d'un homme de type néandertalien, selon son découvreur le docteur Faudel, prouvent que Eguisheim est occupé dès le Paléolithique. Le premier peuplement de la région peut être attribué aux Cro-Magnons. Plus tard, d'autres civilisations sont venues marquer de leurs empreintes culturelles la région en apportant leurs artefacts et leurs coutumes mortuaires, comme semblent en témoigner les nombreuses sépultures découvertes au siècle dernier. Le commerce des peuples celtes de la tribu des Leuques, puis des Rauraques et des Séquanes est attesté par des monnaies et des installations champêtres, les légions romaines auraient érigé un camp à l'entrée du village. Plus tard, les Gallo-romains développent la culture de la vigne probablement sur les replats ou à proximité des habitats. La présence romaine sur les lieux est attestée par une tuile découverte en 1900 au pied de la colline du Schlossberg, portant la mention Prima Legio Martia, un bataillon de légionnaires conduit par l'empereur Dioclétien (284-305).

Les ducs et comtes d'Alsace

Le village d'Eguisheim vu depuis le sommet des Trois châteaux.

Du temps des Mérovingiens, l'Alsace était gouvernée d'abord par des comtes, puis par des ducs. Le premier duc de la lignée légendaire des Etichonides, Etichon (ou Aldaric, ou Attic) est le plus connu d'entre eux. La tradition chrétienne alsacienne le désigne comme le père de sainte Odile au  siècle. C'est à cette époque que la vigne commence à recouvrir massivement les coteaux des collines bien exposées. Pépin le Bref met fin de manière violente à la souveraineté de cette lignée ducale érigée en véritable dynastie locale en 754 mais des rejetons présumés ou prétendants à l'héritage de cette lignée déchue et pourchassée à l'époque de Charlemagne réapparaissent mieux tolérés à la fin de l'époque carolingienne.

Après la lente dislocation de l'empire carolingien aux et  siècles, les comtes d'Alsace et de Souabe prennent les rênes de la région. Vers l'an 1000, l'un de ces comtes, Hugues IV de Nordgau, après le décès de son neveu Eberhard VI en 1027, se trouve investi du Nordgau, auquel il ajoute le comté d'Eguisheim.

Cette famille liée aux dynasties les plus importantes, et par ailleurs ancienne prétendante cachée à l'héritage étichonide, compte dans ses rangs les comtes de Metz, les premiers empereurs du Saint-Empire romain germanique notamment à travers Adélaïde, mère de Conrad II.

Hugues IV, comte d'Eguisheim s'est marié à Heilwige du comté de Dabo (à l'époque Dachsbourg, ou Dagsburg en allemand, situé à 68 kilomètres à vol d'oiseau d'Eguisheim). Le couple aura neuf enfants. Brunon, le plus jeune des garçons, est formé à une carrière cléricale avant d'être évêque de Toul, et par la suite le pape Léon IX.

Un village fondé par Eberhard

C'est Eberhard, petit-fils d'Aldaric, troisième duc d'Alsace et neveu de sainte Odile, qui construit le premier château d'Eguisheim. C'est autour de ce château que se développe le village d'Eguisheim sous forme de résidence fortifiée, vers 720. En 727, il demandera à saint Pirmin de devenir abbé de l'abbaye de Murbach qu'il venait de construire.

Village natal de Léon IX ?

Chapelle Saint-Léon IX.

Eguisheim est le village natal supposé de Bruno d'Eguisheim-Dagsbourg, ancien évêque de Toul, qui devint pape sous le nom de Léon IX. Il devint d'abord évêque de Toul, charge qu'il occupa entre 1026 à 1051. Il est né le 21 juin 1002, probablement au château du Haut-Eguisheim à 5 km de Colmar. Il était le fils de Hugues IV d'Eguisheim et d'Hedwige du comté de Dabo (Basse-Alsace, aujourd'hui en Moselle). Les ancêtres de Hugues IV descendaient directement des Etichonides. Selon certains historiens, Léon IX serait un lointain cousin de sainte Odile.

Les cours colongères

Il existait à Eguisheim cinq cours colongères qui avaient pour noms : le Girsberger, le Kyburg ou Braunschweiger, le Catharinen, le Zorn ou Escher, et enfin le Keiserdinghof. Les autres cours relevaient de cette dernière. Était-ce la cour donnée à l'abbaye d'Ebersmunster par le duc Etichon, confirmée par Charlemagne en l'an 810, par les papes Lucius III (1183) et Honorius III (1224), enlevée par l'évêque Werner pour être donnée à son frère le comte Radbot de Habsbourg ?

  • Cour Unterlinden ou Catharinenhof (1290)
La Catharinenhof est l'ancienne cour de Hohenbourg confirmée à l'abbaye par Léon IX (1051). Elle fut transmise aux Catherinettes de Colmar et fut appelée ultérieurement « Unterlindenhof ». Au XXe siècle, elle devint la maison Ginglinger. Aujourd'hui, cette cour est occupée par un restaurateur.
Cette cour possède une remarquable disposition architecturale comprenant des bâtiments avancés. Ils permettaient de stocker les récoltes et de lieu pour évaluer et administrer les biens. Cette cour était dès 1290 une propriété appartenant au couvent des Dominicains de Colmar, qui est devenu aujourd'hui le musée Unterlinden.
  • Le Kyburg ou « Braunschweigerhof »
Le Kyburg a longtemps appartenu au grand prévôt de la cathédrale de Strasbourg. En 1118, la comtesse Heilwige, fille de Gérard d'Alsace, donna des terres à Notre-Dame de Strasbourg.
  • Le Girsbergerdinhof
Le Girsbergerdinhof était primitivement la cour de Marmoutier avec chapelle adjacente de Saint-Martin, citée dans le pouillé de l'abbaye (1128), dans une charte de l'évêque Ortlieb (1145) et confirmée par le pape Alexandre III (1179). Ulrich de Rappolstein acheta cette cour pour la somme de 160 mars d'argent et la donna en 1262 à l'abbaye de Pairis. Elle devint à partir de ce jour et resta jusqu'à la Révolution le Pairiserhof, occupée d'abord par la famille Brucker puis par la famille Bauer au  siècle. L'évêque Widerold (991-999) donna une cour, et sainte Adélaïde des dîmes d'Eguisheim à l'abbaye d'Eschau, biens qui furent confirmés par Alexandre III (1180). Peut-être s'agit-il de l'Escherdinghof ?
  • Le Marbacherhof
La cour de Marbach se rattache à la donation du comte Albert (1092) et à celle faite avant lui, par d'autres membres de la famille d'Eguisheim, confirmée par Innocent III (1212) et mentionnée dans les chartes de Pairis (1314, 1334). Cette ancienne cour colongère appartenait à l'abbaye de Marbach de 1413 à 1590. Marbacherhof a au siècle dernier été occupée par Gabriel Horber. Elle est actuellement occupée par un vigneron privé. On trouve sur le linteau du portail la lettre M. Le domaine comporte également une cave volumineuse.
  • Le Keyserdinghof
  • La Cour de Pairis (1160)
L'abbaye de Pairis fondée en 1138 possède cette cour dès 1160. Les moines de Pairis utilisent cette cour pour stocker les récoltes et de centre administratif et aussi pour gérer les biens et d'endroit pour régler les litiges qui interviennent la bonne marche de la communauté. En 1262, la cour est agrandie grâce à l'adjonction de la cour voisine que possédait Marmoutier et qui est donnée par le sire de Ribeaupierre. Cette cour abrite à l'époque une chapelle dédiée à saint Martin qui est détruite pendant la Révolution.
  1. Eric Boës, "La Préhistoire et la Société d'histoire naturelle de Colmar. Hommage à Charles-Frédéric Faudel 1826-1893". Annuaire de la Société d'Histoire et d'Archéologie de Colmar, 1993, p. 139-150.
  2. Médiéval Généalogie le nomme Hugues VII
  3. Médiéval Généalogie le nomme Hugues VIII
  4. Médiéval Généalogie le nomme Hugo XI
  5. Médiéval Généalogie le nomme Hugo XII

Héraldique


Les armes d'Eguisheim se blasonnent ainsi :
« De gueules à Saint Pierre de carnation, vêtu d'argent, le manteau d'or, tenant de sa dextre une clef renversée de sable et de sa senestre un livre fermé du même, sur une terrasse de sinople. »

Le blason représente le portrait de saint Pierre qui tient de sa main droite une clef de sable et sur la main gauche un livre fermé.

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Eguisheim dans la littérature

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5164 autres localités pour Grand-Est

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