Colmar est une commune française située dans la collectivité européenne d'Alsace, dans la région Grand Est
C’est la préfecture du Haut-Rhin et, avec un peu plus de 70 000 habitants, la troisième commune alsacienne en nombre d'habitants après Strasbourg et Mulhouse
Ses habitants sont appelés les Colmariens.
Colmar est mentionnée pour la première fois au IXe siècle
Ville libre du Saint-Empire, elle est membre de la Décapole
Elle connaît un développement rapide à la fin du Moyen Âge et au cours de la Renaissance
Dotée d'une ceinture de remparts, elle souffre néanmoins des troubles liés à la Réforme, de la guerre des Paysans puis de la guerre de Trente Ans, à la suite de laquelle elle est annexée par la France
Colmar est cédée à l'Empire allemand en 1871 puis réintégrée à la France à la suite de l'armistice de 1918
Bien que n'étant pas chef-lieu de région, Colmar abrite une cour d'appel
Cette particularité (qu'elle partage notamment avec Aix-en-Provence, Douai ou Riom dans des régions dont le chef-lieu n'est pas non plus siège de Cour d'appel) est due à l'élévation de la ville au rang de capitale judiciaire par l'ancien Conseil souverain d'Alsace en 1698.
La ville possède un riche patrimoine architectural, notamment une ancienne collégiale, plusieurs couvents, un théâtre remarquable, des canaux (petite Venise) et des maisons du Moyen Âge
Sa situation, au centre du vignoble alsacien et proche du piémont vosgien, et son climat particulier propice à la culture de la vigne, lui valent le surnom de « capitale des vins d'Alsace »
C'est également une ville de culture, siège du musée Unterlinden abritant le retable d'Issenheim
Colmar est par ailleurs la ville natale du créateur de la statue de la Liberté à New York, Auguste Bartholdi et de Jean-Jacques Waltz, plus connu sous le nom de Hansi.
Géographie
Localisation
Carte de la commune avec localisation de la mairie.
La commune appartient à l'Europe rhénane, qui compte près de cent millions de personnes et s'étend des Pays-Bas à la Suisse en passant par la Belgique, le Luxembourg, la Lorraine, l'Alsace et l'ouest de l'Allemagne.
Colmar se situe à mi-distance entre Strasbourg, au nord (64 Bâle, au sud (60 Fribourg-en-Brisgau à 38 Mulhouse à 37 Zurich à 119 Luxembourg à 193 Genève à 229 Munich à 314 Innsbruck à 317 Lyon à 322 Milan à 323 Bruxelles à 378 Paris à 380 .
Communes limitrophes
Les communes limitrophes sont Illhaeusern, Grussenheim, Jebsheim, Sundhoffen, Horbourg-Wihr, Sainte-Croix-en-Plaine, Wettolsheim, Wintzenheim, Ingersheim, Ammerschwihr, Sigolsheim, Bennwihr, Houssen, Ostheim, Guémar, Herrlisheim-près-Colmar, Porte du Ried, Kaysersberg Vignoble, Riedwihr et Holtzwihr.
Les limites communales de Colmar et celles de ses communes adjacentes.
Le territoire de la commune se situe au sein de la plaine d'Alsace. Ce fossé rhénan d'effondrement, séparant le massif des Vosges à l'ouest de celui de la Forêt-Noire à l'est, est né il y a 65 Ma à l'occasion de la surrection des Alpes. Des fissures orientées nord-sud se formèrent alors ; la partie médiane s'effondra et fut envahie par la mer à l'Éocène supérieur (vers -35 Ma) et à l'Oligocène inférieur (Rupélien, vers -30 Ma). D'abord comblée par des dépôts marins qui recouvrirent le socle hercynien, la plaine accueillit le cours du Rhin qui y déposa ses alluvions fluviatiles, il y a un million d'années seulement. Dans la bordure ouest du fossé, où se trouve aujourd'hui Colmar, l'épaisseur des dépôts sédimentaires augmente avec des dépôts éocènes et oligocènes issus de l'érosion des Vosges.
Colmar est située au nord du bassin potassique et du bassin houiller sous-vosgien mais également au sud du bassin houiller de la vallée de Villé.
La superficie de la commune est de 6 657 hectares ; son altitude varie entre 175 et 214 mètres.
Le territoire de la commune est, au pied du massif des Vosges, le troisième plus grand d'Alsace après Haguenau (18 259 hectares) et Strasbourg (7 826 hectares), et le premier de son département devant Orbey (4 602 hectares), Sainte-Marie-aux-Mines (4 523 hectares), Rouffach (4 005 hectares), Ensisheim (3 659 hectares).
Hydrogéologie et climatologie : Système d’information pour la gestion de l’Aquifère rhénan, par le BRGM :
Territoire communal : Occupation du sol (Corinne Land Cover); Cours d'eau (BD Carthage),
Géologie : Carte géologique; Coupes géologiques et techniques,
Venant du sud, la Lauch et ses affluents (le Brennbaechlein, le Muhlbach, le Sinnbach, le Gerberbach et la Thur) irriguent de nombreux quartiers de Colmar, dont celui de la Petite Venise.
Le canal du Logelbach, en partie couvert, traverse la cité d’ouest en est et l'Ill, à l’est, qui recueille tous les cours d’eau précités, la longe vers le nord.
La Lauch Canalisee.
Le canal de Colmar.
Ruisseaux :
Ruisseau la Blind,
Ruisseau l'Orchbach,
Ruisseau de Logelbach,
Ruisseau le Brunnenwasser,
Ruisseau le Langgraben,
Ruisseau le Riedbrunnen.
La Lauch traversant le quartier de la petite Venise.
Réseau hydrographique de Colmar.
Climat
Pour des articles plus généraux, voir Climat du Grand Est et Climat du Haut-Rhin.
En 2010, le climat de la commune est de type climat océanique dégradé des plaines du Centre et du Nord, selon une étude du Centre national de la recherche scientifique s'appuyant sur une série de données couvrant la période 1971-2000. En 2020, Météo-France publie une typologie des climats de la France métropolitaine dans laquelle la commune est exposée à un climat semi-continental et est dans une zone de transition entre les régions climatiques « Vosges » et « Alsace ».
Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 10,4 amplitude thermique annuelle de 17,8 . Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique installée sur la commune est de 11,3 °C et le cumul annuel moyen de précipitations est de 558 mm.
La température maximale relevée sur cette station est de 39,6 ,,. L'ensoleillement annuel moyen, mesuré par la station de Colmar-Meyenheim, est de 1 882,2 h.
Statistiques 1991-2020 et records COLMAR-INRA (68) - alt : 202m, lat : 48°03'47"N, lon : 7°19'48"E Records établis sur la période du 01-04-1972 au 04-01-2024
Mois
jan.
fév.
mars
avril
mai
juin
jui.
août
sep.
oct.
nov.
déc.
année
Température minimale moyenne (°C)
−0,6
−0,4
2,3
5,5
9,8
13
14,1
13,7
9,9
6,3
2,5
0,3
6,4
Température moyenne (°C)
2,5
3,6
7,3
11,2
15,3
18,7
20,3
20
15,9
11,3
6,1
3,3
11,3
Température maximale moyenne (°C)
5,6
7,5
12,3
16,9
20,8
24,5
26,6
26,3
21,9
16,3
9,8
6,2
16,2
Record de froid (°C) date du record
−21,5 09.01.1985
−22,5 22.02.1986
−13,4 06.03.06
−5,1 22.04.1991
−2,4 05.05.1979
3,6 08.06.1989
5 30.07.15
4,2 31.08.1995
−0,3 27.09.10
−6,3 31.10.1997
−11,2 23.11.1993
−19,6 20.12.09
−22,5 1986
Record de chaleur (°C) date du record
19,2 10.01.1991
22 25.02.1990
26,5 31.03.21
30,1 22.04.18
34,5 25.05.09
37,9 30.06.19
38,3 25.07.19
39,6 13.08.03
34,1 12.09.23
31,5 13.10.23
23,7 07.11.15
19,8 31.12.22
39,6 2003
Ensoleillement (h)
71,3
99,2
156,3
189,4
210,1
234,4
251,3
232,7
181,1
121,8
72,2
62,6
1 882,2
Précipitations (mm)
33
29,3
31,6
37,2
64,5
60,6
60,1
57
46,3
55
41,5
41,9
558
Source : « », sur donneespubliques.meteofrance.fr, edité le : 06/01/2024 dans l'état de la base
Diagramme climatique
J
F
M
A
M
J
J
A
S
O
N
D
5,6
−0,6
33
7,5
−0,4
29,3
12,3
2,3
31,6
16,9
5,5
37,2
20,8
9,8
64,5
24,5
13
60,6
26,6
14,1
60,1
26,3
13,7
57
21,9
9,9
46,3
16,3
6,3
55
9,8
2,5
41,5
6,2
0,3
41,9
Moyennes : • Temp. maxi et mini °C • Précipitation mm
Les paramètres climatiques de la commune ont été estimés pour le milieu du siècle (2041-2070) selon différents scénarios d'émission de gaz à effet de serre à partir des nouvelles projections climatiques de référence DRIAS-2020. Ils sont consultables sur un site dédié publié par Météo-France en novembre 2022.
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↑ a et b« »(Archive.org • Wikiwix • Archive.is • Google • Que faire ?), sur lithotheque.site.ac-strasbourg.fr, Académie de Strasbourg (consulté le ).
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↑ « », sur le site de l'académie de Nancy-Metz (consulté le ).
↑ a et bRépertoire géographique des communes, publié par l'Institut national de l'information géographique et forestière, [lire en ligne].
↑ La Lauch
↑ L'Ill
↑ La Lauch Canalisee
↑ Canal de Colmar
↑ Ruisseau la Blind
↑ Ruisseau l'Orchbach
↑ Ruisseau de Logelbach
↑ Ruisseau le Brunnenwasser
↑ Ruisseau le Langgraben
↑ Ruisseau le Riedbrunnen
↑ a et bDaniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale », Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography, ISSN 1278-3366, DOI 10.4000/cybergeo.23155, lire en ligne, consulté le ).
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↑ « », sur donneespubliques.meteofrance.fr (consulté le ).
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Toponymie
Le nom de la localité est attestée sous les formes Columbrensi au ; Columbarium Fiscum dans un texte du moine Notker Balbulus de Saint-Gall daté de 823.
Il est possible de rapprocher ce toponyme de la présence sur ce territoire d'un colombier à l'époque carolingienne. C'est en tout cas ce que semblent indiquer les formes anciennes, cette hypothèse a cependant été contestée par Raymond Schmittlein qui suggère un nom de personne germanique Galamar pris absolument, il est cité par Albert Dauzat qui hésite à lui emboiter le pas, mais exclut Colmar de la série des toponymes français remontant à Columbarium, tels que Colmier-le-Bas, Colomars, etc..
↑ a b c et dAlbert Dauzat et Charles Rostaing, Dictionnaire étymologique des noms de lieu en France, Paris, Librairie Guénégaud, (ISBN ), p. 201-202.
↑ Jean-Marie Nick, « », sur le site de l'association Châteaux forts et villes fortifiées d'Alsace, (consulté le ).
↑ Dominique Toursel-Harster, Jean-Pierre Beck et Guy Bronner, Alsace : Dictionnaire des monuments historiques, Strasbourg, La Nuée Bleu, , 664 ISBN ), p. 79.
↑ Raymond Schmittlein, R.I.O., 1961, p. 108-114
Histoire
Préhistoire et Antiquité
À la Préhistoire, entre 5000 et 4000 avant notre ère, des groupes humains venant du bassin du Danube ont peuplé les bords du Rhin, comme en témoignent les silex exposés au musée Unterlinden. Ces peuplements s'identifient à la culture rubanée et sont attestés dans les environs de Colmar. La présence de l'Ill et de ses confluents (la Lauch, la Thur et la Fecht) a fortement contribué à l'implantation humaine sur le site.
Une présence celte est attestée entre 1200 et 800 . Dans les derniers siècles avant notre ère et toujours aux environs de la ville, près du Hohlandsbourg, une agglomération remontant au bronze final et se rattachant à la civilisation des champs d'urnes a été découverte et fouillée en 1968.
Les Raurarques ou Rauraques, dont la capitale est Argentovaria (le futur Horbourg), défendent la Villa Columbaria au moment de l'invasion alamane.
En 378, l'empereur romain Gratien soumet ces envahisseurs germaniques, dont des contingents entiers vont intégrer l'armée romaine et qui dès lors vont commencer à coloniser la région. Ces auxiliaires alamans ne parviendront pas à s'opposer, malgré une résistance acharnée, au passage du Rhin par d'autres tribus germaniques et orientales, comme les Huns, en 406. Cependant, les colons alémaniques vont devenir peu à peu majoritaires au sein d'une population gallo-romaine. Le bas latin, parlé par ces derniers, va alors disparaître au profit des langues germaniques.
C'est aux francs occupent de grands territoires sur le futur domaine de la ville. Il s'agit là d'un peuple nomade qui construit de grands bâtiments de bois et de pisé (terre argileuse) : granges, écuries, pressoir, cuisine, basse-cour, colombier... et crée au centre une construction soignée pour son souverain.
Moyen Âge
Article détaillé : Ville impériale de Colmar.
Haut Moyen Âge
L'aristocratie alémanique va finalement être défaite et massacrée par les Francs, mettant un terme au conflit multiséculaire qui oppose ces deux fédérations de peuples germaniques. La région de Colmar va alors être dominée par les clans mérovingiens et christianisée.
L'acte de donation de Louis le Pieux, rédigé à Francfort le 12 juin 823, mentionne pour la première fois la ville sous le terme « Notre fisc nommé colombier ». L'empereur carolingien cède à l'abbaye de Munster une partie de forêt du fisc de Columbarium, alors habité par quelques domaines fermiers.
À deux reprises, en 883 et 884, Charles III le Gros tient une assemblée où sont présents tous les dignitaires de l'Empire, entre la Meuse et l'Elbe, et au-delà des Alpes et de l'Italie du nord.
Moyen Âge central
Vers 965, le domaine royal carolingien est scindé entre l'Oberhof (domaine d'en-haut), qui revient au monastère clunisien de Payerne (canton de Vaud en Suisse) ; et le Niederhof (domaine d'en-bas), qui devient propriété de l'évêque Conrad de Constance. Vers l'an mil, on y construit une église en lieu et place de l'actuelle Collégiale Saint-Martin. Elle se composait d'une abside carrée, d'un transept de 19 par 8 mètres ainsi que d'une nef de 15 mètres de long. Colmar est détruite par un incendie en 1106. La commune se développe progressivement sous l’autorité des Hohenstaufen qui possèdent le duché de Souabe et d'Alsace puis accèdent au trône du Saint-Empire romain germanique.
L'empereur Frédéric Barberousse fait étape à Colmar en 1153, puis y repasse en 1156, 1179 et 1186, ainsi que Philippe de Souabe, roi de Germanie, en 1212.
Colmar est désignée dans texte de 1226 comme une ville (en latin : civitatis), sous la suzeraineté de Frédéric II de Hohenstaufen, souverain du Saint-Empire et duc de Souabe. Celui-ci s'y rend en 1235. C'est à cette époque que commencent à s'installer diverses communautés religieuses, telles que les Franciscains, les Dominicains et les Augustins.
Le prévôt (Schultheiss) Jean Roesselmann, après avoir libéré les Colmariens de la domination du prince-évêque de Strasbourg en 1261, repousse une nouvelle attaque de ce dernier en 1262 au prix de sa propre vie.
En 1278, du Saint-Empire, comte de Habsbourg et landgrave de Haute-Alsace, donne à la ville ses Libertés communales à travers une charte de franchises (Freiheitsbrief). Dans ce document daté du 1278 et rédigé en allemand, le souverain affiche quarante-quatre prescriptions relevant du droit pénal, du droit privé et des procédures. Par exemple, pour un meurtre sur le ban de la commune, la punition était la décapitation et la démolition de la maison. Ce texte renforce également l’autonomie de la cité, qui devient une « ville d'Empire » : la ville impériale de Colmar est alors un état du Saint-Empire à part entière.
En 1293, la cité-État tente en vain de se soulever contre du Saint-Empire. Deux ans plus tard, Colmar construit son premier hôtel de ville.
Les Hospitaliers
Article détaillé : Commanderie Saint-Jean de Colmar.
La commanderie a été érigée au Hospitaliers de l'ordre de Saint-Jean de Jérusalem et consacrée par Albert le Grand en 1268.
Le départ des moines-chevaliers au Chanoines de Saint-Martin puis par les Augustins. Le site est racheté en 1858 par les Sœurs de la Divine Providence de Ribeauvillé. L'ensemble a été remanié au .
Elle abrite actuellement un établissement scolaire privé.
Moyen Âge tardif
Le premier port de Colmar, le Ladhof (étymologiquement « l'endroit où l'on charge les marchandises »), voit le jour en 1337, au confluent de la Thur et la Lauch. Les marchandises y étaient embarquées jusqu'à Strasbourg, puis vers les pays rhénans.
Une alliance entre les villes impériales de la plaine d'Alsace naît en 1342 grâce à l'agrément de Charles IV. Elle compte alors sept villes. Colmar la rejoint le , pour donner naissance à la confédération des dix villes impériales connue sous le nom de Décapole. Il s'agit du premier syndicat intercommunal de la région. Elles se promettent secours mutuel en cas d'agression extérieure mais n'écartent pas l'idée d'un conflit interne qui serait résolu à l'amiable. Haguenau, siège du Grand-Bailliage d'Alsace qui gère depuis le Diète d'Empire et aux assemblées des villes impériales.
Colmar se dote en 1360 d'une constitution stable,. Le gouvernement est confié aux bourgeois et membres de la corporation. En 1376, elle obtient le droit de fabriquer de la monnaie et entre, en 1403, dans l'alliance monétaire du Rappenmünzbund.
Une grande épidémie de peste bubonique frappe la ville en 1418.
En 1469, l'archiduc Sigismond, qui représente l'empereur du Saint-Empire en Alsace, a d'impérieux besoins d'argent. Charles le Téméraire, duc de Bourgogne, lui consent un prêt mais réclame en gage une partie de la province. Dans la région concédée, il délègue un bailli, Pierre de Hagenbach. Sa cruauté est telle que les villes d'Alsace se hâtent de rembourser le duc, mais Hagenbach refuse de céder la place. Battu et fait prisonnier, il est condamné à avoir la tête tranchée. L'honneur de l'exécution revient au bourreau de Colmar, en 1474. La tête de Hagenbach, momifiée, est conservée au musée Unterlinden, ainsi que le glaive du bourreau.
Le Koïfhus est achevé en 1480. Il sert à la fois de magasin pour les marchandises, de bureau de douane et de lieu de réunion des députés de la Décapole. Colmar devient un foyer artistique important grâce au talent des peintres qu'elle accueille, notamment Gaspar Isenmann, Martin Schöngauer, auteur de La Vierge au buisson de roses, et Matthias Grünewald qui a réalisé le Retable d'Issenheim.
Époque moderne
Le | ]
En 1512, la communauté juive est exclue de la ville. Elle y était présente depuis le .
Le statut communal est modifié en 1521, le nombre de corporations est rapporté à vingt.
La ville devient un foyer de propagande luthérienne entre 1522 et 1525 grâce aux ouvrages de l'imprimeur Farckall. À la suite de la guerre des paysans, les premiers groupes de sympathisants de la Réforme se rassemblent (affaire du prédicateur Hans, tentative de sédition de l'aubergiste Bader). La ville échappe de peu aux violences de la guerre des paysans en 1525.
En 1528, le médecin-alchimiste Paracelse se réfugie à Colmar avant de reprendre sa vie errante.
Malgré la ralliement de nombreuses villes alentour, la Réforme ne parvient pas à s'introduire à Colmar. L'échéance est retardée notamment par le prédicateur dominicain Jean Fabbri et le prieur des Augustins Jean Hoffmeister.
Le gouvernement de Colmar réglemente, en 1538, la vie des clercs à l'intérieur des couvents à la suite d'abus constatés.
La peste de 1541 fait 1 560 victimes dans la ville, les franciscains sont décimés.
Georges Wickram, considéré comme le créateur du roman populaire en langue allemande, crée en 1548 une école de chanteurs (Meistersingerschule).
En 1555, la paix d'Augsbourg rétablit officiellement la coexistence du catholicisme et du luthéranisme dans l'Empire.
Le magistrat est renouvelé en 1564 et voit arriver des hommes neufs favorables à un changement de situation.
La réforme luthérienne est introduite en 1575, un demi-siècle après Strasbourg ou Bâle. Le 14 mai, le conseil de la ville, sous la direction de l'Obristmeister Michel Buob, autorise le culte protestant à côté du culte catholique. Le lendemain a lieu le premier culte protestant en l'église des Franciscains, officié par le pasteur de Jebsheim Jean Cellarius.
L'architecte strasbourgeois Daniel Specklin dote la ville de nouvelles fortifications en 1580.
Guerre de Trente Ans (1618-1648)
La guerre de Trente Ans touche particulièrement l'Alsace et prend fin à la signature des traités de Westphalie, qui consacre la victoire de la France et de la Suède sur le Saint-Empire romain germanique. Les ravages du conflit poussent Colmar à se placer sous protectorat du royaume de France en signant le Château du Val de Ruel le
Le traité d'Osnabrück permet à chaque confession de récupérer les biens et droits qu'elle possédait au
Guerre de Hollande (1672-1678)
Lors de la guerre de Hollande, Colmar tente de renouveler ses privilèges impériaux. Elle participe notamment à l'effort de guerre de l'Empire contre les Turcs. Cet effort est connu comme la Türkenhilfe, littéralement « aide turque ».
Au printemps 1673, décision est prise de s'emparer de Colmar. Louvois et le marquis de Coulanges, accompagnés de 500 cavaliers, se présentent aux portes de la ville le . Il y pénètrent conjointement par les portes de Deinheim et de Rouffach. Les Colmariens sont désarmés le lendemain. 4 000 hommes sont mis à l'œuvre pour démanteler les fortifications qui avaient fait l'orgueil de la ville. Avec leurs restes sera construit un hôpital.
Le , le roi Louis XIV et son cortège de 200 carrosses se rendent dans la ville pour constater l'avancée des démolitions et prononce ces mots : « Messieurs les Colmariens ne sont plus si glorieux comme ils étaient ! ».
Toutefois, à l'automne 1674, les armées du Saint-Empire envahissent l'Alsace et le grand Électeur de Brandebourg Frédéric-Guillaume s'installe à Colmar avec 1 200 hommes.
Le , le vicomte de Turenne bat les hommes de l'Empire à Turckheim. La peur de subir les mêmes atrocités pousse Colmar à se soumettre aux Français. Le traité de Nimègue, signé le , met fin à la guerre. Le lys remplace désormais l'aigle germanique, la ville impériale de Colmar perd son indépendance et devient une ville royale française.
| ]
En 1683, Colmar accueille la commanderie militaire de la Haute-Alsace (commissaires des guerres, commissaire régional d'artillerie, contrôleur de l'hôpital royal militaire, commissaire provincial des poudres et salpêtres). Une nouvelle division territoriale relevant de l'Intendant d'Alsace voit le jour en 1695 : Colmar devient chef-lieu de subdélégation. La ville obtient en 1698 le siège du Conseil souverain d'Alsace (anciennement à Ensisheim), devenant ainsi la capitale judiciaire de la province d'Alsace. La première séance date du 22 mai et a lieu dans la maison dite du Wagkeller.
En 1714, la ville fait l'acquisition de la seigneurie du Hohlandsbourg et cède le prieuré de Saint-Pierre aux jésuites qui sont installés dans la ville depuis 1698. L'architecte strasbourgeois Jean-Jaques Sarger édifie l'église des Jésuites entre 1735 et 1750, actuellement sur le terrain du lycée Bartholdi.
C'est en 1751 que l'historien Jean-Daniel Schoepflin publie le premier tome de l'Alsatia Illustrata.
Voltaire séjourne à Colmar pendant l'hiver 1753-1754, à la suite de son renvoi de la cour du roi de Prusse Frédéric II. Il y effectue des recherches sur l'histoire de l'Empire, avec l'aide appréciable des conseillers et avocats du Conseil souverain dont il dira : « J'ai trouvé à Colmar des avocats qui sont plus instruits de l'histoire de l'Empire qu'on ne l'est à Vienne. Gens d'un mérite solide, communicatifs qui ont de belles bibliothèques et sont entièrement à notre service. Je suis dans le seul pays de France où l'on puisse trouver des secours sur cette matière qu'on ignore parfaitement à Paris. » Les jésuites contestent ses talents d'historiens et dès lors il gardera un souvenir mitigé de son séjour à Colmar. Il parlera de la ville comme d'une « petite ville dévote, remplie de tracasseries, où tout le monde se confesse, tout le monde se déteste ».
Dans un climat d'anti-judaïsme partagé par une partie de la population et des élites, le marchand juif Hirtzel Lévy de Wettolsheim est condamné à mort par le Conseil Souverain d'Alsace et rompu vif sur la place du marché aux Bestiaux de Colmar le 31 décembre 1754. Sur cassation par le conseil privé du Roi à Versailles, il sera réhabilité par le Parlement de Metz le 24 septembre suivant et ses coaccusés seront acquittés.
Théophile Conrad Pfeffel fonde l'Académie militaire en 1773. Il s'agit en fait d'un lieu ne s'adressant qu'à des enfants protestants, nobles le plus souvent, et qui leur permettaient de se destiner à une carrière militaire. Il en dira : « Notre établissement n'est pas une école d'élite pour des soldats ou des commerçants, mais une pépinière pour tous ceux qui veulent émerger du vulgaire. » L'école a accueilli 288 élèves en vingt ans.
Époque contemporaine
La Révolution et le | ]
La ville, promue chef-lieu du Haut-Rhin en 1790, compte alors plus de 13 000 habitants. Étienne Ignace Salomon en devient le premier maire. En 1791, la ville devient siège de l'évêché constitutionnel du département et la collégiale Saint-Martin est érigée en cathédrale, et ce jusqu'au concordat de 1802. Hérault de Séchelles convertit le tribunal criminel du Haut-Rhin en tribunal révolutionnaire en 1793. Treize exécutions seront prononcées en quelques mois. En 1800, la ville accueille son premier préfet, Jean-Baptiste Harmand. Son siège se trouve initialement dans l'abbaye cistercienne de Pairis (actuel hôtel de ville), avant de déménager en 1866. La ville redevient capitale judiciaire et reçoit un tribunal d'appel qui deviendra une cour d'appel en 1804. À la suite du plébiscite pour l'Empire, elle devient une cour impériale et la ville retrouve un maire, François Antoine Richter.
Colmar accueille le roi Charles X en 1828, ainsi que le duc d'Orléans et de Nemours en 1831.
Au .
L'inauguration de la ligne de chemin de fer Bâle-Colmar-Strasbourg a lieu en 1841. L'année suivante se tient l'émeute dite « des fagots » : en 1842, la municipalité, conduite par le maire Chappuis, décida de taxer le bois de chauffage. Des manifestants occupent la mairie en juin et, devant leur détermination à en découdre avec le maire, il fait intervenir un escadron de lanciers venu de Sélestat.
La ville atteint les 20 000 habitants en 1845. En 1854, une épidémie de choléra sévit sur la ville : 505 personnes sont touchées, et 349 décèdent des suites de la maladie. La cause principale en est la propreté des rues et des maisons. Au plus fort de l'épidémie et effrayée par l'hygiène déplorable, l'administration décide d'interdire les aliments à risques, dont le concombre. S'ensuit une troisième émeute, dite « des concombres ». Les maraîchers, et notamment trois sœurs, s'en prirent au marché à un sergent et à son escouade. Ils furent bombardés de légumes. La police et l'armée durent intervenir pour rétablir le calme. Le maire Chappuis se serait bien passé de cette nouvelle émeute.
En 1855, Colmar est encore marquée par une émeute, dite cette fois « des corbillards ». Les Colmariens avaient la tradition de leur dernière demeure au Rappendantz (l'endroit où dansent les corbeaux), accompagnés par des charpentiers, serruriers, sculpteurs et porteurs. Cette année-là, la ville voulut confier les enterrements à une société de pompes funèbres. Les premiers corbillards durent travailler entourés de gendarmes et de policiers. L'affaire déplut au préfet qui finit par destituer le maire Chappuis.
Guerre franco-allemande de 1870 et annexion
Débutant le , la guerre oppose la France du Second Empire et le royaume de Prusse. Le , Colmar s'illustre par la résistance de ses habitants au pont de Horbourg, épisode auquel participe Auguste Bartholdi.
L'Alsace est particulièrement meurtrie ; de nombreux combats ont lieu. Le bombardement de Strasbourg a notamment entraîné la destruction d'un manuscrit du Hortus deliciarum.
Le conflit prend fin le et la France, défaite, signe le traité de Francfort le suivant et donne l'Alsace et la Moselle. Colmar devient chef-lieu du district de la Haute-Alsace dans le Reichsland d'Alsace-Lorraine. Le Conseil municipal reste en place et les élections à l'Assemblée constituante française sont tolérées par les nouvelles autorités. Une disposition libérale du traité permet à plus de 3 000 habitants de prendre la nationalité française.
Le français est banni des textes officiels en 1883.
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Début du siècle
En 1902, une ligne de tramway est ouverte entre la gare et le canal. Une seconde ligne verra le jour en 1914 entre les routes de Bâle et de Strasbourg.
L'année 1908 est marquée par une visite officielle de l'empereur allemand Guillaume II.
En 1910, la ville compte 43 800 habitants, dont 4 000 militaires.
Première Guerre mondiale
La première Guerre mondiale débute le . Le , des patrouilles de chasseurs à cheval français pénètrent dans la ville et laissent croire à une conquête rapide. L'armée se repliera sur les Vosges.
Quatre personnes meurent dans des bombardements le . D'importants dégâts sont occasionnés aux bains municipaux et à l'école d'Unterlinden. Le , un combat aérien oppose 14 appareils allemands à des avions français.
La guerre prend fin le . Le 22, la ville acclame l'arrivée du commandant en chef des armées de l'est, le général de Castelnau. Les représentants du gouvernement Clemenceau et Poincaré arrivent en ville le . D'autres personnalités suivront comme Joffre et Foch.
Le traité de Versailles signé le met fin à la guerre et rend à la France ses territoires perdus, l'Alsace et la Lorraine.
Le 6 octobre 1922, la commune a été décorée de la croix de guerre 1914-1918.
Entre-deux-guerres
En 1928, a lieu le « procès de Colmar » contre les chefs autonomistes alsaciens. Cela fait suite au malaise suscité entre autres par les déclarations d'Édouard Herriot (le ) qui voulait introduire l'ensemble de la législation républicaine dans la région, et au « dimanche sanglant de Colmar », le , où eurent lieu des échauffourées entre autonomistes alsaciens et Alsaciens pro-français.
Le 3 août 1931 a été inaugurée la station uvale. Le président en est le maire de la ville, Eugène Hertzog. La station uvale d'Avignon a servi de modèle pour l’élaboration des statuts de celle de Colmar. Son but est de dynamiser la consommation de raisin au point de vue hygiénique et thérapeutique, ainsi que l’organisation dans toute l'Alsace d'une journée de propagande en faveur du raisin de table de la région viticole alsacienne. Par la suite, une fédération regroupant 13 villes de France fut créée : Colmar, Avignon, Béziers, Fontainebleau, Lamalou-les-Bains, Le Thor, Moissac, Montpellier, Nîmes, Prayssac, Port-Sainte-Marie, Tarascon et Tours.
Dans cette ville proche de la frontière, la conclusion des accords de Munich fin suscite un soulagement et une joie profonde : contrairement aux usages, le conseil municipal attribue le nom du président du Conseil en exercice et encore en vie à une rue, Daladier, qui l’année suivante organise la chasse aux noms de rues évoquant le communisme.
Seconde Guerre mondiale
La France entre en guerre le et les Allemands entrent à Colmar le , l'Alsace est annexée de fait. Il s'ensuit une brutale germanisation et nazification. Des monuments sont saccagés comme le monument à l'amiral Bruat et le monument au général Rapp. Environ 20 % des noms de rues sont modifiés (celles qui pouvaient rappeler le France) comme l'« avenue de la République » qui devient la « Adolf Hitler-Straße ». La région reste cependant juridiquement sous souveraineté française.
En 1942, les Allemands démantèlent le réseau de résistance colmarien, actif depuis 1940, et emprisonnent ses responsables. Le 25 août, une ordonnance rend obligatoire le service militaire, et 123 000 jeunes sont contraints d'endosser l'uniforme de la Wehrmacht ou de la Waffen-SS, 40 000 n'en reviendront pas.
Le , un train de munitions explose à la gare de marchandises, provoquant des dégâts dans un rayon d'un kilomètre.
Fin janvier 1945, Colmar est l'objectif de l'attaque en tenaille montée par le général de Lattre de Tassigny pour liquider la poche dangereuse que les troupes allemandes conservent en Alsace.
Le
Colmar depuis 1945
Le 30 juin 1948, la ville reçoit la croix de guerre 1939-1945 avec palme. La première foire régionale des vins d'Alsace, ancêtre de l'actuelle foire aux vins d'Alsace, a lieu en 1948.
Colmar lance sa reconversion industrielle en créant une vaste zone industrielle au nord de la ville en 1958. La société américaine Timken s'y installe en 1959. La ZUP est créée la même année afin d'accueillir 12 000 personnes. L'aéroport de Colmar - Houssen est ouvert en 1964.
En 1966, à la suite d'un arrêté interministériel, une grande partie de la ville historique devient secteur sauvegardé. Il sera étendu en 1972. Le quartier des tanneurs est restauré entre 1968 et 1974. En 1975, Colmar compte 64 000 habitants et inaugure sa première zone piétonne.
Le musée Unterlinden dépasse les 350 000 visiteurs en 1978 et devient le musée de province le plus visité de France, notamment grâce au retable d'Issenheim. Toujours dans le domaine de la culture, Colmar lance son premier festival international de musique en 1979.
La rocade de contournement est de Colmar est livrée en 1995. En 2000, la ville retrouve un théâtre flambant neuf, une place Rapp redessinée et débarrassée de ses voitures ainsi qu'un théâtre de plein air agrandi et modernisé.
Le 2021, les départements du Bas-Rhin et du Haut-Rhin sont regroupés au sein de la Collectivité européenne d'Alsace. L'État a cependant confirmé que les deux préfectures, à Strasbourg et Colmar, seront maintenues.
Monument Le Haut-Rhin à ses fils.
Mémorial de Lattre de Tassigny.
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Héraldique
Article connexe : Armorial des communes du Haut-Rhin.
Les armes actuelles de Colmar se blasonnent ainsi : « Parti de gueules et de sinople à la masse d'armes d'or posée en barre brochant sur le tout ».
Le plus ancien sceau de la ville, utilisé en 1214, fait apparaître les armoiries sous la forme de trois manches munis de boules posées en pal au-dessus du lion de Hohenstaufen. Depuis 1425, la masse d'armes figure sur le sceau du tribunal. À la fin du XVe siècle, ce blason est représenté avec ses émaux :
Les anciennes armes de Colmar au Moyen Âge se blasonnent ainsi : « D'argent à la masse d'armes de sable, pointes de gueules, posée en bande ».
Lors de la confection de « l'Armorial général » sous Louis XIV, on combina les anciennes armes avec le rouge et le vert, couleurs de la ville utilisées pour les habits de livrée du personnel municipal.
Une légende locale raconte qu'Hercule, revenant du jardin des Hespérides, se serait arrêté entre Vosges et Rhin afin de se désaltérer de vin du pays. Il tomba dans un sommeil profond et le lendemain il oublia sa massue. Cette dernière fut retrouvée par les Colmariens qui la rangèrent dans le blason de la ville. Dès lors, les habitants ont hérité du sobriquet Kolbnarren (les fous de la massue).
Le blason de la ville de Colmar est devenu l'emblème de la armée française, le 10 février 1945, à l'initiative du général Jean de Lattre de Tassigny. Le 21 avril, une maquette fut proposée par Gérard Ambroselli, artiste et officier maquettiste de l'état-major et approuvée par le général de Lattre ; elle ajoutait aux couleurs de Colmar et à l'or de la masse d'arme quelques lignes bleues symbolisant en plus des flots du Rhin et du Danube, ceux de Saint-Tropez rappelant le courage des soldats qui débarquèrent le 15 août 1944.
↑ Invité, « », sur letempsdesherauts.com (consulté le 18 janvier 2015).
↑ « », sur colmar.fr (consulté le 3 juillet 2022).
↑ La massue d'Hercule
↑ « », sur rhin-et-danube.fr (consulté le 13 mars 2018).
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