Aiglemont

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Aiglemont : descriptif

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Aiglemont

Aiglemont est une commune française située dans le département des Ardennes, en région Grand Est.

Géographie

Aiglemont est une commune du département des Ardennes, au nord-est de la ville de Charleville-Mézières. Elle est desservie par les routes départementales 58 et 58 bis, par la ligne TER de Charleville-Mézières à Givet et par la ligne 3 du réseau TAC (réseau de bus de l'agglomération de Charleville-Mézières). La Meuse passe à l'ouest du territoire de la commune, et est bordée par la voie verte Trans-Ardennes sur la rive gauche (il n'y a pas d'accès direct à la commune).

Communes limitrophes

Rose des vents Nouzonville Neufmanil Rose des vents
Montcy-Notre-Dame N La Grandville
O    Aiglemont    E
S
Charleville-Mézières

Hydrographie

La commune est dans le bassin versant de la Meuse au sein du bassin Rhin-Meuse. Elle est drainée par la Meuse et le ruisseau des Trois Fontaines,.

La Meuse, d'une longueur de 486 fleuve européen qui prend sa source en France, dans la commune du Châtelet-sur-Meuse, à 409 mètres d'altitude, et se jette dans la mer du Nord après un cours long d'approximativement 950 kilomètres traversant la France, la Belgique et les Pays-Bas. Elle s'écoule du sud vers le nord et longe la commune sur son flanc est sur une longueur d'environ 1,2 km.

Réseaux hydrographique d'Aiglemont.

Climat

En 2010, le climat de la commune est de type climat de montagne, selon une étude du Centre national de la recherche scientifique s'appuyant sur une série de données couvrant la période 1971-2000. En 2020, Météo-France publie une typologie des climats de la France métropolitaine dans laquelle la commune est exposée à un climat océanique altéré et est dans la région climatique Lorraine, plateau de Langres, Morvan, caractérisée par un hiver rude (1,5 .

Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 9,5 amplitude thermique annuelle de 15,4 . Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique de Météo-France la plus proche, « Charleville-Méz. », sur la commune de Charleville-Mézières à 4 vol d'oiseau, est de 9,9 °C et le cumul annuel moyen de précipitations est de 928,4 mm. La température maximale relevée sur cette station est de 39,2 ,,.

Les paramètres climatiques de la commune ont été estimés pour le milieu du siècle (2041-2070) selon différents scénarios d'émission de gaz à effet de serre à partir des nouvelles projections climatiques de référence DRIAS-2020. Ils sont consultables sur un site dédié publié par Météo-France en novembre 2022.

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Toponymie

La trace la plus lointaine connue est un écrit d'avril 1256 (La charte d'Ida). Encore qu'il soit question d'''Eslemont''. Les attestations suivantes sont du type Ayllemonte en 1271, Elemont, Alemont, Elmont, Ellemont, Ailmont, Ailemont avec ou sans t final, avec ou sans majuscule, et ce jusqu'au . Parallèlement, on trouve la latinisation Aguilo Monte en 1291. Sur l'acte de fondation du village en 1582, on lit les formes Ayglemont voisinant avec Ailemont.

Il s’agit d'une formation toponymique médiévale. Elle s'explique soit par les noms de personnes germaniques Agilmund ou Aglemundus pris absolument et dont le second élément -mund(us) s'est confondu avec -mont « colline ». Il peut aussi s'agir d'une formation en -mont, précédé du nom de personne germanique Agilo, Aiglemont se trouvant effectivement sur une hauteur. La forme actuelle est sans doute liée à l'attraction du nom de l'oiseau (également aille en ancien français).

  1. LA FRANCE PITTORESQUE, «  », sur La France pittoresque. Histoire de France, Patrimoine, Tourisme, Gastronomie (consulté le ).
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  4. Dauzat et Rostaing 1979

Histoire

Un oratoire est construit par des moines de Braux au  siècle à cet endroit, constituant un gué sur la Meuse. Il existe alors trois autres hameaux distincts : Manicourt, Champeau et Gely.

Manicourt, un village disparu

Le quartier du Fond de l'Épine a un passé. Jusqu'au Empire romain, on ne sait si l'endroit a été habité. Mais sous le règne de Charlemagne, les quelques fermes construites au début de l'ère médiévale se multiplient et Manicourt devient un hameau plus important.

Ce développement pourrait s'expliquer par l'installation de colons, des Saxons, peut-être, à la suite du démembrement du duché de Saxe. L'origine du mot Manicourt accrédite cette thèse. « Mani » vient du terme manil ou ménil, ferme de faible importance au Moyen Âge. Il est accolé au suffixe « court » dérivé du roman curtis, habitation de maître avec terres indépendantes. Le rapprochement des deux expressions ayant une signification presque identique, peut vouloir signifier « petite ferme exploitée par un colon ». À noter qu'un écart de Nouvion-sur-Meuse porte le nom de Manicourt. Le village de Manicourt est cité dans une charte du  : Manicourt delex Champeaux.

Au fil du temps, le village s'étend encore. Déjà au IXe siècle, on compte deux groupes d'habitations. Le premier entre la fontaine de Tanimont et la route de Charleville, l'autre plus important, au Grenet, c'est-à-dire à l'entrée du Fond de l'Épine. La terre fertile, les prés riches en fourrage et la forêt toute proche, contribuèrent au développement du village jusqu'au XVIe siècle.

Les habitants, essentiellement une population rurale, dépassaient vraisemblablement en nombre ceux des hameaux environnants. Les maisons étaient faites de murs solides, en pierres ou blocs de chaux liés par du ciment blanc très dur. Des briques peu épaisses étaient aussi employées. Cette relative prospérité aura une fin brutale.

Champeau, berceau du culte de saint Quentin

La chapelle Saint-Quentin entourée de son cimetière.
Autel, statue et vitrail st-Quentin.
La tombe de Nicolas Remy autour de la chapelle.

Au pied de la colline du village, à une centaine de mètres de l'ancienne gare, des vestiges d'un petit bâtiment sont encore (difficilement) visibles. Les ruines de la chapelle Saint-Quentin, entourées par l'ancien cimetière, marquent l'emplacement d'une bâtisse plus importante édifiée au XIIe siècle à la place d'un premier oratoire.

L'origine du nom du village est simple : Champeau est un petit champ. Bien souvent, quelques habitations apparaissent au milieu des champs, elles forment un village de champeaux. À noter que le village a perdu le x final, contrairement aux autres Champeaux existant en France (sauf Champeau en Côte-d'Or).

De l'autre côté de la voie ferrée, face au cimetière se trouve le gué des Romains. Franchissement de la Meuse par une voie romaine ? Toujours est-il que le gué a existé et qu'il a certainement contribué à l'apparition des premières maisons.

L'évangélisation des Ardennes par les premiers missionnaires empruntant les voies romaines a aussi joué un rôle dans la création du village. Commencée vers le . Ces prêtres entreprennent de combattre le paganisme. Ils construisent des petits oratoires, dont celui de Champeau.

C'est bien autour de l'oratoire que le village s'est développé, limité par le Terme Champeau et Champeauchin. Les découvertes en 1901 et 1941, soubassements de briques ou de pierres, prouvent que quelques maisons, sans doute en bois et torchis sont sorties de terre vraisemblablement à la fin du VIe ou au début du VIIe siècle.

Le rattachement paroissial de Champeau a évolué au cours des temps. À l'époque mérovingienne, le village est rattaché à la paroisse d'Arches. Vers 860, elle est donnée à Francon, évêque de Liège, mais reste dépendante spirituellement de l'archevêché de Reims par son appartenance politique au royaume de Lotharingie. À la mort de Lothaire II en 869, le royaume est partagé entre Louis le Germanique et Charles le Chauve. Champeau et Manicourt, situés sur la rive droite de la Meuse, sont alors inféodés au Saint-Empire romain germanique (comté d'Orchimont). Mais le rattachement spirituel reste Reims, et Francon doit abandonner son emprise temporelle sur les villages de la rive droite. Situation pour le moins originale, puisque les bénéfices ecclésiastiques ne relèvent pas de la couronne mais de l'Empire, donc non soumis aux décimes que les papes concèdent aux rois de France.

Fin Hincmar, l'archevêque de Reims, détache Champeau de la paroisse d'Arches pour le confier au chapitre de Braux. La chapelle est placée sous le patronage de saint Quentin dès le Foulques le Vénérable, successeur d'Hincmar, écrit dans sa charte en faveur de la collégiale de Braux : capellam Sancti Quintini Campelli (la chapelle de Saint Quentin de Champeau). On retrouve les mêmes termes dans le vidimus de l'archevêque Juhelle de Mathefelon (1249).

La petite chapelle vicariale est remplacée au .

Gely, le village et le château

Au Mézières) ou Wart (Warcq). Il n'existe pas plus de détails sur le nom du premier bâtisseur.

Un village s'est constitué autour de ce château. Il ne fut guère important, une cinquantaine d'habitants. Ceux-ci assistaient aux offices à l'église de Champeau. Cependant le curé de Gespunsart, de qui dépendait Gély, cessa de percevoir sa redevance au abbaye de Laval Dieu au Neufmanil pour construire les dépendances de son château.

La disparition des villages de Manicourt et de Champeau

Les villages de Manicourt et de Champeau se sont ainsi développés jusqu'au début du XVIe siècle. Le dernier texte connu qui fait mention des deux villages est le registre de Noblet qui date de 1540. C'est vraisemblablement quelques années après cette date qu'ils disparurent.

La première moitié du XVIe siècle a été marquée dans les environs de la commune par des événements tragiques.

En 1521, Charles Quint fait une incursion jusqu'à Mouzon pour punir Robert de La Marck, duc de Bouillon, de ses pillages. Il occupe ce village, et ses habitants se réfugient à Mézières défendu par Pierre du Terrail dit « le chevalier Bayard ». Le comte de Nassau, lieutenant de Charles-Quint décide de faire le siège de Mézières avec 35 000 hommes. Une ligne avancée passe au sud-est de Manicourt. Mais ce siège de Mézières tourne court au bout de six semaines, grâce à Bayard.

Selon dom Noël, les envahisseurs, privés de la mise à sac de la ville, se retournent contre les villages qu'ils traversent dans leur retraite vers la Picardie. Manicourt, qui a certainement hébergé des hommes de Franz von Sickingen, le second du comte de Nassau, est détruit par le feu. L'armée traverse la Meuse par le gué des Romains et dévaste vraisemblablement Champeau. Pillages et incendies se succèdent le long de la Sormonne, ils sont les traces du passage des hommes de Charles-Quint dans les Ardennes.

Il semble pourtant que l'église de Champeau ait résisté au feu, puisque Noblet en parle dans son registre (1540). Les habitants des villages dévastés se regroupent à Ellemont et construisent une nouvelle église sur la colline (vers 1580).

Th. Pierret, puis A. Champeaux ont une version différente : les deux villages sont détruits vers 1560 par les Allemands cantonnés dans le château de Lumes livré par le seigneur de Buzancy.

1521 ou vers 1560, il est difficile de dater. Cependant, Champeau reste encore longtemps dans la mémoire de ses habitants, puisqu'ils enterrent leurs morts jusque 1879 et qu'ils bâtissent sur l'emplacement de l'église avec ses décombres, une petite chapelle dédiée à saint Quentin. La date de cette construction n'est pas précise, même si la mention « Vers 1634 » a été gravée sur une pierre de la fenêtre nord. Cette inscription n'a sans doute pas été faite au XVIIe siècle, mais plus récemment.

Le quatrième village : Aiglemont

Sur la colline dominant la Meuse, il existe depuis longtemps des habitations dispersées. Avant le sarts qui, quelquefois, portent le nom de leurs exploitants. Noyensart, le sart de Noyen (ou le nouveau sart) existe au nord du village. Pendant six ou sept siècles, chaque famille vit sur sa terre au milieu de son sart et tout près de son point d'eau. L'habitat est très dispersé. Des fermes étaient groupées dans la partie basse du village, d'autres à l'extrémité nord au lieu-dit Voye des Manils. Deux chemins sont encore existants, Voye des Manils haute et basse. Marcel Dorigny parle d'une maison forte située au-dessous du second chemin et de maisons paysannes groupées à quelques dizaines de mètres autour d'une fontaine, Ferbu-Fontaine. Les familles se joignent aux habitants des villages de Manicourt, Champeau, Gély et des maisons situées à la Warenne et au Pré de Courtil, pour assister aux offices dans l'église de Champeau.

La vérification de l'existence des maisons est difficile, voire impossible. De plus, l'exploitation des carrières de sable a détruit les vestiges de surface. Il ne reste que quelques structures de puits comme au Ligneul situé à 50 mètres au sud du calvaire, qui a suscité bien des interrogations et alimenté quelques rumeurs. Marcel Dorigny rapporte que cette cavité était connue depuis longtemps. Des carriers la bouchèrent en 1890. Les habitants prétendaient qu'il s'agissait d'un souterrain menant soit au château de Gély, soit à celui d'Aiglemont. En 1934, le mystère est levé par MM. Albert Bourgain, Albert et Émile Gueury et Avril. C'est bien un puits de ferme. Ils y retrouvent des vestiges d'une chaîne et d'un seau, ainsi que les débris de bois carbonisé, l'habitation a bien été incendiée. Quand ? Difficile à dire, d'autant qu'ils découvrent également des ossements humains et d'animaux. Crime ou fait de guerre, le puits a gardé son secret.

À partir du Xe siècle, il existait sur la colline de petits groupes d'habitations. Jusqu'à la fin du XIVe siècle, la situation n'évolue guère. Le début du XVIe siècle est marqué par des épidémies de peste. De plus la famine fait rage, l'année 1506 est épouvantable. La guerre n'arrange rien, le village souffre comme les autres des pillages et des destructions. Un plan de l'époque du siège de Mézières (1521) montre d'ailleurs l'emplacement des tranchées creusées par les habitants des alentours. Certaines défenses traversent les champs du Fond de l'Épine.

Après la destruction de Manicourt, Champeau et Ellemont, lors de la retraite des troupes de Sickingen, seul Ellemont renaît de ses ruines. Les habitants des deux premiers villages rejoignent les hauteurs et une église est construite en 1580. Des maisons s'implantent autour de ses murs solides. À partir de la fin du XVIe siècle, l'habitat se regroupe pour former un embryon d'agglomération.

La population n'est pas encore très importante. Sur l'acte de banalité des moulins d'Ellemont (1585), on trouve 18 noms de famille différents. La population augmente petit à petit. Au XVIIe siècle, on compte 200 communiants dans la paroisse. Au début du XVIIIe siècle, Saugrain dénombre 51 feux soit entre 200 et 250 habitants, ce qui recoupe le comptage des communiants. À la fin du siècle, 250 communiants sont répertoriés soit plus de 300 habitants. À la Révolution, la population atteint 500 personnes.

La progression a donc été lente, mais significative. Ellemont est devenu, à l'aube du XVIIIe siècle, un vrai village.

Aiglemont au | ]

Le village s'est peu à peu agrandi. À la fin du XVIIIe siècle, il compte environ 500 habitants. En 1820, on dénombre 681 résidents et près de 800 en 1836. C'est le maximum que l'on puisse compter au XIXe siècle, puisque le nombre va ensuite en diminuant : 746 en 1855, 692 en 1876 et 594 en 1896. Les rues existantes au XVIIIe siècle, rue de la Haie, rue Qui-Glisse, rue Basse et rue de Mézières s'allongent vers Neufmanil, (Cons) La Grandville et Mézières. Elles sont étroites et disposées en quadrillage autour de l'église, elles sont formées en partie de deux ruelles parallèles séparées par de petites constructions : les boutiques servant aux cloutiers.

Une enquête de l'an IX (1802) recense 50 cloutiers après la Révolution. Ce nombre croît dans la première moitié du XIXe siècle. On compte en 185, 169 ouvriers (154 hommes, 11 garçons de moins de 15 ans, 2 femmes et 2 jeunes filles de moins de 15 ans) répartis dans plus de 80 boutiques. Ils gagnent en moyenne par jour 1,25 franc (homme), 1 franc (femme et garçon), 0,90 franc (jeune fille). Pratiquement tous les hommes d'Aiglemont travaillent à la boutique, l'activité est rémunératrice. Le samedi soir ou le dimanche matin, les cloutiers vont livrer, c'est-à-dire porter leurs productions aux représentants des maisons de gros de Charleville. Avant 1855, ces derniers livrent les clous à Charleville, Sedan et même à Reims.

Les conditions de travail sont cependant très dures. La boutique, ouverte vers le nord, surchauffée par le foyer, mal aérée est souvent minuscule. L'ouvrier y travaille six jours par semaine, courbé sur son enclume, respirant la poussière de charbon, éclairé seulement par la forge. Il subit tantôt la chaleur accablante en été ou les courants d'air en hiver. Les maladies ne sont pas rares, asthme ou bronchite. Le matin, le cloutier accompagne son bol de café noir par de l'eau de vie de prunes, la goutte. En fin de semaine, après la livraison de son travail, il va au café. En 1880, on compte 12 auberges à Aiglemont. On y consomme beaucoup de bière, de la goutte et de l'eau de vie de genièvre, le péquet. Le « chien chouffleux » du cloutier court pendant 10 heures dans une grande roue en bois servant à actionner le soufflet de la forge.

La clouterie à main est rudimentaire, même si elle connaît un perfectionnement dès le début du . Ces métiers à clous fabriquent jusqu'à 200 unités à la minute à un prix de revient inférieur de près de 15 % au coût de la fabrication manuelle. Les cloutiers, déjà touchés par la crise commerciale sous le règne de Louis-Philippe (vers 1845), subsistent malgré tout jusqu'à la fin du siècle.

Aiglemont, la fin du | ]

En 1880, la clouterie à main compte encore 70 boutiques. La majorité des hommes du village travaillent encore le fer. Les ouvriers gagnent bien leur vie, jusqu'à 20 francs par semaine. Mais les machines, petit à petit, vont avoir le dernier mot. Le début du XXe siècle voit la fermeture des dernières boutiques.

Parallèlement, il s'est développé un métier découlant de la clouterie, la ferronnerie. D'abord à la main, elle devient mécanique. Toussaint Gueury travaille depuis longtemps pour l'armement (à partir de 1801). Il fabrique des tire-bourre et des petites pièces pour la Manufacture de Charleville. En 1836, la Manufacture est supprimée. Les héritiers de Toussaint et des ouvriers perpétuent la tradition de la ferronnerie, notamment à la Grande Boutique qui se trouve rue Basse, derrière la mairie actuelle. On y travaille à la main. Le marteau est encore employé, mais ce ne sont plus des clous que l'on forge. Les clouteries disparaissent, et les ouvriers se recyclent. En 1914, il y a une centaine de ferronniers. Phénomène nouveau, une vingtaine d'autres travaillent dans les villages voisins ou à la ville.

Au milieu du XIXe siècle se développe également la fonderie. Pas à Aiglemont mais cette industrie nouvelle aura une répercussion sur le village. En 1848, les frères Corneau créent une fonderie à Charleville et ils emploient peu de temps après 200 ouvriers. En 1853, un des frères vient chasser au nord-est de la commune. Il ramasse une poignée de terre de taupinière et la fait analyser. Il vient de découvrir un excellent sable de fonderie. Les carrières de Ligneul sont ouvertes en 1854. C'est Regnault-Charlier qui tire le sable pour la fonderie Corneau. Il extrait un tombereau par jour, payé 5 francs soit un salaire double de celui d'un très bon cloutier, même s'il reverse 30 centimes par tonne à la commune. D'autres carriers affluent bientôt, les Halin, Michel, Avril… Tous les endroits sont prospectés, des champs et des bois sont exploités, sans grandes précautions. Ligneul, La Croix Là-Haut, la route de La Grandville, le Tarne, les Mottes, tous ces endroits sont mis à sac.

Cette extraction se perpétue jusqu'au milieu du XXe siècle. La dernière carrière ouverte se situe route de La Granville. Pol et Gilbert Michel ont chargé le dernier camion en 1954.

La colonie libertaire d'Aiglemont

Communisme expérimental : colonie L'Essai à Aiglemont.
L'Essai.

En 1903, une colonie anarchiste est fondée par un Parisien, Jean-Charles Fortuné Henry, à Aiglemont, rejoint bientôt par d'autres sympathisants. Le groupe de maisons devient un lieu de curiosité, d'agitation politique et de diffusion d'idées, avec notamment un journal, le Cubilot.

Des artistes et des hommes politiques de la Troisième République, comme le caricaturiste Alexandre Steinlen, l'auteur dramatique Maurice Donnay, le journaliste et romancier Lucien Descaves, et le romancier, personnalité de gauche et futur prix Nobel Anatole France sont venus à la rencontre de cette communauté, qui se dissout cependant à la suite de mésententes. C'est l'écrivain ouvrier Théophile Malicet qui rapporte cette expérience dans son article sur la colonie libertaire d'Aiglemont,,.

Aiglemont en 1926

En 1926, Aiglemont compte 620 habitants, son maire est Jules Guillemin et son adjoint Louis Couvreur.

Côté animation, on comptait deux fêtes importantes : la fête communale qui a lieu le 2e dimanche de juillet et la fête patronale, le dimanche après la Toussaint.

En 1926, Aiglemont possède 38 commerces et entreprises. Quelques entreprises de l'époque existent encore aujourd'hui : 5 aubergistes ; 3 bouchers ; 1 boulanger ; 1 brasseur ; 4 carriers ; 1 couvreur ; 4 cultivateurs ; 1 entrepreneur ; 2 épiciers ; 7 ferronniers ; 1 maréchal-ferrant ; 3 menuisiers ; 2 messagers ; 2 plâtriers ; 1 tabac.

  1. Erreur de référence : Balise <ref> incorrecte : aucun texte n’a été fourni pour les références nommées Dunez
  2. Laurent 1904
  3. a b c et d Dorigny 1951
  4. Masson 1861
  5. Armengaud 1848
  6. Robinet 1961
  7. Malicet 1985.
  8. Aiglemont Officiel, «  », sur aiglemont.com, (consulté le ).
  9. Didier Bigorgne, « La colonie libertaire d'Aiglemont : un milieu libre et de propagande », L’Archéologie industrielle en France, CILAC, Familistère de Guise, 16-17 octobre 1993 »,‎ , lire en ligne).

Héraldique

Les armes d’Aiglemont se blasonnent ainsi :

De sinople à deux petits alérions d’argent rangés en pointe, mantelé de gueules à une crosse et une clef à double panneton contournées d’or passées en sautoir, surmontées d’un alérion d’argent.

  1. Banque du Blason

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Aiglemont dans la littérature

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