Grendelbruch
Localisation
Grendelbruch : descriptif
- Grendelbruch
Grendelbruch (prononcé [gʁɛndəlbʁyʃ] ; Grandelbrüech en alsacien) est une commune française située dans la circonscription administrative du Bas-Rhin et, depuis le 1er janvier 2021, dans le territoire de la Collectivité européenne d'Alsace, en région Grand Est. Cette commune se trouve dans la région historique et culturelle d'Alsace
Traditionnellement, le nom de la ville se prononce approximativement Grèn-d'l-brour
Le nom est parfois prononcé Gemmbri ou Gennbri selon l'habitude des habitants de la partie francophone de la haute vallée de la Bruche.
Géographie
Localisation
Grendelbruch fait partie du canton et de l'arrondissement de Molsheim. La commune se trouve à 40 Strasbourg et 7 Rosheim.
Communes limitrophes
- Barembach ~ 11 km au sud-ouest
- Bœrsch ~ au sud-est
- Mollkirch ~ 7 km au nord-est
- Muhlbach-sur-Bruche, 4 km au nord-ouest
- Natzwiller ~ 10 km à l'extrême sud-ouest
- Rosheim ~ 7 km à l'est
- Russ ~ 7 km à l'ouest
Relief et géologie
Avec une altitude maximum de 1 031 m, Grendelbruch est l'une des communes d'Alsace les plus élevées.
Le village est enfoncé dans un vallon entouré de prairies et de forêts devenant ainsi un centre de villégiature et de tourisme pour les citadins de Strasbourg en quête de repos. Par son altitude modérée, 550 mètres, et sa proximité avec Strasbourg, le village permet aussi de faire de belles randonnées grâce aux nombreux sentiers aménagés par le Club vosgien.
Lieux-dits et écarts
- Muckenbach
- Schwartzbachtal
- Neuenmatten
Galerie de photographie
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L'entrée du village de Grendelbruch.
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Vue sur l'église et une partie du milieu du village.
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La fontaine, près de la place de l'Église.
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Le centre du village.
Hydrographie
La commune est dans le bassin versant du Rhin au sein du bassin Rhin-Meuse. Elle est drainée par le ruisseau la Magel, le ruisseau Bass de Russ, le ruisseau le Barenbach, le ruisseau de Baschney, le ruisseau de Muckenbach, le ruisseau Grendelbach et le ruisseau le Muhlbach Sur Bruche,.
La Magel, d'une longueur de 17 Ottrott et se jette dans la Bruche à Heiligenberg, après avoir traversé sept communes.
Climat
En 2010, le climat de la commune est de type climat de montagne, selon une étude du Centre national de la recherche scientifique s'appuyant sur une série de données couvrant la période 1971-2000. En 2020, Météo-France publie une typologie des climats de la France métropolitaine dans laquelle la commune est exposée à un climat semi-continental et est dans la région climatique Vosges, caractérisée par une pluviométrie très élevée (1 500 à 2 000 .
Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 8,9 amplitude thermique annuelle de 16,6 . Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique de Météo-France la plus proche, « Le Hohwald_sapc », sur la commune du Hohwald à 10 vol d'oiseau, est de 8,8 °C et le cumul annuel moyen de précipitations est de 1 129,1 mm. La température maximale relevée sur cette station est de 35,6 ,,.
Les paramètres climatiques de la commune ont été estimés pour le milieu du siècle (2041-2070) selon différents scénarios d'émission de gaz à effet de serre à partir des nouvelles projections climatiques de référence DRIAS-2020. Ils sont consultables sur un site dédié publié par Météo-France en novembre 2022.
- « », sur le système d'information pour la gestion des eaux souterraines Rhin-Meuse (consulté le ).
- Sandre, « »
- Daniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale », Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography, DOI 10.4000/cybergeo.23155, lire en ligne, consulté le )
- « », sur pluiesextremes.meteo.fr (consulté le ).
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Toponymie
Grundelbac en 1049 ; Grindelbroch en 1192 ; Grendelbruck 1354 ; Grindel en 1548 ; Grendelbruoch au XVIe siècle ; Grindelbruch au XVIe siècle, Grengelbruch en 1693.
Bac est en ancien allemand une des formes de l'actuel Bach (= ruisseau). Ainsi à l'origine, le nom du village faisait partie du groupe des nombreux noms de lieu terminés en -bach qui se sont formés selon les linguistes entre le Ve et le siècle, en pleine période alémanique et franque. Il a été remplacé par bruoc de sens proche, mais aussi marais, marécage. La nature du premier élément Grundel-, Grindel-, Grendel- est obscure.
Histoire
Origine
Dans les premiers temps mérovingiens et carolingiens, aucun document ne mentionne Grendelbruch. On trouve à cette époque seulement les localités voisines comme Rosheim, Bischoffsheim, Obernai, Urmatt, Wisches et Barembach où de célèbres abbayes possèdent des terres. Le couvent de Haslach revêtait pour Grendelbruch une importance particulière, du fait qu'il constituait une terre appartenant à l'évêché de Strasbourg dans la vallée de la Bruche, dont la vallée fut incorporée à partir du siècle. La première mention de Grendelbruch figure dans une bulle pontificale du , par laquelle le pape Léon IX reconnaît à l'abbaye d'Altorf le bénéfice de la dîme des forêts de Grundelbac près du Burckberck que Schoepflin et Grandidier identifient avec le Guirbaden. En 1068, l'abbaye d'Altorf possède des biens dans la localité. Tous ces biens sont confirmés par le pape Célestin III dans une bulle datée du qui relève que l'abbaye d'Altorf est bien possessionnée dans la localité de Grendelbruch. La commune relevait initialement du château de Guirbaden, propriété des comtes d'Eguisheim-Dabo, et passe ensuite, après la disparition de cette famille en 1225, à l'évêché de Strasbourg. Au siècle, le village est le siège d'une cour dîmière épiscopale.
Un fief relevant des seigneurs d'Eguisheim-Dabo
Au début du siècle, les comtes de Nordgau, appelés plus tard comtes d'Eguisheim-Dabo, possedent un Castrum a proximité de l'actuel Guirbaden (sur le BurgBerg cité dans la bulle pontificale de 1049 que l'archéologie identifie actuellement comme le Purpurkopf). Le premier propriétaire attesté de ce château est Eberhardt, comte de Nordgau, c'est-à-dire du pays situé entre l'Eckenbach au sud, le Seltzbach au Nord et le Rhin à l'Est. À l'Ouest, le territoire comprenait encore la région de Dabo et de Phalsbourg jusque vers Natzwiller, ainsi que la région de Molsheim. D'anciens historiens font remonter la généalogie de ce comte jusqu'à Etichon, le père de Sainte Odile, et comme trois membres de sa famille semblaient avoir porté son nom, ils l'appelèrent Eberhardt IV. Parce que le petit-fils d'Eberhardt, Hugo IV, habitait le château d'Eguisheim et qu'il avait épousé l'héritière du comte de Dabo, on l'appela plus tard la famille entière comtes d'Eguisheim-Dabo. Les successeurs d'Hugo IV furent le frère aîné de Léon IX, Hugo V, puis Henri, fils de ce dernier et père de Brunon, le fondateur du « Klosterle ». Un autre fils de Hugo VI se rangea du côté de Rodolphe de Souabe contre Henri IV. Il fut assassiné durant son sommeil et enterré comme beaucoup de ses ancêtres dans l'abbaye d'Altorf. Il eut pour successeur d'abord son frère Albert Ier, puis son petit-fils Hugo VII qui donna la chapelle de Laubenheim à l'abbaye de Lure. Le fils de celui-ci, Hugo VIII, dernier descendant mâle des comtes d'Eguisheim-Dabo, mourut vraisemblablement avant 1157. Le comté passa ensuite à son neveu, Hugo IX, fils de sa sœur Mathilde et de Formal, le comte de Metz. Hugo IX assiégea et détruisit en 1162 le château de Horbourg, près de Colmar, malgré l'interdiction de l'empereur Frédéric Barberousse, qui, pour l'en punir, incendia le château de Guirbaden. Hugo IX mourut en 1180, laissant trois fils dont un seul, Albert II, eut des descendants, deux fils et une fille. Les premiers, Guillaume et Henri, s'entre-tuèrent accidentellement dans un exercice ; leur sœur Gertrude devint l'unique héritière. Elle fut mariée trois fois dont la première fois avec Thiébaut, le futur duc de Lorraine, dont le mariage fut célébré à Colmar en présence du roi de Rome, le futur empereur Frédéric II.
Les guerres du Moyen Âge
La guerre contre l'évêque de Strasbourg
La tradition parle encore avec horreur de dévastations commises dans le pays par les chevaliers rouges à l'occasion de la guerre opposant l'évêque Gauthier de Geroldseck et d'une partie de la noblesse contre la ville de Strasbourg. Le seigneur de Guirbaden, auquel Grendelbruch appartenait alors, était l'allié des Strasbourgeois et s'était attiré la haine des nobles et surtout des templiers, chez lesquels l'évêque vaincu alla mourir. En 1261, deux seigneurs de Guirbaden, Ulrich et Gauthier prirent part à la guerre qui opposait l'évêque Gauthier de Geroldseck à la ville de Strasbourg, le premier allié à l'évêque, l'autre à la ville. Ce fut une guerre cruelle, au cours de laquelle on dévastait les champs et on incendiait les villages, tout particulièrement dans les vallées de la Bruche et de Villé. Les habitants se réfugièrent dans les forêts, d'où ils furent chassés et massacrés.
La guerre des paysans
Grendelbruch prit part à la révolte des paysans. Des paysans révoltés rassemblés à Saint-Léonard le choisirent pour chef Érasme Gerber de Molsheim qui recruta des partisans à Mutzig, mais aussi ailleurs. Inspirés par la Réforme, les paysans venant d'un peu partout attaquèrent les couvents et abbayes : Hohenbourg (Mont Saint-Odile), Niedermunster, Truttenhausen, Altorf et Haslach. Pour mater la rébellion, l'évêque Guillaume de Hohenstein, la ville de Strasbourg et le bailli provincial demandèrent au duc de Lorraine, Antoine, de chasser les paysans de la province. Les troupes de Lorraine massacrèrent impitoyablement les paysans à Lupstein et à Scherwiller. Les meneurs furent sévèrement châtiés. Mais, le , à Haslach, les paysans de la vallée de la Bruche jurèrent à nouveau fidélité à leur seigneur. Le , l'évêque rétablit dans ses droits les habitants qui avaient participé à la révolte. Parmi les villages révoltés, le document mentionne Schirmeck, Wisches et Stoerbach.
Le passage des huguenots
La guerre des Huguenots toucha cruellement la vallée de la Bruche. Un document de 1577 nous apprend que des paysans de Russ et de Grendelbruch avaient été mobilisés pour renforcer la garnison du château de Schirmeck à cause des nombreux passages des troupes allemandes appelées à l'aide par les protestants français. À l'annonce de l'arrivée des troupes ennemies, le bailli de Schirmeck demanda des instructions à l'évêché. On lui promit des renforts depuis Dachstein. En 1569 eut lieu près de Schirmeck une bataille au cours de laquelle le duc d'Aumale anéantit les troupes huguenotes de la Coche. Ces passages de bandes armées ne laissaient que ruines et désolation ; elles ne faisaient aucune différence entre catholiques et protestants, comme le note dans son rapport le bailli Jean Klug, qui faillit lui-même être pris et maltraité par les reîtres. En 1570, la chapelle de Schirmeck et l'église de Wisches furent dévastées et pillées. En 1575, le château de Schirmeck fut occupé par les huguenots français, l'évêché n'avait guère de moyens militaires à sa disposition pour s'opposer à cette soldatesque. La population se protégeait elle-même, tuant les huguenots et se saisissant de leur butin. La misère provoquée par les destructions, les pillages et les intempéries fit que de nombreux jeunes gens quittèrent la région pour suivre les bandes armées : le bailli reçut l'ordre de ne pas les retenir mais de noter leurs noms. Le , les huguenots se dispersèrent, ce fut ainsi la fin d'un cauchemar pour la vallée.
La guerre de Trente Ans
Le village est une première fois dévasté par un incendie en 1612. Quand la guerre de Trente Ans éclate en 1618, l'évêque de Strasbourg, par mesure de précaution, décida de lever un impôt de guerre sur tous les clercs du diocèse, le chapitre rural du Bruderberg auquel appartenait Grendelbruch devait verser 1 600 florins. L'insécurité des routes était déjà telle que l'évêché, la ville de Strasbourg et la noblesse impériale du Bas-Rhin organisèrent en commun des patrouilles de surveillance. L'invasion de l'Alsace par Ernst von Mansfeld provoqua la panique dans la population des campagnes exposées aux pillages et aux incendies ; les terres ne furent presque plus cultivées, ce qui provoqua la famine et fit monter le prix des denrées alimentaires. S'attaquant principalement aux villes pour les rançonner, Mansfeld prit Obernai, puis Rosheim, pillant également les villages et les monastères des environs. Au cours de la guerre de Trente Ans en particulier en 1632, Grendelbruch est ravagée et pillée. Après cette guerre, Grendelbruch se composait encore de treize familles déjà installées auparavant. Le village sera par la suite repeuplé par des immigrants venus de Suisse et d'Allemagne du Sud.
Le village pendant la Révolution
La fin de la seigneurie
Les décisions de l'Assemblée Nationale dans la fameuse nuit du mirent fin au régime féodal. Les droits nobiliaires et les privilèges étaient abolis, les titres de propriété restaient saufs et en 1790, le prince de Rohan pouvait encore ordonner une coupe de bois et la faire vendre. Mais l'année suivante, le maire de Mollkirch, Joseph Bisch, l'en empêcha estimant que la forêt était dorénavant considérée comme bien national. D'après la loi du , la forêt de Guirbaden devint forêt d'État. Le prince fit appel de la décision le et obtint un délai d'un mois pour produire ses titres de propriété. Le , les biens furent mis sous séquestre et vendus aux enchères deux ans plus tard. La vente rapporta 193 325 livres en assignat ou 64 442 en monnaie.
Les prêtres pourchassés
La famine de 1789 avait appauvri les habitants de Grendelbruch. En , l'Assemblée Nationale avait unifié l'administration des communes dans l'ensemble du pays. Trois, puis quatre officiers municipaux, complétés par quelques bourgeois constituèrent à Grendelbruch le conseil général de la commune présidé par le maire qui était à l'époque Joseph Lehn. En 1790, la commune est intégrée au canton de Rosheim. Lorsque la Révolution éclata, le curé André Rinn, en fonction depuis le , refusa de prêter le serment de la Constitution civile du clergé. Il resta cependant à son poste jusqu'en août 1792. Il dut se résoudre à quitter Grendelbruch devant les menaces de plus en plus précises proférées à son endroit. Il est porté sur la liste des émigrés le 5 messidor II (). Le , le juge de paix Baudel est chargé de vendre ses meubles aux enchères en réservant tous les objets pouvant servir à l'armée. Pendant la Terreur il résida d'abord dans le margraviat de Bade d'où il faisait parvenir des lettres à ces anciens paroissiens de Mollkirch et de Grendelbruch. Après la Révolution, il aurait été curé de Truchtersheim, puis retraité à Molsheim. Pendant la Révolution, des prêtres réfractaires parcouraient les vallées vosgiennes, trouvant abri et protection auprès de la population ou dans les fermes à l'écart des villages. Souvent, ils se cachaient dans la forêt, entre le Magelhof et le Rothlach. On prête aux prêtres réfractaires d'avoir servi la messe en cachette dans ces endroits éloignés. La paroisse de Grendelbruch conserve dans ses archives la liste des prêtres réfractaires qui se sont mis courageusement au service des paroissiens.
Pillage et vente des biens de l'église
Au cours de la Révolution, on ferma toutes les églises. Certaines servirent d'ateliers où l'on fabriqua des armes blanches. Dès 1791, les cloches des églises désaffectées furent démontées et envoyées au directeur de la monnaie de Strasbourg. Grendelbruch perdit deux des trois cloches qui furent transformées en canons. Les vases sacrées, tous les meubles et ornements, ainsi que l'argent sont remis le à Benfeld. Des ordonnances de 1793 exigeaient la destruction de tout monument religieux, mais la population de Grendelbruch mettait peu d'empressement à enlever "les signes extérieurs de religion". Pour y mettre bon ordre, l'administration révolutionnaire dépêcha sur les lieux, Redan, un ancien officier domicilié à Rosheim ainsi que quatre compagnons chargés de l'épauler. Des terres appartenant à la paroisse de Grendelbruch furent vendues aux enchères. Les biens furent d'abord loués et ne furent mis en adjudication que le .
Les temps modernes
Les débuts de l'industrialisation
Grendelbruch vivant de l'agriculture, de l'élevage et de l'exploitation de la forêt, développe les industries textiles et les scieries. Le tissage à la main emploie ainsi deux cents ouvriers au siècle. En 1817, une usine de filature appartenant à madame Pramberger, déjà propriétaire d'une filature à Rothau, s'installe à Grendelbruch. Entre 1818 et 1819, elle fit installer dans la rue des Tisserands un grand immeuble destiné à abriter 150 métiers à tisser. Le coton filé à Rothau était ensuite tissé à Grendelbruch, puis transporté à Rothau pour y être teint ou blanchi avant la vente. En 1834, l'usine fut vendue au fabricant Eugène Dimer de Sainte-Marie-aux-Mines, qui la céda à la société Blech frères et Cie. Malgré la rude concurrence, l'usine occupa jusqu'après 1871 entre 80 et 100 ouvriers. Un nouvel incendie frappa le village en 1836. L'activité déclina pour devenir saisonnière : en 1897 on compta encore 40 ouvriers en hiver et 9 en été. L'usine fut finalement fermée en 1910. Il existait aussi une deuxième usine appartenant en 1836 à un certain Alexandre Anselm de Sainte-Marie-aux-Mines. En 1864, 14 ouvriers étaient encore employés avant qu'elle ne ferme ses portes en 1889. Après la disparition du tissage à la main dans le village, les ouvriers allèrent travailler aux usines de Muhlbach-sur-Bruche et de Lutzelhouse malgré la longueur du trajet. En 1913, une usine appartenant à Gustave Gander de Muttersholtz vient s'installer à Grendelbruch. Elle employa 192 métiers. Après la première guerre, elle devint la propriété de la société Sellier-Schieber. En 1824, une papeterie est installée dans le village qui disparut après le décès de son propriétaire en 1933. À la fin du siècle, la commune devient un centre de tourisme et de villégiature.
La guerre de 1870
Le , le général allemand Werder, commandant la première armée assiégeant Strasbourg, exigea de Grendelbruch une contribution de 15 000 francs et le 105 394 francs du canton de Rosheim, payables sur le champ à la trésorerie militaire d'Achenheim. De nombreux habitants quittèrent le village pour s'établir de l'autre côté du versant des Vosges afin d'échapper à la nationalité allemande. La population qui comptait en 1871 encore 1 714 habitants descendit en 1875 à 1 607 habitants. Durant la guerre, dix-huit jeunes gens de Grendelbruch trouvèrent la mort sur les champs de bataille. La liste des disparus est gravée sur le monument aux morts qui est situé à côté de l'église.
Première Guerre mondiale
Les Français viennent de remporter une bataille contre les Allemands qu'ils poursuivent jusqu'à Schirmeck et qui se retirent à Mutzig. Les Français reçoivent l'ordre de se rendre à Obernai en passant par Russ, Muckenbach et Grendelbruch. Le , un bataillon d'infanterie wurtembergeois arriva à marche forcée, sous une pluie battante, à Grendelbruch et s'installa dans un cantonnement collectif. Pendant ce temps, les Allemands arrivés en renfort d'Obernai s'efforcèrent de briser l'encerclement des Français. Les premiers blessés arrivèrent au village, pendant que les habitants du village apportèrent matelas, draps, pansements, café, lait, œufs et divers fortifiants sans faire de différence entre Français et Allemands. Dans les jours qui suivirent 156 Français furent enterrés dans une fosse commune par les ouvriers de Grendelbruch, près de Muckenbach. Les soldats allemands enterrèrent eux-mêmes leurs morts, au nombre de 48. Grendelbruch dut à plusieurs reprises fournir une quantité de bois. Même le bois d'affouage fut saisi par les troupes allemandes. La commune dut participer à toutes les collectes publiques, même si celle-ci n'était pas toujours d'accord. Le Kreidirector assistait souvent aux délibérations du conseil municipal pour forcer le bon choix. La commune dut par exemple installer une cantine populaire pour les indigents à l'école maternelle. Les troupes françaises entrèrent triomphalement dans Grendelbruch. Un vin d'honneur fut offert aux officiers français et on offrit à boire aux soldats. La guerre avait provoqué de nombreux morts et la joie fut assombrie pour les familles des nombreuses victimes de la guerre. Le , le conseil municipal décida d'ériger à côté de l'église un monument aux morts. La cérémonie d'inauguration eut lieu le .
Seconde Guerre mondiale
Les responsables de la Résistance alsacienne se rencontrent à deux reprises, du 17 au 22 juin 1944 et du 27 au 31 juillet 1944, au chalet de la famille Grosskost pour définir la hiérarchie des Forces Françaises de l'Intérieur (FFI) d'Alsace et pour organiser la libération de la région.
Grendelbruch a été libérée le par le division d'infanterie américaine. Le 2e bataillon du lieutenant colonel Frederick R. Armstrong a combattu de maison en maison pendant toute la nuit. Peu avant minuit, la compagnie E du capitaine Ralph R. Carpenter a fait mouvement à droite du village, nettoyant la forêt. La compagnie a attaqué à l'est pendant que la compagnie F du capitaine Marshall T. Hunt frappait simultanément depuis l'ouest. Le à 10 h, le quartier général du bataillon opérait d'une maison au centre du village.
- Archives départementales du Bas-Rhin, H1 - Joseph Wimmer: Grendelbruch, p.25
- https://www.calameo.com/read/003725038af6e52013b61
- https://www.archeologie.alsace/fr/archeologie/fouilles-programmees/le-site-fortifie-du-purpurkopf-aux-origines-du-phenomene-castral-en-alsace
- Rudolphe de Souabe appelé également Rudolphe de Rheinfelden, duc de Souabe de 1057 à 1079, qui enleva en 1057 la sœur d'Henri IV, roi de Germanie
- Il s'agit ici des Templiers de Dorlisheim - L'Alsace ancienne et moderne, p.152
- Un chemin fort agréable conduit depuis Barembach, par Russ et Grendelbruch au château de Girbaden - voir Mollkirch
- Archives du Bas-Rhin, fonds Saverne 39 - Joseph Wimmer, p. 152
- Archives départementales du Bas-Rhin, fond Saverne, 190
- Archives départementales du Bas-Rhin, C 391 - Joseph Wimmer, p. 152
- Archives départementales du Bas-Rhin, C 161 - Joseph Wimmer, p. 152
- Joseph Wimmer, p.182
- Joseph Wimmer p.167
- Joseph Wimmer, p.169
- Ibidem
- Délibération du Directoire du département du Bas-Rhin, vol.34 - Joseph Wimmer, p.169
Héraldique
|
Les armes de Grendelbruch se blasonnent ainsi : |
- Jean-Paul de Gassowski, « », sur labanquedublason2.com (consulté le ).
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Grendelbruch dans la littérature
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