Montbronn

Localisation

Carte du monde

Montbronn : descriptif

Informations de Wikipedia
Montbronn

Montbronn (prononcé [mɔ̃bʁɔn]) est une commune française du département de la Moselle en région Grand Est. Bourg de Lorraine, du pays de Bitche et du bassin de vie de la Moselle-est, Montbronn est situé à 56 km au nord-ouest de Strasbourg, dans le terroir du parc naturel régional des Vosges du Nord

Au niveau intercommunal, la municipalité est intégrée dans la communauté de communes du Pays de Bitche qui regroupe 46 localités autour de Bitche

En 2021, la population légale est de 1 587 habitants, appelés les Montbronnois, qui font de Montbronn le 3e village le plus peuplé du pays de Bitche après Bitche et Rohrbach. Montbronn est attesté dans les textes d'archives dès le XIIe siècle

Dépendante du Saint-Empire, la localité est successivement la propriété des seigneurs de Bitche du duché de Lorraine (XIIe siècle), des seigneurs de Lichtenberg (1258), des comtes de Lützelstein (1324), des comtes palatins du Rhin (1452), des princes de Phalsbourg et Lixheim (1629) et à nouveau des ducs de Lorraine (1707)

Durant la guerre de Trente Ans, la population souffre des multiples passages de troupes et sort du conflit exsangue et décimée

La paix retrouvée, des migrants, sud-tyroliens pour la plupart, participent au redressement de la communauté

Le village devient français en 1766 sous Louis XV avec le rattachement du duché de Lorraine au royaume de France

Comme le reste de la Moselle, Montbronn devient allemand durant la période du Reichsland (1871-1918) puis lors de l'occupation nazie (1940-1945).

Géographie

Localisation et communes voisines

Située à l’est du département de la Moselle, la commune de Montbronn appartient au pays de Bitche; elle jouxte le département voisin du Bas-Rhin, et plus précisément la région communément appelée Alsace bossue. Montbronn appartient au canton de Bitche et à l’arrondissement de Sarreguemines.

À vol d'oiseau, Montbronn se situe à 56 Strasbourg, chef-lieu de région, à 83 Metz, chef-lieu de département, à 21,8 Sarreguemines, chef-lieu d'arrondissement et à 11 Bitche, chef-lieu du canton et de la communauté de communes du Pays de Bitche.

Communes limitrophes

Communes limitrophes de Montbronn
Bining Rohrbach-lès-Bitche Enchenberg
Rahling Montbronn Saint-Louis-lès-Bitche
Butten, Ratzwiller Soucht Meisenthal

Présentation du ban communal

Le ban communal de Montbronn s’étend sur 1 499 hectares pour une population de 1 653 habitants (en , sans double compte), soit une densité de 110 habitants au km2. La densité est plus faible que celle du département de la Moselle qui compte en moyenne 165 habitants au km2. Les communes limitrophes de Montbronn sont Bining, Rahling, Soucht, Meisenthal, Saint-Louis-lès-Bitche et Enchenberg.

Le village de Montbronn est implanté sur un plateau au sommet d’un massif boisé creusé par de nombreux ruisseaux. La carte de Cassini (forêts épaisses du pays couvert, le « Wasgau », une des trois entités paysagères du Pays de Bitche. La seconde entité paysagère est constituée par le pays découvert, l'« Imgau », la troisième étant une zone intermédiaire mêlant les caractéristiques des deux précédentes. Les forêts du Fromburgerwald au nord, de Saint-Louis à l’est et au sud, de Rahling et de Lemberg à l’ouest encerclent ainsi la terrasse urbanisée du village de Montbronn.

La partie urbanisée de la commune est regroupée sur le plateau et le reste du ban communal est occupé en grande partie par des forêts. Le village de Montbronn s’est développé le long des voies de communication mais aussi de façon radioconcentrique autour d’un centre. Cette morphologie particulière associe les caractéristiques du village-rue traditionnel lorrain et du village-tas.

Représentations cartographiques de la commune
Carte OpenStreetMap
Carte topographique

Géologie et relief

Géologie : Carte géologique; Coupes géologiques et techniques.

Colline au sud de la commune.

Le territoire de la commune de Montbronn se situe entre deux paysages typiques : à l’ouest, le plateau lorrain, couvert de cultures et à l’est, les Vosges gréseuses, couvertes de forêts plantées de conifères.

Montbronn est sur un terroir mixte où les replats sont souvent occupés par des cultures tandis que les flancs de vallées sont couverts de feuillus ou de résineux.

Le paysage de Montbronn est caractéristique de la chaîne septentrionale des Vosges, les montagnes sont couvertes de forêt et offrent une forme arrondie tandis que le terrain reste accidenté. Le dénivelé global sur la commune est assez important puisque le point le plus bas se situe à 245 point culminant est à 381 m. Le village s’est installé sur le plateau mais le dénivelé de la partie bâtie de la commune varie de 330 crête à la côte de 333 m, celle-ci culminant à 375 m.

Il s’est implanté parallèlement aux courbes de niveau sur une ligne est-ouest, à la frange du plateau.

Le village s’est développé en créant une seconde « ligne » d’urbanisation à une altitude de 360-365 .

Sismicité

Commune située dans une zone de sismicité 2 faible.

Paysages

La commune de Montbronn a conservé un aspect très verdoyant malgré un certain étalement urbain, donnant au paysage un attrait paysager remarquable. La végétation est omniprésente autour et au cœur du village du fait de l’alternance de zones bâties et de vergers.

La forêt représente un tiers de la superficie totale de la commune soit 500 hectares. Elle encercle le village et se situe sur tout le périmètre du ban communal constituant le fond du paysage. La forêt de Montbronn est constituée essentiellement de feuillus, hêtres, charmes ou de mélange de feuillus et de conifères. Les différentes forêts présentes sur le ban n’appartiennent pas à la commune, elles sont soit domaniales soit privées.

Les espaces agricoles, prairies et cultures, sont installés sur les secteurs de faible pente, ils forment une liaison entre les forêts et la zone construite du village. Ces espaces occupent une grande superficie du ban communal alors que la commune ne compte que trois agriculteurs.

Les vergers forment traditionnellement une ceinture végétale autour des villages lorrains, estompant la limite entre le bourg et l’extérieur mais, à Montbronn, les vergers sont aussi au cœur du village. Le relief et l’urbanisation en rubans du village ont permis aux vergers de se développer entre les constructions.

Les vallons humides relèvent du réseau hydraulique. Les quelques ruisseaux sur le ban communal ne présentent pas de risque d’inondations importantes. Par contre, les bassins et étangs qui se sont installés dans les creux entre les coteaux servent de régulateurs d’eaux.

La zone urbaine est installée sur les hauteurs mais il ne s’agit pas d’un espace plat. L’espace où s’est développé le centre est bien dégagé, à l’origine il s’agissait d’une petite clairière qui a été déboisée au fur et à mesure des besoins d’espace à bâtir.

Hydrographie et les eaux souterraines

La commune est située dans le bassin versant du Rhin au sein du bassin Rhin-Meuse. Elle est drainée par le ruisseau le Buttenbach, le ruisseau le Grentzbach, le ruisseau Rohrbach, le ruisseau Kambach et le ruisseau le Grosshardt.

Le réseau hydrographique draine les eaux superficielles vers le bassin de la Sarre; les ruisseaux présents à Montbronn se situent en fond de vallée et encadrent le ban communal.

Le ruisseau du Grentzbach, ou Muehlgraben, au sud est très petit, il est alimenté par la seule source de la commune. Le terrain dans cette partie du territoire est en friche, le Muehlgraben sillonne entre les herbes sèches. La source du village se situe donc au sud du ban communal et une station de pompage est installée à côté. Le Grentzbach, d'une longueur totale de 21,2 Goetzenbruck et se jette dans l'Eichel à Waldhambach, après avoir traversé neuf communes.

Le fond de vallée au nord est bien entretenu, des habitations isolées constituent deux annexes, la Metschbruck en limite communale à l’ouest et le Montbronner Muehle plus à l’est. Le ruisseau du Muenzbach s’installe entre la route et les quelques habitations présentes à cet endroit. D'une longueur totale de 17,5 Rohrbach-lès-Bitche et se jette dans l'Eichel à Lorentzen, après avoir traversé six communes. Ses abords sont débroussaillés, présentant un paysage ouvert. Plus loin, un étang relativement important constitue un véritable élément du paysage. Il recueille les eaux du Kambach ainsi que les eaux de ruissellement des coteaux de grès rose.

La qualité des eaux des principaux cours d’eau de la commune, notamment du ruisseau le Buttenbach et du ruisseau le Grentzbach, peut être consultée sur un site dédié géré par les agences de l’eau et l’Agence française pour la biodiversité.

Climat

En 2010, le climat de la commune est de type climat des marges montargnardes, selon une étude du Centre national de la recherche scientifique s'appuyant sur une série de données couvrant la période 1971-2000. En 2020, Météo-France publie une typologie des climats de la France métropolitaine dans laquelle la commune est exposée à un climat semi-continental et est dans la région climatique Vosges, caractérisée par une pluviométrie très élevée (1 500 à 2 000 .

Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 9,6 amplitude thermique annuelle de 16,9 . Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique de Météo-France la plus proche, « Mouterhouse », sur la commune de Mouterhouse à 10 vol d'oiseau, est de 10,1 °C et le cumul annuel moyen de précipitations est de 954,2 mm. La température maximale relevée sur cette station est de 40,4 ,,.

Les paramètres climatiques de la commune ont été estimés pour le milieu du siècle (2041-2070) selon différents scénarios d'émission de gaz à effet de serre à partir des nouvelles projections climatiques de référence DRIAS-2020. Ils sont consultables sur un site dédié publié par Météo-France en novembre 2022.

Voies de communications et transport

Réseau routier

Au sud du Pays de Bitche, Montbronn semble isolé des grands axes routiers. Pourtant, la commune se situe bien au centre d’un réseau dense de voies de communication. En effet, Montbronn est au cœur du triangle Rohrbach-lès-Bitche (11 Bitche (11 Sarre-Union (22 bourgs sont très bien desservis par des routes à grande circulation.

Montbronn se raccorde à la RN62 (Sarreguemines-Bitche-Haguenau) à Rohrbach-lès-Bitche. La liaison vers Bitche s’effectue par la route départementale RD37 via Lemberg et vers Sarre-Union et l’échangeur de l’autoroute A4 (vers Metz ou Strasbourg) par la RD83. La commune en elle-même est traversée par cette RD83 qui constitue un axe majeur de circulation ainsi que par la RD110 qui vient du nord.

Transports en commun
La gare de Diemeringen.

La ligne de chemin de fer Sarreguemines-Bitche desservait de à la gare ferroviaire de la commune voisine d'Enchenberg. La ligne ferroviaire étant désaffectée depuis , la gare d'Enchenberg est maintenant desservie par une liaison d'autocars TER Lorraine. La gare de Saint-Louis-lès-Bitche, un autre village voisin, fut de à le terminus d'une ligne de chemin de fer allant à Wingen-sur-Moder. De nos jours, la gare ferroviaire SNCF la plus proche est la gare de Diemeringen, en service depuis sur la ligne Sarreguemines-Strasbourg.

Des ramassages vers le collège de Lemberg et vers les lycées et collège de Bitche sont organisés lors des périodes scolaires.

Réseau aérien

L’aéroport de Sarrebruck-Ensheim se situe à 40 allemandes), celui de Strasbourg-Entzheim à 80 françaises et européennes). L’aéroport international de Francfort est distant de 200 aéroport de Deux-Ponts (à 40 Berlin et Majorque n'est plus exploité depuis .

  1. a et b Plan local d'urbanisme de Montbronn, p. 9.
  2. «  », sur le site Lion1906 de Lionel Delvarre (consulté le ).
  3. Plan local d'urbanisme de Montbronn, p. 11.
  4. Plan local d'urbanisme de Montbronn, p. 15.
  5. a et b Plan local d'urbanisme de Montbronn, p. 13.
  6. Didacticiel de la réglementation parasismique
  7. Plan local d'urbanisme de Montbronn, p. 17.
  8. Sandre, «  »
  9. Sandre, «  »
  10. a et b Daniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale », Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography, DOI 10.4000/cybergeo.23155, lire en ligne, consulté le )
  11. «  », sur pluiesextremes.meteo.fr (consulté le ).
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  17. «  », sur le site de la SNCF (consulté le ).
  18. «  », sur le site du conseil départemental de la Moselle (consulté le ).


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Toponymie

Montbronn

  • Anciennes mentions,, : Mabrunnen ou Mabrunnem () ; Mumburen () ; Monbronn () ; Momborn () ; Monmeur ( siècle) ; Mommern () ; Mommeurt () ; Mommenrt (-) ; Mommern () ; Monbron () ; Monbronn () ; Montbéron, Montbouron, Montbrun, Mont-Meurthe, Montbronn () ; Mombronne, Montbronnen, Montbronne () ; Mommeren () ; Montbronn ou Momern, en français Monteberon () ; Mombron (carte Cassini) ; Monbronne () ; Monbron () ; Montbronn ( et ) ; Monbronn () ; Montbronn ().
  • Durant les annexions allemandes : Mombronn (-), Bergbrunn (-), qui montre ici une faute étymologique. En effet, Mont (le fameux « berg ») viendrait, soit de Mano, qui signifie un chef de village germanique, fondateur du village à l’époque des grandes invasions ; soit de Mon qui viendrait de « mündig » qui veut dire « libre ». Il existe donc deux interprétations possibles : la fontaine de Mano ou la fontaine libre.
  • En francique lorrain : Mumere et Momere. En allemand (avant 1871) : Mommeren ou Mummeren.
  • Sobriquet des habitants : Mummere Hätsche ou Mummere Moren, « les porcs de Montbronn » ou « les sales gens de Montbronn », c'est-à-dire les gens de peu de valeur. Dans l'ancien temps, les habitants du village ont dû avoir un comportement de rustres. À l'occasion de la fête patronale (Kirb), les bagarres et les beuveries étaient fréquentes et déchaînaient la violence. La rumeur publique était elle aussi très sévère à l'égard du village, qui avait mauvaise réputation notamment parce qu'il était un centre actif de prosélytisme luthérien au  siècle, ce qui était très mal vu dans le reste du pays de Bitche.

Lieux-dits

Reflet du long passé linguistique allemand du pays de Bitche, les micro-toponymes ruraux (ou lieux-dits cadastraux) ne sont pas en français mais en allemand. On compte notamment :

  1. a et b Ernest de Bouteiller, Dictionnaire topographique de l'ancien département de la Moselle, rédigé en .
  2. Erreur de référence : Balise <ref> incorrecte : aucun texte n’a été fourni pour les références nommées Cassini
  3. Europeana, bibliothèque numérique européenne.
  4. Plan local d'urbanisme de Montbronn, p. 24.
  5. «  », sur Geoplatt (consulté le ).
  6. a et b «  », sur le site de TV Cristal (consulté le ).
  7. «  », sur calameo.com (consulté le ).
  8. «  », sur bitscherland.fr (consulté le ).
  9. Plan local d'urbanisme de Montbronn, p. 119.
  10. «  », sur la carte cadastrale de France (consulté le ).
  11. «  », sur la carte du projet OpenStreetMap (consulté le ).
  12. «  », sur communes-francaises.info (consulté le ).

Histoire

Préhistoire

Le pays de Bitche était déjà peuplé à cette époque, des occupations éparses ayant été relevées dans la contrée. On imagine peut-être qu’un peuple vivait à cette époque sur le territoire de la commune mais aucun objet ou aucune trace n’a été découvert.

Moyen Âge

Le comté de Lützelstein vers  (en marron au centre).

Montbronn est probablement l’un des villages les plus anciens du pays de Bitche, puisqu’il date peut-être de l’An Mil. C’est à cette époque que le pays de Bitche apparaît comme une entité territoriale de la Lotharingie orientale. Montbronn était une communauté rurale, occupant le centre d’une immense clairière de défrichement, établie près de sources généreuses. Montbronn apparaît pour la première fois dans l’histoire en , dans une lettre écrite en gotique et en latin. Il est mentionné sous Mabrunnen du vieil allemand Magan-Brunno : la grande source. Il illustre l'abondance des sources et des fontaines qui jalonnent le ban communal et constitue sans doute une des explications aux nombreuses représentations de saint Jean Népomucène dans le village aux  siècle et  siècle.

En , Montbronn est mentionné comme fief de l’église de Verdun, propriété des sires de Lichtenberg et, de à , comme fief du comte Nicolas de Lützelstein qui le donna à Jean de Montbronn. En , les terres du comte de Lützelstein furent annexées par l’électeur palatin et, à cette occasion, Montbronn passa probablement aussi à l’électeur palatin.

Au cours du  siècle, les premières verreries s’établissent dans le pays de Bitche, on en dénombre une douzaine dans la forêt de Bitche depuis le Bas Moyen Âge jusqu’au milieu du  siècle. Ces petites verreries s’élevaient toujours dans les vallées à proximité du bois et à côté de petites maisons également en bois destinées à l’habitation. L’établissement ne durait que peu de temps, le temps nécessaire à rouler le bois, puis une nouvelle verrerie était construite plus loin, c’était l’ère des verreries nomades, les « Glashütten »,.

Temps modernes

Henriette de Lorraine, princesse de Phalsbourg et Lixheim.

Montbronn apparaît comme un village à part et il est vrai que certains lieux-dits du cadastre font allusion à un autre droit que dans le reste de la région : le Galgenfeld, « champ du gibet », ce qui suppose le droit de justice ; le Schindwinckel, « le coin des tortures » ; le Mörderschall, « la prison des meurtriers », etc. L’ex-territorialité dont jouissait Montbronn aurait développé un droit d’asile connu de tous, puisque que c’est dans ce village que trouvaient refuge brigands et déserteurs, mais après une longue procédure entre les différents seigneurs, les récalcitrants, les voleurs et les meurtriers furent livrés à la justice de leur lieu d’origine.

Mais la particularité la plus surprenante de Montbronn est qu’entre et , les habitants durent changer sept fois de religion, à cause du droit du prince. En , l’électeur palatin de Heidelberg, Othon-Henri, par le biais de l'un de ses vassaux, le baron de Schoenberg, seigneur de Montbronn, introduit le protestantisme dans le territoire et Montbronn devient un centre actif de prosélytisme et de la propagande protestante dans le pays de Bitche.

En , le duc de Lorraine Charles III occupe le comté de Bitche, les Montbronnois se félicitent une fois de plus d’être des sujets du prince électeur, car le duc de Lorraine agit de manière très répressive dans le pays de Bitche. Mais Montbronn n’est pas assez grande pour accueillir tous les pourchassés qui viennent se réfugier dans le village pour échapper au duc de Lorraine.

En , commence la guerre « des trois évêchés » avec l’élection de deux évêques à Strasbourg, un catholique et un luthérien, chacun voulant être le maître suprême. Mais un troisième évêque se mêle vite au litige, l’évêque cardinal de Metz. La guerre durera plus de 10 ans pour finir en avec la victoire de ce dernier. Toute la région est épurée, il ne reste plus que des cendres des maisons et des temples protestants de Montbronn.

Création de la principauté de Phalsbourg et Lixheim (1620-1629)

En , , roi de Bohême et comte palatin du Rhin, est défait à la bataille de la Montagne-Blanche. Il est alors mis au ban de l'Empire et contraint de vendre ses possessions en Lorraine à savoir Lixheim, Graufthal, Hérange et Montbronn, au duc de Lorraine; l'acte de vente porte les dates du et du .

À l'occasion du mariage de sa nièce Henriette de Lorraine avec Louis de Guise, baron d'Ancerville, le duc de Lorraine cède à ce dernier les seigneuries qu'il vient d'acquérir, alors que Louis s'était déjà vu attribuer par le même la seigneurie de Phalsbourg - Einartzhausen le . En raison des services que lui avait rendus Louis, connu désormais sous le nom de Louis de Phalsbourg, l'empereur , par bulle d'or du , élève ses possessions en principauté immédiate d'Empire, la principauté de Phalsbourg,. Cette haute faveur est réitérée et confirmée par l'empereur , à Linz, le .

Guerre de Trente Ans (1618-1648)

Elle fait des ravages dans le pays de Bitche et ses environs. Les Croates et les Cosaques mettent la région à feu et à sang en , et ensuite la peste de décime une bonne partie de la population du comté de Bitche. Les catholiques et les protestants s’entre-tuent, Richelieu tente de s’emparer de Phalsbourg pour avoir la route libre en direction de l’Alsace. Les Suédois en ne laissent après leur passage que misère et désolation. En , la contrée est déserte, plus de 80 villages, hameaux et fermes ne sont plus que ruines désertes et abandonnées. Le , la conférence de paix à Münster met fin à cette guerre.

Après la guerre de Trente Ans, Montbronn se repeuple peu à peu d’anciens habitants et d’autres qui arrivèrent. Le duc de Lorraine avait reçu la permission de « recruter » de nouveaux immigrants pour la Lorraine en Allemagne et dans le reste de la France. Les registres paroissiaux mentionnent l’arrivée de Tyroliens, de Suisses, d’Allemands du sud et de Bourguignons. Tous ces nouveaux arrivants se mêlent vite à la population de Montbronn, ils représentent une quarantaine de familles s’intégrant à celles qui existent encore au village. Vers , le village comptait 18 familles représentant environ 90 à 100 personnes et très peu d’enfants.

Réunion de la Lorraine à la France (1705-1766)
Stanislas Leszczynski, duc de Lorraine et roi de Pologne

En , à la suite du décès sans postérité d’Alexandre Grimaldi, dernier prince de Lixheim, la principauté retourne au duché de Lorraine. Elle y est d'abord gouvernée comme une terre étrangère et Montbronn conserve son statut d'enclave dans le pays de Bitche en étant intégré au bailliage de Lixheim.

En , le retour des Français met en place une souveraineté territoriale : les Français protègent les frontières, alors que les Lorrains assurent la police intérieure. Sous Stanislas, duc de Lorraine et roi de Pologne, les impôts sont tellement écrasants que s’amorce un exode vers les pays de l’Est (Hongrie et Transylvanie), environ 1 400 personnes quittent le comté de Bitche à la fin du  siècle. En , Stanislas s’arrête en Lorraine, mais ce n’est que 6 ans après sa mort qu’il joue un rôle à Montbronn; en effet en , les Montbronnois reçoivent de ses héritiers de l’argent pour construire leur église. Elle est inaugurée en à l’emplacement de l’actuelle école maternelle.

Le , une verrerie est établie dans la forêt du Nassenwald, qui prouve que la tradition verrière est très ancienne à Montbronn. Son exploitation n'est cependant maintenue que pendant 14 mois, après lesquels, un premier arrêt, puis un second, du , ordonnent qu'elle soit démolie. Le , le roi de France, , créé les Cristalleries Royales de Saint-Louis qui vont amputer la commune de ses forêts, ce qui provoque la colère des habitants de Montbronn. Elles se développent rapidement et beaucoup de Montbronnois y travaillent.

Époque contemporaine

Le découpage administratif du district de Bitche en .

À la Révolution française est créé le district de Bitche qui se heurte au clergé et sème la terreur. C'est à cette époque que Montbronn perd son statut d'enclave en étant intégré au canton de Lemberg. Les impôts sont toujours aussi difficiles à supporter. En , le district est éclaté en trois cantons (Bitche, Volmunster et Rohrbach), qui sont rattachés à l’arrondissement de Sarreguemines. Le pays de Bitche perd alors neuf siècles d’unité, et le « repliement » (c’est-à-dire le départ de l’élite locale) s’amorce. En , une grande partie des habitants de Montbronn travaille aux Cristalleries de Saint-Louis: il y a des souffleurs, des tailleurs de verre, des graveurs...

En , Montbronn est frappée par une épidémie de fièvres typhoïdes qui, sur une population de 1 711 habitants, en a atteint 260 et a fait 31 victimes, soit un huitième des malades, sur une période allant de huit mois à un an. Dans son rapport sur cette épidémie, le docteur Rousset de Sarreguemines signale la grande malpropreté qui régnait autour des malades comme la cause déterminante qui, en provoquant la formation d'un foyer d'infection, propageait la maladie parmi les personnes qui fréquentaient les malades, avec cette circonstance remarquable, que toujours l'extension de la maladie suivait exactement l'ordre même des rapports de ces divers individus entre eux.

En , la commune décide de construire une première école des filles, à l’emplacement de l’actuel cabinet des kinésithérapeutes. La construction de la nouvelle école des garçons débute en . Presque en même temps, débute la construction de la ligne de chemin de fer Haguenau-Bitche-Sarreguemines qui est destinée à désenclaver le pays de Bitche.

Annexion par l'Empire allemand (1871-1918)
Vue du village durant la période allemande.

Lorsque la guerre éclate en , les soldats du Kaiser s’arrêtent à Montbronn et le village ainsi que toute la Lorraine mosellane deviennent allemands. À la suite de ce changement de nationalité, de nombreux verriers quittent le pays de Bitche pour aller s’installer à Nancy et à l’intérieur de la France. De ce fait, la région perd des artistes comme Daum, Muller et Gallé qui travaillaient avec les cristalleries locales.

Malgré l’appartenance à l'Empire allemand, la population de Montbronn évolue rapidement et elle augmente tellement que l’église de l’époque n’arrive plus à contenir tous les fidèles qui sont estimés à 1 538 personnes. La nouvelle église a été construite entre et , et sa bénédiction eut lieu en juin . L’ampleur de cette église néo-romane lui a valu le surnom de « cathédrale du Pays de Bitche ».

Montbronn a été très peu affecté par la guerre de 1914-1918, toutefois, quelques habitants du village ont laissé leur vie sur les champs de bataille.

Entre-deux-guerres (1918-1939)

Une nouvelle verrerie fut créée en , la Cristallerie de Montbronn qui tire son origine d’une cristallerie fondée par Joseph Ferstler. Une autre cristallerie apparaît en , la Cristallerie des Vosges du Nord.

À partir de commence la construction de la ligne Maginot qui amène beaucoup d’étrangers dans la commune. Montbronn déborde d’ouvriers: des spécialistes de la construction, des maçons, des électriciens mais aussi des militaires. Le dépôt de munitions du Nassenwald est construit à l’emplacement de la zone d'activité actuelle. Il a une superficie d’environ 8 hectares et devient une dépendance de la ligne Maginot servant au stockage des explosifs, des munitions et de l’essence. Les militaires aménagent le sentier qui est aujourd’hui la rue du Nassenwald.

Seconde guerre mondiale (1939-1945)
Le Simserhof, ouvrage fortifié de la ligne Maginot à Siersthal.

En , Montbronn compte 1 673 habitants mais il y a souvent 2 000 à 2 000 à 3 000 militaires dans la commune, soit plus de militaires que d’habitants.

La perspective d’une évacuation apparaît dès à Montbronn et les plus faibles et quelques familles nombreuses sont évacués avec les villages de la première zone. La plupart des «évacués» sont de retour en et participent à l’évacuation générale du village qui a lieu le .

Les Montbronnois sont envoyés dans le département de la Vienne ou en Charente, ils sont accueillis notamment dans les communes de Martaizé, Saint-Clair, Loudun, Saint-Laon, Montcontour et Angliers.

Le , les réfugiés de la Vienne repartent à Montbronn et après plusieurs jours de trajet, ils découvrent leurs maisons vides et pillées. Seuls 17 personnes refusent de rentrer au village et restent dans la Vienne tant que les Allemands ne seront pas vaincus. Mais très vite tout se dégrade, les Allemands occupent le territoire, les francs français sont échangés contre des Reichsmarks à des taux dérisoires, l’usage de la langue française est interdit, les religieuses enseignantes n’ont plus le droit d’enseigner, tout est rationné, Montbronn devient Bergbrunn.

Fin septembre , les enseignants allemands quittent Montbronn et le bombardement du village a lieu le occasionnant finalement peu de dégâts. La commune est libérée par les troupes américaines le de la même année. Les américains restent à Montbronn jusqu’en mars et le village fête sa libération le .

  1. a b et c Erreur de référence : Balise <ref> incorrecte : aucun texte n’a été fourni pour les références nommées plu p24
  2. a et b Plan local d'urbanisme de Montbronn, p. 25.
  3. Plan local d'urbanisme de Goetzenbruck, p. 15.
  4. a et b Plan local d'urbanisme de Goetzenbruck, p. 16.
  5. Mémoires de la Société d'archéologie lorraine, p. 188.
  6. Jacques-Henri Heck, «  » (consulté le ), p. 1-2.
  7. Henriette de Lorraine - Une princesse au cœur de l'Europe.
  8. Mémoires de la Société d'archéologie lorraine, p. 190.
  9. a et b Plan local d'urbanisme de Montbronn, p. 26.
  10. Die Alten Territorien des Bezirkes Lothringen nach dem Stande vom 1. Jan. 1648 - II. Theil, Strasbourg, p. 184.
  11. Les verreries du comté de Bitche : essai historique, p. 155-156.
  12. Mémoires de l'Académie de médecine, p. 58.
  13. Mémoires de l'Académie de médecine, p. 67.
  14. Mémoires de l'Académie de médecine, p. 59.
  15. a b et c Plan local d'urbanisme de Montbronn, p. 27.
  16. a et b Plan local d'urbanisme de Montbronn, p. 28.

Héraldique

Blason
D'or à l'aigle de sinople, becquée et membrée de gueules.
Détails
Le statut officiel du blason reste à déterminer.
  1. L'Armorial des Villes et des Villages de France

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Montbronn dans la littérature

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