Aubrives
Localisation
Aubrives : descriptif
- Aubrives
Aubrives est une commune française, située dans le département des Ardennes en région Grand Est.
Géographie
Situation
Aubrives est un village au bord de la Meuse, quelques kilomètres au sud de Givet.
Communes limitrophes
Hydrographie
La commune est dans le bassin versant de la Meuse au sein du bassin Rhin-Meuse. Elle est drainée par la Meuse, le canal de l'Est Branche-Nord, le ruisseau de Lire, le ruisseau de Thirissart, le ruisseau de Prailes et le ruisseau de Bourifosse,.
La Meuse, d'une longueur de 486 fleuve européen qui prend sa source en France, dans la commune du Châtelet-sur-Meuse, à 409 mètres d'altitude, et se jette dans la mer du Nord après un cours long d'approximativement 950 kilomètres traversant la France, la Belgique et les Pays-Bas. Elle traverse la commune dans sa partie nordsur une longueur d'environ 4,2 km.
Le canal de l'Est Branche-Nord, d'une longueur de 141 Givet à Troussey, où il rejoint le canal de la Marne au Rhin. Il se superpose, dans la commune, à la Meuse.
Climat
En 2010, le climat de la commune est de type climat des marges montargnardes, selon une étude du Centre national de la recherche scientifique s'appuyant sur une série de données couvrant la période 1971-2000. En 2020, Météo-France publie une typologie des climats de la France métropolitaine dans laquelle la commune est exposée à un climat océanique altéré et est dans la région climatique Lorraine, plateau de Langres, Morvan, caractérisée par un hiver rude (1,5 .
Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 10,3 amplitude thermique annuelle de 15,6 . Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique de Météo-France la plus proche, « Rocroi », sur la commune de Rocroi à 26 vol d'oiseau, est de 9,5 °C et le cumul annuel moyen de précipitations est de 1 210,4 mm. La température maximale relevée sur cette station est de 37,6 ,,.
Les paramètres climatiques de la commune ont été estimés pour le milieu du siècle (2041-2070) selon différents scénarios d'émission de gaz à effet de serre à partir des nouvelles projections climatiques de référence DRIAS-2020. Ils sont consultables sur un site dédié publié par Météo-France en novembre 2022.
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- Daniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale », Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography, DOI 10.4000/cybergeo.23155, lire en ligne, consulté le )
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Toponymie
Malgré l'absence de formes anciennes pour cet Aubrives, Ernest Nègre compare avec les Auberive(s), tous connus par des formes anciennes médiévales latinisées du type Alba Ripa « Rive Blanche », dont Auberive (Haute-Marne, Alba Ripa 1206) ; Auberives (Isère, Alba Ripa Auberives-en-Royans (Isère, Alba Ripa .
- Ernest Nègre, Toponymie générale de la France, Librairie Droz, 1990, (ISBN ) - Ouvrage en ligne, page 1534
Histoire
Aubrives avant la Révolution
Aubrives a longtemps fait partie de la baronnie de Hierges comme les villages de Ham-sur-Meuse, Foisches, Doisches, Vaucelles, Gimnée, Niverlée, et Olloy. Le baron de Hierges était avoué de Chooz, qui appartenait à l'abbaye de Stavelot. C'était un pays wallon.
Les seigneurs et barons de Hierges élevaient leurs chevaux à Aubrives.
L'église d'Aubrives est au départ une chapelle, dépendante de la paroisse-mère d'Ham-sur-Meuse. Une confrérie du Saint-Sacrement y est érigée en 1560. Elle est détruite en 1640, pendant un des sièges du fort de Charlemont, puis reconstruite en 1642 aux frais de Jehan d'Aubrebis, ou Auxbrebis, chanoine de Lille issue d'une famille de notables de la vallée. Le plafond ornementé date de 1707.
Aubrives est située sous la souveraineté des princes-évêques de Liège jusqu'au traité dit des limites, signé le 24 mai 1772 par le roi Louis XV et l'évêque François-Charles de Velbrück. « Le Prince-Évêque de Liège et son Église cèdent et transportent au Royaume et à la Couronne de France la souveraineté des villages d'Hierges, de Han, et d'Auberive-sur-Meuse avec leurs territoires et dépendances, ces trois villages faisant partie de la baronnie de Hierges ».
La prise de possession par le subdélégué de Givet, Gérard de Contamine (1720-1779), date de novembre 1774.
Dès mai 1772, le duc de Bouillon, Godefroy de La Tour d'Auvergne (1728-1792), proteste contre ce traité qui cède au roi la souveraineté de la baronnie de Hierges, qu’il prétendait posséder : mais il n'obtient pas gain de cause. Certaines coutumes liégeoises sont cependant observées jusqu’à la Révolution. Après le rattachement à la France, Aubrives appartient, comme toute la subdélégation de Givet, à la généralité de Valenciennes et précisément au bailliage d’Avesnes.
Aubrives sous la Révolution et l'Empire
Sous le Consulat puis sous le Premier Empire, Aubrives, qui n’avait que 204 habitants, tirait le plus gros de ses revenus de la forêt : sur les 1 826 francs des recettes de 1804, 1600 provenaient de la vente du bois communal. Les dépenses étaient nettement plus variées, et l’église Saint-Maurice en constituait à elle seule près de la moitié : l’ameublement pour 80 francs germinal, le logement du curé pour 60 francs, son traitement pour 300 francs. On peut les comparer avec les salaires du piéton, ou facteur communal (9 francs), du ramoneur (13 f 50), du greffier Joseph Waslet (24 francs), et même de l’instituteur (36 francs).
Le conseil municipal comprend en 1804 le maire, Jean Guilmin, nommé par le baron Frain, préfet des Ardennes depuis 1800, ainsi que JJ Joris, François Dinant, Piron, Nicolas Bourland, Lambert et Antoine Waslet. Si le maire reste en place en 1804, les conseillers sont en 1809 Joseph Dricot, Druot, Lambert et Nicolas Bourlard.
D'autre part, en février 1804, le budget est excédentaire de 760 francs environ (sur 1 826 francs de recettes), alors qu’en 1809 on trouve un déficit de 697 euros (sur seulement 732 francs). Cette diminution des revenus communaux est due à la perte des ventes de bois de la commune à la suite du règlement d'un reliquat de dettes de l'Ancien régime.
Révolutions politiques et industrielles
Une activité artisanale et industrielle se développe sur cette commune. La terre est utilisée pour la fabrication de poteries et de pipes. Des carrières de pierre sont exploitées. Une houblonnière crée des emplois. Mais surtout, à partir de 1858, une activité sidérurgique s'y développe.
Aubrives pendant la Première Guerre mondiale
Aubrives a été occupée par les Allemands dès le premier mois du conflit, à la suite de la défaite de Charleroi, le . Elle fut d’abord située dans la zone d’étapes, intermédiaire entre le front et l’intérieur. La commune a d’abord connu une période difficile avec des réquisitions, des prises d’otages, et des restrictions drastiques de circulation et de commerce : au début de l’hiver, la famine menaçait.
Heureusement, en janvier 1915, le canton de Givet, auquel appartient Aubrives, fut rattaché avec celui de Fumay à la Belgique, sous une administration un peu plus clémente, et la commune bénéficia du ravitaillement américain et du commerce avec le sud de la Belgique. L’Ardennais de Paris, le journal hebdomadaire de la Fraternelle ardennaise, association responsable des réfugiés du département, publie par exemple ces deux courtes notices :
« Aubrives. Nouvelles reçues par la Hollande à la date du 13 décembre. Nous allons bien et ne sommes pas très malheureux. Aubrives, jusqu’ici, a été épargné et, sauf quelques réquisitions, nous sommes tranquilles.
Aubrives. On nous informe que la vie à Aubrives est assez tranquille. Le ravitaillement se fait normalement. Le directeur de l’usine et le fondé de pouvoir ont été arrêtés en octobre dernier, par suite du refus du personnel de travailler pour l’ennemi qui s’était emparé de l’usine. »
C’est l’usine métallurgique de la SAV (Société d’Aubrives et de Villerupt) qui intéressait au premier chef les Allemands. Le directeur et maire de la commune était alors Edmond Bertin, qui sut négocier avec les autorités pour éviter à sa commune les réquisitions et le logement de troupes. Mais en 1916 la situation se durcit, Bertin refusa de remettre l’usine en marche et les Allemands l’occupèrent en juillet pour en assurer eux-mêmes l’encadrement. Surgirent alors sur les murs des affiches du genre de celle-ci, parue en juillet 1916 :
« Le sergent Schlenck accepte pour l'usine d'Aubrives encore quelques ouvriers. Les conditions sont les mêmes qu'avant la guerre »
Mais les ouvriers refusèrent ces offres, obligeant la Kommandantur à prendre des mesures rigoureuses : Bertin et son adjoint Masson furent enfermés à la forteresse de Namur pendant trois mois.
Sans nouvelles des soldats et des réfugiés, les Aubrivois durent loger également en 1917 300 évacués venus de la région de Lens et dépourvus de tout. En 1918, le village rentra pour quelques mois dans la zone d’étapes, et la situation redevint critique. Heureusement, l’occupant n’eut pas le temps de détruire l’usine, ni de réaliser l’évacuation prévue de Vireux-Wallerand à la fin d’octobre, une partie des habitants devant être relogés à Aubrives. Ils partirent enfin le 14 novembre 1918, et l’arrivée des troupes françaises eut lieu le 20.
En 1919, un nouveau curé fut affecté à la paroisse, où il resta vingt ans. C'était l’abbé Paubon, l’ancien desservant de Fépin, qui avait servi les Alliés au sein de La Dame blanche (réseau de renseignements), dirigé de Liège - plus précisément au sein du peloton 49 de Thérèse de Radigués : il était chargé de repérer le trafic ferroviaire allemand sur la ligne Charleville - Givet, ce qui permettait d'établir la liste des unités engagées sur le front de Champagne.
- Charles Bruneau, Les limites du dialecte wallon, champenois et lorrain en Ardennes, Éditions Champion, 1913
- Philippe Seydoux, Gentilhommières et Maisons fortes en Champagne : Marne et Ardennes, ISBN ), p. 182
- La Mémoire de la France: quarante ans d'enrichissements des archives de France, Exposition organisée en 1993 par les Archives nationales, p. 102
- Roger Maudhuy, La Vallée, Éditions Les cerises aux loups, (ISBN ), p. 143-144.
- Recueil des principaux traités d'alliance, de paix, de trève, de neutralité, de commerce, de limites d'échange conclus par les puissances de l'Europe... par M. de Martems, Gottingue, 1791, vol.1,p. 295
- Philippe-Antoine Merlin, Répertoire universel et raisonné de jurisprudence, Paris, 1812-1825, tome 7, p. 481-482.
- M. Paganelli. "Aubrives : Budget de la Commune An 12 et 1809", dans Ardenne Wallonne, no 19, décembre 1984.
- L’Ardennais de Paris, rubrique "Au pays des sangliers", numéro du 20 février 1915.
- L’Ardennais de Paris, numéro du 14 avril 1917.
- Émile Neveux, Vireux-Wallerand sous la botte allemande : Histoire d’une commune occupée, Rocroi, (lire en ligne)
- Pierre Decock, La Dame Blanche : un réseau de renseignements de la Grande Guerre, Université libre de Bruxelles,
- Stéphanie Mercier et Jean-François Boulanger, article sur Albert Paubon et sa paroisse de Fépin pendant la Grande Guerre, Revue historique ardennaise, no 37 (2005) p. 255.
Héraldique
Blason | Taillé : au . |
|
---|---|---|
Détails | Le statut officiel du blason reste à déterminer. |
- « », sur armorialdefrance.fr (consulté le ).
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Aubrives dans la littérature
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