Cherisy
Localisation
Cherisy : descriptif
- Cherisy
Cherisy (prononcé [ ʃeʁizi]) est une commune française située dans le nord du département d’Eure-et-Loir, en région Centre-Val de Loire. Peuplée par 1 829 habitants en 2020, la commune est composée d’un centre-bourg et de quatre grands hameaux : le Petit Cherisy, les Osmeaux, Fermaincourt, et Raville
Les rivières de l’Eure et de la Blaise, qui traversent la commune, occupent une place significative dans son paysage en favorisant le développement de l’agriculture et de la meunerie, aboutissant à la création de plusieurs moulins hydrauliques sur le territoire de Cherisy. Les fouilles archéologiques effectués à Cherisy traduisent la présence humaine sur le territoire depuis la préhistoire
La commune prend une très grande importance durant l’antiquité, principalement le hameau de Fermaincourt de par sa proximité avec la forêt des Carnutes
Au cours du Moyen Âge, Cherisy se développe, avec la construction de l’église Saint-Pierre au XIIe siècle
Au fil des siècles, Cherisy gagne en importance, en devenant un lieu de passage sur la route de Paris à Dreux
L’incendie de l’église de Fermaincourt durant la Renaissance, met un terme à la prédominance du hameau
Les décennies suivantes voient la commune continuer à se développer, avec l’arrivée du chemin de fer, qui stimule le développement de l’agriculture locale
Mais la commune est surtout très marquée par la guerre franco-allemande de 1870, où le village est presque entièrement détruit par les flammes, puis par la Première et Seconde Guerre mondiale.
Géographie
Situation
À l’échelle nationale, Cherisy se trouve à 68 Paris, 81 Rouen, 122 Mans et à 36 Évreux (distance orthodromique).
À l’échelle régionale, Cherisy se trouve à 100 Orléans, 129 Blois, 161 Tours, 199 Bourges et 216 Châteauroux.
À l’échelle départementale, Cherisy se trouve à 33 Chartres, 64 Nogent-le-Rotrou et 75 Châteaudun.
La localité se trouve dans le Thymerais-Drouais, territoire aux paysages variés comprenant plusieurs plaines légèrement vallonnées, lacs et étangs.
Elle est traversée par l’Eure et comprend dans son territoire de nombreux étangs et rivières, dont la Blaise. De nombreux moulins s’étaient installés le long de l’Eure. Aujourd’hui seuls subsistent celui de Cherisy et celui des Osmeaux.
Les six communes limitrophes de Cherisy sont : Abondant, Serville, Germainville, Sainte-Gemme Moronval, Dreux et Montreuil. Toutes font partie de la communauté d’agglomération du Pays de Dreux.
Hameaux, lieux-dits et écarts
Cherisy comporte quatre grands hameaux :
- le Petit Cherisy, situé à moins d’1 km au nord du bourg, il est de taille moyenne. Il abritait anciennement un moulin et un lavoir ;
- les Osmeaux, plus petit des quatre hameaux, il se trouve au nord du Petit Cherisy et est connu pour son moulin ;
- Fermaincourt, situé à l’extrême nord de la commune, une partie de son tissu urbain s’étend à Montreuil ;
- Raville, situé à l’est du territoire communal, il est de loin le hameau le plus étendu.
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Les Osmeaux.
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Fermaincourt.
En plus du bourg et ses hameaux, Cherisy est composé de sept lieux-dits habités (la Mésengère, la Croix de Raville, la Vallée Douard, la Ministerie, les Gas Goupys, le Gaillon, et le Coq Fleuri).
Topographie
La superficie de Cherisy est de 1 238 hectares, ce qui est légèrement inférieur à l’aire moyenne — 1 490 hectares — d’une commune en France métropolitaine.
Son altitude varie entre 74 et 139 mètres, soit un dénivelé de 65 mètres. L’altitude du centre-ville est de 105 mètres. La place du Tilleul à Raville s’élève à 134 mètres. Le point culminant du territoire communal est situé dans le bois des Gâts des Osmeaux (dont le sommet se trouve entre les lieux-dits inhabités du Fief de Voray et du Cul d’Enfer et atteint 139 mètres),.
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Vallée au Foin, dans le hameau du Petit Cherisy. Le village se trouve au fond, et le bois des Gâts des Osmeaux est visible à gauche.
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Bois des Gâts des Osmeaux, point culminant et plus grande étendue boisée de Cherisy.
Hydrographie
Cherisy est localement connu pour ses nombreux étangs de pêche, comme l’étang du Roi (3,6 hectares), l’étang de la Ballastière (8 hectares), l’étang des Guérets (9 hectares), l’étang du Pont de Bois (1,5 hectare),, et le plan d’eau de Compteville (7,6 hectares, partagé avec Sainte-Gemme-Moronval). La commune est traversée par la rivière de l’Eure, qui divise la commune du nord au sud. La moitié nord du territoire de Cherisy est drainée par la Blaise, un affluent de l’Eure long de 49,08 Senonches, puis marque la limite nord-ouest de Cherisy avec Montreuil. Cherisy est également traversé par de plus petits cours d’eau comme la rivière de Châtelet ou le fossé du Roi,.
Climat
Le climat qui caractérise la commune est qualifié, en 2010, de « climat océanique dégradé des plaines du Centre et du Nord », selon la typologie des climats de la France qui compte alors huit grands types de climats en métropole. En 2020, la commune ressort du type « climat océanique altéré » dans la classification établie par Météo-France, qui ne compte désormais, en première approche, que cinq grands types de climats en métropole. Il s’agit d’une zone de transition entre le climat océanique, le climat de montagne et le climat semi-continental. Les écarts de température entre hiver et été augmentent avec l’éloignement de la mer. La pluviométrie est plus faible qu’en bord de mer, sauf aux abords des reliefs.
Les paramètres climatiques qui ont permis d’établir la typologie de 2010 comportent six variables pour les températures et huit pour les précipitations, dont les valeurs correspondent aux données mensuelles sur la normale 1971-2000. Les sept principales variables caractérisant la commune sont présentées dans l’encadré ci-après.
|
Avec le changement climatique, ces variables ont évolué. Une étude réalisée en 2014 par la Direction générale de l’Énergie et du Climat complétée par des études régionales prévoit en effet que la température moyenne devrait croître et la pluviométrie moyenne baisser, avec toutefois de fortes variations régionales. Ces changements peuvent être constatés sur la station météorologique de Météo-France la plus proche, « Dreux », sur la commune de Dreux, mise en service en 1996 et qui se trouve à 4 vol d’oiseau,, où la température moyenne annuelle est de 11,4 . Sur la station météorologique historique la plus proche, « Chartres », sur la commune de Champhol, mise en service en 1923 et à 31 , la température moyenne annuelle évolue de 10,1 à 11 , puis à 11,4 .
La station météorologique de Météo-France la plus proche, installée sur la commune de Bû, à 6 km, permet de connaître en continu l’évolution des indicateurs météorologiques. Le tableau détaillé pour la période 1991-2020 est présenté ci-après.
Mois | jan. | fév. | mars | avril | mai | juin | jui. | août | sep. | oct. | nov. | déc. | année |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|
Température minimale moyenne (°C) | 1,7 | 1,6 | 3,2 | 4,8 | 8,1 | 11,2 | 13,1 | 13,1 | 10,4 | 8,1 | 4,6 | 2,2 | 6,8 |
Température moyenne (°C) | 4,3 | 5 | 7,6 | 10,2 | 13,6 | 16,9 | 19,1 | 19,1 | 16 | 12,1 | 7,6 | 4,8 | 11,4 |
Température maximale moyenne (°C) | 6,9 | 8,4 | 12 | 15,7 | 19,1 | 22,7 | 25,1 | 25,1 | 21,5 | 16,2 | 10,6 | 7,4 | 15,9 |
Record de froid (°C) date du record |
−14,9 8.01.2010 |
−13,9 12.02.2012 |
−1,3 13.03.2013 |
−4,9 06.04.2021 |
−2,5 06.05.2019 |
1,1 01.06.2006 |
5,8 21.07.2012 |
3,9 28.08.1998 |
0,6 30.09.2018 |
−5,1 30.10.1997 |
−8,3 30.11.2010 |
−10,2 29.12.1996 |
−14,9 2010 |
Record de chaleur (°C) date du record |
15,3 27.01.03 |
19,9 27.02.19 |
24,3 31.03.2021 |
27,9 21.04.2018 |
30,6 27.05.2005 |
37,7 27.06.2011 |
41,4 25.07.19 |
39,1 10.08.03 |
34 15.09.2020 |
28,6 01.10.2011 |
20,8 07.11.2015 |
15,9 07.12.2000 |
41,4 2019 |
Précipitations (mm) | 50 | 43,3 | 47,1 | 43,7 | 57,1 | 57,4 | 48,8 | 55,2 | 40 | 63,4 | 58,2 | 69 | 633,2 |
Milieux naturels et biodiversité
Natura 2000
La commune est traversée par le site naturel de la « vallée de l’Eure de Maintenon à Anet et vallons affluents », faisant partie du réseau Natura 2000. La zone de 751 hectares s’étend sur 35 communes, dont plus de 5 hectares sur le territoire de Cherisy. Sur la commune, le site comprend les bords de l’Eure jusqu’à sa confluence avec la rivière des Châtelets. Deux cavités à chiroptères, au nord de Fermaincourt, font partie du site.
ZNIEFF
L’inventaire des zones naturelles d’intérêt écologique, faunistique et floristique (ZNIEFF) a pour objectif de réaliser une couverture des zones les plus intéressantes sur le plan écologique, essentiellement dans la perspective d’améliorer la connaissance du patrimoine naturel national et de fournir aux différents décideurs un outil d’aide à la prise en compte de l’environnement dans l’aménagement du territoire. Le territoire communal de Cherisy comprend une ZNIEFF : les « pelouses de Cherisy et de Raville », une ZNIEFF de type 1, à savoir un secteur de grand intérêt biologique ou écologique, de 14 hectares de superficie. La zone comprend le sud du bois des Gâts des Omseaux et la pelouse calcicole « Sur la Vallée Douard », qui présente un fort intérêt floristique, avec la présence de nombreuses plantes herbacées, principalement des orchidées. Parmi les espèces remarquables recensées sur le territoire, on trouve notamment l’orchis pyramidal, l’orchis moucheron, l’ophrys bourdon, l’orchis guerrier, l’orobanche grêle, la brunelle à grandes fleurs, le rosier rubigineux, la germandrée petit-chêne, et la germandrée des montagnes. Dans la partie boisée, on trouve des pieds de céphalanthère blanche. On compte aussi la présence de pies-grièches écorcheur, grâce à la présence de petits buissons sur les coteaux.
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La pelouse calcicole « Sur la Vallée Douard », donnant vu sur le bois des Gâts des Osmeaux.
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Partie sud du bois, depuis le champ « Le Cul d’Enfer ».
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La partie sud du bois des Gâts des Osmeaux, principalement composée de conifères.
Bois
Plus de 140 hectares de zones boisées sont recensées sur la commune, soit plus de 12 % de la superficie communale. Les bois sont répartis sur la commune en très petits éléments distincts (souvent moins de 10 hectares d’un seul tenant maximum). Très majoritairement, les bois de la commune sont dispersés autour du hameau de Raville, au centre et à l’est.
Le bois des Gâts des Osmeaux est de loin la plus grande étendue boisée de Cherisy, avec 44 hectares. On compte aussi notamment le bois des Gallardons (13 hectares), le bois du Grand Gland (10 hectares), les Graviers (8 hectares), les Fonds Eaux (8 hectares), ou la Borgnette (5 hectares). Plusieurs autres petits bois sont dispersés dans la commune, toujours principalement autour de Raville. Cherisy compte aussi sur son territoire une très petite partie de la forêt de Dreux, dans hameau de Fermaincourt (3,4 hectares).
Jardins familiaux
La commune met à disposition 15 860 jardins familiaux pour les habitants. En deux parties, ils sont situés aux abords de la route de Paris, au lieu-dit des Pieux.
Espaces verts
Le parc de la mairie, autrefois jardin du château de Cherisy, est le plus grand espace vert de la commune. D’une superficie de 1 hectare, il abrite notamment un Metasequoia glyptostroboides. D’autres parcs, plus modestes, se trouvent notamment dans les hauts de Cherisy.
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Toponymie
Cherisy
Attestée sous la forme Carisiacum en , Cauraciacus en , Carisiacus en , Corisiacus en , Carisiacus en , Charisei en , Cherisiacum en , Charisiacum en , Cherisi en , Cherisiacum en , Cherisy-la-ville en , Cherisy en , Saint-Pierre de Cherisy en , Cherisi en , Cherizy en ,.
Selon le code officiel géographique (COG) de l’Institut national de la statistique et des études économiques (INSEE), la commune s’écrit Cherisy, mais étant donné sa discordance avec sa prononciation, la mairie a généralisé l’écriture Chérisy. Il ne s’agit pas d’une mesure de changement de nom de commune, mais simplement l’ajout d’un accent sur les panneaux, les bâtiments, ou les documents de la commune.
Hameaux
Le nom Les Osmeaux viendrait de l’arbre l’orme, donnant Les Ormeaux, petits ormes. Le nom aurait dégénéré plus tard en Les Ourmeaux, puis Les Oumeaux. Cependant, sur la carte de Cassini (1750), le hameau apparaît sous le nom Les Meaux, remettant en cause cette hypothèse étymologique. Enfin, on l’appelle Les Osmeaux en 1780.
Le hameau de Raville est documenté depuis le début du siècle (en latin : Rara Villa en , Regalis Villa en ). On le retrouve sous le nom Râville dans la carte d’état-major (1834). Si le premier nom peut indiquer une villa romaine, le second désignerait plus une appartanace royale.
Fermaincourt, dont l’orthographe primitive est Fremincourt, figure sous plusieurs noms au cours des siècles : Firmari Curia en Firma Curia en , Firmini Curtis en . Plus tard, le hameau est documenté Fermencourt sur la carte de Cassini (1750), puis Fermincourt sur la carte d’état-major (1834).
Le Petit Cherisy a toujours gardé le préfixe Petit, ainsi son nom a suivi la toponymie de Cherisy. D’abord Le Petit Cherisy, puis Le Petit Cherizy, et Le Petit Cherisy. Aujourd’hui, la commune tente également de populariser l’écriture Le Petit Chérisy avec un « é ».
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Histoire
Préhistoire
Au lieu-dit des Forts, quelques fosses et fossés ont livré des tessons de céramique protohistorique non datée avec précision, le terrain ayant été bombardé au cours de la Seconde Guerre mondiale.
À l’occasion de travaux réalisés à Fermaincourt en bordure de la route d’Anet à Angerville, un site gallo-romain précédemment repéré a été sauvé. Une seule structure a été mise au jour : structure de cuisson de forme hémisphérique à fond plat, de 1,50 gallo-romains et fragments de tegulae ont été découverts au cours de la fouille.
Antiquité
Berceau du druidisme
Les druides sont durant l’Antiquité très présents dans Dreux et les communes environnantes, comme l’atteste l’étymologie des noms de Dreux et de « druides ». De nombreuses localités s’établissent autour de la forêt de Dreux (ancienne forêt des Carnutes), et Fermaincourt semble en avoir été le centre. Sur l’emplacement actuel du hameau, se trouve alors une des plus importantes et anciennes cités de Gaule et du monde, comme le cite notamment l’astronome babylonien Bérose en
Un ensemble de poteries en céramique grise pouvant dater du prospections aériennes ont révélé des enclos et des habitats romains, confirmés au sol par des monnaies, un poids de balance, de la céramique, des tegulae et imbrices au Clos Vitry.
Moyen Âge
Fondation de Cherisy et de Fermaincourt
Sous la dynastie mérovingienne, les rois établissent leur palais à Fermaincourt, où le roi présidait les assemblées nationales à dates régulières. Un château-fort est construit pour intercepter et stopper les invasions normandes qui deviennent de plus en plus nombreuses en Beauce. Il fut assiégé vers par Henri IV lors des guerres de religion, puis fut détruit,.
À proximité de la rivière l’Eure, dans le hameau de Fermaincourt, des corps positionnés en direction de l’est et des fragments de sarcophages de forme trapézoïdale ont été découverts par Pierre Dabat, ce qui permet de penser qu’il s’agit peut-être d’une nécropole rurale du Haut Moyen Âge.
Ruiné à la suite de la guerre de Cent Ans, Fermaincourt est déserté. Sous Louis XI, des religieux de l’ordre des Prémontrés reviennent s’installer dans le village, et un prieuré est construit. Il s’agit d’un grand corps de logis avec des chambres, une écurie et une volière. À cette époque se trouvait une chapelle à l’emplacement de la chapelle actuelle, Notre-Dame-des Sept-Joies, qui fut vendue en 1791 comme bien national. La chapelle présente de nos jours est reconstruite par le Comte Potocki après avoir acquîs domaine.
À la fin du du Bouchet de Sourches, ,.
Révolution française et Empire
En , lors de la Révolution française, l’église de Fermaincourt a été brûlée, ce qui mit un terme définitif à sa prédominance sur Cherisy.
À la même époque, Cherisy prend de plus en plus d’importance : c’est le lieu de passage de Paris à Dreux et vers la Basse Normandie par la voie royale numéro 12.
Époque contemporaine
Développement de la ville au | ]
C’est au début limites communales qui n’ont quasiment pas été modifiées depuis.
À la fin du Chemins de Fer d’Orléans et voit ainsi son territoire communal coupé en deux.
Guerre franco-allemande
Durant la guerre franco-allemande de 1870, Cherisy est un passage stratégique près de l’Eure. Après la défaite des troupes françaises, notamment lors de la bataille de Sedan, l’inquiétude est forte dans la région drouaise : la ligne de Saint-Cyr à Surdon et les câbles de télégraphe ayant été coupés entre Dreux et Versailles, il n’y a aucune communication avec Paris, déjà assiégée depuis le 17 septembre 1870. Dans l’autre direction, vers Granville, le trafic est ralentit, mais quelques familles en profitent pour fuir en train vers la Bretagne. Avec les nombreuses pertes dans l’armée régulière, la garde nationale mobile, sorte d’ancêtre de la réserve militaire, se trouve alors à représenter à elle seule l’essentiel des forces armées françaises. Occupé à la protection de Chartres et Châteaudun, le Orne.
Le 8 octobre, vers 12 hussards de Magdebourg et de la . Un employé du moulin des Osmeaux est envoyé à Dreux par son patron pour prévenir de l’arrivée des soldats allemands. Pour arriver avant les soldats, l’employé passe par le chemin de la fontaine, derrière le moulin, lui donnant quelques minutes d’avance pour annoncer la nouvelle. Une trentaine de hussards arrivent alors rue Saint-Jean et remettent à Eugène Batardon, maire de Dreux, une dépêche du commandant Baron von Rainben lui demandant de le rejoindre à l’entrée de la ville. Il s’y rend, l’officier allemand lui demande une grande quantité de logis pour ses troupes, ce que refuse fermement le maire. La fusils de chasse pour se joindre au soldats et repousser les allemands. Dans la confusion générale, un coup de feu est accidentellement tiré, alertant les hussards qui se précipitent de fuir. Les éclaireurs tirent alors sur les fuyards, et malgré la distance, un cheval est touché, et le cavalier fait prisonnier.
Durant la nuit, le commandant du tenaille. Cette nuit, arrivent en renfort les pompiers de Saint-Rémy-sur-Avre qui se portent sur Fermaincourt.
Le lendemain, 9 octobre, le capitaine Troncy reçoit le commandement des trois compagnies d’éclaireurs. Les trois unités partent de bonne heure, une reste sur le pont, tandis que les deux autres se postent dans les bois autour de Raville. Très désorganisé, 2e bataillon du 49e régiment de mobiles de l’Orne part vers 10 h. Renforcé par d’autres hommes venus de l’extérieur, il est formé de cinq peloton, dont un de pompiers. Un groupe se sépare et se poste en hauteur, derrière le parc de Comteville, à l’emplacement de l’actuel bois de Verdun pendant que les gardes continuent avec difficulté leur attaque aux abords du village. Les unités, disparates et sous-équipées, se disloquent et battent en retraite. Des fuyards se rendent à Dreux pour annoncer l’imminente défaite et la probable arrivée des allemands dans la ville d’ici moins d’une heure. Mais les gardes nationaux continuent la riposte, embusqués devant le pont de l’Eure. Vers 15 h, arrivent enfin les mobiles de l’Orne, qui avaient égaré trois compagnies. La stratégie initiale peut alors se dérouler comme prévu, les mobiles attaquent par surprise le sud en passant par le bois de l’Hospice, prenant en tenaille les allemands en déroute. Deux sections, sous les ordres du lieutenant Baudry tombent sur le poste bavarois qui défendait le passage près de l’Eure. Sept allemands sont tués, quatre blessés et huit sont faits prisonniers. Les gardes nationaux, rejoignent alors les mobiles de l’Orne dans le village, devant le moulin. Les allemands battent en retraite jusqu’à la Mésangère, où il essuient des tirs des deux compagnies postés dans le bois au nord. Les troupes françaises font quelques prisonniers, et une heure plus tard plus aucun allemands n’est dans la commune. Coté français, on ne recense que quelques blessés sans gravité.
Dans la soirée du 9 au 10 octobre, toutes les troupes reviennent coucher à Dreux. Le lendemain à 5 . Dans le but d’annihiler toute nouvelle tentative de résistance, le général Adlabert von Bredow ordonne d’incendier Cherisy. Les ulhan font rapidement évacuer le bourg, puis les troupes incendiaires mettent feu à une cinquantaine d’habitations vers 16 . Ils se retirent ensuite vers l’est, après avoir aussi incendié le lieu-dit de la Mésangère.
Dans la soirée, les secours de Dreux arrivent, mais sans chevaux, les pompiers sont contraints d’amener leur pomper à bras en passant par les Osmeaux, le pont de l’Eure étant devenu infranchissable avec les barricades. Durant la bataille de Cherisy, les allemands auraient perdu plus de 300 soldats.
Plus tard, le 26 octobre 1870, les prussiens minent le viaduc de Cherisy.
Première Guerre mondiale
Cherisy est une commune marquée par la Première Guerre mondiale. Après la destruction du village 50 ans plus tôt, beaucoup d’habitants partent à la guerre dans l’objectif de venger la ville. Entre 1914 et 1915, le bourg de Cherisy était le lieu de cantonnement du régiment d’infanterie territoriale et ses 1 500 hommes. Les officiers étaient logés chez les habitants ou dans les auberges. En 1915, la régiment d’infanterie sont cantonnés dans les hameaux des Osmeaux et de Fermaincourt.
Au total, 27 cherisiens partis à la guerre perdront la vie, en plus des 3 hommes appartenant aux unités présentes sur la commune à ce moment.
Seconde Guerre mondiale
Durant la Seconde Guerre mondiale, le viaduc de Cherisy, sur la ligne de Saint-Cyr à Surdon reliant Paris à Granville, est détruit le par la résistance intérieure française d’Eure-et-Loir sous le commandement de Maurice Clavel, pseudonyme Sinclair, afin d’empêcher la Wehrmacht de faire monter des renforts en hommes et matériels vers la Normandie. Lors d’un parachutage de matériel à Crucey-Villages, des résistants récupèrent 80 plastic. La dizaine d’hommes pose les explosifs à 0 pile médiane s’effondre alors, entraînant la chute de deux voûtes voisines. Sinclair transmettra le soir même au groupe un télégramme du Général Dwight Eisenhower, « adresse félicitations du Grand État-major interallié à l’équipe qui a procédé à la destruction du viaduc de Cherisy ».
Dès le lendemain, les allemands décident de reconstruire le pont au plus vite et des ingénieurs de l’Organisation Todt et du génie viennent sur place. La résistance intérieure française informe les alliés de ce projet, qui décident d’organiser un bombardement. Le , à 20 Martin B-26 Marauder du Royal Air Force Matching, dans l’Essex. Ils passent les côtes françaises à 19 Houlgate, et adoptent une formation finger-four. Ils arrivent à 22 Flak riposte et 9 avions sont légèrement touchés. En larguant une bombe, l’un des B-26 vise l’aile droite d’un autre bombardier, plus bas. Perdant un moteur, celui-ci bascule et touche un autre avion. Les deux appareils basculent et s’écrasent au-dessus du bois des Gâts des Osmeaux. L’accident fait onze morts et un prisonnier,. Au total, 140 bombes sont largués, sur plus de 60 hectares. Il s’agissait de la .
Alors que Dreux est libérée le par la Division blindée US, les troupes allemandes fuient par le pont de Cherisy. Le plan est de faire passer le plus de véhicules puis de détruire le pont au dernier moment. Vers midi, alors que les troupes américaines se présentent, les quelques soldats allemands restés font sauter le pont grâce aux explosifs installés dans la matinée. Le pont n’est pas entièrement démoli mais est devenu infranchissable.
Le , à Fermaincourt, des troupes américaines font face à des éléments disparates d’unités allemandes en retraite. Le combat fait 17 morts allemands et un mort américain. La reconstruction du viaduc de Cherisy débute en février 1945.
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Le viaduc de Cherisy avant sa destruction.
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Un des nombreux trous de bombe encore visibles dans le bois des Gâts des Osmeaux.
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Le viaduc de Cherisy après sa reconstruction.
Second développement aux | ]
Le tissu bâti de Cherisy a continué de se développer tout au long des XXe et XXIe siècles. À partir des années 1960, la commune est marquée par l’implantation de nouveaux lotissements :
- : le hameau de Raville est densifié et les lieux-dits de la Vallée Douard et de la Croix de Raville sont construits ;
- : ne comptant à l’époque que quelques maisons, le hameau du Petit Cherisy s’agrandit avec la construction de la rue de la Pinède ;
- : le centre-ville de Cherisy est densifié et des bâtiments sont construits le long de la rue Charles de Gaulle ;
- : création de la rue en zone de rencontre des Camélias.
Au zones d’activités portées par la communauté d’agglomération du Pays de Dreux.
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